Archives par mot-clé : satyre

Stefan Milkov – Faunův odpočinek – Le Repos du Faune – 2005 – zámek Mikulov – Château de Mikulov

TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国
République tchèque
Mikulov

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Sculptures Tchèques
Stefan Milkov

né en 1955
narozený v 1955

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Photo Jacky Lavauzelle

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Faunův odpočinek
Le Repos du Faune
2005

Stefan Milkov
Sculpteur – sochař

zámek Mikulov – 2005
MORAVIE

Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (1) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (2) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (4) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (5) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (6)

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L’Après-midi d’un Faune

« De paroles vacante et ce corps alourdi
Tard succombent au fier silence de midi :
Sans plus il faut dormir en l’oubli du blasphème,

Sur le sable altéré gisant et comme j’aime
Ouvrir ma bouche à l’astre efficace des vins ! »

Stéphane Mallarmé
Poésies
Nouvelle Revue française, 1914
8e éd – pp. 71-80
L’Après-midi d’un Faune
Églogue

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Le satyre

Un satyre habitait l’Olympe, retiré
Dans le grand bois sauvage au pied du mont sacré ;
Il vivait là, chassant, rêvant, parmi les branches ;
Nuit et jour, poursuivant les vagues formes blanches.

Il tenait à l’affût les douze ou quinze sens
Qu’un faune peut braquer sur les plaisirs passants.
Qu’était-ce que ce faune ? On l’ignorait ; et Flore
Ne le connaissait point, ni Vesper, ni l’Aurore
Qui sait tout, surprenant le regard du réveil ;
On avait beau parler à l’églantier vermeil,
Interroger le nid, questionner le souffle,
Personne ne savait le nom de ce maroufle.
Les sorciers dénombraient presque tous les sylvains ;
Les aegipans étant fameux comme les vins,
En voyant la colline on nommait le satyre ;
On connaissait Stulcas, faune de Pallantyre,
Gès, qui, le soir, riait sur le Ménale assis,
Bos, l’aegipan de Crète ; on entendait Chrysis,
Sylvain du Ptyx que l’homme appelle Janicule,
Qui jouait de la flûte au fond du crépuscule ;
Anthrops, faune du Pinde, était cité partout ;
Celui-ci, nulle part ; les uns le disaient loup ;
D’autres le disaient dieu, prétendant s’y connaître ;
Mais, en tout cas, qu’il fût tout ce qu’il pouvait être,
C’était un garnement de dieu fort mal famé.

Victor Hugo
 La Légende des siècles
Première série – VIII
Seizième siècle – Renaissance – Paganisme
Le Satyre – Prologue

Satiro su Delfino Satyr on Dolphin SATYRE SUR DAUPHIN 色狼在海豚上方 GALLERIA BORGHESE 博吉斯画廊

ROME – ROMA – 罗马
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio


GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

SATIRO SU DELFINO
SATYRE SUR DAUPHIN
satyr on dolphin
色狼在海豚上方

XVIe siècle
Travail à partir d’un ancien torse du premier siècle après J.-C.
rieleborazione cinque centesca di un torso antico del I sec. d.C.
Sixteenth-century
reworking of an ancient torso of the first century A.D.
十六世纪

marbre blanc en petits cristaux avec des veines sombres
marmo bianco a piccoli cristalli con venature scure
white marble in small crystals with dark veins
白色大理石

Sala 7 – Sala Egizia
Salle 7 – Chambre égyptienne
7间 – 埃及房间

Satiro su delfino Satyre sur un dauphin Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato

DIDEROT
L’ENCYCLOPEDIE 1ère édition
Texte établi par Diderot et d’Alembert, 1751
Tome 1 p 378

AMPHITRITE, (Myth.) fille de l’Océan & de Doris, qui consentit à épouser Neptune, à la persuasion d’un dauphin, qui pour sa récompense fut placé parmi les astres. Spanheim dit qu’on la représentoit moitié femme & moitié poisson.

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Jean de La Fontaine
让·德·拉封丹
1621-1695

Fables
LIVRE QUATRIÈME

VII.

Le Singe & le Daufin
Le Singe et le Dauphin
scimmia e delfino
monkey and dolphin
猴子和海豚

