Archives par mot-clé : gustave planche

ALLEGORIE DE LA SAÔNE LYON PLACE BELLECOUR Par Nicolas COUSTOU Sculpteur

ALLEGORIE DE LA SAÔNE
FRANCE – LYON

Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

*************************

 

LYON

L’ALLEGORIE DE LA SAÔNE
LYON
PLACE BELLECOUR
Par
NICOLAS COUSTOU
*1720*

Photo Jacky Lavauzelle

La Corne d’abondance

Il soufflait cette nuit un grand vent de jeunesse.
Ah ! bonsoir aux soucis maintenant ! Notre Bresse
A mis à son corsage une fleur de pêcher.
La vieille fée en Saône a jeté sa béquille,
Et rit à pleine voix comme une jeune fille.
Hourrah ! l’amour au bois, l’amour va se cacher !

Gabriel Vicaire
En Bresse
Le Parnasse contemporain
Recueil de vers nouveaux
Slatkine Reprints, 1971, III. 1876

****

L’ALLEGORIE DE LA SAÔNE
*****

NICOLAS COUSTOU

Né à Lyon le ort à Paris le

L'Allégorie de la Saône Photo Jacky Lavauzelle Place Bellecour
Nicolas Coustou, Jean Le Gros, 1725, château de Versailles

Voltaire
Le Siècle de Louis XIV
Œuvres complètes de Voltaire
Garnier, Tome 14, 1878

**

CRITIQUE DE NICOLAS COUSTOU
PAR GUSTAVE PLANCHE

« Quelques-uns de ses bustes ont réuni d’assez nombreux suffrages, je dois même reconnaître que parmi les gens du monde ils ont passé pour de véritables chefs-d’œuvre. Malheureusement pour l’auteur, quelques amis imprudens ont prononcé le nom de Coustou, et les hommes familiarisés avec l’histoire de la sculpture française ont dû repousser cette étrange comparaison. Les femmes de Nicolas Coustou, placées devant le château des Tuileries, n’ont rien de commun avec les bustes de M. Clésinger. Il y a dans ces figures une élégance qu’il n’atteindra jamais, si nous devons juger de son avenir par son passé. Il ne faut pas s’abuser en effet sur le mérite de ces bustes si vantés. Dépouillés de la couche légère de stéarine qui les recouvre, ils auraient bientôt perdu la meilleure partie de leur charme. Tout ce qu’on peut louer dans ces œuvres trop prônées, c’est une certaine habileté de ciseau. Quant à l’expression des physionomies, elle n’a rien qui excite l’attention. Rapprocher M. Clésinger de Nicolas Coustou, c’est, là en vérité un étrange caprice. Pour imaginer une telle comparaison, il faut compter singulièrement sur l’ignorance des lecteurs. Quoique les développemens de l’art français depuis la renaissance jusqu’à nos jours ne fassent pas partie de l’enseignement ordinaire de nos écoles, un tel jugement devait rencontrer des contradicteurs.

Gustave Planche
Beaux-Arts
La Statue équestre de François Ier
Revue des Deux Mondes
Seconde période, tome 1, 1856

« M. Paul Cayrard, dans trois bustes de femmes, s’est étudié à reproduire la manière de Nicolas Coustou. Cette imitation, j’en conviens, n’est pas sans charme ; toutefois je conseille à l’auteur de renoncer aux pastiches. Les portraits de la duchesse de Brissac, de la marquise de Las Marismas et de la Cerrito sont d’ailleurs modelés d’une façon incomplète. Pour obtenir des lignes jeunes et délicates, le sculpteur a simplifié outre mesure les détails qu’il avait sous les yeux. Or Nicolas Coustou n’a jamais commis une pareille méprise. »
Le salon de 1852
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 14 -1852

LA PLACE BELLECOUR LYON
L’ALLEGORIE DE LA SAÔNE
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN Photo Jacky Lavauzelle

LE PERUGIN – IL PERUGINO – 彼得羅·佩魯吉諾 – LA VIERGE A L’ENFANT – MADONNA COL BAMBINO DI PERUGINO- 圣母子 – Galleria Borghèse ROME ROMA

