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Josef Karel Burde : UN CARICATURISTE PRECURSEUR DE LA BANDE DESSINEE

Tchéquie – Česká republika
Prague – Praha
ART GRAPHIQUE DE BOHEME
Josef Karel BURDE
(1779–1848)
 Un Caricaturiste précurseur de la Bande Dessinée

Exposition au Palais Salm (Salmovský Palác)
Place de Hradčany
Du 7 avril 2015 au 5 juillet 2015 

En 1796, il fonda la Société des Amis patriotique des Arts
(Privat Gesellschaft patriotischer Kunst-Freunde)
V roce 1796 vznikla Společnost vlasteneckých přátel umění

Josef Karel Burde Dessin 1 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 1Josef Karel Burde Dessin 2 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricature 1Josef Karel Burde Dessin 3 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 2Josef Karel Burde Krajna s venkoskymi chalupani Paysage avec ferme 1835 Artgitato

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Boure na pabreziJosef Karel Burde Caricatures 3Josef Karel Burde Dessin 4 Artgitato D'après Raphael

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Vlasni Karikaturni podobizna

Josef Karel Burde Paysage CampagnardJosef Karel Burde Dessin 5 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Dessins Artgitato Les Jumeaux Dvojce muzu s pist'alkouJosef Karel Burde Johanna Heinricha RambergaJosef Karel Burde Dessins Artgitato Křiž v lavskýJosef Karel Burde Johanna Heinricha Ramberga Le contrat de mariageJosef Karel Burde Dessins ArtgitatoJosef Karel Burde Dessins Artgitato Portrais 1802Josef Karel Burde Karikatura muzes s copem Homme avec queue de cheval

Josef Karel Burde Krajina s povozem ArtgitatoJosef Karel Burde Personnages ArtgitatoJosef Karel Burde Portrait Artgitato

 

Adolf Kosárek – Zimni Noc – La nuit d’hiver de 1857

Adolf Kosárek
(1830-1859)

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 2

Zimni noc – Nuit d’hiver – Winter night
1857
(Palais Schwarzenberg – Schwarzenberský palác)

LE CIEL A PORTEE DE MAIN

Ozenfant et Jeanneret en reprochant le côté décoratif du cubisme soulignait « assez de jeux. Nous aspirons à une rigueur grave« . Cette rigueur, Adolf Kosárek  la trouve dans son Zimni noc, nuit d’hiver, de 1857, qu’il peint à 27 ans, deux ans avant sa mort.

Plus que du grave, il touche le dessus de la montagne. En mêlant ciel et terre, il rend irréel le réel. Où se tend le paysage qui dans le lointain se perd. Par le trouble et le doute, Adolf Kosárek nous montre que l’apparition se fait dans la disparition. Celle de la terre, de la neige, de la nuit, de nos doutes et de nos peurs.

 Adolf Kosárek  révolutionne dans une facture illusionniste, dans une nouvelle et étrange figuration. Révolutionner, c’est d’abord douter et ensuite troubler. Questionner l’ordre établi. Le ciel est à portée de pas, de main. Ainsi se conduit le rythme d’une discussion théologique, voire métaphysique.

Par petites touches indépendantes, là la chaumière, là l’arbre dans la tempête, là-bas les hommes retrouvant l’âtre et la chaleur. Ces apparitions se font alors dans la rapidité de l’éternité. Ainsi  Adolf Kosárek spatialise le temps qui passe. Les lumières et les ombres remplacent les aiguilles. Le jour et la nuit voudraient cohabiter. Le soir est là. Peut-être le matin.

C’est dans cette partition spatiale et symphonique, dans cet ensemble polyvalent, modulable que le chaud pénètre le spectateur, le chaud des lueurs et des feux. Le chaud du chaos du noir qui ne tardera pas à venir et à emporter et le ciel et la neige et nos yeux.

Dans cette direction,  Adolf Kosárek se met au service d’une doctrine, le romantisme, pour mieux l’étouffer et l’évacuer. C’est la cohérence interne qui domine et lisse l’œuvre afin de nous faire oublier la religiosité de la toile.

L’homme résiste par touches grises et noires. L’homme résiste encore à ce temps qui désormais est compté. L’homme est là, mais va bientôt disparaître. Il ne reste que les dos et les ombres. Pas plus qu’un sapin.

La nature est alors là pas aussi sereine que ça. Les lumières ne tarderont pas à s’éteindre les unes après les autres. Les rêves pourront alors cheminer du dedans des couches, au dessus des toits, par delà les chemins tracés de longues dates et par d’interminables balades.

Du calme de la neige, nous naviguons dans le tourbillon des nuages au-dessus d’une lune solaire. Du calme du cœur, nous glissons dans cette végétation étonnement inquiète et torturée. Mais notre regard reste au centre, constamment.

Sinon Adolf Kosárek nous glisse illico dans la chaumière de dieu, un peu plus haut que les yeux, mais toujours dans la toile.

Jacky Lavauzelle

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato1

« Kosarek peint son célèbre nuit d’hiver après son retour de son voyage en Baltique; ce tableau était présenté à l’exposition annuelle en 1857.
La grande toile évoque l’ambiance d’hiver poétique du réveillon de Noël dans le paysage de fantaisie romantique, et a été autant inspiré par son voyage à Rügen que par des motifs tirés de ses hautes terres de Bohême-Moravie. »

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 7

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 8

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 3

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 4

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 5

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 6

 Photos Artgitato

Pont Charles PRAGUE : LE LIEN ENTRE Staré Město & Malá Strana

 

TCHEQUIE République Tchèque –Česká republika
PRAGUE – PRAHA
pont Charles ARtgitatoPont Charles Prague- Karlův most
Le Lien entre Staré Město (La Vieille Ville) & Malá Strana (Le Petit Côté)

Le Pont Charles remplace le pont Judith en bois emporté par une crue de la Vlatva – Moldau
Il relie la Vieille ville (Praha 1) à Mala Strana (Praha 2) et permet un accès à Hradčany – le quartier où se trouve la Palais Royal et la Cathédrale saint Guy.

saint Augustin (354-430)
Augustin d’Hippone (Aurelius Augustinus)
Un des quatre Pères de l’Eglise occidentale – l’Eglise latine (Ecclesia latina) avec saint Ambroise, saint Grégoire et saint Jérôme.

