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Jaroslav Róna – Odvaha – Courage – Brno – Moravské náměstí

TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国
République tchèque
BRNO

—-
Sculptures Tchèques
Jaroslav Róna

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

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ODVAHA
Courage

Jaroslav Róna
Sculpteur – sochař


27. dubna 1957, Praha
Né le 27 janvier 1957 à Prague

Moravské náměstí

Socha byla vytvořena na počest markraběte Jošta Lucemburskeho
La statue a été créée en l’honneur du Margrave Jobst du Luxembourg

Jošt_Lucemburský Jobst de Moravie

Jobst du Luxembourg ou Jobst de Moravie
Jošt Moravský
~1351 Brno – 18. leden 1411
Vers 1351 à Brno – 18 janvier 1411

Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (1) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (2) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (3) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (4) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (5)

Une vue de dessous
Pohled zdola
Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské námestí artgitato 2

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DEFINITION DE MARGRAVE
DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

MARGGRAVE, s. m. (Hist. mod.) en allemand marck-graf ; titre que l’on donne à quelques princes de l’empire germanique, qui possédent un état que l’on nomme marggraviat, dont ils reçoivent l’investiture de l’empereur. Ce mot est composé de marck, frontiere ou limite, & de graf, comte ou juge ; ainsi le mot de marggrave indique des seigneurs que les empereurs chargeoirent de commander les troupes & de rendre la justice en leur nom dans les provinces frontieres de l’empire.
Ce titre semble avoir la même origine que celui de marquis, marchio. Il y a aujourd’hui en Allemagne quatre marggraviats, dont les possesseurs s’appellent marggraviats, savoir ; 1°. celui de Brandebourg ; tous les princes des différentes branches de cette maison ont ce titre, quoique la Marche ou le marggraviat de Brandebourg appartienne au roi de Prusse, comme chef de la branche ainée : c’est ainsi qu’on dit le marggrave de Brandebourg-Anspach, le marggrave de Brandebourg Culmbach, ou de Bareuth, le marggrave de Brandebourg Schwedt, &c. 2°. Le marggraviat de Misnie, qui appartient à l’électeur de Saxe. 3°. Le marggraviat de Bade, les princes des differentes branches de cette maison prennent le titre de marggrave. 4°. Le marggraviat de Moravie, qui appartient à la maison d’Autriche. Ces princes, en vertu des terres qu’ils possedent en qualité de marggraves, ont voix & séances à la diete de l’empire.

Baron d’Holbach
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751
Tome 10, p. 99

Josef Karel Burde : UN CARICATURISTE PRECURSEUR DE LA BANDE DESSINEE

Tchéquie – Česká republika
Prague – Praha
ART GRAPHIQUE DE BOHEME
Josef Karel BURDE
(1779–1848)
 Un Caricaturiste précurseur de la Bande Dessinée

Exposition au Palais Salm (Salmovský Palác)
Place de Hradčany
Du 7 avril 2015 au 5 juillet 2015 

En 1796, il fonda la Société des Amis patriotique des Arts
(Privat Gesellschaft patriotischer Kunst-Freunde)
V roce 1796 vznikla Společnost vlasteneckých přátel umění

Josef Karel Burde Dessin 1 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 1Josef Karel Burde Dessin 2 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricature 1Josef Karel Burde Dessin 3 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Caricatures 2Josef Karel Burde Krajna s venkoskymi chalupani Paysage avec ferme 1835 Artgitato

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Boure na pabreziJosef Karel Burde Caricatures 3Josef Karel Burde Dessin 4 Artgitato D'après Raphael

Josef Karel Burde Dessins Artgitato Vlasni Karikaturni podobizna

Josef Karel Burde Paysage CampagnardJosef Karel Burde Dessin 5 Artgitato D'après RaphaelJosef Karel Burde Dessins Artgitato Les Jumeaux Dvojce muzu s pist'alkouJosef Karel Burde Johanna Heinricha RambergaJosef Karel Burde Dessins Artgitato Křiž v lavskýJosef Karel Burde Johanna Heinricha Ramberga Le contrat de mariageJosef Karel Burde Dessins ArtgitatoJosef Karel Burde Dessins Artgitato Portrais 1802Josef Karel Burde Karikatura muzes s copem Homme avec queue de cheval

Josef Karel Burde Krajina s povozem ArtgitatoJosef Karel Burde Personnages ArtgitatoJosef Karel Burde Portrait Artgitato

 

Adolf Kosárek – Zimni Noc – La nuit d’hiver de 1857

Adolf Kosárek
(1830-1859)

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 2

Zimni noc – Nuit d’hiver – Winter night
1857
(Palais Schwarzenberg – Schwarzenberský palác)

LE CIEL A PORTEE DE MAIN

Ozenfant et Jeanneret en reprochant le côté décoratif du cubisme soulignait « assez de jeux. Nous aspirons à une rigueur grave« . Cette rigueur, Adolf Kosárek  la trouve dans son Zimni noc, nuit d’hiver, de 1857, qu’il peint à 27 ans, deux ans avant sa mort.

