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POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES

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POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES

POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES Photo Jacky Lavauzelle

POEMES SUR LES CHATS

Textes sur les chats Photo Jacky Lavauzelle









            




POEMES SUR LES CHATS
& AUTRES TEXTES

 

Photos Jacky Lavauzelle

 

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TOUS LES PÉCHÉS DU MONDE

Le chat qui descend l’escalier
Vient de saloper les ombres de la lune…

Tous les péchés du monde - Poème Jacky Lavauzelle

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Version Portugaise

TODOS OS PECADOS DO MUNDO

O gato descendo as escadas
Este gato acaba de poluir as sombras da lua

TODOS OS PECADOS DO MUNDO - Poema Jacky Lavauzelle

Version Italienne

TUTTI I PECCATI DEL MONDO

Il gatto che scende le scale
Ha appena de sporcare le ombre della luna

TUTTI I PECCATI DEL MONDO Poesia di Jacky Lavauzelle
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UN INSTINCT PERSISTANT
IMPOSSIBLE A TUER

la volonté et la résolution arrêtée d’être libre

Tout animal est supérieur à l’homme par ce qu’il y a en lui de divin, c’est-à-dire par l’instinct. Or, de tous les animaux, le Chat est celui chez lequel l’instinct est le plus persistant, le plus impossible à tuer. Sauvage ou domestique, il reste lui-même, obstinément, avec une sérénité absolue, et aussi rien ne peut lui faire perdre sa beauté et sa grâce suprême. Il n’y a pas de condition si humble et si vile qui arrive à le dégrader, parce qu’il n’y consent pas, et qu’il garde toujours la seule liberté qui puisse être accordée aux créatures, c’est-à-dire la volonté et la résolution arrêtée d’être libre. Il l’est en effet, parce qu’il ne se donne que dans la mesure où il le veut, accordant ou refusant à son gré son affection et ses caresses, et c’est pourquoi il reste beau, c’est-à-dire semblable à son type éternel. Prenez deux Chats, l’un vivant dans quelque logis de grande dame ou de poète, sur les moelleux tapis, sur les divans de soie et les coussins armoriés, l’autre étendu sur le carreau rougi, dans un logis de vieille fille pauvre, ou pelotonné dans une loge de portière, eh bien ! tous deux auront au même degré la noblesse, le respect de soi-même, l’élégance à laquelle le Chat ne peut renoncer sans mourir.

Théodore de Banville
Le Chat
1882

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Photo Jacky Lavauzelle

LES FLEURS DU MAL
LE CHAT

Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit ; son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.

Charles Baudelaire
SPLEEN ET IDÉAL
Les Fleurs du mal -1857
Poulet-Malassis et de Broise, 1857

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LE CHAT

Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.

Guillaume Apollinaire
Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée
1911
Notes d’Apollinaire

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LE MAISTRE CHAT
ou
Le Chat botté

Un meusnier ne laissa pour tous biens, à trois enfans qu’il avoit, que son moulin, son asne et son chat. Les partages furent bien-tôt faits ; ny le notaire ny le procureur n’y furent point appellés. Ils auroient eu bien-tost mangé tout le pauvre patrimoine. L’aisné eut le moulin, le second eut l’asne, et le plus jeune n’eut que le chat.
Ce dernier ne pouvoit se consoler d’avoir un si pauvre lot :

« Ne vous affligés point, mon maistre ; vous n’avez qu’à me donner un sac et me faire faire une paire de bottes pour aller dans les broussailles, et vous verez que vous n’êtes pas si mal partagé que vous croyez. »
Quoique le maistre du Chat ne fist pas grand fond là-dessus, il lui avoit veu faire tant de tours de souplesse pour prendre des rats et des souris, comme quand il se pendoit par les pieds ou qu’il se cachoit dans la farine pour faire le mort, qu’il ne desespéra pas d’en estre secouru dans sa misere.
Lorsque le Chat eut ce qu’il avoit demandé, il se botta bravement, et, mettant son sac à son cou, il en prit les cordons avec ses deux pattes de devant, et s’en alla dans une garenne où il y avoit grand nombre de lapins. Il mit du son et des lasserons dans son sac, et, s’estendant comme s’il eut esté mort, il attendit que quelque jeune lapin, peu instruit encore des ruses de ce monde, vint se fourrer dans son sac pour manger ce qu’il y avoit mis.

