Archives par mot-clé : 1808

POEMES DE THOMAS MOORE – POEMS BY THOMAS MOORE

*THOMAS MOORE




Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle








Thomas Moore
1779-1852

 





Poem by Thomas Moore


Poème de Thomas Moore

POEMES

POEMS

 

**

Chanson du voyageur canadien
A Canadian Boat Song
1805

Faintly as tolls the evening chime,
Solennellement le carillon en éclairant le soir,
Our voices keep tune, and our oars keep time;
Harmonise nos voix dans le cadencement de nos rames ;

*








*

MEETING OF THE WATER
Cumar an dá Uisce
L’UNION DES EAUX
1808

There is not in the wide world a valley so sweet
Il n’y a pas dans le vaste monde plus douce vallée
As that vale in whose bosom the bright waters meet;
Que cette vallée où s’unissent toutes ces eaux étincelantes ;

*








*

The Last Rose of summer
La Dernière Rose de l’été

‘Tis the last rose of summer,
C’est la dernière rose de l’été,
Left blooming alone ;
Seule et fleurie ;

****

Thomas Moore

************************












Thomas Moore
La Revue des Deux Mondes
1843

Si la force ou la grâce prédomine chez Moore, c’est là une question que l’on n’a guère pris la peine d’examiner, ébloui qu’on était par l’éclat d’un autre génie dont l’énergie formait le caractère distinctif. Byron a exercé une action sociale trop vaste et trop féconde pour que de son temps on ait pu le juger sainement comme artiste ou comme penseur ; maintenant que cette première effervescence s’est calmée, il serait peut-être possible de démontrer que d’autres poètes, ses contemporains, privés d’une popularité aussi exagérée par le but moins sympathique aux passions humaines qu’ils avaient poursuivi savaient déployer, pour atteindre à ce but, des moyens aussi vrais et aussi grands que le poète qui dans sa gloire a pu se croire sans rival.

On découvre chez Moore deux individus, deux talents différents, d’où naissent deux réputations également distinctes, et dont l’une absorbe l’autre. Il est arrivé à Moore ce qui arrive à bon nombre des écrivains qui obtiennent un grand succès de vogue ; il est devenu principalement célèbre par ses qualités secondaires. Né à Dublin, en 1780, il fit paraître sa traduction d’Anacréon en 1800, avant d’avoir atteint l’âge de vingt ans, et publia l’année suivante les Poèmes de Little. Dès ce moment, le siècle assigna une place définitive au poète ; il devint tout de suite le lion à la mode ; on chanta ses chansons et on les lui fit chanter ; on le fêta, on le choya, on le combla d’attentions, mais le comprit-on bien ? Tout en appréciant ce que renfermait de charmant, de gracieux, de raffiné, ce remarquable talent, on ne reconnut pas assez ce qu’il contenait de fort et de viril ; dans ses productions, qui se distinguent avant tout par leur énergie, on se plaisait à admirer le sujet, le story, comme disent les Anglais, les brillantes images, la perfection du vers, et Anacréon Moore fut le nom dont ses contemporains persistèrent à décorer l’auteur de Lalla Rookh.

Pour bien apprécier le talent de Moore, il est nécessaire de diviser ses ouvrages en deux classes, de placer d’un côté les œuvres sérieuses, les chants inspirés qui lui assurent une célébrité durable, de l’autre les mille petites créations élégantes et spirituelles qui lui valurent les applaudissements et les caresses de son temps Parmi les premières, il faut nommer Lalla Rookh, les Mélodies irlandaises, certaines odes et épîtres, et les Rimes sur la route. Aux secondes appartiennent les Poèmes de Little, les innombrables épigrammes et ballades, les chansons érotiques, les chansons de table, les Fables de la Sainte-Alliance, et les autres satires, tableaux parfaits de mœurs contemporaines. Comme les odes d’Anacréon, à titre de traductions, n’entrent point dans les inspirations originales de Moore, elles ne doivent être considérées que du point de vue de l’exécution pure, et, quant au poème célèbre des Amours des Anges, on éprouve un très grand embarras à lui trouver une place. Trop frivole pour être classé parmi les œuvres sérieuses, et trop sérieux pour se ranger parmi les poésies légères, ce poème est d’une nature aussi intermédiaire que son sujet, et, comme les anges, semble destiné flotter incessamment entre les deux sphères.




