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LES CENDRES GRISES DE MON ÂME – Poème de Florbela ESPANCA – Eu – 1930

Traduction Jacky Lavauzelle João da Cruz e Sousa
João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LITTÉRATURE PORTUGAISE
POÉSIE PORTUGAISE
LITERATURA PORTUGUESA
POESIA PORTUGUESA

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Poème paru dans
« Charneca em Flor »
1930

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Florbela Espanca
Flor Bela de Alma da Conceição
Poétesse portugaise
8 décembre 1894 – 8 décembre 1930
Vila Viçosa, 8 de dezembro de 1894 — Matosinhos, 8 de dezembro de 1930

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Les cendres grises de mon âme
(JE)
EU

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Vilhelm Hammershøi, Intérieur avec jeune femme vue de dos, 1904, Randers Kunstmuseum, Randers

Até agora eu não me conhecia,
Jusqu’à présent, je ne me connaissais pas
julgava que era Eu e eu não era
Je pensais que j’étais Moi et que je n’étais pas…

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LA POÉSIE DE FLORBELA ESPANCA – POESIA DE FLORBELLA ESPANCA
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João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LA POÉSIE DE FLORBELA ESPANCA – POESIA DE FLORBELA ESPANCA

Traduction Jacky Lavauzelle João da Cruz e Sousa
João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LITTÉRATURE PORTUGAISE
POÉSIE PORTUGAISE
LITERATURA PORTUGUESA
POESIA PORTUGUESA

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Florbela Espanca
Flor Bela de Alma da Conceição
Poétesse portugaise
8 décembre 1894 – 8 décembre 1930
Vila Viçosa, 8 de dezembro de 1894 — Matosinhos, 8 de dezembro de 1930

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Recueil – Coleção
O Livro D’Ele

1915

O Teu Olhar
DANS TES YEUX

Vallée du Douro, Photo Jacky Lavauzelle

Quando fito o teu olhar,
Quand je te regarde,
Duma tristeza fatal,
D’une tristesse fatale,

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ÉCOUTE…
ESCUTA…

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Toni Frissell, Ruelle de l’Alfama Lisbonne, vers 1940

Escuta, amor, escuta a voz que ao teu ouvido
Écoute, mon amour, écoute cette voix
Te canta uma canção na rua em que morei,
Qui te chante une chanson dans la rue où je vivais,

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LES VERS
VERSOS

Hugo Darnaut, Bois avec pont sur la rivière, Waldbach mit Brücke

Versos! Versos! Sei lá o que são versos…
Des vers ! Des vers ! Je ne sais pas ce que sont les vers…
Pedaços de sorriso, branca espuma,
Morceaux de sourire, blanche écume,

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RÊVANT
SONHANDO

Carl Blechen, Grotte dans le parc de la Villa d’Este, 1829

É noite pura e linda. Abro a minha janela
La nuit est pure et belle. J’ouvre ma fenêtre
E olho suspirando o infinito céu,
Et mes yeux en soupirant dans le ciel infini,

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MON FADO
Meu fado, meu doce amigo…

José Malhoa, Le Fado, O Fado, 1910

Meu fado, meu doce amigo
Mon fado, mon tendre ami
Meu grande consolador
Mon grand consolateur

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Recueil – Coleção
Livro das Mágoas
LE LIVRE DES PEINES
1919


MA DOULEUR
A minha Dor

AUGUSTO SANTO escultor português ISMAËL – Bronze 1889 Musée nationalSoares dos Reis Photo Jacky Lavauzelle

A minha Dor é um convento ideal
Ma douleur est un couvent idéal
Cheio de claustros, sombras, arcarias,
Plein de cloîtres, d’ombres, d’arches,


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JE
EU

Vilhelm Hammershøi, La Très Haute Fenêtre, 1913, Ordrupgaard museum, Copenhague

Eu sou a que no mundo anda perdida,
Je suis celle qui marche perdue dans le monde,
Eu sou a que na vida não tem norte,
Je suis celle qui dans la vie n’a pas de nord,

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SANS REMÈDE
Sem Remédio

Grotte en soirée, Cave at evening, Joseph Wright, 1774, Smith College Museum of Art, Northampton, Massachusetts

Aqueles que me têm muito amor
Ceux qui pour moi ont tant d’amour
Não sabem o que sinto e o que sou…
Ne savent pas ce que je ressens et ce que je suis …

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LE SOLEIL ET LA MER
Eu q’ria ser o Mar ingente e forte

Paul Gauguin, Cavaliers sur la plage,1902,
collection Stavros Niarchos, Grèce

Eu q’ria ser o Mar ingente e forte
Je voulais être la Mer puissante et forte
O mar enorme, a vastidão imensa…
La mer immense, la vaste étendue …

