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LE PROGRES ITTHI KHONGKHAKUL อิทธิ คงคากุล PROGRESS KEMAJUAN ความคืบหน้า Kuala Lumpur

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Voyage en Malaisie
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Itthi Khongkhakul
อิทธิ คงคากุล
PROGRESS – PROGRES
KEMAJUAN
ความคืบหน้า

 

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อิทธิ คงคากุล
Itthi Khongkhakul
ความคืบหน้า
PROGRESS-PROGRES
KEMAJUAN
进度

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En 2003 (2546 année Thaïlandaise) Itthi Khongkhakul proposait une sculpture monumentale en bronze appelée Relation Durable, สัมพันธภาพที่ยั่งยืน , montrant deux clous enlacés se tenant en équilibre. Torsadées, les pointes se terminaient en deux jambes, sortes de danseurs enlacés. Les têtes des clous symbolisaient pour Itthi l’esprit de son peuple. La force était multipliée avec les deux clous torsadés. Bien que posée sur des pointes, la force du couple est incontestable. C’est un équilibre dans la puissance et la jonction des forces. Dans la solidarité invulnérable des individus qui s’assemblent.
La proposition qu’il nous fait à Kuala Lumpur sera multipliée par 3.

En ayant parcouru la Jalan Parlimen pour rejoindre  le Monument National, le Perdana Garden accueille en dessous du grand monument, de nombreuses sculptures dont cette création d’Itthi : le Progrès  (Progress, Kemajuan, ความคืบหน้า).
Il est indiqué sur une grande pancarte bleue en anglais et en malais ceci :
« Stainless steel is an industrial material which emphasises the industrial progress of ASEAN. Stainless steel pipes, despite their limitations, can be handled in creative manner and made to look beautiful. »
« Stainless steel ialah bahan industri yang menegaskan kemajuan di Rantau ASEAN. Paip stainless steel itu sungguh pun ada sekatannya boleh digunakan dengan kreatif dan menghasilkan sesuatu yang indah. »












« L’acier inoxydable est un matériau industriel qui met l’accent sur le progrès industriel de l’ASEAN. Les tuyaux en acier inoxydable, en dépit de leurs limites, peuvent être manipulés de manière créative et conçus pour être très beaux. »

Une sculpture à côté de celle d’Itthi, est celle de la singapourienne Han Sai Por 韩少芙 (TOWARDS PEACE – VERS LA PAIX – MENUJU KEAMANAN -1987) qui commémore les vingt ans de la création de l »ASEAN. Nous restons avec Itthi dans cet intérêt pour la puissance de cet ensemble majeur qui a participé à la modernisation rapide pour l’ensemble des pays signataires. En 1967, nous avions 5 pays signataires : Malaisie, Indonésie, Philippines, Thaïlande et Singapour. En 1984, vient se rajouter le petit état puissant de Brunei.

6 pays donc à partir de cette date. Itthi représente des séries de 6 tubes (un par pays) décalées ou assemblées. Toujours solidaires, ensembles ou complémentaires. C’est toute la symbolique de cette sculpture qui semble tourner telle une roue. Dans sa fixité, dans sa solidité, elle avance, vers le futur et le progrès. Et en même temps, il nous semble voir la structure d’une grande et immense bâtisse avec ses chevrons enchevêtrés et puissants.

Une bâtisse lisse sans aspérités, technologique. Le poli de l’ensemble brille dès que nous arrivons à la colline et illumine le décor déjà majestueux du parc. Edmund Burke soulignait déjà qu’ « une autre propriété qu’on remarque toujours dans les beaux corps, c’est l’uni ou le poli ; qualité si essentielle à la beauté, que je ne sache pas qu’il existe aucune belle chose qui n’en soit douée. » (Edmund Burke – On the Sublime and Beautiful – Traduction par E. Lagentie de Lavaïsse.Pichon et Depierreux, 1803.