Le patriotisme de Moore est un fait individuel, isolé ; loin de se présenter comme la conséquence nécessaire de ses idées philosophiques ou politiques, il s’en écarte et ressemble bien plutôt l’amour que ressentent certains hommes pour une seule femme, tandis que le sexe en général ne leur inspire que de l’aversion. Moore aime l’Irlande comme une maîtresse ; tout ce qu’elle demande et tout ce qu’elle veut, il le veut et le demande. Il ne voit qu’elle au monde, et ce n’est pas lui qu’on accuserait jamais de sacrifier au sentiment cosmopolite, ou de perdre un seul instant de vue les intérêts de son propre pays, pour se plonger dans des rêveries plus ou moins stériles sur les besoins et les destinées de l’humanité. Lui-même l’a dit, le seul reproche que pourront lui adresser les ennemis de l’Irlande sera d’avoir, comme Othello, — « aimé non point sagement, mais trop bien. On se persuade trop facilement, en lisant certaines poésies de Moore, que l’homme qui les a écrites appartient au parti ultra-radical, erreur qui a causé plus d’un mécompte parmi certains esprits exaltés. Il y a chez le barde d’Erin une élégance innée, a native elegance, comme disent nos voisins d’outre-Manche, qui s’oppose instinctivement aux mœurs républicaines, et c’est encore un trait distinctif du caractère irlandais, qui, au milieu des complots, des émeutes et de tous les plus funestes excès d’une guerre civile continuelle, trouve moyen de conserver toujours ses allures chevaleresques, cette insouciance de grand seigneur qui ont fait si souvent comparer l’Irlande et la France. Tant et si bien existent chez Moore ces goûts aristocratiques, cet éloignement pour les aspérités et les incorrections si je puis employer le mot, d’une société primitive, que lorsqu’en 1803 les whigs lui donnèrent la place de régistrateur de l’amirauté aux Bermudes, le séjour qu’il fit aux États-Unis, avant de se rendre à son poste, ne lui laissa que des souvenirs pleins d’amertume et de dégoût. L’aspect de ce peuple enfant, de cette nationalité ébauchée, ne le frappa par aucun de ses côtés vraiment grands ; il en saisit toutes les imperfections et les vices, comme plus tard mistriss Trollope en a saisi les incohérences et les ridicules : « J’allai en Amérique, dit Moore dans la préface des Odes et Epîtres, publiées en 1806, sans aucune prévention défavorable ; au contraire, je me livrais à certaines illusions touchant la pureté du gouvernement et le bonheur primitif du peuple… Mon attente fut entièrement trompée, et j’avais envie de dire à l’Amérique comme Horace à sa maîtresse : Intentata nites. » On devine à ce début le ton que prendra Moore plus tard vis-à-vis de cette race factieuse, pauvre d’esprit et prodigue de paroles, née pour être esclave et ambitieuse du pouvoir. » Oubliant sans doute que l’Amérique était la sœur légitime de l’Irlande, qu’elle s’était courbée sous le même joug et qu’elle l’avait secoué, qu’elle avait souffert les mêmes injustices et qu’elle venait de les venger ; oubliant enfin que, si le peuple irlandais avait su en profiter, la capitulation de York-Town ouvrait à la malheureuse Erin le chemin de la liberté, Moore, dans la VIIIe épître adressée à M. Spencer, s’exprime de la manière suivante sur la patrie de Washington : « Tout ce que la création éternellement variée contient de grand ou d’aimable fleurit et se développe ici ; les montagnes s’élèvent avec fierté, les jardins s’épanouissent dans leur éclatante richesse ; de beaux lacs s’étendent, de grands fleuves roulent leurs ondes victorieuses. L’âme (the mind), l’âme seule, sans laquelle le monde n’est qu’un désert, l’homme que de la boue ; l’âme, l’âme seule, enfouie dans un repos stérile, ne fleurit ni ne s’élève, ne s’épand ni ne brille ! Prenez-les tous, chrétiens, mohawks et démocrates, depuis le wigwam jusqu’à la chambre du congrès, depuis l’homme sauvage (esclave ou libre) jusqu’à l’homme civilisé, moins apprivoisé que lui, ce n’est partout que même chaos ténébreux, que même lutte inféconde entre la vie à moitié civilisée et moitié barbare, où tous les maux de l’ancien monde se mêlent à toutes les grossièretés du monde nouveau, tout pervertit, bien que peu de choses séduisent, et où du luxe rien n’est connu que le vice. »

POETES ET ROMANCIERS MODERNES
DE LA GRANDE-BRETAGNE
Signé R. S.
Revue des Deux Mondes
Tome 2
1843

THOMAS MOORE Poème de 1808 MEETING OF THE WATER – Cumar an dá Uisce

*THOMAS MOORE




Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle








Thomas Moore
1779-1852

 





Poem by Thomas Moore


Poème de Thomas Moore

The Meeting of the water

Cumar an dá Uisce

1808

L’Union des Eaux

 ****

Note
Dans la vallée d’Avoca, aux confluents , l’Avonmore et l’Avonbeg se rencontrent. Ils donnent naissance à l’Avoca, Abhainn Abhóca, qui, coulant dans le Comté de Wicklow, se jette dans la Mer d’Irlande.
Le point de rencontre l’Avonmore et l’Avonberg se nomme Meeting of the Waters, Cumar an dá Uisce, l’Union des Eaux.

**

There is not in the wide world a valley so sweet
Il n’y a pas dans le vaste monde plus douce vallée
As that vale in whose bosom the bright waters meet;
Que cette vallée où s’unissent toutes ces eaux étincelantes ;
Oh! the last rays of feeling and life must depart,
Oh ! Les derniers rayons de sentiment et de vie doivent partir,
Ere the bloom of that valley shall fade from my heart.
Avant que la fleur de cette vallée ne disparaisse de mon cœur.

*








*

Yet it was not that nature had shed o’er the scene
Pourtant, la nature ne dévoilait pas sur cette scène
Her purest of crystal and brightest of green;
Son plus pur cristal ni son vert le plus chatoyant ;
‘Twas not her soft magic of streamlet or hill,
Ni cette si douce magie des ruisseaux et des collines,
Oh! no, — it was something more exquisite still.
Oh ! Non – c’était bien plus exquis encore.

*








*

‘Twas that friends, the beloved of my bosom, were near,
C’étaient mes amis, si tendres, si proches,
Who made every dear scene of enchantment more dear,
Qui rendaient cette scène enchanteresse plus divine encore,
And who felt how the best charms of nature improve,
Comme les plus beaux charmes de la nature se bonifient,
When we see them reflected from looks that we love.
Quand nous les voyons réfléchis par des regards que nous aimons.

*

Sweet vale of Avoca! how calm could I rest
Douce vallée d’Avoca ! Comment me reposer
In thy bosom of shade, with the friends I love best,
Au cœur des ombres, avec mes si chers amis,
Where the storms that we feel in this cold world should cease,
Où les tempêtes de ce glacial monde devraient s’échouer,
And our hearts, like thy waters, be mingled in peace.
Et nos cœurs, comme tes eaux, reposer en paix. 

*

****

Thomas Moore

************************












Thomas Moore
La Revue des Deux Mondes
1843

Si la force ou la grâce prédomine chez Moore, c’est là une question que l’on n’a guère pris la peine d’examiner, ébloui qu’on était par l’éclat d’un autre génie dont l’énergie formait le caractère distinctif. Byron a exercé une action sociale trop vaste et trop féconde pour que de son temps on ait pu le juger sainement comme artiste ou comme penseur ; maintenant que cette première effervescence s’est calmée, il serait peut-être possible de démontrer que d’autres poètes, ses contemporains, privés d’une popularité aussi exagérée par le but moins sympathique aux passions humaines qu’ils avaient poursuivi savaient déployer, pour atteindre à ce but, des moyens aussi vrais et aussi grands que le poète qui dans sa gloire a pu se croire sans rival.