Plus que du grave, il touche le dessus de la montagne. En mêlant ciel et terre, il rend irréel le réel. Où se tend le paysage qui dans le lointain se perd. Par le trouble et le doute, Adolf Kosárek nous montre que l’apparition se fait dans la disparition. Celle de la terre, de la neige, de la nuit, de nos doutes et de nos peurs.

 Adolf Kosárek  révolutionne dans une facture illusionniste, dans une nouvelle et étrange figuration. Révolutionner, c’est d’abord douter et ensuite troubler. Questionner l’ordre établi. Le ciel est à portée de pas, de main. Ainsi se conduit le rythme d’une discussion théologique, voire métaphysique.

Par petites touches indépendantes, là la chaumière, là l’arbre dans la tempête, là-bas les hommes retrouvant l’âtre et la chaleur. Ces apparitions se font alors dans la rapidité de l’éternité. Ainsi  Adolf Kosárek spatialise le temps qui passe. Les lumières et les ombres remplacent les aiguilles. Le jour et la nuit voudraient cohabiter. Le soir est là. Peut-être le matin.

C’est dans cette partition spatiale et symphonique, dans cet ensemble polyvalent, modulable que le chaud pénètre le spectateur, le chaud des lueurs et des feux. Le chaud du chaos du noir qui ne tardera pas à venir et à emporter et le ciel et la neige et nos yeux.

Dans cette direction,  Adolf Kosárek se met au service d’une doctrine, le romantisme, pour mieux l’étouffer et l’évacuer. C’est la cohérence interne qui domine et lisse l’œuvre afin de nous faire oublier la religiosité de la toile.

L’homme résiste par touches grises et noires. L’homme résiste encore à ce temps qui désormais est compté. L’homme est là, mais va bientôt disparaître. Il ne reste que les dos et les ombres. Pas plus qu’un sapin.

La nature est alors là pas aussi sereine que ça. Les lumières ne tarderont pas à s’éteindre les unes après les autres. Les rêves pourront alors cheminer du dedans des couches, au dessus des toits, par delà les chemins tracés de longues dates et par d’interminables balades.

Du calme de la neige, nous naviguons dans le tourbillon des nuages au-dessus d’une lune solaire. Du calme du cœur, nous glissons dans cette végétation étonnement inquiète et torturée. Mais notre regard reste au centre, constamment.

Sinon Adolf Kosárek nous glisse illico dans la chaumière de dieu, un peu plus haut que les yeux, mais toujours dans la toile.

Jacky Lavauzelle

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato1

« Kosarek peint son célèbre nuit d’hiver après son retour de son voyage en Baltique; ce tableau était présenté à l’exposition annuelle en 1857.
La grande toile évoque l’ambiance d’hiver poétique du réveillon de Noël dans le paysage de fantaisie romantique, et a été autant inspiré par son voyage à Rügen que par des motifs tirés de ses hautes terres de Bohême-Moravie. »

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 7

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 8

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 3

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 4

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 5

Adolf Kosárek Zimni noc Nuit d'hiver Winter night 1857 Artgitato 6

 Photos Artgitato

Pont Charles PRAGUE : LE LIEN ENTRE Staré Město & Malá Strana

 

TCHEQUIE République Tchèque –Česká republika
PRAGUE – PRAHA
pont Charles ARtgitatoPont Charles Prague- Karlův most
Le Lien entre Staré Město (La Vieille Ville) & Malá Strana (Le Petit Côté)

Le Pont Charles remplace le pont Judith en bois emporté par une crue de la Vlatva – Moldau
Il relie la Vieille ville (Praha 1) à Mala Strana (Praha 2) et permet un accès à Hradčany – le quartier où se trouve la Palais Royal et la Cathédrale saint Guy.

saint Augustin (354-430)
Augustin d’Hippone (Aurelius Augustinus)
Un des quatre Pères de l’Eglise occidentale – l’Eglise latine (Ecclesia latina) avec saint Ambroise, saint Grégoire et saint Jérôme.

saint augustin artgitato pont charles prague

Augustin d'Hippone saint Augustin Artgitato Pont Charles Prague

 sainte Lutgarde
Lutgarde de Tongres (1182-1246)
La vision de sainte Lutgarde à 17 ans : le Christ lui montre une de ses plaies.

la vision de sainte Lutgarde Artgitato Pont Charles Prague 2

la vision de sainte Lutgarde Artgitato Pont Charles Prague

saint Jean de Matha (1160-1213)
saint Félix de Valois (1127-1212)
et saint Ivan

Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 1

saint jean de Matha Saint Felix de Valois Saint Ivan Pont Charles Prague Artgitato

Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 2 Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 3 Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 4Pont Charles Prague Saint Jean de Matha saint Félix de Valois saint Ivan Artgitato 5

saint Jude
(ou Judas) – Saint Jude Thaddée
Un des douze apôtres

saint Jude Artgitato Pont Charles Prague

saint Jude Artgitato Pont Charles Prague 1

saint Nicolas de Tolentino (vers 1240-1305)
moine de l’Ordre des ermites de saint Augustin

saint Nicolas de Tolentino Artgitato1 Pont Charles Prague

saint Nicolas de Tolentino Artgitato 2 Pont Charles Prague

Le prêtre et martyr
Jean Népomucène
Jan Nepomucky (1340 – 1393)

Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 1

Détail de la statue Jean Népomucène Jean Népomucène confesse la Reine Sophie Wenceslas IV la soupçonne d’adultère (avec son chien symbole de la fidélité)

Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 2

Détail de la statue de Jean Népomucène Jean Népomucène jeté dans la Vlatva – Moldau

Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 3 Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 4 Pont Charles Prague Jean Népomucène Artgitato 5

Notre-Dame et saint Bernard Bernard de Clairvaux (1090/91 – 1153) Ordre cistercien ou ordre de Cîteaux

Pont Charles Prague Saint Bernard Notre Dame Artgitato 1Pont Charles Notre-Dame et saint Bernard Artgitato 2Pont Charles Notre-Dame et saint Bernard Artgitato 3

Pont Charles Notre-Dame et saint Bernard Artgitato1

Jean le Baptiste
saint Jean-Baptiste
יוחנן המטביל

Jean le Baptiste saint Jean Baptiste Pont Charles Prague Artgitato 1

Jean le Baptiste Artgitato Pont Charles Prague

Jean le Baptiste Artgitato Pont Charles Prague 2

saint Christophe
Christophe de Lycie
« Celui qui porte le Christ »
Patron des voyageurs

saint christophe Christophe de Lycie artgitato Pont Charles Prague

saint Guy
(saint Vit ou saint Vitus)
IVème siècle
La cathédrale Saint-Guy –Katedrála svatého Víta – à l’intérieur du château de Prague -Pražský hrad – lui est dédiée. Dénoncé par l’empereur Dioclétien, il fut baigné dans de l’huile bouillante et jeté dans la fosse aux lions (en-dessous de la sculpture)

Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 3 Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 2 Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 4 Pont Charles Le Martyre de saint Guy Prague 1

La statue de saint Gaétan
Gaétan de Thiene (1480-1547)
Fonda à Vicence (Vicenza-Vénétie) un hôpital pour les incurables

Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 1

Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 2Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 4Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 3Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 5Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 6Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 7Pont Charles saint Gaétan Artgitato Prague 8

Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d’Aquin
saint Dominique : Dominique de Guzmán (Vers 1170-1221) Fondateur de l’ordre des dominicains
saint Thomas d’Aquin (Vers 1224 – 1274) philosophe de l’ordre des dominicains – Théologien et Philosophe

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 1Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 2Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 3Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 4

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 5

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 7

Psaume 73 de la Vulgate (Bible)
memor esto congregationis tuae quam possedisti ab initio redemisti virgam hereditatis tuae mons Sion in quo habitasti in eo
 leva manus tuas in superbias eorum in finem quanta malignatus est inimicus in sancto
 et gloriati sunt qui oderunt te in medio sollemnitatis tuae posuerunt signa sua signa

Souviens-toi de ton peuple (communauté/assemblée) que tu as acquis autrefois (depuis toujours/depuis l’origine/jadis), Que tu as racheté comme la tribu de ton héritage! Souviens-toi de la montagne de Sion, où tu fis ta résidence (que tu habitas)…

Pont Charles Notre-Dame et saint Dominique et saint Thomas d'Aquin Artgitato 6

saint François d’Assise (Francesco d’Assisi)
Giovanni di Pietro Bernardone (vers 1180-1226)
Fondateur en 1210 de l’Ordre des frères mineurs ou Ordre des Franciscains

saint François d'Assise artgitato Pont Charles Prague 1

saint François d'Assise artgitato Pont Charles Prague 2

Sainte Barbe – sainte Marguerite & sainte Elisabeth

Sainte Barbe (IIIe siècle après J.-C) souvent représentée avec la palme de martyre, une couronne et un livre. Elle est ici au milieu de l’ensemble sculptural.
Associée souvent avec 3 saintes qui ont fait vœux de chasteté : sainte Catherine, sainte Marguerite et sainte Geneviève.

Nous retrouvons ici sainte Marguerite accompagnée de sainte Elisabeth de chaque côté.

