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LE DÉSIR DE GLOIRE (1825) ALEXANDRE POUCHKINE POEME – ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ

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ALEXANDRE POUCHKINE POEME

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1825
 

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE  1825
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ
1825

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LE DÉSIR DE GLOIRE
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Когда, любовию и негой упоенный,
Quand, enivré d’amour et de bonheur,
Безмолвно пред тобой коленопреклоненный,
À genoux devant toi, silencieux,…

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   В саду, во тьме ночной, в минуту разлученья.
Dans le jardin, dans l’obscurité de la nuit, au moment de notre séparation.

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POUCHKINE
 1825  

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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ALEXANDRE POUCHKINE POEME

 LE DESIR DE GLOIRE
1825
Пушкин 

POEME DE NIKOLAUS LENAU Eitel nichts ! 1844 VANITE !

LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

 Eitel nichts ! NIKOLAUS LENAU

NIKOLAUS LENAU
Poète Autrichien
Österreichische Dichter
1802-1850

 

 

Traduction Jacky Lavauzelle

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die Gedichte
Les Poèmes


Eitel nichts !
VANITE !

1844
Nikolaus LENAU

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‘s ist eitel nichts, wohin mein Aug ich hefte!
Partout où je pose mes yeux, je vois de la vanité !
 Das Leben ist ein vielbesagtes Wandern,
La vie est une longue randonnée,
Ein wüstes Jagen ists von dem zum andern,
Une chasse désolée de l’un vers l’autre,
 Und unterwegs verlieren wir die Kräfte.
Et pendant cette errance, déclinent nos forces.

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 Ja, könnte man zum letzten Erdenziele
Oui, pouvoir finir un jour dans cette terre
  Noch als derselbe frische Bursche kommen,
Mais jusque là, garder sa fraicheur,
 Wie man den ersten Anlauf hat genommen,
Comme un tout premier vol,
So möchte man noch lachen zu dem Spiele.
Riant encore comme un enfant espiègle.

*

Doch trägt uns eine Macht von Stund zu Stund,
Mais nous transporte une puissance d’heure en heure,
Wie’s Krüglein, das am Brunnenstein zersprang,
Comment cette jarre fêlée que l’on porte de la fontaine,
   Und dessen Inhalt sickert auf den Grund,
Et qui suinte vers la terre,

*

So weit es ging, den ganzen Weg entlang.
Autant qu’il est possible, inexorablement.
Nun ist es leer; wer mag daraus noch trinken?
Maintenant, elle est vide; voulez-vous boire encore ?
 Und zu den andern Scherben muss es sinken.
Et que l’on jette toutes les autres tout autant brisées.

 

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NIKOLAUS LENAU
Eitel nichts !

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A se stesso GIACOMO LEOPARDI Mon cœur épuisé 1836

A se stesso
Giacomo Leopardi

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE

 

Letteratura Italiana

giacomo-leopardi-poesie-poesia-artgitato-ferrazzi-casa-leopardi

ritratto A Ferrazzi
Portrait de Ferrazzi
casa Leopardi
Recanati
Via Giacomo Leopardi

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GIACOMO LEOPARDI
29 juin 1798 Recanati 14 juin 1837 Naples
Recanati 29 giugno 1798 –
Napoli 14 giugno 1837

Traduction Jacky Lavauzelle

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A se stesso Giacomo LeopardI
« Canti » XXVIII

1836

Mon cœur épuisé
« Les Chants » XXVIII

OEUVRE DE GIACOMO LEOPARDI

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a-se-stesso-giacomo-leopardi-artgitato-caspar-david-friedrich-herbstabend-am-see-1805Caspar David Friedrich
Herbstabend am See
1805

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XXVIII
A se stesso

Or poserai per sempre,
Repose-toi éternellement,
Stanco mio cor. Perì l’inganno estremo,
Mon cœur épuisé. Périt l’extrême méprise,
Ch’eterno io mi credei. Perì. Ben sento,
Qu’éternelle je croyais. Elle périt. Je sens bien
In noi di cari inganni,
Qu’en nous les chers égarements,
Non che la speme, il desiderio è spento.
L’espoir, le désir sont éteints.
Posa per sempre. Assai
Gisant à jamais. Toujours
Palpitasti. Non val cosa nessuna
Palpitant. Elle ne vaut aucun
I moti tuoi, nè di sospiri è degna
De tes mouvements, elle n’est digne de soupirs
La terra. Amaro e noia
La terre. Amertume et ennui
 La vita, altro mai nulla; e fango è il mondo
La vie, n’a jamais rien été d’autre ; et le monde une boue
T’acqueta omai. Dispera
Qui t’apaise désormais. Disparaît
  L’ultima volta. Al gener nostro il fato
Une dernière fois. Ce que donne le destin
   Non donò che il morire. Omai disprezza
N’est que le don de mourir. Désormais méprise
  Te, la natura, il brutto
Toi-même, la nature, le laid
  Poter che, ascoso, a comun danno impera
Qui ordonne, caché, le mal
E l’infinita vanità del tutto
Et la vanité infinie de tout.

