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THOMAS MOORE A Canadian Boat Song 1805 Chanson du Voyageur Canadien

*THOMAS MOORE




Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle








Thomas Moore
1779-1852

 

 





Poem by Thomas Moore


Poème de Thomas Moore

Chanson du voyageur canadien

1805

A Canadian Boat Song

 

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Faintly as tolls the evening chime,
Solennellement le carillon en éclairant le soir,
Our voices keep tune, and our oars keep time;
Harmonise nos voix dans le cadencement de nos rames ;
Soon as the woods on shore look dim,
Dès que le sombre recouvre le bois,
We’ll sing at St. Ann’s our parting hymn.
À Sainte-Anne s’entonne l’hymne du départ.
Row, brother, row, the stream runs fast,
Ramons, mes frères, ramons, le courant court si vite,
The rapids are near, and the daylight’s past.
Les rapides se rapprochent et la lumière s’éloigne.

*








*

Why should we yet our sails unfurl?
Pourquoi déployer nos voiles ?
There’s not a breath the blue wave to curl;
Aucun souffle ne frôle l’onde bleue ;
But when the wind blows off the shore,
Mais quand le vent sur la rive s’abattra,
Oh, sweetly we’ll rest our weary oar.
Oh, doucement, nous dormirons épuisés sur notre aviron.
Row, brother, row, the stream runs fast,
 Ramons, mes frères, ramons, le courant court si vite,
The rapids are near, and the daylight’s past.
Les rapides se rapprochent et la lumière s’éloigne.

*








*

Untawa’s tide, this trembling moon,
Fier Ottawa, grâce à cette pâle lueur tremblante
Shall see us flow o’er thy surges soon;
Nous glisserons plus vite ;
Saint of this green isle! hear our prayers,
Patronne de cette île verte ! Entends nos prières,
Grant us cool heavens And fav’ring airs.
Accorde-nous le ciel frais et des vents favorables.
Row, brother, row, the stream runs fast,
 Ramons, mes frères, ramons, le courant court si vite,
The rapids are near, and the daylight’s past.
Les rapides se rapprochent et la lumière s’éloigne.

 

*

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Thomas Moore

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Thomas Moore
La Revue des Deux Mondes
1843

Si la force ou la grâce prédomine chez Moore, c’est là une question que l’on n’a guère pris la peine d’examiner, ébloui qu’on était par l’éclat d’un autre génie dont l’énergie formait le caractère distinctif. Byron a exercé une action sociale trop vaste et trop féconde pour que de son temps on ait pu le juger sainement comme artiste ou comme penseur ; maintenant que cette première effervescence s’est calmée, il serait peut-être possible de démontrer que d’autres poètes, ses contemporains, privés d’une popularité aussi exagérée par le but moins sympathique aux passions humaines qu’ils avaient poursuivi savaient déployer, pour atteindre à ce but, des moyens aussi vrais et aussi grands que le poète qui dans sa gloire a pu se croire sans rival.

On découvre chez Moore deux individus, deux talents différents, d’où naissent deux réputations également distinctes, et dont l’une absorbe l’autre. Il est arrivé à Moore ce qui arrive à bon nombre des écrivains qui obtiennent un grand succès de vogue ; il est devenu principalement célèbre par ses qualités secondaires. Né à Dublin, en 1780, il fit paraître sa traduction d’Anacréon en 1800, avant d’avoir atteint l’âge de vingt ans, et publia l’année suivante les Poèmes de Little. Dès ce moment, le siècle assigna une place définitive au poète ; il devint tout de suite le lion à la mode ; on chanta ses chansons et on les lui fit chanter ; on le fêta, on le choya, on le combla d’attentions, mais le comprit-on bien ? Tout en appréciant ce que renfermait de charmant, de gracieux, de raffiné, ce remarquable talent, on ne reconnut pas assez ce qu’il contenait de fort et de viril ; dans ses productions, qui se distinguent avant tout par leur énergie, on se plaisait à admirer le sujet, le story, comme disent les Anglais, les brillantes images, la perfection du vers, et Anacréon Moore fut le nom dont ses contemporains persistèrent à décorer l’auteur de Lalla Rookh.

