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LEDNICE – Eisgrub-(okres Břeclav) Le Château Le Parc La Serre Tropicale Le Minaret Turc

TCHEQUIE – Česká republika
LEDNICE
okres Břeclav
Morava-Moravie du Sud
Znak Moravy Blason de la Moravie

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Photo Jacky Lavauzelle

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LEDNICE
Eisgrub

Multifunkční centrum zámek Lednice
zájmové sdružení právnických osob
Centre Pluridisciplinaire de Lednice

LEDNICE Centre Pluridisciplinaire - Multifunkční centrum zámek Lednice MORAVIE DU SUD Artgitato (6)

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Le Château de Lednice
Zámek Lednice

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Le Jardin du Château
Zámecký park
Le Jardin Anglais Zamecky Park Château de Lednice Artgitato (1)

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La Serre Tropicale
Palmový skleník u zámku
Palmový skleník
La Maison de Palme
1843-1845
Architecte anglais Peter Hubert Desvignes (1804-1883)

LEDNICE LA SERRE TROPICALE - Palmový skleník u zámku - Zámecký skleník Artgitato (17)

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Le Minaret Turc
Minaret (Lednicko-valtický areál)
Lednice – Valtice
62 metrů  – 62 mètres

Lednice Minaret Moravie Artgitato (5)

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Les Princes de Liechtenstein

Possession des Princes de Liechtenstein du milieu du XIIIe siècle à 1945.
Princes les plus marquants dans l’histoire du Château de Lednice :
Alois Ier de Liechtenstein
(1759-1805)
Portrait Alois Ier de Liechtenstein par Friedrich Ölenhainz 1804Portrait par Friedrich Ölenhainz (1804)
Jean Ier prince de Liechtenstein (1760-1836)
Jean Népomucène Joseph de Lichtenstein
Johann Josef Ier de Liechtenstein par Johann Baptist von LampiJean Ier par Johann Baptist von Lampi (1816)
Jean II de Liechtenstein (1840 à Lednice – 1929 à Valtice)
Johann II von Liechtenstein Jean II de Liechtenstein par John Quincy AdamsJean II peint par John Quincy Adams
François Ier Prince de Liechtenstein
Franz I von Liechtenstein
(1853-1938)
Franz I von Liechtenstein François Ier de Liechtenstein
Le Château et le domaine de Lednice-Valtice furent nationalisés sous le règne d’Aloïs de Liechtenstein (1869-1955)

Prince Aloys Liechtenstein Prince Alois

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L’ANTISEMITISME D’ALOÏS DE LIECHTENSTEIN
DANS LA REVUE DES DEUX MONDES
DE 1891

Les conservateurs plus ou moins cléricaux gardent toujours une grande force dans quelques-unes des provinces autrichiennes. Les libéraux ou centralistes allemands, sans être trop diminués, ont eu de la peine à maintenir leurs positions. L’antisémitisme fait de singuliers progrès et a eu des avantages particulièrement à Vienne, où l’un des élus les plus marquants est le prince Aloys Liechtenstein, grand seigneur autrefois clérical, aujourd’hui démocrate, à demi-socialiste et antisémite, qui est le héros populaire d’un des faubourgs de Vienne. L’antisémitisme a désormais son bruyant contingent au Reichsrath; mais l’incident le plus caractéristique, le plus grave de ces élections autrichiennes est certainement ce qui s’est passé en Bohême ; ici la volte-face est complète. Les jeunes Tchèques qui soutiennent depuis quelques années une lutte passionnée contre toute idée de transaction avec les Allemands contre le dernier compromis et qui n’étaient pas plus de huit ou dix, les jeunes Tchèques ont enlevé partout le succès. Les vieux Tchèques ont presque disparu. L’homme qui a servi avec le plus d’éloquence et de succès la cause de la Bohême depuis quarante ans, M. Rieger lui-même, est hors de combat.

Charles de Mazade
Chronique de la quinzaine, histoire politique et littéraire
14 mars 1891
Revue des Deux Mondes
3e période, tome 104, 1891
pp. 467-477

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ANTISEMITISME EN 1891
Le Prince Aloïs contre le docteur Kronawetter

Il est passé, le temps où l’on pouvait faire pivoter toute l’histoire de notre monde sur l’éternel antagonisme de l’Aryen et du Sémite. Quoi qu’en puissent penser les pédans de collèges, le pillage des boutiques juives par les moujiks de la Petite-Russie ou par les ouvriers des faubourgs de Vienne n’est pas l’épilogue du long duel d’Annibal et de Scipion, d’Abd-er-Rahman et de Charles Martel, de Saladin et de Cœur-de-Lion. Ni les Carthaginois ni les Sarrasins n’ont rien à démêler dans les querelles du pasteur Stœcker et des rabbins ; et le prétendu antagonisme, d’instincts et de génie, des Aryas et des Sémites n’a que faire dans les luttes électorales du prince Aloys Liechtenstein et du docteur Kronawetter. Bien mieux, cette hostilité légendaire de l’Aryen et du Sémite, on n’en trouve nulle trace dans les livres hébreux ou dans l’histoire d’Israël. Ni la Bible, ni l’Évangile n’en ont eu connaissance. Le juif y est toujours demeuré étranger.

Anatole Leroy-Beaulieu
Les Juifs et l’Antisémitisme
Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 105, 1891
pp. 157-201
II. LE GRIEF NATIONAL. 
LA RACE JUIVE ET L’ESPRIT DE TRIBU

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LA MISE SOUS SURVEILLANCE DES ECOLES PRIMAIRES PAR L’EGLISE EN 1888
PAR LE PRINCE DE LIECHTENSTEIN

Il y a une proposition du prince Liechtenstein, qui ne tend à rien moins qu’à replacer les écoles primaires sous la surveillance de l’église et à décentraliser l’enseignement en le rendant à la direction des pouvoirs locaux. Le projet Liechtenstein, qui désarme à peu près complètement l’autorité centrale, est assez habilement combiné pour rallier les conservateurs et les représentants de toutes les nationalités, les Tchèques surtout, qui poursuivent d’une guerre implacable le ministre de l’instruction publique de Vienne. Voilà donc un certain nombre de difficultés pour le gouvernement dans ses relations avec son parlement.

