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POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES
POEMES SUR LES CHATS
POEMES SUR LES CHATS
& AUTRES TEXTES
Photos Jacky Lavauzelle
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TOUS LES PÉCHÉS DU MONDE
Le chat qui descend l’escalier
Vient de saloper les ombres de la lune…
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Version Portugaise
TODOS OS PECADOS DO MUNDO
O gato descendo as escadas
Este gato acaba de poluir as sombras da lua
Version Italienne
TUTTI I PECCATI DEL MONDO
Il gatto che scende le scale
Ha appena de sporcare le ombre della luna…
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UN INSTINCT PERSISTANT
IMPOSSIBLE A TUER
la volonté et la résolution arrêtée d’être libre
Tout animal est supérieur à l’homme par ce qu’il y a en lui de divin, c’est-à-dire par l’instinct. Or, de tous les animaux, le Chat est celui chez lequel l’instinct est le plus persistant, le plus impossible à tuer. Sauvage ou domestique, il reste lui-même, obstinément, avec une sérénité absolue, et aussi rien ne peut lui faire perdre sa beauté et sa grâce suprême. Il n’y a pas de condition si humble et si vile qui arrive à le dégrader, parce qu’il n’y consent pas, et qu’il garde toujours la seule liberté qui puisse être accordée aux créatures, c’est-à-dire la volonté et la résolution arrêtée d’être libre. Il l’est en effet, parce qu’il ne se donne que dans la mesure où il le veut, accordant ou refusant à son gré son affection et ses caresses, et c’est pourquoi il reste beau, c’est-à-dire semblable à son type éternel. Prenez deux Chats, l’un vivant dans quelque logis de grande dame ou de poète, sur les moelleux tapis, sur les divans de soie et les coussins armoriés, l’autre étendu sur le carreau rougi, dans un logis de vieille fille pauvre, ou pelotonné dans une loge de portière, eh bien ! tous deux auront au même degré la noblesse, le respect de soi-même, l’élégance à laquelle le Chat ne peut renoncer sans mourir.
Théodore de Banville
Le Chat
1882
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LES FLEURS DU MAL
LE CHAT
Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit ; son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Charles Baudelaire
SPLEEN ET IDÉAL
Les Fleurs du mal -1857
Poulet-Malassis et de Broise, 1857
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LE CHAT
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Guillaume Apollinaire
Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée
1911
Notes d’Apollinaire
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LE MAISTRE CHAT
ou
Le Chat botté
Un meusnier ne laissa pour tous biens, à trois enfans qu’il avoit, que son moulin, son asne et son chat. Les partages furent bien-tôt faits ; ny le notaire ny le procureur n’y furent point appellés. Ils auroient eu bien-tost mangé tout le pauvre patrimoine. L’aisné eut le moulin, le second eut l’asne, et le plus jeune n’eut que le chat.
Ce dernier ne pouvoit se consoler d’avoir un si pauvre lot :
…
« Ne vous affligés point, mon maistre ; vous n’avez qu’à me donner un sac et me faire faire une paire de bottes pour aller dans les broussailles, et vous verez que vous n’êtes pas si mal partagé que vous croyez. »
Quoique le maistre du Chat ne fist pas grand fond là-dessus, il lui avoit veu faire tant de tours de souplesse pour prendre des rats et des souris, comme quand il se pendoit par les pieds ou qu’il se cachoit dans la farine pour faire le mort, qu’il ne desespéra pas d’en estre secouru dans sa misere.
Lorsque le Chat eut ce qu’il avoit demandé, il se botta bravement, et, mettant son sac à son cou, il en prit les cordons avec ses deux pattes de devant, et s’en alla dans une garenne où il y avoit grand nombre de lapins. Il mit du son et des lasserons dans son sac, et, s’estendant comme s’il eut esté mort, il attendit que quelque jeune lapin, peu instruit encore des ruses de ce monde, vint se fourrer dans son sac pour manger ce qu’il y avoit mis.