On découvre chez Moore deux individus, deux talents différents, d’où naissent deux réputations également distinctes, et dont l’une absorbe l’autre. Il est arrivé à Moore ce qui arrive à bon nombre des écrivains qui obtiennent un grand succès de vogue ; il est devenu principalement célèbre par ses qualités secondaires. Né à Dublin, en 1780, il fit paraître sa traduction d’Anacréon en 1800, avant d’avoir atteint l’âge de vingt ans, et publia l’année suivante les Poèmes de Little. Dès ce moment, le siècle assigna une place définitive au poète ; il devint tout de suite le lion à la mode ; on chanta ses chansons et on les lui fit chanter ; on le fêta, on le choya, on le combla d’attentions, mais le comprit-on bien ? Tout en appréciant ce que renfermait de charmant, de gracieux, de raffiné, ce remarquable talent, on ne reconnut pas assez ce qu’il contenait de fort et de viril ; dans ses productions, qui se distinguent avant tout par leur énergie, on se plaisait à admirer le sujet, le story, comme disent les Anglais, les brillantes images, la perfection du vers, et Anacréon Moore fut le nom dont ses contemporains persistèrent à décorer l’auteur de Lalla Rookh.

Pour bien apprécier le talent de Moore, il est nécessaire de diviser ses ouvrages en deux classes, de placer d’un côté les œuvres sérieuses, les chants inspirés qui lui assurent une célébrité durable, de l’autre les mille petites créations élégantes et spirituelles qui lui valurent les applaudissements et les caresses de son temps Parmi les premières, il faut nommer Lalla Rookh, les Mélodies irlandaises, certaines odes et épîtres, et les Rimes sur la route. Aux secondes appartiennent les Poèmes de Little, les innombrables épigrammes et ballades, les chansons érotiques, les chansons de table, les Fables de la Sainte-Alliance, et les autres satires, tableaux parfaits de mœurs contemporaines. Comme les odes d’Anacréon, à titre de traductions, n’entrent point dans les inspirations originales de Moore, elles ne doivent être considérées que du point de vue de l’exécution pure, et, quant au poème célèbre des Amours des Anges, on éprouve un très grand embarras à lui trouver une place. Trop frivole pour être classé parmi les œuvres sérieuses, et trop sérieux pour se ranger parmi les poésies légères, ce poème est d’une nature aussi intermédiaire que son sujet, et, comme les anges, semble destiné flotter incessamment entre les deux sphères.




Le patriotisme de Moore est un fait individuel, isolé ; loin de se présenter comme la conséquence nécessaire de ses idées philosophiques ou politiques, il s’en écarte et ressemble bien plutôt l’amour que ressentent certains hommes pour une seule femme, tandis que le sexe en général ne leur inspire que de l’aversion. Moore aime l’Irlande comme une maîtresse ; tout ce qu’elle demande et tout ce qu’elle veut, il le veut et le demande. Il ne voit qu’elle au monde, et ce n’est pas lui qu’on accuserait jamais de sacrifier au sentiment cosmopolite, ou de perdre un seul instant de vue les intérêts de son propre pays, pour se plonger dans des rêveries plus ou moins stériles sur les besoins et les destinées de l’humanité. Lui-même l’a dit, le seul reproche que pourront lui adresser les ennemis de l’Irlande sera d’avoir, comme Othello, — « aimé non point sagement, mais trop bien. On se persuade trop facilement, en lisant certaines poésies de Moore, que l’homme qui les a écrites appartient au parti ultra-radical, erreur qui a causé plus d’un mécompte parmi certains esprits exaltés. Il y a chez le barde d’Erin une élégance innée, a native elegance, comme disent nos voisins d’outre-Manche, qui s’oppose instinctivement aux mœurs républicaines, et c’est encore un trait distinctif du caractère irlandais, qui, au milieu des complots, des émeutes et de tous les plus funestes excès d’une guerre civile continuelle, trouve moyen de conserver toujours ses allures chevaleresques, cette insouciance de grand seigneur qui ont fait si souvent comparer l’Irlande et la France. Tant et si bien existent chez Moore ces goûts aristocratiques, cet éloignement pour les aspérités et les incorrections si je puis employer le mot, d’une société primitive, que lorsqu’en 1803 les whigs lui donnèrent la place de régistrateur de l’amirauté aux Bermudes, le séjour qu’il fit aux États-Unis, avant de se rendre à son poste, ne lui laissa que des souvenirs pleins d’amertume et de dégoût. L’aspect de ce peuple enfant, de cette nationalité ébauchée, ne le frappa par aucun de ses côtés vraiment grands ; il en saisit toutes les imperfections et les vices, comme plus tard mistriss Trollope en a saisi les incohérences et les ridicules : « J’allai en Amérique, dit Moore dans la préface des Odes et Epîtres, publiées en 1806, sans aucune prévention défavorable ; au contraire, je me livrais à certaines illusions touchant la pureté du gouvernement et le bonheur primitif du peuple… Mon attente fut entièrement trompée, et j’avais envie de dire à l’Amérique comme Horace à sa maîtresse : Intentata nites. » On devine à ce début le ton que prendra Moore plus tard vis-à-vis de cette race factieuse, pauvre d’esprit et prodigue de paroles, née pour être esclave et ambitieuse du pouvoir. » Oubliant sans doute que l’Amérique était la sœur légitime de l’Irlande, qu’elle s’était courbée sous le même joug et qu’elle l’avait secoué, qu’elle avait souffert les mêmes injustices et qu’elle venait de les venger ; oubliant enfin que, si le peuple irlandais avait su en profiter, la capitulation de York-Town ouvrait à la malheureuse Erin le chemin de la liberté, Moore, dans la VIIIe épître adressée à M. Spencer, s’exprime de la manière suivante sur la patrie de Washington : « Tout ce que la création éternellement variée contient de grand ou d’aimable fleurit et se développe ici ; les montagnes s’élèvent avec fierté, les jardins s’épanouissent dans leur éclatante richesse ; de beaux lacs s’étendent, de grands fleuves roulent leurs ondes victorieuses. L’âme (the mind), l’âme seule, sans laquelle le monde n’est qu’un désert, l’homme que de la boue ; l’âme, l’âme seule, enfouie dans un repos stérile, ne fleurit ni ne s’élève, ne s’épand ni ne brille ! Prenez-les tous, chrétiens, mohawks et démocrates, depuis le wigwam jusqu’à la chambre du congrès, depuis l’homme sauvage (esclave ou libre) jusqu’à l’homme civilisé, moins apprivoisé que lui, ce n’est partout que même chaos ténébreux, que même lutte inféconde entre la vie à moitié civilisée et moitié barbare, où tous les maux de l’ancien monde se mêlent à toutes les grossièretés du monde nouveau, tout pervertit, bien que peu de choses séduisent, et où du luxe rien n’est connu que le vice. »