Charles de Mazade
Chronique de la quinzaine, histoire politique et littéraire 
30 avril 1888
Revue des Deux Mondes
3e période, tome 87, 1888
pp. 226-237

Český Krumlov – Чешский Крумлов – 捷克洛夫 – チェコチェスキークルムロフ – Krumau

 

 

TCHEQUIE – Česká republika
Český Krumlov
Krumau

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Photo Jacky Lavauzelle

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Český Krumlov
Krumau
Чешский Крумлов
捷克洛夫
チェコチェスキークルムロフ

Château
Du Hrad – замок
城 – 城堡
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Náměstí Svornosti
Námestí Svornosti Cesky Krumlov Artgitato 1

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Basilique Saint-Guy
Kostel svatého Víta
Витус Базилика Св
聖ヴィトゥス教会
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Centre Egon Schiele
Egon Schiele Art Centrum
エゴン・シーレ美術館

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Czech Marionettes Museum
Musée des Marionnettes de Český Krumlov
Pohádkový Dům Muzeum Loutek Český Krumlov 
Krumau – Чески-Крумлов Музей кукол – 克鲁姆洛夫木偶博物馆 – チェスキー・クルムロフ人形博物館
Marionette Museum Czech Marionettes Museum Musée des Marionnettes  Cesky Krumlov artgitato (64)

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KRUMAU en 1878
Dans le Dictionnaire Bouillet

KRUMMAU, v. murée des États autrichiens (Bohême), à 20 kil. S. S. O. de Budweiss, sur la Moldau; 5570 hab. Beau château. Maison d’éducation pour les enfants de militaires.

Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang
Lettre K

DON QUICHOTTE CHAPITRE 2 Traduction Que trata de la primera salida que de su tierra hizo el ingenioso Don Quijote

  DON QUICHOTTE CHAPITRE 2

Don Quijote Don Quichotte Chapitre 2 Miguel de Cervantes Capitulo secundo Chapitre Premier Artgitato Traduction Française

 DON QUIJOTE DE LA MANCHA
El ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha
DON QUICHOTTE de la Manche

Miguel de Cervantès

Capítulo segundo
Chapitre 2

Que trata de la primera salida que de su tierra hizo el ingenioso Don Quijote
Qui traite de la première sortie de sa terre que fit l’ingénieux don Quichotte

Hechas, pues, estas prevenciones, no quiso aguardar más tiempo a poner en efecto su pensamiento, apretándole a ello la falta que él pensaba que hacía en el mundo su tardanza, según eran los agravios que pensaba deshacer, tuertos que enderezar, sinrazones que enmendar, y abusos que mejorar, y deudas que satisfacer;
Ayant fini ses préparatifs, il ne souhaitait pas attendre plus longtemps pour mettre à exécution son idée, sachant que tout retard peinerait le monde, tant il pensait redresser les torts, corriger les injustices et les abus, et honorer les dettes ;
y así, sin dar parte a persona alguna de su intención, y sin que nadie le viese, una mañana, antes del día (que era uno de los calurosos del mes de Julio), se armó de todas sus armas, subió sobre Rocinante, puesta su mal compuesta celada, embrazó su adarga, tomó su lanza, y por la puerta falsa de un corral, salió al campo con grandísimo contento y alborozo de ver con cuánta facilidad había dado principio a su buen deseo.
et ainsi, sans informer personne de son intention, et sans que personne ne le vît, un matin avant le jour (un matin qui était l’un des plus chauds de juillet), il rassembla tout son armure, monta sur Rossinante, assembla son heaume mal composée, embrassa son écu, saisit sa lance, et par la porte arrière d’une basse-cour, pris la clé des champs avec une grande satisfaction et une joie de voir avec quelle facilité tout commençait selon son bon désir.
Mas apenas se vió en el campo, cuando le asaltó un pensamiento terrible, y tal, que por poco le hiciera dejar la comenzada empresa: y fue que le vino a la memoria que no era armado caballero, y que, conforme a la ley de caballería, ni podía ni debía tomar armas con ningún caballero;
Mais à peine était-il à l’extérieur, qu’il fut frappé par une pensée terrible, et une pensée telle qu’il fut à deux doigts de renoncer à son entreprise car il lui était venu à l’esprit qu’il n’avait pas été fait chevalier, et qu’en vertu de la loi cavalerie, ni ne pourrait ni ne devrait prendre les armes contre un chevalier ;
y puesto qeu lo fuera, había de llevar armas blancas, como novel caballero, sin empresa en el escudo, hasta que por su esfuerzo la ganase.
que, même s’il l’avait été, il devrait ne porter qu’un couteau, comme tout chevalier novice, sans armoirie sur le bouclier jusqu’à ce que la victoire ne soit gagné par l’effort.
Estos pensamientos le hicieron titubear en su propósito; mas pudiendo más su locura que otra razón alguna, propuso de hacerse armar caballero del primero que topase, a imitación de otros muchos que así lo hicieron, según él había leído en los libros que tal le tenían.
Ces pensées le firent hésiter dans son dessein ; mais sa folie, étant plus fort que sa raison, il se proposa de le devenir par le premier chevalier qu’il rencontra, en imitant par là ce que beaucoup d’autres avaient fait, comme il l’avait lu dans ses livres.
En lo de las armas blancas pensaba limpiarlas de manera, en teniendo lugar, que lo fuesen más que un armiño:
En ce qui concerne les armes blanches, il pensait les faire luire à la toute première occasion qu’elles deviendraient plus blanches qu’une hermine :
y con esto se quietó y prosiguió su camino, sin llevar otro que el que su caballo quería, creyendo que en aquello consistía la fuerza de las aventuras.
et ce fut ainsi qu’il continua son chemin, sans prendre un autre que celui que son cheval  voulu, croyant que cela constituait la force des aventures.

 Yendo, pues, caminando nuestro flamante aventurero, iba hablando consigo mismo, y diciendo: 
En avançant ainsi, notre aventurier flamboyant, se parlait à lui-même, en disant :
¿Quién duda sino que en los venideros tiempos, ciando salga a luz la verdadera historia de mis famosos hechos, que el sabio que los escribiere, no ponga, cuando llegue a contar esta mi primera salida tan de mañana, de esta manera?
Qui peut douter que, dans le temps à venir, quand viendra au grand jour la véritable histoire de mes actes chevaleresques, le sage qui écrira, parlera de ma première sortie matinale, de cette manière ?
« Apenas había el rubicundo Apolo tendido por la faz de la ancha y espaciosa tierra las doradas hebras de sus hermosos cabellos, y apenas los pequeños y pintados pajarillos con sus arpadas lenguas habían saludado con dulce y meliflua armonía la venida de la rosada aurora que dejando la blanda cama del celoso marido, por las puertas y balcones del manchego horizonte a los mortales se mostraba, cuando el famoso caballero D. Quijote de la Mancha, dejando las ociosas plumas, subió sobre su famoso caballo Rocinante, y comenzó a caminar por el antiguo y conocido campo de Montiel. »
« A peine le  rutilant Apollo offrait-il à la face de la vaste terre les mèches d’or de ses beaux cheveux, et à peine les petits oiseaux multicolores avaient-ils accueillis dans une douce et harmonieuse mélodie la venue de l’aube rosée, qui, laissant la couche moelleuse d’un mari jaloux, se découvraient aux mortels par les portes et les balcons de l’horizon castillan, lorsque le célèbre chevalier don Quichotte de la Manche, abandonna sa demeure douillette, montant son célèbre cheval Rossinante, et a commencé à parcourir l’antique et célèbre plaine de Montiel. « 
(Y era la verdad que por él caminaba) y añadió diciendo:
(Et, en vérité,  c’est là qu’il chevauchait) et a ajouté en disant:
« dichosa edad, y siglo dichoso aquel adonde saldrán a luz las famosas hazañas mías, dignas de entallarse en bronce, esculpirse en mármoles y esculpirse en mármoles y pintarse en tablas para memoria en lo futuro.
« Heureux âge et heureux siècle qui va voir à la lumière mes célèbres œuvres, dignes d’être immortalisées dans le bronze, sculptées dans le marbre et peintes sur le bois afin qu’elles restent à jamais dans la mémoires des générations futures.
¡Oh tú, sabio encantador, quienquiera que seas, a quien ha de tocar el ser coronista de esta peregrina historia! Ruégote que no te olvides de mi buen Rocinante compañero eterno mío en todos mis caminos y carreras. »
Ô toi, sage enchanteur, qui que tu sois, qui sera le chroniqueur de cette étrange histoire ! Je t’en prie, n’oublie pas mon bon Rossinante éternel compagnon dans mes aventures sur tous les chemins parcourus« .
Luego volvía diciendo, como si verdaderamente fuera enamorado: Puis de nouveau il dit, comme s’il était totalement éperdu :
« ¡Oh, princesa Dulcinea, señora de este cautivo corazón! Mucho agravio me habedes fecho en despedirme y reprocharme con el riguroso afincamiento de mandarme no parecer ante la vuestra fermosura.
« Oh,  princesse Dulcinée, dame de ce cœur captif ! C’est avec une peine immense que vous me fîtes en me renvoyant et me reprochant avec la plus grande rigueur de ne plus me présenter au-devant de votre beauté.
Plégaos, señora, de membraros de este vuestro sujeto corazón, que tantas cuitas por vuestro amor padece. »
Daignez, madame, vous souvenir du cœur de votre sujet, qui dans son amour éprouve tant de souffrances. « 

