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LE VAKE PARK DE TBILISSI – ვაკის პარკი

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VAKE PARK DE TBILISSI – ვაკის პარკი

 géorgie VAKE PARK DE TBILISSI - ვაკის პარკი
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

 géorgie VAKE PARK DE TBILISSI - ვაკის პარკი

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TBILISSI
თბილისი

La Statue de la Victoire à Vake Park

VAKE PARK DE TBILISSI
ვაკის პარკი

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Vake Park – Les fontaines – Les escaliers – La Statue de la Victoire

ქართული კულტურული მემკვიდრეობის ძეგლები
Sites du patrimoine culturel géorgien
1946 წელს გახსნილ ვაკის პარკს
Ouverture du Parc en 1946
2013 წლის მაისში ვაკის პარკის რეაბილიტაციის პროექტი დაიწყო.
Réhabilitation du parc lancée en 2013
200 ჰექტარი
200 hectares

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Lion de pierre
თბილისის ქვის ფაუნა

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ვაკის პარკის შესასვლელში
A l’entrée du parc

DJ Sculpture de Levan Vardosanidze de 2011 VAKE PARK

DJ

მოქანდაკე 2011
mokandake 2011
Sculpture de 2011

Sculpture de Levan Vardosanidze
ლევან ვარდოსანიძის ქანდაკება
LEVAN VARDOSANIDZE
ლევან ვარდოსანიძე
Né en 1957


DJ Sculpture de Levan Vardosanidze de 2011 VAKE PARK – PLAQUE
DJ Sculpture de Levan Vardosanidze de 2011 VAKE PARK
DJ Sculpture de Levan Vardosanidze de 2011 VAKE PARK

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La partie centrale

პარკის ცენტრალური ნაწილი შადრევნითა და მრგვალი აუზით არის გამოყოფილი
La partie centrale est composée d’un étang de forme circulaire et de fontaines

Veka Park – Les fontaines
Veka Park – les Fontaines

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LE MEMORIAL DES HEROS GEORGIENS

სკულპტურული კომპლექსი ”რექვიემი” ეკუთვნის გოგი უჩიაურს და შესრულებულია 1981-1985 წლებში.
Complexe sculptural Requiem de 1981 à 1985 de G. Ochiauri a été présenté dans Vake Park à Tbilissi
En 2009, les sculptures des guerriers assis ont été déplacées vers leur emplacement actuel, au pied de la forteresse de Gori.
Elles ne sont donc plus désormais visibles dans Vake Park.
Il ne reste que la tombe du soldat inconnu désormais seul.

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Vake Park – La Tombe du Soldat Inconnu

მე­ო­რე მსოფ­ლიო ომმა 400 ათა­სამ­დე ქარ­თვე­ლი ვაჟ­კა­ცი იმ­სხვერ­პლა, მი­ლი­ო­ნო­ბით ადა­მი­ა­ნის ახალ­გაზ­რდო­ბა, ბავ­შვო­ბა და ბედ­ნი­ე­რე­ბის წლე­ბი შე­ი­წი­რა.
La seconde guerre mondiale a fait plus de 400.000 victimes géorgiennes.

უც­ნო­ბი ჯა­რის­კა­ცის საფ­ლა­ვი
La tombe du soldat inconnu

Traditionnellement, le 9 mai, les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale se rassemblent à Tbilissi devant la tombe du Soldat inconnu.

Vake Park – La Tombe du soldat inconnu

ივა­ნე ჩო­ხე­ლი:
« დიდი სა­მა­მუ­ლო ომის დას­რუ­ლე­ბის ოც­და­ა­თი წლის­თავ­ზე, 1975 წელს საბ­ჭო­თა კავ­ში­რის ხელ­მძღვა­ნე­ლო­ბამ გა­და­წყვი­ტა, რომ თხუთ­მე­ტი­ვე მოძ­მე რეს­პუბ­ლი­კა­ში უც­ნო­ბი ჯა­რის­კა­ცის მე­მო­რი­ა­ლუ­რი საფ­ლა­ვე­ბი შექ­მნი­ლი­ყო. ამ ბრძა­ნე­ბის გან­ხორ­ცი­ე­ლე­ბა სა­ქარ­თვე­ლო­ში თბი­ლი­სის მა­შინ­დე­ლი საბ­ჭოს თავ­ჯდო­მა­რეს შოთა ბუხ­რაშ­ვილს და­ე­ვა­ლა.
Ivan Chokheli:
« À l’occasion du trentième anniversaire de la fin de la Grande Guerre patriotique, les dirigeants de l’Union soviétique décidèrent en 1975 de mettre en place des tombes commémoratives du soldat inconnu dans les quinze républiques fraternelles. L’ordre fut donné au président du Conseil de contrôle de Tbilissi en Géorgie, Shota Bukhrashvili… »

Photo Jacky Lavauzelle
Vake Park – La Tombe du soldat inconnu

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LA STATUE DE LA VICTOIRE
LE MEMORIAL DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
MEMORIAL DE LA GLOIRE
Memorial of Glory

Le Mémorial de la gloire est dédié aux 300 000 citoyens de Géorgie qui ont perdu la vie lors de la Grande guerre patriotique de 1941-1945 et à la victoire triomphale du 9 mai sur l’Allemagne nazie.

Edouard Chevardnadze ედუარდ ამბროსის ძე შევარდნაძე (1928-2014) a conçu le monument, dans le but de prouver sa loyauté envers le gouvernement central soviétique de l’époque.
Plus tard, le président géorgien Mikheil Saakashvili მიხეილ სააკაშვილი (né le 21 décembre 1967 à Tbilissi), qui poursuivait des politiques de dé-soviétisation, s’efforça de changer l’élan et l’importance du jour de la victoire, comme par exemple en 2005, avec des références à la Seconde Guerre mondiale et plus à la Grande Guerre Patriotique, tout en changeant les lieux de commémoration, préférant la Place de la Victoire à Vake Park de Tbilissi.

 

„დიდების მემორიალი“
Didebis memoriali
Mémorial de la Gloire

მოქანდაკე
Mokandake
Sculpteur

გიორგი (გოგი) ოჩიაური
Giorgi Ochiauri

(დ. 10 იანვარი, 1927, შუაფხო, დუშეთის რაიონი — გ. 18 ოქტომბერი, 2017)
10 janvier 1927 – 18 octobre 2017
ქართველი მოქანდაკე
Sculpteur Géorgien
საქართველოს მე-8 მოწვევის პარლამენტის წევრი (2012-2016)
Membre du 8ème Parlement de Géorgie (2012-2016)

არქიტექტორები
Arkitektorebi
Architectes
ვ. ალექსი-მესხიშვილი, ო. ლითანიშვილი, კ. ნახუცრიშვილი
V. Alexi Meskhishvili, O. Lithanishvili, K. Nakhutsrishvili

მასალა
Masala
Matériel
ბრინჯაო
bronjao
Bronze

წელი
Tseli
Année
1985

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პარკში განლაგებულია სხვადასხვა ფუნქციური დანიშნულების ობიექტი: მიხეილ მესხის სახელობის სტადიონი, ღია კინო-თეატრი, საბავშვო ცენტრი, ატრაქციონები, საჩოგბურთო მოედნები, კაფე-რესტორნები და სხვა.
Le Parc abrite aussi le stade Mikheil Meskhi, un cinéma-théâtre ouvert, un centre pour enfants, des attractions, des courts de tennis, des cafés-restaurants, etc.