saint augustin artgitato pont charles prague

Augustin d'Hippone saint Augustin Artgitato Pont Charles Prague

 sainte Lutgarde
Lutgarde de Tongres (1182-1246)
La vision de sainte Lutgarde à 17 ans : le Christ lui montre une de ses plaies.

la vision de sainte Lutgarde Artgitato Pont Charles Prague 2

la vision de sainte Lutgarde Artgitato Pont Charles Prague

saint Jean de Matha (1160-1213)
saint Félix de Valois (1127-1212)
et saint Ivan

Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 1

saint jean de Matha Saint Felix de Valois Saint Ivan Pont Charles Prague Artgitato

Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 2 Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 3 Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 4Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 5

saint Jude
(ou Judas) – Saint Jude Thaddée
Un des douze apôtres

saint Jude Artgitato Pont Charles Prague

saint Jude Artgitato Pont Charles Prague 1

saint Nicolas de Tolentino (vers 1240-1305)
moine de l’Ordre des ermites de saint Augustin

saint Nicolas de Tolentino Artgitato1 Pont Charles Prague

saint Nicolas de Tolentino Artgitato 2 Pont Charles Prague

Le prêtre et martyr
Jean Népomucène
Jan Nepomucky (1340 – 1393)

Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 1

Détail de la statue Jean Népomucène Jean Népomucène confesse la Reine Sophie Wenceslas IV la soupçonne d’adultère (avec son chien symbole de la fidélité)

Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 2

Détail de la statue de Jean Népomucène Jean Népomucène jeté dans la Vlatva – Moldau

Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 3 Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 4 Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 5

Notre-Dame et saint Bernard Bernard de Clairvaux (1090/91 – 1153) Ordre cistercien ou ordre de Cîteaux

Pont Charles Prague Saint Bernard Notre Dame Artgitato 1Pont Charles Notre-Dame et saint Bernard Artgitato 2Pont Charles Notre-Dame et saint Bernard Artgitato 3

Pont Charles Notre-Dame et saint Bernard Artgitato1

Jean le Baptiste
saint Jean-Baptiste
יוחנן המטביל

Jean le Baptiste saint Jean Baptiste Pont Charles Prague Artgitato 1

Jean le Baptiste Artgitato Pont Charles Prague

Jean le Baptiste Artgitato Pont Charles Prague 2

saint Christophe
Christophe de Lycie
« Celui qui porte le Christ »
Patron des voyageurs

saint christophe Christophe de Lycie artgitato Pont Charles Prague

saint Guy
(saint Vit ou saint Vitus)
IVème siècle
La cathédrale Saint-Guy –Katedrála svatého Víta – à l’intérieur du château de Prague -Pražský hrad – lui est dédiée. Dénoncé par l’empereur Dioclétien, il fut baigné dans de l’huile bouillante et jeté dans la fosse aux lions (en-dessous de la sculpture)

Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 3 Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 2 Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 4 Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 1

La statue de saint Gaétan
Gaétan de Thiene (1480-1547)
Fonda à Vicence (Vicenza-Vénétie) un hôpital pour les incurables

Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 1

Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 2Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 4Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 3Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 5Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 6Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 7Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 8

Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d’Aquin
saint Dominique : Dominique de Guzmán (Vers 1170-1221) Fondateur de l’ordre des dominicains
saint Thomas d’Aquin (Vers 1224 – 1274) philosophe de l’ordre des dominicains – Théologien et Philosophe

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 1Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 2Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 3Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 4

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 5

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 7

Psaume 73 de la Vulgate (Bible)
memor esto congregationis tuae quam possedisti ab initio redemisti virgam hereditatis tuae mons Sion in quo habitasti in eo
 leva manus tuas in superbias eorum in finem quanta malignatus est inimicus in sancto
 et gloriati sunt qui oderunt te in medio sollemnitatis tuae posuerunt signa sua signa

Souviens-toi de ton peuple (communauté/assemblée) que tu as acquis autrefois (depuis toujours/depuis l’origine/jadis), Que tu as racheté comme la tribu de ton héritage! Souviens-toi de la montagne de Sion, où tu fis ta résidence (que tu habitas)…

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 6

saint François d’Assise (Francesco d’Assisi)
Giovanni di Pietro Bernardone (vers 1180-1226)
Fondateur en 1210 de l’Ordre des frères mineurs ou Ordre des Franciscains

saint François d'Assise artgitato Pont Charles Prague 1

saint François d'Assise artgitato Pont Charles Prague 2

Sainte Barbe – sainte Marguerite & sainte Elisabeth

Sainte Barbe (IIIe siècle après J.-C) souvent représentée avec la palme de martyre, une couronne et un livre. Elle est ici au milieu de l’ensemble sculptural.
Associée souvent avec 3 saintes qui ont fait vœux de chasteté : sainte Catherine, sainte Marguerite et sainte Geneviève.

Nous retrouvons ici sainte Marguerite accompagnée de sainte Elisabeth de chaque côté.

Saintes Barbe Marguerite Élisabeth Pont Charles Artgitato Prague

   Pont Charles Prague 1 Sainte Barbe Sainte Marguerite et Sainte Élisabeth Artgitato 1

Pont Charles Prague 2 Sainte Barbe Sainte Marguerite et Sainte Élisabeth Artgitato 1

Saintes Barbe Marguerite Élisabeth Pont Charles Artgitato Prague 2

Saintes Barbe Marguerite Élisabeth Pont Charles Artgitato Prague 3

Le Golgotha
ou
mont du Calvaire

Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 4

Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 3Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 2Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 1

Pietà
ou Vierge de Pitié

Pietà Vierge de Pitié Artgitato Pont Charles Prague

Pietà, ou Vierge de Pitié Artgitato pont Charles

Pietà, ou Vierge de Pitié Artgitato pont Charles 2

saint Antoine de Padoue
Fernando Martins de Bulhões (1195-1231)
Nous retrouvons ici quelques attributs liés à saint Antoine : la bure franciscaine, l’Enfant Jésus, un livre.

