Archives par mot-clé : 2005

OTAR CHKHARTISHVILI – ოთარ ჩხარტიშვილი – LE PARCOURS DU COMBATTANT

 

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PEINTURES
ნავთობის ფერწერა
OTAR CHKHARTISHVILI – ოთარ ჩხარტიშვილი

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OTAR CHKHARTISHVILI - ოთარ ჩხარტიშვილი PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

Natela IANKOSHVILI - ნათელა იანქოშვილი PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა - GEORGIE TBILISSI - ნარიყალა

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ARTISTE GEORGIEN
ქართველი მხატვარი





OTAR CHKHARTISHVILI
ოთარ ჩხარტიშვილი
5 juillet 1938 Kobuleti – 2006
PEINTRE GEORGIEN
TBILISSI – ნარიყალა


LE PARCOURS DU COMBATTANT

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Otar Chkhartishvili est une figure influente de l’underground géorgien. Ses perceptions artistiques, ses techniques picturales et son utilisation expérimentale de matériaux en font un représentant exceptionnel de l’avant-garde. Il a travaillé dans une variété de formes d’art visuel incroyable : peinture, graphisme, collage, sculpture et peintures de genres : portrait, paysage, nature morte, peinture abstraite.
En 1951, Otar déménage à Makharadze (aujourd’hui Ozurgeti – ville dans l’ouest de la Géorgie)
En 1960, il entre à l’Académie des arts de l’État de Tbilissi
Le 12 avril 1961, avec des camarades étudiants, il organise pour la première fois une exposition et une vente non autorisées dédiées à la Journée des peintres, devant l’opéra de Tbilissi. Les autorités les menacent d’arrestation. Ils sont protégés et soutenus par les artistes géorgiens Lado Gudiashvili et Elene Akhvlediani. Ils sont tous interrogés et avertis de ne pas répéter des actions similaires…
Le réalisme socialiste règne en maître. Toute tendance artistique, à l’exception du réalisme social, était impitoyablement condamnée.
Après avoir obtenu son diplôme de l’Académie des arts de Tbilissi en 1966, il part à Makharadze pour travailler (sans salaire) en tant que décorateur de théâtre au théâtre d’art dramatique local. À partir de 1968, son activité créatrice se trouvait en pleine confrontation avec l’art et la politique officiels, car il ne voulait pas se conformer à la philosophie socialiste concoctée par les communistes. Ainsi, à partir de cette époque jusqu’en 1990, il a été qualifié de personnage antisoviétique.

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LE DERNIER SOUPER
THE LAST SUPPER
1983

Otar Chkhartishvili – Le dernier souper – 1983
Otar Chkhartishvili – Le dernier souper – 1983
Otar Chkhartishvili – Le dernier souper – 1983

  ასამბლაჟი
Assemblage
154×218

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

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მუსიკოსები
Musikosebi
LES MUSICIENS
MUSICIANS
1971

ასამბლაჟი
Assemblage
106×82

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

ობიექტი
Obiekti
OBJET
OBJECT
1991

Otar Chkhartishvili – Objet – 1991
Otar Chkhartishvili – Objet – 1991

Bois, plastique et métaux
Wood, plastic and metal details
47x30x28

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

 ციაფერი კომპოზიცია
Tsiaperi Kompozitsia
COMPOSITION BLEUE
LIGHT BLUE COMPOSITION
1975

Otar Chkhartishvili – Composition Bleue – 1975

 

კოლაჟი
Collage
80×60

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

 

***

 

რეპრესირებული ხელოვნება
rep’resirebuli khelovneba
ART REFOULE
REPRESSED ART
1977

Otar Chkhartishvili – Art Refoulé – 1977
Otar Chkhartishvili – Art Refoulé – 1977 – Détail

 ასამბლაჟი
Assemblage
90×53

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

მზე
Mze
LE SOLEIL
THE SUN
2005

Otar Chkhartishvili – Le soleil

 

 ასამბლაჟი
Assemblage
57,5×53

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

სკამი
Skami
CHAISE
CHAIR
2006

Otar Chkhartishvili – La Chaise – 2006

 

ტილო ზეთი
Tilo, Zeti
Huile sur toile
Oil on canvas
91×60

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

საქართველო
Sakartvelo
GEORGIE
GEORGIA
1980

Otar Chkhartishvili – Géorgie – Détail
Otar Chkhartishvili – Géorgie

 

