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Remembrance – Souvenir EMILY BRONTË – COLD IN THE EARTH – FROID DANS LA TERRE 1846

LITTERATURE ANGLAISE -English Literature – English poetry

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EMILY BRONTË
30 July 1818 – 19 December 1848
30 Juillet 1818 – 19 décembre 1848

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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Remembrance – Souvenir

COLD IN THE EARTH
FROID DANS LA TERRE

1846

 




Cold in the earth—and the deep snow piled above thee,
Froid dans la terre – et la lourde neige au-dessus de toi,
 Far, far removed, cold in the dreary grave!
Loin, lointain, froid dans la triste tombe !
 Have I forgot, my only Love, to love thee,
Ai-je oublié, mon seul amour, de t’aimer,
Severed at last by Time’s all-severing wave?
Séparés par la vague du Temps qui tout sépare ?

*

Now, when alone, do my thoughts no longer hover
Pourquoi, seule, mes pensées ne chevauchent-elles plus
Over the mountains, on that northern shore,
Sur les montagnes, sur de septentrionales rives,
Resting their wings where heath and fern leaves cover
Reposant leurs ailes là où les bruyères et les fougères recouvrent
Thy noble heart forever, ever more?
Ton coeur noble pour toujours, à tout jamais ?






*
Cold in the earth—and fifteen wild Decembers,
Froid dans la terre – et quinze Décembres sauvages,
From those brown hills, have melted into spring;
De ces collines brunes, ont fondu au printemps ;
 Faithful, indeed, is the spirit that remembers
Fidèle, en effet, l’esprit qui se souvient
After such years of change and suffering!
Après de telles années de changements et de souffrance !

*

Sweet Love of youth, forgive, if I forget thee,
Doux Amour de jeunesse, pardonne, si je t’oublie,
While the world’s tide is bearing me along;
Alors que la marée du monde me saisit ;
Other desires and other hopes beset me,
D’autres désirs et d’autres espoirs me poursuivent,
 Hopes which obscure, but cannot do thee wrong!
Des espoirs qui t’obscurcissent, mais ne peuvent te faire du tort !  

 *

No later light has lightened up my heaven,
Pas une lumière n’a illuminé mon paradis,
No second morn has ever shone for me;
Aucune aube nouvelle n’a jamais plus scintillé pour moi ;
All my life’s bliss from thy dear life was given,
Tout le bonheur de ma vie, de ta précieuse vie m’a été donné,
All my life’s bliss is in the grave with thee.
Tout le bonheur de ma vie est avec toi dans la tombe.
*
But, when the days of golden dreams had perished,
Mais, les jours de rêves dorés ayant péri,
And even Despair was powerless to destroy,
Et même le Désespoir fut impuissant à détruire,
Then did I learn how existence could be cherished,
J’ai appris alors comment l’existence pouvait être chérie,
Strengthened, and fed without the aid of joy.
Renforcée et nourrie sans l’aide de la joie.
*
 





*
 Then did I check the tears of useless passion—
J’ai conservé alors les larmes d’une passion inutile –
Weaned my young soul from yearning after thine;
Épuisé ma jeune âme dans l’absence de la tienne ;
Sternly denied its burning wish to hasten
Refusé sévèrement son vif désir de se hâter
Down to that tomb already more than mine.
Jusqu’à cette tombe déjà plus que la mienne.
 

*

And, even yet, I dare not let it languish,
Et, même là, je n’ose le laisser langoureux,
 Dare not indulge in memory’s rapturous pain;
Ni m’attarder à la délicieuse douleur de la mémoire ;
  Once drinking deep of that divinest anguish,
Jadis, moi qui buvais profondément de cette divine angoisse,
How could I seek the empty world again?
Comment pourrais-je chercher à nouveau la vacuité de ce monde ?





