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LA ZINGARELLA LA BOHEMIENNE NICOLAS CORDIER GALLERIA BORGHESE GALERIE BORGHESE 博吉斯画廊

GROME – ROMA – 罗马
NICOLAS CORDIER
LA ZINGARELLA
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
博吉斯画廊
GALLERIA BORGHESE

NICOLAS CORDIER
Nicolo Cordieri da Lorena
Nicola Cordigheri
Il Franciosino
1567 – 1612

LA ZINGARELLA La Bohémienne Nicolas Cordier La Villa Borghese artgitato

LA ZINGARELLA
LA BOHEMIENNE
Entre 1607 et 1612

George Sand
CONSUELO
Chapitre XXXIII
Michel Lévy, 1856 Tome I, pp. 292-297

Pour la Zingarella, née sur les grands chemins, et perdue dans le monde, sans autre maître et sans autre protecteur que son propre génie, tant de soucis, d’activité et de contention d’esprit, à propos d’aussi misérables résultats que la conservation et l’entretien de certains objets et de certaines denrées, paraissait un emploi monstrueux de l’intelligence. Elle qui ne possédait rien, et ne désirait rien des richesses de la terre, elle souffrait de voir une belle âme s’atrophier volontairement dans l’occupation de posséder du blé, du vin, du bois, du chanvre, des animaux et des meubles. Si on lui eût offert tous ces biens convoités par la plupart des hommes, elle eût demandé, à la place, une minute de son ancien bonheur, ses haillons, son beau ciel, son pur amour et sa liberté sur les lagunes de Venise ; souvenir amer et précieux qui se peignait dans son cerveau sous les plus brillantes couleurs, à mesure qu’elle s’éloignait de ce riant horizon pour pénétrer dans la sphère glacée de ce qu’on appelle la vie positive.

LA ZINGARELLA La Bohémienne Nicolas Cordier La Villa Borghese artgitato

Charles Baudelaire
LES FLEURS DU MAL
SPLEEN ET IDEAL
Michel Lévy frères, 1868
Œuvres complètes, vol. I, p. 104

BOHÉMIENS EN VOYAGE

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s’est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L’empire familier des ténèbres futures.

SATIRO DANZANTE – SATYRE DANSANT – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA – 罗马
SATIRO DANZANTE
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
SATIRO DANZANTE
色狼雕塑
SATYRE DANSANT

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 1

Satiro danzante restaurato con crotali : originariamente con doppio flauto alla bocca
Satyre dansant au son des crotales
à l’origine avec une double flûte à la bouche
色狼雕塑

da un archetipo riferito alla maniera sicionia attribuibile a Lisippo
Marmo pentelico

II secolo d.C.
IIe siècle après J.-C.

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Dehors, à l’abri du vent,
Il avait construit, étant habile
Dans l’art de tresser la paille
Et gourmand
De miel nouveau, des ruches pleines dont l’essaim
Mêlait un bruit d’abeille au murmure des pins.
C’est ainsi que vivait Marsyas le satyre.
Le jour,
Il s’en allait à travers champs partout où sourd
L’eau mystérieuse et souterraine ;
Il connaissait toutes les fontaines :
Celles qui filtrent du rocher goutte à goutte,
Toutes,
Celles qui naissent du sable ou jaillissent dans l’herbe,
Celles qui perlent
Ou qui bouillonnent,
Brusques ou faibles,
Celles d’où sort un fleuve et d’où part un ruisseau,
Celles des bois et de la plaine,
Sources rustiques ou sacrées,
Il connaissait toutes les eaux
De la contrée.

Henri de Régnier
Le Sang de Marsyas
La Cité des Eaux
Mercure de France, sd, 15e édition
pp de 53 à 69 

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 3

Le cyclope

sans apercevoir les Grecs retirés au fond du théâtre, et s’adressant au chœur des Satyres qui dansent.