ტილო ზეთი
Tilo, Zeti
Huile sur toile
Oil on canvas
154×168

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

FEMME SUR FOND DE VILLE
WOMAN AGAINST CITY BACKDROP
1972

ტილო ზეთი
Tilo, Zeti
Huile sur toile
Oil on canvas
91×60

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

ნუნუკა
NUNUKA
1973

ტილო ზეთი
Tilo, Zeti
Huile sur toile
Oil on canvas
50×41

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

მეუღლია პორტრეტი
PORTRAIT DE FEMME
PORTRAIT OF WIFE
1975

ასამბლაჟი
Assemblage
135×64

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

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ველოსიპედი
Velosipedi
BICYCLETTE
BICYCLE
1976

Otar Chkhartishvili – bicyclette
Otar Chkhartishvili – bicyclette

 ასამბლაჟი
Assemblage
84×94

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

***

კომპოზიცია
Kompozitsia
COMPOSITION
1977

Otar Chkhartishvili – Composition – 1977

კოლაჟი
Collage
100×75

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

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ჯვარცმის
Jvartsmis
CRUCIFIXION
1986

Huile sur planche
Oil on Plank
43×37

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

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მზე და მთვარე
Mze da Mtvare
LE SOLEIL ET LA LUNE
THE SUN AND THE MOON

კოლაჟი
Collage
60,5×57

ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts

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ჩემი ეზო
Chemi Ezo
MA COUR
DIFFERENTES SAISONS
MY YARD
DIFFERENT SEASONS

 

Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour – Vision générale de l’Œuvre
Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour
Otar Chkhartishvili – Ma Cour

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სოხუმი
SOKHUMI

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VIDEO

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PEINTURES
ნავთობის ფერწერა
OTAR CHKHARTISHVILI – ოთარ ჩხარტიშვილი

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OTAR CHKHARTISHVILI - ოთარ ჩხარტიშვილი PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

Natela IANKOSHVILI - ნათელა იანქოშვილი PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა - GEORGIE TBILISSI - ნარიყალა

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SHUKRI ELIAS (BALAI SENI VISUAL NEGARA) Les Flamboiements barbares

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE
TEXTE : POEME de Renée Vivien
les Couleurs (WARNA)
& Les Couleurs de la nuit
Evocations, Alphonse Lemerre, éditeur
1903




 

 

Balai Seni Visual Negara
BSVN
SHUKRI ELIAS
les flamboiements barbares


 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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Balai Seni Visual Negara
LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

 SHUKRI ELIAS
les flamboiements barbares

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En mars 2017, Shukri Elias étalait sa palette dans sa rétrospective qui lui était consacrée. Devant les murs blancs, les couleurs se répondaient franches et vives. Un festival de couleurs brutes, un Flamboiement barbares de couleur comme le dirait la poétesse anglaise Renée-Vivian.
Dans la multitude de formes que propose Shukri, il semble visiter ou plutôt revisiter la figuration contemporaine à partir de Picasso et en passant par la figuration libre de Robert Combas ou Max Blumberg, en passant par le pop art de Keith Haring.
Ces formes se retrouvent dans l’introspection de l’artiste qui se met en scène et en se regardant semble plonger dans les couleurs des ténèbres (Renée Vivien), dans les couleurs de l’âme, des milliers de lieues plus loin, dans la méditation subtile des nuits bleues
Shukri fraye au bord de la forme. Son pinceau esquive des gestes larges qui souhaite effacer ce qu’il vient de créer. Le trait se délave et coule, s’effaçant presque. Le désir de couleur est si fort qu’il tend chacune de ses toiles, qu’il tend le fil où se retrouve la rétrospective.
Nous apercevons des notes musicales graphiques de Joan Miró, des envolées de Kandinsky, des fantômes de Marc Chagall. Mais toujours ces yeux grands ouverts qui nous regardent et se regardent. On les suit au dedans de l’âme par les chemins détournées des yeux. Jusqu’à l’invisibilité des choses.
« Brille donc davantage intérieurement, ô céleste lumière ! que toutes les facultés de mon esprit soient pénétrées de tes rayons ; mets des yeux à mon âme ; écarte et disperse tous les brouillards, afin que je puisse voir et dire les choses invisibles aux yeux des Mortels ». ( John Milton- Le Paradis Perdu).
Et il repart comme on repart en quête. « Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;  Ils dorment au fond des tombeaux,  Et le soleil se lève encore. » (Sully Prudhomme  – Les Yeux -Œuvres de Sully Prudhomme, Alphonse Lemerre, éditeur) Mais plein de cette lumière qui trouve – retrouve – les origines – nos origines.
« Félicité précaire,
Ta durée éphémère
Comme une ombre légère
Disparut et s’enfuit ;
Tel un riant mensonge,
Un agréable songe,
Dans l’ivresse nous plonge
Et s’efface la nuit. »
(MÉLANCOLIE – Alexandre Latil )
Jacky Lavauzelle