Saint Antoine de Padoue Artgitato Prague Pont Charles

saint Antoine de Padoue Artgitato Pont Charles Prague 1

saint Yves
Yves Hélory de Kermartin (1253-1303)
« Sanctus Yvo erat brito; advocatus sed non latro, res mirabilis populo », « Saint Yves était breton, avocat mais pas voleur, chose admirable pour le peuple ! ».

saint Yves Artgitato Pont Charles Prague

saint Yves Artgitato Pont Charles Prague 2

Pont Charles saint Yves Prague 1

 sainte Anne
Mère de la Vierge Marie

pont Charles Prague sainte Anne Artgitato 1

Saint Cyrille & saint Méthode
Saint Cyrille (vers 827 -869)
Saint Méthode, frère de Cyrille (vers 815-885)
« les Apôtres des Slaves »
Évangélisateurs de la Bohême-Moravie Saints Cyrille et Méthode artgitato Pont Charles Prague 2

Pont Charles Saint Cyrille saint Méthode artgitato 1

Pont Charles Saint Cyrille saint Méthode artgitato 2

Saints Cyrille et Méthode artgitato Pont Charles Prague 1

saint Joseph
&
l’enfant Jésussaint Joseph et l'enfant Jésus Prague Pont Charles Artgitato 3

saint Joseph et l'enfant Jésus Prague Pont Charles Artgitato 1

saint Joseph et l'enfant Jésus Prague Pont Charles Artgitato 2

Saint Norbert & saint Venceslas & saint Sigismond
Saint Norbert  (vers 1090-1134) fondateur de  l’ordre des Prémontrés ou Norbertins. Sa dépouille se trouve au Monastère de Strahov  (l’église abbatiale de l’Assomption de la Vierge) à Prague (fondé en 1140 sous Vladislav II Premysl).
Devise de saint Norbert : « Wenig schreiben aber viel (zu) tun » (écrire peu, mais agir beaucoup).

Saint Venceslas Ier de Bohême (Vaclav) (vers 907- vers 930) : saint patron de la République Tchèque (Česká republika) fêté le 28 septembre. Sa dépouille de martyr repose à la cathédrale Saint-Guy (Katedrála svatého Víta) dans la Chapelle Saint-Venceslas

Saint Sigismond ( – 524) Roi des Burgondes (516-523)
En tchèque : Svatý Zikmund

Saint Norbert & saint Venceslas & saint Sigismond Artgitato 1 Pont Charles Prague

Saint Norbert & saint Venceslas & saint Sigismond Artgitato 2 Pont Charles PragueSaints Norbert Venceslas et Sigismond Artgitato Pont Charles PragueSaints Norbert Venceslas et Sigismond artgitato Pont Charles Prague

saint sigismond Artgitato Pont Charles Prague

saint Venceslas Prague Pont Charles Artgitato

saint Norbert Artgitato Pont Charles Prague

La statue de saint Venceslas

saint Venceslas Prague Pont Charles Artgitato 2

saint François Xavier
Francisco de Jasso y Azpilicueta (1506-1552) – Jésuite
Cofondateur de la Compagnie de Jésus (Societas Jesu) avec Ignace de Loyolasaint François Xavier Artgitato Pont Charles Prague 3

saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 1saint François Xavier Artgitato Pont Charles Prague 2saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 2

saint François Xavier Artgitato Pont Charles Prague

saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 3

saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 4

Sainte Ludmila & saint Venceslas (enfant)
Ludmila de Bohême (vers 860-921) : grand-mère Venceslas – Mère de Vratislav Ier de Bohême (père de Venceslas)

Sainte Ludmila saint Venceslas enfant artgitato Pont Charles Prague

Sainte Ludmila saint Venceslas enfant artgitato Pont Charles Prague 2

Philippe Benizi
(1233-1285)
ministre général de l’Ordre des Servites de Marie
(Ordo Servorum Beatae Virginis Mariae -OSM)
Il est représenté avec une branche de lys et un crucifix.

saint Philippe Benizi Artgitato Pont Charles Prague

saint Philippe Benizi Artgitato Pont Charles Prague 2

Adalbert de Prague
En tchèque Vojtěch (956-997)
Evêque de Prague et Martyr

Adalbert de Prague Pont Charles Artgitato

Adalbert de Prague Pont Charles Artgitato 2

Le Christ avec saint Côme & saint Damien
saint Côme, patron des chirurgiens.
saint Damien, patron des pharmaciens, frère jumeau de saint Côme.
Chirurgiens anargyres : qui soignaient sans faire payer les patients.

Saints Côme et Damien avec le Christ Artgitato Pont Charles Prague

Saints Côme et Damien avec le Christ Artgitato Pont Charles Prague 2

 Le Chevalier Bruncvík Fils de Štilfrid avec son épée magique (à côté du pont sur l’Île de Kampa)

Pont Charles Chevalier Bruncvík Artgitato 2Pont Charles Chevalier Bruncvík Artgitato 3

Église Saint-Nicolas de Malá Strana – PRAGUE – PRAHA 1

PRAGUE – PRAHA
Eglise BAROQUE
Kostel svateho Mikulase 

EGLISE SAINT-NICOLAS DE Malá Strana
Plan attribué à Christophe Dientzenhofer (1655-1722) 

Malostranské náměstí, 118 00 Praha 1

10 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 14 (2)

12 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 16 (2)

2 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 3 (2)3 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 4 (2)

5 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 6 (2)6 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 10 (2)7 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 11 (2)8 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 12 (2)9 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 13 (2)

1 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 2 (2)

11 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 15 (2)

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 50

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 70

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 40

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 60

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 30

 

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 1

 

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 20

Eva KMENTOVA : LA RESISTANCE A L’OPPRESSION (Femme au soleil – žena na slunci -1958, bronze 2005)






Eva Kmentova (1928-1980)
Femme au soleil
žena na slunci
(1958, bronze 2005)

 Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (1)

La Résistance
à
L’Oppression

Dans une cour du Musée Kampa (Museum Kampa, U Sovových mlýnů 2, 118 00 Praha) au milieu d’autres statues, la Femme au soleil d’Eva Kmentova, seule, contre un mur, s’offre à nous.

Il s’agit d’une femme, les proportions sont là. Mais la féminité est peu marquée. Et nous sommes autant dans le corps de l’artiste que dans celui d’une humanité plus générale.

La femme est là, face contre terre. Comme jetée à terre. Presqu’humiliée. L’être est couché, comme soumis, mais tout son effort tend vers le redressement. Se mettre droit. Tenir debout. Ne pas rester dans la situation originelle. S’élever. Ne pas rester coucher. Ne plus rester soumise.

Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (2)

Les masses s’équilibrent sur le socle en pierre blanche. Et les membres, la tête et les jambes, se lèvent, se jettent vers le soleil, comme s’il s’agissait de s’arracher de la terre. Ce corps lourd et massif veut partir, s’envoler. Il se tend un peu plus de chaque côté. Quelque chose peut casser à tout instant. Et ce corps qui part, laisse un peu plus la terre pour rejoindre les astres.