…
Le marquis, faisant de grandes réverences, accepta l’honneur que luy faisoit le roy, et, dés le même jour, il épousa la princesse. Le Chat devint grand seigneur, et ne courut plus aprés les souris que pour se divertir.
Charles Perrault
Histoires ou Contes du temps passé
Édition de 1697
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LE CHAT
Le mien ne mange pas les souris, il n’aime pas ça. Il n’en attrape une que pour jouer avec.
Quand il a bien joué, il lui fait grâce de la vie, et il va rêver ailleurs, l’innocent, assis dans la boucle de sa queue.
Mais, à cause des griffes, la souris est morte.
Jules Renard
Le Vigneron dans sa vigne
Mercure de France, 1914
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LE CHAT DE NEPTUNE
Sans s’inquiéter davantage des oiseaux épars, avec leurs entrailles de coton pendantes sur le plancher du théâtre de ses ébats, monsieur Tom se glissa dans le couloir obscur qui mène du cabinet des officiers à la chambre du conseil de l’arrière….
Il allait à pas prudents, l’oreille au guet, tressaillant au moindre bruit et partagé entre deux désirs, le désir d’aller surveiller des souris lointaines, dont il entendait les dents fines ronger de vieux morceaux de biscuit de mer dans des entreponts ténébreux, et le désir d’aller voir un peu la cause d’un bruit singulier qui lui arrivait par la porte ouverte de la chambre du conseil et l’intriguait fort…
Ernest d’Hervilly
Le Chat du Neptune
CHAPITRE IV
Voyage de découvertes
1886
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LE CHAT
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.
…
Maurice Rollinat
LES LUXURES
Les Névroses
Fasquelle, 1917
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LES CHATS
Aiment le chat câlin, pudibond et méchant
Qui vers le pot au lait, tout en se pourléchant,
Descend à pas comptés le long de sa gouttière.
Les plus doux oreillers lui servent de litière,
Fourré, poltron, gourmand grassouillet, pleurnichant,
L’animal paresseux fait gros dos en marchant
Et patte de velours pendant sa vie entière.
La robuste fermière et le rude fermier
Aiment aussi leurs chats, troupeau maigre et farouche
Qui court le long des murs, des souris dans la bouche,
Ils aiment leur matou qui descend du grenier
Pour étrangler les rats qui grouillent dans la grange
Et qui, si ses petits sont trop nombreux, les mange.
Gustave Le Vavasseur
Études d’après nature
CARACTÈRES ET PORTRAITS RUSTIQUES
LES ANIMAUX
Les Chats
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LES SOUVENIRS
Il siège au coin du feu, les paupières mi-closes,
Aspirant la chaleur du brasier qui s’éteint ;
La bouilloire bouillonne avec des bruits d’étain ;
Le bois flambe, noircit, s’effile en charbons roses.
Le royal exilé prend de sublimes poses ;
Il allonge son nez sur ses pieds de satin ;
Il s’endort, il échappe au stupide destin,
A l’irrémédiable écroulement des choses.
Les siècles en son cœur ont épaissi leur nuit,
Mais au fond de son cœur, inextinguible, luit
Comme un flambeau sacré, son rêve héréditaire.
Un soir d’or, le déclin empourpré du soleil,
Des fûts noirs de palmiers sur l’horizon vermeil,
Un grand fleuve qui roule entre deux murs de terre.
Hippolyte Taine
A une chatte
Chatte blanche, chatte sans tache,
Je te demande, dans ses vers,
Quel secret dort dans tes yeux verts,
Quel sarcasme sous ta moustache.
Tu nous lorgnes, pensant tout bas
Que nos fronts pâles, que nos lèvres,
Déteintes en de folles fièvres,
Que nos yeux creux ne valent pas.
Ton museau que ton nez termine,
Rose comme un bouton de sein,
Tes oreilles dont le dessin
Couronne fièrement ta mine.
Pourquoi cette sérénité ?
Aurais-tu la clé des problèmes
Qui nous font, frissonnants et blêmes,
Passer le printemps et l’été ?
