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UN GRAND PORTUGAIS -Um grande português Fernando Pessoa et Traduction française

Um grande Português Fernando Pessoa
LITTERATURE PORTUGAISE
Literatura Português
FERNANDO PESSOA
1888-1935
 Um grande português Fernando Pessoa Artgitato Traduction Française Un grand Portugais Manuel Peres Vigario

 

UM GRANDE PORTUGUÊS
UN GRAND PORTUGAIS
[Manuel Peres Vigário]

1926

Vivia há já não poucos anos, algures, num concelho do Ribatejo, um pequeno lavrador, e negociante de gado, chamado Manuel Peres Vigário. 
Il y a de cela quelques années déjà,  vivait, quelque part, dans la communauté de Ribatejo, un petit agriculteur et marchand de bestiaux, appelé Manuel Peres Vicaire.
Da sua qualidade, como diriam os psicólogos práticos, falará o bastante a circunstância que dá princípio a esta narrativa.
Sa qualité, comme dirait les psychologues pratiquants, sera abordée assez dans les circonstances qui sont à l’origine de ce récit….

Wallensteins Lager – Le Camp de Wallenstein – SCHILLER – Traduction et Texte Scène 1

LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre

Friedrich von Schiller
1759-1805

Le Camp de Wallenstein Friedrich Schiller par Ludovike Simanowiz Traduction Française Artgitato


WALLENSTEINS LAGER
LE CAMP DE WALLENSTEIN

1799

PREMIERE SCENE

Personen
Personnages

Wachtmeister, von einem Terzkyschen Karabinier-Regiment.
Maréchal des logis d’un régiment de carabiniers de Tersky

Trompeter
Une trompette

Konstabler
Canonnier

Scharfschützen
Fusiliers

Zwei Holkische reitende Jäger
Deux chasseurs à cheval de Holk

Buttlerische Dragoner
Dragons de Buttler

Arkebusiere vom Regiment Tiefenbach
Arquebusiers du régiment de Tiefenbach

Kürassier von einem wallonischen Regiment
Cuirassier d’un régiment wallon

Kürassier von einem lombardischen 
Cuirassier d’un régiment lombard

Kroaten
Craotes

Ulanen
Ulhans

Rekrut
Recrue

Bürger
Bourgeois

Bauer
Paysan

Bauerknabe
Fils de paysan

Kapuziner
Capucin

Soldatenschulmeiste
Maître d’école militaire

Marketenderin
Cantinière

Eine Aufwärterin
Une servante

Soldatenjungen
Jeunes soldats

Hoboisten
Musiciens

Vor der Stadt Pilsen in Böhmen
Devant la ville de Pilsen en Bohème

1. Auftritt
Scène 1

Marketenderzelt, davor eine Kram- und Trödelbude. Soldaten von allen Farben und Feldzeichen drängen sich durcheinander, alle Tische sind besetzt. Kroaten und Ulanen an einem Kohlfeuer kochen, Marketenderin schenkt Wein, Soldatenjungen würfeln auf einer Trommel, im Zelt wird gesungen.
La tente des cantinières, en face une mercerie et des vêtements. Des soldats de toutes les couleurs et les insignes se mélangent, toutes les tables sont occupées. Croates et Uhlans font de la cuisine sur un feu de charbon de bois, une cantinière donne le vin, des jeunes soldats jouent sur un tambour aux dés, dans une tente nous entendons des chants.

 

Ein Bauer und sein Sohn
Un paysan et son fils

Bauerknabe.
Le fils du paysan
Vater, es wird nicht gut ablaufen,
Père, il n’est pas bon de s’attarder,
Bleiben wir von dem Soldatenhaufen.
Nous restons dans la zone où résident les soldats.
Sind Euch gar trotzige Kameraden;
Se sont de bien patibulaires camarades ;
Wenn sie uns nur nichts am Leibe schaden.
Espérons qu’ils ne nous fassent aucun mal.
Bauer
Le Paysan
Ei was! Sie werden uns ja nicht fressen,
Eh quoi! Ils ne vont pas nous dévorer,
Treiben sie’s auch ein wenig vermessen.
Ils jouent aussi à paraître un peu mal élevés.
Siehst du? sind neue Völker herein,
Vois-tu? Ils arrivent de nouveaux pays,
Kommen frisch von der Saal’ und dem Main,
Venant directement de la Salle et du Main,
Bringen Beut’ mit, die rarsten Sachen!
Ils apportent le butin avec d’autres choses précieuses!
 Unser ist’s, wenn wir’s nur listig machen.
Ce sera à nous, si seulement nous sommes malins.
Ein Hauptmann, den ein andrer erstach,
Un capitaine qui en avait poignardé un autre,
Ließ mir ein paar glückliche Würfel nach.
M’a laissé une paire de dés chanceuses.
Die will ich heut einmal probieren,
Je veux les essayer de nouveau séance tenante,
Ob sie die alte Kraft noch führen.
Qu’ils aient toujours la vieille vigueur.
Mußt dich nur recht erbärmlich stellen,
Tu devras seulement paraître malheureux,
Sind dir gar lockere, leichte Gesellen.
Ces compagnons-là, sont volubiles et légers.
Lassen sich gerne schön tun und loben,
Ils aiment ce qui est agréable et les louanges,
So wie gewonnen, so ist’s zerstoben.
Aussi vite gagné, tout aura disparu.
Nehmen sie uns das Unsre in Scheffeln,
Ils nous dépouillent par boisseaux,
Müssen wir’s wieder bekommen in Löffeln;
Nous nous devons de les reprendre à la cuillère ;
Schlagen sie grob mit dem Schwerte drein,
Ils tapent sévèrement avec l’épée,
So sind wir pfiffig und treiben’s fein.
Donc, nous seront les plus intelligents et les plus fins.
(Im Zelt wird gesungen und gejubelt.)
( A l’intérieur de la tente
des chants et des applaudissements)
Wie sie juchzen – daß Gott erbarm!
Comme ils s’esclaffent que Dieu ait pitié!
Alles das geht von des Bauern Felle.
Tout ça avec la peau des paysans.
Schon acht Monate legt sich der Schwarm
Depuis huit mois que cette meute
Uns in die Betten und in die Ställe,
Occupent nos lits et nos écuries,
Weit herum ist in der ganzen Aue
Est largement plus loin que notre contrée
Keine Feder mehr, keine Klaue,
Il n’y a plus de gibiers à plume ou à poil,
Daß wir für Hunger und Elend schier
Ils nous restent la faim et la misère
Nagen müssen die eignen Knochen.
Nous devons presque ronger nos propres os.
War’s doch nicht ärger und krauser hier,
Ce n’était pas pire avec les soldats du Kaiser,
Als der Sachs noch im Lande tät pochen.
Lorsque les Saxons avaient envahi notre pays.
Und die nennen sich Kaiserliche!
Et ceux-ci osent s’appeler les Impériaux !
Bauerknabe
Le fils du paysan
Vater, da kommen ein paar aus der Küche,
Père, en voici qui viennent de la cuisine,
Sehen nicht aus, als wär’ viel zu nehmen.
Je ne vois pas qu’il y ait beaucoup à prendre.
Bauer
Le Paysan
Sind einheimische, geborne Böhmen,
Ils sont du pays, originaires de Bohême,
Von des Terschkas Karabinieren,
Des carabiniers du régiment de Terschka,
Liegen schon lang in diesen Quartieren.
Ils sont depuis longtemps déjà dans ces quartiers.
Unter allen die schlimmsten just,
Ce sont justes les pires,
Spreizen sich, werfen sich in die Brust,
Ils paradent, gonflent leur poitrine,
Tun, als wenn sie zu fürnehm wären,
Ils font comme s’ils étaient trop importants,
Mit dem Bauer ein Glas zu leeren.
Pour vider un verre avec un paysan.
Aber dort seh’ ich die drei scharfe Schützen
Mais là je vois trois tireurs fusiliers
Linker Hand um ein Feuer sitzen,
Ils sont là assis autour d’un feu,
 Sehen mir aus wie Tiroler schier.
Je pense que ce sont des soldats du Tyrol.
Emmerich, komm! an die wollen wir,
Emmerich, viens ! allons-y,
Lustige Vögel, die gerne schwatzen,
De drôles d’oiseaux qui volontiers tapent la causette,
Tragen sich sauber und führen Batzen.
Ils sont bien propres et les bourses semblent bien pleines.