Dans cette forme, le corps devient céleste. Il va vers le soleil en devenant lune, croissant de lune. Ce corps en a besoin. Il a soif de cette chaleur. C’est une nécessité vitale pour lui, pour ce corps devenu satellite.

S’il se tend, il se tend comme un arc. Un arc qui enverrait dans le ciel, vers le soleil, ce besoin d’un ailleurs, ce besoin d’espoir, pour vaincre enfin sa peur. Pour laisser son désir s’épanouir.

Cette masse si imposante devient ligne par cette position tendue. La tension ne pourra pas durer éternellement, mais qu’importe, puisque, en existant, elle permet au corps de s’ouvrir, de s’entrouvrir.

Avoir gagné sur le lourd, le pesant, le joug, les interdits, la tyrannie et l’oppression, voilà ce que le corps, et plus que le corps, l’être gagne. C’est dans cette prouesse, simple et banale, mais tellement désagréable de cette tension du cou et de cette inflexion du bassin, que l’être peut se lever enfin et que la vie peut commencer, moins mécanique et plus humaine.

Elle se tend juste avant la cassure qui elle serait définitive. Inconfortable et seule, mais vivante encore et espérant.

Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (4)Eva Kmentova, ainsi que son mari Olbram Zoubek, qu’elle a connu à l’Académie des Arts,  faisait partie du groupe Trasa, où figuraient notamment les sœurs Jikta er Květa Válovy. Eva apporta au groupe de cette nouvelle figuration une dimension poétique, plus sensuelle. Elle fut bridée tout au long de sa vie par le système communisme. Comme de nombreux artistes tchèques, elle vécut grâce à des petits boulots comme vendeuse et restauratrice de bijoux.

žena na slunci porte la trace de Fernand Léger. cette sculpture a été réalisée trois ans après la mort de l’artiste français.

« L’art est fait d’oppression, de tragédie, criblées discontinûment par l’irruption d’une joie qui inonde son site, puis repart. » (René Char, Eloge d’une soupçonnée, 1988)

 

Jacky Lavauzelle

La MAISON DANSANTE = LA MAISON DE KAFKA (Tančící dům 1996)








Vlado Milunić & Frank Gehry

LA MAISON DANSANTE
(Tančící dům 1996)

 La maison dansante Kafka

 

 LA MAISON
DE KAFKA

Il fallait à Prague un immeuble qui nous parle de la ville et de son avenir, qui nous fasse oublier un passé douloureux, mais surtout qui nous parle avant tout de Kafka, de sa présence. Qui nous parle de lui, et parle surtout de son œuvre, avec sa logique interne, les balancements et les pertes d’équilibre. Bref, il fallait un immeuble qui parle de position, de fondation, de normalité, de changements de proportions, d’étrangeté. Bref, enfin un immeuble qui parle de nous.

C’est un immeuble au premier abord étrange et curieux. Un peu comme dans La Colonie Pénitentiaire (In der Strafkolonie), sans la même finalité ni le même usage. Mais la curiosité fait partie de l’âme tchèque et surtout de l’âme praguoise.

 

La maison dansante toit

 

Dans le Terrier (Der Bau), Kafka fait parler un narrateur seul qui calcule les avantages et les inconvénients de sa demeure idéale. La perfection reste sa perfection. Comment se protéger du monde et des ennemis qui cherchent à l’en déloger. Un narrateur qui recherche les sorties idéales et maximalise sa sécurité. « Je me trouve dehors et recherche comment y pénétrer ; j’aurai besoin, à cet instant, de mes architectures. » L’architecture doit donc répondre d’abord à des besoins. Elle se doit d’être fonctionnelle avant même que d’être belle. Mais nous ne sommes pas dans un terrier et nous n’avons pas à nous protéger autant du monde extérieur.

Plaque bronze Prague Kafka

L’œuvre de Kafka a toujours une logique interne massive. Les personnages s’y déplacent naturellement. Et dans cette logique l’ordinaire et l’extraordinaire se mélangent. En arrivant du quai Rašín (Rašínovo nabřeží), de la rue Resslova, de la place Jirásek (Jiráskovo náměstí), ou du quai Masaryk (Masarykovo nabřeží), l’immeuble appelle notre regard. Mais celui-ci ne paraît pas venir comme une pièce rapportée. Il s’inscrit totalement dans l’ensemble architectural de ce quartier du second arrondissement de Prague. Il  s’est positionné comme une pierre sur sa monture. Naturellement.

Il est vrai aussi qu’à Prague chaque immeuble possède son originalité. Une originalité qui ne vient pas de la hauteur de la bâtisse, mais de sa structure, de ses détails décoratifs et de sa couleur. Et dans les rues de Prague, les couleurs chantent et dansent continuellement et le regard swingue sur l’ensemble des sculptures, des dorures et autres bas-reliefs. Et dans une rue, une ou deux bâtisses conduisent toujours le bal. Plus décorées, plus imposantes ou plus frêles, plus sombres ou plus éclatantes.  « Il en va de l’érotisme comme de la danse : l’un des partenaires se charge toujours de conduire l’autre ». (Milan Kundera L’immortalité) Et dans notre cas à l’adresse Rašínovo nábřeží, Nové Město, Praha 2, c’est le Tančící dům, la maison qui danse, qui amène le groupe de maisons à partir vers le centre. Vlado Milunić et Frank Gehry, les deux architectes, ont plié le premier bâtiment comme si le reste allez partir sur la vieille ville, Staroměstská, et son fameux Pont Charles, le Karlův most.

Statue Kafka Prague

Et dans son mouvement, l’immeuble de bureaux qui se plie, Ginger, le versant féminin, se resserre en son centre et forme un K inversé. Un K comme Kafka ou comme le personnage K  dans Le Château (Das Schloß). Ce K, comme une marque de fabrique de la ville tout entière, renvoie vers la ville, vers l’histoire, mais aussi vers sa nouveauté, sa modernité, dans la Nouvelle Ville, Nové Město.