Jacky Lavauzelle




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HAN SAI POR 韩少芙 : TOWARDS PEACE – VERS LA PAIX – MENUJU KEAMANAN -1987- ASEAN Garden KUALA LUMPUR

Malaysia

Voyage en Malaisie
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HAN SAI POR
韩少芙
TOWARDS PEACE
1987

 

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HAN SAI POR
韩少芙
TOWARDS PEACE
VERS LA PAIX
MENUJU KEAMANAN
迈向和平
1987

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Partons vers un lieu de mémoire, vers un lieu de commémoration, de souvenirs. “La mémoire est la sentinelle de l’esprit” disait Shakespeare. Rentrons dans l’esprit du lieu.
Au bout de la Jalan Parliemen, en pénétrant le grand parc de Kuala Lumpur, et avant l’imposant Monument National, nous découvrons un ensemble de sculptures en pierre posées comme des dolmens. Il s’agit du Towards Peace d’Han Sai Por, commémorant le 20ème anniversaire de l’ASEAN.

On ne présente plus Han Sai Por et l’ensemble de ses créations à travers Singapour et la Malaisie notamment. Ces créations, dans la pierre, le marbre ou le granit, brutes s’exposent dans toutes leurs puissances. Elle soulignait déjà en 1993 : « a force or inner life inside struggling to get out » (Four Dimensions: A Sculptural Installation, Singapore: Sheen’s Gallery, p. 6).
Cette puissance, cette force, cette lutte intérieure sont mises ici, en cercle, au service de la paix. Même si le titre n’est pas un aboutissement, « towards« , il en reste le but ultime.
Se regrouper, se voir, se parler, s’écouter et se comprendre.
La symbolique du cercle recouvre immédiatement les notions de perfection, de protection, d’égalité, d’équité, d’infini et d’éternité. Il symbolise avant tout l’alliance, la concorde et l’entente.
Il n’y a pas de reconnaissance immédiate de tel ou tel pays, même si chacun est différent. La finalité n’est pas là. La taille importe peu, chacun à son importance et son rôle. Chacun à son histoire et sa mémoire mais chacun a souhaité construire cette histoire collective et ce vivre ensemble par le biais de l’ASEAN, qui ne doit pas rester qu’un seul regroupement d’intérêts économiques.
Le fait de proposer son ensemble en dehors de la ville, au milieu de l’Asean Garden, montre aussi que les défis à venir sont autant d’ordre économique que d’ordre écologique. Le parc à l’est de Kuala Lumpur, le Perdana Botanical Garden, est son poumon vert où viennent se reposer les citadins et permet aussi de s’échapper de la pollution du centre.
Mais le groupe des 6 sculptures repose dans un lieu extrêmement symbolique. Juste à côté se dresse le Tugu Negara, le Monument National, qui commémore la libération de la Malaisie contre l’occupation nippone lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Et c’est la force du symbole que reprend Han Sai Por dans la sérénité du lieu, un lieu de mémoire pour devenir un lieu d’avenir.
Le général Français Ferdinand Foch soulignait qu' »un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.”

Jacky Lavauzelle









Création en 1987
Commémoration du 20ème anniversaire de l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est : fondation en 1967 à Bangkok entre 5 pays : Indonésie, Malaisie, les Philippines, Singapour et Thaïlande.
Created in 1987 to commemorate the 20th anniversary of ASEAN (the Association of South-East Asian Nations)

Concept
« Enam bahan-bahan arca ini melambangkan kemajuan di dalam perkembangan penyatuan keamanan dan harmoni di Rantau Asean. »
The six sculptures symbolise the progress in growth, unity, peace and harmony of ASEAN.
Les six sculptures symbolisent les progrès de la croissance, de l’unité, de la paix et de l’harmonie de l’ASEAN.

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Les six pays représentés
A set of 6 sculptures that were created to present  ASEAN countries
Indonesia, Singapore, Thailand, Brunei Darussalam, Phillippines and Malaysia
L’Indonésie, Singapour, la Thaïlande, Brunei, les Philippines et la Malaisie




Sculpteur
Han Sai Por
(Singapour – Singapore – 新加坡)
1943年7月19日
Née le 19 juillet 43

     

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HAN SAI POR
KUALA LUMPUR

ARTIS MELAYU – LES ARTISTES MALAIS – MALAYSIAN ARTISTS – 马来艺人

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Voyage en Malaisie
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ARTIS MELAYU
ARTISTES MALAIS
马来艺人马来艺人