(Gehen nach den Zelten)
(Ils vont vers les tentes)

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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DON QUICHOTTE CHAPITRE 2 Traduction Que trata de la primera salida que de su tierra hizo el ingenioso Don Quijote

  DON QUICHOTTE CHAPITRE 2

Don Quijote Don Quichotte Chapitre 2 Miguel de Cervantes Capitulo secundo Chapitre Premier Artgitato Traduction Française

 DON QUIJOTE DE LA MANCHA
El ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha
DON QUICHOTTE de la Manche

Miguel de Cervantès

Capítulo segundo
Chapitre 2

Que trata de la primera salida que de su tierra hizo el ingenioso Don Quijote
Qui traite de la première sortie de sa terre que fit l’ingénieux don Quichotte

Hechas, pues, estas prevenciones, no quiso aguardar más tiempo a poner en efecto su pensamiento, apretándole a ello la falta que él pensaba que hacía en el mundo su tardanza, según eran los agravios que pensaba deshacer, tuertos que enderezar, sinrazones que enmendar, y abusos que mejorar, y deudas que satisfacer;
Ayant fini ses préparatifs, il ne souhaitait pas attendre plus longtemps pour mettre à exécution son idée, sachant que tout retard peinerait le monde, tant il pensait redresser les torts, corriger les injustices et les abus, et honorer les dettes ;
y así, sin dar parte a persona alguna de su intención, y sin que nadie le viese, una mañana, antes del día (que era uno de los calurosos del mes de Julio), se armó de todas sus armas, subió sobre Rocinante, puesta su mal compuesta celada, embrazó su adarga, tomó su lanza, y por la puerta falsa de un corral, salió al campo con grandísimo contento y alborozo de ver con cuánta facilidad había dado principio a su buen deseo.
et ainsi, sans informer personne de son intention, et sans que personne ne le vît, un matin avant le jour (un matin qui était l’un des plus chauds de juillet), il rassembla tout son armure, monta sur Rossinante, assembla son heaume mal composée, embrassa son écu, saisit sa lance, et par la porte arrière d’une basse-cour, pris la clé des champs avec une grande satisfaction et une joie de voir avec quelle facilité tout commençait selon son bon désir.
Mas apenas se vió en el campo, cuando le asaltó un pensamiento terrible, y tal, que por poco le hiciera dejar la comenzada empresa: y fue que le vino a la memoria que no era armado caballero, y que, conforme a la ley de caballería, ni podía ni debía tomar armas con ningún caballero;
Mais à peine était-il à l’extérieur, qu’il fut frappé par une pensée terrible, et une pensée telle qu’il fut à deux doigts de renoncer à son entreprise car il lui était venu à l’esprit qu’il n’avait pas été fait chevalier, et qu’en vertu de la loi cavalerie, ni ne pourrait ni ne devrait prendre les armes contre un chevalier ;
y puesto qeu lo fuera, había de llevar armas blancas, como novel caballero, sin empresa en el escudo, hasta que por su esfuerzo la ganase.
que, même s’il l’avait été, il devrait ne porter qu’un couteau, comme tout chevalier novice, sans armoirie sur le bouclier jusqu’à ce que la victoire ne soit gagné par l’effort.
Estos pensamientos le hicieron titubear en su propósito; mas pudiendo más su locura que otra razón alguna, propuso de hacerse armar caballero del primero que topase, a imitación de otros muchos que así lo hicieron, según él había leído en los libros que tal le tenían.
Ces pensées le firent hésiter dans son dessein ; mais sa folie, étant plus fort que sa raison, il se proposa de le devenir par le premier chevalier qu’il rencontra, en imitant par là ce que beaucoup d’autres avaient fait, comme il l’avait lu dans ses livres.
En lo de las armas blancas pensaba limpiarlas de manera, en teniendo lugar, que lo fuesen más que un armiño:
En ce qui concerne les armes blanches, il pensait les faire luire à la toute première occasion qu’elles deviendraient plus blanches qu’une hermine :
y con esto se quietó y prosiguió su camino, sin llevar otro que el que su caballo quería, creyendo que en aquello consistía la fuerza de las aventuras.
et ce fut ainsi qu’il continua son chemin, sans prendre un autre que celui que son cheval  voulu, croyant que cela constituait la force des aventures.

 Yendo, pues, caminando nuestro flamante aventurero, iba hablando consigo mismo, y diciendo: 
En avançant ainsi, notre aventurier flamboyant, se parlait à lui-même, en disant :
¿Quién duda sino que en los venideros tiempos, ciando salga a luz la verdadera historia de mis famosos hechos, que el sabio que los escribiere, no ponga, cuando llegue a contar esta mi primera salida tan de mañana, de esta manera?
Qui peut douter que, dans le temps à venir, quand viendra au grand jour la véritable histoire de mes actes chevaleresques, le sage qui écrira, parlera de ma première sortie matinale, de cette manière ?
« Apenas había el rubicundo Apolo tendido por la faz de la ancha y espaciosa tierra las doradas hebras de sus hermosos cabellos, y apenas los pequeños y pintados pajarillos con sus arpadas lenguas habían saludado con dulce y meliflua armonía la venida de la rosada aurora que dejando la blanda cama del celoso marido, por las puertas y balcones del manchego horizonte a los mortales se mostraba, cuando el famoso caballero D. Quijote de la Mancha, dejando las ociosas plumas, subió sobre su famoso caballo Rocinante, y comenzó a caminar por el antiguo y conocido campo de Montiel. »
« A peine le  rutilant Apollo offrait-il à la face de la vaste terre les mèches d’or de ses beaux cheveux, et à peine les petits oiseaux multicolores avaient-ils accueillis dans une douce et harmonieuse mélodie la venue de l’aube rosée, qui, laissant la couche moelleuse d’un mari jaloux, se découvraient aux mortels par les portes et les balcons de l’horizon castillan, lorsque le célèbre chevalier don Quichotte de la Manche, abandonna sa demeure douillette, montant son célèbre cheval Rossinante, et a commencé à parcourir l’antique et célèbre plaine de Montiel. « 
(Y era la verdad que por él caminaba) y añadió diciendo:
(Et, en vérité,  c’est là qu’il chevauchait) et a ajouté en disant:
« dichosa edad, y siglo dichoso aquel adonde saldrán a luz las famosas hazañas mías, dignas de entallarse en bronce, esculpirse en mármoles y esculpirse en mármoles y pintarse en tablas para memoria en lo futuro.
« Heureux âge et heureux siècle qui va voir à la lumière mes célèbres œuvres, dignes d’être immortalisées dans le bronze, sculptées dans le marbre et peintes sur le bois afin qu’elles restent à jamais dans la mémoires des générations futures.
¡Oh tú, sabio encantador, quienquiera que seas, a quien ha de tocar el ser coronista de esta peregrina historia! Ruégote que no te olvides de mi buen Rocinante compañero eterno mío en todos mis caminos y carreras. »
Ô toi, sage enchanteur, qui que tu sois, qui sera le chroniqueur de cette étrange histoire ! Je t’en prie, n’oublie pas mon bon Rossinante éternel compagnon dans mes aventures sur tous les chemins parcourus« .
Luego volvía diciendo, como si verdaderamente fuera enamorado: Puis de nouveau il dit, comme s’il était totalement éperdu :
« ¡Oh, princesa Dulcinea, señora de este cautivo corazón! Mucho agravio me habedes fecho en despedirme y reprocharme con el riguroso afincamiento de mandarme no parecer ante la vuestra fermosura.
« Oh,  princesse Dulcinée, dame de ce cœur captif ! C’est avec une peine immense que vous me fîtes en me renvoyant et me reprochant avec la plus grande rigueur de ne plus me présenter au-devant de votre beauté.
Plégaos, señora, de membraros de este vuestro sujeto corazón, que tantas cuitas por vuestro amor padece. »
Daignez, madame, vous souvenir du cœur de votre sujet, qui dans son amour éprouve tant de souffrances. « 

Description de cette image, également commentée ci-après

Con estos iba ensartando otros disparates, todos al modo de los que sus libros le habían enseñado, imitando en cuanto podía su lenguaje;
Avec ces propos, il débita d’autres absurdités, le tout dans la manière de ses livres qu’il avait appris, en imitant autant leur langue qu’il le pouvait ;
y con esto caminaba tan despaico, y el sol entraba tan apriesa y con tanto ardor, que fuera bastante a derretirle los sesos, si algunos tuviera.
et il continuait son chemin si lentement, et le soleil cognait tellement avec une telle ferveur, que cela aurait suffi à lui fondre la cervelle s’il en eût possédé une.
Casi todo aquel día caminó sin acontecerle cosa que de contar fuese, de lo cual se desesperaba, poerque quisiera topar luego, con quien hacer experiencia del valor de su fuerte brazo.
Presque toute la journée il  voyagea sans rien de remarquable à raconter, ce dont il désespérait, car il aurait tant aimé rencontrer quelqu’un avec qui il eût pu démontrer la valeur de son bras puissant.

Autores hay que dicen que la primera aventura que le avino fue la de Puerto Lápice;
Des auteurs disent que la première aventure qu’il rencontra fut celle de port-Lapice;
otros dicen que la de los molinos de viento; pero lo que yo he podido averiguar en este caso, y lo que he hallado escrito en los anales de la Mancha, es que él anduvo todo aquel día, y al anochecer, su rocín y él se hallaron cansados y muertos de hambre;
d’autres disent que ce sont les moulins à vent ; mais ce que je peux dire dans ce cas, et ce que j‘ai trouvé écrit dans les annales de La Manche, c’est qu’il marchait toute la journée, et qu’à la nuit tombée, son cheval et lui-même se trouvèrent fatigués et affamés ;
y que mirando a todas partes, por ver si descubriría algún castillo o alguna majada de pastores donde recogerse, y adonde pudiese remediar su mucha necesidad, vió no lejos del camino por donde iba una venta, que fue como si viera una estrella, que a los portales, si no a los alcázares de su redención, le encaminaba.
et en regardant tout autour, pour voir s’il ne découvrait pas un  château ou une cabane de berger pour le recueillir, et où il pourrait remédier à son grand besoin, il vit, non loin de la route où il était une auberge, ce fut comme s’il eût vu une étoile qui le guidait jusqu’au portail, sinon peut-être d’agissait-il du palais de sa rédemption.
Dióse priesa a caminar, y llegó a ella a tiempo que anochecía.
Il se pressa, et l’atteignit au crépuscule.
Estaban acaso a la puerta dos mujeres mozas, de estas que llaman del partido, las cuales iban a Sevilla con unos arrieros, que en la venta aquella noche acertaron a hacer jornada;
Ils y avaient à la porte deux jeunes filles, celles que l’on nomme de joie, qui se préparaient à partir vers  Séville avec certains transporteurs, qui s’étaient reposés ce soir-là à l’auberge dans l’attente du jour ;
y como a nuestro aventurero todo cuanto pensaba, veía o imaginaba, le parecía ser hecho y pasar al modo de lo que había leído, luego que vió la venta se le representó que era un castillo con sus cuatro torres y chapiteles de luciente plata, sin faltarle su puente levadizo y honda cava, con todos aquellos adherentes que semejantes castillos se pintan.
et comme tout ce que notre aventurier pensait, voyait ou imaginait, semblait être fait comme ce qu’il avait lu, il vit l’auberge  comme un château avec quatre tours et des flèches d’argent brillant, sans être dépourvu ni de son pont-levis ni de ses fossés creusés profondément à l’image des châteaux quant ils sont peints.