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Recueil – Coleção
 Livro de Sóror Saudade

1923

FUMÉE
FUMO

William Turner, Hannibal traversant les Alpes, 1810-1812, détail

Longe de ti são ermos os caminhos,
Loin de toi sont les chemins,
Longe de ti não há luar nem rosas;
Loin de toi pas de clair de lune ni de roses ;

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FANATISME
FANATISMO

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Fanatisme-Florbela-Espanca-Caspar_David_Friedrich--837x1024.jpg.
Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818, Hambourg Kunsthalle

Minh’alma, de sonhar-te, anda perdida.
Mon âme, rêvant de toi, s’est perdue.
Meus olhos andam cegos de te ver.
Mes yeux sont devenus aveugles de te voir.

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QU’IMPORTE ?…
QUE IMPORTA?…

Albert Flamm, Abendstimmung am Rhein, Ambiance du soir sur le Rhin

Eu era a desdenhosa, a indif’rente.
J’étais la méprisante, l’indifférente.
Nunca sentira em mim o coração
Je n’avais jamais senti mon cœur en moi

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LA HAINE ?
Ódio?

L’Enlèvement de Psyché, William Bouguereau

Ódio por Ele? Não… Se o amei tanto,
De la haine pour lui ? Non … Si je l’ai aimé autant,
Se tanto bem lhe quis no meu passado,
Si tant de bien dans mon passé je lui voulais,

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LA VIE
A VIDA

Mikhaïl Vroubel, Михаил Александрович Врубель, Утро, Matin, Manhã, 1897

É vão o amor, o ódio, ou o desdém;
Vains sont l’amour, la haine ou le dédain ;
Inútil o desejo e o sentimento…
Inutiles sont le désir et le sentiment …

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Recueil – Coleção
 Charneca em Flor

1931

LA VOLUPTÉ
Volúpia

Amadeo de Souza-Cardoso, Tête, Cabeça, 1913

No divino impudor da mocidade,
Dans l’impudeur divine de la jeunesse,
Nesse êxtase pagão que vence a sorte,
Dans cette extase païenne qui terrasse la fortune,


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LES CENDRES GRISES DE MON ÂME
(JE)
EU

Vilhelm Hammershøi, Intérieur avec jeune femme vue de dos, 1904, Randers Kunstmuseum, Randers

Até agora eu não me conhecia,
Jusqu’à présent, je ne me connaissais pas
julgava que era Eu e eu não era
Je pensais que j’étais Moi et que je n’étais pas

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AIMER !
AMAR !

Henrique Pousão, Senhora Vestida de Negro, 1882, Museu Nacional de Soares dos Reis, Porto

Eu quero amar, amar perdidamente!
Je veux aimer, aimer sauvagement !
Amar só por amar: Aqui… além…
Aimer juste pour aimer : Ici … au-delà …

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ÊTRE POÈTE
SER POETA

Ser Poeta é ser mais alto, é ser maior
Être poète, c’est être plus haut, c’est être plus grand
Do que os homens! Morder como quem beija!
Que les hommes ! Mordre comme l’on donne un baiser !

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LES MAGIQUES FATIGUES
Se tu viesses ver-me hoje à tardinha

Konstantin Alexeyevich Korovin, Константин Алексеевич Коровин, Gourzouf, Gurzuf, Коровин К. « Гурзуф », 1914

Se tu viesses ver-me hoje à tardinha,
Si tu venais me voir ce soir,
A essa hora dos mágicos cansaços,
En cette heure des magiques fatigues,

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Recueil – Coleção
Recueil Posthume
Reliquiae
1934

Poèmes parus en 1934 
Sonetos Completos (Livro de Mágoas, Livro de Sóror Saudade, Charneca em Flor, Reliquiae)
Coimbra
Livraria Gonçalves
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RIEN DE NOUVEAU
NIHIL NOVUM

Mikhaïl Vroubel, Михаил Александрович Врубель, Tamara et le Démon, illustration du poème de Mikhaïl Lermontov, 1890

Na penumbra do pórtico encantado
Dans la pénombre du portique enchanté
De Bruges, noutras eras, já vivi;
De Bruges, jadis, j’ai vécu ;

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João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

JE – Poème de FLORBELA ESPANCA – EU – Poème de 1919

Traduction Jacky Lavauzelle João da Cruz e Sousa
João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

