Ville Basse, Ville Haute et la Cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges
Saint-Bertrand-de-Comminges
Haute-Garonne (31)
Pyrénées – Пиренеи – 比利牛斯
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Le mausolée de saint Bertrand
peintures du XVIIe siècle
La cathédrale Notre-Dame
Photo Jacky Lavauzelle
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Saint-Bertrand-de-Comminges
圣·贝特朗·德科曼
Санкт-Бертран де Коменж
DES PAYSAGES FANTASTIQUES
VUS PAR MICHELET
Tout ce Midi, si beau, c’est néanmoins, comparé au Nord, un pays de ruines. Passez les paysages fantastiques de Saint-Bertrand de Comminges et de Foix, ces villes qu’on dirait jetées là par les fées ; passez notre petite Espagne de France, le Roussillon, ses vertes prairies, ses brebis noires, ses romances catalanes, si douces à recueillir le soir de la bouche des filles du pays. Descendez dans ce pierreux Languedoc, suivez-en les collines mal ombragées d’oliviers, au chant monotone de la cigale. Là, point de rivières navigables ; le canal des deux mers n’a pas suffi pour y suppléer ; mais force étangs salés, des terres salées aussi, où ne croit que le salicor ; d’innombrables sources thermales, du bitume et du baume, c’est une autre Judée. Il ne tenait qu’aux rabbins des écoles juives de Narbonne de se croire dans leur pays. Ils n’avaient pas même à regretter la lèpre asiatique ; nous en avons eu des exemples récents à Carcassonne.
Jules Michelet
Tableau de la France : géographie physique, politique et morale
A. Lacroix et Cie, 1875 – pp. 32-35
La Gascogne. — La Navarre. — Les Basques
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Chemin vers la Ville Haute
le clocher-tour de la cathédrale
Le tombeau d’Hugues de Castillon
Evêque
1336-1352
La Clôture et le Buffet d’Orgues
Le tombeau d’Hugues de Castillon
panneau droit du jubé
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LE BUFFET D’ORGUE
de Saint-Bertrand-de-Comminges
Ici, l’instrument est porté par des encorbellements, la partie inférieure n’ayant guère que la largeur nécessaire aux claviers et aux registres. Cette disposition permettait à des musiciens, joueurs d’instruments ou chanteurs, de se placer dans la tribune autour de l’organiste, assis dans la petite chaire portée sur un cul-de-lampe ; et, sous ce rapport, elle mérite d’être signalée. Du reste, même système de menuiserie qu’à Perpignan et à Soliès. Ce sont les tuyaux qui commandent la forme de la boiserie, celle-ci les laissant apparents dans toute leur hauteur et suivant leur déclivité. Nous citerons encore les buffets d’orgues de la cathédrale de Strasbourg, des églises de Gonesse, de Moret près Fontainebleau, de Clamecy, de Saint-Bertrand de Comminges, de la cathédrale de Chartres, qui datent de la fin du XVe siècle et du XVIe. La menuiserie de tous ces buffets est soumise à l’instrument et ne fait que le couvrir ; les panneaux à jour ne remplissent que les vides existant entre l’extrémité supérieure de ces tuyaux et les plafonds, afin de permettre l’émission du son ; quant au mécanisme et aux porte-vent, ils sont complètement renfermés entre les panneaux pleins des soubassements.
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Buffet (d’orgues)
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LES STALLES DE SAINT-BERTRAND-DE-COMMINGES
Des stalles du XVIe siècle présentent encore quelque intérêt, entre autres celles des églises de Saint-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne), de Montréal (Yonne) ; les beaux fragments déposés dans l’église impériale de Saint-Denis, et qui proviennent de la chapelle du château de Gaillon. Les dorsals de ces stalles sont revêtus d’ouvrages de marqueterie, et les accoudoirs, les patiences, les montants, appartiennent à la plus jolie sculpture du commencement de la renaissance.