Fuese llegando a la venta (que a él le parecía castillo), y a poco trecho de ella detuvo las riendas a Rocinante, esperando que algún enano se pusiese entre las almenas a dar señal con alguna trompeta de que llegaba caballero al castillo;
Arrivant à l’auberge (qui lui semblait être un château), il arrêta court Rossinante, en espérant que certains nains sortissent d’entre les créneaux avec une trompette afin de signaler que monsieur arrivait au château ;
pero como vió que se tardaban, y que Rocinante se daba priesa por llegar a la caballeriza, se llegó a la puerta de la venta, y vió a las dos distraídas mozas que allí estaban, que a él le parecieron dos hermosas doncellas, o dos graciosas damas, que delante de la puerta del castillo se estaban solazando.
mais comme leurs arrivées tardaient, et que Rossinante se hâtait afin de rejoindre au plus vite l’écurie, il atteignit la porte de l’auberge, et vit les deux filles distraites qui étaient là, qui lui semblait deux belles demoiselles, ou deux gracieuses dames, qui devant la porte du château se délassaient.
En esto sucedió acaso que un porquero, que andaba recogiendo de unos rastrojos una manada de puercos (que sin perdón así se llaman), tocó un cuerno, a cuya señal ellos se recogen, y al instante se le representó a D. Quijote lo que deseaba, que era que algún enano hacía señal de su venida, y así con extraño contento llegó a la venta y a las damas, las cuales, como vieron venir un hombre de aquella suerte armado, y con lanza y adarga, llenas de miedo se iban a entrar en la venta;
arriva un porcher, rassemblant dans ses chaumes un troupeau de cochons (sans pardon, ils s’appellent ainsi),  qui joua du cor, dont le signal signifie qu’ils sont rassemblés ; instantanément, c’était ce que notre Don Quichotte souhaitait : que des nains signalent sa venue, et donc c’est avec contentement qu’il s’approcha de l’auberge et de ces dames, qui, ayant vu venir un homme ainsi armé, avec lance et bouclier, pleines de crainte se réfugièrent apeurées dans l’auberge ;
pero Don Quijote, coligiendo por su huida su miedo, alzándose la visera de papelón y descubriendo su seco y polvoso rostro, con gentil talante y voz reposada les dijo:
mais Don Quichotte, comprenant la peur par leur fuite, la hausse du carton en guise de visière et découvrit son visage sec et poussiéreux, avec douceur sa voix calme  déclara :
non fuyan las vuestras mercedes, nin teman desaguisado alguno, ca a la órden de caballería que profeso non toca ni atañe facerle a ninguno, cuanto más a tan altas doncellas, como vuestras presencias demuestran.
« Demoiselles, ne fuyez donc point, ne craignez nulle offense, car, dans l’ordre de la chevalerie dans lequel je professe, il ne convient dans faire à quiconque, et surtout pas à des demoiselles de votre grandeur, comme l’indique votre présence. »

Signature de Miguel de Cervantes

Mirábanle las mozas y andaban con los ojos buscándole el rostro que la mala visera le encubría; mas como se oyeron llamar doncellas, cosa tan fuera de su profesión, no pudieron tener la risa, y fue de manera, que Don Quijote vino a correrse y a decirles:
Les filles l’examinèrent et tentèrent de chercher ses yeux que la mauvaise visière cachait ; mais comme elles furent appelées demoiselles, un nom si éloigné de leur profession, qu’elles partirent dans un éclat de rire, et il en fut ainsique Don Quichotte en vint à se fâcher et dit :
Bien parece la mesura en las fermosas, y es mucha sandez además la risa que de leve causa procede; pero non vos lo digo porque os acuitedes ni mostredes mal talante, que el mío non es de al que de serviros.
« 
Il semble que la mesure sied aux belles, et c’est également beaucoup de désagrément le rire qui est provoqué par des choses légères ;  mais ces propos n’ont pas pour objet de vous mettre de mauvaise humeur, car mon seul devoir est de vous servir. »

El lenguaje no entendido de las señoras, y el mal talle de nuestro caballero, acrecentaba en ellas la risa y en él el enojo;
Cette langue que ne comprenaient pas ces dames, et la dégaine de notre chevalier, augmentaient leur rire et sa colère à lui;
y pasara muy adelante, si a aquel punto no saliera el ventero, hombre que por ser muy gordo era muy pacífico, el cual, viendo aquella figura contrahecha, armada de armas tan desiguales, como eran la brida, lanza, adarga y coselete, no estuvo en nada en acompañar a las doncellas en las muestras de su contento;
et cela aurait mal tourné, si à ce moment n’était pas sorti l’aubergiste, un homme qui était si gros qu’il ne pouvait qu’être très calme, qui, voyant que la figure difforme, fagoté de ces armes inégales, comme l’étaient la bride, la lance,  le bouclier et le corselet, qu’un rien aurait suffi pour qu’il accompagne les jeunes filles dans leur fou rire ;
mas, en efecto, temiendo la máquina de tantos pertrechos, determinó de hablarle comedidamente, y así le dijo:
De plus, en fait, craignant toute cette machinerie, il se résolu à lui parler poliment, et ainsi il dit:
si vuestra merced, señor caballero, busca posada, amén del lecho (porque en esta venta no hay ninguno), todo lo demás se hallará en ella en mucha abundancia.
si votre grâce, seigneur chevalier, recherche un gîte, à l’exception du lit (parce que dans cette auberge il n’y a plus rien), tout le reste sera pour lui en grande abondance.
Viendo Don Quijote la humildad del alcaide de la fortaleza (que tal le pareció a él el ventero y la venta), respondió: para mí, señor castellano, cualquiera cosa basta, porque mis arreos son las armas, mi descanso el pelear, etc.
Don Quichotte voyant l’humilité du gardien de la forteresse (c’est ainsi qui lui semblaient être l’aubergiste et l’auberge), lui répondit ; « seigneur châtelain, cela me suffira parce que mes parures sont mes armes, mon repos le combat, etc. »

Pensó el huésped que el haberle llamado castellano había sido por haberle parecido de los senos de Castilla, aunque él era andaluz y de los de la playa de Sanlúcar, no menos ladrón que Caco, ni menos maleante que estudiante o paje.
L’aubergiste pensa que celui qu’il avait appelé le châtelain car il semblait venir de Castille, bien qu’il dut andalous et de la plage Sanlúcar, pas moins voleur que Cacus ou moins voyou qu’un  étudiant ou un page.
Y así le respondió:
Et il répondit:
según eso, las camas de vuestra merced serán duras peñas, y su dormir siempre velar; y siendo así, bien se puede apear con seguridad de hallar en esta choza ocasión y ocasiones para no dormir en todo un año, cuanto más en una noche.
« après cela, vos lits de votre grâce ne sont que de durs rochers, et votre sommeil toujours en veille ;  et s’il en est ainsi, vous trouverez la sécurité de pouvoir dormir pendant une année entière, et non pas une nuit seulement.
Y diciendo esto, fue a tener del estribo a D. Quijote, el cual se apeó con mucha dificultad y trabajo, como aquel que en todo aquel día no se había desayunado. Dijo luego al huésped que le tuviese mucho cuidad de su caballo, porque era la mejor pieza que comía pan en el mundo.
Ce disant, il alla prendre l’étrier à Don Quichotte, qui descendit avec beaucoup de difficulté et d’efforts, comme celui qui, toute la journée, n’avait pas eu de petit déjeuner. Il dit à l’aubergiste qu’il se devait d’avoir de nobles intentions pour son cheval, parce que c’était la meilleure bête qui mangeait du foin de par ce monde.

Miróle el ventero, y no le pareció tan bueno como Don Quijote decía, ni aun la mitad;
L’aubergiste l’examina, et il ne semblait pas aussi bon que ne le disait Don Quichotte, ni même la moitié ;
y acomodándole en la caballeriza, volvió a ver lo que su huésped mandaba;
et le conduit à l’écurie, puis retourna voir son invité ;
al cual estaban desarmando las doncellas (que ya se habían reconciliado con él), las cuales, aunque le habían quitado el peto y el espaldar, jamás supieron ni pudieron desencajarle la gola, ni quitarle la contrahecha celada, que traía atada con unas cintas verdes, y era menester cortarlas, por no poderse queitar los nudos;
que les filles se pressaient de désarmer (qui s’étaient déjà réconciliées avec lui), qui, bien qu’elles aient enlevé le plastron et le dos, ne savaient pas venir à bout du hausse-col de la gorge, ou lui faire quitter son semblant de casque, tenu par un ruban vert qu’il devenait nécessaire de couper, car impossible à dénouer ;
mas él no lo quiso consentir en ninguna manera; y así se quedó toda aquella noche con la celada puesta, que era la más graciosa y extraña figura que se pudiera pensar;
mais il n’y consentait pas du tout ; et il resta toute la nuit avec son casque, ce qui était des plus drôles et des plus étranges qu’on ne puisse penser ;
y al desarmarle (como él se imaginaba que aquellas traídas y llevadas que le desarmaban, eran algunas principales señoras y damas de aquel castillo), les dijo con mucho donaire:
et tandis qu’elle le désarmait (comme il imaginait encore que celles  qui le désarmaient, étaient de grandes dames du château), dit avec beaucoup de grâce :

Nunca fuera caballero
de damas tan bien servido,
como fuera D. Quijote
cuando de su aldea vino;
doncellas curaban dél,
princesas de su Rocino.
Il n’a jamais été de chevalier
par des dames ainsi choyé,
comme ne le fut Don Quichotte
lorsque de son village il arriva;
des demoiselles en prenaient grand soin,
les princesses de son Roussin.