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LES ARTISTES MALAIS
MALAYSIAN ARTISTS
ARTIS MELAYU

LATIFF MOHIDIN
KERIS (KRISS)
MENARA MAYBANK
1987

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‘Pohon Buku (Kitaran)’
‘L’arbre aux Livres (Cycle)
multimedia animation
Ahmad Nur Fikri

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ALI BEBIT
GLURP…GLURP…GLURP
(CRITICAL CYBER)
2017

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Haslin Ismail
The Death & The Misery
La Mort & La Misère
LA MORT ILLISIBLE

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Hafizzudin Abdul Jaidin
Magunatip Orang Kita
2016

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Syed Zamzur Akasah
THE FUSION NOWADAYS
2016

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HAN SAI POR
韩少芙
(Singapore – Singapour – 新加坡)
TOWARDS PEACE – VERS LA PAIX – MENUJU KEAMANAN
1987
ASEAN Garden
KUALA LUMPUR

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Mohd Fazli Othman
PESTA PISANG
2017
LA NOIRCEUR DES INTENTIONS

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Collectif PANGROK SULAP
(Ranau – Etat de Sabah)
Sabah Tanah Air-Ku
LA FORCE DE L’ART COMBATTANT 

2017

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SHUKRI ELIAS
Rétrospective 
Les Flamboiements barbares

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Zulkifli Lee
KONGSI 1 MENARA
LA PHILOSOPHIE DE LA CORROSION DANS LES EBATS DU TEMPS

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ARTISTE THAILANDAIS A KUALA LUMPUR

ITTHI KHONGKHAKUL อิทธิ คงคากุล
LE PROGRES
PROGRESS
KEMAJUAN
ความคืบหน้า

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LATIFF MOHIDIN KERIS (KRISS) KUALA LUMPUR 1987 MENARA MAYBANK

‘Keris’ arca yang telah dihasilkan oleh Lattif Mohidin

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LATIFF MOHIDIN
KERIS
1987


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LATIFF MOHIDIN
KERIS
KRISS
1987

Pengarca – Sculpteur – Sculptor
Ecrivain et Peintre

Né le 20 août 1941 à Seremban
20 Ogos 1941 di Seremban

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Année – Year – Tahun 1987
Hauteur – Height – Tinggi 17 m
Poids – Weight – Berat 2024kg
Métal inoxydable – Stainless metal – Keluli Berkilat
Fabrique – Fabricator – Fabrikator Tajima Metalwork

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Le sculpteur Latiff Mohidin a travaillé l’espace d’une manière remarquable. Il s’est intégré totalement dans le décor de la modernité de la ville de Kuala Lumpur en habillant de son Kriss/Keris traditionnel une des tours les plus emblématiques de Kuala Lumpur : la MayBank, reconnaissable de très loin, posée entre la modernité des quartiers d’affaires et ChinaTown.

Mais la sculpture ne s’offre pas ainsi au passant. Il faut rentrer dans les jardins de la MayBank où nous attendent de multiples restaurants d’entreprise dans un cadre de verdure et de tranquillité propice à la pause méridienne des secrétaires, des comptables et commerciaux.

Latiff Mohidin a marié ce métal inoxydable avec la brillance de la tour et ainsi personnifie la Menara Maybank comme un chevalier ou noble Malais qui porterait à la ceinture son Keris / Kriss traditionnel.

Le pourpoint du guerrier vient moins rappeler le côté combattant que l’esprit de la tradition. Il glorifie la Menara, la sacralise en sorte et donne un prestige à l’ensemble.

Cette fusion dans ce cœur de la ville, dans l’écrin de verdure ne donne pas son sens non plus dans l’immédiateté. Cette tour ressemble plus à une Tour Eiffel quand on l’aborde la première fois. Mais le Kriss/Keris n’est plus une arme depuis longtemps mais un des symboles fondamentaux de la culture et de la vie Malaise.