« Et le regard serein et limpide du Bleu, —
Car mon âme est, ce soir, triste comme un adieu. »
Renée Vivien

« Le Brun des bois anciens, favorable à l’étude,
Sait encadrer mon silence et ma solitude. »
Renée Vivien

« Éloignez de mes yeux les flamboiements barbares
Du Rouge, cri de sang que jettent les fanfares. »
Renée Vivien




 

LA SERIE DES
STATE COLLEGE
2016

« Écartez le sourire invincible du Rose,
Qui jaillit de la fleur ingénument déclose, »
Renée Vivien

« Éteignez la splendeur du Jaune, cri de l’or,
Où le soleil persiste et ressurgit encor. »
Renée Vivien

« Entourez-la du rêve et de la paix du Gris,
Crépuscule de l’âme et des chauves-souris. »
Renée Vivien

SHOOK 08 – CAT MINYAK 2008

PORTRET KUNING 2002

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SPIRALE 2003

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TENANG 2005

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PORTRET DIRI 04
SELF PORTRAIT
AUTO PORTRAIT
2004

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PUTEH
2002

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HITAM – KUNING 03
NOIR ET JAUNE
2003

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SAYU
MELANCOLIE
2006

« Et la douce prière,
Divine messagère,
Sur son aile légère
Portait mes vœux au ciel ;
Et, franchissant la route
De la céleste voûte,
Les déposait, sans doute,
Aux pieds de l’Éternel ! »
Mélancolie – Alexandre Latil

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TANDA
MARQUE
2007

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CORET ISTIMEWA
BANDES SPECIALES
2005
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KL INK
2013

**

TEPAT
DROIT
2013

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PANJANG
LONG
2013

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CAWAN
TASSE
2002

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TOTEM JINGGA
TOTEM ORANGE
2009

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NYATA
REEL
2008
**
GETAR
2004
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Minda Rayau Lagi
2008
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Tutup
Couverture
2013
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les flamboiements barbares

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RENEE VIVIEN
LES COULEURS
(Poème complet)




LES COULEURS

Éloignez de mes yeux les flamboiements barbares
Du Rouge, cri de sang que jettent les fanfares.

Éteignez la splendeur du Jaune, cri de l’or,
Où le soleil persiste et ressurgit encor.

Écartez le sourire invincible du Rose,
Qui jaillit de la fleur ingénument déclose,

Et le regard serein et limpide du Bleu, —
Car mon âme est, ce soir, triste comme un adieu.

Elle adore le charme atténué du Mauve,
Pareil aux songes purs qui parfument l’alcôve.

Et la mysticité du profond Violet,
Plus grave qu’un chant d’orgue et plus doux qu’un reflet.

Versez-lui l’eau du Vert, qui calme le supplice
Des paupières, fraîcheur des yeux de Béatrice.

Entourez-la du rêve et de la paix du Gris,
Crépuscule de l’âme et des chauves-souris.

Le Brun des bois anciens, favorable à l’étude,
Sait encadrer mon silence et ma solitude.

Venez ensevelir mon ancien désespoir
Sous la neige du Blanc et dans la nuit du Noir.

Renée Vivien
les Couleurs
Evocations, Alphonse Lemerre, éditeur
 1903

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LES COULEURS DE LA NUIT

Contemple les couleurs des ténèbres. Tes yeux
Sauront, comme les miens, interpréter les cieux.

J’ai vu le violet des nuits graves et douces,
Le vert des nuits de paix, la flamme des nuits rousses.

J’ai vu s’épanouir, rose comme une fleur,
La lune qui sourit aux rêves sans douleur.

J’ai vu s’hypnotiser, à des milliers de lieues,
La méditation subtile des nuits bleues.

En écoutant pleurer les hiboux à l’essor
Mystérieux, j’ai vu ruisseler les nuits d’or.