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PROJET REPORTE OU ABANDONNE

MEMORIAL KOTE ABKHAZI

17 novemvre1867— 20 mai 1923

Kote Abkazi

Le site devait commémorer Kote Abkhazi კონსტანტინე (კოტე) აფხაზი, un chef bien connu de la noblesse libérale de Géorgie, et sa division que le régime communiste avait abattue à Vake Park en 1923.
Installation du monument était prévue pour février 2012. Cependant, le monument n’a pas été mis en place. Le gouvernement géorgien formé après la défaite du parti politique de Mikheil Saakashvili a renvoyé la célébration de la victoire à Vake Park lors de la Seconde Guerre mondiale.

Les derniers mots de Kote Abkhazi seraient les suivants :
« Je meurs de joie parce que j’ai l’honneur de me sacrifier pour la Géorgie. Ma mort apportera la victoire à la Géorgie !« 

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VAKE PARK DE TBILISSI
ვაკის პარკი

 géorgie VAKE PARK DE TBILISSI - ვაკის პარკი
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

 géorgie VAKE PARK DE TBILISSI - ვაკის პარკი

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JORGE VIERA A LISBONNE – Esculturas de Jorge Viera

JORGE VIERA
LISBOA – LISBONNE





Jorge Viera

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Photo Jacky Lavauzelle

 




 JORGE VIERA A LISBONNE

Esculturas de Jorge Viera
em Lisboa

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Jorge Ricardo da Conceição Vieira
Lisbonne 16 novembre 1922 –  Évora 1998
 Lisboa, 16 de Novembro de 1922 — Évora, 1998
Escultor Português
Sculpteur Portugais
Esculturas para o Comptoir Suisse
1957
bronze
Jorge Viera Esculturas para o Comptoir Suisse Museu do Chiado Lisboa
Jorge Viera Esculturas para o Comptoir Suisse Museu do Chiado Lisboa
Jorge Viera Esculturas para o Comptoir Suisse Museu do Chiado Lisboa
Jorge Viera Esculturas para o Comptoir Suisse Museu do Chiado Lisboa
Jorge Viera Esculturas para o Comptoir Suisse Museu do Chiado Lisboa

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Figura de mulher
Figure de femme
c.1960 – Vers 1960
Musée du Chiado
Jorge Viera – Figura de mulher – Figure de femme – c.1960 – Vers 1960 – Musée du Chiado – Museu do Chiado
Jorge Viera – Figura de mulher – Figure de femme – c.1960 – Vers 1960 – Musée du Chiado – Museu do Chiado
Jorge Viera – Figura de mulher – Figure de femme – c.1960 – Vers 1960 – Musée du Chiado – Museu do Chiado
Jorge Viera – Figura de mulher – Figure de femme – c.1960 – Vers 1960 – Musée du Chiado – Museu do Chiado
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Gradeamento, Largo do Município
Lisboa – Lisbonne
1997
Fer – Ferro
Jorge Viera – Gradeamento, Largo do Município – Lisboa
Jorge Viera – Gradeamento, Largo do Município – Lisboa
Jorge Viera – Gradeamento, Largo do Município – Lisboa

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Duas cabeças
Deux têtes
1953
Terracoto com engobes
Terre cuite
Musée du Chiado
Museu do Chiado
Jorge Viera Duas cabeças Museu do Chiado Lisboa
Jorge Viera Duas cabeças Museu do Chiado Lisboa
Jorge Viera Duas cabeças Museu do Chiado Lisboa

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Mulher deitada
Femme couchée
Terracoto com engobes
Terre cuite
Musée du Chiado
Museu do Chiado
Jorge Viera – Mulher deitada – Museu do Chiado – Lisboa

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HomemSol
1998
Alameda dos Oceanos
Parque das Nações
Lisboa

Homem-Sol 1998 Alameda dos Oceanos Parque das Nações Lisboa

JORGE VIERA
LISBOA – LISBONNE





Jorge Viera

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MEMORIAL TUN ABDUL RAZAK KUALA LUMPUR 纪念敦拉萨

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE

 




 

 

MEMORIAL TUN ABDUL RAZAK

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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MEMORIAL TUN ABDUL RAZAK
纪念敦拉萨
Tun Abdul Razak bin Haji Dato’ Hussein Al-Haj

Le Mémorial Tun Abdul Razak 敦阿都拉萨 se trouve dans le Jardin Botanique de Kuala Lumpur, Jalan Cenderawasih, Perdana Botanical Gardens.
Tun Abdul Razak est le second premier ministre de la Malaisie indépendante en 1957. Il succède à Tunku Abdul Rahman, 东姑阿都拉曼, premier Premier ministre en 1957 et pendant 13 ans. C’est en 1970 que Tun Abdul Razak prend les rennes du pouvoir. Il gardera cette fonction pendant 6 ans de 1970 à 1976. L’actuel Premier ministre Najib Razak, 纳吉·阿都拉萨 Najib bin Abdul Razak, depuis 2009 est le fils de Tun Abdul Razak.
Tun Abdul Razak est né le 11 mars  1922 et mort en 1976, le 14 janvier, à Londres, alors qu’il était toujours en fonction.
Il a reçu le titre de Bapa Pembangunan, le Père du Développement, 发展之父,

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Tun Abdul Razak Dalam Kenangan
En mémoire de Tun Abdul Razak

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MEMORIAL TUN ABDUL RAZAK
纪念敦拉萨
Tun Abdul Razak bin Haji Dato’ Hussein Al-Haj

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MALACCA MEMORIAL DE LA PROCLAMATION DE L’INDEPENDANCE MELAKA Memorial Pengisytiharan Kemerdekaan

Pelancongan di Malaysia
Voyage en Malaisie

Photos Jacky Lavauzelle




  Memorial Pengisytiharan Kemerdekaan
Le Mémorial de la Proclamation de l’Indépendance

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Bangunan ini dibina pada tahun 1911
Bâtiment construit en 1911
Memorial ini ditubuhkan untuk mengambil dokumen tentang kemerdekaan negara
Le mémorial recueille l’ensemble des documents photographiques, sonores, vestimentaires, et propose des maquettes reconstituant les évènements en rapport avec l’indépendance.