Pour bien apprécier le talent de Moore, il est nécessaire de diviser ses ouvrages en deux classes, de placer d’un côté les œuvres sérieuses, les chants inspirés qui lui assurent une célébrité durable, de l’autre les mille petites créations élégantes et spirituelles qui lui valurent les applaudissements et les caresses de son temps Parmi les premières, il faut nommer Lalla Rookh, les Mélodies irlandaises, certaines odes et épîtres, et les Rimes sur la route. Aux secondes appartiennent les Poèmes de Little, les innombrables épigrammes et ballades, les chansons érotiques, les chansons de table, les Fables de la Sainte-Alliance, et les autres satires, tableaux parfaits de mœurs contemporaines. Comme les odes d’Anacréon, à titre de traductions, n’entrent point dans les inspirations originales de Moore, elles ne doivent être considérées que du point de vue de l’exécution pure, et, quant au poème célèbre des Amours des Anges, on éprouve un très grand embarras à lui trouver une place. Trop frivole pour être classé parmi les œuvres sérieuses, et trop sérieux pour se ranger parmi les poésies légères, ce poème est d’une nature aussi intermédiaire que son sujet, et, comme les anges, semble destiné flotter incessamment entre les deux sphères.




Le patriotisme de Moore est un fait individuel, isolé ; loin de se présenter comme la conséquence nécessaire de ses idées philosophiques ou politiques, il s’en écarte et ressemble bien plutôt l’amour que ressentent certains hommes pour une seule femme, tandis que le sexe en général ne leur inspire que de l’aversion. Moore aime l’Irlande comme une maîtresse ; tout ce qu’elle demande et tout ce qu’elle veut, il le veut et le demande. Il ne voit qu’elle au monde, et ce n’est pas lui qu’on accuserait jamais de sacrifier au sentiment cosmopolite, ou de perdre un seul instant de vue les intérêts de son propre pays, pour se plonger dans des rêveries plus ou moins stériles sur les besoins et les destinées de l’humanité. Lui-même l’a dit, le seul reproche que pourront lui adresser les ennemis de l’Irlande sera d’avoir, comme Othello, — « aimé non point sagement, mais trop bien. On se persuade trop facilement, en lisant certaines poésies de Moore, que l’homme qui les a écrites appartient au parti ultra-radical, erreur qui a causé plus d’un mécompte parmi certains esprits exaltés. Il y a chez le barde d’Erin une élégance innée, a native elegance, comme disent nos voisins d’outre-Manche, qui s’oppose instinctivement aux mœurs républicaines, et c’est encore un trait distinctif du caractère irlandais, qui, au milieu des complots, des émeutes et de tous les plus funestes excès d’une guerre civile continuelle, trouve moyen de conserver toujours ses allures chevaleresques, cette insouciance de grand seigneur qui ont fait si souvent comparer l’Irlande et la France. Tant et si bien existent chez Moore ces goûts aristocratiques, cet éloignement pour les aspérités et les incorrections si je puis employer le mot, d’une société primitive, que lorsqu’en 1803 les whigs lui donnèrent la place de régistrateur de l’amirauté aux Bermudes, le séjour qu’il fit aux États-Unis, avant de se rendre à son poste, ne lui laissa que des souvenirs pleins d’amertume et de dégoût. L’aspect de ce peuple enfant, de cette nationalité ébauchée, ne le frappa par aucun de ses côtés vraiment grands ; il en saisit toutes les imperfections et les vices, comme plus tard mistriss Trollope en a saisi les incohérences et les ridicules : « J’allai en Amérique, dit Moore dans la préface des Odes et Epîtres, publiées en 1806, sans aucune prévention défavorable ; au contraire, je me livrais à certaines illusions touchant la pureté du gouvernement et le bonheur primitif du peuple… Mon attente fut entièrement trompée, et j’avais envie de dire à l’Amérique comme Horace à sa maîtresse : Intentata nites. » On devine à ce début le ton que prendra Moore plus tard vis-à-vis de cette race factieuse, pauvre d’esprit et prodigue de paroles, née pour être esclave et ambitieuse du pouvoir. » Oubliant sans doute que l’Amérique était la sœur légitime de l’Irlande, qu’elle s’était courbée sous le même joug et qu’elle l’avait secoué, qu’elle avait souffert les mêmes injustices et qu’elle venait de les venger ; oubliant enfin que, si le peuple irlandais avait su en profiter, la capitulation de York-Town ouvrait à la malheureuse Erin le chemin de la liberté, Moore, dans la VIIIe épître adressée à M. Spencer, s’exprime de la manière suivante sur la patrie de Washington : « Tout ce que la création éternellement variée contient de grand ou d’aimable fleurit et se développe ici ; les montagnes s’élèvent avec fierté, les jardins s’épanouissent dans leur éclatante richesse ; de beaux lacs s’étendent, de grands fleuves roulent leurs ondes victorieuses. L’âme (the mind), l’âme seule, sans laquelle le monde n’est qu’un désert, l’homme que de la boue ; l’âme, l’âme seule, enfouie dans un repos stérile, ne fleurit ni ne s’élève, ne s’épand ni ne brille ! Prenez-les tous, chrétiens, mohawks et démocrates, depuis le wigwam jusqu’à la chambre du congrès, depuis l’homme sauvage (esclave ou libre) jusqu’à l’homme civilisé, moins apprivoisé que lui, ce n’est partout que même chaos ténébreux, que même lutte inféconde entre la vie à moitié civilisée et moitié barbare, où tous les maux de l’ancien monde se mêlent à toutes les grossièretés du monde nouveau, tout pervertit, bien que peu de choses séduisent, et où du luxe rien n’est connu que le vice. »