En ce sens son œuvre se pose en une structure classique, c’est-à-dire globalisante, assertive, une somme en somme. Il interprète l’objet dans un esprit de totalité : modernité et tradition, symbole et concept, légèreté et massification, fonctionnalité de la tour et esthétisme de la sculpture, identité nationale et mondialisation, lignes courbes et lignes droites, la souplesse et la rigidité…

Charles Baudelaire précisait que “La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. Il y a eu une modernité pour chaque peintre ancien.” (Le Peintre de la vie moderne). Latiff Mohidin, en intégrant tant d’éléments qui constituent en partie l’âme Malaise, dans cette voie largement ouverte sur la modernité, dans ce respect profond et sincère de la tradition, construit ce pont vers l’éternel et l’immuable.

Jacky Lavauzelle

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« This sculpture inspired by Malay Keris symbolises the fusion of tradition, strengh and vitality which are reflected in Menara Maybank. »
« Arca yang diilhamkan dari keris ini melambangkan gabunkan unsur tradisional, kekuatan dan daya hidup sepertimana tercemin di Menara Maybank. »
« Cette sculpture inspirée du Kriss Malay symbolise la fusion de la tradition, de la force et de la vitalité qui se reflètent dans la Tour  Maybank ».

    

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LATIFF MOHIDIN

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Syed Zamzur Akasah THE FUSION NOWADAYS 2016 (Delai Seni Visual Negara Kuala Lumpur)

Malaysia
Voyage en Malaisie
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Balai Seni Visual Negara
BSVN
Syed Zamzur Akasah
THE FUSION NOWADAYS
2016


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Balai Seni Visual Negara
LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

SYED ZAMZUR AKASAH SYED AHMED JALALUDDIN
THE FUSION NOWADAYS
LA FUSION DE NOS JOURS
2016

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Syed Zamzur Akasah Syed Ahmad Jalaluddin
Born-Né en 1988
A étudié à la Faculty of Art and Design de Klang (à quelques kilomètres à l’ouest de Kuala Lumpur)

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Dans une autre exposition, l’année dernière, en 2016, Syed Zamzur Akasah, avait fait une proposition différente, diamétralement opposée ?, à celle qu’il propose au Balai Seni Visual Negara de Kuala Lumpur.
Il exposait trois céramiques d’une même femme sur des étagères en bois plantée dans un pot, comme une plante. Ces femmes portaient des cornes de bouc (Serve’d #1), des cornes de cervidés (Serve’d #2) ou des oreilles de lapin (Serve’d #3). Ici, ce ne sont plus des humains qui prédominent mais des animaux divers, un véritable bestiaire comme nous les concevions au Moyen Âge.
Syed Zamzur Akasah range ici ses créatures, ses créations inquiétantes, à sa manière, sur des étagères désormais fermées sur les côtés mais munies d’autant de miroirs.
Nous nous retrouvons vers autant d’animaux humanisés. Ou ne serait-ce pas nous qui nous nous animalisons ; la présence répétitive des miroirs améliorent notre perception tout en nous intégrant aussi dans l’œuvre et nous plongeant dans son questionnement.
Il est étonnant aujourd’hui de voir ici combien la représentation animale foisonne dans cette nouvelle création de jeunes artistes malaisiens nés entre 1989 et 1992 : Amy Bakar (né en 1989) avec sa blanche chouette géante dans la nuit (Sang Pungguk Perindu) ou son gorille posant à la manière de l’Olympia d’Eduard Manet, ou encore de son oiseau couronné de fleurs (Si Pecut). Fadhli Ariffin (née en 1989) peint des insectes géants dévorant jusqu’à la toile, ou un mille pattes immense entourant une femme totalement voilée en formant un gigantesque S, dans Crise. Hazul Ahmed, né en 1989, montre des personnages en singes hilarants montant une chèvre dans Babak III. Nous avons déjà évoqué une autre œuvre de Mohd Fazli Othman, Pesta Pisang, elle-même exposée à la Balai Seni Visual Negara (http://artgitato.com/mohd-fazli-othman-pesta-pisang/).  Et la liste de ces jeunes créateurs ne s’arrêtent pas là : Roza Khir (n. en 1990) avec Visite de la ville, 3.85, 1.0, 2.0. Les représentations de loup porteur d’enfant chez Syahbandi Samat (né en 1992).