Description de cette image, également commentée ci-après

Con estos iba ensartando otros disparates, todos al modo de los que sus libros le habían enseñado, imitando en cuanto podía su lenguaje;
Avec ces propos, il débita d’autres absurdités, le tout dans la manière de ses livres qu’il avait appris, en imitant autant leur langue qu’il le pouvait ;
y con esto caminaba tan despaico, y el sol entraba tan apriesa y con tanto ardor, que fuera bastante a derretirle los sesos, si algunos tuviera.
et il continuait son chemin si lentement, et le soleil cognait tellement avec une telle ferveur, que cela aurait suffi à lui fondre la cervelle s’il en eût possédé une.
Casi todo aquel día caminó sin acontecerle cosa que de contar fuese, de lo cual se desesperaba, poerque quisiera topar luego, con quien hacer experiencia del valor de su fuerte brazo.
Presque toute la journée il  voyagea sans rien de remarquable à raconter, ce dont il désespérait, car il aurait tant aimé rencontrer quelqu’un avec qui il eût pu démontrer la valeur de son bras puissant.

Autores hay que dicen que la primera aventura que le avino fue la de Puerto Lápice;
Des auteurs disent que la première aventure qu’il rencontra fut celle de port-Lapice;
otros dicen que la de los molinos de viento; pero lo que yo he podido averiguar en este caso, y lo que he hallado escrito en los anales de la Mancha, es que él anduvo todo aquel día, y al anochecer, su rocín y él se hallaron cansados y muertos de hambre;
d’autres disent que ce sont les moulins à vent ; mais ce que je peux dire dans ce cas, et ce que j‘ai trouvé écrit dans les annales de La Manche, c’est qu’il marchait toute la journée, et qu’à la nuit tombée, son cheval et lui-même se trouvèrent fatigués et affamés ;
y que mirando a todas partes, por ver si descubriría algún castillo o alguna majada de pastores donde recogerse, y adonde pudiese remediar su mucha necesidad, vió no lejos del camino por donde iba una venta, que fue como si viera una estrella, que a los portales, si no a los alcázares de su redención, le encaminaba.
et en regardant tout autour, pour voir s’il ne découvrait pas un  château ou une cabane de berger pour le recueillir, et où il pourrait remédier à son grand besoin, il vit, non loin de la route où il était une auberge, ce fut comme s’il eût vu une étoile qui le guidait jusqu’au portail, sinon peut-être d’agissait-il du palais de sa rédemption.
Dióse priesa a caminar, y llegó a ella a tiempo que anochecía.
Il se pressa, et l’atteignit au crépuscule.
Estaban acaso a la puerta dos mujeres mozas, de estas que llaman del partido, las cuales iban a Sevilla con unos arrieros, que en la venta aquella noche acertaron a hacer jornada;
Ils y avaient à la porte deux jeunes filles, celles que l’on nomme de joie, qui se préparaient à partir vers  Séville avec certains transporteurs, qui s’étaient reposés ce soir-là à l’auberge dans l’attente du jour ;
y como a nuestro aventurero todo cuanto pensaba, veía o imaginaba, le parecía ser hecho y pasar al modo de lo que había leído, luego que vió la venta se le representó que era un castillo con sus cuatro torres y chapiteles de luciente plata, sin faltarle su puente levadizo y honda cava, con todos aquellos adherentes que semejantes castillos se pintan.
et comme tout ce que notre aventurier pensait, voyait ou imaginait, semblait être fait comme ce qu’il avait lu, il vit l’auberge  comme un château avec quatre tours et des flèches d’argent brillant, sans être dépourvu ni de son pont-levis ni de ses fossés creusés profondément à l’image des châteaux quant ils sont peints.

Fuese llegando a la venta (que a él le parecía castillo), y a poco trecho de ella detuvo las riendas a Rocinante, esperando que algún enano se pusiese entre las almenas a dar señal con alguna trompeta de que llegaba caballero al castillo;
Arrivant à l’auberge (qui lui semblait être un château), il arrêta court Rossinante, en espérant que certains nains sortissent d’entre les créneaux avec une trompette afin de signaler que monsieur arrivait au château ;
pero como vió que se tardaban, y que Rocinante se daba priesa por llegar a la caballeriza, se llegó a la puerta de la venta, y vió a las dos distraídas mozas que allí estaban, que a él le parecieron dos hermosas doncellas, o dos graciosas damas, que delante de la puerta del castillo se estaban solazando.
mais comme leurs arrivées tardaient, et que Rossinante se hâtait afin de rejoindre au plus vite l’écurie, il atteignit la porte de l’auberge, et vit les deux filles distraites qui étaient là, qui lui semblait deux belles demoiselles, ou deux gracieuses dames, qui devant la porte du château se délassaient.
En esto sucedió acaso que un porquero, que andaba recogiendo de unos rastrojos una manada de puercos (que sin perdón así se llaman), tocó un cuerno, a cuya señal ellos se recogen, y al instante se le representó a D. Quijote lo que deseaba, que era que algún enano hacía señal de su venida, y así con extraño contento llegó a la venta y a las damas, las cuales, como vieron venir un hombre de aquella suerte armado, y con lanza y adarga, llenas de miedo se iban a entrar en la venta;
arriva un porcher, rassemblant dans ses chaumes un troupeau de cochons (sans pardon, ils s’appellent ainsi),  qui joua du cor, dont le signal signifie qu’ils sont rassemblés ; instantanément, c’était ce que notre Don Quichotte souhaitait : que des nains signalent sa venue, et donc c’est avec contentement qu’il s’approcha de l’auberge et de ces dames, qui, ayant vu venir un homme ainsi armé, avec lance et bouclier, pleines de crainte se réfugièrent apeurées dans l’auberge ;
pero Don Quijote, coligiendo por su huida su miedo, alzándose la visera de papelón y descubriendo su seco y polvoso rostro, con gentil talante y voz reposada les dijo:
mais Don Quichotte, comprenant la peur par leur fuite, la hausse du carton en guise de visière et découvrit son visage sec et poussiéreux, avec douceur sa voix calme  déclara :
non fuyan las vuestras mercedes, nin teman desaguisado alguno, ca a la órden de caballería que profeso non toca ni atañe facerle a ninguno, cuanto más a tan altas doncellas, como vuestras presencias demuestran.
« Demoiselles, ne fuyez donc point, ne craignez nulle offense, car, dans l’ordre de la chevalerie dans lequel je professe, il ne convient dans faire à quiconque, et surtout pas à des demoiselles de votre grandeur, comme l’indique votre présence. »