ROME – ROMA – 罗马
LE PERUGIN
MADONNA COL BAMBINO DI PERUGINO
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

——-

Flag_of_Lazio


GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

Pietro di Cristoforo Vannucci
IL PERUGINO
LE PERUGIN
彼得羅·佩魯吉諾
1448-1523

Autoportrait Perugino Le Perugin

MADONNA COL BAMBINO
LA VIERGE ET L’ENFANT
圣母子

Primo Venticinquennio del secolo XVI
Premier quart du XVIe siècle

olio su tavola
huile sur toile
44cm x34 cm

Le Perugin Il Perugino Madonna col Bambino Galleria Borghese & National Gallery of Art Washington.

Pietro_Perugino madonna col Bambino Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato Rome Roma

Encyclopédie méthodique – Beaux-Arts (1788)
1788 – Page _8
PIETRO VANUCCI dit LE PERUGIN





(1) Pietro Vanucci, dit Perugino, le Perugin, de l’école romaine. Il naquit à Perouse de parens très-pauvres en 1446, parvint à surpasser tous les artistes de son temps, & acquit de très-grandes richesses. Il travailla surtout pour les églises & pour les couvens. Son avarice étoit extrême, mais en même temps sa passion pour sa femme étoit si violente, qu’il ne lui savoit rien refuser, & portoit même jusqu’à la profusion les dépenses qu’il faisoit pour elle. La précaution qu’il avoit de porter toujours avec lui à la campagne la cassette qui renfermoit son or, fut un avertissement & un appat pour les voleurs qui la lui enlevèrent. La douleur qu’il éprouva de cette perte, ne lui permit pas d’y survivre longtemps il mourut en 1524 à l’âge de 78 ans, peu regretté de ses émules, dont son orgueil lui avoit fait autant d’ennemis.

 

Quoiqu’il conservât quelque chose de la roideur & de la sécheresse gothique, il mérite des éloges par la précision avec laquelle il imitoit la nature, par la simplicité qui caractérisoit ses ouvrages, par une certaine grace qu’il donnoit à ses figures. Il suffit à son éloge de dire qu’on trouve en lui le germe de quelques-unes des qualités qui le distinguèrent de Raphaël ; mais indépendamment des défauts qu’il tenoit de son temps, la nature ne lui avoit pas accordé le génie qu’elle a prodigué à son illustre élève. Sa couleur étoit assez bonne pour le siècle où il vivoit ; une grande pratique lui avoit donné de la facilité ; ses couleurs avoient de l’éclat, & son pinceau de la propreté. Trop peu de gradation dans les plans, trop d’uniformité dans les tons, prouvent qu’il connoissoit peu le clair-obscur & la perspective aёrienne. Ses tableaux sont d’un fini précieux : on ignoroit encore l’art d’imiter la nature par de savantes indications ; on la rendoit avec un scrupule qui avoit quelque chose de servile. C’étoit un défaut, mais il en résultoit une vertu ; celle de l’exactitude dont on s’est, dans la suite, trop écarté. Nous ne reprocherons pas au Pérugin d’avoir employé l’or dans les accessoires de ses ouvrages ; c’est un reproche qui appartient à son temps plutôt qu’à lui-même.



Le roi de France ne possède que quatre tableaux de ce maître, dont le plus grand & le plus capital n’a guère plus de quatre pieds. Il représente le Christ détaché de la Croix. La douleur de la Magdelaine est assez bien exprimée, la composition est simple, mais elle tient un peu du gothique.

Ce tableau a été gravé par le Comte de Caylus. On a aussi du même peintre un Christ au tonbeau, gravé par Claude Duflos.