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SUPPLEMENT

LES SOEURS BRONTË
EN 1846
LA CONDUITE DE BRANWELL
LE TERRIBLE HIVER 1846

« 3 mars 1846. J’entrai dans la chambre de Branwell pour lui parler, une heure environ après mon retour : ce fut peine perdue. J’aurais pu m’épargner cet embarras : il ne fit pas attention à moi ; et ne me répondit pas ; il était stupéfié. Mes craintes n’étaient pas vaines. J’apprends que pendant mon absence il s’est procuré un souverain sous prétexte de payer une dette ; il est sorti immédiatement, a fait changer le souverain à la première taverne, et en a fait l’emploi que vous pouvez supposer. *** a conclu son rapport en disant que c’était un être désespéré, ce qui n’est que trop vrai. Dans son état présent, il est presque impossible de rester dans la même chambre que lui. Ce que l’avenir nous réserve, je ne le sais pas. »

« 31 mars 1846. Papa continue d’aller assez bien, sauf les fréquents chagrins que lui cause la misérable conduite de Branwell. Ici il n’y a de changement qu’en pis… »

 






« 19 décembre 1846…… J’espère que vous n’êtes pas complètement gelée ; le froid est ici terrible. Je ne me rappelle pas un tel hiver ; il est digne du pôle. L’Angleterre, dirait-on, a glissé dans la zone arctique ; le ciel semble couvert de glace, la terre est gelée, le vent est pénétrant comme une lame à double tranchant. Nous avons eu, en conséquence de cette température, des rhumes et des toux terribles. La pauvre Anne a souffert cruellement de son asthme ; maintenant elle va beaucoup mieux. Il y a eu deux nuits la semaine dernière où sa toux et sa difficulté de respirer faisaient peine à voir et à entendre, et où elle a dû beaucoup souffrir ; elle supporte cela comme elle supporte toutes les afflictions, sans se plaindre, en se contentant de soupirer de temps à autre, lorsque la douleur est trop vive. Elle a un héroïsme de résignation extraordinaire ; je l’admire, mais je ne saurais l’imiter.

Vous dites que je dois avoir des masses de choses à vous raconter que voulez-vous que je vous raconte ; il ne se passe rien ici, rien qui soit d’une nature agréable à raconter. Un petit incident est venu la semaine dernière nous rappeler à la vie ; mais s’il ne vous donne pas plus de plaisir qu’il ne nous en a donné, vous n’aurez pas à me remercier de vous en avoir fait part. Cet incident était tout simplement l’arrivée d’un officier du shérif qui était venu rendre une visite à B… pour l’inviter à payer ses dettes, ou à faire un tour à York. Nécessairement il a fallu payer ses dettes. Il n’est pas agréable de perdre ainsi de l’argent de temps à autre ; mais à quoi servirait-il d’insister sur ce sujet ? Cela ne le rendra pas meilleur. »

Émile Montégut
critique français (1825 – 1895)
Miss Brontë, sa Vie et ses Œuvres
II. — La Vie littéraire et la Mort de Miss Brontë
Revue des Deux Mondes
2e, tome 10, 1857






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LES TROIS SOEURS BRONTË
par/by Branwell Brontë
From left to right: Anne, Emily and Charlotte
De gauche à droite : Anne, Emily et Charlotte

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AUSTERLITZ SLAVKOV u BRNA 奥斯特利茨 Аустерлиц アウステルリッツ- Le Château – Les Jardins – La Bataille d’Austerlitz

Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato (3)TCHEQUIE – Česká republika
AUSTERLITZ
SLAVKOV u BRNA
奥斯特利茨
アウステルリッツ
Аустерлиц

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La Bataille d'Austerlitz Par François Gérard

La Bataille d’Austerlitz par François Gérard

La Capitulation du général Mack et le défilé des troupes autrichiennes devant Napoléon Charles Thévenin
La Capitulation du général Mack et le défilé des troupes autrichiennes devant Napoléon
, par Charles Thévenin

Les Bivouacs d'Austerlitz par Louis-François LejeuneLes Bivouacs d’Austerlitz par Louis-François Lejeune

 

 

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Photos de Slavkov u Brna Jacky Lavauzelle
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AUSTERLITZ
アウステルリッツ
Аустерлиц
奥斯特利茨
SLAVKOV u BRNA

Le Château d’Austerlitz et son parc
Slavkovský zámek Zámecký park

La Ville de Slavkov u Brna
La Bataille d’Austerlitz
Bitva u Slavkova

Photos Jacky Lavauzelle
Artgitato





Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato (2)
Letecký pohled na centrum Slavkova

Vue aérienne du centre de Slavkov u Brna

Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Eglise (1) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Eglise (2) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Eglise (3)

kaple sv. Jana Křtitele
Chapelle saint Jean-Baptiste

Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Eglise (4) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (1) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (2)

 