Signature de Miguel de Cervantes

Mirábanle las mozas y andaban con los ojos buscándole el rostro que la mala visera le encubría; mas como se oyeron llamar doncellas, cosa tan fuera de su profesión, no pudieron tener la risa, y fue de manera, que Don Quijote vino a correrse y a decirles:
Les filles l’examinèrent et tentèrent de chercher ses yeux que la mauvaise visière cachait ; mais comme elles furent appelées demoiselles, un nom si éloigné de leur profession, qu’elles partirent dans un éclat de rire, et il en fut ainsique Don Quichotte en vint à se fâcher et dit :
Bien parece la mesura en las fermosas, y es mucha sandez además la risa que de leve causa procede; pero non vos lo digo porque os acuitedes ni mostredes mal talante, que el mío non es de al que de serviros.
« 
Il semble que la mesure sied aux belles, et c’est également beaucoup de désagrément le rire qui est provoqué par des choses légères ;  mais ces propos n’ont pas pour objet de vous mettre de mauvaise humeur, car mon seul devoir est de vous servir. »

El lenguaje no entendido de las señoras, y el mal talle de nuestro caballero, acrecentaba en ellas la risa y en él el enojo;
Cette langue que ne comprenaient pas ces dames, et la dégaine de notre chevalier, augmentaient leur rire et sa colère à lui;
y pasara muy adelante, si a aquel punto no saliera el ventero, hombre que por ser muy gordo era muy pacífico, el cual, viendo aquella figura contrahecha, armada de armas tan desiguales, como eran la brida, lanza, adarga y coselete, no estuvo en nada en acompañar a las doncellas en las muestras de su contento;
et cela aurait mal tourné, si à ce moment n’était pas sorti l’aubergiste, un homme qui était si gros qu’il ne pouvait qu’être très calme, qui, voyant que la figure difforme, fagoté de ces armes inégales, comme l’étaient la bride, la lance,  le bouclier et le corselet, qu’un rien aurait suffi pour qu’il accompagne les jeunes filles dans leur fou rire ;
mas, en efecto, temiendo la máquina de tantos pertrechos, determinó de hablarle comedidamente, y así le dijo:
De plus, en fait, craignant toute cette machinerie, il se résolu à lui parler poliment, et ainsi il dit:
si vuestra merced, señor caballero, busca posada, amén del lecho (porque en esta venta no hay ninguno), todo lo demás se hallará en ella en mucha abundancia.
si votre grâce, seigneur chevalier, recherche un gîte, à l’exception du lit (parce que dans cette auberge il n’y a plus rien), tout le reste sera pour lui en grande abondance.
Viendo Don Quijote la humildad del alcaide de la fortaleza (que tal le pareció a él el ventero y la venta), respondió: para mí, señor castellano, cualquiera cosa basta, porque mis arreos son las armas, mi descanso el pelear, etc.
Don Quichotte voyant l’humilité du gardien de la forteresse (c’est ainsi qui lui semblaient être l’aubergiste et l’auberge), lui répondit ; « seigneur châtelain, cela me suffira parce que mes parures sont mes armes, mon repos le combat, etc. »

Pensó el huésped que el haberle llamado castellano había sido por haberle parecido de los senos de Castilla, aunque él era andaluz y de los de la playa de Sanlúcar, no menos ladrón que Caco, ni menos maleante que estudiante o paje.
L’aubergiste pensa que celui qu’il avait appelé le châtelain car il semblait venir de Castille, bien qu’il dut andalous et de la plage Sanlúcar, pas moins voleur que Cacus ou moins voyou qu’un  étudiant ou un page.
Y así le respondió:
Et il répondit:
según eso, las camas de vuestra merced serán duras peñas, y su dormir siempre velar; y siendo así, bien se puede apear con seguridad de hallar en esta choza ocasión y ocasiones para no dormir en todo un año, cuanto más en una noche.
« après cela, vos lits de votre grâce ne sont que de durs rochers, et votre sommeil toujours en veille ;  et s’il en est ainsi, vous trouverez la sécurité de pouvoir dormir pendant une année entière, et non pas une nuit seulement.
Y diciendo esto, fue a tener del estribo a D. Quijote, el cual se apeó con mucha dificultad y trabajo, como aquel que en todo aquel día no se había desayunado. Dijo luego al huésped que le tuviese mucho cuidad de su caballo, porque era la mejor pieza que comía pan en el mundo.
Ce disant, il alla prendre l’étrier à Don Quichotte, qui descendit avec beaucoup de difficulté et d’efforts, comme celui qui, toute la journée, n’avait pas eu de petit déjeuner. Il dit à l’aubergiste qu’il se devait d’avoir de nobles intentions pour son cheval, parce que c’était la meilleure bête qui mangeait du foin de par ce monde.