O Rocinante, que este es el nombre, señoras mías, de mi caballo, y Don Quijote de la Mancha el mío;
« Ou Rossinante, tel est le nom, dames,  de mon cheval, et Don Quichotte de la Manche est le mien ;
que puesto que no quisiera descubrirme fasta que las fazañas fechas en vuestro servicio y pro me descubrieran, la fuerza de acomodar al propósito presente este romance viejo de Lanzarote, ha sido causa que sepáis mi nombre antes de toda sazón;
que je ne me suis pas découvert avant que la force de mes exploits pour vous servir ne s’imposent à moi-même, ainsi je suis la ligne que chante cette vieille romance de Lancelot, qui vous a fait connaître mon nom qu’après tout ce temps ;
pero tiempo vendrá en que las vuestras señorías me manden, y yo obedezca, y el valor de mi brazo descubra el deseo que tengo de serviros.
mais le temps viendra où vos Seigneuries me manderont, et je obéirai, et la valeur de mon bras découvrira le désir que j’ai à vous servir. »
Las mozas, que no estaban hechas a oír semejantes retóricas, no respondían palabra;
Les filles, qui n’étaient pas habituées à entendre ce genre de discours, restèrent muettes ;
sólo le preguntaron si quería comer alguna cosa.
Elles lui demandèrent seulement s’il voulais manger quelque chose.
Cualquiera yantaría yo, respondió D. Quijote, porque a lo que entiendo me haría mucho al caso.
« Tout me conviendra« , répondit Don Quichotte, « parce tout fera mon affaire. »
A dicha acertó a ser viernes aquél día, y no había en toda la venta sino unas raciones de un pescado, que en Castilla llaman abadejo, y en Andalucía bacalao, y en otras partes curadillo, y en otras truchuela.
Ce jour-là, par bonheur un vendredi,  il n’y avait en tout et pour tout dans l’auberge, que quelques portions de poisson qu’en Castille on appelle l’aiglefin, la morue en Andalousie, et ailleurs truitelle et autres merluche.
Preguntáronle si por ventura comería su merced truchuela, que no había otro pescado que darle a comer.
On lui demanda si par hasard sa grâce ce contenterait de truitelles, puisqu’il n’y avait pas d’autres poissons à lui donner.
Como haya muchas truchuelas, respondió D. Quijote, podrán servir de una trueba;
« Comme il y a beaucoup de truitelles« , répondit don Quichotte, « si vous me serviez une truite » ;
porque eso se me da que me den ocho reales en sencillos, que una pieza de a ocho. Cuanto más, que podría ser que fuesen estas truchuelas como la ternera, que es mejor que la vaca, y el cabrito que el cabrón.
« car que l’on me donne huit réaux en piécettes ou une pièce de huit réaux, cela m’est égal. Et même, il se pourrait que les truitelles aient le même avantage qu’avec le veau, plus goûteux et tendre que le bœuf, ou le chevreau par rapport au bouc. »
Pero sea lo que fuere, venga luego, que el trabajo y peso de las armas no se puede llevar sin el gobierno de las tripas.
« Mais quoi qu’il en soit, servez vite, le travail et le poids des armes ne peuvent être supportés sans nourrir le gouvernement des tripes. »
Pusiéronle la mesa a la puerta de la venta por el fresco, y trájole el huésped una porción de mal remojado, y peor cocido bacalao, y un pan tan negro y mugriento como sus armas.
On installa sa table à la porte de l’auberge pour sa fraicheur, et l’aubergiste lui apporta  de la merluche mal détrempée et plus mal, encore assaisonnée et du pain aussi noir et crasseux que ses armes.
Pero era materia de grande risa verle comer, porque como tenía puesta la celada y alzada la visera, no podía poner nada en la boca con sus manos, si otro no se lo daba y ponía;
Mais c’était à éclater de rire de le voir manger avec son casque et visière levée, car il ne pouvait rien mettre dans sa bouche avec ses mains, si un autre ne l’aidât ;
y así una de aquellas señoras sería de este menester;
et ainsi l’une de ces dames s’en chargea ;
mas el darle de beber no fue posible, ni lo fuera si el ventero no horadara una caña, y puesto el un cabo en la boca, por el otro, le iba echando el vino.
lui donner un verre n’était de même pas possible, si le propriétaire n’avait coupé un roseau afin de mettre une extrémité dans sa bouche, et  l’autre plongée dans le vin.
Y todo esto lo recibía en paciencia, a trueco de no romper las cintas de la celada.
Et il supporta tout cela avec beaucoup de patience, tout plutôt que de couper les rubans de son casque.

Estando en esto, llegó acaso a la venta un castrador de puercos, y así como llegó sonó su silbato de cañas cuatro o cinco veces, con lo cual acabó de confirmar Don Quijote que estaba en algún famoso castillo, y que le servían con música, y que el abadejo eran truchas, el pan candeal, y las rameras damas, y el ventero castellano del castillo;
Là-dessus arriva un châtreur de porcs, et comme il souffla à quatre à cinq reprises dans son sifflet de roseaux qui termina de confirmer à Don Quichotte qu’il demeurait bien dans quelque célèbre château, et qu’on lui servait le repas en musique, et que la morue était de la truite, le vieux pain du pain blanc, les dames pour les prostituées, et le châtelain pour l’aubergiste ;
y con esto daba por bien empleada su determinación y salida.
et cela a été bien utile tant pour sa résolution que pour sa sortie.
Mas lo que más le fatigaba era el no verse armado caballero, por parecerle que no se podría poner legítimamente en aventura alguna sin recibir la órden de caballería.
Mais ce qui l’inquiétait bien le plus profondément était de ne pas être armé chevalier, car il lui semblait qu’il ne pouvait pas légitimement avoir des aventures sans recevoir l’ordre de chevalerie.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Les Caricatures d’Almada Negreiros Fernando Pessoa Traduction et Texte portugais

Les Caricatures d’Almada Negreiros
(1913)

Les Caricatures d'Almada Negreiros AS CARICATURAS DE ALMADA NEGREIROS Fernando Pessoa Artgitato Traduction Française
LITTERATURE PORTUGAISE
Literatura Português
FERNANDO PESSOA
1888-1935
 

Almada Negreiros
(1893-1970)

AS CARICATURAS DE ALMADA NEGREIROS
Les Caricatures d’Almada Negreiros

 

A arte chamada satírica é aquela cujo intuito consiste traduzir um objecto, sem erro de tradução, para inferior a si-próprio. Baseia-se por isso em um dos três sentimentos donde essa intenção pode nascer — o ódio ou aversão, o desprezo, e o interesse fútil, e consciente de ser fútil, que é uma espécie de desprezo carinhoso. A revolta, o riso, o sorriso — eis as três manifestações que consoante o sentimento gerador, tenta produzir com respeito ao objecto que trata.
L’art appelé satirique traduit un objet, sans erreur de traduction, de manière inférieure à ce qu’il est en réalité. Il est donc basé sur l’un des trois sentiments peut naître cette intention  la haine ou le dégoût, le mépris et l’intérêt futile, et conscient d’être futile, qui est une sorte de mépris affectueux. La révolte, le rire, le sourire   sont les trois manifestations, selon le sentiment qui le génère,  qu’il tente de produire en respectant l’objet qu’il traite.

Toda a outra arte procura tornar o seu objecto superior a si-próprio, busca nele uma qualquer espécie de além-ele.
Tout autre art cherche à produire un objet supérieur à lui-même, il cherche une sorte d’au-delà de lui.

Desde que a intenção da arte deixe de ser o tornar o objecto superior a si-próprio, passa fatalmente a ser o torná-lo inferior a si-próprio, visto que a via média não existe, porque (pois que a arte é essencialmente interpretação) uma coisa é igual a si-própria nunca na arte, mas só na vida.
Puisque l’intention de l’art n’a plus pour objet de rendre l’œuvre au-dessus de l’objet, elle cherche inévitablement à le rabaisser, car il n’y a pas de milieu, puisque (comme que l’art est essentiellement interprétation ) une chose n’est égale à elle-même, jamais dans l’art, mais seulement dans la vie.

Basta considerar um objecto futilmente, como meramente interessante, para o inferiorizar, visto que cada Coisa ou Sensação, momento espacial ou psíquico do Mistério, ou, pelo menos, da Vida, basta que seja considerada sem uma consciência clara ou obscura de que é isso, para ser ipso facto traduzida para inferior a si-própria.
Il suffit de considérer un objet futilement, comme simplement intéressant, pour le rendre inférieur, puisque chaque Chose ou Sensation, moment spatial ou moment psychique du Mystère, ou pour le moins, de la Vie, sans en posséder une conscience claire ou obscure de ce qu’elle est, pour être ipso facto reproduite en moins bien que l’original.

Almada Negreiros 1917 1

Daí o existir, além do ódio (que produz a revolta) e o desprezo (que produz o riso), o interesse fútil (que produz o sorriso) como sentimento gerador de obra satírica, propriamente assim chamada.
Il existe donc, au-delà de la haine (qui produit la révolte) et le mépris (qui produit le rire), l’intérêt futile (qui produit le sourire), comme un sentiment générateur de l’œuvre satirique, proprement dite.