Renée Vivien
les Couleurs
Evocations, Alphonse Lemerre, éditeur
 1903

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Jean-Luc Bambara La Protection der schutz – Ladenburg

Allemagne
Deutschland
Германия – 德国 – ドイツ

LADENBURG
Altstadt

Jean-Luc Bambara

—-
Sculptures Jean-Luc Bambara

 

né en 1963 in Garango – Burkina Faso

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


La Protection
der Schutz
Jean-Luc Bambara

 

Symbol der Partnershaft Garango-Ladenburg
Symbole du jumelage Garango-Ledenburg
2005

Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (1) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (2) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (3) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (4) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (5) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (6) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (7) Jean-Luc Bambara La Protection der schutz - Ladenburg -artgitato (8)

 

Stefan Milkov – Faunův odpočinek – Le Repos du Faune – 2005 – zámek Mikulov – Château de Mikulov

TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国
République tchèque
Mikulov

—-
Sculptures Tchèques
Stefan Milkov

né en 1955
narozený v 1955

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


Faunův odpočinek
Le Repos du Faune
2005

Stefan Milkov
Sculpteur – sochař

zámek Mikulov – 2005
MORAVIE

Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (1) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (2) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (4) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (5) Stefan Milkov Mikulov Artgitato Mikulov Faunuv odpocinek (6)

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L’Après-midi d’un Faune

« De paroles vacante et ce corps alourdi
Tard succombent au fier silence de midi :
Sans plus il faut dormir en l’oubli du blasphème,

Sur le sable altéré gisant et comme j’aime
Ouvrir ma bouche à l’astre efficace des vins ! »

Stéphane Mallarmé
Poésies
Nouvelle Revue française, 1914
8e éd – pp. 71-80
L’Après-midi d’un Faune
Églogue

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Le satyre

Un satyre habitait l’Olympe, retiré
Dans le grand bois sauvage au pied du mont sacré ;
Il vivait là, chassant, rêvant, parmi les branches ;
Nuit et jour, poursuivant les vagues formes blanches.

Il tenait à l’affût les douze ou quinze sens
Qu’un faune peut braquer sur les plaisirs passants.
Qu’était-ce que ce faune ? On l’ignorait ; et Flore
Ne le connaissait point, ni Vesper, ni l’Aurore
Qui sait tout, surprenant le regard du réveil ;
On avait beau parler à l’églantier vermeil,
Interroger le nid, questionner le souffle,
Personne ne savait le nom de ce maroufle.
Les sorciers dénombraient presque tous les sylvains ;
Les aegipans étant fameux comme les vins,
En voyant la colline on nommait le satyre ;
On connaissait Stulcas, faune de Pallantyre,
Gès, qui, le soir, riait sur le Ménale assis,
Bos, l’aegipan de Crète ; on entendait Chrysis,
Sylvain du Ptyx que l’homme appelle Janicule,
Qui jouait de la flûte au fond du crépuscule ;
Anthrops, faune du Pinde, était cité partout ;
Celui-ci, nulle part ; les uns le disaient loup ;
D’autres le disaient dieu, prétendant s’y connaître ;
Mais, en tout cas, qu’il fût tout ce qu’il pouvait être,
C’était un garnement de dieu fort mal famé.

Victor Hugo
 La Légende des siècles
Première série – VIII
Seizième siècle – Renaissance – Paganisme
Le Satyre – Prologue

Jaroslav Róna – Odvaha – Courage – Brno – Moravské náměstí

TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国
République tchèque
BRNO

—-
Sculptures Tchèques
Jaroslav Róna

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


ODVAHA
Courage

Jaroslav Róna
Sculpteur – sochař


27. dubna 1957, Praha
Né le 27 janvier 1957 à Prague

Moravské náměstí

Socha byla vytvořena na počest markraběte Jošta Lucemburskeho
La statue a été créée en l’honneur du Margrave Jobst du Luxembourg

Jošt_Lucemburský Jobst de Moravie

Jobst du Luxembourg ou Jobst de Moravie
Jošt Moravský
~1351 Brno – 18. leden 1411
Vers 1351 à Brno – 18 janvier 1411

Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (1) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (2) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (3) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (4) Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské náměstí artgitato (5)

Une vue de dessous
Pohled zdola
Jaroslav Róna Odvaha Courage Brno Moravské námestí artgitato 2

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DEFINITION DE MARGRAVE
DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