Saintes Barbe Marguerite Élisabeth Pont Charles Artgitato Prague

   Pont Charles Prague 1 Sainte Barbe Sainte Marguerite et Sainte Élisabeth Artgitato 1

Pont Charles Prague 2 Sainte Barbe Sainte Marguerite et Sainte Élisabeth Artgitato 1

Saintes Barbe Marguerite Élisabeth Pont Charles Artgitato Prague 2

Saintes Barbe Marguerite Élisabeth Pont Charles Artgitato Prague 3

Le Golgotha
ou
mont du Calvaire

Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 4

Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 3Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 2Le Golgotha ou mont du Calvaire Pont Charles Prague Artgitato 1

Pietà
ou Vierge de Pitié

Pietà Vierge de Pitié Artgitato Pont Charles Prague

Pietà, ou Vierge de Pitié Artgitato pont Charles

Pietà, ou Vierge de Pitié Artgitato pont Charles 2

saint Antoine de Padoue
Fernando Martins de Bulhões (1195-1231)
Nous retrouvons ici quelques attributs liés à saint Antoine : la bure franciscaine, l’Enfant Jésus, un livre.

Saint Antoine de Padoue Artgitato Prague Pont Charles

saint Antoine de Padoue Artgitato Pont Charles Prague 1

saint Yves
Yves Hélory de Kermartin (1253-1303)
« Sanctus Yvo erat brito; advocatus sed non latro, res mirabilis populo », « Saint Yves était breton, avocat mais pas voleur, chose admirable pour le peuple ! ».

saint Yves Artgitato Pont Charles Prague

saint Yves Artgitato Pont Charles Prague 2

Pont Charles saint Yves Prague 1

 sainte Anne
Mère de la Vierge Marie

pont Charles Prague sainte Anne Artgitato 1

Saint Cyrille & saint Méthode
Saint Cyrille (vers 827 -869)
Saint Méthode, frère de Cyrille (vers 815-885)
« les Apôtres des Slaves »
Évangélisateurs de la Bohême-Moravie Saints Cyrille et Méthode artgitato Pont Charles Prague 2

Pont Charles Saint Cyrille saint Méthode artgitato 1

Pont Charles Saint Cyrille saint Méthode artgitato 2

Saints Cyrille et Méthode artgitato Pont Charles Prague 1

saint Joseph
&
l’enfant Jésussaint Joseph et l'enfant Jésus Prague Pont Charles Artgitato 3

saint Joseph et l'enfant Jésus Prague Pont Charles Artgitato 1

saint Joseph et l'enfant Jésus Prague Pont Charles Artgitato 2

Saint Norbert & saint Venceslas & saint Sigismond
Saint Norbert  (vers 1090-1134) fondateur de  l’ordre des Prémontrés ou Norbertins. Sa dépouille se trouve au Monastère de Strahov  (l’église abbatiale de l’Assomption de la Vierge) à Prague (fondé en 1140 sous Vladislav II Premysl).
Devise de saint Norbert : « Wenig schreiben aber viel (zu) tun » (écrire peu, mais agir beaucoup).

Saint Venceslas Ier de Bohême (Vaclav) (vers 907- vers 930) : saint patron de la République Tchèque (Česká republika) fêté le 28 septembre. Sa dépouille de martyr repose à la cathédrale Saint-Guy (Katedrála svatého Víta) dans la Chapelle Saint-Venceslas

Saint Sigismond ( – 524) Roi des Burgondes (516-523)
En tchèque : Svatý Zikmund

Saint Norbert & saint Venceslas & saint Sigismond Artgitato 1 Pont Charles Prague

Saint Norbert & saint Venceslas & saint Sigismond Artgitato 2 Pont Charles PragueSaints Norbert Venceslas et Sigismond Artgitato Pont Charles PragueSaints Norbert Venceslas et Sigismond artgitato Pont Charles Prague

saint sigismond Artgitato Pont Charles Prague

saint Venceslas Prague Pont Charles Artgitato

saint Norbert Artgitato Pont Charles Prague

La statue de saint Venceslas

saint Venceslas Prague Pont Charles Artgitato 2

saint François Xavier
Francisco de Jasso y Azpilicueta (1506-1552) – Jésuite
Cofondateur de la Compagnie de Jésus (Societas Jesu) avec Ignace de Loyolasaint François Xavier Artgitato Pont Charles Prague 3

saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 1saint François Xavier Artgitato Pont Charles Prague 2saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 2

saint François Xavier Artgitato Pont Charles Prague

saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 3

saint François Xavier Pont Charles Prague Artgitato 4

Sainte Ludmila & saint Venceslas (enfant)
Ludmila de Bohême (vers 860-921) : grand-mère Venceslas – Mère de Vratislav Ier de Bohême (père de Venceslas)