POETES ET ROMANCIERS MODERNES
DE LA GRANDE-BRETAGNE
Signé R. S.
Revue des Deux Mondes
Tome 2
1843

les plafonds de la Galerie Borghèse – I soffitti della Galleria Borghese – 贝佳斯画廊的天花板

ROME – ROMA – 罗马
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio


GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

les plafonds de la Galerie Borghèse
贝佳斯画廊的天花板
i soffitti della Galleria Borghese

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (4)

 

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Pianoterra
Rez-de-chaussée
Salone d’ingresso
Hall d’entrée
volta di Mariano Rossi

realizzata dal Mariano Rossi
Réalisé par Mariano Rossi
(1731-1807)
Entre 1775 et 1779
tra il 1775 e il 1779

La fresque célèbre la civilisation romaine et les vertus héroïques
L’affresco celebra la civiltà romana e l’eroica virtù dell’onore

Au centre, Jupiter accueille Romulus dans l’Olympe
Romolo accolto nell’Olimpo da Giove

Intorno al motivo principale figurano Giustizia, Fedeltà, Onore, che trionfano grazie all’azione del Tempo sui vizi (Calunnia, Inganno e Falsità), la Fama di Roma e le sue vittorie
Autour du motif principal, nous retrouvons la Justice, la Fidélité, l’Honneur qui triomphent grâce à l’action du Temps, sur la Calomnie, la Tromperie et le Mensonge, la Gloire de Rome et ses victoires

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (10)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (20)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (24)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (25)

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   Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 1 – Salle 1
Sala della Paolina
Salle Pauline

Vénus et Enée
Venere e Enea

Domenico de Angelis
(1735-1804)
1779

il Giudizio di Paride (Guerra di Troia)
le Jugement de Pâris (Guerre de Troie)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (13)

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Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 4

Sala degli Imperatori
La Salle des Empereurs
architetto – architecte Antonio Asprucci
1723-1808

scene legate a divinità marine
scène liée aux divinités de la mer

1778 et 1779

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (7)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (8)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (19)

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Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 6

Sala del Gladiatore
Salle du Gladiateur

Laurent Pécheux
(1729-1821)

Il Concilio degli dei
Le Conseil des dieux
(1777 -1783)
raffigurante Giove tra le divinità favorevoli e contrarie alla guerra di Troia
Jupiter entouré des divinités favorables et opposées à la guerre de Troie

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (28)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (9)