Miróle el ventero, y no le pareció tan bueno como Don Quijote decía, ni aun la mitad;
L’aubergiste l’examina, et il ne semblait pas aussi bon que ne le disait Don Quichotte, ni même la moitié ;
y acomodándole en la caballeriza, volvió a ver lo que su huésped mandaba;
et le conduit à l’écurie, puis retourna voir son invité ;
al cual estaban desarmando las doncellas (que ya se habían reconciliado con él), las cuales, aunque le habían quitado el peto y el espaldar, jamás supieron ni pudieron desencajarle la gola, ni quitarle la contrahecha celada, que traía atada con unas cintas verdes, y era menester cortarlas, por no poderse queitar los nudos;
que les filles se pressaient de désarmer (qui s’étaient déjà réconciliées avec lui), qui, bien qu’elles aient enlevé le plastron et le dos, ne savaient pas venir à bout du hausse-col de la gorge, ou lui faire quitter son semblant de casque, tenu par un ruban vert qu’il devenait nécessaire de couper, car impossible à dénouer ;
mas él no lo quiso consentir en ninguna manera; y así se quedó toda aquella noche con la celada puesta, que era la más graciosa y extraña figura que se pudiera pensar;
mais il n’y consentait pas du tout ; et il resta toute la nuit avec son casque, ce qui était des plus drôles et des plus étranges qu’on ne puisse penser ;
y al desarmarle (como él se imaginaba que aquellas traídas y llevadas que le desarmaban, eran algunas principales señoras y damas de aquel castillo), les dijo con mucho donaire:
et tandis qu’elle le désarmait (comme il imaginait encore que celles  qui le désarmaient, étaient de grandes dames du château), dit avec beaucoup de grâce :

Nunca fuera caballero
de damas tan bien servido,
como fuera D. Quijote
cuando de su aldea vino;
doncellas curaban dél,
princesas de su Rocino.
Il n’a jamais été de chevalier
par des dames ainsi choyé,
comme ne le fut Don Quichotte
lorsque de son village il arriva;
des demoiselles en prenaient grand soin,
les princesses de son Roussin.

O Rocinante, que este es el nombre, señoras mías, de mi caballo, y Don Quijote de la Mancha el mío;
« Ou Rossinante, tel est le nom, dames,  de mon cheval, et Don Quichotte de la Manche est le mien ;
que puesto que no quisiera descubrirme fasta que las fazañas fechas en vuestro servicio y pro me descubrieran, la fuerza de acomodar al propósito presente este romance viejo de Lanzarote, ha sido causa que sepáis mi nombre antes de toda sazón;
que je ne me suis pas découvert avant que la force de mes exploits pour vous servir ne s’imposent à moi-même, ainsi je suis la ligne que chante cette vieille romance de Lancelot, qui vous a fait connaître mon nom qu’après tout ce temps ;
pero tiempo vendrá en que las vuestras señorías me manden, y yo obedezca, y el valor de mi brazo descubra el deseo que tengo de serviros.
mais le temps viendra où vos Seigneuries me manderont, et je obéirai, et la valeur de mon bras découvrira le désir que j’ai à vous servir. »
Las mozas, que no estaban hechas a oír semejantes retóricas, no respondían palabra;
Les filles, qui n’étaient pas habituées à entendre ce genre de discours, restèrent muettes ;
sólo le preguntaron si quería comer alguna cosa.
Elles lui demandèrent seulement s’il voulais manger quelque chose.
Cualquiera yantaría yo, respondió D. Quijote, porque a lo que entiendo me haría mucho al caso.
« Tout me conviendra« , répondit Don Quichotte, « parce tout fera mon affaire. »
A dicha acertó a ser viernes aquél día, y no había en toda la venta sino unas raciones de un pescado, que en Castilla llaman abadejo, y en Andalucía bacalao, y en otras partes curadillo, y en otras truchuela.
Ce jour-là, par bonheur un vendredi,  il n’y avait en tout et pour tout dans l’auberge, que quelques portions de poisson qu’en Castille on appelle l’aiglefin, la morue en Andalousie, et ailleurs truitelle et autres merluche.
Preguntáronle si por ventura comería su merced truchuela, que no había otro pescado que darle a comer.
On lui demanda si par hasard sa grâce ce contenterait de truitelles, puisqu’il n’y avait pas d’autres poissons à lui donner.
Como haya muchas truchuelas, respondió D. Quijote, podrán servir de una trueba;
« Comme il y a beaucoup de truitelles« , répondit don Quichotte, « si vous me serviez une truite » ;
porque eso se me da que me den ocho reales en sencillos, que una pieza de a ocho. Cuanto más, que podría ser que fuesen estas truchuelas como la ternera, que es mejor que la vaca, y el cabrito que el cabrón.
« car que l’on me donne huit réaux en piécettes ou une pièce de huit réaux, cela m’est égal. Et même, il se pourrait que les truitelles aient le même avantage qu’avec le veau, plus goûteux et tendre que le bœuf, ou le chevreau par rapport au bouc. »
Pero sea lo que fuere, venga luego, que el trabajo y peso de las armas no se puede llevar sin el gobierno de las tripas.
« Mais quoi qu’il en soit, servez vite, le travail et le poids des armes ne peuvent être supportés sans nourrir le gouvernement des tripes. »
Pusiéronle la mesa a la puerta de la venta por el fresco, y trájole el huésped una porción de mal remojado, y peor cocido bacalao, y un pan tan negro y mugriento como sus armas.
On installa sa table à la porte de l’auberge pour sa fraicheur, et l’aubergiste lui apporta  de la merluche mal détrempée et plus mal, encore assaisonnée et du pain aussi noir et crasseux que ses armes.
Pero era materia de grande risa verle comer, porque como tenía puesta la celada y alzada la visera, no podía poner nada en la boca con sus manos, si otro no se lo daba y ponía;
Mais c’était à éclater de rire de le voir manger avec son casque et visière levée, car il ne pouvait rien mettre dans sa bouche avec ses mains, si un autre ne l’aidât ;
y así una de aquellas señoras sería de este menester;
et ainsi l’une de ces dames s’en chargea ;
mas el darle de beber no fue posible, ni lo fuera si el ventero no horadara una caña, y puesto el un cabo en la boca, por el otro, le iba echando el vino.
lui donner un verre n’était de même pas possible, si le propriétaire n’avait coupé un roseau afin de mettre une extrémité dans sa bouche, et  l’autre plongée dans le vin.
Y todo esto lo recibía en paciencia, a trueco de no romper las cintas de la celada.
Et il supporta tout cela avec beaucoup de patience, tout plutôt que de couper les rubans de son casque.

Estando en esto, llegó acaso a la venta un castrador de puercos, y así como llegó sonó su silbato de cañas cuatro o cinco veces, con lo cual acabó de confirmar Don Quijote que estaba en algún famoso castillo, y que le servían con música, y que el abadejo eran truchas, el pan candeal, y las rameras damas, y el ventero castellano del castillo;
Là-dessus arriva un châtreur de porcs, et comme il souffla à quatre à cinq reprises dans son sifflet de roseaux qui termina de confirmer à Don Quichotte qu’il demeurait bien dans quelque célèbre château, et qu’on lui servait le repas en musique, et que la morue était de la truite, le vieux pain du pain blanc, les dames pour les prostituées, et le châtelain pour l’aubergiste ;
y con esto daba por bien empleada su determinación y salida.
et cela a été bien utile tant pour sa résolution que pour sa sortie.
Mas lo que más le fatigaba era el no verse armado caballero, por parecerle que no se podría poner legítimamente en aventura alguna sin recibir la órden de caballería.
Mais ce qui l’inquiétait bien le plus profondément était de ne pas être armé chevalier, car il lui semblait qu’il ne pouvait pas légitimement avoir des aventures sans recevoir l’ordre de chevalerie.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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DALIBOR de Smetana – Intégrale Acte I -Tchèque-Français