Daí o carácter basilarmente negativo da arte satírica.
D’où le caractère fondamentalement négatif de l’art satirique.

Acontece porém que toda a arte é criação; ora sendo toda a arte criação, e sendo toda a criação, por sua natureza, afirmação, resulta que a arte satírica, que é negativa, encerra em sua essência o paradoxo de que é grande na proporção em que sai para fora de ser satírica. Quanto mais satírica menos satírica. Aí estão o «Dom Quixote» e «A Tale of a Tub» a pedirem que os citemos como exemplos.
Il se trouve cependant que tout art est création ; or si tout art créé, et si toute la création est, par sa nature, affirmation, il résulte que l’art satirique, qui est négatif, contient dans son essence le paradoxe qu’il est d’autant plus grand en proportion qu’il sort de la satire. Plus il est satirique, moins il est satirique. Il y a le « Don Quichotte » et « A Tale of a Tubque nous pouvons citer à titre d’exemples.

Assinatura_de_Almada_Negreiros Signature d'Almada Negreiros

Não se julgue porém que isto — mera constatação — leva escondido o puxar para desprezível a arte de satirizar. Nessa arte, como na outra, pode haver, e em cada um dos seus três géneros, brilhantismo, talento e génio. Pode haver mesmo um artista genial em nos dar o interesse fútil das coisas; basta que no-lo dê com a plena dolorosa consciência dessa futilidade. E isso é porque (voltemos ao mesmo paradoxo) já essa dor da consciência do fútil nos leva para além da sátira.
Ne croyez pas cependant que ceci juste une constatation rende méprisable l’art de la satire. Dans cet art, comme dans les autres, il peut y avoir, et dans chacun de ses trois genres, de l’éclat, du talent et du génie. Nous pouvons trouver un artiste de génie qui nous donnera l’intérêt pour des choses futiles ; il faut juste qu’il le donne avec la pleine conscience de cette futilité douloureuse. Tout cela, parce que (revenons à ce même paradoxe) cette prise de conscience du futile nous emmène au-delà de la satire.

Porque o génio satírico é aquele que, quer faça sátira pelo ódio, quer pelo desprezo, quer pelo interesse fútil, nos dá o além odioso, o além ridículo, o além fútil. O talento, em qualquer dos três géneros, será aquele que cegantemente, multiformalmente, nos der o fútil como fútil, o ridículo como ridículo o odioso como odioso. — O meramente inteligente ou brilhante será aquele que, não sem individualidade, mas sem vincada forma pessoal e acentuado polimorfismo, nos der o que ao seu género convenha.
Parce que le génie satirique est celui qui, soit est inspiré de la haine, soit du mépris, soit par l’intérêt futile, nous donne ce qui est au-delà du détestable, au-delà du ridicule, au-delà du futile. Le talent de l’un de ces trois genres, nous montre de manière aveuglante, multiforme, le futile comme futile, le ridicule aussi ridicule, et l’odieux comme odieux. Avec la seule intelligence ou le seul brio , celui-là, non sans personnalité, mais sans une forme personnelle et un polymorphisme accentué, nous donnera ce qui convient à son genre.

Se, de posse destes claros elementos para a crítica, nos aproximarmos da obra de Almada Negreiros, agora exposta em Lisboa, não teremos dificuldade para pragas em lhe encontrar classificação.
Si, en possession de ces éléments clairs du point de vue de la critique, nous nous approchons de l’œuvre de Almada Negreiros, maintenant exposée à Lisbonne, nous aurons aucun mal à lui trouver une classification.

LE SOURIRE DE SON ÂME ATTENTIVE

Almada Negreiros pertence aos satiristas que se aplicam a dar a futilidade das coisas. A sua arte é suavemente para o sorriso. Não tem nem ódios nem desprezos, pelo menos artisticamente; por isso a sua arte não nos deixa na alma rasto de revolta ou eco de gargalhada. Ele observa interessadamente, mas não traz, pelo menos por enquanto, sentimentos profundos para a sua observação. Vê, acha curioso, e fixa em traço e cor o sorriso da sua alma atenta.
Almada Negreiros appartient à ces satiristes qui mettent en relief la futilité des choses. Son art fait doucement sourire. Vous n’avez pas de haine ou du mépris, du moins artistiquement ; pour cela, son art ne nous laisse sur notre âme ni trace de révolte ni l’écho d’un rire. Il note avec intérêt, mais pas trop, du moins pour le moment, des sentiments profonds pour son observation. Voir, trouver curieux, et fixer dans la trace et dans la couleur le sourire de son âme attentive.

Isto, porém, é uma classificação de espécie, não de valor. O que nos importa saber é o valor do artista dentro do género a que pertence.
Mais cela est une sorte de classement d’espèce, et non de valeur. Ce qui compte pour nous , c’est de connaître la valeur de l’artiste dans le genre qui est le sien.

Que Almada Negreiros não é um génio — manifesta-se em não se manifestar. Nada de dolorosamente consciente de quanto o fútil simboliza e resume das coisas da Vida. Um ou outro assunto é tratado mais a sério; mas nem esse sério leva em si pequena porção que seja de individualidade e especialidade, nem, mesmo, o sério é o doloroso.
Qu’Almada Negreiros n’est pas un génie cela se manifeste en ne se manifestant pas. Rien de douloureusement conscient de tout ce futile qui symbolise et résume les choses de la Vie. Un sujet est traité plus sérieusement; mais il ne porte en lui même pas une petite portion d’individualité et de particularité, ni, même,  n’a ce ce grave qui est douloureux.

Mas que este artista tem brilhantismo e inteligência, muito e muita — eis o que está fora de se poder querer negar. Mas terá talento? O ponto para quem quer discutir é este.
Mais que cet artiste ait de l’éclat et l’intelligence, en grande quantité– nous ne pouvons le nier. Mais a-t-il du talent ? Voici un point que nous allons discuter.

Eu creio que ele tem talento. Basta reparar que ao sorriso do seu lápis se liga o polimorfismo da sua arte para voltarmos as costas a conceder-lhe inteligência apenas.
Je pense qu’il a du talent. Il suffit juste de remarquer que le sourire de son crayon se lie au polymorphisme de son art et nous oriente vers quelque chose qui va au-delà de l’intelligence.

É interessante de vários modos, interessado de várias maneiras na futilidade da Vida, apanhando-lhe ora este, ora aquele, momento de espuma, sem consciência, infelizmente, de que essa espuma é a orla de um mar antigo, vasto e misterioso.
Il est intéressant, à bien des égards, intéressé à bien des égards par la futilité de la Vie, prenant ces moments d’écume inconsciemment, malheureusement, qui provient d’une ancienne, vaste et mystérieuse mer.

E o seu polimorfismo — a que atribuí-lo, cingindo-nos criticamente só a ele? Será poliaptidão do artista, incerteza em encontrar-se, ou uma assemelhável imitação ou adaptação a vários géneros? Creio na Síntese, sempre, e aqui ela vem em meu auxílio. Porque me parece que de todos estes três elementos se forma o multiforrnismo do artista. Há qualquer coisa de procurar; há, infelizmente, também qualquer coisa de achar (nos outros); — mas há também, para quem sabe ver, nitidamente personalidade e originalidade através de essas influenciações e tentativas.
Et son polymorphisme à quoi lui attribuer, si nous revenons sur notre critique Est-ce la polyvalence de l’artiste, l’incertitude à se trouver, ou  faculté d’imitation ou d’adaptation à différents genres ? Je crois dans la Synthèse, toujours, et ,ici, elle vient à mon secours. Parce qu’il me semble que tous ces trois éléments forment le polymorphisme de l’artiste. Il y a quelque chose de l’ordre de la recherche ; il y a, malheureusement, aussi quelque chose de  l’ordre du trouver(chez les autres) ; Mais il y a aussi, pour qui sait voir, une personnalité et une originalité à travers ces influences et ces tentatives.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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DON QUICHOTTE Chapitre 1 Traduction Française Capítulo primero

 DON QUICHOTTE CHAPITRE 1

Don Quijote Don Quichotte Chapitre Premier Miguel de Cervantes Capitulo 1 Chapitre Premier Artgitato Traduction Française

 DON QUIJOTE DE LA MANCHA
El ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha
DON QUICHOTTE de la Manche

Miguel de Cervantès

Capítulo primero
Chapitre Premier

 Que trata de la condición y ejercicio del famoso y valiente hidalgo don Quijote de la Mancha
Qui traite de la condition et des activités du célèbre et brave hidalgo Don Quichotte de la Manche

En un lugar de la Mancha, de cuyo nombre no quiero acordarme, no ha mucho tiempo que vivía un hidalgo de los de lanza en astillero, adarga antigua, rocín flaco y galgo corredor.
Dans un village de la Manche, dont je ne veux pas me souvenir le nom, il y a encore peu de temps vivait un hidalgo, de ceux qui vivent avec lance au râtelier et bouclier antique, bidet maigre et lévrier.
Una olla de algo más vaca que carnero, salpicón las más noches, duelos y quebrantos los sábados, lantejas los viernes, algún palomino de añadidura los domingos, consumían las tres partes de su hacienda. 
Un pot avec plutôt plus de boeuf que du mouton, une salade presque toutes les nuits, des morceaux de viande les samedis, des lentilles les vendredis, et quelques pigeonneaux en supplément le dimanche, tout ça faisant disparaître les trois quarts de son revenu.
El resto della concluían sayo de velarte, calzas de velludo para las fiestas, con sus pantuflos de lo mesmo, y los días de entresemana se honraba con su vellorí de lo más fino.
Le reste partait dans l’achat d’une tunique, des culottes de velours pour les jours de fête, de chaussons, et pour les jours de semaine il honorait de la serge la plus fine qui se puisse trouver.
Tenía en su casa una ama que pasaba de los cuarenta y una sobrina que no llegaba a los veinte, y un mozo de campo y plaza que así ensillaba el rocín como tomaba la podadera.
Il avait dans sa maison une gouvernante d’une bonne quarantaine d’années, une nièce qui n’avait pas encore vingt ans, et un garçon à tout faire autant pour les travaux des champs, pour seller la rosse que  pour manier la serpe.