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Pianoterra
Rez-de-chaussée

Sala 7 – Salle 7
Sala Egizia
Salle Egyptienne

Al centro, il Fiume Nilo
Au centre, le fleuve Nil

Ci-dessous : Anubis à tête de chien
Sotto : Anubis con testa di cane

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (27)

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Primo piano
Premier étage
Sala 9 
Sala di Didone
La Salle de Didon

il Suicidio di Didone
le Suicide de Didon

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (5)

« Une des plus curieuses études qu’ait faites M. Saint-Marc Girardin, c’est l’histoire poétique du suicide. Le suicide ancien, c’est Oreste ; le suicide moderne, c’est Werther. Oreste, Ajax, Didon, se tuent dans un accès de désespoir ; c’est le dernier excès de la passion. Leur suicide est imprévu ; ils n’en ont pas formé dès longtemps l’idée ; ils ne se sont pas arrangés pour mourir ; ils quittent la vie au moment où les dieux leur ont fait tant de douleur, qu’ils n’ont plus de force pour la soutenir. »
Chronique de la quinzaine — 31 mai 1842
Victor de Mars
Revue des Deux Mondes
4ème série, tome 30, 1842

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Primo piano
Premier étage
Sala 10
Sala di Ercole
Salle d’Hercule
(Ex Salle du Repos – Stanza del Sonno)

Christoph Unterberger
(1732-1798)
l’Apoteosi di Ercole
L’Apothéose d’Hercule

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (6)

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Primo piano
Premier étage
Sala 14 – Salle 14
Loggia di Lanfranco

Il Concilio degli Dei
Le Conseil des Dieux

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (1)

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Primo piano
Premier étage
Sala 15 – Salle 15
Sala dell’Aurora
Salle de l’Aurore

La decorazione da Domenico Corvi
(1721-1803) nel 1782
Décoration 1782 par Domenico Corvi

Allegoria dell’Aurora
Allégorie de l’Aurore
Allegoria del Crepuscoli dell’Alba
Allégorie du Crépuscule de l’Aube
Allegoria del Vespro
Allégorie des Vêpres

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (2)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (16)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (14)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (15)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (18)

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Primo piano
Premier étage
Sala 17 – Salle 17
Sala del Conte di Angers
Salle du Comte d’Angers

Giuseppe Cades
(1750-1799)
1787
Il riconoscimento di Gualtiero conte di Angers
La reconnaissance de Gaultier, comte d’Angers
(seconda giornata del Decameron di Boccaccio-
seconde journée du Décaméron de Boccace)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (3)

 

Nouvelle VIII
Le comte d’Angers, faussement accusé, s’enfuit en exil et laisse ses deux enfants en Angleterre. Revenu incognito, il les trouve en bonne situation, va comme palefrenier à l’armée du roi de France, et reconnu innocent, est rétabli dans son premier état.