  – OPERA –
Česká opera
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO

 Bedřich Smetana
DALIBOR
(FrançaisTchèque)
překlad – Traduction
Francouzštinačeština

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DĚJSTVÍ PRVNÍ
ACTE I
 (Hradní dvůr obsazený stráží. V pozadí královský trůn, ohrazený zábradlim, vedle po obou stranách sedadla. Před zábradlím lid, mezi ním Jitka)
(La cour du château est occupé par des gardes. Au fond, le trône royal, clôturé par une balustrade de chaque côté. La foule se presse, nous y retrouvons Jitka)
1- Výstup
Scène 1
(Lid- Jitka- Le Peuple & Jitka)
LID – Le Peuple
Dnes ortel bude provolán
Aujourd’hui, le verdict sera proclammé
a právu viník v oběť dán !
Et le coupable sera sacrifié !
Dalibor! Dalibor!
Dalidor ! Dalidor !
Však nechal se i prohřešil.
Cependant, s’il a péché
udatný, slavný rek to byl.
Il fut ce vaillant héros célèbre
Dalibor! Dalibor!
Dalidor ! Dalidor !
JITKA

(jež stála zamyšlená o samotě)
(Seule, elle reste pensive)
Opuštěného sirotka malého
Petite orpheline, abandonée
našel ve troskách starobylých sten.
Il m’a trouvée dans de vieilles ruines
ujal se mne a pod ochranou jeho
Il m’a prise sous sa protection
jsem vstoupila v života krásný sen.
J’ai connu alors une vie merveilleuse.
On chtěl mi v pout’ života chotě dáti,
Il voulait me trouver un mari
jenž nejdražším byl duši pokladem,
Qui était mon trésor le plus précieux
mela jsem štěstí nejvyššího znáti
J’ai eu la chance de connaître le bonheur
ve vlastním dome s drahým manželem.
Dans ma maison avec mon bien aimé.


A ted’- ó běda mi –

Et désormais – Oh, quel malheur ! –
v nepřátel padne moc,
L’ennemi s’empare de lui
snad časně – běda mi –
Peut-être bientôt – Quel malheur-
jej pojme hrobu noc.
La nuit sera son tombeau.

LID – Le Peuple
Dnes ortel bude provolán
Aujourd’hui, le verdict sera proclammé
a právu viník v oběť dán !
Et le coupable sera sacrifié !
Dalibor! Dalibor!
Dalidor ! Dalidor !
JITKA
Však ne! Ze žaláře
Mais non ! De la prison
pokyne záře!
Un espoir scintille
Tož pádím na peruti větrové dál.
Au galop sur les ailes du vent !
A v hrobu noc temnou
Jusque dans la nuit noire de sa tombe
jdou druhové se mnou
Ses amis avec moi
a osvobodíme jej z hrobových skal !
Nous le libérerons de ses entraves !
(Trubky zazní za jevištěm ; ohlašují příchod krále a soudců.)
 
2- Výstup
Scène 2
 
(Stráže pořádají lid. Král vystoupí na trůn.Soudcové zasednou po obou stranách)
(Les gardes retiennent les gens. Le roi arrive sur son trône. Les juges s’assoient de chaque côté)
VLADISLAV
Již víte, jak to krásné království
Vous savez , combien ce beau royaume
divokých vášní obětí se stalo,
Souffre des déchaînements des passions,
a víte též, jak dlouho Dalibor
Et vous savez, que les actions de Dalidor
svévolně ruší mír, který jsem hledal,
ont perturbé la paix que je cherche constamment,
a novým zločinem se provinil.
Avec ce crime odieux dont il s’est rendu coupable.
Hrad Ploskovice přepad’ s vojsky svými,
Avec sa troupe, il a attaqué le château de Ploskovice,
pobořil hradby i purkrabího zabil.
Détruit la muraille, tué le burgrave.
Však konečně pokořila vojska,
Mais finalement, les renforts arrivèrent,
která jsem vyslal, Miladou pobádán,
Que j’envoyais à l’appel de Milada,
padlého sestrou. Až tu Dalibor
la sœur du défunt. Alors, Dalidor
po strašné, krvavé se bitvě poddal.
Après une horrible et sanglante bataille s’est rendu.
Je v moci mé. nad ním rozsoudí král!
Il est en mon pouvoir. Il attend le jugement royal !
By ale soud váš moh’ být spravedlivý,
Mais, afin d’être le plus juste possible,
před Daliborem slyšte Miladu!
Avant Dalidoir, écoutez Milada !
3- Výstup
Scène 3

(předešlí – Milada)
(Les précédents et Milada)
VLADISLAV
Již uchopte se slova
Prenez donc la parole
a vypravujte nám :
Et racontez-nous :
zde soudců sbor zasedne,
Les juges sont ici rassemblés,
by dal za právo vám.
Afin de rendre justice.
MILADA
Můj duch se děsí, ňadra má se dmou,
Mon esprit est terrifié, ma poitrine se soulève,
co dím, je pláč nad ztrátou ukrutnou!
Mes premiers mots sont pour cette perte immense !
LID-Le Peuple
Slzami oděla hněv!
Elle pleure des larmes de colère !
JITKA
(pro sebe)
(A lui-même)
Strachem již mi stydne krev!
La peur brise mon cœur !
MILADA
(vzchopivší se vší silou)
 (Rassemblant son courage)
Volám! O mějte smilování !
 Ecoutez ! Je demande miséricorde !
Vyslyšte žalné lkání !
 Ecoutez ma plainte !
Smilování !
 Ayez pitié de moi !
Slitování !
 Ayez pitié !
Pohasnul den a v hrade
Il faisait nuit et le château
vše blažilo se snem.
était endormi profondément.
Netušil nikdo zradu,
Il ne savait pas qu’une trahison
jež bděla pod hradem.
Sourdait à ses pieds.
V tom hromové jsem rány
Alors, des coups de tonnerre
zaslechla z blízkých hor,
Entendus dans les montagnes environnantes,
probudí mne výkřiky ze sna :
Je me réveille en criant :
Dalibor ! Dalibor !
Dalidor ! Dalidor !
A řinčely meče
Les épées s’affrontent

z té krvavé seče
La lutte devient sanglante
i z dáli i blíž.
Ici et ailleurs
V požáru a kouři
Dans le feu et la fumée
zde vojska bouří
Voici que les troupes se fracassent
pod hradbami již.
Déjà sous nos murs.

Bloudím a drahého bratra
Errante à la recherche de mon frère
pod hradem volala jsem,
Pleurant sous les murailles du château
tam v dáli klopýtaje kráčel
Je le vois titubant aux bras
s oddaným panošem.
De son fidèle écuyer.

Z otevřené hrozné rány
Ouvertes sont ses blessures
krev se lila z rudých žil,
Le sang coule de ses veines rougies
otevřel ústa – sklesl –
La bouche ouverte – il tombe –
a duši vypustil.
Rendant son dernier souffle.