Il y a le premier bâtiment dans son évident déséquilibre, mais il y a l’autre, Fred, cylindre qui s’élargit vers le ciel. C’est le couple qui danse en premier comme souvent dans la danse. On pourrait s’arrêter là. Car « La danse n’a plus rien à raconter : elle a beaucoup à dire ! … La danse, un minimum d’explication, un minimum d’anecdotes, et un maximum de sensations. » (Maurice Béjart, Un Instant dans la vie d’autrui) Mais nous ne sommes pas que dans la danse avec sa temporalité courte et son concentré d’émotions. Nous sommes dans la vie, dans la ville, de l’aube au crépuscule, dans une autre temporalité. Une modernité qui chasse la vision linéaire de la construction communiste. Une modernité qui s’ouvre vers l’ouest avec la participation du canadien Frank Ghery. Franz Kafka, lui-même, originaire de Prague, était tourné vers l’Allemagne par la langue et la culture.

 

La maison dansante Vue du Pont La Place et Le quai

 

Mais l’ancrage est là. Par le second bâtiment, Fred,  mais surtout par un troisième, continuité linéaire de Fred, qui se mêle et s’intègre un peu plus aux autres bâtiments historiques. Mais les deux bâtiments verticaux ne sont pas si immobiles. Ginger possède des ouvertures linéaires afin de ne pas perturber le pli de l’immeuble. Mais les autres, par la suite du mouvement, suit par un décalage de l’ensemble des fenêtres. Fred est là, planté sur ses appuis, en soutien à la grâce virevoltante de Ginger.

Et si Ginger possède de longues jambes, piliers incurvés multiples et si Fred semble être affublé d’une coiffure hirsute, nous repensons au premier chapitre de La Métamorphose (Die Verwandlung) quand Gregor Samsa, sur le dos, lors de son réveil découvre son nouveau corps et ses nouvelles pattes qui s’agitent incessamment. « Ses multiples pattes, qui, au regard de son corps massif, apparaissaient fragiles et frêles et s’agitaient continuellement devant lui » Et si nous regardons le dessus de l’immeuble Fred, ce sont les pattes de Samsa qui s’agitent au-dessus de ce corps puissant et massif.

Tančící dům (1996 Rašínovo nábřeží, Nové Město, Prague 2)

Jacky Lavauzelle

Olbram Zoubek LA DISSOLUTION DU PEUPLE PAR LE SANG ( MEMORIAL AUX VICTIMES DU COMMUNISME Pomník obětem komunismu Prague)

Olbram Zoubek

Le Mémorial aux victimes du communisme (Pomník obětem komunismu -2002 Prague)
(en collaboration avec les architectes
Jan Kerel et Zdeněk Hoelzel)Olbram Zoubec Prague (12)

 La dissolution
du peuple par
le sang &les pleurs

En revenant du Musée Kampa, nous avons laissé dans une cour la femme au soleil d’Eva Kmentová et une œuvre d’Olbram Zoubek, Victimes (1958), son compagnon dans la vie.




Victimes 1958 Olbram Zoubek Musée Kampa Prague 1

Ces deux œuvres, diamétralement opposées, dans l’espace comme dans le style, séparées par d’autres sculptures sont là, face à face. Celle de Kmentová toute en rondeur, pleine, couchée, entière, face contre sol, celles de Zoubek en saillie, décharnées, vidées, pointues et droites. Ces œuvres si différentes sont celles d’un couple ayant vécu aussi longtemps ensemble et ayant participé à la même scène tchèque à travers le groupe Trasa.

Olbram Zoubec Prague (1)

 

Différentes mais parlant d’une même volonté, d’un véritable combat, la recherche d’un autre futur. L’œuvre de 1958 de Zoubek préfigure l’œuvre du Mémorial, par sa structure déchiquetée, fantomatique. Même si les sculptures n’ont encore pas d’expression et que les têtes sont réduites à leur plus simple expression. Mais déjà elles sont debout et elles marchent. La célèbre expression de Goethe : « Tout homme qui marche peut s’égarer » ne marche pas. Sous un tel régime, ne rien faire, ne rien dire, c’est avant tout s’égarer et mourir à petit feu.

 

Olbram Zoubec Prague (2)

En remontant vers le deuxième arrondissement, il suffit simplement de prendre deux rues, Vítězná ou Říční, et de se retrouver vers ce groupe de sculptures, mi humaines mi zombies qui déferlent de la petite colline Petrin. Un groupe d’hommes membrés et démembrés, condamné à rester là, figé dans le lieu et dans notre mémoire.  « La mémoire est à la base de la personnalité individuelle, comme la tradition est à la base de la personnalité collective » (Miguel de Unamuno). En effet, ce monument ne parle pas qu’à l’Homme, ne parle pas que son histoire, il parle de nous, il parle à chacun de nous.

 

Olbram Zoubec Prague (3)

Olbram Zoubek parle de son point de départ dans sa réflexion et de son travail sur le regard de chacun à travers son œuvre. Celui-ci ne peut que changer. Il est parti du mot MUKL, condamné : « Vycházel jsem ze slova mukl: muž určený k likvidaci. Nepadá, pořád stojí, postava nemá tendenci se vzdát, zlomit, podrobit, ale stojí, i když je štípaná blesky, ohlodávaná a ničená… Můžete se mezi nimi dívat i na Národní divadlo, je to pohled nový, jako by se ti mrtví dívali i na nás, na Vítěznou třídu k Národnímu divadlu. » (« Je suis parti du mot Condamné : Un homme destiné à être liquidé, à être éliminé. Quand il tombe, il se redresse encore. Il n’abandonne pas. Brisé, soumis, il résiste. Même si parfois il pense à abandonner. Parmi eux, vous changez votre vision, comme si les morts et nous regardions le Théâtre National « ).

 

Olbram Zoubec Prague (5)

Sept sculptures avancent donc vers la ville. Sortes de morts-vivants, les corps déchiquetés par la violence d’une idéologie, le communisme. Sept sculptures arrachées à la vie qui nous renvoient au septième cercle de l’Enfer de Dante. Toujours quand le démon des hommes frappe, la Divine Comédie ouvre ses ailes et ses pages. C’est notre miroir contemporain, notre abreuvoir. Rappelons ces vers du Chapitre XII : « Era lo loco ov’ a scender la riva venimmo, alpestro e, per quel che v’er’anco, tal, ch’ogne vista ne sarebbe schiva. » (« Nous arrivâmes à cet endroit difficile où nous devions descendre et où se trouvait cette monstruosité que tous les yeux fuyaient ») Le septième cercle s’ouvre à nous, celui des violents.