Pietro_Perugino madonna col Bambino

*******

COMPARAISON ENTRE LE PERUGIN & RAPHAËL

Les nouvelles acquisitions du musée
GUSTAVE PLANCHE
REVUE DES DEUX MONDES
Tome 8 – 1850

Je sais bien qu’il y a en France comme en Allemagne, comme en Angleterre, comme en Italie, un grand nombre d’esprits qui prétendent posséder la vraie notion de l’art et qui préfèrent résolument le Pérugin au plus illustre de ses élèves, à Raphaël. Je sais que, pour ces esprits qui s’attribuent la pleine intelligence du sentiment religieux et de l’expression qu’il peut recevoir dans la peinture, les madones du Pérugin sont plus pures, plus recueillies, plus belles que la Madone à la chaise du palais Pitti, que la madone achetée, en 1518, par François Ier ; mais une pareille opinion ne soutient pas l’examen. C’est un engouement puéril qui ne mérite pas plus de respect que la passion d’une jeune fille pour une dentelle ou un ruban. Le Pérugin doit la meilleure partie de sa gloire aux œuvres de Raphaël, comme Domenico Ghirlandajo aux œuvres de Michel-Ange ; si Raphaël et Michel-Ange ne tenaient pas dans l’histoire de l’art une place si considérable, le Pérugin et Ghirlandajo jouiraient d’une popularité très modeste. Il y a deux manières d’estimer la valeur du Pérugin on peut l’envisager au point de vue de l’expression, au point de vue de la science. Si l’on veut chercher dans le Pérugin le sentiment religieux, il est impossible de ne pas reconnaître que Giotto et fra Angelico donnent à la foi chrétienne plus d’éloquence, plus de ferveur que le Pérugin. Veut-on chercher en lui la science ? A moins de fermer ses yeux à l’évidence, à moins d’oublier la forme vraie de la personne humaine, comment ne pas avouer qu’un intervalle immense sépare le Pérugin de Raphaël ? Oui, sans doute, le Pérugin en savait plus que Giotto, plus que fra Angelico ; c’est une vérité qui n’a pas besoin d’être démontrée : il n’est pas moins vrai, moins évident que Raphaël en savait infiniment plus que son maître. Quant à l’expression du sentiment religieux, le Pérugin, à mon avis, ne soutient pas mieux la comparaison avec Raphaël qu’avec Giotto. Je ne veux pas prendre au sérieux l’opinion proclamée à son de trompe il y a quelque vingt ans par les peintres néo chrétiens ; je ne veux pas perdre mon temps à réfuter les accusations de paganisme portées contre Raphaël ; ces accusations, qui ont pu obtenir quelque crédit parmi les personnes étrangères à l’histoire de la peinture, ne méritent pas les honneurs de la discussion. Raphaël, qui a consacré sa vie tout entière à l’expression de la beauté, n’a pas cru devoir négliger les conseils de l’art antique ; il a interrogé avidement les œuvres de la Grèce. Qui oserait le blâmer ? C’est au commerce assidu qu’il a entretenu avec l’antiquité que nous devons l’étonnante variété de ses œuvres. Est-il permis de comparer le Pérugin à Raphaël sous le rapport de la variété ? Les œuvres du Pérugin, dont plusieurs sans doute se recommandent par un mérite réel, semblent presque toujours reproduire un type invariable et constant. On dirait que l’auteur s’interdit l’invention comme une coupable pensée ; qu’il craindrait, en prêtant à la Vierge, à l’enfant Jésus, un visage nouveau, d’attirer sur sa tête le reproche d’hérésie. Les renseignemens que les biographes nous ont transmis, sans justifier cette conjecture, nous expliquent d’une façon très claire l’uniformité des œuvres du Pérugin. Nous savons en effet que le maître de Raphaël, très âpre au gain, reproduisait à l’infini ses compositions, et se copiait lui-même sans jamais se lasser. Il ne tenait pas tant au progrès de son art qu’au succès de son industrie ; il voulait tirer de ses moindres idées un profit permanent, et toutes les fois qu’il trouvait l’occasion de les reproduire, il la saisissait avec empressement. Il avait pour tous les épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament des types déterminés, et prenait bien rarement le soin de les modifier. Faut-il s’étonner qu’en se copiant sans relâche il n’ait pas trouvé moyen de mettre une grande différence entre les œuvres de sa jeunesse et les œuvres de son âge mûr ? La main la plus habile, en promenant éternellement le pinceau sur les mêmes lignes, sur les mêmes contours, loin d’acquérir plus de dextérité, finit par s’habituer au lieu commun, et c’est en effet le défaut qu’on peut reprocher à bien des œuvres signées du nom de Pérugin. Mais je veux bien oublier que la galerie du Louvre possède déjà depuis long-temps des tableaux de ce maître ; je consens à croire qu’il était utile d’acquérir une œuvre nouvelle achevée par la même main : était-il nécessaire d’aller à La Haye pour enrichir le Musée du Louvre ? N’y a-t-il pas au musée de Lyon une toile du Pérugin cent fois préférable au tableau acquis par MM. Reiset et Villot ? Tout en tenant compte de la jalousie provinciale, n’était-il pas possible de décider le conseil municipal de Lyon à échanger cette toile admirable contre des œuvres d’un autre maître ?