MARGGRAVE, s. m. (Hist. mod.) en allemand marck-graf ; titre que l’on donne à quelques princes de l’empire germanique, qui possédent un état que l’on nomme marggraviat, dont ils reçoivent l’investiture de l’empereur. Ce mot est composé de marck, frontiere ou limite, & de graf, comte ou juge ; ainsi le mot de marggrave indique des seigneurs que les empereurs chargeoirent de commander les troupes & de rendre la justice en leur nom dans les provinces frontieres de l’empire.
Ce titre semble avoir la même origine que celui de marquis, marchio. Il y a aujourd’hui en Allemagne quatre marggraviats, dont les possesseurs s’appellent marggraviats, savoir ; 1°. celui de Brandebourg ; tous les princes des différentes branches de cette maison ont ce titre, quoique la Marche ou le marggraviat de Brandebourg appartienne au roi de Prusse, comme chef de la branche ainée : c’est ainsi qu’on dit le marggrave de Brandebourg-Anspach, le marggrave de Brandebourg Culmbach, ou de Bareuth, le marggrave de Brandebourg Schwedt, &c. 2°. Le marggraviat de Misnie, qui appartient à l’électeur de Saxe. 3°. Le marggraviat de Bade, les princes des differentes branches de cette maison prennent le titre de marggrave. 4°. Le marggraviat de Moravie, qui appartient à la maison d’Autriche. Ces princes, en vertu des terres qu’ils possedent en qualité de marggraves, ont voix & séances à la diete de l’empire.

Baron d’Holbach
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751
Tome 10, p. 99

BOLLYWOOD MOVIES & SONGS -EVOLUTION 2000-2009

 

 BOLLYWOOD Movies
बॉलीवुड
Songs & Movie
गाने  – फ़िल्म
Les années 2000 : 2000-2009 –

L’EVOLUTION DES CHANSONS INDIENNES DANS LE CINEMA DES ANNEES 2000

2000

Mohabbatein  मोहब्बतें  محبتیں de Aditya Chopra
Avec Amitabh Bachchan, Shahrukh Khan, Aishwarya Rai Bachchan, Uday Chopra, Shamita Shetty, Jugal Hansraj
« Humko Humise Chura Lo » chanté par Lata Mangeshkar et Udit Narayan Jha

Dhadkan धड़कन  دھڑکن de Dharmesh Darshan
Avec Akshay Kumar, Sunil Shetty, Shilpa Shetty, Mahima Chaudhry
« Tum Dil Ki Dhadkan Mein  » chanté par Abhijeet et Alka Yagnik

Badal بادل‎   de Raj Kanwar  राज कंवर (1961 – 2012)
Avec Bobby Deol, Rani Mukerji, Mayuri Kango, Ashutosh Rana, Amrish Puri, Johny Lever, Upasna Singh, Neena Kulkarni
« Na Milo Humse Jyada  » chanté par Sonu NIgam et Kavita Krishnamurthy

 Bichhoo de Guddu Dhanoa
Avec  Bobby Deol, Rani Mukerji, Ashish Vidyarthi, Malaika Arora
« Ekwari Tak Le » chanté par Sunidhi Chauhan et Harry Anand

2001

La Famille Indienne Kabhi Khushi Kabhie Gham कभी खुशी कभी ग़म
de  Karan Johar  करण जौहर
Amitabh Bachchan, Jaya Bachchan, Shahkrukh Khan, Kajol, Hrithik Roshan, Kareena Kapoor
« Bole Chudiyan » chanté par Kavita K. Subramaniam, Alka Yagnik, Amit Kumar, Udit Narayan, Sonu Nigam

Ek Rishtaa de Suneel Darshan
Avec Amitabh Bachchan, Rakhee, Akshay Kumar, Karisma Kapoor, Juhi Chawla, Sunil Shetty
« Dil Laagane Ki Sazaa » chanté par Kumar Sanu et Alka Yagnik

2002

Rishtey de Indra Kumar
Avec Anil Kapoor, Karishma Kapoor, Shilpa Shetty, Jibraan Khan, Amrish Puri, Sharat Saxena
« Apna Bana Na Hai » chanté par Anuradha Paudwal et Udit Narayan

 

2003

Tere Naam तेरे नाम  تیرے نام, de Satish Kaushik सतीश कौशिक
Avec Salman Khan, Bhumika Chawla, Sachin Khedekar, Savita Prabhune, Ravi Kishan, Sarfaraz Khan, Anang Desai
« Tere Naam » chanté par Udit Narayan, Alka Yagnik

 

2004

Mujhse Shaadi Karogi de David Dhawan
Avec Salman Khan, Akshay Kumar, Priyanka Chopra, Amrita Arora, Amrish Puri
« Lal Dupatta  » chanté par Alka Yagnik et Udit Narayan