Olbram Zoubec Prague (6)

 

Nous ne franchirons pas « la riviera del sangue » (« la rivière de sang »), mais nous sentiront aux travers de leurs chairs « qual che per violenza in altrui noccia. » « E’ son tiranni cher dier nel sangue e ne l’aver di piglio. » (« Ces tyrans qui se baignent dans le sang et se complaisent aux pillages »)

Le communisme a pillé les êtres. Les ayant soumis, cassé, rompu, achevé. Mais les êtres sont restés droits. Ils continuent à marcher. Le rien de la première stèle, n’est qu’un commencement. Les communistes n’ont rien pu faire contre la détermination et la volonté de vivre inextinguible  de l’être humain. Celui s’est levé. Le corps en lambeau. 

Les sculptures marchent vers la ville. Vers le centre.

 

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Ils reviennent à nos mémoires qui trop facilement oublient. Les chiffres sont là rangés, 205486 personnes condamnés dans des procès politiques. Un acharnement au quotidien. 4500 morts en prison. 248 exécutions. Nous repensons aux chiffres d’Alexandre Soljenitsyne dans l’Archipel du Goulag, les grandes purges, les quinze millions de déportés russes entre 1920 et 1930, les exactions du régime chinois, cubains, de Pol Pot, …

Il parait loin le temps où Paul Vaillant-Couturier  répétait en toute bonne foi que « les communistes sont des missionnaires historiques de la liberté. » Mais certains dont Victor Hugo avait, très tôt, pressenti et  refusé ce rouleau-compresseur qui allait dévaster le siècle dernier : « Communisme. Une égalité d’aigles et de moineaux, de colibris et de chauves-souris, qui consisterait à mettre toutes les envergures dans la même cage et toutes les prunelles dans le même crépuscule, je n’en veux pas. » Bertolt Brecht disait mieux encore « si le parti communiste et le peuple ne sont pas d’accord, il n’y a qu’à dissoudre le peuple. » Le parti a toujours raison. Le peuple n’est qu’une triste nécessité à soumettre par tous les moyens.

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Les corps avancent et se reconstruisent. Ils restent nus et le regard vide. Mais ils avancent. Ils sont de nouveau parmi nous. La stèle indique pudiquement que « pomník obětem komunismu je věnován všem obětem, nejen popraveným a vězněnym, ale všem, jejichž životy byly totalitní zvůlí zničeny   » (« Le Mémorial aux victimes du communisme est dédié à toutes les victimes, non seulement emprisonnés et exécutés, mais tous ceux dont la vie a été détruite par le despotisme totalitaire »).

Olbram Zoubec Prague (20)

 

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Les corps sont là comme s’ils faisaient partis de séquences cinématographiques.

Comme si le vent de l’idéologie emportait sur les corps un peu plus de leur chair. Jusqu’à vouloir les faire disparaître. Comme s’il fallait les enfouir à jamais pour qu’enfin le régime les oublie et ne garde que les soumis.  Olbram Zoubek : « Naší snahou bylo vytvořit pomník nepřehlédnutelný a důstojný, přitom ale pojetím jednoduchý a civilní. Jeho základem je monumentální schodiště, na které jsme umístili celkem 7 bronzových plastik v mírně nadživotních velikostech. První socha stojí v popředí celého zástupu, mizejícího do ztracena ve stráni. Další sochy pak ustupují, ubývají, mění se v torza občanů – obětí. Mezi torzy cítíme ty, kdo nepřežili… Návštěvník prochází schodištěm a je konfrontován s metaforou oběti a utrpení. » (« Notre objectif était de créer un monument visible et digne. Sa base est un escalier monumental sur lequel nous avons placé un total de sept sculptures en bronze légèrement plus grandes que nature. La première statue se dresse à la pointe de la foule, disparaissant peu à peu, avec les autres statues,  par des multiples variations sur les corps et les torses.  Les victimes qui n’ont pas survécu sont symbolisées par ces torses déchirés … Le visiteur qui monte les escaliers se trouve alors confronté à la métaphore du sacrifice et de la souffrance. « )

Olbram Zoubec Prague (23)Le maire de Prague 1 lors de  la commémoration avait déclaré: « Praha jako hlavní město byla vždy srdcem odporu v letech komunistické totality. Důstojné místo pro uctění památky obětem komunismu zde však dosud bohužel chybělo. Proto jsme již od roku 1997 usilovali o vytvoření prostoru pro nadčasové památné místo, které by budoucím generacím připomínalo všechna násilí a křivdy komunistického režimu. Tento prostor jsme nakonec našli na úpatí Petřína v prodloužení Vítězné ulice. Podle našeho názoru má pro umístění pomníku všechny předpoklady: jde o frekventované místo s dobrým přístupem i dostatečnou plochou pro shromažďování. Přitom současně – vzhledem k umístění v Petřínských sadech – nutí při procházkách k zamyšlení. Věříme, že pomník je nejen svrchovaným výtvarným dílem, ale stane se také poctou obětem a stále živou připomínkou neslavné doby českých dějin. » (« Prague a toujours été au cœur de la résistance du totalitarisme communiste ; cet endroit commémore les victimes du communisme, mais il y a malheureusement toujours des portés disparus. Nous avons depuis 1997 cherché à créer un espace pour le souvenir. Olbram Zoubec Prague (22)Lieu de mémoire afin que les générations futures se souviennent de toutes les violences et les injustices du régime communiste. Cet espace se trouvé au pied du prolongement Petrin et de la Rue de la Victoire. A notre avis, cet emplacement convient pour de multiples raisons : c’est un endroit très fréquenté et accessible, ainsi qu’un espace suffisamment conséquent avec les jardins de Petrin qui amène à méditer. Ce n’est pas qu’une œuvre d’art, c’est avant tout un hommage aux victimes et une page tristement célèbre de l’histoire tchèque « .