Devant la mort qui nous menace,
Chats et gens, ton flair, plus subtil
Que notre savoir, te dit-il
Où va la beauté qui s’efface.
Où va la pensée, où s’en vont
Les défuntes splendeurs charnelles ?
Chatte, détourne tes prunelles ;
J’y trouve trop de noir au fond.
Charles Cros
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LA CHASSE DU CHAT
La feuille se cabre et trésaille
Dans un silence de grâce
Les courbes se tendent
La courbure de la voûte s’affaisse
Une flèche, une pyramide
Les nervures des voûtes égyptiennes se diffusent
Deux cercles ravageurs
Dans la nuit
Deux phares hypnotiques
Sur ses robustes piliers
les grandes arcades s’ouvrent
Se déplient et se déploient
Dans un serpentin infini
La feuille d’eau
Lâche son ultime goutte
Sans toucher
Jamais
Le félin
Qui dans le vent s’est perdu.
Jacky Lavauzelle
Os Gatos e os Cães
Les Chats et les Chiens
Entretanto, o gato, o bravo vigilante das horas mortas, sentinela perdida da meia-noite, passeando à luz misteriosa do luar com os olhos faiscantes como baionetas, para tranqüilidade dos armários e para desgraça dos roedores caseiros; entretanto, o digno gato, o honrado gato, deixam-no de lado, no esquecimento silencioso das suas passeatas noturnas; caluniam-no, excomungam-no e o desamparam, quando muito, aos esqueléticos carinhos de alguma velha bruxa semifantástica, amiga dos morcegos, dos mochos e das caveiras de burro fatídicas.
Cependant, le chat, le gardien courageux des heures mortes, la sentinelle perdue de minuit, se promène au clair de lune mystérieux avec ses yeux pétillants comme des baïonnettes pour la tranquillité de nos armoires et pour l’enfer des rongeurs de la maison ; cependant, le digne chat, le chat honoré, les laisse de côté, dans l’oubli silencieux de ses déambulations nocturnes …
Pobre gato!
Pauvre chat !
Os Gatos e os Cães
Raul Pompeia
(1863-1895)
Arreda que lá vai um vate!
Os gatos mostrarei fugindo aos ratos,
Vistosos fructos em arbusto pêco;
Jumentos a voar, touros cantando,
E grandes tubarões nadando em secco!
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LE CHAT DE MISERE
L’autre jour, dans un salon qui ouvre de plein pied sur un jardin, on trouva, roulé en boule, un chat, mais quel chat ! Un être efflanqué, galeux, si las de la vie qu’il semblait indifférent à tout, sauf à sa sensation du moment, qui était, fait inespéré, d’avoir réussi à avoir chaud par un jour de pluie. Il avait faim aussi, mais n’étant pas de ces chats qui n’ont qu’à se frotter à leur maîtresse pour obtenir des choses qui se lapent ou des choses qui se mangent, il n’y songeait pas. Son étonnement fut visiblement très grand quand il se vit entouré d’un groupe d’humains qui lui offraient du lait et des gâteaux. Il n’avait pas peur, il était surpris comme nous le serions sur une route déserte, si, ayant soif et faim, une table servie surgissait à nos pieds. Les gens ne l’effrayaient pas parce qu’il n’en avait sans doute encore reçu aucun mal, mais ne l’attiraient pas, parce qu’il n’en avait reçu aucun bien. Les bêtes m’inspirent presque plus de pitié que les hommes, parce qu’elles sont encore plus effarées devant le malheur. Elles n’ont pas la ressource de maudire leurs frères et la société, ce qui est tout de même une distraction. Quelles réflexions un homme n’aurait-il pas faites, réduit à la condition errante et affamée de ce chat de misère ! Je vois cependant un point où la condition du chat était meilleure. Si cela avait été un humain qui se fût glissé dans le salon et se fût affalé sur un fauteuil, il est probable qu’on ne lui eût offert ni lait ni gâteaux et qu’on ne se fût pas penché sur lui pour admirer l’éclat de ses yeux
Remy de Gourmont
Le Chat de misère
1912
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POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES
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