POETES ET ROMANCIERS MODERNES
DE LA GRANDE-BRETAGNE
Signé R. S.
Revue des Deux Mondes
Tome 2
1843

PEDRO VELARDE : PLAZA DE VELARDE o PLAZA DE PORTICADA SANTANDER

PEDRO VELARDE
PLAZA DE VELARDE
PLAZA PORTICADA
Espagne – España – 西班牙 -Испания – スペイン
communauté autonome de Cantabrie
Cantabria

PEDRO VELARDE
Cantabrie 19 octobre 1779 – Madrid 2 mai 1808

SANTANDER
桑坦德
サンタンデル
Сантандер

——

Photos Jacky Lavauzelle

*




SANTANDER
PEDRO VELARDE
PLAZA DE VELARDE
O
PLAZA DE PORTICADA

Pedro Velarde
Santander
LA CELEBRATION DU 2 MAI 1808 à MADRID

pedro-velarde-plaza-velarde-artgitato-santander-1 pedro-velarde-plaza-velarde-artgitato-santander-2 pedro-velarde-plaza-velarde-artgitato-santander-3 pedro-velarde-plaza-velarde-artgitato-santander-4

**

pedro-velarde-2-mai-1808-madrid-joaquin-sorollaLa mort de Pedro Velarde
 Parc d’Artillerie de Monteleón
2 mai 1808
Joaquín Sorolla

**

L’ENTERREMENT D’APRES GOYA
de Luis Daoíz & Pedro Velarde
par Théophile Gautier

Une simple couche de chaux remplaçait sur la muraille le papier et la tenture ; un miroir dont l’étamage rayé ne reflétait que fort imparfaitement la charmante figure qui le consultait ; une statuette en plâtre de saint Antoine, accompagnée de deux vases de verre bleu contenant des fleurs artificielles ; une table de sapin, deux chaises et un petit lit recouvert d’une courtepointe de mousseline avec des volants découpés en dents de loup, formaient tout l’ameublement. N’oublions pas quelques images de Notre-Dame et des saints, peintes et dorées sur verre avec une naïveté byzantine ou russe, une gravure du Deux-Mai, l’enterrement de Daoiz et Velarde, un picador à cheval d’après Goya, plus un tambour de basque faisant pendant à une guitare : par un mélange du sacré et du profane, dont l’ardente foi des pays vraiment catholiques ne s’alarme pas, entre ces deux instruments de joie et de plaisir s’élevait une longue palme tire-bouchonnée, rapportée de l’église le jour de Pâques fleuries.

Théophile Gautier
Militona
1847
Hachette 1860

********

L’OBELIQUE DU 2 MAI A MADRID
vue par John Lemoinne en 1858

Au printemps, on se promène avant dîner, vers six ou sept heures ; l’été, on dîne à six heures pour aller ensuite au Prado jusqu’à dix ou onze heures. De l’autre côté du Prado sont les jardins du Buen-Retiro ; pour y aller, on passe auprès d’un obélisque appelé le monument du 2 mai, élevé à la mémoire des hommes qui, le 2 mai 1808, donnèrent le premier signal de la guerre de l’indépendance. Le dos de mayo est fidèlement observé à Madrid ; il est désigné dans le calendrier sous le titre de aniversario por los difuntos primeros martires de la libertad española, fête nationale, deuil de cour. Ce jour-là aussi, les journaux paraissent encadrés de noir. Je connais des Parisiens à qui le monument du 2 mai déplaît, et qui n’ont pas l’air de se douter que toutes les rues neuves de Paris et la noblesse neuve de France portent des noms destinés à rappeler des victoires et des conquêtes dont le souvenir est probablement fort peu agréable aux étrangers.— Un peu plus loin encore est le musée ; en continuant, on arrive à la gare du chemin de fer, près de l’église et du couvent d’Atocha, où il y a une Vierge miraculeuse très renommée, et où les reines d’Espagne vont faire leurs relevailles.

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes
 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

***********

Josef Kajetán Tyl à Pilsen – Josef Каетан Тылов – Josef Kajetán Tyl v Plzni

Josef Kajetán Tyl
Josef Каетан Тылов
Josef Kajetán Tyl v Plzni
Jan_Vilímek_-_Josef_Kajetán_Tyl
Pilsen  Plzeň
——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


Josef Kajetán Tyl
Josef Каетан Тылов
– PILSEN –
Josef Kajetán Tyl v Plzni
(1808 Kutná Hora – 1856 Plzeň)
Ecrivain tchèque – český dramatik

Josef Kajetán Tyl Plzen Pilsen Artgitato 1 Josef Kajetán Tyl Plzen Pilsen Artgitato 2 Josef Kajetán Tyl Plzen Pilsen Artgitato 3
Socha Josefa Kajetána Tyla v Plzni
Statue de J.K. Tyl à Pilsen
Josef Kajetán Tyl Plzen Pilsen Artgitato 4

Josef Kajetán Tyl

Cathédrale de l’Almudena – Catedral de la Almudena – 阿穆德納聖母主教座堂 – Собор Альмудена

 Madrid – Мадрид – 马德里
Cathédrale de l’Almudena
Catedral de Santa María La Real de La Almudena
Plaza de la Armería
Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (12)

——

Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
*

Madrid Drapeau Artgitato



 Plaza de la Armería
Cathédrale de l’Almudena
Catedral de la Almudena
Собор Альмудена
馬德里王家阿穆德納聖母主教座堂
阿穆德納聖母主教座堂
1883-1993