Frisaba la edad de nuestro hidalgo con los cincuenta años. Era de complexión recia, seco de carnes, enjuto de rostro, gran madrugador y amigo de la caza.
 Notre hidalgo, lui, frisait la cinquantaine. Il était de construction robuste, sec de corps, la figure maigre, matinal et ami de la chasse.
Quieren decir que tenía el sobrenombre de «Quijada», o «Quesada», que en esto hay alguna diferencia en los autores que deste caso escriben, aunque por conjeturas verisímiles se deja entender que se llamaba «Quijana».
On dit qu’il avait le surnom de « Quixada » ou « Quesada », les auteurs qui écrivent à son sujet sont en désaccord, mais de vraisemblables conjectures donnent un  avantage à « Quijana. »
Pero esto importa poco a nuestro cuento: basta que en la narración dél no se salga un punto de la verdad.

Mais cela n’a que peu d’importance pour la suite de notre histoire : il suffit, en tous points, que la narration ne s’écarte pas d’un cheveu de la vérité.

 

Es, pues, de saber que este sobredicho hidalgo, los ratos que estaba ocioso —que eran los más del año—, se daba a leer libros de caballerías, con tanta afición y gusto, que olvidó casi de todo punto el ejercicio de la caza y aun la administración de su hacienda;
Il est, ensuite, nécessaire  de savoir que cet hidalgo, chaque fois qu’il était inactif, ce qui était le cas une grande partie de l’annéese consacrait à dévorer des livres de chevalerie avec tant d’ardeur et d’avidité qu’il en oubliait ce qui concerne la pratique de la chasse et tout ce qui touche à l’administration de son hacienda ;
y llegó a tanto su curiosidad y desatino en esto, que vendió muchas hanegas de tierra de sembradura para comprar libros de caballerías en que leer, y, así, llevó a su casa todos cuantos pudo haber dellos;
et sa curiosité et son engouement atteignirent un tel point qu’il vendit plusieurs parcelles de bonne terres afin d’acheter des livres de chevalerie à lire, et ramena à la maison tout ce qu’il put trouver ;
y, de todos, ningunos le parecían tan bien como los que compuso el famoso Feliciano de Silva, porque la claridad de su prosa y aquellas entricadas razones suyas le parecían de perlas, y más cuando llegaba a leer aquellos requiebros y cartas de desafíos, donde en muchas partes hallaba escrito: «La razón de la sinrazón que a mi razón se hace, de tal manera mi razón enflaquece, que con razón me quejo de la vuestra fermosura».

et, de tous les livres qu’il possédait, aucun ne lui paraissait mieux fait que ceux écrits par le célèbre Félicien de Silva, tant pour la clarté de sa prose que pour ces arguties alambiquées comme autant de perles, et surtout quand il vint à lire ces lettres d’amour et de défis chevaleresques  et où il put lire à plusieurs reprises : « la raison de la déraison qui est ma raison, en affaiblit ma raison, qu’avec raison, je me plains de votre beauté.« 
Y también cuando leía: «Los altos cielos que de vuestra divinidad divinamente con las estrellas os fortifican y os hacen merecedora del merecimiento que merece la vuestra grandeza…»
Ou encore, « des hauts cieux, ceux de votre divinité, vous fortifient divinement avec les étoiles et vous rendent digne du mérite que mérite votre grandeur ... »

Con estas razones perdía el pobre caballero el juicio, y desvelábase por entenderlas y desentrañarles el sentido, que no se lo sacara ni las entendiera el mesmo Aristóteles, si resucitara para solo ello.
Avec ces raisonnements, le pauvre gentilhomme en perdit la tête, et se trouva fort interrogé par eux afin d’en comprendre le sens, ce qu’Aristote lui-même n’aurait pu comprendre, s’il fût ressuscité à cette occasion.
No estaba muy bien con las heridas que don Belianís daba y recebía, porque se imaginaba que, por grandes maestros que le hubiesen curado, no dejaría de tener el rostro y todo el cuerpo lleno de cicatrices y señales.
Il critiquait les blessures que don Bélianis donnait et prenait, car il imaginait que, malgré ces grands maîtres qui l’avaient guéri, il devait porter tant sur le visage que sur tout le corps plein de cicatrices et de stigmates.
Pero, con todo, alababa en su autor aquel acabar su libro con la promesa de aquella inacabable aventura, y muchas veces le vino deseo de tomar la pluma y dalle fin al pie de la letra como allí se promete; y sin duda alguna lo hiciera, y aun saliera con ello, si otros mayores y continuos pensamientos no se lo estorbaran.
Mais encore, il louait cet auteur qui, à la fin de son livre,  avec la promesse d’achever cette aventure interminable, et il lui venait souvent le désir de prendre la plume et de la terminer ; et certainement il l’eût fait, et ne s’en serait pas si mal sorti, si des pensées de plus en plus absorbantes ne l’en avait empêché.
Tuvo muchas veces competencia con el cura de su lugar —que era hombre docto, graduado en Cigüenza— sobre cuál había sido mejor caballero: Palmerín de Ingalaterra o Amadís de Gaula; mas maese Nicolás, barbero del mesmo pueblo, decía que ninguno llegaba al Caballero del Febo, y que si alguno se le podía comparar era don Galaor, hermano de Amadís de Gaula, porque tenía muy acomodada condición para todo, que no era caballero melindroso, ni tan llorón como su hermano, y que en lo de la valentía no le iba en zaga.
Il avait, à plusieurs reprises , ergoté avec le curé de la contrée qui était un savant, un diplômé de Sigüenza- sur celui qui avait été le meilleur chevalier, Palmérin d’Angleterre ou Amadis de Gaule ; maître Nicolas, le barbier du village, déclara qu’aucun n’avait atteint le chevalier de Phébus, et que si quelqu’un pouvait lui être comparé, il ne pouvait s’agir que de don Galaor, frère d’Amadis de Gaule, parce qu’il était très accommodant et qui n’était pas grincheux ou larmoyant comme son frère, et que, pour ce qui touche à la question de la bravoure, il n’était pas derrière lui.

En resolución, él se enfrascó tanto en su letura, que se le pasaban las noches leyendo de claro en claro, y los días de turbio en turbio; y así, del poco dormir y del mucho leer, se le secó el celebro de manera que vino a perder el juicio.
En bref, il devint tellement absorbé dans sa lecture, qu’il passa ses nuits à lire jusqu’à la lumière du jour, et ses journées à lire jusqu’à la tombée de la nuit, qu’il s’en sécha le cerveau jusqu’à en perdre son jugement.
Llenósele la fantasía de todo aquello que leía en los libros, así de encantamentos como de pendencias, batallas, desafíos, heridas, requiebros, amores, tormentas y disparates imposibles;
Sa fantaisie grandit avec tout ce qu’il lût dans des livres, enchantements, querelles, batailles, défis, blessures, galanteries, amours, tempêtes et absurdités impossibles ;
y asentósele de tal modo en la imaginación que era verdad toda aquella máquina de aquellas soñadas invenciones que leía, que para él no había otra historia más cierta en el mundo.
et il pensait qu’étaient vraies toutes les inventions qu’il lisait, si tant est que, pour lui, il n’y avait pas d’autres histoires plus véridiques dans le monde.
 Decía él que el Cid Ruy Díaz había sido muy buen caballero, pero que no tenía que ver con el Caballero de la Ardiente Espada, que de solo un revés había partido por medio dos fieros y descomunales gigantes.
Il disait que le Cid Ruy Diaz était sans aucun doute un très bon chevalier, mais qu’il n’égalait en rien le Chevalier de l’Epée Ardente qui avec seulement un revers avait réduit de moitié deux féroces géants monstrueux.
Mejor estaba con Bernardo del Carpio, porque en Roncesvalles había muerto a Roldán, el encantado, valiéndose de la industria de Hércules, cuando ahogó a Anteo, el hijo de la Tierra, entre los brazos. 
Meilleur était Bernardo del Carpio, car à Roncevaux il tua Roland, l’enchanté, en utilisant l’artifice d’Hercule quand il  étrangla Antée, fils de la Terre, dans ses bras.
Decía mucho bien del gigante Morgante, porque, con ser de aquella generación gigantea, que todos son soberbios y descomedidos, él solo era afable y bien criado.
Il a approuvé l’éloge du géant Morgant, parce que, bien que de la race des géants, qui sont tous arrogants et peu commodes, lui seul était affable et bien élevé.
Pero, sobre todos, estaba bien con Reinaldos de Montalbán, y más cuando le veía salir de su castillo y robar cuantos topaba, y cuando en allende robó aquel ídolo de Mahoma que era todo de oro, según dice su historia. 
Mais, surtout, il y avait Renaud de Montauban, surtout quand il sortait de son château et qu’il volait tous ceux qu’il rencontrait, et qu’il déroba cette image de Mahomet qui était toute en or, selon son histoire.
Diera él, por dar una mano de coces al traidor de Galalón, al ama que tenía, y aun a su sobrina de añadidura.
Il aurait donné, pour frapper ce Ganelon de traître, sa femme de ménage, et même sa nièce, dans l’affaire.