Slavkovský zámek – pohled z parku
Château de Slavkov – Vue du Parc

Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (3)

Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (4) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (5) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (6) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (7) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (8)

pohled z parku
Vue du Parc du Château

 

Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (9) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (10) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (11) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (12) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (13)

Zámecký park
Parc du Château
Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (14)
Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (15) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (16) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (17) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (18) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (19) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (20) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (21) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (22) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (23) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Le Jardin du Château d'Austerlitz (24) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (1) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (2) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (3) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (4) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (5) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (6) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (7) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (8) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (9) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (10) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (11) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (12) Slavkov u Brna Austerlitz Tchéquie République Tchèque Artgitato Zamek Le Château (13)

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La Bataille d’Austerlitz

AVANT LA BATAILLE

Soldats, l’armée russe se présente devant vous pour venger l’armée autrichienne d’Ulm. Ce sont ces mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrunn, et que depuis vous avez constamment poursuivis jusqu’ici.

Les positions que nous occupons sont formidables; et, pendant qu’ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc.

Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons ; je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s’exposer aux premiers coups, car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.

Que, sous prétexte d’emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu’il faut vaincre ces stipendiés de l’Angleterre qui sont animés d’une si grande haine contre notre nation.

Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d’hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi.

Proclamation au bivouac avant la bataille d’Austerlitz
Napoléon Bonaparte
1er décembre 1805

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APRES LA BATAILLE

Soldats,
Je suis content de vous. Vous avez à la journée d’Austerlitz justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité. Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche a été en moins de quatre heures ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans le lac. 40 drapeaux, les étendards de la Garde impériale de Russie, 120 pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée et en nombre supérieur n’a pas résisté à votre choc, et désormais vous n’avez plus de rivaux à redouter, ainsi en deux mois cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée, mais, comme je l’ai promis à mon peuple, avant de passer le Rhin, je ne ferai qu’une paix qui nous donnera une garantie et amènera des récompenses à nos alliés.

Soldats, lorsque le Peuple français plaça sur ma tête la Couronne impériale, je me confiais à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir, & cette Couronne de fer conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de vos plus cruels ennemis, projets de souverains et insensés que le jour même de l’anniversaire du Couronnement de votre Empereur, vous avez anéantis et confondus. Vous leur avez appris qu’il est plus facile de vous braver et de vous menacer que de vous vaincre.

Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur & la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous renverrai en France ; là, vous serez l’objet de ma plus tendre sollicitude. Mon peuple vous reverra avec des transports de joie, et il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on réponde : voilà un brave.
De notre camp impérial d’Austerlitz le 12 frimaire an 14.
Napoléon.

Napoléon Bonaparte
Proclamation après la bataille d’Austerlitz
3 décembre 1805

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Les positions françaises (en blanc) et austro-russes (en noir) à la veille de la bataille
Les positions françaises (en blanc) et austro-russes (en noir) à la veille de la bataille

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NAPOLEON A AUSTERLITZ

 En l’année 1804, Napoléon fut élu empereur par le peuple français. Comme les Autrichiens étaient encore en guerre avec nous, il voulut aller les battre dans leur pays.
Il les attaqua près d’Austerlitz. Vous le voyez sur son cheval ; quelques officiers sont derrière lui.
Il est coiffé d’un petit chapeau sans galons, ni dorure.
Il est vêtu d’une simple redingote grise. Il regarde au loin ses soldats qui attaquent les ennemis rangés sur une colline.
Il écoute le bruit des coups de fusil et des coups de canon, et la voix de ses soldats qui chantent :
« On va leur percer le flanc. Ra ta plan, tire lire lire. »
Les musiques accompagnent la chanson des soldats.
C’est un bruit d’enfer. Il est content, l’Empereur. Nos soldats ont escaladé la colline, baïonnette en avant ; les ennemis se sauvent.
Il est content.
Il lève le bras. Savez-vous pour quoi faire ?
Il va priser. Toutes les fois qu’il était content, il prenait prise sur prise de tabac.
Le lendemain, il dit à ses soldats : « Soldats, je suis content de vous ! Quand vous serez retournés en France, il vous suffira de dire : « J’étais à Austerlitz », pour qu’on vous réponde : « Voilà un brave ».