Sainte Ludmila saint Venceslas enfant artgitato Pont Charles Prague

Sainte Ludmila saint Venceslas enfant artgitato Pont Charles Prague 2

Philippe Benizi
(1233-1285)
ministre général de l’Ordre des Servites de Marie
(Ordo Servorum Beatae Virginis Mariae -OSM)
Il est représenté avec une branche de lys et un crucifix.

saint Philippe Benizi Artgitato Pont Charles Prague

saint Philippe Benizi Artgitato Pont Charles Prague 2

Adalbert de Prague
En tchèque Vojtěch (956-997)
Evêque de Prague et Martyr

Adalbert de Prague Pont Charles Artgitato

Adalbert de Prague Pont Charles Artgitato 2

Le Christ avec saint Côme & saint Damien
saint Côme, patron des chirurgiens.
saint Damien, patron des pharmaciens, frère jumeau de saint Côme.
Chirurgiens anargyres : qui soignaient sans faire payer les patients.

Saints Côme et Damien avec le Christ Artgitato Pont Charles Prague

Saints Côme et Damien avec le Christ Artgitato Pont Charles Prague 2

 Le Chevalier Bruncvík Fils de Štilfrid avec son épée magique (à côté du pont sur l’Île de Kampa)

Pont Charles Chevalier Bruncvík Artgitato 2Pont Charles Chevalier Bruncvík Artgitato 3

Église Saint-Nicolas de Malá Strana – PRAGUE – PRAHA 1

PRAGUE – PRAHA
Eglise BAROQUE
Kostel svateho Mikulase 

EGLISE SAINT-NICOLAS DE Malá Strana
Plan attribué à Christophe Dientzenhofer (1655-1722) 

Malostranské náměstí, 118 00 Praha 1

10 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 14 (2)

12 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 16 (2)

2 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 3 (2)3 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 4 (2)

5 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 6 (2)6 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 10 (2)7 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 11 (2)8 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 12 (2)9 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 13 (2)

1 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 2 (2)

11 Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 15 (2)

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 50

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 70

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 40

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 60

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 30

 

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 1

 

Église Saint-Nicolas de Malá Strana Praha Prague 20

Eva KMENTOVA : LA RESISTANCE A L’OPPRESSION (Femme au soleil – žena na slunci -1958, bronze 2005)






Eva Kmentova (1928-1980)
Femme au soleil
žena na slunci
(1958, bronze 2005)

 Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (1)

La Résistance
à
L’Oppression

Dans une cour du Musée Kampa (Museum Kampa, U Sovových mlýnů 2, 118 00 Praha) au milieu d’autres statues, la Femme au soleil d’Eva Kmentova, seule, contre un mur, s’offre à nous.

Il s’agit d’une femme, les proportions sont là. Mais la féminité est peu marquée. Et nous sommes autant dans le corps de l’artiste que dans celui d’une humanité plus générale.

La femme est là, face contre terre. Comme jetée à terre. Presqu’humiliée. L’être est couché, comme soumis, mais tout son effort tend vers le redressement. Se mettre droit. Tenir debout. Ne pas rester dans la situation originelle. S’élever. Ne pas rester coucher. Ne plus rester soumise.

Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (2)

Les masses s’équilibrent sur le socle en pierre blanche. Et les membres, la tête et les jambes, se lèvent, se jettent vers le soleil, comme s’il s’agissait de s’arracher de la terre. Ce corps lourd et massif veut partir, s’envoler. Il se tend un peu plus de chaque côté. Quelque chose peut casser à tout instant. Et ce corps qui part, laisse un peu plus la terre pour rejoindre les astres.

Dans cette forme, le corps devient céleste. Il va vers le soleil en devenant lune, croissant de lune. Ce corps en a besoin. Il a soif de cette chaleur. C’est une nécessité vitale pour lui, pour ce corps devenu satellite.

S’il se tend, il se tend comme un arc. Un arc qui enverrait dans le ciel, vers le soleil, ce besoin d’un ailleurs, ce besoin d’espoir, pour vaincre enfin sa peur. Pour laisser son désir s’épanouir.

Cette masse si imposante devient ligne par cette position tendue. La tension ne pourra pas durer éternellement, mais qu’importe, puisque, en existant, elle permet au corps de s’ouvrir, de s’entrouvrir.

Avoir gagné sur le lourd, le pesant, le joug, les interdits, la tyrannie et l’oppression, voilà ce que le corps, et plus que le corps, l’être gagne. C’est dans cette prouesse, simple et banale, mais tellement désagréable de cette tension du cou et de cette inflexion du bassin, que l’être peut se lever enfin et que la vie peut commencer, moins mécanique et plus humaine.

Elle se tend juste avant la cassure qui elle serait définitive. Inconfortable et seule, mais vivante encore et espérant.

Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (4)Eva Kmentova, ainsi que son mari Olbram Zoubek, qu’elle a connu à l’Académie des Arts,  faisait partie du groupe Trasa, où figuraient notamment les sœurs Jikta er Květa Válovy. Eva apporta au groupe de cette nouvelle figuration une dimension poétique, plus sensuelle. Elle fut bridée tout au long de sa vie par le système communisme. Comme de nombreux artistes tchèques, elle vécut grâce à des petits boulots comme vendeuse et restauratrice de bijoux.

žena na slunci porte la trace de Fernand Léger. cette sculpture a été réalisée trois ans après la mort de l’artiste français.

« L’art est fait d’oppression, de tragédie, criblées discontinûment par l’irruption d’une joie qui inonde son site, puis repart. » (René Char, Eloge d’une soupçonnée, 1988)

 

Jacky Lavauzelle

David Černý : LE JEU DE L’INVERSION ET DE L’IMPOSTURE

SCUPTUREsochařství
David Černýdavid černý

 

 Le jeu de l’Inversion
& de l’Imposture

Le site de David Černý, http://www.davidcerny.cz, présente la tête de l’artiste, mi Nicola Sirkis, chanteur d’Indochine, mi Robert Smith, chanteur de The Cure, tournant comme dans une fête foraine sur un fond noir (Černý = noir), et rotant ou coassant. Un clic sur sa tête pour qu’elle explose avec en fond chanté, un alléluia retentissant. Nous sommes dans le domaine du jeu. L’artiste joue le diablotin espiègle. Il est le mauvais canard de la bien-pensance en sachant tout à fait être dans le vent avec une création propre sur elle. Mais David Černý joue et joue le jeu. Il joue le lieu aussi.

david černý Kůň, Vanceslas Galerie Lucerna Praha Prague

Nous entrons dans une optique binaire  formelle. La première œuvre où l’artiste est enfin reconnu est en réalité un ready-made où le changement de statut et de statue, passe par une apposition d’une couleur.
Le mémorial de guerre se transforme en jouet improbable.  Le char qui est peint en rose, en 1991, se nomme le char Joseph Staline, JS2, tout un symbole. Il trônait à Prague et symbolisait la libération de Prague par l’Armée-rouge. Un symbole qui devenait une provocation après les événements de 1989.
Rien de moins guerrier et de moins mémorial que le rose. Cette performance devient la cérémonie d’investiture de Černý sur la place artistique tchèque, alors sur le feu mondial des projecteurs. C’est une entrée en matière tonitruante pour un événement en 1991, deux ans après la libération de la tutelle communiste, qui pourrait presque passer pour anecdotique. Plus qu’un symbole, l’acte devenait rébellion.

Le concept binaire de  David Černý est trouvé par cette apposition : l’opposition, la contradiction. Du jeu de la guerre à la guerre du jeu. La guerre pour les grands devient le jouet des enfants. Rien ne s’oppose plus à la guerre, ne tranche plus avec la terreur communiste que le rose. Nous pensons au rouge sanguin, au noir du deuil, au kaki des tenues. Rien ne s’oppose plus au culte de la personnalité de Staline que cette couleur. Le rose est la couleur la plus à même de déstructurer le métal et la symbolique guerrière avec son côté enfantin, laiteux, féminin, le rose du rouge à lèvres, ou le rose fragile et éphémère de la fleur.  

david černý Miminka Babies Musée Kampa Prague 2

Entre 1988 et 1996, David est étudiant à l’École des arts appliqués de Prague. Le pays vient de se libérer depuis deux ans. L’artiste veut faire un coup d’éclat. Le pays se réveille de la tragédie communiste et place l’écrivain Vaclav Havel dès sa libération, après l’éviction d’Alexander Dubček. Nous sommes dans sa présidence où l’indépendance avec les partis politiques devient la règle. 

Le jeu se place donc dans une période apaisée et propice à la dialectique culturelle. Les soviétiques ne sont plus les maîtres, le communisme est balayé. Plusieurs artistes engagés se retrouvent aux manettes du pays. Le risque reste calculé et relativement limité. Des députés repeindront en rose en signe de soutien à l’artiste.

Les bébés, autres scuptures de l’artiste, Miminka Babies, sont fragiles, dépendants de nous, avec un visage poupon et craquant, des petits êtres à protéger. Nos sociétés contemporaines focalisent sur leur bien-être. En appliquant le concept de l’artiste, il suffit de les rendre forts et massifs, libres, et prédateurs. Ils deviennent monstrueux, immenses, sans visages ;  ils montent partout. Ils dominent le monde des grands. L’artiste les rend identiques, comme clonés, sans émotions avec la rationalité d’une entrée USB d’un ordinateur ou d’un code à barres commercial au milieu du visage.