Cervates jauregui.jpg

En efeto, rematado ya su juicio, vino a dar en el más estraño pensamiento que jamás dio loco en el mundo, y fue que le pareció convenible y necesario, así para el aumento de su honra como para el servicio de su república, hacerse caballero andante y irse por todo el mundo con sus armas y caballo a buscar las aventuras y a ejercitarse en todo aquello que él había leído que los caballeros andantes se ejercitaban, deshaciendo todo género de agravio y poniéndose en ocasiones y peligros donde, acabándolos, cobrase eterno nombre y fama.
En effet, ayant perdu ses esprits, il en vint à donner dans la notion plus étrange que jamais, en pensant qu’il serait  juste et nécessaire, tant pour son honneur que pour servir son pays, à devenir un chevalier errant, à aller partout dans le monde avec ses armes et son cheval à la recherche d’aventures, à mettre en œuvre tout ce qu’il avait pu lire sur les chevaliers errants, défaisant toutes sortes de périls afin qu’il récolte une renommée et une gloire éternelle.
Imaginábase el pobre ya coronado por el valor de su brazo, por lo menos del imperio de Trapisonda; y así, con estos tan agradables pensamientos, llevado del estraño gusto que en ellos sentía, se dio priesa a poner en efeto lo que deseaba.
Il s’imaginait, le pauvre, couronné par la valeur de son bras, au moins de par l’empire de Trébizonde [Trabzon] ; et ainsi, dans le flux de ses pensées, mené par cette jouissance intense qu’il ressentait, il se hâta de mettre son projet en œuvre.
 Y lo primero  que hizo fue limpiar unas armas que habían sido de sus bisabuelos, que, tomadas de orín y llenas de moho, luengos siglos había que estaban puestas y olvidadas en un rincón.
Et la première chose qu’il fit fut de nettoyer une armure qui avait appartenue à ses grands-parents, qui, prise par la rouille et couverte de moisissures  depuis les siècles où elle reposait, oubliée dans un coin.
Limpiólas y aderezólas lo mejor que pudo; pero vio que tenían una gran falta, y era que no tenían celada de encaje, sino morrión simple; mas a esto suplió su industria, porque de cartones hizo un modo de media celada que, encajada con el morrión, hacían una apariencia de celada entera.
Il la dégraissa et la nettoya du mieux qu’il put ; mais il s’aperçut qu’il manquait quelque chose et qu’au lieu du heaume complet, il ne possédait qu’un simple casque. Mais il le compléta ingénieusement avec des cartons en guise de visière et le tout donna l’apparence d’un heaume complet.
Es verdad que, para probar si era fuerte y podía estar al riesgo de una cuchillada, sacó su espada y le dio dos golpes, y con el primero y en un punto deshizo lo que había hecho en una semana;
Il est vrai que, pour tester la force de sa composition et son aptitude à essuyer des coupures, il tira son épée et lui a donné deux coups de tranchant ;  le premier coup détruisit ce qu’il avait fait en une semaine ;
y no dejó de parecerle mal la facilidad con que la había hecho pedazos, y, por asegurarse deste peligro, la tornó a hacer de nuevo, poniéndole unas barras de hierro por de dentro, de tal manera, que él quedó satisfecho de su fortaleza y, sin querer hacer nueva experiencia della, la diputó y tuvo por celada finísima de encaje.
et cette facilité avec laquelle il l’avait brisé, et, pour à coup sûr se protéger d’un éventuel danger, il retourna à l’ouvrage, mis des barres de fer à l’intérieur, de sorte qu’il était satisfait de sa force et sans le soumettre à une nouvelle expérience, il déclara qu’il possédait-là un heaume de la plus fine perfection et finesse.

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Fue luego a ver su rocín, y aunque tenía más cuartos que un real y más tachas que el caballo de Gonela, que «tantum pellis et ossa fuit», le pareció que ni el Bucéfalo de Alejandro ni Babieca el del Cid con él se igualaban.
Il est ensuite allé voir sa monture, et même si celle-ci avait plus de tares que de parties et plus de défauts que le cheval de Gonèle qui  «tantum pellis et ossa fuit » [il n’avait plus que la peau et les os], il lui  semblait que ni le Bucéphale d’Alexandre ni le Babiéca  du Cid ne pouvaient l’égaler.
Cuatro días se le pasaron en imaginar qué nombre le pondría; porque —según se decía él a sí mesmo— no era razón que caballo de caballero tan famoso, y tan bueno él por sí, estuviese sin nombre conocido;
Quatre jours passèrent en pensant au nom qu’il lui donnerait ; car, dit-il en lui-même- il est nécessaire que la monture d’un si fameux cavalier, et aussi bon par lui-même, porte un nom distinctif ;
y ansí procuraba acomodársele, de manera que declarase quién había sido antes que fuese de caballero andante y lo que era entonces;
et ainsi il chercha un nom qui indiquerait le chevalier errant qu’il était ;
pues estaba muy puesto en razón que, mudando su señor estado, mudase él también el nombre, y le cobrase famoso y de estruendo, como convenía a la nueva orden y al nuevo ejercicio  que ya profesaba;
car il est raisonnable que son maître changeant d’état, il devait prendre un nom, plus célèbre et pompeux, comme le voulait l’étiquette associée à son nouvel ordre et à sa nouvelle profession ;
y así, después de muchos nombres que formó, borró y quitó, añadió, deshizo y tornó a hacer en su memoria e imaginación, al fin le vino a llamar «Rocinante», nombre, a su parecer, alto, sonoro y significativo de lo que había sido cuando fue rocín, antes de lo que ahora era, que era antes y primero de todos los rocines del mundo.
et ainsi, après de nombreux noms formés, effacés puis éliminés, ajoutés, construits et déconstruits dans sa mémoire et son imagination, finalement il vint à l’appeler «Rossinante» nom, à son avis, noble, sonore et qui signifiait ce qu’elle avait été quand elle était une rosse avant et ce qu’elle était maintenant, elle était d’abord, et avant tout, la première de toutes les rosses du monde.

Puesto nombre, y tan a su gusto, a su caballo, quiso ponérsele a sí mismo, y en este pensamiento duró otros ocho días, y al cabo se vino a llamar «don Quijote»;
Depuis qu’il donnât un nom, à son goût, à son cheval, il était impatient de s’en donner un à lui-même, et cette pensée dura huit jours, après lesquels il s’arrêta sur « Don Quichotte« ;
de donde, como queda dicho, tomaron ocasión los autores desta tan verdadera historia que sin duda se debía de llamar «Quijada» , y no «Quesada», como otros quisieron decir.
où, comme indiqué ci-dessus, les auteurs de cette histoire vraie ont pris l’habitude de l’appeler « Quijada » et non « Quesada » comme d’autres l’auraient fait croire.
Pero acordándose que el valeroso Amadís no sólo se había contentado con llamarse «Amadís» a secas, sino que añadió el nombre de su reino y patria, por hacerla famosa, y se llamó «Amadís de Gaula», así quiso, como buen caballero, añadir al suyo el nombre de la suya y llamarse «don Quijote de la Mancha», con que a su parecer declaraba muy al vivo su linaje y patria, y la honraba con tomar el sobrenombre della.
Mais se souvenant que le valeureux Amadis ne se contentait pas de simplement s’être appelé «Amadis» tout simplement, mais avait ajouté le nom de son royaume et pays pour le rendre plus célèbre encore, et s’était appelé « Amadis de Gaule », il souhaitait, comme tout bon chevalier, ajouter le nom de la sienne et s’appeler ainsi « Don Quichotte de la Manche« , ce qui, à son avis, décrivait avec précision son origine et le pays, et qu’il lui faisait honneur de le prendre comme nom de famille.

  Limpias, pues, sus armas, hecho del morrión celada, puesto nombre a su rocín y confirmándose a sí mismo, se dio a entender que no le faltaba otra cosa sino buscar una dama de quien enamorarse, porque el caballero andante sin amores era árbol sin hojas y sin fruto y cuerpo sin alma. Decíase él:
Ayant donc nettoyé les armes, et fait un heaume du morion, mis un nom à a monture et confirmé le mien, laissant entendre qu’il ne manquait rien mais seulement une dame et d’en tomber amoureux, parce qu’un chevalier errant sans amour serait comme un arbre sans feuilles ni fruits et un  corps sans âme. Il se dit :
—Si yo, por malos de mis pecados, o por mi buena suerte, me encuentro por ahí con algún gigante, como de ordinario les acontece a los caballeros andantes, y le derribo de un encuentro, o le parto por mitad del cuerpo, o, finalmente, le venzo y le rindo, ¿no será bien tener a quien enviarle presentado, y que entre y se hinque de rodillas ante mi dulce señora, y diga con voz humilde y rendida:
Si moi, par mes péchés, ou par ma bonne fortune, je me trouve devant un géant, comme il arrive souvent aux chevaliers de mon espèce, et que je le démolisse, ou que je le fende par la moitié de son corps, ou finalement qu’il m’implore une reddition, il serait souhaitable de l’envoyer en offrande, afin qu’il se présente et tombe à genoux devant ma douce dame, et lui dise d’une voix humble et soumise :
«Yo, señora, soy el gigante Caraculiambro, señor de la ínsula Malindrania, a quien venció en singular batalla el jamás como se debe alabado caballero don Quijote de la Mancha, el cual me mandó que me presentase ante la vuestra merced, para que la vuestra grandeza disponga de mí a su talante»?
«Moi, madame, je suis Caraculiambro le géant, seigneur de l’île Malindrania, qu’ a vaincu, en combat singulier, le chevalier jamais suffisamment vanté Don Quichotte de la Manche, qui m’a ordonné de me présenter devant Votre Grâce, que Votre Altesse dispose de moi selon son bon plaisir ? »