L’exposition devient une explosion d’une série qui étudie attentivement, comme un musée d’histoire naturelle, leurs expressions. Nous ne savons pas si nous regardons une métamorphose de l’humain ou de l’animal. En tout cas, nous regardons notre création, nous rassurant en pensant qu’elles se trouvent contenues dans des caissons de bois. Ce qui constitue l’animalité, « c’est la faculté d’utiliser un mécanisme à déclenchement pour convertir en actions «explosives» une somme aussi grande que possible d’énergie potentielle accumulée » précisait Henri Bergson dans L’Evolution Créatrice.

Les animaux-humains passent d’une certaine douceur à une agressivité assumée jusqu’à des espèces non reconnaissables. Le cochon ressemble à Hitler avec l’œil dur. Jonathan Swift, dans ses Voyages de Gulliver, soulignait que « puisqu’une créature se prétendant douée de raison puisse commettre de telles abominations, il faut craindre que la corruption de cette faculté ne soit pire que l’ animalité elle-même. »

Syed Zamzur Akasah, entre la force des images, la précision des traits, l’utilisation globalisante des miroirs, comme s’il voulait dire aussi qu’il n’y a rien derrière, que de l’animalité rien que de l’animalité, nous installe devant deux options : « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre. » (Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu – in Journaux intimes -1887)

Jacky Lavauzelle




Ceramic (Stoneware paperclay cone, Mirror glass & synthetic hair)Céramique (cône en grès en argile de papier, miroir en verre et cheveux synthétiques)

 

 

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« My experience of living inspired my work. I am interested in the intellectual, emotional and primal relationship between humans and the environment. In respond through observation, by the understanding of the man’s role in the environment changed, and living in an era of what has been called a « great acceleration » developed in a very drastic ways, driving force in behavior changes.
« Mon expérience inspire mon travail. Je suis intéressé par les relations intellectuelles, émotionnelles et primaires entre les humains et l’environnement. La compréhension du rôle de l’homme dans l’environnement a changé, et, à cette époque de «grande accélération», se développe de manière drastique, conduisant à des changements profonds de comportement. »

Stressed this into art, I love to blending the character of animals into human as the combination evoking a statement and stronger sense of relationship and balance-imbalance in the earth. Idea of lifelike fusion in blending of animal character and human raised the sense of understanding visually, emotionally and intellectually and explore such fierceness, instincts, purity and more. These commingle means to understand ourselves as humans where can develop a shocking mannerism.
J’ai mis l’accent sur l’art car j’aime mélanger le caractère des animaux à ceux des humains car la combinaison amène à un questionnement et propose un sens plus fort à cette relation et questionne aussi sur le déséquilibre-équilibre sur notre terre. L’idée d’une fusion réelle dans le mélange du caractère animal et de l’être humain reste une proposition à une compréhension visuelle, émotionnelle et intellectuelle en explorant autant la férocité, l’instinct, la pureté et plus encore. Ce qui rapproche signifie se comprendre plus intensément comme des êtres humains quitte à développer un maniérisme choquant.

I see my work as an exploration on universals form, idea, and tradition as integral components. These explorations lead deeper understanding and experiences interwoven with nature. Clay always impressed me with interaction between fingers and forming clay and creation is done in challenges existing, in paradigms and presumptions which served before and after the kiln door open.
« 
Je vois mon travail comme une exploration sur la forme universelle, sur l’idée et la tradition comme des composants intégrés. Ces explorations mènent à une compréhension et à des expériences plus profondes liées à la nature. L’argile m’a toujours impressionné par l’interaction entre les doigts, la formation d’argile et la création qui se fait dans les défis, dans les paradigmes et les attentes avant et après l’ouverture de la porte du four. »

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Syed Zamzur Akasah

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ALI BEBIT : GLURP…GLURP…GLURP (CRITICAL CYBER – 2017) BALAI SENI VISUAL NEGARA – Kuala Lumpur

  

« Ils luisent bleus parmi le fard et les onguents,
Cependant que la tête et le buste, élégants,
Se balancent sur l’arc paradoxal des jambes. »
Paul Verlaine – Le Clown – Jadis et Naguère – Léon Vanier, 1884