Cet élément de répétition et de clonage se retrouve dans d’autres œuvres comme les pingouins de Prague, český tučňák. Le changement de couleur s’opère avec les pingouins en jaune en ligne à côté du Musée Kampa au bord de la Vltava. Les pingouins sont en groupe, en bande, souvent les uns contre les autres afin de lutter contre le froid. David Černý les transforme en moutons de panurge. Totalement liés les uns aux autres. En appliquant une couleur jaune au noir et blanc du pingouin, David Černý continue sa logique conceptuelle. Le noir et le blanc c’est la nuit et le froid et l’opposé sera la chaleur et le soleil, donc le jaune. La signification positive de chaleur et d’amitié sera de nouveau inversée par le positionnement en ligne, position d’autorité et de soumission à un ordre établi. La signification négative, celle du mensonge et de la tromperie deviendra une nouvelle signature de l’artiste. Celle que l’on retrouvera lors de l’exposition Entropa.  

david černý Miminka Babies Musée Kampa Prague 1

Le cheval, Kůň,  dans la galerie du Lucerna montre un Vanceslas ridiculisé, lui qui est représenté très sérieusement à quelques mètres de là devant la place du même nom Václavské náměstí. Mais le cheval est renversé, à l’envers. Elle rend illusoire la posture digne du souverain. Vanceslas Ier de Bohème, comme saint patron de ce pays est un des symboles nationaux les plus forts, au même titre que le Château de Prague ou le Pont Charles. Le toucher c’est toucher aux fondamentaux du pays, le ridiculiser sur ses valeurs. Avec la tromperie, la facétie et démystification seront associés à l’artiste. L’artiste soulignait après l’imposture de l’exposition Entropa de 2009 à Bruxelles, à l’Atrium du conseil des ministres que « L’hyperbole grotesque et la mystification font indissociables de la culture tchèque et l’utilisation de fausses identités n’est rien d’autre qu’une des stratégies de l’art contemporain« 

Le comble serait d’utiliser ses méthodes sur ses œuvres et de peindre par exemple ses bébés du Musée Kampa en blanc. Et la boucle serait bouclée. L’arroseur arrosé. Nous refermerions le cercle pour en ouvrir un autre.

Dans la citation de l’artiste, le mot important que relève l’artiste est celui de la Stratégie. Nous restons bel et bien avec cette artiste dans le conceptuel et le stratégique. Nous ne sommes pas dans l’émotion et le ressenti. L’assurance de l’idée ne laisse pas de part à la fragilité et au doute. Par contre et l’exposition Entropa en est la preuve, la dimension humoristique est présente. L’aspect conceptuel de la contradiction s’ouvre sur une radicalité quasi caricaturale.

 

david černý český tučňák Musée Kampa Praha Prague

Le Satan sarcastique de son site web entre show-biz et artiste rock a trouvé sa place dans notre société du spectacle et de l’outrance. Un sentiment de familiarité nous fait suivre son œuvre toutefois avec un sentiment de plaisir et de connivence. Amitiés ou irritations ? « C’est de la familiarité que naissent les plus tendres amitiés et les plus fortes haines »  (Rivarol)

 

Jacky Lavauzelle

Miloslav Chlupáč LA SEDUCTION DE LA SOUFFRANCE (Ležicí – 1960)

Miloslav Chlupáč
(1920 – 2008)
Ležicí (1960)Miloslav Chlipac lezici 1960 Musee Kampa Prague Photo J Lavauzelle

 LA SEDUCTION
DE LA
SOUFFRANCE

Dans les années 60, à Prague, les dissidents s’organisent.

L’émulation intellectuelle prépare les événements de 1968.  Antonín Jaroslav Liehm  commence à travailler à la revue littéraire Literární noviny et avec lui Milan Kundera, Ludvík Vaculík, Jan Procházka, Pavel Kohout et Ivan Klíma.

L’œuvre de Miloslav Chlupáč, Ležicí, date de 1960. Point d’origine de l’organisation de la contestation contre le pouvoir autoritaire. C’est aussi en 1960 que la Troisième République laisse définitivement la place à la République socialiste tchécoslovaque. Depuis 1953, le slovaque Viliam Široký préside aux destinées funestes du pays.

Aujourd’hui, La femme qui est là, sans nom, devant nous, couchée dans cette cour du Musée Kampa en compagnie de nombreuses œuvres de sculpteurs tchèques et slovaques, d’Eva Kmentová à d’Olbram Zoubek, en passant par René Roubiček,  ou les boules rouillées de čestmír Suška, raconte aussi cette histoire. La grande Histoire. Mais aussi la sienne, celle des femmes et de toute l’humanité, plus large encore que l’histoire misérable de ce Trou noir des pays communistes.