¡Oh, cómo se holgó nuestro buen caballero cuando hubo hecho este discurso, y más cuando halló a quien dar nombre de su dama!
Oh, combien notre chevalier jouissait quand il fit ce discours, et plus particulièrement quand il trouva comment appeler sa Dame!
Y fue, a lo que se cree, que en un lugar cerca del suyo había una moza labradora de muy buen parecer, de quien él un tiempo anduvo enamorado, aunque, según se entiende, ella jamás lo supo ni le dio cata dello.
Et c’était, à ce qu’on croit, dans un lieu proche sien que vivait une paysanne de très bonne apparence, de qui, un temps, il fut amoureux, même si, comme de bien entendu, elle n’en su jamais rien.
Llamábase Aldonza Lorenzo, y a esta le pareció ser bien darle título de señora de sus pensamientos;
Elle s’appelait Aldonza Lorenzo, c’est à elle qu’il jugea bon de lui conférer le titre de Dame de ses pensées ;
y, buscándole nombre que no desdijese mucho del suyo y que tirase y se encaminase al de princesa y gran señora, vino a llamarla «Dulcinea del Toboso» porque era natural del Toboso : nombre, a su parecer, músico y peregrino y significativo, como todos los demás que a él y a sus cosas había puesto.
et la recherche d’un nom en harmonie avec le sien, se devait de suggérer et d’indiquer une princesse et une grande dame, il  décida de l’appeler « Dulcinée du Toboso » parce qu’elle était originaire du village de Toboso, et qui, à son avis, était musical, rare et distingué, comme toutes les choses qui formaient son équipage.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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FIRST MORNING DH Lawrence PREMIER MATIN

LITTERATURE ANGLAISE -English Littérature

FIRST MORNING DH LAWRENCE
David Herbert Lawrence
1885-1930 

First Morning dh lawrence Traduction Française Artgitato Premier matin


FIRST MORNING
PREMIER MATIN

The night was a failure
La nuit a été un échec
 but why not – ?
mais pourquoi pas-?

In the darkness
Dans l’obscurité
 with the pale dawn seething at the window
avec l’aube pâle bouillonnante à la fenêtre
 through the black frame
à travers le cadre noir
I could not be free,
je ne pouvais pas être libre,
not free myself from the past, those others –
me libérer du passé, de ceux des autres
and our love was a confusion,
et notre amour était confusion,
there was a horror,
il y eu cette horreur,
you recoiled away from me.
tu es partie loin de moi.

Now, in the morning
Maintenant, dans la matinée
As we sit in the sunshine on the seat by the little shrine,
Comme nous sommes assis au soleil sur un siège par le petit sanctuaire,
And look at the mountain-walls,
Et regardant les montagnesmurs,
Walls of blue shadow,
Murs d‘ombre bleue,
And see so near at our feet in the meadow
Et voir si près de nos pieds dans la prairie
Myriads of dandelion Pappus
Des myriades d’aigrettes de pissenlit
Bubbles ravelled in the dark green grass
Boules encerclées dans l’herbe vert foncé
Held still beneath the sunshine
Tenue encore sous le soleil

It is enough, you are near –
ça  suffit, tu es à proximité
The mountains are balanced,
Les montagnes sont équilibrées,
The dandelion seeds stay half-submerged in the grass;
Les graines de pissenlit à demi-enfoncées dans l’herbe ;
   You and I together
Toi et moi ensemble
We hold them proud and blithe
Nous les tenons fiers et joyeux
On our love.
Sur notre amour.
They stand upright on our love,
Ils se tiennent debout sur notre amour,
Everything starts from us,
Tout commence à partir de nous,
We are the source.
Nous sommes la source.

Beuerberg

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TRADUCTION Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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THE OXFORD VOICE Lawrence Traduction Française L’ACCENT D’OXFORD

LITTERATURE ANGLAISE -English Littérature

THE OXFORD VOICE LAWRENCE
David Herbert Lawrence
1885-1930 

The Oxford Voice dh lawrence Traduction Française Artgitato L'accent d'Oxford


THE OXFORD VOICE
L’ACCENT D’OXFORD

 
When you hear it languishing
Quand vous l’entendez languir
and hooing and cooing, and sidling through the front teeth,
et couiner et roucouler et se faufiler à travers les dents de devant,
                                     the oxford voice
l’accent d’Oxford
                                     [or worse still]
                                    [ou pire encore]
                                     the would-be oxford voice
                                         le soi-disant accent d’Oxford
you don’t even laugh any more, you can’t.
vous ne riez même pas, vous ne pouvez pas.

 For every blooming bird is an oxford cuckoo nowadays,
Chaque oiseau de floraison est un coucou d’Oxford de nos jours,
you can’t sit on a bus nor in the tube
vous ne pouvez pas vous asseoir dans un bus, ni dans un métro
but it breathes gently and languishingly in the back of
sans qu’il ne respire doucement et langoureusement dans l’arrière de
your neck.
votre cou.

 And oh, so seductively superior, so seductively
Et ô, si séduisante supériorité, si séduisante
self-effacingly
humble
deprecatingly
désapprobation
superior. —
supérieure. –
We wouldn’t insist on it for a moment
Nous ne serions insister sur ce point pour le moment
                                                              but we are
mais nous sommes
                                                               we are
nous sommes
                                                            you admit we are
Vous admettez que nous sommes
                                                             superior. —
supérieurs.-

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Poemes de DH Lawrence DH Lawrence's poems Artgitato

THINGS MEN HAVE MADE DH Lawrence Traduction Française

LITTERATURE ANGLAISE -English Littérature
THINGS MEN HAVE MADE DH LAWRENCE
David Herbert Lawrence
1885-1930 

Things men have made DH Lawrence Poem Traduction Argtitato Les Choses que les Hommes ont faites


THINGS MEN HAVE MADE
LES CHOSES QUE LES HOMMES ONT FAITES

Things men have made with wakened hands, and put soft life into
are awake through years with transferred touch, and go on glowing for long years.
Les choses que les hommes ont faites avec leurs mains éveillées, où s’est immiscée la vie en douce, sont éveillées pour des années avec ce transfert du toucher, et rayonnent pendant de longues années.
And for this reason, some old things are lovely
Et pour cette raison, certaines choses anciennes sont belles
warm still with the life of forgotten men who made them.
réchauffées  encore avec la vie des hommes oubliés qui les ont faites.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Poemes de DH Lawrence DH Lawrence's poems Artgitato

WORK DH LAWRENCE Traduction Française TRAVAIL

LITTERATURE ANGLAISE -English Litterature
WORK DH LAWRENCE
David Herbert Lawrence
1885-1930 

Work DH Lawrence Poem Traduction Argtitato Travail


WORK
TRAVAIL

 

There is no point in work
Il n’y a pas de sens dans le travail
unless it absorbs you
à moins qu’il ne vous absorbe
like an absorbing game.
comme un jeu absorbant.

If it doesn’t absorb you
Si le travail ne vous absorbe pas
if it’s never any fun,
Si vous n’y trouvez aucun plaisir,
don’t do it.
Ne le faites pas.

When a man goes out to work
Quand un homme est à fond dans son travail
he is alive like a tree in spring,
il est en vie comme un arbre au printemps,
he is living, not merely working.
il est vivant, pas seulement au travail.

When the hindus weave thin wool into long, long lengths of stuff  Quand les hindous tissent la laine fine dans de longues, longues pièces de tissu
with their thin dark hands and their wide dark eyes and their still souls absorbed
avec leurs fines mains noires et leurs grands yeux sombres et leurs âmes encore absorbées
they are like slender trees putting forth leaves, a long white web of living leaf,
ils sont comme des arbres minces mettant en avant les feuilles, une longue bande blanche de feuilles vivantes,
the tissue they weave,
ils tissent le tissu
and they clothe themselves in white as a tree clothes itself in its own foliage,
et ils se vêtissent  en blanc comme un arbre se revêt dans son propre feuillage,
As with cloth, so with houses, ships, shoes, wagons or cups or loaves.
Comme avec le vêtement, ainsi les maisons, les navires, les chaussures, les wagons ou des tasses ou des pains.

Men might put them forth as a snail its shell, as a bird that leans its breast against its nest, to make it round,
Les hommes pourraient les faire comme un escargot sa coquille, comme un oiseau qui penche sa poitrine sur son nid, afin de l’arrondir,
As the turnip models its round root, as the bush makes its own flowers and gooseberries,
Comme les navets modèlent sa racine ronde, comme le buisson fait ses propres fleurs et ses groseilles à maquereau,
putting them forth, not manufacturing them,
de les créer à partir de lui, et non de les manufacturer,
And cities might be as once they were, bowers grown out from the busy bodies of people.
Et les villes pourraient être aussi une nouvelle fois ce qu’elles étaient : tonnelles cultivées à partir des corps occupés des hommes.

And so it will be again, men will smash the machines.
Et il en sera ainsi encore, l’homme brisera les machines.

At last, for the sake of clothing himself in his own leaf-like cloth tissued from his life,
Enfin, pour le plaisir de se vêtir dans son propre tissu comme les feuilles tissent sa vie,
and dwelling in his own bowery house, like a beaver’s nibbled mansion
et logeant dans sa propre maison de la nature, comme un castor construisant son manoir
And drinking from cups that came off his fingers like flowers off their five-fold stem,
Et buvant dans des gobelets qui sont le produit de ses doigts comme les fleurs des tiges quintuples,
he will cancel the machines we have got.
il détruira les machines que nous avions.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Poemes de DH Lawrence DH Lawrence's poems Artgitato