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Voyage en Malaisie
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Balai Seni Visual Negara
BSVN
ALI BEBIT
Mohd Ali Azraie Bebit 
GLURP…GLURP…GLURP
2017

 

 


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ALI BEBIT
GLURP…GLURP…GLURP
2017

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Wood, aquarium, steel, fiber glass, fish & electronic device
Bois, aquarium, acier, fibre optique, poisson et appareil électronique

90x84x180

Ali Rebit cite B.C. Forbes à la Balai Seni Visual Negara de Kuala Lumpur : « The man who has won millions at the cost of his conscience is a failure. » (L’homme qui a gagné des millions au prix de sa conscience a échoué.)
Ali Rebit place la conscience au cœur de son œuvre. Mais avec toujours un second voire un troisième degré. Et beaucoup d’humour aussi. Comme dans ses compositions précédentes.
Dans A.W.A.S (Anti war, Anti Strife) en 2012, il compose un soldat ailé avec des palmes rouges comme celles d’une éolienne. Bebas, en 2012 aussi, est une autre représentation métallique d’un grand échalas, avec de grandes ailes dorées. Dans Parasit, il nous montre encore un solide robot dans une position burlesque, pied levé, cherchant son équilibre. Still Fight, en 2012, propose une autre approche basée sur le déséquilibre et l’opposition des masses.
C’est toute l’ambivalence qui se retrouve dans son oeuvre humour-tragédie / légèreté – épaisseur / techologie -humanité. Mais c’est ce que l’on retrouve dans la vie, poussé dans ses retranchements avec le clown : « L’art du clown va bien au-delà de ce qu’on pense. Il n’est ni tragique, ni comique ; il est le miroir comique de la tragédie et le miroir tragique de la comédie » soulignait André Suarès dans ses Essais sur le clown.
Les œuvres sont parfois totalement humoristiques comme son travail de 2008  quand il réalise les Playing Series (Fun 1 par exemple), en positionnant un soldat, bouclier en main, perdu sur son rocher. 2008   Nothing en 2009 propose un robot à hélices sur la tête totalement hilare.
Dans toutes ces œuvres, Ali Bebit humanise la machine qui nous entoure. Ou plutôt, Ali cherche à lui donner une vie. Dans Makhluk Biru (Créature Bleue), il s’agit plus d’un robot-lapin bleu que d’un humanoïde.
Mais cette ironie s’accompagne d’un désir de légèreté en attribuant à ses créatures des hélices ou des ailes. Notre œuvre du Balai Seni de Kuala Lumpur n’y échappe pas. Il va même jusqu’à proposer des robots volants dans le style de Hayao Miyazaki quand il proposa, en 2012, Voyager: I Want to Fly.
Ce désir d’envol et de légèreté du lourd et du massif semble représenter un désir de dépassement, une morale à l’épreuve du vivant. Ici, les ailes sont présentes bien qu’inutiles. Notre clown est là, la couleur et les yeux exorbités. La table tachetée d’une chambre d’enfant. Le titre lui aussi prend même une connotation humoristique presque enfantine en utilisant des onomatopées.
Notre clown prend l’eau et il est emprisonné. Il navigue entre la Red Zone, la ligne route, attention danger présent, et la Yellow Zone, attention danger imminent, la Zone Jaune. Nous sommes quoi qu’il puisse arriver dans une zone de danger, voire de mort imminente.
Le sujet redevient grave ou alors il marque le côté grotesque et dérisoire du clown qui est, qui peut être, l’homme moderne. Il semble que nous soyons devant une sorte de chaise électrique ou plutôt de chaise de noyade.
Je repense au passage de Paul Acker (Humour et humoristes – H. Simonis Empis, 1899 qui traite de cette thématique : « Dans chaque clown, digne de ce nom, se cache, voyez-vous, un philosophe — sans le savoir — peut-être. À force de dire des folies et d’en faire, de lancer à travers les airs des chapeaux pointus qui tournoient, ou d’appliquer sur la face du voisin des claques trop sonores, de se rouler sur le dos, et de marcher sur la tête, ils arrivent à se former du monde une conception assez juste : une grande arène de cirque, pleine de clowns et de « gugusses » qui jouent ensemble. Les clowns giflent et rient, les gugusses sont giflés et rient. La vie n’est qu’une cabriole, mais une cabriole immense et d’une fantaisie sans cesse renouvelée. Rappelez-vous certains de leurs actes, certains de leurs discours. Ces êtres enfarinés, au nez peint de rouge, aux yeux cernés de noir, perdus dans un long vêtement flottant et multicolore, ou étriqués dans un sinistre habit, ont un sens admirable du ridicule ; peu savent aussi bien dégager de toute chose le grotesque qui s’y renferme. »
Ou juste après, soulignant que la simplicité des spectacles comme le précise à un autre moment Paul Acker ne va jamais sans une certaine gravité. L’œuvre, la vie, si elle n’est pas sérieuse ne nous empêche pas, bien au contraire, de la regarder avec nos yeux « ni trop fats, ni trop modestes » mais légèrement « cabotins« .