Le marquis, faisant de grandes réverences, accepta l’honneur que luy faisoit le roy, et, dés le même jour, il épousa la princesse. Le Chat devint grand seigneur, et ne courut plus aprés les souris que pour se divertir.
Charles Perrault
Histoires ou Contes du temps passé
Édition de 1697

« Au secours, au secours, voilà Monsieur le marquis de Carabas qui se noie. » Illustration de Gustave Doré – 1867

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LE CHAT

Le mien ne mange pas les souris, il n’aime pas ça. Il n’en attrape une que pour jouer avec.
Quand il a bien joué, il lui fait grâce de la vie, et il va rêver ailleurs, l’innocent, assis dans la boucle de sa queue.
Mais, à cause des griffes, la souris est morte.

Jules Renard
Le Vigneron dans sa vigne
Mercure de France, 1914

Photo Jacky Lavauzelle

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LE CHAT DE NEPTUNE

Sans s’inquiéter davantage des oiseaux épars, avec leurs entrailles de coton pendantes sur le plancher du théâtre de ses ébats, monsieur Tom se glissa dans le couloir obscur qui mène du cabinet des officiers à la chambre du conseil de l’arrière….
Il allait à pas prudents, l’oreille au guet, tressaillant au moindre bruit et partagé entre deux désirs, le désir d’aller surveiller des souris lointaines, dont il entendait les dents fines ronger de vieux morceaux de biscuit de mer dans des entreponts ténébreux, et le désir d’aller voir un peu la cause d’un bruit singulier qui lui arrivait par la porte ouverte de la chambre du conseil et l’intriguait fort…

Ernest d’Hervilly
Le Chat du Neptune
CHAPITRE IV
Voyage de découvertes
1886

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LE CHAT

À Léon Cladel
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.

Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.

Maurice Rollinat
LES LUXURES
Les Névroses
Fasquelle, 1917

Photo Jacky Lavauzelle

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LES CHATS

Le jeune philosophe et la vieille portière
Aiment le chat câlin, pudibond et méchant
Qui vers le pot au lait, tout en se pourléchant,
Descend à pas comptés le long de sa gouttière.

Les plus doux oreillers lui servent de litière,
Fourré, poltron, gourmand grassouillet, pleurnichant,
L’animal paresseux fait gros dos en marchant
Et patte de velours pendant sa vie entière.

La robuste fermière et le rude fermier
Aiment aussi leurs chats, troupeau maigre et farouche
Qui court le long des murs, des souris dans la bouche,

Ils aiment leur matou qui descend du grenier
Pour étrangler les rats qui grouillent dans la grange
Et qui, si ses petits sont trop nombreux, les mange.

Gustave Le Vavasseur
Études d’après nature
CARACTÈRES ET PORTRAITS RUSTIQUES
LES ANIMAUX
Les Chats

Photo Jacky Lavauzelle

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LES SOUVENIRS

Il siège au coin du feu, les paupières mi-closes,
Aspirant la chaleur du brasier qui s’éteint ;
La bouilloire bouillonne avec des bruits d’étain ;
Le bois flambe, noircit, s’effile en charbons roses.

Le royal exilé prend de sublimes poses ;
Il allonge son nez sur ses pieds de satin ;
Il s’endort, il échappe au stupide destin,
A l’irrémédiable écroulement des choses.

Les siècles en son cœur ont épaissi leur nuit,
Mais au fond de son cœur, inextinguible, luit
Comme un flambeau sacré, son rêve héréditaire.

Un soir d’or, le déclin empourpré du soleil,
Des fûts noirs de palmiers sur l’horizon vermeil,
Un grand fleuve qui roule entre deux murs de terre.