Tunku Abdul Rahman
« The Tunku »
1903-1990
Bapak Kemerdekaan
le père de l’indépendance
Bapak Malaysia
le père de la Malaise
Premier 1er Ministre de la Malaisie de 1957 à 1970

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Jour de l’indépendance
31 août 1957
Ogos 31, 1957

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La Procession historique de 1956
pengumuman Kemerdekaan di Padang Banda Hilir
Melaka Malacca
The historic procession
20 Februari 1956
20 février 1956

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UMNO
Pekembar
United Malays National Organisation
Pertubuhan Kebangsaan Melayu Bersatu
ڤرتوبوهن کبڠساءن ملايو برساتو

Première élection de 1959
Coalition UMNO : 51,8% des suffrages avec 74 sièges sur 104 soit plus de 71% des sièges attribués.

Les urnes des premières élections de 1959

Tidak boleh memancing undi di antara tempat ini dan tempat mengundi
No canvassing between this point and the polling station
Pas d’échanges entre ce point et l’urne de vote

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DRAPEAU DE L’UMNO
Bandera Umno
Bendera « Sang Saka Bangsa »

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(KRISS) KERIS « HANG TUA »

Keris « Hang Tuah » dihadiahkan kedapa Tunku Abdul Rahman, 1956
The « Hang Tuah » Kris presented to Tunku Abdul Rahman, 1956
Le Kriss « Hang Tuah » qui a été présenté à Tunku Abdul Rahman en 1956

Keris ini diberi nama Keris Hang Tuah sempena dengan nama searang pahlawan Melayu yang meninggalkan banyak jasa dizaman pemerintahan Kesultanan Melayu Melaka dalam abad 15 dan 16.
Named after the great Malay warrior who served with devotion during the Malaccan Sultanate in the 15th and the 16th century
Du nom du grand combattant malais qui servi avec dévotion durant le Sultanat de Malacca au 15ème et au 16ème siècle

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Jaroslav Róna – Odvaha – Courage – Brno – Moravské náměstí

TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国
République tchèque
BRNO

—-
Sculptures Tchèques
Jaroslav Róna

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

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ODVAHA
Courage

Jaroslav Róna
Sculpteur – sochař


27. dubna 1957, Praha
Né le 27 janvier 1957 à Prague

Moravské náměstí

Socha byla vytvořena na počest markraběte Jošta Lucemburskeho
La statue a été créée en l’honneur du Margrave Jobst du Luxembourg

Jošt_Lucemburský Jobst de Moravie

Jobst du Luxembourg ou Jobst de Moravie
Jošt Moravský
~1351 Brno – 18. leden 1411
Vers 1351 à Brno – 18 janvier 1411

Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (1) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (2) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (3) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (4) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (5)

Une vue de dessous
Pohled zdola
Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské námestí artgitato 2

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DEFINITION DE MARGRAVE
DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

MARGGRAVE, s. m. (Hist. mod.) en allemand marck-graf ; titre que l’on donne à quelques princes de l’empire germanique, qui possédent un état que l’on nomme marggraviat, dont ils reçoivent l’investiture de l’empereur. Ce mot est composé de marck, frontiere ou limite, & de graf, comte ou juge ; ainsi le mot de marggrave indique des seigneurs que les empereurs chargeoirent de commander les troupes & de rendre la justice en leur nom dans les provinces frontieres de l’empire.
Ce titre semble avoir la même origine que celui de marquis, marchio. Il y a aujourd’hui en Allemagne quatre marggraviats, dont les possesseurs s’appellent marggraviats, savoir ; 1°. celui de Brandebourg ; tous les princes des différentes branches de cette maison ont ce titre, quoique la Marche ou le marggraviat de Brandebourg appartienne au roi de Prusse, comme chef de la branche ainée : c’est ainsi qu’on dit le marggrave de Brandebourg-Anspach, le marggrave de Brandebourg Culmbach, ou de Bareuth, le marggrave de Brandebourg Schwedt, &c. 2°. Le marggraviat de Misnie, qui appartient à l’électeur de Saxe. 3°. Le marggraviat de Bade, les princes des differentes branches de cette maison prennent le titre de marggrave. 4°. Le marggraviat de Moravie, qui appartient à la maison d’Autriche. Ces princes, en vertu des terres qu’ils possedent en qualité de marggraves, ont voix & séances à la diete de l’empire.

Baron d’Holbach
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751
Tome 10, p. 99

BOLLYWOOD Songs & Movie – Evolution 1950 – 1959

 BOLLYWOOD
बॉलीवुड
Songs & Movie
गाने  – फ़िल्म
Les années 50 : 1950-1959

L’EVOLUTION DES CHANSONS INDIENNES
DANS LE CINEMA DES ANNEES 50

 1950
BABUL बाबुल de S.U. Sunny
Avec Nargis & Dilip Kumar

1951
BADAL de Amiya CHAKRABARTY
Avec Madhula & Prem & Purnima

1951
HUM LOG
Chanté par Lata Mangeshkar लता मंगेशकर
Avec Balraj Sahni, Nutan, Syama

1952
AWARA   आवारा de Raj Kapoor (1924 – 1988)
Avec Prithviraj Kapoor, Nargis, Raj Kapoor राज कपूर  et Leela Chitnis

1953
AAH – आह de Raja Nawathe  राजा नवाथे (1924 – 2005)
Avec Raj Kapoor  राज कपूर et Nargis

1954
JAGRITI (Le Réveil)
  de Satyen Bose सत्येन बोस (1916-1993)
chalo chalen maa..asha bhosale-hemant kumar

 1955
 SHREE 420- श्री 420 (M. 420)de  Ranbir Raj Kapoor
Pyar Hua Ikarar Hua – Raj Kapoor राज कपूर & Nargis
Chanteurs Lata Mangeshkar, Mohammed Rafi & Mukesh

 1956
CHORI CHORI (1956) चोरी चोरी  d’Anant Thakur
Aaja Sanam Madhur Chandani – Raj Kapoor राज कपूर, Nargis

INSPECTOR de Shakti Samanta শক্তি সামন্ত (1926-2009)
Dil Chhed Koi Aisa Naghma Lata Mangeshkar
Music Hemant Kumar
Avec Ashok Kumar, Geeta Bali and Pran.

 1957
PYAASA  (L’Assoiffé -1957)  प्यासा de Guru Dutt
Guru Dutt, Mala Sinha, Waheeda Rehman, Rehman, Mehmood, Tun Tun
Directeur musical: S D Burman.