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX – La Vénus Borghèse – La Venere Vincitrice – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA –
罗马(四)—博吉斯画廊和几个教堂
Venus Venitrix Antonio Canova
拿破伦妹妹的雕像
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

——-

Flag_of_Lazio


LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

Antonio CANOVA
1757-1822

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (15)

VENUS VENITRIX
LA VENUS BORGHESE
La Venere Vincitrice
拿破伦妹妹的雕像

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (1)

Paolina Borghese Bonaparte
rappresenta come Venere Vincitrice

Pauline Bonaparte Borghèse
Représentée comme Vénus Venitrix

Sœur de Napoléon Bonaparte
1780-1825



François-Joseph Kinson Pauline_Bonaparte Pauline Bonaparte, principessa Borghese, duchessa di Guastalla
peinture de 1808 de François-Joseph Kinson

Marbre
Marmo Statuario
1805-1808

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (4)

LA RENCONTRE DE CANOVA AVEC BONAPARTE

« Antonio Canova était âgé de quarante ans, et commençait déjà à régner sans rival dans l’art italien de son temps lorsque, le 6 août 1797, il entra pour la première fois en rapports avec le futur empereur. Il était né dans un village des environs de Venise, d’une humble famille de paysans ; et sa rapide fortune avait eu comme point de départ un Lion de Saint Marc qu’il avait sculpté dans une motte de beurre, pour décorer la table d’un dîner dans la villa d’un sénateur vénitien, — début auquel l’on serait tenté d’attribuer une portée presque symbolique si l’on ne se rappelait qu’à la mollesse, vraiment un peu « beurrée, » d’un trop grand nombre des gracieuses productions du sculpteur, s’est plus d’une fois substituée, dans son art, la simple et virile beauté de figures du genre du Napoléon milanais ou des admirables lions couchés du monument funéraire du pape Clément XIII…
Mais cinq années devaient se passer encore avant que Canova fût admis à connaître personnellement son glorieux admirateur. Celui-ci, du reste, à la date de cette première lettre, n’avait guère eu l’occasion d’apprécier par soi-même les « grands talens » d’un artiste dont la renommée seule était parvenue jusqu’à lui ; et ce n’est sans doute que durant l’été de 1802 que l’œuvre du sculpteur s’est vraiment révélée à lui, sous les espèces de ces deux groupes de Psyché et l’Amour qui, aujourd’hui encore, représentent pour nous au Louvre l’art du maître vénitien, — aussi fidèlement admirés des visiteurs du dimanche qu’ils sont désormais dédaignés du public, plus « raffiné, » des jours de semaine. Les deux groupes, en effet, avaient été rapportés de Rome par le général Murat, qui les avait somptueusement installés dans sa maison de Villiers ; et à peine Napoléon les eut-il aperçus, qu’aussitôt le désir lui vint de s’attacher, en qualité de « sculpteur ordinaire, » l’auteur de compositions où il croyait retrouver la plus pure fleur du génie antique. Au début de septembre 1802, Canova apprit de l’ambassadeur français à Rome, François Cacault, que le Premier Consul voulait bien l’appeler à Paris, afin d’y exécuter à la fois son buste et sa statue. Le pauvre Canova eut beau, à l’extrême étonnement du diplomate, essayer par tous les moyens de se dérober à cet honneur imprévu, qu’il considérait comme incompatible avec ses sentimens de patriote vénitien : force lui fut d’obéir à la volonté formelle de son maître, le pape Pie VII, et d’accepter enfin une tâche qui devait, d’ailleurs ; lui être payée avec une libéralité toute princière, 120 000 francs et le remboursement de tous les frais du voyage. »
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères

A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (6)

« Si la princesse Pauline Borghèse a posé sans voile devant Canova pour la Vénus Victrix, placée aujourd’hui à la villa Borghèse, pourquoi Diane de Poitiers n’aurait-elle pas posé aussi librement devant Jean Goujon ? Quant à la fidélité de l’imitation, je ne suis pas disposé à l’accepter. »

Peintres et sculpteurs modernes de la France – Jean Goujon
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 7 – 1850

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (7)

« Le rais incandescent traversa le centre impressionné du verre par l’ouverture qui lui faisait face, ressortit, coloré, par l’autre jour qu’entourait le cône évasé d’un projectif, ― et, dans un vaste cadre, sur une toile de soie blanche, tendue sur la muraille, apparut alors, en grandeur naturelle, la lumineuse et transparente image d’une jeune femme, ― statue charnelle de la Venus Victrix, en effet, s’il en palpita jamais une sur cette terre d’illusions. »
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
L’Eve future – III – Apparition
Bibliothèque-Charpentier
Eugène Fasquelle éditeur, 1909 (nouv. éd.) (pp. 89-93).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (8)

« George, qui tout un soir a soudain rajeuni
Un parterre de rois qu’on vit tressaillir d’aise ;
La reine Caroline et Pauline Borghèse,
Ces déesses qu’aimaient dans un siècle fini
Les héros disparus, et la Celiani
Que Prudhon fait sourire au soleil qui la baise. »

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890
(Le Sang de la coupe. Trente-six Ballades joyeuses.
Le Baiser, pp. 3-165).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (9) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (11) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (12) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (13)

Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie
Bouillet Chassang
1878
Lettre C
Pages 309 à 488
CANOVA (Antoine), sculpteur italien,ne en 1757 à Possagno, dans l’Etat vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ou-vragesquilemirent bientôt au premier ranç des scui-teurs modernes, et dans lesquels il sut allier limitation de la nature avec les beautés idéales de 1 antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément III, dans la basilique de Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans l’église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion , Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (ÉUsa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l’Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut. Son OEuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Dela-touche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cico-gnara sa Biographie, Venise, 1825.  Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (16) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (18) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (19)

LES RELATIONS ENTRE CANOVA ET L’EMPEREUR

La vérité est que ces « dispositions » du tout-puissant Empereur eurent pour effet d’épouvanter le pauvre Canova. ainsi que nous le prouve assez clairement sa réponse affolée à la lettre de Daru. « Sa Majesté, y écrivait-il, peut me commander de consacrer à son service exclusif tout le reste de mes jours : j’obéirai, car ma vie lui appartient. Mais Elle ne saurait, sans contredire son cœur magnanime et sans violer la splendeur de son nom, Elle ne saurait, dis-je, vouloir vraiment que je renonce à moi-même, à mon art, à ma gloire. Si seulement mes travaux ont mérité d’obtenir d’Elle un gracieux égard, Elle daignera consentir à me laisser dans ma pacifique retraite, en songeant que cette retraite m’est indispensable pour me rendre moins indigne de sa protection. » Et peut-être cet homme d’un cœur doux et timide aurait-il trouvé le courage de résister jusqu’au bout à la volonté du vainqueur de l’Europe, sans l’énergique-pression exercée sur lui par tous ses confrères de Rome et de Florence, désireux d’exploiter à leur propre profit l’influence de leur glorieux ami auprès de l’Empereur.
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères
A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)