2005

Chocolate de Vivek Agnihotri
Avec Anil Kapoor, Sunil Shetty, Irrfan Khan, Arshad Warsi, Emraan Hashmi, Sushma Reddy, Tanushree Dutta
« Halka Halka Sa Yeh Nasha  » chanté par Sonu Nigam

2006

The Killer de Hasnain Hyderabadwala et Raksha Mistry
Avec Irrfan Khan, Emraan Hashmi, Priyanka Kothari, Bharti Achrekar, Zakir Hussain, Avtar Gill, Sanjay Batra
« Yaar Piya  » chanté par Sunidhi Chauhan

 2007

Salaam-E-Ishq de Nikhil Advani   نکل آڏواڻي
Avec
Anil Kapoor, Salman Khan, Priyanka Chopra, Juhi Chawla, Anjana Sukhani, Akshaye Khanna
« Salaam-E-Ishq » chanté par Sonu Nigam, Shreya Ghoshal, Kunal Ganjawala

2008

Fanaa फ़ना  فناء  de Kunal Kohli
Avec Amir Khan, Kajol, Tabu, Shiney Ahuja, Lara Dutta, Sanaya Irani, Rishi Kapoor, Kiron Kher
« Mere Haath Mein »  chanté par Sonu Nigam, Sunidhi Chauhan, Kajol et Aamir Khan

 

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2009

Jack and Jill de Lorna Ventura
Avec Shreyas Talpade, Celina Jaitley, Ashish Chowdhury, Vatsal Seth

Eva KMENTOVA : LA RESISTANCE A L’OPPRESSION (Femme au soleil – žena na slunci -1958, bronze 2005)






Eva Kmentova (1928-1980)
Femme au soleil
žena na slunci
(1958, bronze 2005)

 Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (1)

La Résistance
à
L’Oppression

Dans une cour du Musée Kampa (Museum Kampa, U Sovových mlýnů 2, 118 00 Praha) au milieu d’autres statues, la Femme au soleil d’Eva Kmentova, seule, contre un mur, s’offre à nous.

Il s’agit d’une femme, les proportions sont là. Mais la féminité est peu marquée. Et nous sommes autant dans le corps de l’artiste que dans celui d’une humanité plus générale.

La femme est là, face contre terre. Comme jetée à terre. Presqu’humiliée. L’être est couché, comme soumis, mais tout son effort tend vers le redressement. Se mettre droit. Tenir debout. Ne pas rester dans la situation originelle. S’élever. Ne pas rester coucher. Ne plus rester soumise.

Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (2)

Les masses s’équilibrent sur le socle en pierre blanche. Et les membres, la tête et les jambes, se lèvent, se jettent vers le soleil, comme s’il s’agissait de s’arracher de la terre. Ce corps lourd et massif veut partir, s’envoler. Il se tend un peu plus de chaque côté. Quelque chose peut casser à tout instant. Et ce corps qui part, laisse un peu plus la terre pour rejoindre les astres.

Dans cette forme, le corps devient céleste. Il va vers le soleil en devenant lune, croissant de lune. Ce corps en a besoin. Il a soif de cette chaleur. C’est une nécessité vitale pour lui, pour ce corps devenu satellite.

S’il se tend, il se tend comme un arc. Un arc qui enverrait dans le ciel, vers le soleil, ce besoin d’un ailleurs, ce besoin d’espoir, pour vaincre enfin sa peur. Pour laisser son désir s’épanouir.

Cette masse si imposante devient ligne par cette position tendue. La tension ne pourra pas durer éternellement, mais qu’importe, puisque, en existant, elle permet au corps de s’ouvrir, de s’entrouvrir.

Avoir gagné sur le lourd, le pesant, le joug, les interdits, la tyrannie et l’oppression, voilà ce que le corps, et plus que le corps, l’être gagne. C’est dans cette prouesse, simple et banale, mais tellement désagréable de cette tension du cou et de cette inflexion du bassin, que l’être peut se lever enfin et que la vie peut commencer, moins mécanique et plus humaine.

Elle se tend juste avant la cassure qui elle serait définitive. Inconfortable et seule, mais vivante encore et espérant.

Eva Kmentova žena na slunci (1958, bronze 2005) (4)Eva Kmentova, ainsi que son mari Olbram Zoubek, qu’elle a connu à l’Académie des Arts,  faisait partie du groupe Trasa, où figuraient notamment les sœurs Jikta er Květa Válovy. Eva apporta au groupe de cette nouvelle figuration une dimension poétique, plus sensuelle. Elle fut bridée tout au long de sa vie par le système communisme. Comme de nombreux artistes tchèques, elle vécut grâce à des petits boulots comme vendeuse et restauratrice de bijoux.