Dictionnaire raisonné de l’architecture française
du XIe au XVIe siècle
Stalle
Vue de la Clôture
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Les animaux dans l’iconographie de
Saint-Bertrand-de-Comminges
L’ordre observé dans la vision de saint Jean se perd, et les quatre animaux ne sont plus là que comme la personnification admise par tous, des quatre évangélistes. On les retrouve aux angles des tours, comme à la tour Saint-Jacques-la-Boucherie de Paris, XVIe siècle ; dans les angles laissés par les encadrements qui circonscrivent les roses, dans les tympans des pignons, sur les contre-forts des façades, dans les clefs de voûtes, et même dans les chapiteaux des piliers de chœurs. Avant le XIIIe siècle, les quatre animaux sont ordinairement seuls ; mais, plus tard, ils accompagnent souvent les évangélistes qu’ils sont alors destinés à faire reconnaître. Cependant, nous citerons un exemple curieux de statues d’évangélistes de la fin du XIIe siècle, qui portent entre leurs bras les animaux symboliques. Ces quatre statues sont adossées à un pilier du cloître de Saint-Bertrand de Comminges. La décoration des édifices religieux et civils présente une variété infinie d’animaux fantastiques pendant la période du moyen âge. Les bestiaires des XIIe et XIIIe siècles attribuaient aux animaux réels ou fabuleux des qualités symboliques dont la tradition s’est longtemps conservée dans l’esprit des populations, grâce aux innombrables sculptures et peintures qui couvrent nos anciens monuments…
Animaux
Cloître de Saint-Bertrand-de-Comminges
Dictionnaire raisonné de l’architecture française
du XIe au XVIe siècle
Animaux
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Une Balade dans le Comminges en juillet 1858
« Au jour, gros nuages gris. Saint-Gaudens, affreux petit bourg sur une éminence. On sent l’approche de la montagne ; la route devient montueuse et accidentée ; la vallée de la Garonne se resserre entre deux lignes de montagnes. Cette entrée est jolie, riante et fertile, avec un fond accidenté. On laisse Saint-Bertrand-de-Comminges à droite, ville antique avec une belle église et un cloître. Cierp, dernier relais avant Luchon, joli village assis sur les eaux écumantes du torrent, au confluent de la vallée de la Garenne, qu’on quitte ici, et de celle de la Pique. Après Saint-Béat, on entre dans la vallée de Luchon, bordée de montagnes aux pentes douces et arrondies. Luchon ne se voit pas de loin ; il est situé à l’entrée d’une vallée latérale au pied de la montagne de Cazaril. Arrivé à dix heures et demie. »
Alfred Tonnellé
Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858
1859 -pp. 9-15
Toulouse, mercredi, 7 juillet
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LE TRESOR DE
SAINT-BERTRAND-DU-COMMINGES
Souvent, sur les coffrets, étaient sculptées des chasses, des scènes tirées de romans en vogue, des inscriptions, etc. Il existe encore, dans le trésor de l’église de Saint-Bertrand de Comminges, un coffret de bois recouvert de plaques de cuivre jaune estampé, sur lesquelles sont figurés en relief des chevaliers, des dames, des animaux.
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carlovingienne à la Renaissance
Coffret
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le « Lyon des Réunis, »
Lugdunum convenarum
Les Pyrénées naturellement commandèrent plus fortement leur attention. Ces montagnes avaient déjà l’aspect dénudé qui nous frappe aujourd’hui, et il n’en fallut pas davantage pour engendrer la légende d’un incendie allumé par des bergers qui aurait dévoré les forêts d’un bout à l’autre. Cela n’expliquait-il pas leur nom par le rapprochement avec le mot grec pyr, feu ? Mais outre qu’il est infiniment peu probable que le grec ait fourni aux Celtibères le nom de leurs montagnes, il semble que l’eau eut bien plus de part que le feu au déboisement de ces pentes ardues. Le buis et les eaux thermales des Pyrénées sont vantés par Pline. Leurs neiges et leurs lacs glacés ont été chantés par Lucain. Le passage le plus fréquenté depuis la plus haute antiquité fut celui qui faisait partie de la route de Barcelone à Narbonne, passant par Girone et le col de Pertus, Un autre donnait accès à la route de Saragosse (Cœsar-Augusta) à Oléron ; un troisième permettait d’aller de Pampelune à Dax par le Summum Pyrenœum (Roncevaux) et l’Imum Pyrenœum (Saint-Jean-Pied-de-Port). Les Romains changèrent ces sentiers de chèvres en belles routes. Mais il y avait indubitablement d’autres passages encore, entre autres celui du val d’Arran par où passèrent des bandes chassées d’Espagne qui fondèrent le « Lyon des Réunis, » Lugdunum convenarum, dont on ne soupçonnerait jamais le nom antique sous l’appellation moderne de Saint-Bertrand de Comminges. Les fleuves font aussi partie du capital permanent de la terre gauloise, bien que leurs embouchures, nous allons bientôt le voir, aient singulièrement changé d’aspect.
Revue des Deux Mondes tome 34, 1879
Albert Réville
La géographie de la Gaule