Jacky Lavauzelle

Mohd Ali Azraie Bebit

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SHUKRI ELIAS (BALAI SENI VISUAL NEGARA) Les Flamboiements barbares

Malaysia
Voyage en Malaisie
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TEXTE : POEME de Renée Vivien
les Couleurs (WARNA)
& Les Couleurs de la nuit
Evocations, Alphonse Lemerre, éditeur
1903




 

 

Balai Seni Visual Negara
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SHUKRI ELIAS
les flamboiements barbares


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Balai Seni Visual Negara
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 SHUKRI ELIAS
les flamboiements barbares

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En mars 2017, Shukri Elias étalait sa palette dans sa rétrospective qui lui était consacrée. Devant les murs blancs, les couleurs se répondaient franches et vives. Un festival de couleurs brutes, un Flamboiement barbares de couleur comme le dirait la poétesse anglaise Renée-Vivian.
Dans la multitude de formes que propose Shukri, il semble visiter ou plutôt revisiter la figuration contemporaine à partir de Picasso et en passant par la figuration libre de Robert Combas ou Max Blumberg, en passant par le pop art de Keith Haring.
Ces formes se retrouvent dans l’introspection de l’artiste qui se met en scène et en se regardant semble plonger dans les couleurs des ténèbres (Renée Vivien), dans les couleurs de l’âme, des milliers de lieues plus loin, dans la méditation subtile des nuits bleues
Shukri fraye au bord de la forme. Son pinceau esquive des gestes larges qui souhaite effacer ce qu’il vient de créer. Le trait se délave et coule, s’effaçant presque. Le désir de couleur est si fort qu’il tend chacune de ses toiles, qu’il tend le fil où se retrouve la rétrospective.
Nous apercevons des notes musicales graphiques de Joan Miró, des envolées de Kandinsky, des fantômes de Marc Chagall. Mais toujours ces yeux grands ouverts qui nous regardent et se regardent. On les suit au dedans de l’âme par les chemins détournées des yeux. Jusqu’à l’invisibilité des choses.
« Brille donc davantage intérieurement, ô céleste lumière ! que toutes les facultés de mon esprit soient pénétrées de tes rayons ; mets des yeux à mon âme ; écarte et disperse tous les brouillards, afin que je puisse voir et dire les choses invisibles aux yeux des Mortels ». ( John Milton- Le Paradis Perdu).
Et il repart comme on repart en quête. « Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;  Ils dorment au fond des tombeaux,  Et le soleil se lève encore. » (Sully Prudhomme  – Les Yeux -Œuvres de Sully Prudhomme, Alphonse Lemerre, éditeur) Mais plein de cette lumière qui trouve – retrouve – les origines – nos origines.
« Félicité précaire,
Ta durée éphémère
Comme une ombre légère
Disparut et s’enfuit ;
Tel un riant mensonge,
Un agréable songe,
Dans l’ivresse nous plonge
Et s’efface la nuit. »
(MÉLANCOLIE – Alexandre Latil )
Jacky Lavauzelle

« Et le regard serein et limpide du Bleu, —
Car mon âme est, ce soir, triste comme un adieu. »
Renée Vivien

