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LE PLUS GRAND TOURMENT – Poésie de Miguel de Unamuno – ¿Sabéis cuál es el más fiero tormento?

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Littérature espagnole
Literatura española
Poésie espagnole
Poesía española

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Miguel de Unamuno
29 septembre 1864 Bilbao – 31 décembre 1936 Salamanque, Salamanca

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Miguel de Unamuno en 1925

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LE PLUS GRAND DES TOURMENTS
¿Sabéis cuál es el más fiero tormento?


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Alexandre Kisseliov, La Mort d’Hyacinthe, musée national de Varsovie


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¿Sabéis cuál es el más fiero tormento?
Savez-vous quel est le tourment le plus féroce ?
Es el de un orador volverse mudo;
C’est celui d’un orateur qui devient muet ;
el de un pintor, supremo en el desnudo,
celui d’un peintre, suprême dans le nu,
temblón de mano; perder el talento
avoir une main tremblante ; perdre son talent …

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LA POÉSIE DE MIGUEL DE UNAMUNO
LA POESÍA DE MIGUEL DE UNAMUNO

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A se stesso GIACOMO LEOPARDI Mon cœur épuisé 1836

A se stesso
Giacomo Leopardi

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE

 

Letteratura Italiana

giacomo-leopardi-poesie-poesia-artgitato-ferrazzi-casa-leopardi

ritratto A Ferrazzi
Portrait de Ferrazzi
casa Leopardi
Recanati
Via Giacomo Leopardi

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GIACOMO LEOPARDI
29 juin 1798 Recanati 14 juin 1837 Naples
Recanati 29 giugno 1798 –
Napoli 14 giugno 1837

Traduction Jacky Lavauzelle

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A se stesso Giacomo LeopardI
« Canti » XXVIII

1836

Mon cœur épuisé
« Les Chants » XXVIII

OEUVRE DE GIACOMO LEOPARDI

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a-se-stesso-giacomo-leopardi-artgitato-caspar-david-friedrich-herbstabend-am-see-1805Caspar David Friedrich
Herbstabend am See
1805

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XXVIII
A se stesso

Or poserai per sempre,
Repose-toi éternellement,
Stanco mio cor. Perì l’inganno estremo,
Mon cœur épuisé. Périt l’extrême méprise,
Ch’eterno io mi credei. Perì. Ben sento,
Qu’éternelle je croyais. Elle périt. Je sens bien
In noi di cari inganni,
Qu’en nous les chers égarements,
Non che la speme, il desiderio è spento.
L’espoir, le désir sont éteints.
Posa per sempre. Assai
Gisant à jamais. Toujours
Palpitasti. Non val cosa nessuna
Palpitant. Elle ne vaut aucun
I moti tuoi, nè di sospiri è degna
De tes mouvements, elle n’est digne de soupirs
La terra. Amaro e noia
La terre. Amertume et ennui
 La vita, altro mai nulla; e fango è il mondo
La vie, n’a jamais rien été d’autre ; et le monde une boue
T’acqueta omai. Dispera
Qui t’apaise désormais. Disparaît
  L’ultima volta. Al gener nostro il fato
Une dernière fois. Ce que donne le destin
   Non donò che il morire. Omai disprezza
N’est que le don de mourir. Désormais méprise
  Te, la natura, il brutto
Toi-même, la nature, le laid
  Poter che, ascoso, a comun danno impera
Qui ordonne, caché, le mal
E l’infinita vanità del tutto
Et la vanité infinie de tout.

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ALFRED DE MUSSET GRAND LECTEUR DE GIACOMO LEOPARDI
DEUX ÂMES SOEURS

Outre les sonnets de Michel-Ange, Alfred relisait sans cesse, jusqu’à les savoir par cœur, les poésies de Giacomo Leopardi, dont les alternatives de sombre tristesse et de douce mélancolie répondaient à l’état présent de son esprit. Lorsqu’il frappait sur la couverture du volume, en disant : « Ce livre, si petit, vaut tout un poème épique, » il sentait que l’âme de Leopardi était sœur de la sienne. Les Italiens ont la tête trop vive pour aimer beaucoup la poésie du cœur. Il leur faut du fracas et de grands mots. Plus malheureux qu’Alfred de Musset, Leopardi n’a pas obtenu justice de ses compatriotes, même après sa mort. Alfred en était révolté. Il voulut d’abord écrire un article, pour la Revue des Deux-Mondes, sur cet homme qu’il considérait comme le premier poète de l’Italie moderne. Il avait même recueilli quelques renseignements biographiques, dans ce dessein ; mais, en y rêvant, il préféra payer en vers son tribut d’admiration et de sympathie au Sombre amant de la Mort. De là sortit le morceau intitulé Après une lecture, qui parut le 15 novembre 1842.
En faisant la part de son exagération naturelle et de son excessive sensibilité, il faut pourtant reconnaître que, dans cette fatale année 1842, les blessures ne furent pas épargnées à Alfred de Musset. Il se plaignait que, de tous les côtés à la fois, lui venaient des sujets de désenchantement, de tristesse et de dégoût. « Je ne vois plus, disait-il, que les revers de toutes les médailles. »