Hippolyte Taine

photo Jacky Lavauzelle

A une chatte

 Chatte blanche, chatte sans tache,
Je te demande, dans ses vers,
Quel secret dort dans tes yeux verts,
Quel sarcasme sous ta moustache.

Tu nous lorgnes, pensant tout bas
Que nos fronts pâles, que  nos lèvres,
Déteintes en de folles fièvres,
Que nos yeux creux ne valent pas.

Ton museau que ton nez termine,
Rose comme un bouton de sein,
Tes oreilles dont le dessin
Couronne fièrement ta mine.

Pourquoi cette sérénité ?
Aurais-tu la clé des problèmes
Qui nous font, frissonnants et blêmes,
Passer le printemps et l’été ?

Devant la mort qui nous menace,
Chats et gens, ton flair, plus subtil
Que notre savoir, te dit-il
Où va la beauté qui s’efface.

Où va la pensée, où s’en vont
Les défuntes splendeurs charnelles ?
Chatte, détourne tes prunelles ;
J’y trouve trop de noir au fond.

Charles Cros

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LA CHASSE DU CHAT

La feuille se cabre et trésaille
Dans un silence de grâce
Les courbes se tendent
La courbure de la voûte s’affaisse
Une flèche, une pyramide
Les nervures des voûtes égyptiennes se diffusent
Deux cercles ravageurs
Dans la nuit
Deux phares hypnotiques
Sur ses robustes piliers
les grandes arcades s’ouvrent
Se déplient et se déploient
Dans un serpentin infini
La feuille d’eau
Lâche son ultime goutte
Sans toucher
Jamais
Le félin
Qui dans le vent s’est perdu.

Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

Os Gatos e os Cães
Les Chats et les Chiens

Entretanto, o gato, o bravo vigilante das horas mortas, sentinela perdida da meia-noite, passeando à luz misteriosa do luar com os olhos faiscantes como baionetas, para tranqüilidade dos armários e para desgraça dos roedores caseiros; entretanto, o digno gato, o honrado gato, deixam-no de lado, no esquecimento silencioso das suas passeatas noturnas; caluniam-no, excomungam-no e o desamparam, quando muito, aos esqueléticos carinhos de alguma velha bruxa semifantástica, amiga dos morcegos, dos mochos e das caveiras de burro fatídicas.
Cependant, le chat, le gardien courageux des heures mortes, la sentinelle perdue de minuit, se promène au clair de lune mystérieux avec ses yeux pétillants comme des baïonnettes pour la tranquillité de nos armoires et pour l’enfer des rongeurs de la maison ; cependant, le digne chat, le chat honoré, les laisse de côté, dans l’oubli silencieux de ses déambulations nocturnes  …

Pobre gato!
Pauvre chat !

Os Gatos e os Cães
Raul Pompeia
(1863-1895)

Arreda que lá vai um vate!

Os gatos mostrarei fugindo aos ratos,
Vistosos fructos em arbusto pêco;
Jumentos a voar, touros cantando,
E grandes tubarões nadando em secco!

Luís da Gama
(1830-1882)

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LE CHAT DE MISERE

L’autre jour, dans un salon qui ouvre de plein pied sur un jardin, on trouva, roulé en boule, un chat, mais quel chat ! Un être efflanqué, galeux, si las de la vie qu’il semblait indifférent à tout, sauf à sa sensation du moment, qui était, fait inespéré, d’avoir réussi à avoir chaud par un jour de pluie. Il avait faim aussi, mais n’étant pas de ces chats qui n’ont qu’à se frotter à leur maîtresse pour obtenir des choses qui se lapent ou des choses qui se mangent, il n’y songeait pas. Son étonnement fut visiblement très grand quand il se vit entouré d’un groupe d’humains qui lui offraient du lait et des gâteaux. Il n’avait pas peur, il était surpris comme nous le serions sur une route déserte, si, ayant soif et faim, une table servie surgissait à nos pieds. Les gens ne l’effrayaient pas parce qu’il n’en avait sans doute encore reçu aucun mal, mais ne l’attiraient pas, parce qu’il n’en avait reçu aucun bien. Les bêtes m’inspirent presque plus de pitié que les hommes, parce qu’elles sont encore plus effarées devant le malheur. Elles n’ont pas la ressource de maudire leurs frères et la société, ce qui est tout de même une distraction. Quelles réflexions un homme n’aurait-il pas faites, réduit à la condition errante et affamée de ce chat de misère ! Je vois cependant un point où la condition du chat était meilleure. Si cela avait été un humain qui se fût glissé dans le salon et se fût affalé sur un fauteuil, il est probable qu’on ne lui eût offert ni lait ni gâteaux et qu’on ne se fût pas penché sur lui pour admirer l’éclat de ses yeux
Remy de Gourmont
Le Chat de misère
1912