Consacrée par Jean-Paul II le 15 juin 1993
Fue consagrada por el Papa Juan Pablo II.15 de junio  1993
约翰·保罗二世 — 1993年6月15日
Он был освящен Папой Иоанном Павлом II 15 июня 1993 года

Plaza de la Armería dessinée par Narciso Pascual Colomer
1808-1870
& Enrique María Ripollés y Vargas

Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (1) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (2) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (3) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (4) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (5) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (6) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (7) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (8) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (9) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (10) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (11) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (12) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (13) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (14) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (15) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (16) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (17) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (18) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (19) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (20) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (21) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (22) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (23) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (24)

LE PALAIS vu par Théophile Gautier en 1865

Le palais de Madrid est d’un aspect majestueux et d’une symétrie imposante, quoiqu’un peu ennuyeuse peut-être ; il est bâti en une espèce de granit bleuâtre, d’un grain très-fin et très-dur, avec cette solidité à toute épreuve que les Espagnols, les meilleurs maçons après les Romains, savent donner à leurs monuments ; les murailles ont près de quinze pieds d’épaisseur, et les embrasures des fenêtres forment des cabinets habitables. L’intérieur en est orné de fresques de Bayeu, de Maëlla, de tableaux de grands maîtres et de riches ameublements. L’escalier de gala est très-beau ; Napoléon le trouvait supérieur à celui des Tuileries.

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

*

LE PALAIS ROYAL vu par H. Beaugrand en 1889

« Le principal monument de Madrid est le palais royal, édifice d’une architecture grandiose, construit en pierre de taille blanche. Il renferme de somptueux salons, auxquels conduit un escalier d’honneur en marbre blanc moucheté de noir. On y admire tout particulièrement les salles du trône, la chapelle, le vestibule d’honneur aux belles colonnades, la cour intérieure, etc. Parmi les autres édifices civils, on doit citer : les palais des Cortès et des divers ministères ; l’audiancia ; l’hôtel-de-ville ; le palais Villa-Hermosa, etc. »
Honoré Beaugrand – Lettres de voyages
Presses de La Patrie – 1889 – pp. 294-302
Trentième lettre : Madrid
Madrid, 10 février 1889

*

SOUVENIRS ET MEMOIRES DE JOSEPH NAPOLEON
Sa cour, l’armée française, et l’Espagne en 1811, 1812 et 1813

Le palais de Madrid, tel qu’il existe aujourd’hui, offre à peu près l’aspect du Louvre. C’est un carré parfait, au milieu duquel se trouve une grande cour entourée de portiques au rez-de-chaussée, et de galeries à chaque étage. C’est par cette cour que la partie souterraine du palais reçoit du jour et de l’air ; car c’est une des singularités de cet édifice d’avoir plus d’étendue sous terre que dehors. La colline sur laquelle il est bâti a été excavée jusqu’au niveau du Mançanarez ; on entre de plain-pied dans les souterrains par le flanc qui regarde la rivière, et on y descend par des escaliers placés aux quatre coins de la cour. C’est là que sont les cuisines, les caves, les bûchers, les magasins de toutes espèces, et même quelques logemens pour les employés des cuisines, dans la partie qui s’ouvre sur le flanc de la colline. On compte ainsi jusqu’à sept étages superposés qui plongent dans les entrailles de la terre.
L’architecture du palais est noble et simple. Chacune des quatre faces, ornée de pavillons à pilastres, ressemble assez à la façade méridionale du Louvre. Toutes les précautions ont été prises pour que l’édifice ne devienne pas la proie des flammes comme celui qu’il a remplacé. La pierre, le marbre, le fer et le bronze ont été seuls employés à sa construction. Toutes les salles sont voûtées, les chambranles des portes, les encadremens des croisées, sont en marbre. La plupart des portes sont en bronze ou revêtues de feuilles de ce métal. Les parquets seuls sont en bois. Le feu prendrait dans une salle qu’il ne pourrait consumer que les tentures et les meubles qui en forment la décoration. Enfin les murailles extérieures sont assez solides pour résister à l’action de la grosse artillerie, elles ont quatorze pieds d’épaisseur.
Le rez-de-chaussée du palais a toujours été occupé par les bureaux des divers ministres, qui composent l’administration espagnole. Ils y étaient également installés du temps de Joseph. Le roi avait ainsi l’avantage de pouvoir obtenir sur-le-champ les renseignemens qu’il pouvait désirer, et de trouver, à toute heure de la journée, à sa disposition les ministres de chaque département. Les entresols étaient destinés aux logemens des officiers et employés de la maison du roi.
Au premier étage se trouvent, outre les appartemens consacrés aux princes, les appartemens du roi, séparés de ceux de la reine par les salons de réception publique. Un bel escalier de marbre, décoré de sculptures délicatement travaillées, conduit aux grands appartemens.
Ceux-ci sont extraordinairement vastes. Le pièce principale est la salle du trône appelée salon de los reynos, qui communique à la chambre à coucher du roi par son cabinet et sa bibliothèque. Cette salle tire son nom d’un plafond superbe, peint à la fresque par Tiepolo, peintre vénitien d’un grand talent, et qui représente les différens costumes des peuples soumis à la monarchie espagnole. Dans cette suite de peintures pittoresques, on voit figurer des habitans de chacune des quatre parties du monde, et en les admirant, on se rappelle involontairement le compliment emphatique qu’un courtisan de Philippe Il adressait à ce monarque ambitieux : « Sire, le soleil ne se couche jamais dans vos états. » L’ameublement du salon de los reynos répond à sa destination par sa magnificence. Le dais royal et le trône, élevé sur des gradins recouverts de beaux tapis, sont ornés de broderies d’une merveilleuse richesse et entourés d’une balustrade d’or enrichie de ciselures et d’arabesques. Tous les meubles supportent des vases précieux par la matière ou par le travail, des bustes ou des statues.
A l’exception des tableaux de maîtres et des ouvrages de sculpture antique que renferme le palais, tous les objets de décoration et d’ameublement qui y sont places proviennent des fabriques nationales. Les marbres des tables et des lambris ont été extraits des riches carrières de la Péninsule ; les vitres des croisées, aussi belles que les verres de Bohème ; les glaces, dont la grandeur est sans égale en Europe, ont été coulées dans la manufacture de San Ildefonso ; les tentures et les portières de soierie viennent des fabriques de Murcie et de Grenade (qui sont un reste de l’industrie des Maures) ; les tapisseries, exécutées d’après les meilleurs tableaux des écoles d’Italie et d’Espagne, ont été tissues dans la manufacture royale, située aux portes de.Madrid ; enfin les porcelaines sortent de la manufacture de la China, au Buen Retiro. Ces tapisseries et ces porcelaines peuvent rivaliser avec ce que produisirent de mieux, il y a cent ans, les manufactures de Sèvres et des Gobelins.
Ce qui donne à la décoration intérieure du palais de Madrid un caractère de grandeur et de magnificence vraiment royales, c’est la profusion de peintures qu’on y trouve ; ce sont les tableaux nombreux, chefs-d’œuvre de Raphaël, de Michel-Ange, de Paul Véronèse, de Tintoret, du Corrège, du Poussin, de Velasquez, de Murillo, de Vandick, etc. ; ce sont les plafonds et les fresques du Titien, du Bassan, de Luc Giordano et de Raphaël Mengs.
A mon entrée dans le salon, où la place des pages était marquée, je fus un peu surpris du grand nombre d’officiers et de fonctionnaires de l’ordre civil ou de la maison du roi qui y étaient pressés. Les Français ne paraissaient pas y être en majorité, autant du moins que j’en pouvais juger par les conversations particulières que j’entendais autour de moi, et qui, presque toutes avaient lieu en langue castillane. Mon étonnement cessa lorsque M. Rancaño m’eut prévenu qu’à moins de circonstances extraordinaires, le roi Joseph parlait toujours en espagnol aux personnes admises à ses réceptions publiques… »