 Tenez-vous tranquilles, rangez vous. Qu’est-ce donc ? quel est ce jeu ? pourquoi ces bacchanales ? Vous n’avez ici ni Bacchus, ni les grelots d’airain, ni le bruit des tambours. Comment vont les petits récemment nés dans ma caverne ? sont-ils pendants à la mamelle de leurs mères, ou se jouent-ils à leurs côtés ? les corbeilles de joncs sont-elles remplies de fromages ? Que dites-vous ? que répondez-vous ? Tout à l’heure ce bâton va vous faire pleurer. Levez les yeux, ne les baissez pas vers la terre.

EURIDIPE – 欧里庇德斯
Le Cyclope
Traduit de Nicolas Artaud

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato

Les cytises t’ont dit les odes aurorées
Dont tremble l’ombre. Mais tes roses déchirées
Par la ronce aux doigts noirs, pose-les près de moi !
Je veux, puisque tu viens me boire mon émoi,
Te confier tout bas mon amoureuse vie.
Le baiser brille au bout de mes flambes ravies,
Le chant des loriots me veille quand je dors,
Puis un satyre m’aime, et sur le sable d’or,
Ses pieds nus ont laissé d’éclatantes empreintes.
La flûte dont il joue sait les cadences saintes
Qui berçaient les bergers d’Arcadie, autrefois.
C’est le matin qu’il chante, et les vierges du bois,
Par d’étroites et verdoyantes avenues,
De ses accords charmées ! accourent toutes nues,
Et dansent sur mes bords, dans la rosée, aux sons
De son pipeau d’amour d’où sourdent les chansons.

L’Angélus des Sentes
Michel Abadie
Bibliothèque de l’Association
1901 – Paris
Églogues – L’Évangile – pp 37- 39

 

TRE PUTTI DORMIENTI – Les Trois Chérubins dormants – The Three Putti Sleeping – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA
Tre Putti Dormienti
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

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 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
TRE PUTTI DORMIENTI
Les Trois Chérubins dormants
The Three Putti Sleeping
1609

Marmo statuario su piano di paragone orlato di giallo antico
Marbre – Marble

Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (1) Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (2) Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (3) Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (4)

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Si j’avais les toiles brodées des cieux,
  Enwrought with golden and silver light,
Forgées d’une lumière d’or et d’argent,
The blue and the dim and the dark cloths
Les bleues, les sombres et les noires toiles
 Of night and light and the half-light,
De la nuit et de la lumière et de la pénombre,
 I would spread the cloths under your feet:
Je souhaiterais les étendre sous vos pieds :
  But I, being poor, have only my dreams;
Mais moi, étant pauvre, je ne dispose que de mes rêves;
I have spread my dreams under your feet;
J’ai donc répandu mes rêves sous vos pieds;
  Tread softly because you tread on my dreams.
Marchez doucement parce que vous marchez sur mes rêves.

William Butler Yeats
HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN 
Les Toiles du Ciel
Traduction Jacky Lavauzelle

CAVASPINA – LE TIREUR D’EPINE – Boy Picking a Thorn from his Foot – GALLERIA GALERIE BORGHESE

ROME – ROMA
CAVASPINA
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

CAVASPINA
LE TIREUR D’EPINE
Boy Picking a Thorn from his Foot

Copia della Spinario in bronzo del Pallazzo del Conservatori

Fine del Secolo XVI
Fin du XVIe siècle
Anonimo – Anonyme- Anonymous

Marbre
Marmo Statuario – Marble

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 1

Symbole la douleur de celui qui tombe amoureux – L’épine renvoie à la rose.
« au lieu de me plaindre de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l’épine est surmontée de roses et de ce que le buisson porte de fleurs. »
Joseph Joubert
Moraliste (1754-1824)

« On trouve mainte épine où l’on cherchait des roses »
Jean-François Regnard (1655-1709)
Le Distrait (1697)

« On dit que le rossignol se perce la poitrine avec une épine quand il chante son chant d’amour. Il en est ainsi de nous. Comment chanterions-nous autrement ? »
Khalil Gibran
Le Sable et l’Ecume – 1926

Petite cause et grands effets.
Cette minuscule épine concentre notre attention jusqu’à nous faire oublier le monde environnant.
Et si elle ne nous le fait pas oublier, elle nous change notre perception du monde.