Panoš hořekující
Le page consolant
mne odvedl v lesní šum,
M’a conduite au cœur de la forêt,
tajnými cestami
Et par des chemins secrets
jsem ušla nepřátelům.
Je marchais loin des ennemis.

A nyní svou před vámi skláním skráň,
Et maintenant je m’incline devant vous,
o poslední oloupená.  Žaluji naň.
Totalement dépourvue de tout. Voyez
Ont’ zločincem,
Le scélérat
neb jeho mstou nešťastná jsem.
Sa vengeance ne m’a apportée que le malheur.
Dalibor! Dalibor!
Dalidor ! Dalidor !

LID – Le Peuple
Soucit budí tento zjev.
Nous ne pouvons que compatir à sa douleur.
JITKA
(pro sebe)
(à part)
Strachem stydne moje krev.
La peur brise mon cœur !
VLADISLAV
Milado, tešte se! Kdo ranil vás,
Milada, soyez rassurée ! Celui qui vous a blessée,
je vězněm mým. Mé zbrani žehnal Pán
Est mon prisonnier. Mes armes sont bénies
a tím i vám i zemi požehnal.
Et ainsi mon royaume et vous-même.
At’ vstoupí Dalibor sem ku přiznání  !
Que pénètre Dalidor, écoutons sa défense !
MILADA
Mám jej snad zříti ?
Dois-je le contempler ?
Tot’ bratra vrah,
Le bourreau de mon frère,
Jak bouří krev mi
La tempête est dans mes veines
v útrobách !
Dans mes entrailles !
JITKA
(pro sebe)
(à part)
Stůj Bůh nyní při mně!
Que Dieu soit avec moi !
duši mou spas.
Et qu’il sauve mon âme.
Zjeviti nesmím
Je ne peux pas révéler
ňader mých hlas.
Ce que j’ai dans mon cœur.
MILADA
Jak bouří krev mi
La tempête est dans mes veines
v útrobách !
Dans mes entrailles !
Mám jej snad zříti ?
Dois-je le contempler ?
Tot’ bratra vrah.
Le bourreau de mon frère.
4-Výstup
Scène 4
 
(předešlí – Dalidor)
(Les précédents et Dalidor)
(Dalibor vstoupí s lehkými okovy na rukoua postoupí tiše i hrdě před trůn královský)
(Dalidor pénètre dans la pièce. Tranquille et fier, il s’approche du trône royal)
MILADA
(Prekvapena pohledem, v boji zapasicich pocitu)
Jaký to zjev! To netušil můj zrak.
Quel homme ! Mes yeux n’en reviennent pas.
LID -Le Peuple
(mezi sebou)
(entre eux)
Bud’ viny jeho sebevíc,
Malgré l’évidence de sa culpabilité,
jak klidně patří osudu vstříc.
Comme il avance serein devant son destin.
VLADISLAV
Na obžalobu tuto odpověz!
J’attends ta réponse à ton accusation !
Hrad Ploskovice tajně přepadl jsi,
Tu as donné l’assaut sur le château de Ploskovice,
hrad pobořil jsi
Un château que tu as détruit
a purkrabího zabil jsi.
Tu as tué son burgrave.
Omluv se, můžeš-li, před námi hned!
Si tu le peux, devant nous, disculpe-toi !
DALIBOR
Zapírat nechci, nejsem zvyklý lháti.
Je ne nierai rien, je n’ai jamais eu l’habitude de mentir.
Ját’ přísahal jsem pomstu
J’ai juré la vengeance.
a přísahu co rádný muž jsem splnil.
J’ai tenu ma parole comme il se doit chez un homme d’honneur.
Vždy odolal jsem čarozraku žen.
J’ai toujours résisté aux charmes des femmes.
Po příteli můj duch toliko toužil.
Je cherchais une amitié
Mé přání splněno, přátelství sen
Mon souhait fut rempli au-delà des espérances,
jsem snil, u Zdeňka v ňader tůň se hroužil.
 une amitié de rêve, qu’avec Zdenek j’ai trouvée.
Když Zdeněk můj v svatém nadšení
Lorsque Zdenek dans ces moments magiques
zvuk rajský loudil v mysl rozháranou,
Les vibrations de son instrument me rassérénaient,
rozplýval jsem se v sladkém toužení,
Une douce tendresse m’habitait,
povznesen tam, kde hvězdy jasné planou.
 Exalté, je m’élevais jusqu’au firmament.
Však slyš ! Už dávný čas jsem vedl hádku
Ecoutez pourtant ! Il y a longtemps j’ai eu une querelle
s litoměřickou radou zpyšnělou
Avec des conseillers prétentieux
a opět v boj jsem šel, po boku Zdeněk,
Je suis rentré dans ce combat, Zdenek à mes côtés.
můj drahý Zdeněk, nerozdílný druh.Mon cher Zdenek, mon ami inséparable.Boj počal zuřit hněvem. Zdeněk pad’
La lutte s’est engagée férocement. Zdenek qui
v nepřátel moc a vášeň surová
Combattait l’ennemi avec puissance et passion
mu stala hlavu, mne pak v potupu
S’est fait trancher la tête, Et à ma grande tristesse
ji narazila na hradbách na kůl.
Elle s’est retrouvée empalée sur les remparts.
Hrůz obraze,
Quelle affreuse œuvre,
který jsem pníti
J’ai dû endurer
tam musel zříti !
A le voir ainsi !
Tím zděšením
Cette horreur
nevím, zda bdím !
Je ne sais pas, si je suis éveillé !
Marně oko slze volá,
Mes yeux en vain attendent une larme,
by si ulevila ňadra má !
Afin d’apaiser mon âme !
MILADA
(pro sebe)
(à part)
Ta žaloba pronikla ňadra moje!
Ce cri pénètre mon cœur !
DALIBOR
Tu přísahal jsem pomstu, hroznou pomstu!
J’ai juré vengeance ! Une terrible vengeance !
Že Ploskovice Litoměřicům
Parce que Ploskovice, de ces assassins
pomáhaly-polehly popelem.
S’est fait aider – il devait périr dans les cendres.
Pochodeň k hrobu Zdeňka! Purkrabí pak
Le flambeau dans la tombe de Zdenek ! Par la mort
splatil svou krví hlavu Zdeňkovu.
du burgrave, la vengeance a été faite.
VLADISLAV
Zločinem tak pomáhals sobe sám!
Par le crime tu t’es fait justice !
DALIBOR
Muž právo k tomu vzíti si nenechá !
L’homme a le droit de se faire justice !
VLADISLAV
Tys vedl vzpouru proti svému králi !
Tu as dirigé une rébellion contre ton roi !
DALIBOR
Moc proti moci! Tak to káže svět!
La force contre la force ! Ainsi va le monde !
Prohláším sám to, nepadnu-li zde,
Je déclare en ces lieu, que si je sors vivant,
v hrob Zdeňkův, pykat musí Litoměř!
A la mort de Zdenek, suivront d’autres trépas !
A kdybys v tom mi, králi v cestě stál,
Y compris toi, mon roi, si tu te mets sur mon chemin
na trůne bezpečně bys neseděl!
Ton trône lui-même sera en péril !
MILADA
Co dí ?
Que dit-il ?
LID – Le Peuple
Tím slovem na se mec vytasil!
Par ces paroles, il va s’attirer les foudres !
 SOUDCOVÉ – Les Juges
Tys ortel smrti sobe sám prohlásil !
Tout seul, tu te proclames la mort !
DALIBOR
Nicím je mi život,
Ma vie n’est plus rien,
co Zdeněk můj klesl,
Depuis que Zdenek est tombé,
vše jedno, zda zemru
Ce n’est rien, si je meurs
snad zítra či dnes !
Peut-être ce sera demain, peut-être aujourd’hui !
MILADA
Co dí? Co dí?
Que dit-il ? Que dit-il ?
DALIBOR
Až do dna vyčerpán
Jusqu’au fond est épuisée
radosti pohár,
La Coupe de la Joie
tož zahodím od úst
Je jette loin de ma bouche
ten šalebný dar !
Ce présent sans valeur désormais !
JEDEN ZE SOUDCU – Un des Juges
Tak, Dalibore, zni soud jednohlasně :
Ainsi Dalidore, la cour unanime :
V žaláři temném hyn. Až dokonáš !
 Dans un donjon sombre, tu termineras ta vie !
LID – Le Peuple
(mezi sebou)
(entre eux)
Již zříti nemá slunce tvář.
Son visage ne contemplera plus le soleil.
milosti jej se netkla tvář!
Plus de grâce dans son regard !
DALIBOR
Slyšels to příteli, tam v nebes kůru’?
Avez-vous entendu mon ami dans l’écorce du ciel ?
Již chystají mi cestu k tobě zas!
Déjà je passe ma route et j’arrive !
Již cítím povznesen se vzhůru,
Déjà je me sens pousser vers les cieux,
již zřím tě v oblacích, slyším tvůj hlas !
Déjà je pénètre les nuages et j’entends ta voix !
Již piju opet piju strun tvých čarozvuky !
Je me régale déjà du son de tes cordes !
Slavněj než zde zní písen tvoje tam!
Plus célèbre qu’ici tu chantes ta chanson !
LID – Le peuple
Jaký to zjev, jaký to zjev!
Quelle prestance ! Quelle prestance !
DALIBOR
Nuž, ved’te mne v žaláře noc a muky,
Eh bien, mettez-moi en prison, dans la douleur de la nuit,
tou cestou pílím k nebes výšinám!
Ainsi je m’approcherai des cieux !
(Odejde.)
 (Il sort)
LID– Le peuple
Jaký to zjev, jaký to zjev !
Quelle prestance ! Quelle prestance !
Slavný rek, udatný rek to byl !
Ce héros, vaillant homme qu’il était !
5-Výstup
Scène 5
MILADA
(která už se přemoci nemuže, před králem a soudci)
(Elle n’en peut plus, et s’adresse au roi et aux juges)
U svých mne zde vidíte nohou!
Je me jette à vos pieds !
Odpust’te mu tak jako já,
Donnez-lui la grâce que je vous demande,
jen dobré chtít ty oči mohou,
Ces yeux ne peuvent vouloir que du bien,
odpust’te mu, at’ volnost má !
Graciez-le, rendez-lui sa liberté !
SOUDCOVÉ – Les juges
On hrozil krále šedinám,
Il a menacé notre roi
za zločin ten at padne sám!
Par sa vie, il doit payer !
MILADA
U svých mne zde vidíte nohou!
Je me jette à vos pieds !
jen dobré chtít ty oči mohou !
Ces yeux ne peuvent vouloir que du bien !