1958
 YAHUDI (Le Juif) de Bimal Roy बिमल रॉय (1909-1966)

HOWRAH BRIDGE de Shakti Samanta শক্তি সামন্ত (1926-2009)
Mera Naam Chin Chinu Chu मेरा नाम चिन चिन चू

 CHALTI KA NAAM GAADI de Satyen Bose (1916-1993)
Avec Ashok Kumar, Anoop Kumar, Kishore Kumar and Madhubala

1959
SUJATA de Bhimal Roy (1909-1966)
Avec Nabendu Gosh, Sudodh Gosh, Paul Mahendra

LES FRAISES SAUVAGES (Bergman) Vers la paix intérieure

Ingmar BERGMAN
LES FRAISES SAUVAGES
Smultronstället
1957

Les Fraises Sauvages Bergman Ingmar 1957 Artgitato
VERS LA PAIX INTERIEURE

Vers la réconciliation. Du froid et de l’immobile à la vie. Vers une renaissance. C’est le chemin que va prendre  Isak (Victor Sjöström). Isak nous prend avec lui et se transforme tout au long de la route qui va a Lund. Déjà, dans la Charrette Fantôme (1921), Victor Sjöström nous avait pris, comme réalisateur et comme acteur, dans sa charrette et Victor-David Holm avait changé aussi au côté de la Mort. « Âme prisonnière, sors de ta prison! »

  • DE LA SOUFFRANCE A LA PASSION

C’est un notable reconnu qui se présente à nous.

Comme Faust, il a « accumulé sur lui tous les trésors de l’esprit humain ».
Reconnu par ses pairs, sa vie s’achève. C’est l’heure du bilan.
Presque l’heure du testament à l’heure où l’Université de Lund s’apprête à fêter son jubilée.« Ce qui, au début, était un pénible gagne-pain, s’est transformé par la suite, peu-à-peu, en étude passionnée de la science » souligne-t-il d’abord dans son autoportrait.

C’est un être de solitude qui « a renoncé à toute vie prétendument social ». Dans ce grand bureau, vouté, courbé. Il a trouvé la vie et l’intérêt dans ses livres. Il a fait un choix. Il a renoncé à vivre une partie de sa vie. Il a laissé un pan de son existence en jachère et il va découvrir autour de lui des êtres morcelés. Le voyage qu’il fait avec sa bru aura pour lui l’effet d’une révolution intime. C’est un être qui va changer. Qui va se redresser. Qui va s’ouvrir et respirer.  Qui d’abord se voit et ne reconnaît plus ce bois mort sans âme.

Tel Ulysse, Isak va faire un beau voyage. L’Odyssée dura 10 ans, l’errance d’Enée 7 ans, Isak dispose de 14 heures. Il va donc falloir commencer très fort et durement. D’abord un rêve « étrange et très impressionnant » servira de révélateur ;  ensuite sa bru sera l’électrochoc.

  • « A L’AIDE ! »

Au premier rêve, il se fait peur. Ce lui-même qui lui tend la main, sorti du cercueil, est un autre. Le cercueil qui s’ouvre, c’est déjà le mort qui revit, qui refuse son état et demande de l’aide. C’est la main tendue du désespéré. Sa première décision sera la bonne. Prendre la voiture, ne pas prendre l’avion et faire le voyage. C’est déjà prendre le temps. Et pour un presque mort, prendre le temps, c’est déjà un peu le posséder, c’est se tourner vers la vie.

C’est ce que ne comprend pas sa gouvernante qui a pourtant tout organisé. Dès qu’il se lève, il ouvre les rideaux et voit le ciel et le soleil. Sa décision est prise. Il quitte la nuit. Il faut maintenant faire de ces « quatorze heures devant lui » les heures les plus importantes de la vie, amener de la folie, de la vie, dans son univers beaucoup trop sérieux, rangé, organisé.

La cloche lourde qui sonne à la première image donne le ton d’un temps déjà révolu. Le temps du glas. Dans son rêve, il est seul, même avec l’autre qui lui tourne le dos et qui a les yeux et la bouche closes. Les fenêtres et les portes sont cachées. Les aiguilles ont disparu des cadrans. Il n’existe plus. Il est mort. Il est dans le temps de la mort, « pour lui, un seul jour dure un siècle » (La Charrette magique). Il n’y a plus de temps, mais il y a un regard. Il suffit d’ouvrir aussi les yeux. Peut-être regarder différemment.
Puis, voici venu le temps de la renaissance.

« IL FAIT LOURD ! JE CROIS QU’ON VA AVOIR L’ORAGE ! » (Isak)

Quand sa bru, Marianne, parle de lui, il ne se reconnaît pas non plus. Les propos durs de sa bru le touche en plein cœur, il y voit l’étendue des désastres commis autour de lui : « d’abord tu es affreusement égoïste et à tes yeux personne ne compte. Tu ne crois qu’en toi. Tu n’écoutes aucun conseil. Mais bien sûr on ne le sait pas parce que tu poses en vieux monsieur courtois et que tu sais être gracieux et charmant. Mais au fond tu es un égoïste. C’est bien à tort qu’on te cite comme un ami de l’humanité souffrante… » A cela, il marmonne « Tu en es sûr ! Qu’ai-je ajouté d’autre ? J’ai dit ça ? »

Marianne, pourtant ne le déteste pas, elle le plaint.
Elle apparaît dure, presque méchante. Qui a-t-il bien pu tuer pour mériter ça ? En fait la mutation a déjà commencé. Un autre Victor est là, mais elle ne le voit pas encore.  Je pense à Gregor Samsa, dans La Métamorphose de Kafka, ce mélange de rêve, de réalité, de souffrance au son du temps de la pendulette. La transformation est là, mais pas visible d’emblée.
Petit à petit, se fait la découverte.

LE RÊVE BLANC :

  • « CE QUE TU ES JOLIE QUAND TU DEVIENS TOUTE ROSE DE COLERE » (Siegried)

L’entrée dans le rêve arrive le moment d’une première escale dans la maison de son enfance : «Peut-être étais-je quelque peu sentimental. Peut-être aussi étais-je fatigué et enclin à une mélancolique nostalgie. …  Je ne sais comment cela est arrivé, mais la claire réalité du jour a glissé vers les images plus claires encore des souvenirs. Et ces images se présentaient avec l’intensité d’évènements réels ».

Isak ne se remémore pas un moment du passé. Il vit un moment passé qu’il n’a jamais vécu. Comme un morceau du puzzle qui manque à sa vie.
Il se cache tel un voyeur comme pour ne pas troubler la scène. Il y a son frère et sa cousine Sara. Lui est absent de la scène. Il est touché. Viens le repas dans une blancheur extrême. Le blanc sur fond blanc, cheveux, nappe, coiffe, rideaux, habits, serviettes, verre de lait, bougies, papier, dos d’une œuvre d’art, assiette, coiffe, casquette…Nous sommes au paradis. Il y a des anges, de la musique et des rires. Et quand la tension monte, Charlotte et Sarah, se réfugient dans l’escalier sombre où les barreaux marron rayent l’écran.