žena na slunci porte la trace de Fernand Léger. cette sculpture a été réalisée trois ans après la mort de l’artiste français.

« L’art est fait d’oppression, de tragédie, criblées discontinûment par l’irruption d’une joie qui inonde son site, puis repart. » (René Char, Eloge d’une soupçonnée, 1988)

 

Jacky Lavauzelle

Lukáš Rittstein : QUAND L’ORIGINE FECONDE L’AVENIR

Lukáš Rittstein
 Tanči (Danse)
Anči, (2005 – Musée Kampa Prague)

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Quand l’origine
Féconde l’avenir

Réalisées en toile souple, blanche et laquée, les sculptures de Lukáš Rittstein sont devenues le porte-étendard d’une marque, leader mondial du plafond tendu. Nous nous attendons à un travail marketing, entre publicités et paillettes. Une évidence pourtant s’oppose à cette mise en avant médiatique. Une lecture plus intime de l’œuvre aborde d’autres thématiques qui nous concernent tous, éthiques et environnementales. Greenwashing, éco blanchiment, peut-être. Mais les messages ne sont pas dissimulés.

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Les sculptures de Rittstein s’inscrivent dans un cycle nommé Manop – Le premier et le dernier. Les sites consacrés à ces sculptures citent toujours la même réplique, alors citons-la une fois pour toute : « Au bout de la civilisation vous apprend le plus sur vous-même et sur la civilisation ». Il y a de la pédagogie dans l’air. Notre civilisation serait-elle à ce point si confuse ?  

Un des souhaits de l’artiste serait donc de joindre, de lier, de délier  le début, l’alpha,  la non-contamination, la virginité, la naissance de l’humanité, la tribu, la localisation et la survie,  l’art brut et l’oméga, la modernité, la publicité, le commercial, la mondialisation, les matériaux industriels. Un début et une fin. Une complexité à la recherche de l’élément. Elémentaire, mon cher Lukáš  ?

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Comment donc joindre les deux bouts, jeter un pont entre l’alpha et l’oméga ? Comment comprendre notre parcours, en donner une lecture ? L’œuvre de Rittstein met le doigt sur nos oppositions, nos contradictions, par les origines, par les couleurs, le blanc et le noir, ou le marron, les matières, le souple et le dur, les genres, le féminin et le masculin, le yin et le yang. Ce n’est plus un pont, mais un viaduc. Revenons un instant sur son parcours esthétique et littéraire.

De 1991-1997 a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Prague et dans les années 1997-1999 à l’Académie des Arts de Prague. En 1999, il a reçu le prix Chalupeckého Henry (Cenu Jindřicha Chalupeckého). Dans la période qui va de 1997 à 2008 il part avec le photographe et peintre Barbara Šlapetová expédition en Nouvelle-Guinée pour les tribus autochtones.

Quand tout nous paraît illisible, voire confus, le mieux est de se ressourcer, de revenir au point de départ. Tenter le retour. L’autre alternative : fuir et foncer tête baissée… 

Le choix de Rittstein : revenir sur des fondamentaux de notre civilisation. Rittstein n’est pas parti pour s’isoler du monde mais pour le reconquérir, à sa manière. « Ce qui fait le charme et l’attrait de l’Ailleurs, de ce que nous appelons exotisme, ce n’est point tant que la nature y soit plus belle, mais que tout nous y paraît neuf, nous surprend et se présente à notre œil dans une sorte de virginité. » (André Gide, Journal) Nous reparlerons de cette virginité plus tard.