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POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES

POEMES SUR LES CHATS ET AUTRES TEXTES Photo Jacky Lavauzelle

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PALACIO DE CRISTAL – Madrid – Le Palais de Cristal – Parque de El Retiro

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PARQUE DE EL RETIRO
PALACIO DE CRISTAL
Le Palais de Cristal

PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 12 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 11

 

PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 10

« Bientôt s’offrit à ma vue un royal et somptueux palais, un alcazar, dont les murailles paraissaient fabriquées de clair et transparent cristal. Deux grandes portes s’ouvrirent, et j’en vis sortir un vénérable vieillard qui s’avançait à ma rencontre. Il était vêtu d’un long manteau de serge violette qui traînait à terre. Ses épaules et sa poitrine s’enveloppaient dans les plis d’un chaperon collégial en satin vert ; sa tête était couverte d’une toque milanaise en velours noir, et sa barbe, d’une éclatante blancheur, tombait plus bas que sa ceinture. Il ne portait aucune arme, et tenait seulement à la main un chapelet dont les grains étaient plus gros que des noix, et les dizains comme des œufs d’autruche. »
Miguel de Cervantes Saavedra
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche
Chapitre XXIII
Traduction par Louis Viardot.
J.-J. Dubochet, 1837 – tome 2, pp. 239-254

PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 92 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 91 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 9 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 8 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 7 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 6 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 5

PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 4

   Daphnis
Quelle reine, ô Pâris ! va devenir ta proie,
Et faire de nos champs une nouvelle Troie !

Damète
Quelle nymphe, aveuglée en son amour fatal,
Ouvrira sous tes pas son palais de cristal ?

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1889
Les Cariatides – Roses de Noël, pp. 106-114

PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 3 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 2 PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 1

HERMAPHRODITE ENDORMI- ERMAFRODITO DORMIENTE – 雌雄同体- GALLERIA BORGHESE – GALLERIE BORGHESE- 博吉斯画廊

ROME – ROMA – 罗马
雌雄同体
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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HERMAPHRODITE ENDORMI
雌雄同体
Ermafrodito Dormiente

 

LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊

Ermafrodito dormiente con testa moderna
睡眠雌雄同体
Hermaphrodite dormant avec tête moderne
Colbre e cuscino di Andrea Bergondi
(post 1796)
Da originale bronzes di Policle
150 a.C. circa
150 avant J.-C. environ
Marmo di Paro
大理石
Marbre de Paros

 

HERMAPHRODITE DORMANT Ermafrodito dormiente artgitato Galleria Borghese Galerie Borghese 2

THEODORE DE BANVILLE
LES EXILES
Hermaphrodite

Dans les chemins foulés par la chasse maudite,
Un doux gazon fleuri caresse Hermaphrodite.
Tandis que, ralliant les meutes de la voix,
Artémis court auprès de ses guerrières, vois,
Le bel Être est assis auprès d’une fontaine.
Il tressaille à demi dans sa pose incertaine,
En écoutant au loin mourir le son du cor
D’ivoire. Quand le bruit cesse, il écoute encor.
Il songe tristement aux Nymphes et soupire,
Et, retenant un cri qui sur sa lèvre expire,
Se penche vers la source où dans un clair bassin
Son torse de jeune homme héroïque, et son sein
De vierge pâlissante au flot pur se reflète,
Et des pleurs font briller ses yeux de violette.