  • « NON, HELAS ! C’EST ABRAHAM QUI ETAIT L’EPOUX DE SARAH » (Isak)

La fille qui le surprend dans ses pensées s’appelle aussi Sarah et ressemble en effet à sa cousine Sarah.
Elle aussi est avec deux garçons et ne semble pas pressée de choisir. Il la prend dans la voiture.
Et l’on passe à 5. C’est un peu de son passé qu’il ramène physiquement en ramenant la jeunesse en partance pour l’Italie. Les deux garçons, derrière, c’est Isak et Siegfried. Les temps se percutent, tels des atomes qui s’échauffent. Elle aime ce papy qui fait de l’ironie, « c’est fantastique ! ».

Un peu comme dans Faust, le professeur avait la gloire et la reconnaissance. Mais revivre en pleine jeunesse ! Sarah est là derrière lui, dans son rétroviseur.  Faust dit lui à Méphistophélès : « Laisse-moi jeter encore un regard rapide sur ce miroir ; cette image de femme était si belle ! »

  • « ELLE A SON HYSTERIE, J’AI MON CATHOLICISME » (Alman, le catholique)

Un accident est évité.
La voiture en face part dans le fossé, comme le couple qu’elle transporte. Le couple catholique-hystérique, elle, Berit, et lui, Alman, se haïssent mais sont toutefois inséparables. Alman, catholique immonde dans sa conduite, au rire et à l’attitude démonique.
Berit, l’hystérique, autrefois belle, supportant son mari jusqu’à la crise de nerfs. D’emblée la faute, c’est la femme. C’est elle la responsable : « C’est ma femme qui conduisait. Permettez aux assassins de se présenter. Et là-bas, c’est ma femme ! Approche ! Et demande pardon ! ». Elle, soumise, reconnaît  les accusations de son mari : « C’est ma faute entièrement. Je conduisais et j’allais donner une gifle à mon mari, quand le virage est arrivé. Ça nous apprendra. Dieu nous a punis, je suppose. Toi qui es catholique, tu dois savoir ça ! ».

Le couple s’est bâti sur cette opposition union de l’amour-haine, de la faute et du repentir.

  • « NOUS ON OUBLIE RIEN, VOUS SAVEZ DOCTEUR ! (le pompiste)

Les pompistes qui accueillent sont éternellement reconnaissants « au meilleur de tous les docteurs ! ».
Les gens se souviennent donc de son passage. Il n’est pas tout-à-fait oublié. Il a marqué le cœur des gens. Marianne n’est pas si loin qui entend aussi. Le plein d’essence est offert. « Allez donc parler aux gens de la ville ou des coteaux des environs, ils se souviennent tous de vous et de ce que vous avez fait pour eux. –J’aurai peut-être dû continuer à résider dans la région ? – Oh ça oui ! Vous auriez dû rester ! »
C’est déjà le retour de l’enfant prodigue.

  • « LE PLUS SAGE EN CE MONDE IMMENSE EST LE PLUS IVRE » (Victor Hugo)

La tension n’existe déjà plus dans le repas.
Déjà, après le pompiste, Marianne avait-elle pris le bras d’Isak, amicalement, tendrement. Maintenant, ils sont tous les cinq attablés. Le rire est là : « je ne pense pas qu’ils riaient seulement par politesse ». « Au cours du déjeuner qui fut très agréable, je me suis un peu animé. J’ai bu du vin pendant le déjeuner et du porto après le café ».
Ceux qui s’enflamment sont les deux jeunes garçons, le religieux et le rationaliste. Toutes ces disputes lui semblent vaines désormais, l’important, il le sait maintenant est ailleurs, et quand on le force à donner son avis soit il botte en touche, « je crois sage de ne rien dire », soit il commence un poème repris à deux autres voix, celles de Victor et de Marianne. « Je vois ses traces pour tout, je sais qu’il est présent, partout où la sève monte, où embaume une fleur et où s’incline le blé doré. Je le sens dans l’air léger, quand le souffle le caresse et que je respire avec délices et j’entends sa voix qui se mêle au chant de l’été ».

Nous sommes dans l’entente et l’unité. Les trois ne font qu’un. Plus de jeunesse, plus de vieillesse et de mort. L’unisson.

« PUIS-JE LA LUI DONNER, QUOIQU’ELLE N’AIT PAS D’AIGUILLE » (La mère d’Isak)

La mère est là, dans sa grande maison isolée, isolée aussi des gens et de sa famille. Seule, malgré dix enfants, vingt petits enfants.

« Personne ne vient jusqu’ici…Je sais que je suis une ennuyeuse vieille dame. J’ai aussi un autre défaut : je suis encore en vie». Elle n’est pas étonnée pourtant de voir Isak.
Elle lui montre une poupée, des vieilles photos, des livres de ses sœurs et de ses frères, de Siegried et aussi la montre de son père qu’elle souhaite offrir au fils de Siegried. Si Isak est ému, c’est le visage de Marianne qui se transforme. Sans dire un mot, elle la regarde terrorisée. Sa bouche se crispe.
Elle est effrayée par cette mort ambiante, que porte cette famille, de la grand-mère à son mari. Effrayée de voire qu’elle porte aussi cette mort en elle par l’enfant qu’elle attend.
Elle dira plus tard, la cause de son effroi : « En te voyant auprès de ta mère tout à l’heure, j’étais prise d’une terreur plus affreuse que je ne saurai le dire. En vous voyant, je me suis dit : elle est sa mère. C’est une vieille femme, glacée jusqu’à la moelle, plus terrifiante que la mort avec son air de cadavre ; et voilà à côté son fils. Et entre ces deux êtres il y a plusieurs années-lumière de  distance. Et le fils dit déjà qu’il est un mort en sursis. Et voici Evald en train de devenir un cadavre. Evald aussi glacé qu’eux. Alors je songeai à l’enfant que je porte dans mon sein. Et j’étais terrorisée, car j’ai pensé tout-à-coup que sur la route on ne rencontrait que la mort et la solitude. Cela conduit pourtant vers quelque chose ? »

  • « JE ME SUIS ENDORMI. ET AU COURS DE MON SOMMEIL, JE FUS POURSUIVI PAR DES RÊVES ET DES IMAGES QUI ME PARURENT TRES REELLES ET TRES HUMILIANTES » (Isak)

« Je ne puis nier que dans ces visions oniriques il y avait une force et un réalisme qui les imposaient à moi avec une intensité presqu’insoutenable ».
Le rêve s’ouvre et se ferme sur une nuée d’oiseau recouvrant l’écran de traits sombres et noirs. Nos messagers sont porteurs de mauvaises nouvelles. En fait, il s’agit de trois épreuves. A la première, il se retrouve devant Sarah. Elle lui montre son visage et lui parle de sa mort. « Voilà comment tu es ! Tu es un vieux bonhomme anxieux qui va bientôt mourir. Moi, j’ai toute une longue vie devant moi. Tu vois, à présent te voilà offensé » Elle le renvoie aussi à son ignorance. Toutes ces années passées à étudier.
Et pourquoi ? « Bien que tu saches tellement de choses, au fond tu ne sais rien ».