« L’empire romain étant passé des Français aux Allemands, une grandissime inimitié naquit entre les deux nations, et par suite une guerre acerbe et continuelle, à l’occasion de laquelle, tant pour la défense de son pays que pour l’offense reçue, le roi de France et l’un de ses fils, avec toutes les forces de leur royaume, et suivis d’autant de parents et d’amis qu’ils purent en rassembler, levèrent une très grande armée pour marcher contre les ennemis. Avant de partir, afin de ne point laisser leur royaume sans gouvernement, et comme ils tenaient le comte Gaultier d’Angers pour un gentilhomme sage et pour leur fidèle et dévoué serviteur, et qu’il leur paraissait, bien qu’ils le sussent très versé en l’art de la guerre, plus apte aux choses délicates qu’aux fatigues ils lui laissèrent en leur lieu et place tout le gouvernement du royaume de France, avec le titre de vicaire général ; puis ils se mirent en route. Gaultier se mit donc avec soin et grand ordre à l’office qui lui était confié, conférant toujours sur toutes choses avec la reine et la belle-fille de celle-ci ; et bien que ces dernières eussent été laissées sous sa juridiction, néanmoins, il les honorait comme ses Dames et comme ses supérieures« Ledit Gaultier, âgé d’environ quarante ans, était très beau de corps et aussi plaisant de manières qu’aucun autre gentilhomme. Il était en outre le plus charmant et le plus distingué chevalier qu’on connût à cette époque, et un de ceux qui prenaient le plus de soin de sa personne. Or, il advint que le roi de France et son fils étant à la guerre dont j’ai déjà parlé et la dame de Gaultier étant morte lui laissant un fils et une fille tout enfants, comme il fréquentait la cour des dames susdites et parlait souvent avec elles des besoins du royaume, la dame du fils du roi jeta les yeux sur lui, et voyant avec une grandissime affection sa personne et ses belles manières, s’enflamma vivement pour lui d’un amour secret. Se sentant jeune et fraîche, et le voyant, lui, sans femme, elle pensa qu’elle pourrait facilement satisfaire son désir ; et, songeant que la honte seule pourrait l’en empêcher, elle résolut de chasser cette honte et de lui manifester son amour. Un jour donc qu’elle était seule et que le moment lui parut propice, elle l’envoya chercher comme si elle avait à lui parler d’autres choses. Le comte dont la pensée était très loin de celle de la dame, vint à elle, sans aucun retard, et, selon son désir, s’assit sur un siège à côté d’elle dans une chambre où ils étaient seuls. Déjà le comte lui avait deux fois demandé le motif pour lequel elle l’avait fait venir, et elle se taisait, lorsqu’enfin poussée par l’amour, devenue toute rouge de honte, quasi pleurant et toute tremblante, elle se mit à parler ainsi avec des paroles brisées…

BOCCACE
Le Décaméron
1350-1354
Traduction par Francisque Reynard
G. Charpentier et Cie, Éditeurs, 1884 (pp. 58-148).

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Primo piano
Premier étage
Sala 20 – Salle 20
Sala di Psiche
Salle de Psyché

 Amore e Psiche
Amour et Psyché
l’intervento di Giove
L’intervention de Jupiter

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (4)

ÉROS

« D’un dieu plus fort que moi, c’est l’inflexible arrêt,
Ne gâtons pas du moins notre bonheur secret ;
Meure sous les baisers ta folle inquiétude !
A ton front délicat ma lèvre est-elle rude ?
Comprends-tu plus d’amour dans la voix d’un époux,
Plus de jeunesse ardente et des baisers plus doux ?
Reste ainsi ! Quand tes yeux auraient vu mon visage,
Mon cœur ne pourrait pas te donner davantage. »

PSYCHÉ
« Lorsqu’en serrant ta main, j’entends ta voix de près,
Que je sens de ton cœur les battements secrets,
Mon âme oublie encore, ivre de ton empire,
Cette ardeur de te voir, puisqu’elle te respire.
Mais quand seule je marche à travers la clarté
Qui sur le moindre oiseau verse tant de beauté ;
Quand je rêve à ces nuits, à nos baisers de flamme,
Sans avoir une image à parer dans mon âme ;
Lorsque je vois la terre et le ciel radieux :
Alors tout désir cède au désir de mes yeux. »

Victor de Laprade
PSYCHE
Livre Premier
Alphonse Lemerre, éditeur
Œuvres poétiques de Victor de Laprade, pp. 7-34

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LES PLACES DE ROME : PIAZZA DEL POPOLO – LI PIAZZE DI ROMA- 人民广场 (罗马)

   Piazza del Navone Artgitato 4    Les Places de Rome
le Piazze di Roma
ROME – ROMA
人民广场 (罗马)

Armoirie de Rome

 Photos Jacky Lavauzelle

Roma Rome Piazza del Popolo Ensemble artgitato

Piazza del Popolo Porta del Popolo Le Bernin artgitato

LA PORTA DEL POPOLO
Œuvre du Bernin (façade interne) –
Commande du Pape Alexandre VII
Elle fut réalisée pour la visite de Christine Reine de Suède en 1655

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Flag_of_Lazio

Le Piazze di Roma

Neptune entre deux Tritons Artgitato Piazza del Popolo Giovanni Ceccarini
PIAZZA DEL POPOLO
人民广场
La Place du Peuple ou Place du Peuplier (Populus)