Odpust’te mu,  at’ volnost má,

Donnez-lui la grâce, donnez-lui la liberté.
Milost, milost, odpust’te mu tak jako já !
Grâce ! Grâce ! Comme je vous la demande !
SOUDCOVÉ – Les Juges
On hrozil krále šedinám,
Il a menacé notre roi,
za zlocin ten at padne sám!
Pour ses crimes, il doit payer !
MILADA
Milost, milost, at volnost má,
Grâce ! Grâce ! Rendez-lui la liberté,
odpustte mu tak jako já !
En pardonnant comme je le  fais moi-même !
VLADISLAV
Porádek, zákon vlásti musí,
L’autorité et la loi doivent régner,
zlorádem zem nejvíce zkusí,
Les abus épuisent le pays,
tož povinnost nám zákonem,
Notre obligation, c’est la loi
bychom preslechli nader hlasy,
La pitié ici n’a pas sa place,
zlocin nesmírí, neuhasí,
Le crime ne sera réparé
jen kdo jej schvátí ortelem.
Que par ce qui sortira du verdict.
(Odstoupí ; za ním soudcove a straže. Lid se rozejde. Jitka zůstane sama s Miladou)
(Il se retire, puis les juges et les gardes. Les gens se dispersent. Seule,  Jitka reste avec Milada)
6-Výstup
Scène 6
 
MILADA
(vzchopivši se opět, aniž by Jitku byla pozorovala)
(Elle reprend, mais ne remarque pas Jitku)
Jaká to bouře ňadra mi plní
Quelle est ce tourment qui m’agite
že krev mi v žilách staví beh !
Et ce sang dans mes veines qui se glace !
On usmrtil, zabil mi bratra,
Il a tué mon frère de ses mains !
a přec mne k němu cosi má.
Mais il y a quelque chose en lui.
Ó nehroz, ó nehroz mi, ó bratře!
Ô ne m’agite plus, ne m’agite plus, Ô frère !
A jen vinou mou
C’est par moi seulement
odňat mi nyní zcela,
Que pour toujours je le perds,
zhynouti má ted’ pro mne jen
A cause de moi, il va périr
v žaláři a v mucírnách tela,
Dans les donjons, le corps torturé,
jen pro mne zhynouti má !
A cause de moi, il va mourir !
JITKA
Tot’ láska ! Láskou rady zvíš,
Tu l’aimes ! Ecoute les conseils de l’Amour,
a vzmuž se, vzmuž se k cinu již !
Reprends-toi, passe à l’action !
MILADA
Neznám te!
Je ne te connais pas !
JITKA
Jindy povím víc!
Une autre fois, je t’en dirai plus !
MILADA
Co žádáš!?
Que voulez-vous ?
JITKA
Skutkem díky řic’!
Par mon action !
Ze žaláře
Sa prison
pokyne záře,
peut s’ouvrir
tož pádím na peruti větrové dál.
Je galope sur les ailes du vent.
MILADA
A z hrobu žaláře
Sa prison sombre
pokyne záře
peut s’ouvrir
tož pádím na peruti větrové dál.
Je galope sur les ailes du vent .
Obě Tous les deux
A v hrobu noc temnou
Une tombe dans la nuit noire
jdou druhové se mnou
Nous descendrons ensemble
a osvobodíme jej z hrobových skal !
Le libérer de son rocher !
Fin du premier acte-
Traduction Argitato