  • « VOUS ÊTES COUPABLE DE CULPABILITE » (Alman)

Le chemin de croix continue. Il passe par la crucifixion. Par le jugement. Il s’approche d’une maison. L’encadrement de la fenêtre en croix lui fait face et le clou sur le côté lui blesse la main au sang. C’est ALman qui l’accueille dans cette partie du rêve et devient son examinateur. Il ouvre une porte de salle de classe fermée alors que les élèves attendent déjà à l’intérieur. Ils ne sont donc que des choses. Ils ne bougent ni ne parlent. Un habillage de classe. Lui ne sait plus rien, ne voit plus rien. Ne sais même plus lire. Ne connais même plus le devoir essentiel de tout docteur : « – Le devoir essentiel d’un médecin c’est de demander pardon ! – C’est vrai. J’aurai dû m’en souvenir ». Il ne comprend pas son accusation et lui demande « est-ce une grave accusation ? – Hélas, oui ! » . L’auscultation sera un échec aussi.
Il trouve sa femme morte et celle-ci par aussitôt dans un éclat de rire. Le jugement final tombe : « Vous êtes un incompétent ! »

  • « C’EST A VOTRE FEMME QUE NOUS DEVONS LES ACCUSATIONS ! VOUS N’AVEZ PAS LE CHOIX. VENEZ ! » (Alman)

Au milieu d’une maison brûlée, Isaac voit la scène entre sa femme et un homme.
Certainement le vrai père de son fils. Sa femme se fait séduire et violenter par un homme fruste et animal.
Tout l’inverse d’Isak. Il n’a pas certainement pas compris les désirs secrets de sa femme. Mais cette femme lui semble si distante si étrangère qu’il la regarde presqu’indifféremment. Son « fils » si semblable à lui ne l’a t-il pas façonné plus à son image que cette mère-là. Les rires sataniques de son épouse prise violemment par les cheveux, tout en continuant à rire, ne le troublent pas. « Cette scène s’est déroulée le 2 mai à cet endroit, et vous avez vu, entendu tout ce que ces deux êtres disaient et faisaient ».
Elle ira tout raconter à Isak, pour le faire réagir, elle le dit à son amant repu.
Elle sait ce qu’elle dira et sait aussi ce qu’il répondra : « j’ai à ton égard une infinie pitié. Tu n’as pas à me demander pardon, je n’ai rien à te pardonner.
Il ajoute qu’il comprend tout parfaitement. Il a l’air vraiment très chagriné que tout ça est de sa faute. Mais au fond, c’est son moindre souci » Au fond, dans ses yeux, il comprend l’erreur d’avoir choisi cet être pour l’accompagner dans la vie. Les deux amants partent du bois chacun de son côté.
Ce passage fait penser à celui que l’on trouve dans l’Amour Conjugal d’Alberto Moravia, sorti en 1949, soit 8 ans avant Les Fraises sauvages. Le même regard voyeur.
La même inaction, telle une statue, du mari.

Et l’animalité du couple dans ses ébats.

« Cette fois, je compris tout et je fus saisi en même temps d’un grand froid et d’une grande stupeur de n’avoir pas compris plus tôt…J’aurais voulu ne pas regarder, au moins par respect de moi-même ; au contraire j’ouvrais les yeux tout grands avec avidité…La bouche entrouverte en un rictus moitié de dégoût, moitié de désir, les yeux exorbités, le menton en avant… »

DANS DES CONTORSIONS SPASMODIQUES

« …Et tout son corps confirmait la grimace en une contorsion violente qui ressemblait à une sorte de danse. Puis, je ne sais comment, elle lui tourna le dos et il la saisit par les coudes et elle se contorsionna de nouveau, l’échine contre lui, renversée dans ses bras et cependant lui refusant toujours sa bouche. Je remarquai que, même dans ces contorsions spasmodiques, elle se tenait sur la pointe des pieds et cela me suggéra encore l’idée d’une danse…Je compris soudain que ces jambes étaient celles d’une ballerine, blanches, musclées et maigres, avec des pieds tendus et posés sur la pointe des orteils. Elle renversait le buste et tendait son ventre en avant contre le ventre de son compagnon, lui, demeurant immobile, et cherchant à la redresser et à l’embrasser… »

UNE DANSE SANS MUSIQUE

« …La lune les éclairait tous les deux et ils semblaient véritablement poursuivre une espèce de danse, lui, droit et immobile, elle tournant autour de lui, une danse sans musique et sans règles mais n’obéissant pas moins à son rythme enragé…Je regrettai presque de les voir disparaître »(Chapitres XII et XIII).
Les deux scènes sont installées dans un décor naturel où l’homme et la femme retrouvent des sensations primaires. Le voyeur est glacé dans son immobilité. Le plaisir qu’a sa partenaire par procuration devient presque son plaisir. Isak, le studieux, a aussi été délaissé par Sara pour Siegried, plus fantasque et drôle. Isak n’apparaît pas déçu, certain que la vraie femme de sa vie n’était autre que Sara.

  • « LE CHÂTIMENT SERA COMME TOUJOURS
    LA SOLITUDE » (Alman)

« En effet, tout ici n’est que silence. Et le châtiment, quel sera-t-il ? – Le même que de coutume, la solitude comme toujours –Et il n’y a aucune chance de grâce ? »

  • « J’AI L’IMPRESSION QUE JE VEUX DIRE UNE CHOSE QUE JE ME REFUSE A ENTENDRE QUAND JE SUIS REVEILLE : QUE JE SUIS MORT BIEN QUE JE SOIS VIVANT » (Isak)

Marianne attend un enfant qu’Evald ne souhaite pas. Deux principes s’affrontent. Le principe actif de la vie, de la création et un autre passif, « immobile », de la mort. Un principe mâle et un principe femelle.