« C’est parfois une épine cachée et insupportable que nous avons dans la chair qui nous rend difficiles et durs avec tout le monde. »
Paul Valéry
Mauvaises Pensées et autres

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 2

L’épine est ce qui gêne, ce qui empêche de marcher droit, mais aussi l’épine peut nous protéger d’un grand danger.
L’épine dans ce sens est le moindre mal, comme dans ce passage des Contemplations.

Victor HUGO
Les Contemplations (1830-1855)
EGLOGUE XII
Nelson, 1911 (p. 99)
« Pareils à deux oiseaux qui vont de cime en cime,
Nous parvînmes enfin tout au bord d’un abîme.
Elle osa s’approcher de ce sombre entonnoir ;
Et, quoique mainte épine offensât ses mains blanches,
Nous tâchâmes, penchés et nous tenant aux branches,
D’en voir le fond lugubre et noir. »

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX – La Vénus Borghèse – La Venere Vincitrice – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA –
罗马(四)—博吉斯画廊和几个教堂
Venus Venitrix Antonio Canova
拿破伦妹妹的雕像
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

Antonio CANOVA
1757-1822

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (15)

VENUS VENITRIX
LA VENUS BORGHESE
La Venere Vincitrice
拿破伦妹妹的雕像

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (1)

Paolina Borghese Bonaparte
rappresenta come Venere Vincitrice

Pauline Bonaparte Borghèse
Représentée comme Vénus Venitrix

Sœur de Napoléon Bonaparte
1780-1825



François-Joseph Kinson Pauline_Bonaparte Pauline Bonaparte, principessa Borghese, duchessa di Guastalla
peinture de 1808 de François-Joseph Kinson

Marbre
Marmo Statuario
1805-1808

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (4)

LA RENCONTRE DE CANOVA AVEC BONAPARTE

« Antonio Canova était âgé de quarante ans, et commençait déjà à régner sans rival dans l’art italien de son temps lorsque, le 6 août 1797, il entra pour la première fois en rapports avec le futur empereur. Il était né dans un village des environs de Venise, d’une humble famille de paysans ; et sa rapide fortune avait eu comme point de départ un Lion de Saint Marc qu’il avait sculpté dans une motte de beurre, pour décorer la table d’un dîner dans la villa d’un sénateur vénitien, — début auquel l’on serait tenté d’attribuer une portée presque symbolique si l’on ne se rappelait qu’à la mollesse, vraiment un peu « beurrée, » d’un trop grand nombre des gracieuses productions du sculpteur, s’est plus d’une fois substituée, dans son art, la simple et virile beauté de figures du genre du Napoléon milanais ou des admirables lions couchés du monument funéraire du pape Clément XIII…
Mais cinq années devaient se passer encore avant que Canova fût admis à connaître personnellement son glorieux admirateur. Celui-ci, du reste, à la date de cette première lettre, n’avait guère eu l’occasion d’apprécier par soi-même les « grands talens » d’un artiste dont la renommée seule était parvenue jusqu’à lui ; et ce n’est sans doute que durant l’été de 1802 que l’œuvre du sculpteur s’est vraiment révélée à lui, sous les espèces de ces deux groupes de Psyché et l’Amour qui, aujourd’hui encore, représentent pour nous au Louvre l’art du maître vénitien, — aussi fidèlement admirés des visiteurs du dimanche qu’ils sont désormais dédaignés du public, plus « raffiné, » des jours de semaine. Les deux groupes, en effet, avaient été rapportés de Rome par le général Murat, qui les avait somptueusement installés dans sa maison de Villiers ; et à peine Napoléon les eut-il aperçus, qu’aussitôt le désir lui vint de s’attacher, en qualité de « sculpteur ordinaire, » l’auteur de compositions où il croyait retrouver la plus pure fleur du génie antique. Au début de septembre 1802, Canova apprit de l’ambassadeur français à Rome, François Cacault, que le Premier Consul voulait bien l’appeler à Paris, afin d’y exécuter à la fois son buste et sa statue. Le pauvre Canova eut beau, à l’extrême étonnement du diplomate, essayer par tous les moyens de se dérober à cet honneur imprévu, qu’il considérait comme incompatible avec ses sentimens de patriote vénitien : force lui fut d’obéir à la volonté formelle de son maître, le pape Pie VII, et d’accepter enfin une tâche qui devait, d’ailleurs ; lui être payée avec une libéralité toute princière, 120 000 francs et le remboursement de tous les frais du voyage. »
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères

A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (6)

« Si la princesse Pauline Borghèse a posé sans voile devant Canova pour la Vénus Victrix, placée aujourd’hui à la villa Borghèse, pourquoi Diane de Poitiers n’aurait-elle pas posé aussi librement devant Jean Goujon ? Quant à la fidélité de l’imitation, je ne suis pas disposé à l’accepter. »

Peintres et sculpteurs modernes de la France – Jean Goujon
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 7 – 1850

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (7)

« Le rais incandescent traversa le centre impressionné du verre par l’ouverture qui lui faisait face, ressortit, coloré, par l’autre jour qu’entourait le cône évasé d’un projectif, ― et, dans un vaste cadre, sur une toile de soie blanche, tendue sur la muraille, apparut alors, en grandeur naturelle, la lumineuse et transparente image d’une jeune femme, ― statue charnelle de la Venus Victrix, en effet, s’il en palpita jamais une sur cette terre d’illusions. »
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
L’Eve future – III – Apparition
Bibliothèque-Charpentier
Eugène Fasquelle éditeur, 1909 (nouv. éd.) (pp. 89-93).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (8)

« George, qui tout un soir a soudain rajeuni
Un parterre de rois qu’on vit tressaillir d’aise ;
La reine Caroline et Pauline Borghèse,
Ces déesses qu’aimaient dans un siècle fini
Les héros disparus, et la Celiani
Que Prudhon fait sourire au soleil qui la baise. »

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890
(Le Sang de la coupe. Trente-six Ballades joyeuses.
Le Baiser, pp. 3-165).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (9) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (11) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (12) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (13)

Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie
Bouillet Chassang
1878
Lettre C
Pages 309 à 488
CANOVA (Antoine), sculpteur italien,ne en 1757 à Possagno, dans l’Etat vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ou-vragesquilemirent bientôt au premier ranç des scui-teurs modernes, et dans lesquels il sut allier limitation de la nature avec les beautés idéales de 1 antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément III, dans la basilique de Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans l’église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion , Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (ÉUsa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l’Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut. Son OEuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Dela-touche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cico-gnara sa Biographie, Venise, 1825.  Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (16) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (18) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (19)

LES RELATIONS ENTRE CANOVA ET L’EMPEREUR

La vérité est que ces « dispositions » du tout-puissant Empereur eurent pour effet d’épouvanter le pauvre Canova. ainsi que nous le prouve assez clairement sa réponse affolée à la lettre de Daru. « Sa Majesté, y écrivait-il, peut me commander de consacrer à son service exclusif tout le reste de mes jours : j’obéirai, car ma vie lui appartient. Mais Elle ne saurait, sans contredire son cœur magnanime et sans violer la splendeur de son nom, Elle ne saurait, dis-je, vouloir vraiment que je renonce à moi-même, à mon art, à ma gloire. Si seulement mes travaux ont mérité d’obtenir d’Elle un gracieux égard, Elle daignera consentir à me laisser dans ma pacifique retraite, en songeant que cette retraite m’est indispensable pour me rendre moins indigne de sa protection. » Et peut-être cet homme d’un cœur doux et timide aurait-il trouvé le courage de résister jusqu’au bout à la volonté du vainqueur de l’Europe, sans l’énergique-pression exercée sur lui par tous ses confrères de Rome et de Florence, désireux d’exploiter à leur propre profit l’influence de leur glorieux ami auprès de l’Empereur.
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères
A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