Mars 1858.

HERMAPHRODITE DORMANT Ermafrodito dormiente artgitato Galleria Borghese Galerie Borghese

AMOUR DE SALMACIS ET D’HERMAPHRODITE 

OVIDE
Les Métamorphoses, livre IV
Traduction par auteurs multiples.
Texte établi par Désiré Nisard , Firmin-Didot, 1850
pp. 306-324

Si tu l’as déjà choisie, qu’un doux larcin soit le prix de ma tendresse ; si ton choix n’est pas fait, puissé-je le fixer et partager avec toi la même couche ! » À ces mots, la Naïade se tait : l’enfant rougit ; il ignore ce que c’est que l’amour ; mais sa rougeur l’embellit encore. Elle rappelle les couleurs des fruits qui pendent aux rameaux du pommier abrité, ou celles de l’ivoire quand il est teint, ou la rougeur blanchâtre de la lune, lorsque l’airain, appelant en vain des secours, retentit dans les airs. La Nymphe implore au moins ces baisers que la sœur reçoit du frère, et déjà elle étendait les mains vers le cou d’albâtre du berger. « Cesse, ou je fuis, lui dit-il, et je te laisse seule en ces lieux ». Salmacis a frémi. « Etranger, sois libre et maître de cet asile », répondit-elle. À ces mots, elle feint de s’éloigner, et, reportant ses regards vers lui, elle se cache sous d’épaisses broussailles, fléchit le genou et s’arrête. L’enfant, avec toute l’ingénuité de son âge, persuadé qu’aucun œil ne l’observe en ces lieux solitaires, va et revient sur le gazon, plonge dans l’onde riante la plante de ses pieds, et les baigne jusqu’au talon. Bientôt, saisi par la douce tiédeur des eaux, il dépouille les voiles légers qui couvrent ses membres délicats. Salmacis tombe en extase ; la vue de tant de charmes allume dans son âme de brûlants désirs. Ses yeux étincellent, semblables aux rayons éclatants que reflète une glace ex posée aux feux du soleil. À peine peut-elle se contenir, à peine peut-elle différer son bonheur ; déjà elle brûle de voler dans ses bras, déjà elle ne maîtrise plus son délire. Le berger frappe légèrement son corps de ses mains, et s’élance dans les flots. Tandis que ses bras se déploient tour à tour, il apparaît à travers le cristal des eaux aussi brillant qu’une statue d’ivoire, ou que des lis d’une éclatante blancheur, placés sous le verre transparent. « Je triomphe, il est à moi », s’écrie la Naïade. Et, jetant au loin ses habits, elle s’élance au milieu des flots, saisit Hermaphrodite malgré sa résistance, lui ravit des baisers qu’il dispute, enlace ses bras dans les siens, presse sa poitrine rebelle, et peu à peu l’enveloppe tout entier de ses embrassements. Il lutte en vain pour se dérober à ses caresses ; elle l’enchaîne comme le serpent qui, emporté vers les cieux dans les serres du roi des oiseaux, embarrasse de ses anneaux et la tête et les pieds de son ennemi, qu’on dirait suspendu dans les airs, et replie sa queue autour de ses ailes étendues ; tel on voit le lierre s’entrelacer au tronc des grands arbres ; tel encore le polype saisit la proie qu’il a surprise au fond des eaux, et déploie ses mille bras pour l’envelopper. Le petit-fils d’Atlas résiste et refuse à la Nymphe le bonheur qu’elle attend ; elle le presse de tous ses membres ; et, s’attachant à lui par la plus vive étreinte : « Tu te débats en vain, cruel, s’écrie-t-elle, tu ne m’échapperas pas. Dieux, ordonnez que jamais rien ne puisse le séparer de moi, ni me séparer de lui ». Les dieux ont exaucé sa prière : leurs deux corps réunis n’en forment plus qu’un seul : comme on voit deux rameaux attachés l’un à l’autre croître sous la même écorce et grandir ensemble, ainsi la Nymphe et le berger, étroitement unis par leurs embrassements, ne sont plus deux corps distincts : sous une double forme, ils ne sont ni homme ni femme : ils semblent n’avoir aucun sexe et les avoir tous les deux. Voyant qu’au sein des eaux, où il est descendu homme, il est devenu moitié femme, et que ses membres ont perdu leur vigueur, Hermaphrodite lève ses mains au ciel, et s’écrie d’une voix qui n’a plus rien de mâle : « Accordez une grâce à votre fils, qui tire son nom de vous, ô mon père ! ô ma mère ! Que tout homme, après s’être baigné dans ces ondes, n’ait, quand il en sortira, que la moitié de son sexe : puissent-elles, en le touchant, détruire soudain sa vigueur ! » Les auteurs de ses jours furent sensibles à ce vœu : ils l’exaucèrent pour consoler leur fils de sa disgrâce, et répandirent sur ces eaux une essence inconnue ».