Le film est basé sur des confrontations, des rappels, des comparaisons. Les plans, les idées ou les paroles. Souvent les idées  s’enchaînent, s’enchevêtrent. Les propos de la mort d’Isak renvoient au dialogue entre son fils Evald et Marianne. « Est-ce que tu sais qu’Evald m’a déclaré la même chose en parlant de lui ? » Elle lui déclare sa grossesse et le souhait de garder cet enfant. Evald est catégorique : « Il est déjà absurde de vivre. Il est encore plus absurde de repeupler la terre ». Devant l’accusation de Marianne, Evald reconnaît qu’il est lâche : « oui, c’est vrai, cette chienne de vie me donne la nausée et je ne veux pas prendre une responsabilité qui me forcera à vivre un jour de plus que je ne le veux… Toi, tu as un besoin infernal d’être vivante, de vivre, d’exister dans la vie, de créer de la vie…Moi, j’ai besoin d’être mort, immobile pour l’éternité ».

  • « AU MILIEU DE LA CEREMONIE, JE ME SURPRIS A REPENSER A TOUS LES ELEMENTS DE CETTE EXTRAORDINAIRE JOURNEE » (Isak)

Il est ému par l’hommage et les fleurs des jeunes, il prend  la valise des mains de la gouvernante. Il est attentif aux paroles qu’échangent Evald et Marianne.
Lors du défilé du jubilée, sorte d’enterrement triste et ennuyeux, il est le seul à se faire distraire et à sourire.
Il a compris. « C’est à ce moment que j’essayais de reconstituer et de noter tout ce qui m’était arrivé. Il me semblait entrevoir une certaine logique, une étrange causalité dans les fils embrouillés des évènements et des coïncidences ».
Il fait des excuses à sa gouvernante, qui, étonnée, lui demande même s’il n’est pas souffrant.
Et veut même la tutoyer. Sara, la jeune fille de la voiture, lui déclare une flamme inattendue, de la pelouse.

Il est devenu Juliette et elle Roméo : « tu as compris que c’est toi que j’aime. Je t’aime aujourd’hui et je t’aimerai demain. Je t’aimerai tous les jours ». Evald semble se réconcilier avec sa femme « je lui ai demandé de rester avec moi ».
Les baisers que lui donne Marianne sont doux et tendres, une main lui caresse les cheveux : « j’ai été heureux de t’avoir avec moi – J’en ai été ravie – Tu sais, je t’aime bien Marianne –Et je t’aime bien aussi, père ».

Il retrouve son père au bord de l’eau. Tout est apaisé. Comme David dans la Charrette magique, il a profité de son sursis. Il a écouté les conseils de la mort, il a fait grandir son âme :

« SEIGNEUR, QUE TON ÂME GRANDISSE AVANT D’ÊTRE EMPORTEE »

Jacky Lavauzelle

Nuits Blanches (Luchino Visconti) – 1957- Le notti bianche – LE LONG VACILLEMENT DE L’ÊTRE

LUCHINO VISCONTI
Nuits blanches (Le notti bianche)

Nuits Blanches Visconti Long vacillement des êtres Artgitato Nuits blanches (Le notti bianche)
NUITS BLANCHE
Le Notti Bianche
1957

LE LONG VACILLEMENT DE L’ÊTRE

L’attente de l’être dans la tranquille sauvagerie. Tout le monde espère. Natalia espère dans la promesse du locataire (Jean Marais), Mario espère le bonheur simple dans la fraîcheur de Natalia, la prostituée espère un moment de douceur, un plaisir d’un soir. La blancheur de la neige et de l’attente. L’attente tout au long de ces nuits abrutissantes.

Une Livourne approximative entremêlée de ruelles et de ponts, de canaux et de quais, de passants et de clochards. Tout ne semble tenir que par les ponts arcboutés sur les êtres vides, livides et transhumants. Les murs défoncés et les ruines posent. Elles sont le décor et l’âme des personnages, décentrés et perdus.

LES RAYONS DE SUAVES ARDEURS

La lente et profonde désarticulation de l’être. Les êtres se chevauchent, se déhanchent, s’arcboutent aussi, se plient, tombent parfois et se relèvent enfin comme dans le rock endiablé de la taverne.

La blondeur enfantine, juvénile, fraîche de Natalia (Maria Schell). Un visage lumineux qui embarque Mario et le locataire.

La blondeur dans l’amour de la loge à l’écoute du Barbier. Une tête sur une épaule. « Et les fleurs exhalaient de suaves odeurs  Autant que les rayons de suaves ardeurs ; Et l’on eût dit des voix timides et flûtées Qui sortaient à la fois des feuilles veloutées ; Et comme un seul accord d’accents harmonieux, Tout semblait s’élever en chœur jusques aux cieux » (Alfred de Vigny, Les Amants de Montmorency).

LES LAIDEURS PARTICULIERES

Le film se pose. Natalia restera toujours dans l’attente d’un autre bonheur. Elle a trouvé. Elle sait. Pourquoi chercher ailleurs. Il n’y a plus qu’à attendre même dans le bruit des larmes, dans le bruit des soupirs.

La noirceur et la poisse de la prostituée (Clara Calamai) à la recherche d’un peu de lumière. Mario se laisse prendre, désabusé. « L’éclat des yeux peut tromper au premier moment. Mais on rencontre souvent des laideurs particulières, vicieuses, psychiques » (Henri Michaux, Un Barbare en Inde). Elle se perd dans les profondeurs, entraîne Mario sur des quais interlopes. Mario d’un dernier coup de reins remonte à la lumière et quitte la malédiction des profondeurs.

IL ABUSE DE LA NUIT

Mario revit. Il est là et dans ses bras Natalia. Tout est beau, trop beau, jusqu’à cette neige recouvrant toutes les misères, toutes les noirceurs et les bassesses. La neige illumine ces deux êtres seuls dans la ville, seuls mais qui la dépassent et la survolent. Ils crient, jouent et s’embrassent dans de longs projets d’avenir joyeux et soyeux.

Le « C’est lui » final, claquant dans la neige et cassant le rêve monté par Mario.  Le personnage accuse le coup, se courbe. La tête tombe. Le mur seul peut encore le retenir. Le manteau sur l’épaule, Mario (Marcello Mastroianni)  se retourne et part en caressant le chien au fond de la nuit. « Il n’abusera pas trop de la lumière des lampes. Il abusera plutôt de la nuit » (Henri Michaux, Un Barbare en Inde).

 

Jacky Lavauzelle

 

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Nuits blanches (Le notti bianche)

LE SOLEIL SE LEVE AUSSI – Henry KING : LA BLESSURE INVISIBLE (The Sun also rises 1957)

  Henry KING

LE SOLEIL SE LEVE AUSSI
The Sun also rises – 1957

Henry King The Sun also rises 1957

LA BLESSURE

INVISIBLE

 Il y a les gueules cassées de la Grande Guerre, cette « période difficile pour tout le monde » (Jack), ceux qui sont arrivés physiquement marqués, détruits, décomposés. Jack Barnes, Tyrone Power, journaliste au Herald Tribune, en sort impuissant. Sa blessure ne se voit pas. Il semble en pleine forme, rayonnant, dans la force de l’âge. Il sort et fréquente les endroits sélects de Paris, les plages de Biarritz et les Hôtels de Pampelune.

