Prometheus PROMETHEE Le Titan Προμηθεύς « le Prévoyant » 1772-1774
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Bedecke deinen Himmel, Zeus, Couvre ton ciel, Zeus, Mit Wolkendunst! D’une brume de nuages ! Und übe, Knaben gleich, Et comme les enfants cueillant Der Disteln köpft, Les têtes des chardons, An Eichen dich und Bergeshöh’n! Passe sur les chênes, les sommets ! Mußt mir meine Erde Mais ma terre Doch lassen steh’n, Veille à ne pas toucher, Und meine Hütte, Tout comme ma cabane Die du nicht gebaut, Que tu n’as point construite, Und meinen Herd, Et mon poêle, Um dessen Glut Que ces braises Du mich beneidest. Tu m’envies.
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Ich kenne nichts Ärmeres Je ne connais rien de plus terrible Unter der Sonn’ als euch Götter! Sous le soleil, que vous les dieux ! Ihr nähret kümmerlich Vous nourrissez misérablement Von Opfersteuern De sacrifices Und Gebetshauch Et du souffle des prières Eure Majestät Votre majesté, Und darbtet, wären Mais vous êtes affamés, tels des Nicht Kinder und Bettler Enfants et mendiants Hoffnungsvolle Toren. Remplis de vaines espérances.
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Da ich ein Kind war, Enfant, Nicht wußte, wo aus, wo ein, Ignorant, Kehrt’ ich mein verirrtes Auge Je tournais mon regard perdu Zur Sonne, als wenn drüber wär Vers le soleil, comme s’il existait au loin Ein Ohr zu hören meine Klage, Une oreille pour entendre ma douleur, Ein Herz wie meins, Un cœur comme le mien, Sich des Bedrängten zu erbarmen. S’apitoyant du sort des affligés.
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Wer half mir Qui m’a aidé Wider der Titanen Übermut? Contre la témérité des Titans ? Wer rettete vom Tode mich, Qui m’a sauvé de la mort, Von Sklaverei? De l’esclavage ? Hast du’s nicht alles selbst vollendet, N’as-tu pas tout réalisé toi-même, Heilig glühend Herz? Cœur sacré rougeoyant ? Und glühtest, jung und gut, Et radieux, jeune et bon, Betrogen, Rettungsdank Dans tes erreurs, porté des actions de grâce Dem Schlafenden dadroben? A la personne qui dort tout là-haut ?
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Ich dich ehren? Wofür? Que je t’honore ? Pourquoi ? Hast du die Schmerzen gelindert As-tu soulagé la douleur ? Je des Beladenen? Le fardeau ? Hast du die Tränen gestillet As-tu séché les larmes ? Je des Geängsteten? Atténué la peur ? Hat nicht mich zum Manne geschmiedet Ils m’ont forgé en homme : Die allmächtige Zeit Le Temps tout-puissant Und das ewige Schicksal, Et le Destin éternel, Meine Herren und deine? Mes maîtres à moi comme à toi ?
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Wähntest du etwa, Pensais-tu Ich sollte das Leben hassen, Que j’aurais dû détester la vie, In Wüsten fliehn, Me perdre dans les déserts, Weil nicht alle Knabenmorgen- Car de ces matins d’enfant Blütenträume reiften? Des rêves de fleurs n’ont pas mûris ? Hier sitz’ ich, forme Menschen Ici je suis assis, créant les hommes Nach meinem Bilde, A mon image, Ein Geschlecht, das mir gleich sei, Un genre qui est mon égal à moi, Zu leiden, weinen, Qui souffre et pleure, Genießen und zu freuen sich, Qui vit et se réjouit, Und dein nicht zu achten, Sans te respecter Wie ich! Comme moi !