BERNINI ENEA E ANCHISE : Enée, Anchise et Ascagne fuyant Troie – Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio

ROME – ROMA
BERNINI ENEA E ANCHISE
Enée et Anchise fuyant Troie
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

 BERNINI
LE BERNIN

Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

 

BERNINI ENEA E ANCHISE
ENEE et ANCHISE Fuyant Troie
1618-1620
Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio

 

Marbre
Marmo statuario 

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 1

TITE-LIVE
HISTOIRE ROMAINE
Traduction Nisard de 1864
LIVRE I

C’est d’abord un fait assez constant, qu’après la prise de Troie la vengeance des Grecs, s’étant exercée sur le reste du peuple troyen, ne respecta qu’Énée et Anténor, soit que le droit d’une ancienne hospitalité les protégeât, soit que les conseils qu’ils avaient toujours donnés, de rendre Hélène et de faire la paix, engageassent le vainqueur à les épargner.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 2

Énée, rejeté de sa patrie par la même catastrophe, mais destiné par le sort à fonder de bien plus grandes choses, arriva d’abord en Macédoine, passa de là en Sicile, d’où, cherchant toujours une patrie, il vint aborder avec sa flotte au rivage de Laurente, appelé aussi du nom de Troie.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 3

Lorsqu’il eut appris qu’ils étaient Troyens, que leur chef était Énée, fils d’Anchise et de Vénus, et que, fuyant leur patrie et leurs maisons en cendres, ils cherchaient un asile et un emplacement pour y bâtir une ville, pénétré d’admiration à l’aspect de ce peuple glorieux et de celui qui le conduisait, les voyant d’ailleurs disposés à la guerre comme à la paix, il tendit la main à Énée, pour gage de leur future amitié.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 4

Les Aborigènes et les Troyens eurent une guerre commune à soutenir. Turnus, roi des Rutules, à qui Lavinie avait été promise avant l’arrivée d’Énée, indigné de se voir préférer un étranger, avait à la fois déclaré la guerre à Latinus et à Énée.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 5

DICTIONNAIRE UNIVERSEL D’HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE BOUILLER (Marie-Nicolas) CHASSANG (Alexis)
1878 – 1
ACESTE
 roi d’Acesta, en Sicile, secourut Priam pendant la guerre de Troie, donna l’hospitalité à Énée, et fit ensevelir Anchise sur le mont Eryx. Virgile l’a célébré dans le Ve chant de l’Énéide.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 6

L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
Cependant le pieux fils d’Anchise s’avance vers la montagne où réside Apollon, et cherche le réduit solitaire de la redoutable Sibylle ; antre immense, où le dieu de Délos agite l’âme de sa prêtresse d’une sainte fureur, et lui découvre l’avenir. Déjà se déploient aux yeux des Troyens les bois sacrés d’Hécate et ses portiques éclatans d’or. Si l’on en croit la renommée, Dédale, fuyant autrefois les états de Minos, osa se confier sur des ailes rapides à l’océan des airs, vogua par des chemins nouveaux vers les glaces de l’Ourse, et s’arrêta dans sa course éthérée sur les hauteurs de Chalcis.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 7