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX – La Vénus Borghèse – La Venere Vincitrice – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA –
罗马(四)—博吉斯画廊和几个教堂
Venus Venitrix Antonio Canova
拿破伦妹妹的雕像
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

Antonio CANOVA
1757-1822

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (15)

VENUS VENITRIX
LA VENUS BORGHESE
La Venere Vincitrice
拿破伦妹妹的雕像

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (1)

Paolina Borghese Bonaparte
rappresenta come Venere Vincitrice

Pauline Bonaparte Borghèse
Représentée comme Vénus Venitrix

Sœur de Napoléon Bonaparte
1780-1825



François-Joseph Kinson Pauline_Bonaparte Pauline Bonaparte, principessa Borghese, duchessa di Guastalla
peinture de 1808 de François-Joseph Kinson

Marbre
Marmo Statuario
1805-1808

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (4)

LA RENCONTRE DE CANOVA AVEC BONAPARTE

« Antonio Canova était âgé de quarante ans, et commençait déjà à régner sans rival dans l’art italien de son temps lorsque, le 6 août 1797, il entra pour la première fois en rapports avec le futur empereur. Il était né dans un village des environs de Venise, d’une humble famille de paysans ; et sa rapide fortune avait eu comme point de départ un Lion de Saint Marc qu’il avait sculpté dans une motte de beurre, pour décorer la table d’un dîner dans la villa d’un sénateur vénitien, — début auquel l’on serait tenté d’attribuer une portée presque symbolique si l’on ne se rappelait qu’à la mollesse, vraiment un peu « beurrée, » d’un trop grand nombre des gracieuses productions du sculpteur, s’est plus d’une fois substituée, dans son art, la simple et virile beauté de figures du genre du Napoléon milanais ou des admirables lions couchés du monument funéraire du pape Clément XIII…
Mais cinq années devaient se passer encore avant que Canova fût admis à connaître personnellement son glorieux admirateur. Celui-ci, du reste, à la date de cette première lettre, n’avait guère eu l’occasion d’apprécier par soi-même les « grands talens » d’un artiste dont la renommée seule était parvenue jusqu’à lui ; et ce n’est sans doute que durant l’été de 1802 que l’œuvre du sculpteur s’est vraiment révélée à lui, sous les espèces de ces deux groupes de Psyché et l’Amour qui, aujourd’hui encore, représentent pour nous au Louvre l’art du maître vénitien, — aussi fidèlement admirés des visiteurs du dimanche qu’ils sont désormais dédaignés du public, plus « raffiné, » des jours de semaine. Les deux groupes, en effet, avaient été rapportés de Rome par le général Murat, qui les avait somptueusement installés dans sa maison de Villiers ; et à peine Napoléon les eut-il aperçus, qu’aussitôt le désir lui vint de s’attacher, en qualité de « sculpteur ordinaire, » l’auteur de compositions où il croyait retrouver la plus pure fleur du génie antique. Au début de septembre 1802, Canova apprit de l’ambassadeur français à Rome, François Cacault, que le Premier Consul voulait bien l’appeler à Paris, afin d’y exécuter à la fois son buste et sa statue. Le pauvre Canova eut beau, à l’extrême étonnement du diplomate, essayer par tous les moyens de se dérober à cet honneur imprévu, qu’il considérait comme incompatible avec ses sentimens de patriote vénitien : force lui fut d’obéir à la volonté formelle de son maître, le pape Pie VII, et d’accepter enfin une tâche qui devait, d’ailleurs ; lui être payée avec une libéralité toute princière, 120 000 francs et le remboursement de tous les frais du voyage. »
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères

A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (6)

« Si la princesse Pauline Borghèse a posé sans voile devant Canova pour la Vénus Victrix, placée aujourd’hui à la villa Borghèse, pourquoi Diane de Poitiers n’aurait-elle pas posé aussi librement devant Jean Goujon ? Quant à la fidélité de l’imitation, je ne suis pas disposé à l’accepter. »

Peintres et sculpteurs modernes de la France – Jean Goujon
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 7 – 1850

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (7)

« Le rais incandescent traversa le centre impressionné du verre par l’ouverture qui lui faisait face, ressortit, coloré, par l’autre jour qu’entourait le cône évasé d’un projectif, ― et, dans un vaste cadre, sur une toile de soie blanche, tendue sur la muraille, apparut alors, en grandeur naturelle, la lumineuse et transparente image d’une jeune femme, ― statue charnelle de la Venus Victrix, en effet, s’il en palpita jamais une sur cette terre d’illusions. »
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
L’Eve future – III – Apparition
Bibliothèque-Charpentier
Eugène Fasquelle éditeur, 1909 (nouv. éd.) (pp. 89-93).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (8)

« George, qui tout un soir a soudain rajeuni
Un parterre de rois qu’on vit tressaillir d’aise ;
La reine Caroline et Pauline Borghèse,
Ces déesses qu’aimaient dans un siècle fini
Les héros disparus, et la Celiani
Que Prudhon fait sourire au soleil qui la baise. »

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890
(Le Sang de la coupe. Trente-six Ballades joyeuses.
Le Baiser, pp. 3-165).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (9) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (11) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (12) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (13)

Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie
Bouillet Chassang
1878
Lettre C
Pages 309 à 488
CANOVA (Antoine), sculpteur italien,ne en 1757 à Possagno, dans l’Etat vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ou-vragesquilemirent bientôt au premier ranç des scui-teurs modernes, et dans lesquels il sut allier limitation de la nature avec les beautés idéales de 1 antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément III, dans la basilique de Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans l’église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion , Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (ÉUsa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l’Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut. Son OEuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Dela-touche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cico-gnara sa Biographie, Venise, 1825.  Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (16) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (18) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (19)

LES RELATIONS ENTRE CANOVA ET L’EMPEREUR

La vérité est que ces « dispositions » du tout-puissant Empereur eurent pour effet d’épouvanter le pauvre Canova. ainsi que nous le prouve assez clairement sa réponse affolée à la lettre de Daru. « Sa Majesté, y écrivait-il, peut me commander de consacrer à son service exclusif tout le reste de mes jours : j’obéirai, car ma vie lui appartient. Mais Elle ne saurait, sans contredire son cœur magnanime et sans violer la splendeur de son nom, Elle ne saurait, dis-je, vouloir vraiment que je renonce à moi-même, à mon art, à ma gloire. Si seulement mes travaux ont mérité d’obtenir d’Elle un gracieux égard, Elle daignera consentir à me laisser dans ma pacifique retraite, en songeant que cette retraite m’est indispensable pour me rendre moins indigne de sa protection. » Et peut-être cet homme d’un cœur doux et timide aurait-il trouvé le courage de résister jusqu’au bout à la volonté du vainqueur de l’Europe, sans l’énergique-pression exercée sur lui par tous ses confrères de Rome et de Florence, désireux d’exploiter à leur propre profit l’influence de leur glorieux ami auprès de l’Empereur.
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères
A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)