« Il traversa ensuite les Apennins, toujours dans une excellente disposition d’esprit et quand, après six jours de voyage, il vit onduler au loin la célèbre coupole, une foule de sentiments l’assaillirent qu’il eût été bien impuissant à exprimer. Il contemplait avidement chaque colline, chaque pli de terrain. Enfin, après avoir franchi le Ponte Molle et les portes de la ville, la belle adorable qu’est la Piazza del Popolo lui ouvrit ses bras sous les regards du Monte Pincio, de ses terrasses, de ses escaliers, de ses statues, de ses promeneurs. Dieu, que son cœur battit fort ! Cependant le vetturino l’entraînait dans ce Corso où, jadis, il flânait avec son abbé, alors qu’innocent, ingénu, il savait pour tout potage que la langue latine est la mère de la langue italienne. »
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

Piazza del Navone Artgitato 2

Piazza del Navone Artgitato 3

EXECUTION SUR LA PIAZZA DEL POPOLO
Esecuzione sulla Piazza del Popolo

LA PLACE DU PEUPLE EST LA PLACE DES EXECUTIONS PUBLIQUES – La dernière est de 1826
人民广场是公开执行死刑的地方,最后一次是在1826年。

Mastro Titta – Mastro Titta, il boia di Roma

 Memorie di un carnefice scritte da lui stesso
MASTRO TITTA
Le Bourreau de Rome

Mémoires d’un Bourreau

Giovanni Battista Bugatti
detto Mastro Titta – dit Mastro Titta
(1779 – Roma 1869)
Bourreau officiel pour les États pontificaux de 1796 à 1865.
« Quando entrammo colla carretta, circondata dai birri e dai soldati, sulla piazza del Popolo, questa era gremita da migliaia e migliaia di persone, che si pigiavano come sardelle in un barile.

Lorsque nous sommes entrés avec la charrette, entourés par des policiers et des soldats, sur la Piazza del Popolo, nous avons été entourés par des milliers et des milliers de personnes qui se sont entassées comme des sardines dans un baril.
Tutte le finestre prospicenti sulla piazza, e delle vie adiacenti donde si poteva vedere la piazza, erano affollate.
Toutes les fenêtres donnant sur la place et les rues adjacentes à partir desquelles on voyait la place, étaient bondées.
Non un capitello, non un cornicione, non un cancello, non un albero, non una sporgenza che non fosse guarnita di gente.
Pas un chapiteau, pas une corniche, ni une porte, ni un arbre, ni une quelconque protubérance, rien qui ne fut garni par des gens.
Era una stupenda giornata primaverile;
Ce fut une belle journée de printemps;
il cielo azzurro irradiato di luce, il sole splendido, l’aere soavemente profumato dai giardini del Pincio e delle vicinanze.
le bleu du ciel irradiait par la lumière, le soleil, l’air doucement parfumé du Pincio et des jardins à proximité.
Pareva che la natura si fosse messa in festa, perché più solenne e memoranda riuscisse la tragedia legale.
Il semblait que la nature s’associait à la célébration, et plus solennelle apparaissait la tragédie juridique.
Ci volle del bello e del buono per attraversare la piazza e giungere ai piedi del palco, sul quale coll’aiuto dei miei secondi avevamo rizzate le forche ed apprestati i ceppi per lo squartamento.
Il a fallu de la ténacité pour traverser la place et atteindre le pied de la scène, sur laquelle, avec l’aide de mes seconds, se dressaient les fourches et les souches préparées pour l’écartèlement.
Tranne il capo, Vincenzo Bellini, s’erano tutti confessati e una dozzina di confortatori di vari colori circondavano i condannati, recitando preghiere e porgendo loro i crocifissi a baciare. »
Sauf le chef, Vincenzo Bellini, ils avaient tous avoué et une douzaine d’édredons de différentes couleurs entouraient les condamnés qui récitaient des prières et se mettaient à baiser le crucifix.