Abel Hugo
Souvenirs sur Joseph Bonaparte
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
2e série, tome 1, 1833 pp. 300-324

les plafonds de la Galerie Borghèse – I soffitti della Galleria Borghese – 贝佳斯画廊的天花板

ROME – ROMA – 罗马
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

——-

Flag_of_Lazio


GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

les plafonds de la Galerie Borghèse
贝佳斯画廊的天花板
i soffitti della Galleria Borghese

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (4)

 

****
Pianoterra
Rez-de-chaussée
Salone d’ingresso
Hall d’entrée
volta di Mariano Rossi

realizzata dal Mariano Rossi
Réalisé par Mariano Rossi
(1731-1807)
Entre 1775 et 1779
tra il 1775 e il 1779

La fresque célèbre la civilisation romaine et les vertus héroïques
L’affresco celebra la civiltà romana e l’eroica virtù dell’onore

Au centre, Jupiter accueille Romulus dans l’Olympe
Romolo accolto nell’Olimpo da Giove

Intorno al motivo principale figurano Giustizia, Fedeltà, Onore, che trionfano grazie all’azione del Tempo sui vizi (Calunnia, Inganno e Falsità), la Fama di Roma e le sue vittorie
Autour du motif principal, nous retrouvons la Justice, la Fidélité, l’Honneur qui triomphent grâce à l’action du Temps, sur la Calomnie, la Tromperie et le Mensonge, la Gloire de Rome et ses victoires

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (10)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (20)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (24)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (25)

*******
   Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 1 – Salle 1
Sala della Paolina
Salle Pauline

Vénus et Enée
Venere e Enea

Domenico de Angelis
(1735-1804)
1779

il Giudizio di Paride (Guerra di Troia)
le Jugement de Pâris (Guerre de Troie)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (13)

****
Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 4

Sala degli Imperatori
La Salle des Empereurs
architetto – architecte Antonio Asprucci
1723-1808

scene legate a divinità marine
scène liée aux divinités de la mer

1778 et 1779

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (7)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (8)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (19)

*******
Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 6

Sala del Gladiatore
Salle du Gladiateur

Laurent Pécheux
(1729-1821)

Il Concilio degli dei
Le Conseil des dieux
(1777 -1783)
raffigurante Giove tra le divinità favorevoli e contrarie alla guerra di Troia
Jupiter entouré des divinités favorables et opposées à la guerre de Troie

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (28)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (9)

*****
Pianoterra
Rez-de-chaussée

Sala 7 – Salle 7
Sala Egizia
Salle Egyptienne

Al centro, il Fiume Nilo
Au centre, le fleuve Nil

Ci-dessous : Anubis à tête de chien
Sotto : Anubis con testa di cane

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (27)

***
Primo piano
Premier étage
Sala 9 
Sala di Didone
La Salle de Didon

il Suicidio di Didone
le Suicide de Didon

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (5)

« Une des plus curieuses études qu’ait faites M. Saint-Marc Girardin, c’est l’histoire poétique du suicide. Le suicide ancien, c’est Oreste ; le suicide moderne, c’est Werther. Oreste, Ajax, Didon, se tuent dans un accès de désespoir ; c’est le dernier excès de la passion. Leur suicide est imprévu ; ils n’en ont pas formé dès longtemps l’idée ; ils ne se sont pas arrangés pour mourir ; ils quittent la vie au moment où les dieux leur ont fait tant de douleur, qu’ils n’ont plus de force pour la soutenir. »
Chronique de la quinzaine — 31 mai 1842
Victor de Mars
Revue des Deux Mondes
4ème série, tome 30, 1842

*****
Primo piano
Premier étage
Sala 10
Sala di Ercole
Salle d’Hercule
(Ex Salle du Repos – Stanza del Sonno)

Christoph Unterberger
(1732-1798)
l’Apoteosi di Ercole
L’Apothéose d’Hercule

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (6)

*****

Primo piano
Premier étage
Sala 14 – Salle 14
Loggia di Lanfranco

Il Concilio degli Dei
Le Conseil des Dieux

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (1)

*****

Primo piano
Premier étage
Sala 15 – Salle 15
Sala dell’Aurora
Salle de l’Aurore

La decorazione da Domenico Corvi
(1721-1803) nel 1782
Décoration 1782 par Domenico Corvi

Allegoria dell’Aurora
Allégorie de l’Aurore
Allegoria del Crepuscoli dell’Alba
Allégorie du Crépuscule de l’Aube
Allegoria del Vespro
Allégorie des Vêpres

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (2)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (16)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (14)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (15)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (18)

*****

Primo piano
Premier étage
Sala 17 – Salle 17
Sala del Conte di Angers
Salle du Comte d’Angers

Giuseppe Cades
(1750-1799)
1787
Il riconoscimento di Gualtiero conte di Angers
La reconnaissance de Gaultier, comte d’Angers
(seconda giornata del Decameron di Boccaccio-
seconde journée du Décaméron de Boccace)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (3)

 

Nouvelle VIII
Le comte d’Angers, faussement accusé, s’enfuit en exil et laisse ses deux enfants en Angleterre. Revenu incognito, il les trouve en bonne situation, va comme palefrenier à l’armée du roi de France, et reconnu innocent, est rétabli dans son premier état.