Jacky Lavauzelle

(texte, traduction de la Divine Comédie et tchèque)

David Černý : LE JEU DE L’INVERSION ET DE L’IMPOSTURE

SCUPTUREsochařství
David Černýdavid černý

 

 Le jeu de l’Inversion
& de l’Imposture

Le site de David Černý, http://www.davidcerny.cz, présente la tête de l’artiste, mi Nicola Sirkis, chanteur d’Indochine, mi Robert Smith, chanteur de The Cure, tournant comme dans une fête foraine sur un fond noir (Černý = noir), et rotant ou coassant. Un clic sur sa tête pour qu’elle explose avec en fond chanté, un alléluia retentissant. Nous sommes dans le domaine du jeu. L’artiste joue le diablotin espiègle. Il est le mauvais canard de la bien-pensance en sachant tout à fait être dans le vent avec une création propre sur elle. Mais David Černý joue et joue le jeu. Il joue le lieu aussi.

david černý Kůň, Vanceslas Galerie Lucerna Praha Prague

Nous entrons dans une optique binaire  formelle. La première œuvre où l’artiste est enfin reconnu est en réalité un ready-made où le changement de statut et de statue, passe par une apposition d’une couleur.
Le mémorial de guerre se transforme en jouet improbable.  Le char qui est peint en rose, en 1991, se nomme le char Joseph Staline, JS2, tout un symbole. Il trônait à Prague et symbolisait la libération de Prague par l’Armée-rouge. Un symbole qui devenait une provocation après les événements de 1989.
Rien de moins guerrier et de moins mémorial que le rose. Cette performance devient la cérémonie d’investiture de Černý sur la place artistique tchèque, alors sur le feu mondial des projecteurs. C’est une entrée en matière tonitruante pour un événement en 1991, deux ans après la libération de la tutelle communiste, qui pourrait presque passer pour anecdotique. Plus qu’un symbole, l’acte devenait rébellion.

Le concept binaire de  David Černý est trouvé par cette apposition : l’opposition, la contradiction. Du jeu de la guerre à la guerre du jeu. La guerre pour les grands devient le jouet des enfants. Rien ne s’oppose plus à la guerre, ne tranche plus avec la terreur communiste que le rose. Nous pensons au rouge sanguin, au noir du deuil, au kaki des tenues. Rien ne s’oppose plus au culte de la personnalité de Staline que cette couleur. Le rose est la couleur la plus à même de déstructurer le métal et la symbolique guerrière avec son côté enfantin, laiteux, féminin, le rose du rouge à lèvres, ou le rose fragile et éphémère de la fleur.  

david černý Miminka Babies Musée Kampa Prague 2

Entre 1988 et 1996, David est étudiant à l’École des arts appliqués de Prague. Le pays vient de se libérer depuis deux ans. L’artiste veut faire un coup d’éclat. Le pays se réveille de la tragédie communiste et place l’écrivain Vaclav Havel dès sa libération, après l’éviction d’Alexander Dubček. Nous sommes dans sa présidence où l’indépendance avec les partis politiques devient la règle. 

Le jeu se place donc dans une période apaisée et propice à la dialectique culturelle. Les soviétiques ne sont plus les maîtres, le communisme est balayé. Plusieurs artistes engagés se retrouvent aux manettes du pays. Le risque reste calculé et relativement limité. Des députés repeindront en rose en signe de soutien à l’artiste.

Les bébés, autres scuptures de l’artiste, Miminka Babies, sont fragiles, dépendants de nous, avec un visage poupon et craquant, des petits êtres à protéger. Nos sociétés contemporaines focalisent sur leur bien-être. En appliquant le concept de l’artiste, il suffit de les rendre forts et massifs, libres, et prédateurs. Ils deviennent monstrueux, immenses, sans visages ;  ils montent partout. Ils dominent le monde des grands. L’artiste les rend identiques, comme clonés, sans émotions avec la rationalité d’une entrée USB d’un ordinateur ou d’un code à barres commercial au milieu du visage.

Cet élément de répétition et de clonage se retrouve dans d’autres œuvres comme les pingouins de Prague, český tučňák. Le changement de couleur s’opère avec les pingouins en jaune en ligne à côté du Musée Kampa au bord de la Vltava. Les pingouins sont en groupe, en bande, souvent les uns contre les autres afin de lutter contre le froid. David Černý les transforme en moutons de panurge. Totalement liés les uns aux autres. En appliquant une couleur jaune au noir et blanc du pingouin, David Černý continue sa logique conceptuelle. Le noir et le blanc c’est la nuit et le froid et l’opposé sera la chaleur et le soleil, donc le jaune. La signification positive de chaleur et d’amitié sera de nouveau inversée par le positionnement en ligne, position d’autorité et de soumission à un ordre établi. La signification négative, celle du mensonge et de la tromperie deviendra une nouvelle signature de l’artiste. Celle que l’on retrouvera lors de l’exposition Entropa.  

david černý Miminka Babies Musée Kampa Prague 1

Le cheval, Kůň,  dans la galerie du Lucerna montre un Vanceslas ridiculisé, lui qui est représenté très sérieusement à quelques mètres de là devant la place du même nom Václavské náměstí. Mais le cheval est renversé, à l’envers. Elle rend illusoire la posture digne du souverain. Vanceslas Ier de Bohème, comme saint patron de ce pays est un des symboles nationaux les plus forts, au même titre que le Château de Prague ou le Pont Charles. Le toucher c’est toucher aux fondamentaux du pays, le ridiculiser sur ses valeurs. Avec la tromperie, la facétie et démystification seront associés à l’artiste. L’artiste soulignait après l’imposture de l’exposition Entropa de 2009 à Bruxelles, à l’Atrium du conseil des ministres que « L’hyperbole grotesque et la mystification font indissociables de la culture tchèque et l’utilisation de fausses identités n’est rien d’autre qu’une des stratégies de l’art contemporain« 

Le comble serait d’utiliser ses méthodes sur ses œuvres et de peindre par exemple ses bébés du Musée Kampa en blanc. Et la boucle serait bouclée. L’arroseur arrosé. Nous refermerions le cercle pour en ouvrir un autre.

Dans la citation de l’artiste, le mot important que relève l’artiste est celui de la Stratégie. Nous restons bel et bien avec cette artiste dans le conceptuel et le stratégique. Nous ne sommes pas dans l’émotion et le ressenti. L’assurance de l’idée ne laisse pas de part à la fragilité et au doute. Par contre et l’exposition Entropa en est la preuve, la dimension humoristique est présente. L’aspect conceptuel de la contradiction s’ouvre sur une radicalité quasi caricaturale.