Ernest Lavisse
Histoire de France 
Cours élémentaire
Armand Colin
1913 pp. 146-152

 

UN CIEL LOURD Poème de Fiodor TIOUTTCHEV & Trad Russe de Valeri BRIOUSSOV

Poème de Fiodor Tiouttchev
Un Ciel Lourd
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Texte écrit en français par Fiodor Tiouttchev
Traduction Russe de Valéri Brioussov (Valery Bryusov)
Перевод В. Я. Брюсова
Вале́рий Я́ковлевич Брю́сов
1873-1924

Valéri Brioussov Valery Bryusov 1900

 


LITTERATURE RUSSE
русская литература

стихотворение  – Poèmes

 

Fiodor Tiouttchev
Фёдор Иванович Тютчев
1803-1873
Fiodor Tiouttchev Poèmes Poésie Artgitato Les poèmes de Fiodor Tiouttchev

 

Un ciel lourd
[
Безвременная ночь восходит безнадежно]

Poème de Fiodor Tiouttchev

6 ноября 1848
6 novembre 1848

*
Un Ciel Lourd Poème de Fiodor Tiouttchev Artgitato William Turner Lever de soleil avec monstres marins

Un ciel lourd que la nuit bien avant
                            l’heure assiège,
Безвременная ночь восходит безнадежно
Un fleuve, bloc de glace et que l’hiver
                                ternit –
На небо низкое; река, померкнув, спит,
  Et des filets de poussière de neige
Как груда мертвых льдов, и нити пыли снежной
    Tourbillonnent sur des quais de granit…
Кружатся и звездят береговой гранит.

La mer se ferme enfin… Le monde recule,
Нет выхода! Весь мир исчез в тумане этом,
Le monde des vivants, orageux, tourmenté…
Тот мир, где место есть живым, грозе, борьбе!

Et, berce aux lueurs d’un vague
                            crépuscule,
И, убаюканный тем смутным полусветом,
Le pôle attire a lui sa fidele cité…
О полюс! – город твой влечется вновь к тебе!

*

Un ciel lourd

Poème de Fiodor Tiouttchev

6 ноября 1848
6 novembre 1848

Josef Karel Burde : UN CARICATURISTE PRECURSEUR DE LA BANDE DESSINEE

Tchéquie – Česká republika
Prague – Praha
ART GRAPHIQUE DE BOHEME
Josef Karel BURDE
(1779–1848)
 Un Caricaturiste précurseur de la Bande Dessinée

Exposition au Palais Salm (Salmovský Palác)
Place de Hradčany
Du 7 avril 2015 au 5 juillet 2015 

En 1796, il fonda la Société des Amis patriotique des Arts
(Privat Gesellschaft patriotischer Kunst-Freunde)
V roce 1796 vznikla Společnost vlasteneckých přátel umění

Josef Karel Burde Dessin 1 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 1Josef Karel Burde Dessin 2 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricature 1Josef Karel Burde Dessin 3 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 2Josef Karel Burde Krajna s venkoskymi chalupani Paysage avec ferme 1835 Artgitato

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Boure na pabreziJosef Karel Burde Caricatures 3Josef Karel Burde Dessin 4 Artgitato D'après Raphael

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Vlasni Karikaturni podobizna

Josef Karel Burde Paysage CampagnardJosef Karel Burde Dessin 5 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Dessins Artgitato Les Jumeaux Dvojce muzu s pist'alkouJosef Karel Burde Johanna Heinricha RambergaJosef Karel Burde Dessins Artgitato Křiž v lavskýJosef Karel Burde Johanna Heinricha Ramberga Le contrat de mariageJosef Karel Burde Dessins ArtgitatoJosef Karel Burde Dessins Artgitato Portrais 1802Josef Karel Burde Karikatura muzes s copem Homme avec queue de cheval

Josef Karel Burde Krajina s povozem ArtgitatoJosef Karel Burde Personnages ArtgitatoJosef Karel Burde Portrait Artgitato

 

La Valse Royale ou LE PARTI DES INTEGRES

JEAN GREMILLON
LA VALSE ROYALE
(1935)
Le parti des intègres 1

Le Parti des
Intègres

 Jean Grémillon a découvert le cinéma en jouant le piano qui accompagnait le passage des films muets de ce début du XXème siècle. En1935, il met donc en scène naturellement Valse Royale, univers muscal et chantant, suivrons en une petite décennie quatre films importants du cinéma français : Gueule d’amour (1937), Remorques (1939), Lumière d’Eté (1942) et Le Ciel est à vous (1943).