LITTÉRATURE PORTUGAISE
POÉSIE PORTUGAISE
LITERATURA PORTUGUESA
POESIA PORTUGUESA

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Espanca_Florbela.jpg.
Florbela Espanca
Flor Bela de Alma da Conceição
Poétesse portugaise
8 décembre 1894 – 8 décembre 1930
Vila Viçosa, 8 de dezembro de 1894 — Matosinhos, 8 de dezembro de 1930

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Recueil
Livro das Mágoas
1919
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EU
JE


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Vilhelm Hammershøi, La Très Haute Fenêtre, 1913, Ordrupgaard museum, Copenhague



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Eu sou a que no mundo anda perdida,
Je suis celle qui marche perdue dans le monde,
Eu sou a que na vida não tem norte,
Je suis celle qui dans la vie n’a pas de nord,…



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L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Picture_of_Florbela_Espanca.jpg.

Sou talvez a visão que Alguém sonhou,
Je suis peut-être la vision que Quelqu’un a rêvé,
Alguém que veio ao mundo pra me ver,
Quelqu’un qui est venu au monde pour me voir,
E que nunca na vida me encontrou!
Et qui ne m’a jamais trouvée dans la vie !

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LA POÉSIE DE FLORBELA ESPANCA – POESIA DE FLORBELLA ESPANCA
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João da Cruz e Sousa Traduction Jacky Lavauzelle

Gao Xingjian – LA MONTAGNE DE L’ÂME : « TU » N’EST PAS UN AUTRE

Gao Xingjian
高行健

La Montagne de l’Âme

  La Montagne de l'Âme Photo Jacky Lavauzelle 'TU'est un Autre (1)

 

 

 


« TU »  n’est pas
un autre

Des personnages hantent La Montagne de l’Âme qui sont un peu nous-mêmes, un peu l’auteur. Cette mixité d’abord nous gêne et nous dérange. L’auteur n’est pas seul. Nous non plus. Quelqu’un nous parle et nous habite. Une intrusion dans notre être.

La Montagne de l’Âme qui s’ouvre sur cette phrase : « tu es monté dans un autobus long-courrier », nous fait mettre un pied sur la première marche du bus. Nous sommes à la toute première phrase. Et nous pouvons refermer le tout. C’est une fuite, mais ne nous a-t-on pas dit de ne pas monter avec des inconnus. De faire attention. Nous ne nous connaissons pas.

Le poids du livre est comme un appel. Toutes ces choses, ces voyages enfermés dans cette multitude de chapitres. Ça ne peut pas être que du vent. Nous voulons savoir. Et le bus est là. Qui attend. Notre esprit nous pousse. Toujours lui. Nous montons.

 

La Montagne de l'Âme Photo Jacky Lavauzelle 'TU'est un Autre (2)

LE DESEQUILIBRE DE L’HOMME QUI AVANCE

Déjà nous sommes en déséquilibre. Un pied levé, l’autre en appui. Un rien nous ferait tomber, flancher, mettre à terre. Mais tout tient. C’est plus qu’une invitation. La main est prise. Et quelqu’un nous pousse dans le dos.

C’est un peu aussi comme si nous étions amnésiques, comme si nous avions oublié nos actes et qu’une voix nous rappelle. Comme si une main nous prenait la nôtre. Comme si nous étions un enfant trop jeune ou un être sénile, et que l’on nous aidait à traverser la route. Tu sais bien, souviens-toi, tu étais-là, devant le bus, qui s’est arrêté à ton niveau. Et tu es monté.

EN ROUTE DANS L’ODYSSEE DE GAO

Alors montons dans le bus. Montons dans l’histoire et parcourons l’odyssée de Gao Xingjian et parcourons ensemble les flancs du Yangzi et les montagnes du Sichuan. Parcourons l’histoire de la Chine et le parfum d’une littérature et d’une poésie répandues au fil des pages.

Le « JE », le « TU » et le « ELLE ». Trois pronoms et trois chapitres. Le premier, le vingt-six et le soixante-douze. Trois respirations. Trois explications. Enfin presque. Plutôt qu’une explication, un éclairage, une luminosité dans la pénombre. Une porte entrouverte devant la réalité. Ou dedans. Ou derrière. En face, un moment. Peut-être. Mais si on veut. Pas d’obligation. Le roman se laisse porter sans. C’est un plus. Est-ce réellement un plus ? Gao Xingjian nous le dit à la fin du vingt-sixième chapitre, oui mais alors, à quoi bon : « Ce chapitre on peut le lire, on peut ne pas le lire, mais puisque c’est fait, autant le lire. »

T’ACQUITTER SANS TE PRESSER DE TA TÂCHE

La Montagne de l'Âme Photo Jacky Lavauzelle 'TU'est un Autre (3)