C’eſtoit chez les Grecs un uſage,
Que ſur la mer tous voyageurs
Menoient avec eux en voyage
Singes & Chiens de Bâteleurs.
Un Navire en cet équipage
Non loin d’Athenes fit naufrage.
Sans les Dauphins tout euſt pery.
Cet animal eſt fort amy
De noſtre eſpece ; En ſon Hiſtoire
Pline le dit, il le faut croire.
Il ſauva donc tout ce qu’il pût.
Meſme un Singe en cette occurrence,
Profitant de la reſſemblance,
Luy penſa devoir ſon ſalut.
Un Daufin le prit pour un homme,
Et ſur ſon dos le fit aſſeoir,
Si gravement qu’on euſt crû voir
Ce chanteur que tant on renomme.
Le Daufin l’alloit mettre à bord ;
Quand par hazard il luy demande :
Eſtes-vous d’Athenes la grande ?
Oüy, dit l’autre, on m’y connoiſt fort,
S’il vous y ſurvient quelque affaire
Employez-moy ; car mes parens
Y tiennent tous les premiers rangs ;
Un mien couſin eſt Juge-Maire.
Le Daufin dit bien-grammercy.
Et le Pirée a part auſſi
A l’honneur de voſtre preſence ?
Vous le voyez ſouvent ? Je penſe.
Tous les jours ; il eſt mon amy,
C’eſt une vieille connoiſſance.
Noſtre Magot prit pour ce coup
Le nom d’un port pour un nom d’homme.
De telles gens il eſt beaucoup,
Qui prendroient Vaugirard pour Rome ;
Et qui, caquetans au plus drû,
Parlent de tout & n’ont rien vû.
Le Daufin rit, tourne la teſte,
Et le Magot conſideré
Il s’apperçoit qu’il n’a tiré
Du fond des eaux rien qu’une beſte.
Il l’y replonge, & va trouver
Quelque homme afin de le ſauver.

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Cf. article sur la Piazza Navona

LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 19

 

 

 

SATIRO DANZANTE – SATYRE DANSANT – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA – 罗马
SATIRO DANZANTE
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio


LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
SATIRO DANZANTE
色狼雕塑
SATYRE DANSANT

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 1

Satiro danzante restaurato con crotali : originariamente con doppio flauto alla bocca
Satyre dansant au son des crotales
à l’origine avec une double flûte à la bouche
色狼雕塑

da un archetipo riferito alla maniera sicionia attribuibile a Lisippo
Marmo pentelico

II secolo d.C.
IIe siècle après J.-C.

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Dehors, à l’abri du vent,
Il avait construit, étant habile
Dans l’art de tresser la paille
Et gourmand
De miel nouveau, des ruches pleines dont l’essaim
Mêlait un bruit d’abeille au murmure des pins.
C’est ainsi que vivait Marsyas le satyre.
Le jour,
Il s’en allait à travers champs partout où sourd
L’eau mystérieuse et souterraine ;
Il connaissait toutes les fontaines :
Celles qui filtrent du rocher goutte à goutte,
Toutes,
Celles qui naissent du sable ou jaillissent dans l’herbe,
Celles qui perlent
Ou qui bouillonnent,
Brusques ou faibles,
Celles d’où sort un fleuve et d’où part un ruisseau,
Celles des bois et de la plaine,
Sources rustiques ou sacrées,
Il connaissait toutes les eaux
De la contrée.

Henri de Régnier
Le Sang de Marsyas
La Cité des Eaux
Mercure de France, sd, 15e édition
pp de 53 à 69 

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 3

Le cyclope

sans apercevoir les Grecs retirés au fond du théâtre, et s’adressant au chœur des Satyres qui dansent.

 Tenez-vous tranquilles, rangez vous. Qu’est-ce donc ? quel est ce jeu ? pourquoi ces bacchanales ? Vous n’avez ici ni Bacchus, ni les grelots d’airain, ni le bruit des tambours. Comment vont les petits récemment nés dans ma caverne ? sont-ils pendants à la mamelle de leurs mères, ou se jouent-ils à leurs côtés ? les corbeilles de joncs sont-elles remplies de fromages ? Que dites-vous ? que répondez-vous ? Tout à l’heure ce bâton va vous faire pleurer. Levez les yeux, ne les baissez pas vers la terre.

EURIDIPE – 欧里庇德斯
Le Cyclope
Traduit de Nicolas Artaud

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato

Les cytises t’ont dit les odes aurorées
Dont tremble l’ombre. Mais tes roses déchirées
Par la ronce aux doigts noirs, pose-les près de moi !
Je veux, puisque tu viens me boire mon émoi,
Te confier tout bas mon amoureuse vie.
Le baiser brille au bout de mes flambes ravies,
Le chant des loriots me veille quand je dors,
Puis un satyre m’aime, et sur le sable d’or,
Ses pieds nus ont laissé d’éclatantes empreintes.
La flûte dont il joue sait les cadences saintes
Qui berçaient les bergers d’Arcadie, autrefois.
C’est le matin qu’il chante, et les vierges du bois,
Par d’étroites et verdoyantes avenues,
De ses accords charmées ! accourent toutes nues,
Et dansent sur mes bords, dans la rosée, aux sons
De son pipeau d’amour d’où sourdent les chansons.

L’Angélus des Sentes
Michel Abadie
Bibliothèque de l’Association
1901 – Paris
Églogues – L’Évangile – pp 37- 39