L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
C’est là que l’énorme Cerbère fait retentir de son triple aboiement les livides royaumes ; Cerbère, hideux sentinelle, toujours veillant sous sa roche caverneuse. Déjà se dressaient les serpents qui sifflent sur sa tête : mais la prêtresse lui jette une pâte assoupissante, pétrie de pavots et de miel. Le monstre que la faim dévore, ouvrant à la fois ses trois gueules, engloutit la proie qui les tente. Soudain appesanti, son vaste corps chancelle, tombe, et de son immense étendue remplit son repaire immense. Énée franchit le passage dont le gardien sommeille ; et plus prompt que l’éclair, il s’éloigne du fleuve qu’on passe sans retour.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 8 Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 9 Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 91

JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« 
Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »

BERNINI : La Chèvre Amalthée GALERIE BORGHESE – Capra Amaltea GALLERIA BORGHESE – The Goat Amalthea with the Infant Jupiter and a Faun

ROME – ROMA
The Goat Amalthea
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

 

 BERNINI
LE BERNIN

Capra Amaltea
La Chèvre Amalthée

Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 0

Giove bambino e un piccolo fauno allattati dalla capra Amaltea
LE JEUNE JUPITER ET UN PETIT FAUNE ALLAITES PAR LA CHEVRE AMALTHEE
The Goat Amalthea with the Infant Jupiter and a Faun

SCULPTURE EN MARBRE
MARMO
1615

 Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 2

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Jean de La Fontaine
Les Deux Chèvres

Ainſi s’avançoient pas à pas,
Nez à nez nos Aventurières,
Qui toutes deux étant fort fieres,
Vers le milieu du pont ne ſe voulurent pas
L’une à l’autre ceder. Elles avoient la gloire
De compter dans leur race (à ce que dit l’Hiſtoire)
L’une certaine Chévre au merite ſans pair
Dont Polypheme fit preſent à Gallatée ;
Et l’autre la Chevre Amalthée
Par qui fut nourri Jupiter.
Faute de reculer leur chute fut commune ;
Toutes deux tomberent dans l’eau.
Cet accident n’eſt pas nouveau
Dans le chemin de la Fortune.

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Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 1
DIDEROT

L’ENCYCLODEDIE
1ère édition – 1751
AMALTHÉE
c’est le nom de la chevre qui allaita Jupiter, & que ce dieu par reconnoissance plaça parmi les astres. Les Grecs ont fait d’une de ses cornes leur corne d’abondance.
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Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 4

VICTOR DE LAPRADE
EPODE
Or, dans les profondeurs secrètes

Pour le nourrisson immortel,
Les Dactyles et les Curètes
Vont, cherchant la moelle et le miel ;
D’espoir et d’effroi tout ensemble,
Autour d’eux, la nature tremble,

L’onde écume, l’air est en feu ;
Mais sur la terre épouvantée,
Souriant au lait d’Amalthée,
Grandit l’enfant qui sera dieu !

(Odes & Poèmes)

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Capra almatea la chèvre amalthée Le Bernin Bernini Galerie Borghese Galleria Borghese artgitato 3

DICTIONNAIRE UNIVERSEL FRANCAIS ET LATIN
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
1771 – Tome 1

AMALTHÉE
s. f. Amalthea. Nom propre, 1°. d’une fille de Mélisse, Roi de Grèce, qui selon Lactance fut nourrice de Jupiter. 2°. Selon d’autres, d’une chèvre qui fut nourrice de ce Dieu. La corne d’Amalthée est la même chose que la corne d’abondance, si célébre chez les Poëtes, parce qu’ils feignent que Jupiter donna aux Nymphes qui avoient eu soin de son enfance une corne de la chèvre Amalthée, & que cette corne avoit la vertu de produire sur le champ tout ce que les Nymphes vouloient. On a pris pour cela une corne dans l’antiquité, pour signe d’abondance, de richesse & de fertilité. On en voit sur une infinité de médailles grecques & latines de tous pays : l’abondance, la fertilité, la fortune, & cent autres Divinités, ou Génies, portent aussi d’une main une corne d’Amalthée sur les médailles. Ces cornes d’Amalthée sont représentées pleines de feuilles, de fleurs, de fruits, & avec une pointe qui en sort.