« L’empire romain étant passé des Français aux Allemands, une grandissime inimitié naquit entre les deux nations, et par suite une guerre acerbe et continuelle, à l’occasion de laquelle, tant pour la défense de son pays que pour l’offense reçue, le roi de France et l’un de ses fils, avec toutes les forces de leur royaume, et suivis d’autant de parents et d’amis qu’ils purent en rassembler, levèrent une très grande armée pour marcher contre les ennemis. Avant de partir, afin de ne point laisser leur royaume sans gouvernement, et comme ils tenaient le comte Gaultier d’Angers pour un gentilhomme sage et pour leur fidèle et dévoué serviteur, et qu’il leur paraissait, bien qu’ils le sussent très versé en l’art de la guerre, plus apte aux choses délicates qu’aux fatigues ils lui laissèrent en leur lieu et place tout le gouvernement du royaume de France, avec le titre de vicaire général ; puis ils se mirent en route. Gaultier se mit donc avec soin et grand ordre à l’office qui lui était confié, conférant toujours sur toutes choses avec la reine et la belle-fille de celle-ci ; et bien que ces dernières eussent été laissées sous sa juridiction, néanmoins, il les honorait comme ses Dames et comme ses supérieures« Ledit Gaultier, âgé d’environ quarante ans, était très beau de corps et aussi plaisant de manières qu’aucun autre gentilhomme. Il était en outre le plus charmant et le plus distingué chevalier qu’on connût à cette époque, et un de ceux qui prenaient le plus de soin de sa personne. Or, il advint que le roi de France et son fils étant à la guerre dont j’ai déjà parlé et la dame de Gaultier étant morte lui laissant un fils et une fille tout enfants, comme il fréquentait la cour des dames susdites et parlait souvent avec elles des besoins du royaume, la dame du fils du roi jeta les yeux sur lui, et voyant avec une grandissime affection sa personne et ses belles manières, s’enflamma vivement pour lui d’un amour secret. Se sentant jeune et fraîche, et le voyant, lui, sans femme, elle pensa qu’elle pourrait facilement satisfaire son désir ; et, songeant que la honte seule pourrait l’en empêcher, elle résolut de chasser cette honte et de lui manifester son amour. Un jour donc qu’elle était seule et que le moment lui parut propice, elle l’envoya chercher comme si elle avait à lui parler d’autres choses. Le comte dont la pensée était très loin de celle de la dame, vint à elle, sans aucun retard, et, selon son désir, s’assit sur un siège à côté d’elle dans une chambre où ils étaient seuls. Déjà le comte lui avait deux fois demandé le motif pour lequel elle l’avait fait venir, et elle se taisait, lorsqu’enfin poussée par l’amour, devenue toute rouge de honte, quasi pleurant et toute tremblante, elle se mit à parler ainsi avec des paroles brisées…

BOCCACE
Le Décaméron
1350-1354
Traduction par Francisque Reynard
G. Charpentier et Cie, Éditeurs, 1884 (pp. 58-148).

********

Primo piano
Premier étage
Sala 20 – Salle 20
Sala di Psiche
Salle de Psyché

 Amore e Psiche
Amour et Psyché
l’intervento di Giove
L’intervention de Jupiter

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (4)

ÉROS

« D’un dieu plus fort que moi, c’est l’inflexible arrêt,
Ne gâtons pas du moins notre bonheur secret ;
Meure sous les baisers ta folle inquiétude !
A ton front délicat ma lèvre est-elle rude ?
Comprends-tu plus d’amour dans la voix d’un époux,
Plus de jeunesse ardente et des baisers plus doux ?
Reste ainsi ! Quand tes yeux auraient vu mon visage,
Mon cœur ne pourrait pas te donner davantage. »

PSYCHÉ
« Lorsqu’en serrant ta main, j’entends ta voix de près,
Que je sens de ton cœur les battements secrets,
Mon âme oublie encore, ivre de ton empire,
Cette ardeur de te voir, puisqu’elle te respire.
Mais quand seule je marche à travers la clarté
Qui sur le moindre oiseau verse tant de beauté ;
Quand je rêve à ces nuits, à nos baisers de flamme,
Sans avoir une image à parer dans mon âme ;
Lorsque je vois la terre et le ciel radieux :
Alors tout désir cède au désir de mes yeux. »

Victor de Laprade
PSYCHE
Livre Premier
Alphonse Lemerre, éditeur
Œuvres poétiques de Victor de Laprade, pp. 7-34

*****

 

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX – La Vénus Borghèse – La Venere Vincitrice – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA –
罗马(四)—博吉斯画廊和几个教堂
Venus Venitrix Antonio Canova
拿破伦妹妹的雕像
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

——-

Flag_of_Lazio


LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

Antonio CANOVA
1757-1822

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (15)

VENUS VENITRIX
LA VENUS BORGHESE
La Venere Vincitrice
拿破伦妹妹的雕像

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (1)

Paolina Borghese Bonaparte
rappresenta come Venere Vincitrice

Pauline Bonaparte Borghèse
Représentée comme Vénus Venitrix

Sœur de Napoléon Bonaparte
1780-1825



François-Joseph Kinson Pauline_Bonaparte Pauline Bonaparte, principessa Borghese, duchessa di Guastalla
peinture de 1808 de François-Joseph Kinson

