9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg 9 janvier 1890 – 21 décembre 1935
Traduction Jacky LAVAUZELLE
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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE
LES YEUX DANS LA VILLE Augen in der Großstadt
1930 _______________________
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Wenn du zur Arbeit gehst Quand vous partez au travail am frühen Morgen, tôt le matin, wenn du am Bahnhof stehst quand vous vous êtes à la gare mit deinen Sorgen: avec vos soucis, da zeigt die Stadt la ville vous montre dir asphaltglatt un lisse asphalte im Menschentrichter dans un entonnoir humain Millionen Gesichter: Des millions de visages : Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick, Deux yeux étranges, un rapide regard, die Braue, Pupillen, die Lider – le front, les pupilles, les paupières – Was war das? vielleicht dein Lebensglück… Qu’était-ce ? peut-être votre bonheur… vorbei, verweht, nie wieder. un bonheur fini, disparu, plus jamais.
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Du gehst dein Leben lang Vous allez toute votre vie auf tausend Straßen; dans mille rues ; du siehst auf deinem Gang, die vous voyez dans votre couloir dich vergaßen. Ceux qui vous ont oublié. Ein Auge winkt, Un œil cligne, die Seele klingt; sonne l’âme ; du hast’s gefunden, vous l’avez trouvé, nur für Sekunden… seulement quelques secondes … Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick, Deux yeux étranges, un rapide regard, die Braue, Pupillen, die Lider – le front, les pupilles, les paupières – Was war das? Kein Mensch dreht die Zeit zurück… Qu’était-ce ? Personne ne remonte le temps … Vorbei, verweht, nie wieder. Parti, disparu, plus jamais.
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Du mußt auf deinem Gang Vous devez sur vos chemins durch Städte wandern; vous promener dans les villes ; siehst einen Pulsschlag lang vous voyez en une fraction den fremden Andern. cet étrange autre. Es kann ein Feind sein, Ça peut être un ennemi, es kann ein Freund sein, ça peut être un ami, es kann im Kampfe dein il peut être au combat Genosse sein. votre camarade. Er sieht hinüber Il regarde par-dessus und zieht vorüber … et passe … Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick, Deux yeux étranges, un regard rapide, die Braue, Pupillen, die Lider – le front, les pupilles, les paupières – Was war das? Qu’était-ce ? Von der großen Menschheit ein Stück! Un morceau de grande humanité ! Vorbei, verweht, nie wieder. Parti, disparu, plus jamais.
9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg 9 janvier 1890 – 21 décembre 1935
Traduction Jacky LAVAUZELLE
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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE
DER ANDRE MANN L’AUTRE HOMME
1930 _______________________
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Du lernst ihn in einer Gesellschaft kennen. Tu le rencontres en société. Er plaudert. Er ist zu dir nett. Il pérore. Comme il est gentil avec toi. Er kann dir alle Tenniscracks nennen. Il connaît tout des arcanes du tennis. Er sieht gut aus. Ohne Fett. Comme il est intéressant. Comme il est affûté. Er tanzt ausgezeichnet. Du siehst ihn dir an … Comme il danse divinement. Tu l’admires … Dann tritt zu euch beiden dein Mann. Voilà ton mari qui arrive et qui se joint à vous.
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Und du vergleichst sie in deinem Gemüte. Et dans ta tête, tu les compares. Dein Mann kommt nicht gut dabei weg. Ton mari n’a pas l’avantage, visiblement. Wie er schon dasteht — du liebe Güte! Alors qu’il se tient là – bonté divine ! Und hinten am Hals der Speck! Mais comme son cou est gras ! Und du denkst bei dir so: « Eigentlich … Et tu penses alors ça : « En fait ... Der da wäre ein Mann für mich. » Celui-là serait bien un homme pour moi. «
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Ach, gnädige Frau! Hör auf einen wahren Oh, madame ! Écoute un vrai und guten alten Papa! et vénérable vieux papa ! Hättst du den Neuen: in ein, zwei Jahren Si tu sortais avec ce nouveau bellâtre : dans un an ou deux ständest du ebenso da! tu serais dans la même situation ! Dann kennst du seine Nuancen beim Kosen; Alors, tu connaîtrais toutes les nuances de chacune de ses caresses ; dann kennst du ihn in Unterhosen; alors tu l’aurais vu en slip ; dann wird er satt in deinem Besitze; alors qu’il serait satisfait par ta possession ; dann kennst du alle seine Witze. Mais toi tu connaîtrais toutes ses blagues. Dann siehst du ihn in Freude und Zorn, Ensuite, tu l’aurais vu dans la joie et la colère von oben und unten, von hinten und vorn … de haut en bas, de tous côtés … Glaub mir: wenn man uns näher kennt, Crois-moi: si tu nous connaissais mieux, nous les hommes, gibt sich das mit dem happy end. tu oublierais la vision d’une fin heureuse. Wir sind manchmal reizend, auf einer Feier … Nous sommes parfois charmants, lors d’une fête … und den Rest des Tages ganz wie Herr Meyer. et le reste de la journée nous sommes comme tout un chacun. Beurteil uns nie nach den besten Stunden. Ne nous juge jamais dans nos meilleurs moments.