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ALFRED DE MUSSET GRAND LECTEUR DE GIACOMO LEOPARDI
DEUX ÂMES SOEURS

Outre les sonnets de Michel-Ange, Alfred relisait sans cesse, jusqu’à les savoir par cœur, les poésies de Giacomo Leopardi, dont les alternatives de sombre tristesse et de douce mélancolie répondaient à l’état présent de son esprit. Lorsqu’il frappait sur la couverture du volume, en disant : « Ce livre, si petit, vaut tout un poème épique, » il sentait que l’âme de Leopardi était sœur de la sienne. Les Italiens ont la tête trop vive pour aimer beaucoup la poésie du cœur. Il leur faut du fracas et de grands mots. Plus malheureux qu’Alfred de Musset, Leopardi n’a pas obtenu justice de ses compatriotes, même après sa mort. Alfred en était révolté. Il voulut d’abord écrire un article, pour la Revue des Deux-Mondes, sur cet homme qu’il considérait comme le premier poète de l’Italie moderne. Il avait même recueilli quelques renseignements biographiques, dans ce dessein ; mais, en y rêvant, il préféra payer en vers son tribut d’admiration et de sympathie au Sombre amant de la Mort. De là sortit le morceau intitulé Après une lecture, qui parut le 15 novembre 1842.
En faisant la part de son exagération naturelle et de son excessive sensibilité, il faut pourtant reconnaître que, dans cette fatale année 1842, les blessures ne furent pas épargnées à Alfred de Musset. Il se plaignait que, de tous les côtés à la fois, lui venaient des sujets de désenchantement, de tristesse et de dégoût. « Je ne vois plus, disait-il, que les revers de toutes les médailles. »

Paul de Musset
Biographie de Alfred de Musset
Troisième partie
1837-1842
Charpentier, 1888
pp. 185-284

Ballade des äußeren Lebens Hugo von Hofmannsthal Ballade de la Vie Extérieure

La Poésie de Hugo von Hofmannsthal
Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal
Ballade des äußeren Lebens Hofmannsthal



Littérature Allemande
Deutsch Literatur

Hugo von Hofmannsthal
Vienne 1874-1929 Rodaun
Gedichte Hugo von Hofmannsthal Poésie Poème Poesie Artgitato Les Poèmes de Hofmannsthal Artgitato




Ballade de la Vie Extérieure

Les Poèmes de Hugo von Hofmannsthal

Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

Ballade des äußeren Lebens

Traduction Jacky Lavauzelle

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Ballade des äußeren Lebens Ballade de la Vie Extérieure Hugo von Hofmannsthal Artgitato Vanité de Philippe de Champaigne 1602 1674

Vanité
Philippe de Champaigne

 

Und Kinder wachsen auf mit tiefen Augen,
Et les enfants grandissent avec des regards profonds,
  die von nichts wissen, wachsen auf und sterben,
qui ne connaissent rien, ils grandissent et meurent,
  und alle Menschen gehen ihre Wege.
et tous les gens vont leur chemin.

*

Und süße Früchte werden aus den herben
Et si la douceur des fruits provient de l’amer,
und fallen nachts wie tote Vögel nieder
ils tombent la nuit comme des oiseaux morts
und liegen wenig Tage und verderben.
et gisent quelques jours et pourissent.

*

Und immer weht der Wind, und immer wieder
Et toujours le vent qui souffle et toujours
 vernehmen wir und reden viele Worte
nous entendons et nous prononçons tant de mots
 und spüren Lust und Müdigkeit der Glieder.
et ressentons le plaisir et la fatigue de nos membres.

*

Und Straßen laufen durch das Gras, und Orte
Et les routes faufilent dans l’herbe, et des lieux
sind da und dort, voll Fackeln, Bäumen, Teichen,
sont ici et là, pleins de torches, d’arbres, d’étangs,
und drohende, und totenhaft verdorrte…
menaçants, et flétris comme morts…

*

Wozu sind diese aufgebaut? Und gleichen
Pourquoi sont-ils faits ? Et même
einander nie ? Und sind unzählig viele ?
sont-ils là ? Et sont-ils innombrables ?
Was wechselt Lachen, Weinen und Erbleichen?
Pourquoi passer du rire aux pleurs et à la pâleur ?

*

Was frommt das alles uns und diese Spiele,
A quoi bon tous ça et ces jeux,
 die wir doch groß und ewig einsam sind
nous qui sommes grands et solitaires pour toujours
 und wandernd nimmer suchen irgend Ziele ?
et qui marchons sans chercher de but ?

*

Was frommt’s, dergleichen viel gesehen haben?
A quoi bon, tout ce que l’on a vu ?
Und dennoch sagt der viel, der « Abend  » sagt,
Et pourtant, qui dit « Soir » dit
 ein Wort, daraus Tiefsinn und Trauer rinnt
un mot, qui possède tant de profondeur et de tristesse
   wie schwerer Honig aus den hohlen Waben.
comme ce miel lourd d’un nid d’abeille creux.

 

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Ballade des äußeren Lebens