Paul de Musset
Biographie de Alfred de Musset
Troisième partie
1837-1842
Charpentier, 1888
pp. 185-284

THE MAN AND THE ECHO de YEATS Texte & Traduction L’HOMME et L’ECHO

William Butler Yeats
English literature
English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
 

YEATS
1865-1939
The Man and The Echo
L’HOMME et L’ECHO

The Man and The Echo Yeats BoughtonTexte et Traduction L'Homme et l'Echo

 

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Man
L’Homme

In a cleft that’s christened Alt
Dans une crevasse qui est baptisée Alt
Under broken stone I halt
Sous une pierre cassée, je m’arrête
At the bottom of a pit
  Au fond d’un gouffre
That broad noon has never lit,
 Que ce midi n’a jamais éclairé,
  And shout a secret to the stone.
Et je crie un secret à la pierre.
All that I have said and done,
  Tout ce que j‘ai dit et fait,
Now that I am old and ill,
Maintenant que je suis vieux et malade,
Turns into a question till
Se transforme en une question jusqu’à
I lie awake night after night
rester nuit après nuit éveillé
And never get the answers right.
Et ne jamais obtenir les bonnes réponses.
Did that play of mine send out
 Est-ce que ma pièce jouée envoya
Certain men the English shot?
Certains hommes se faire tirer par les Anglais ?
Did words of mine put too great strain
Mes mots ont-ils eu un effet conséquent
On that woman’s reeling brain?
Sur le cerveau titubant de cette femme?
Could my spoken words have checked
Mes paroles pouvaient-elles rasséréner
That whereby a house lay wrecked?
Ce par quoi cette maison fit naufrage ?
And all seems evil until I
Et tout semble maléfique que je
Sleepless would lie down and die.
Souhaiterais me coucher et mourir.

Echo
L’Echo
Lie down and die.
Te coucher et mourir.

Man
L’Homme
That were to shirk
Ce serait se dérober
The spiritual intellect’s great work,
  Immense travail de l’intelligence spirituelle,
   And shirk it in vain. There is no release
Et se dérober en vain. Il n’y a pas de libération
 In a bodkin or disease,
Dans un poignard ou une maladie,
 Nor can there be work so great
Il ne peut y avoir plus grand travail
  As that which cleans man’s dirty slate.
Que d’effacer l’ardoise sale de l’homme.
While man can still his body keep
Pendant que l’homme peut encore garder son corps.
Wine or love drug him to sleep,
Le vin ou l’amour aident à mieux dormir,
Waking he thanks the Lord that he
Au réveil, il remercie le Seigneur pour
Has body and its stupidity,
 avoir un tel corps et une telle bêtise,
But body gone he sleeps no more,
Mais le corps disparu, il ne dort pas plus,
And till his intellect grows sure
Et jusqu’à ce que son intelligence soit sûre
That all’s arranged in one clear view,
Que tout soit arrangé avec un dessein clair,
 pursues the thoughts that I pursue,
Il poursuit les pensées que je poursuis,
Then stands in judgment on his soul,
Ensuite se trouve dans un jugement sur son âme,
 And, all work done, dismisses all
Et, tout le travail  étant effectué, il rejette tout
Out of intellect and sight
De son esprit et de sa vue
And sinks at last into the night.
Pour disparaître dans la nuit.

Echo
L’Echo
Into the night.
Dans la nuit.

Man
L’Homme
O Rocky Voice,
O Voix du Rocher,
Shall we in that great night rejoice?
Allons-nous dans cette grande nuit nous réjouir?
What do we know but that we face
Que savons-nous, sinon que nous serons confrontés
One another in this place?
  L’un et l’autre en cet endroit?
  But hush, for I have lost the theme,
Mais silence, car je l’ai perdu le thème,
Its joy or night-seem but a dream;
Cette joie ou cette nuit ressemblent à un rêve;
  Up there some hawk or owl has struck,
Jusqu’à ce qu’un certain faucon ou hibou pique ,
Dropping out of sky or rock,
tombant du ciel ou de la roche,
A stricken rabbit is crying out,
Un lapin frappé pousse un cri,
And its cry distracts my thought.
  Et son cri distrait ma pensée.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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