JE POURRAIS ÊTRE MORT

Mais c’est une victime touchée dans son intimité. Le médecin a beau tenter de le rassurer, « vous pourrez bouger et marcher tout à fait normalement…cependant…vous serez impuissant. », il sait que plus rien ne sera comme avant.

 Jack, de son vrai nom Jacob, « un nom terriblement biblique » lui dira plus tard Ava Gardner, est devenu avec le temps, philosophe, il relativise son accident, « je pourrais être mort. » Il reste simple dans un monde devenu bien compliqué, « Tout ce cinéma me rend malade ! » Et dans ce monde, il souffre de ne pouvoir vivre pleinement le grand amour de sa vie.

JE VOUS RAMENE AU SOLEIL !

Jack malgré la ville, malgré le monde et tous ses amis, se retrouve seul devant sa glace, seul dans sa chambre, alors que nous entendons encore le jazz-band de la taverne, seul dans son pyjama rayé. Il revoit son infirmière juste avant son opération, il revoit cette main qui le caresse « tout va bien, je suis avec vous », il ressent à nouveau cet apaisement. Puis viendra le temps du réveil avec cette même infirmière, dans la pleine lumière du jour. « –Où m’emmenez-vous ? – Je vous ramène au soleil ! » Déjà l’amour naît. Il ne connaît pas encore son infirmité. Dans quelques instants, tout s’effondrera.

TU SEMBLES ALLER BIEN

En 1922, Jack retrouve son ami Robert Cohn, Mel Ferrer, un écrivain malheureux qui n’arrive pas à écrire et cherche à partir, une autre forme d’impuissance, l’impuissance créatrice, et l’infirmière qui l’avait soigné en Italie, Brett Ashley, Ava Gardner, qui revient de Vienne, « où il pleuvait tous les jours », dans un Paris de couleurs et de joies. Les images sont belles et le film s’ouvre sur un soleil couchant radieux. Si tout pouvait être aussi simple et limpide.

La caméra glisse de la Place de l’Opéra jusqu’aux locaux où travaillent Jack. « Nous vivions dans une atmosphère de bohème, Rive Gauche, avec ses peintres, ses poètes et ses écrivains. » La caméra effleure le doux fleuve de la vie facile et insouciante. Un soldat boiteux, que rencontre Jack, lui glisse : « tu sembles aller bien ! ». Il lui demande encore inquiet : « tu vas bien, vraiment ? » en le regardant. Jack préfère passer à autre chose et le salue. Il ne peut partager son manque avec les autres hommes, il préfère donc l’esquive.

FILLETTE VOUS-MÊME !

Georgette Aubin,  Juliette Gréco, dans un rencard avec Jack, lui demande un pernod ; Jack lui répond que ce « n’est une boisson pour les petites filles » ; « fillette, vous-même» lui répondra-t-elle. Les rôles sont inversés. L’homme prend la place de la femme et inversement. Et Georgette avale cul-sec le verre plein de Pernod devant un Jack pantois. Georgette, après un bon repas et un mauvais café, s’inquiète devant le peu d’empressement et le peu de démonstration affective de Jack: « Que se passe-t-il ? Je ne vous plais pas ? » Jack se livre : « j’ai une blessure de guerre. » Georgette comprend et se penche vers lui affectueusement, « désolée pour votre blessure …Je vous aime bien. Vous êtes un chic type.» Il sera le gars bien, l’accompagnateur, le confident des dames habituées à être moins bien traitées par des hommes absents des bals et des bars depuis plusieurs années. Jack se cantonne au rôle de gentleman parfait, un ami très présentable et une oreille toujours à l’écoute. « Ça ne sert à rien de partir loin ! » dira-t-il à son ami Robert. Il ne fuit pas, lui. Il sait qu’il porte et portera sa croix, toujours, où qu’il aille.  

TU VEUX LES ADDITIONNER ?

Brett est la femme idéale, « elle a un certain style, elle semble si belle et honnête » dira Robert, courtisée par tous les hommes. « Tu veux les additionner ? » lui demandera gentillement Jack. Elle ne laisse en effet personne indifférent, à commencer par Robert, qui en tombe éperdument amoureux. Mais c’est à Jack qu’elle avoue et qu’elle voue son amour, « je ne peux pas m’en empêcher ! Je sais que je ne devrais pas !…Tu m’as tellement manquée ! » L’amour platonique entre Jack et Brett rayonne, illumine. Mais Brett ne peut s’empêcher de séduire, de danser, de boire et de sortir avec d’autres hommes.

ÊTRE LOIN DE TOI, C’EST PIRE QUE D’ÊTRE ICI !

Mais malgré son succès, Brett souffre d’une autre sorte d’impuissance. Avec les hommes, ça ne marche pas. Elle est toujours terriblement déçue et affectée. Chaque rencontre l’affaiblit alors que la seule présence de Jack la renforce. Son impuissance à aimer se retrouve trouve des affinités avec celle, différente, de Jack. Ce sont deux amputés de la vie amoureuse, deux âmes dérivantes qui se secourent l’une, l’autre. « Être loin de toi, c’est pire que d’être ici ! » Ils ne peuvent marcher qu’ensemble. 

JE CONNAIS TROP DE MONDE PARTOUT

Elle ne sera bien ni loin de Jack ni à ses côtés, car elle sait déjà qu’elle le fera souffrir. Elle amène le mouvement, « quand je pense dans quoi j’ai entraîné les autres ! », mais un mouvement inutile qui n’amène rien, « je connais trop de monde à Biarritz…je connais trop de monde à Nice…je connais trop de monde partout », sinon se retrouver au point initial. « Je paie pour tout cela maintenant ! »

Ces êtres à la dérive, un impuissant et une alcoolique à la dérive, boivent et reboivent, se noient dans un océan de bière et de pernod, afin d’oublier, afin  d’avoir cette sensation éphémère de marcher droit. Mais le bateau tangue. Incapables de s’aimer ou de se haïr, ils partiront à Pampelune, pendant les Sanfermines, les Fêtes de San Fermin, retrouvant Michael Campbell, Errol Flynn, qu’elle doit épouser, et un ami, Bill Corton, Eddie Albert. La fournaise et l’excitation de la corrida et de l’encierro, l’odeur des bêtes, la sueur virile des taureaux, la jeunesse fougueuse du matador vedette,  Pedro Romero, Robert Evans, donneront un relief encore plus saisissant à l’impuissance de tous ces êtres…

Jacky Lavauzelle