Marbre
Marmo Statuario
1805-1808

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (4)

LA RENCONTRE DE CANOVA AVEC BONAPARTE

« Antonio Canova était âgé de quarante ans, et commençait déjà à régner sans rival dans l’art italien de son temps lorsque, le 6 août 1797, il entra pour la première fois en rapports avec le futur empereur. Il était né dans un village des environs de Venise, d’une humble famille de paysans ; et sa rapide fortune avait eu comme point de départ un Lion de Saint Marc qu’il avait sculpté dans une motte de beurre, pour décorer la table d’un dîner dans la villa d’un sénateur vénitien, — début auquel l’on serait tenté d’attribuer une portée presque symbolique si l’on ne se rappelait qu’à la mollesse, vraiment un peu « beurrée, » d’un trop grand nombre des gracieuses productions du sculpteur, s’est plus d’une fois substituée, dans son art, la simple et virile beauté de figures du genre du Napoléon milanais ou des admirables lions couchés du monument funéraire du pape Clément XIII…
Mais cinq années devaient se passer encore avant que Canova fût admis à connaître personnellement son glorieux admirateur. Celui-ci, du reste, à la date de cette première lettre, n’avait guère eu l’occasion d’apprécier par soi-même les « grands talens » d’un artiste dont la renommée seule était parvenue jusqu’à lui ; et ce n’est sans doute que durant l’été de 1802 que l’œuvre du sculpteur s’est vraiment révélée à lui, sous les espèces de ces deux groupes de Psyché et l’Amour qui, aujourd’hui encore, représentent pour nous au Louvre l’art du maître vénitien, — aussi fidèlement admirés des visiteurs du dimanche qu’ils sont désormais dédaignés du public, plus « raffiné, » des jours de semaine. Les deux groupes, en effet, avaient été rapportés de Rome par le général Murat, qui les avait somptueusement installés dans sa maison de Villiers ; et à peine Napoléon les eut-il aperçus, qu’aussitôt le désir lui vint de s’attacher, en qualité de « sculpteur ordinaire, » l’auteur de compositions où il croyait retrouver la plus pure fleur du génie antique. Au début de septembre 1802, Canova apprit de l’ambassadeur français à Rome, François Cacault, que le Premier Consul voulait bien l’appeler à Paris, afin d’y exécuter à la fois son buste et sa statue. Le pauvre Canova eut beau, à l’extrême étonnement du diplomate, essayer par tous les moyens de se dérober à cet honneur imprévu, qu’il considérait comme incompatible avec ses sentimens de patriote vénitien : force lui fut d’obéir à la volonté formelle de son maître, le pape Pie VII, et d’accepter enfin une tâche qui devait, d’ailleurs ; lui être payée avec une libéralité toute princière, 120 000 francs et le remboursement de tous les frais du voyage. »
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères

A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (6)

« Si la princesse Pauline Borghèse a posé sans voile devant Canova pour la Vénus Victrix, placée aujourd’hui à la villa Borghèse, pourquoi Diane de Poitiers n’aurait-elle pas posé aussi librement devant Jean Goujon ? Quant à la fidélité de l’imitation, je ne suis pas disposé à l’accepter. »

Peintres et sculpteurs modernes de la France – Jean Goujon
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 7 – 1850

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (7)

« Le rais incandescent traversa le centre impressionné du verre par l’ouverture qui lui faisait face, ressortit, coloré, par l’autre jour qu’entourait le cône évasé d’un projectif, ― et, dans un vaste cadre, sur une toile de soie blanche, tendue sur la muraille, apparut alors, en grandeur naturelle, la lumineuse et transparente image d’une jeune femme, ― statue charnelle de la Venus Victrix, en effet, s’il en palpita jamais une sur cette terre d’illusions. »
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
L’Eve future – III – Apparition
Bibliothèque-Charpentier
Eugène Fasquelle éditeur, 1909 (nouv. éd.) (pp. 89-93).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (8)

« George, qui tout un soir a soudain rajeuni
Un parterre de rois qu’on vit tressaillir d’aise ;
La reine Caroline et Pauline Borghèse,
Ces déesses qu’aimaient dans un siècle fini
Les héros disparus, et la Celiani
Que Prudhon fait sourire au soleil qui la baise. »

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890
(Le Sang de la coupe. Trente-six Ballades joyeuses.
Le Baiser, pp. 3-165).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (9) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (11) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (12) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (13)

Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie
Bouillet Chassang
1878
Lettre C
Pages 309 à 488
CANOVA (Antoine), sculpteur italien,ne en 1757 à Possagno, dans l’Etat vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ou-vragesquilemirent bientôt au premier ranç des scui-teurs modernes, et dans lesquels il sut allier limitation de la nature avec les beautés idéales de 1 antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément III, dans la basilique de Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans l’église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion , Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (ÉUsa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l’Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut. Son OEuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Dela-touche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cico-gnara sa Biographie, Venise, 1825.  Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (16) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (18) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (19)

LES RELATIONS ENTRE CANOVA ET L’EMPEREUR

La vérité est que ces « dispositions » du tout-puissant Empereur eurent pour effet d’épouvanter le pauvre Canova. ainsi que nous le prouve assez clairement sa réponse affolée à la lettre de Daru. « Sa Majesté, y écrivait-il, peut me commander de consacrer à son service exclusif tout le reste de mes jours : j’obéirai, car ma vie lui appartient. Mais Elle ne saurait, sans contredire son cœur magnanime et sans violer la splendeur de son nom, Elle ne saurait, dis-je, vouloir vraiment que je renonce à moi-même, à mon art, à ma gloire. Si seulement mes travaux ont mérité d’obtenir d’Elle un gracieux égard, Elle daignera consentir à me laisser dans ma pacifique retraite, en songeant que cette retraite m’est indispensable pour me rendre moins indigne de sa protection. » Et peut-être cet homme d’un cœur doux et timide aurait-il trouvé le courage de résister jusqu’au bout à la volonté du vainqueur de l’Europe, sans l’énergique-pression exercée sur lui par tous ses confrères de Rome et de Florence, désireux d’exploiter à leur propre profit l’influence de leur glorieux ami auprès de l’Empereur.
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères
A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)