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Und hast du einen Kerl gefunden, Et si tu trouves un gars mit dem man einigermaßen auskommen kann: avec lequel tu penses pouvoir bien t’entendre : dann bleib bei dem eigenen Mann! il vaut mieux que tu restes avec ton propre mari !
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Unter dem Pseudonym Theobald Tiger Sous le pseudonyme de Teobald Tiger 1930
9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg 9 janvier 1890 – 21 décembre 1935
Traduction Jacky LAVAUZELLE
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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE
QUAND LA BOURSES S’EFFONDRENT Wenn die Börsenkurse fallen
1930 _______________________
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Wenn die Börsenkurse fallen, Quand les bourses s’effondrent, regt sich Kummer fast bei allen, Presque tout le monde pleure, aber manche blühen auf: mais certains prospèrent : Ihr Rezept heißt Leerverkauf. Leur recette : la vente à découvert.
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Keck verhökern diese Knaben Dinge, Coquins, ces garçons jouent gaiement die sie gar nicht haben, avec ce qu’ils ne possèdent pas, treten selbst den Absturz los, Ils provoquent eux-mêmes le crach den sie brauchen – echt famos! Dont ils ont besoin – vraiment génial !
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Leichter noch bei solchen Encore plus simple dans de tels moments, Taten tun sie sich mit Derivaten: Ils font des actes avec des produits dérivés : Wenn Papier den Wert frisiert, Si le papier définit la valeur, wird die Wirkung potenziert. l’effet sera encore multiplié.
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Wenn in Folge Banken krachen, Lorsque les banques s’effondrent les unes après les autres, haben Sparer nichts zu lachen, les épargnants n’ont pas de quoi rire : und die Hypothek aufs Haus heißt, Maisons hypothéquées ! Bewohner müssen raus. Résidents locataires expulsés !
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Trifft’s hingegen große Banken, Cependant, si les grandes banques kommt die ganze Welt ins Wanken et le monde entier commencent à vaciller -auch die Spekulantenbrut – la poussée spéculative zittert jetzt um Hab und Gut! tremble maintenant pour ses affaires !
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Soll man das System gefährden? Doit-on mettre le système en danger ? Da muss eingeschritten werden: Il faut désormais intervenir : Der Gewinn, der bleibt privat, Le profit reste privé, die Verluste kauft der Staat. l’État rachète les pertes.
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Dazu braucht der Staat Kredite, L’Etat a alors besoin de crédits, und das bringt erneut Profite, et cela ravive encore les profits, hat man doch in jenem Land vous avez dans ce pays die Regierung in der Hand. le gouvernement dans vôtre main.
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Für die Zechen dieser Frechen Pour colmater les brèches hat der Kleine Mann zu blechen les petits doivent contribuer und – das ist das Feine ja – et – quelle bonne chose – nicht nur in Amerika! pas seulement en Amérique !
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Und wenn Kurse wieder steigen, Et quand les prix remontent, fängt von vorne an der Reigen – recommence à nouveau la ronde : ist halt Umverteilung pur, une pure redistribution stets in eine Richtung nur. toujours dans une seule et unique direction.
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Aber sollten sich die Massen Mais la foule devrait das mal nimmer bieten lassen, ne pas s’en laisser compter, ist der Ausweg längst bedacht: une issue a longtemps été envisagée : Dann wird bisschen Krieg gemacht. Qu’une bonne petite guerre soit menée.
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1930
veröffentlicht in « Die Weltbühne » Publié dans « Die Weltbühne »
Лазурь да глина, глина да лазурь, D’azur et d’argile, d’argile et d’azur Чего ж тебе еще? Скорей глаза сощурь, Que veux-tu d’autre ? Tu plisses les yeux bientôt…
LITTÉRATURE PORTUGAISE POÉSIE PORTUGAISE LITERATURA PORTUGUESA POESIA PORTUGUESA
****** TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE ******
Poème paru dans « Charneca em Flor » 1930
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Ser Poeta é ser mais alto, é ser maior Être poète, c’est être plus haut, c’est être plus grand Do que os homens! Morder como quem beija! Que les hommes ! Mordre comme l’on donne un baiser !…
LITTÉRATURE PORTUGAISE POÉSIE PORTUGAISE LITERATURA PORTUGUESA POESIA PORTUGUESA
****** TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE ******
Poème paru dans « Charneca em Flor » 1930
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Les cendres grises de mon âme (JE) EU
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Até agora eu não me conhecia, Jusqu’à présent, je ne me connaissais pas julgava que era Eu e eu não era Je pensais que j’étais Moi et que je n’étais pas…
За всех вас, A vous toutes, которые нравились или нравятся,
qui aiment ou qui avez aimé, хранимых иконами у души в пещере,
Icônes stockées dans une caverne de l’âme, как чашу вина в застольной здравице,
Comme une coupe de vin à boire lors d’un toast,…
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Poème de Vladimir Maïakovski
LA FLÛTE DES VERTEBRES
PROLOGUE
1915