Capitolo trentottesimo –  Chapitre 38
Cinque impiccati e squartati in una mattina a piazza del Popolo
Pendaison et écartèlement de 5 condamnés sur la Place du Peuple

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Neptune entre deux Tritons Artgitato Piazza del Popolo Giovanni Ceccarini 3

 

« Rive gauche — À l’entrée de Rome, au nord, se trouve la place du Peuple, que décore un obélisque rapporté d’Heliopolis par Auguste et où s’élève l’église populaire de Rome, Sainte-Marie-du-Peuple (1009). À l’est, la belle promenade du Pincio. De la place du Peuple, partent les trois principales rues de Rome : à droite, la rue Ripetta, longeant le fleuve ; la rue Bobbuino, à gauche, qui se termine à la place d’Espagne, le centre du quartier des étrangers ; entre ces deux rues, le Corso, l’ancienne voie Flaminienne, la plus grande artère de Rome, bordée de beaux magasins. »
HONORE BEAUGRAND
Lettres de Voyages
Presse de la Patrie – 1889
Seizième lettreRome entre Tibre tevere et L'Aniene ou Teverone Piazza del Popolo Artgitato

« Comme plusieurs longues rues des villes italiennes, il tire ce nom [Via del Corso] des courses de chevaux qui terminent, à Rome, chaque journée du carnaval, et, en d’autres villes, d’autres solennités, comme la fête patronale ou l’inauguration d’une église. La rue s’étend de la place du Peuple en droite ligne jusqu’au palais de Venise ; elle a environ trois mille cinq cents pas de long, et elle est bordée de hauts édifices, la plupart magnifiques. Sa largeur n’est pas proportionnée à sa longueur et à la hauteur des maisons. Des trottoirs dallés, destinés aux piétons, enlèvent de part et d’autre six à huit pieds. Il ne reste presque partout dans le milieu que douze ou quatorze pas pour les voitures ; on voit que trois voitures au plus peuvent circuler dans cet espace les unes à côté des autres. L’obélisque de la place du Peuple est, dans le carnaval, la limite inférieure de cette rue, et le palais de Venise, la limite supérieure. »

GOETHE
VOYAGES EN SUISSE ET EN ITALIE
Second Voyage à Rome – 1862
Traduction Jacques Porchat
Librairie Hachette & Cie

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L’OBELISQUE EGYPTIEN AU CENTRE DE LA PLACE
L’OBELISQUE FLAMINIO
OBELISCO FLAMINIO
广场中心的埃及方尖碑

 

Piazza del Popolo Obelisco Flaminio Obélisque Flaminio

从人民广场到东面平西歐山丘的台阶
Vers le Pincio


Piazza del Navone Artgitato 2

« La porte del popolo, du peuple ou des peupliers, s’appelloit anciennement la porte Flaminienne, parce qu’elle étoit sur la voie Flaminienne. Les uns prétendent qu’on la doit nommer la porte des peupliers, à cause de la quantité d’arbres de cette espece qu’il y avoit dans cet endroit ; les autres tirent son nom d’une église de Notre-Dame, qui est à gauche en entrant dans la ville, & qui sut bâtie par le peuple romain, à la fin du onzieme siecle, dans l’endroit où étoit le tombeau de Néron, & qu’on appella à cause de cela Notre-Dame du peuple. La porte que l’on voit aujourd’hui a été bâtie sous le pontificat de Pie IV. par Vignole, sur les desseins de Michel-Ange Buonarota. Elle est de pierre travestine, ornée de quatre colonnes d’ordre dorique, dont les piédestaux sont d’une hauteur qu’on ne peut s’empêcher de critiquer, malgré le respect que l’on a pour ceux qui ont conduit l’ouvrage.
L’entrée de Rome par cet endroit, est la seule qui plaise à la vue ; on y trouve une place triangulaire, ouverte par trois rues, longues, droites, & larges ; celle du milieu est la rue du cours, il corso, ainsi nommée, parce qu’on s’y promene en carrosse pour prendre le frais, & qu’elle sert aux courses des chevaux, & aux divertissemens du carnaval ; une de ces rues passe par la place d’Espagne, qui est le lieu le plus fréquenté des étrangers qui viennent à Rome. »
JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition
Tome 14
1751