 

david černý český tučňák Musée Kampa Praha Prague

Le Satan sarcastique de son site web entre show-biz et artiste rock a trouvé sa place dans notre société du spectacle et de l’outrance. Un sentiment de familiarité nous fait suivre son œuvre toutefois avec un sentiment de plaisir et de connivence. Amitiés ou irritations ? « C’est de la familiarité que naissent les plus tendres amitiés et les plus fortes haines »  (Rivarol)

 

Jacky Lavauzelle

L’ECHELLE DE JACOB (WILLMANN) ASCENSION, ELEVATION ET TRANSFORMATION – du profiteur au prophète

Michael Leopold Lukas Willmann
(1630 -1706)
Jacob’s ladder – Snem Jakuba – лестница иакова
 Jákobův žebřík – Die Jakobsleiter

 L’échelle de Jacob (1691)
 Ascension, élévation et transformation,

Du Profiteur
au Prophète









Que la route a dû être longue pour s’affaler ainsi. Que Jacob doit avoir l’esprit tranquille pour ainsi s’écraser contre terre. Nous sommes dans la forêt et le voyage de Jacob, la raison, est presque terminé. Ésaü, l’animalité, son frère et adversaire, amateur de chasse, fils préféré d’Isaac, aurait trouvé son plaisir et n’aurait pu que difficilement dormir au sein d’une probable prolifération de gibiers.  

Jacob est, en est, arrivé là à cause de la confrontation, voire de la jalousie. Il a commencé sa vie en profitant de la naïveté de son frère par trois fois : à la naissance, en s’accrochant au talon de son frère, en lui subtilisant d’abord le droit d’aînesse et ensuite la bénédiction du père devenu aveugle.

Jacob, d’abord bon profiteur de toutes les bonnes occasions,  n’a pas du tout, à cet instant,  la stature du prophète et à encore tout à prouver. La route est pentue, longue et difficile. Le sommeil qui l’emporte s’ouvre sur des rêves où l’avenir se prépare long et périlleux, à l’image de l’échelle qui sort de ses songes.

« A regarder le ciel
de nombreuses décorations de lumières
A regarder le sol
Enveloppé dans la nuit
Noyé dans l’oubli du sommeil.
 »









(Nuit tranquille, Fray Luis de Leon)

Du ciel jaillit les images, la lumière et les anges ; les anges se dévoilent et s’affairent. Le calme règne dans les bruissements. Les bruissements des anges qui se frôlent, des branches entre elles, de l’eau qui, à ses côtés, s’écoule. Quand le ciel se dévoile, les éléments comme une diversité d’atomes se choquent et s’entrechoquent. La vie est là qui prépare le futur de Jacob. Comme s’il s’agissait d’un déménagement, comme s’il fallait changer le cerveau malade et gangréné de ce frère. Il en faut des anges pour faire ce travail, si long pour le nettoyer de toutes ses fautes et de toutes ses trahisons.

Michael Lukas Leopold Willmann L'échelle de Jacob

Michael Lukas Leopold Willmann L'échelle de Jacob les diagonalesJacob se repose pleinement, totalement. Tout est calme quand tout se passe au-dessus. La route a été longue et épuisante. La diagonale coupe le tableau en deux. En deux comme les deux peuples qu’engendrera Rachel, mère de Jacob. En deux, comme l’avant et l’après. L’avant Harran et ce qui va advenir.  Elle scinde le temps tout en reliant le temporel au spirituel.  Les frondaisons, déchiquetées, tristes et dépouillées à gauche, se changent, de l’autre côté de la diagonale de l’échelle, en une forêt dense, forte et vigoureuse.  La nature change comme la nature de l’histoire de Jacob en fuite chez son oncle Laban  à Harran.  Il va devenir bientôt Israël, « celui qui a lutté avec dieu ». La transformation dans la vie de Jacob qui rencontrera Rachel. La transformation dans la vie de Michael Willmann qui s’est opérée quelques années auparavant avec sa conversion du calvinisme au catholicisme, quelques mois après son mariage avec Regina Lischka à Prague en 1662.   Il ajoutera à son prénom Michael, ceux de Léopold, en l’honneur de l’Empereur, Léopold Ier du Saint-Empire, et Lukas, le saint patron des bouchers, des médecins, mais surtout des peintres. Transformation aussi de  l’Europe avec la défaite des Turcs à Vienne en 1683 avec des milliers de soldats autrichiens, polonais, allemands et la reprise de territoires jusqu’en Croatie par les Habsbourg. 







L’échelle de Jacob nous parle du rêve de Jacob, fils d’Isaac et de Rébecca, qu’il fait dans un lieu qu’il nommera Bethel, la maison de dieu, à proximité de Jérusalem, en Samarie (Genèse 28, 10-15), d’une échelle qui rejoindrait le ciel, où Dieu se trouve. Des anges montent et descendent. Et Dieu dit à Jacob : «Je suis Dieu, le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Isaac ton père ; la terre sur laquelle tu reposes, je la donnerai à toi et à tes descendants ; et tes descendants seront comme la poussière de la terre, et ils s’établiront vers l’ouest et vers l’est, vers le nord et vers le sud ; et par toi et tes descendants, toutes les familles sur la terre seront bénies. Vois, je suis avec toi et te protégerai là où que tu ailles, et je te ramènerai à cette terre ; car je ne te laisserai pas tant que je n’aurai pas accompli tout ce dont je viens de te parler. » Jacob se réveilla alors de son sommeil et dit : « Sûrement Dieu est présent ici et je ne le sais pas. »  et il était effrayé et dit : « Il n’y a rien que la maison de Dieu et ceci est la porte du ciel. »

L’échelle prend racine dans la terre, terre qui est irriguée par le divin avec ce flot d’anges.  Il y a ce lien, cette liaison entre le terrestre et le céleste. Les anges qui volent n’utilisent pas leurs ailes. Ils restent dans l’ascension ou la descente périlleuse. La montée et la descente sont réalisées par pallier. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pourquoi prendre le risque de tomber quand on a des ailes dans le dos. Pourquoi se croiser maladroitement quand le reste du ciel est offert ?

L’échelle figure la voie et la conduite à tenir. Pour monter, il faut gravir, lentement et seul et la voie est étroite. Rébecca n’est plus là pour le soutenir et le conseiller. Le moindre faux-pas et c’est la catastrophe. Surtout que la montée s’accompagne de l’aveuglément dû à la lumière divine. Les yeux alors ne servent plus à rien. C’est la foi qui guide car la raison est embuée, aveuglée.

Mais la voie est droite qui ne souffre même pas de la perspective. Nous ne sommes pas plus haut dans le ciel, ni plus loin. Nous sommes dans le présent, face à nous. Le flot tempétueux des anges se fait ici et maintenant dans ce présent de l’immédiateté et de la vie. Le Jacob qui va s’éveiller ne sera plus du tout le même. Ce n’est pas d’un sommeil qu’il s’agit mais bel et bien d’une naissance.

Jacky Lavauzelle