EPIER ET COLPORTER LES RUMEURS

Munich, 1852. Le fils de l’ambassadeur d’Autriche, Michel de Thalberg (Henri Garat), en déplacement à Munich, rencontre Annie Tomasini (Mila Parély). Cet épisode dans un jardin au pied d’une statue est mal compris, mal interprété et surtout colporté dans toute la ville par un membre influent du Parti des Intègres.

Annie n’est pas la femme que Michel aime, mais sa sœur Thérèse (Renée Saint-Cyr). Le ‘scandale’ l’oblige de l’épouser pour l’avoir ainsi ‘compromise’…

D’UNE AFFAIRE DE BAISER A UNE AFFAIRE D’ETAT

L’amplification qu’apporte ce Parti va faire d’un banal baiser une scène de déshonneur pour le père et une véritable affaire d’Etat entre l’Autriche et la Bavière qui va occuper toute la vie de la Cité.

Nous sommes à quatre ans de la Révolution de 1848, qui, en février, éclata en France en donnant la République, et s’étendit rapidement sur toute l’Europe. La nouvelle de cette Révolution provoqua un véritable enthousiasme dans toute l’Allemagne. Les européens attendaient de nouvelles libertés, dont celle de la presse, et, avant tout, l’élection d’un Parlement allemand. En Bavière, le Roi Louis Ier abdiqua en faveur de Maximilien II. Ce pays entouré de deux géants la Prusse et l’Autriche, pour exister par l’union des petits Etats allemands morcelés et disséminés.

 

En 1852, toutefois, l’Autriche ouvrira des négociations avec les Etats de l’Allemagne du Sud pour constituer une union douanière…

LE PARTI DES INTEGRES VEILLE !

C’est là que Jean Grémillon situe son imbroglio amoureux. Le déclencheur et l’élément intriguant restant ce Parti des Intègres. Intriguant dans les cafés, répétant et se rassurant sans cesse « Le parti des Intègres est là !… le parti des Intègres est là !»
Défenseurs de la morale bourgeoise, ils sont à l’affût d’une histoire croustillante qui permettrait de mettre du sel à des discussions stériles. A l’annonce de la fin des tribulations amoureuses, l’un d’entre eux soupire : « c’est dommage, un si beau scandale ! ». C’est dire l’étendue et la profondeur de leurs idées politiques.

 LE VRAI SOUTIEN DES FONDS DE COMMERCE !

Ils ‘défendent’ égoïstement les droits de corporations bourgeoises en clamant leur programme : « Les bourgeois sont la force des cités et le soutien des fonds de commerce. » Ils sont jaloux des fêtes, des bals, des lumières déployés par le Roi et son aristocratie : « Il y avait longtemps que nous n’avions pas eu notre petit scandale, messieurs ! C’est un coup de poing brutal donné par l’aristocratie en plein nez de la bourgeoisie ! »

PAR LA VOLONTE DU PEUPLE !

Essayant de reprendre maladroitement des dithyrambes classiques et mobilisateurs, ils s’étouffent dans un silence perplexe et une attitude peureuse et égoïste : « Nous sommes ici par la volonté du peuple, euh…les fiancés au bacon ! » … «  Messieurs, nous sommes floués !  …hourra ! »

LA VERTU IGNORE LES PASSE-DROITS !

Forts dans le café, ils haranguent M Tomasini : « Vous déguisez vos sentiments ! Vous pactisez avec le Pouvoir ! Nous n’irons pas comme ça ramper aux pieds du Roi ! » Devant des faux principes de la morale, « la galanterie est la pire ennemie de la morale ! »… « La vertu ignore les passe-droits ! », ils se veulent les soutiens de la veuve et de l’opprimé.
Ils clament que « cette affaire sera éclaircie publiquement », et se retrouvent comme des girouettes et des pantins dans le hall du château du Roi, complètement manipulés et soumis.

 TOUT FINIT PAR UNE VALSE.
A MUNICH COMME A VIENNE.

La valse emportera enfin ces pantins et ces tristes clowns dans un mouvement continu : « Dans un tour de valse on peut trouver l’amour, un amour ardent sincère et sans détour, Et quand la valse s’achève, c’est le début d’un beau rêve, Dans un tour de valse on a trouvé l’amour. » 

Jacky Lavauzelle