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Neptune entre deux Tritons Artgitato Piazza del Popolo Giovanni Ceccarini Neptune entre deux Tritons Artgitato Piazza del Popolo Giovanni Ceccarini 3 Neptune entre deux Tritons Artgitato Piazza del Popolo Giovanni Ceccarini 2 Piazza del popolo 8 Le Printemps par Filippo Gnaccarini


Luswergh,_Angelo_(1793-1858)_o_Giacomo_(1819-1891)_-_Roma_-_Il_Pincio_dal_Popolo

PIERRE MILLE
Un illuminé moderne – Lawrence Oliphant
REVUE DES DEUX MONDES
1893 – Tome 119

« On était en 1847, au moment où l’Italie cherchait à secouer la domination de l’Autriche, où le sentiment de l’unité nationale naissait de la haine qu’inspiraient l’étranger et les petits gouvernemens qui s’appuyaient sur lui. Lawrence vit quelque part le peuple soulevé dresser des échelles contre la maison de la légation autrichienne, abattre les armes impériales et les fouler aux pieds. Et lui, sans aucune passion politique, mais pour le plaisir de l’action, il se joignit à la foule, traîna avec dérision ces emblèmes détestés jusqu’à la Piazza del Popolo où un grand tribun qui s’appelait Ciceroacchio, — un beau nom, — et qui était aussi marchand de bois, fournit sur la réserve de ses chantiers, de quoi les brûler ; et le jeune Écossais applaudit quand il vit la princesse Pamphili Doria, qui passait en voiture, arrêtée par la foule, obligée de descendre et de mettre elle-même le feu au bûcher… »

Piazza del popolo 1 Obelisco Flaminio  Piazza del popolo 3 Piazza del popolo 4 Obelisco Flaminio Obélique Séthi Ier et Ramsès II Piazza del popolo 5 Piazza del popolo 6 Obelisco Flaminio Piazza del popolo 7 Piazza del popolo 8 Le Printemps par Filippo Gnaccarini

PIAZZA DEL POPOLO
Vue du FLAMINIO
Villa Borghèse

Piazza del Popolo Roma Rome Vue du Flaminio artgitato 2 Piazza del Popolo Roma Rome Vue du Flaminio artgitato

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Photos Jacky Lavauzelle
artgitato
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LES PLACES DE ROME

Josef Karel Burde : UN CARICATURISTE PRECURSEUR DE LA BANDE DESSINEE

Tchéquie – Česká republika
Prague – Praha
ART GRAPHIQUE DE BOHEME
Josef Karel BURDE
(1779–1848)
 Un Caricaturiste précurseur de la Bande Dessinée

Exposition au Palais Salm (Salmovský Palác)
Place de Hradčany
Du 7 avril 2015 au 5 juillet 2015 

En 1796, il fonda la Société des Amis patriotique des Arts
(Privat Gesellschaft patriotischer Kunst-Freunde)
V roce 1796 vznikla Společnost vlasteneckých přátel umění

Josef Karel Burde Dessin 1 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 1Josef Karel Burde Dessin 2 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricature 1Josef Karel Burde Dessin 3 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 2Josef Karel Burde Krajna s venkoskymi chalupani Paysage avec ferme 1835 Artgitato

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Boure na pabreziJosef Karel Burde Caricatures 3Josef Karel Burde Dessin 4 Artgitato D'après Raphael

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Vlasni Karikaturni podobizna

Josef Karel Burde Paysage CampagnardJosef Karel Burde Dessin 5 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Dessins Artgitato Les Jumeaux Dvojce muzu s pist'alkouJosef Karel Burde Johanna Heinricha RambergaJosef Karel Burde Dessins Artgitato Křiž v lavskýJosef Karel Burde Johanna Heinricha Ramberga Le contrat de mariageJosef Karel Burde Dessins ArtgitatoJosef Karel Burde Dessins Artgitato Portrais 1802Josef Karel Burde Karikatura muzes s copem Homme avec queue de cheval

Josef Karel Burde Krajina s povozem ArtgitatoJosef Karel Burde Personnages ArtgitatoJosef Karel Burde Portrait Artgitato