« Tu retournes », « tu arrives », « tu finis », « tu sors à reculons », «tu descends la moustiquaire ». Comme si on nous donnait des ordres. Comme si nous étions une marionnette. Voilà ce que tu dois faire. N’oublie pas ! « Arrivé à l’âge mûr, ne devrais-tu pas vivre tranquillement, t’acquitter sans te presser de ta tâche à un poste ni trop bas, ni trop élevé, jouer ton rôle de mari et de père, t’installer un nid douillet, garder à la banque un peu d’argent qui fructifierait au fil des mois et qui te laisserait un peu de bien une fois retirés les frais pour la retraite » (Chapitre 1)

Nous, lecteurs, sommes-nous un autre ? Et le « Tu » une médiation entre l’auteur et le lecteur ? Nous nous retrouvons à mi-chemin dans ce tutoiement.  Et c’est justement par ce « mi-chemin » que s’ouvre le deuxième chapitre entre les hauts plateaux et le bassin du Sichuan. Un mi-chemin aussi entre l’action de notre écrivain à la recherche de la Montagne de l’Âme et la réflexion du lecteur assis dans son salon à la recherche de l’Âme chinoise.

Et les chapitres, deux par deux, alternent avec le « Je » et le « Tu ». D’abord le  « Tu » occupe les chapitres impairs. Logique, puisqu’il a investi le tout premier d’entre eux. Les 1, 3, 5, 7, etc.

CETTE CHOSE ETRANGE QU’EST LE MOI

Arrive le chapitre 26, et un changement s’opère. Le « Tu » migre sur les chapitres pairs jusqu’à la fin. Et ce chapitre commence par : «  Je ne sais pas si tu as déjà réfléchi à cette chose étrange qu’est le moi. Il change au fur et à mesure qu’on l’observe, comme lorsque tu fixes ton regard sur les nuages dans le ciel, couché dans l’herbe. Au début, ils ressemblent à un chameau, puis à une femme, enfin ils se transforment en vieillard à longue barbe. Rien n’est fixe cependant, puisqu’en un clin d’œil ils changent encore de forme. »

La Montagne de l'Âme Photo Jacky Lavauzelle 'TU'est un Autre (4)

Le « Tu » migre vers le « Je » qui change. Poussé par « Elle« . Et inversement. Nous sommes dans les nuages. Un océan de nuages où se perdent les pronoms. Ou ils s’interpénètrent. Au gré du vent. De sa force. Comme il en est de la force des sentiments.

Et nous arrivons au chapitre suivant, le vingt-sept, le chapitre du passage, à la litanie des « Elle ». Comme un mantra, une psalmodie qui répéterait le même couplet. « Elle dit qu’elle », « elle dit que », « elle dit encore »

Le vingt-huitième sera celui du « Il ». « Il a dit », « il a grimpé », « il avait commis beaucoup de crimes, dit-elle ».

Et le « Il » et le « Elle » se conjuguent. Sans pudeur aucune.

DES PRONOMS PERSONNELS COMME DES PERSONNAGES ?

L’auteur nous parle de tous ces personnages, parsemés dans le livre. Il faut se reporter au chapitre soixante-douze. A la question : « – « Je », « tu, « elle » et « il » dans mon livre ne sont-ils pas des personnages ? demande-t-il. – Mais ce ne sont que des pronoms personnels. Utiliser différentes approches de description ne dispense pas de faire le portrait des personnages eux-mêmes.  Même si vous considérer ces pronoms personnels comme des personnages, votre livre ne comporte aucune figure nette. Et l’on ne peut pas parler de descriptions non plus. »

Photo Jacky Lavauzelle

Pas de figure nette et pas descriptions. Plutôt des impressions. Comme dans une chanson. Comme pour se persuader de notre existence. En répétant. Encore et encore. Comme dans le vingt-huitième chapitre : « toi, tu continues à gravir les montagnes…Mais quand tu parviens au sommet, tu ne découvres aucune de ces merveilles, tu ne découvres que le vent solitaire…

Tu t’adaptes à ta solitude…tu racontes …tu racontes…tu racontes… »

Tu n’as pas fini. Mais le bus vient d’arriver. Il te ramène. Et déjà la porte s’ouvre. Ce pied qui descend la marche n’est pas plus sûr que tout à l’heure. Mais tu ressens le poids. Le poids de ces histoires. De ton être. Mais surtout tu ressens la vie. Sa lourdeur. Et sa fragilité aussi.

Jacky Lavauzelle

(Extraits de La Montagne de l’Âme, Editions du Seuil, traduction de Noël et Liliane Dutrait)
Photos Jacky Lavauzelle