Cette femme est une douleur qui n’a pas de cri. Le cri s’étouffe dans les langueurs de la Vltava, qui, à côté, sépare le Petit côté (Malá Strana) de la Vieille ville (Staré Město). Le Charentais, Jacques Chardonne disait que « sauf la souffrance physique, tout est imaginaire. » Et c’est vrai que dans cette cour silencieuse, les cris sont étouffés. Des multitudes de cris pour une symphonie de la souffrance. Chlupáč, Kmentová, d’Olbram Zoubek, les êtres sont déchiquetés, soumis, amputés. Nous entendons les pas des visiteurs sur le gravier, nous entendons les oiseaux qui arrivent du pays Moldave, les cris joyeux des enfants qui jouent dans le parc du Musée Kampa.

Elle n’a ni cri, ni bouche, ni yeux. Elle n’a qu’un nez géométriquement parfait. Son visage n’est sensé ne rien exprimer. C’est seulement son corps et sa position qui expriment sa douleur. Le corps parle de la douleur comme il est, en lui-même, réceptacle de cette souffrance.

Le corps est dans le manque. En manque d’organes. Il n’a plus ce qui lui permet, ordinairement, naturellement, de s’exprimer. Comment, dans cet état minimal, peut-il nous dire quelque chose ?

Dans cette entière soustraction, l’être parle mieux. C’est quand le temps est compté que les mots dits sonnent, résonnent et s’amplifient. Le moins apporte le plus, le plus dense, plus de compact, plus de sens. Il ne lui reste que le nez, organe passif. Comme est passive, voire soumise, sa position. Presque dans l’attente du coup final, de l’exécution.

Ne plus savoir si elle souffre ou si elle se repose. Elle est là, couchée sur ce gravier trop gros, terre cuite isolée autour des miroirs déformants, des sculptures ouvertes et coupantes, autour d’une forme laiteuse où s’emprisonne un tronçon de bois. Si elle bouge, une lame ou des boules pourraient encore l’écraser et l’anéantir.

Miloslav Clupac Lezici M Kampa Prague détail Photo J Lavauzelle

Il lui manque quelque chose. Une statue, celle d’Eva Kmentová, semble être sa sœur ou sa mère. Celle de   Chlupáč est couchée sur le côté, légèrement. La souffrance vient aussi de sa mutilation. Il lui manque les mains et les pieds. Elle ne peut donc plus marcher, donc partir vers un ailleurs et ne plus pouvoir écrire ou faire. La création est amputée. La statue s’enfonce un peu plus dans la terre, le gravier s’écarte. En l’aspirant, le bras se lève.

La beauté blanche et la tranquillité de salle contrastent avec l’ampleur et la violence des corps mutilés. Ils bougent, autant qu’une statue peut bouger. Ils se retournent, se redressent. Du moins, ils essaient. Ces tentatives sont là, à chaque seconde reproduites. Les instants ne changent pas la forme de la douleur, ils l’amplifient.

Mais les oreilles sont rares. L’époque a changé et les douleurs différentes. Les statues sont là, pour beaucoup, inexpressives. Les cris seraient enfermés à jamais dans l’histoire, dans une histoire que nous ne comprendrions plus, d’une autre histoire qui ne serait plus la nôtre. Il ne resterait que des corps, des statues que l’on aimerait positionner dans son jardin.  Il ne reste que l’esthétique des rondeurs, voire de la féminité.

Mais, bien sûr, la souffrance se montrera toujours. Dans nos esprits. Dans nos mémoires. A l’œil qui s’ouvre, l’être qui souffre parlera car « personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. » (Henri Troyat)

La même année, en 1960, il créera Torso, qui ne possède plus que le tronc, un tronc blanc, massif.

En regardant le titre, la première fois, « Ležicí », inclinée, j’ai lu « lže » au lieu de « lež », autrement dit, « elle ment ». Est-ce que ce plan mentirait ? La position serait une position de repos si nous n’avions cette amputation et, plus que l’amputation elle-même, la position de la tête. Elle se lève vers le ciel. Elle tire sur ses épaules afin de donner une posture des plus inconfortables. La souffrance est belle et bien là, qui s’exprime.

La terre cuite qui la compose marque sa fragilité et la petite inscription, sous l’œuvre, indique bien «prosím, nedotýkejte se », « s’il vous plaît ne touchez pas ». L’œuvre dans sa souffrance et sa fragilité est bien plus humaine que beaucoup de spectateurs pressés dans la course mécanique, le temps de quelques clichés, des lieux à faire, dans ce petit centre de Prague.

Elle reposera ce soir, la nuit tombée, dans le calme de cette nuit fraîche encore mais claire. Elle reprendra, dans le répit nocturne, un instant, une minute afin de se regarder dans les miroirs déformants de Milan Dobeš et découvrir un autre possible, plus gai et plus heureux.

Une autre pancarte devrait être apposée : « Prosím, poslouchejte !», s’il vous plaît, écoutez !

Jacky Lavauzelle