Leur livre de ces chemins Pourquoi la nuit est noire  (Proč je noc černá)  a reçu le prix 2005 de Magnesia Litera  (prix littéraire tchèque, http://www.magnesia-litera.cz/  ). Sur le site nous pouvons lire : « Autoři jsou věrohodnými tlumočníky výpovědí příslušníků dvou kmenů žijících v rozdílných biotopech Nové Guineje. Ve vysokohorské oblasti nebo v nížině deštného pralesa. Setkali se s nimi v několika expedicích v letech 1998 až 2002. Seznamujeme se s životním během lidí, jehož samozřejmou součástí je i kanibalismus. Vstupujeme do míst legend a duchů, kde se transcendentno a reálno mísí v neoddělitelném spojení. Cestujeme časem zpět po vlastní vývojové linii do doby kamenné a objevujeme nové morální kodexy a hodnotové systémy. Získáváme i nové vidění a měřítka pro hodnocení civilizace vlastní. To všechno v rámci syrové, znepokojivé autenticity rozhovorů, které pronikají hluboko do nitra papuánské duše a nevyhýbají se žádné životní situaci. Silný dojem je umocněn skvělým, většinou černobílým, fotografickým doprovodem, který tvoří organickou součást výpovědi. V něm se jistě uplatnilo vzdělání autorů, kteří jsou absolventy Akademie výtvarných umění. Kniha má příkladný grafický design. Závěrem: velmi zdařilá i vyzrálá knižní prvotina.”  (« Les auteurs témoignent sur  deux tribus différentes de la Nouvelle-Guinée, l’une dans les régions montagneuses et l’autre  dans la forêt tropicale de la plaine. Ils ont participé à plusieurs expéditions de 1998 à 2002. Ils se sont  familiarisés avec ces peuples, où le cannibalisme est  une composante naturelle. La légende, le mystère et la réalité se mélangent et sont  inextricablement liés. Nous voyageons dans le temps et suivons son développement à partir  de l’âge de pierre afin de découvrir de nouveaux codes moraux et systèmes de valeurs. Tout est dans les entretiens empreints d’authenticité et qui pénètrent profondément l’âme papoue. Cette forte impression est renforcée par l’utilisation du noir et blanc,  excellent contrepoint   photographique, qui s’intègre parfaitement au témoignage. En cela, il a certainement appliqué à l’écriture les techniques de l’Académie des Beaux-Arts de Prague. Le livre a une conception graphique exemplaire. Un début littéraire très réussi et mature. » (trad JL))

En 2010,  Lukas Rittstein revient avec Barbora Šlapetová pour une participation au pavillon tchèque pour la World Expo 2010 de Shanghai, le projet représentera l’harmonie entre urbanité et nature. Nous retrouverons le désir de symbiose entre les extrêmes. Même s’il est vrai que la nature envahit de plus en plus nos villes et inversement. Les deux s’interpénètrent continuellement, et les villes les plus urbanisées, comme La Grande Motte, intègrent des parties conséquentes aux espaces verts.

P4140277Dans Tanči, l’œuvre qui se trouve au Musée Kampa de Prague, nous retrouvons un tronc d’arbre rougeâtre et massif inséré dans une mâchoire blanche, entre deux crocs laiteux. Des éclaboussures sortent de l’arrière de cette matière blanche. Le blanc virginal, symbole de la paix, semble, a priori, bien inoffensif. Il se transforme pourtant, sorte de plante carnivore, en véritable monstre carnassier. La réalité n’est pas dans l’évidence comme l’habit ne fait pas le moine. Il faut donc se méfier des apparences, trop souvent trompeuses.

Le blanc n’est pas une couleur, mais une valeur. Le blanc s’obtient dans l’addition des couleurs, il n’oublie rien. La somme anéantit les couleurs qui la composent.   « Parfois une sage-femme, en inspectant de la main la virginité d’une jeune fille, par malice ou maladresse ou malheur, la lui fait perdre. » (Saint Augustin, La Cité de Dieu (420-429), I, XVIII) La nature, virginale, se retourne devant la brutalité, symbolisée par le tronc, l’arbre coupé de ses racines et de ses feuilles, par l’arbre mort, matière inerte.

La matière, les océans, le vent, le feu résistent. La nature maltraitée reste toujours la plus forte, au final. « La niaiserie, l’ignorance ou la peur, fût-elle même celle de l’enfer, ne forment pas les vierges. Ou du moins cette sorte de virginité me paraît aussi bête que l’espèce de chasteté obtenue par la castration. » (Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune)

L’origine dans sa complexité contient des oppositions invisibles à l’œil. La douceur maîtrise la force du tronc. Le lisse contient le rugueux. Mais aussi la matière technologiquement pure ne saurait oublier la matière première par excellence, le bois.

La sculpture dénonce la déforestation mondiale et nous renvoie aussi au travail de Jean-Pierre Dutilleux avec une tribu, les Toulambis, et son reportage de 1979, Tribal Journeys. Dutilleux qui continua avec Sting son combat contre la déforestation en Amazonie notamment, lors de la tournée du Chef Raoni Metuktire.

Jacky Lavauzelle