« Le Brun des bois anciens, favorable à l’étude,
Sait encadrer mon silence et ma solitude. »
Renée Vivien

« Éloignez de mes yeux les flamboiements barbares
Du Rouge, cri de sang que jettent les fanfares. »
Renée Vivien




 

LA SERIE DES
STATE COLLEGE
2016

« Écartez le sourire invincible du Rose,
Qui jaillit de la fleur ingénument déclose, »
Renée Vivien

« Éteignez la splendeur du Jaune, cri de l’or,
Où le soleil persiste et ressurgit encor. »
Renée Vivien

« Entourez-la du rêve et de la paix du Gris,
Crépuscule de l’âme et des chauves-souris. »
Renée Vivien

SHOOK 08 – CAT MINYAK 2008

PORTRET KUNING 2002

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SPIRALE 2003

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TENANG 2005

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PORTRET DIRI 04
SELF PORTRAIT
AUTO PORTRAIT
2004

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PUTEH
2002

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HITAM – KUNING 03
NOIR ET JAUNE
2003

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SAYU
MELANCOLIE
2006

« Et la douce prière,
Divine messagère,
Sur son aile légère
Portait mes vœux au ciel ;
Et, franchissant la route
De la céleste voûte,
Les déposait, sans doute,
Aux pieds de l’Éternel ! »
Mélancolie – Alexandre Latil

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TANDA
MARQUE
2007

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CORET ISTIMEWA
BANDES SPECIALES
2005
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KL INK
2013

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TEPAT
DROIT
2013

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PANJANG
LONG
2013

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CAWAN
TASSE
2002

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TOTEM JINGGA
TOTEM ORANGE
2009

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NYATA
REEL
2008
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GETAR
2004
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Minda Rayau Lagi
2008
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Tutup
Couverture
2013
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les flamboiements barbares

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RENEE VIVIEN
LES COULEURS
(Poème complet)




LES COULEURS

Éloignez de mes yeux les flamboiements barbares
Du Rouge, cri de sang que jettent les fanfares.

Éteignez la splendeur du Jaune, cri de l’or,
Où le soleil persiste et ressurgit encor.

Écartez le sourire invincible du Rose,
Qui jaillit de la fleur ingénument déclose,

Et le regard serein et limpide du Bleu, —
Car mon âme est, ce soir, triste comme un adieu.

Elle adore le charme atténué du Mauve,
Pareil aux songes purs qui parfument l’alcôve.

Et la mysticité du profond Violet,
Plus grave qu’un chant d’orgue et plus doux qu’un reflet.

Versez-lui l’eau du Vert, qui calme le supplice
Des paupières, fraîcheur des yeux de Béatrice.

Entourez-la du rêve et de la paix du Gris,
Crépuscule de l’âme et des chauves-souris.

Le Brun des bois anciens, favorable à l’étude,
Sait encadrer mon silence et ma solitude.

Venez ensevelir mon ancien désespoir
Sous la neige du Blanc et dans la nuit du Noir.

Renée Vivien
les Couleurs
Evocations, Alphonse Lemerre, éditeur
 1903

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LES COULEURS DE LA NUIT

Contemple les couleurs des ténèbres. Tes yeux
Sauront, comme les miens, interpréter les cieux.

J’ai vu le violet des nuits graves et douces,
Le vert des nuits de paix, la flamme des nuits rousses.

J’ai vu s’épanouir, rose comme une fleur,
La lune qui sourit aux rêves sans douleur.

J’ai vu s’hypnotiser, à des milliers de lieues,
La méditation subtile des nuits bleues.

En écoutant pleurer les hiboux à l’essor
Mystérieux, j’ai vu ruisseler les nuits d’or.

Renée Vivien
les Couleurs
Evocations, Alphonse Lemerre, éditeur
 1903

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Hafizzudin Abdul Jaidin – Magunatip Orang Kita (2016) Exposition à Kuala Lumpur

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE




 

 

Balai Seni Visual Negara
BSVN
Hafizzudin Abdul Jaidin

Magunatip Orang Kita 2016

 


 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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Balai Seni Visual Negara
LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

Hafizzudin Abdul Jaidin – Magunatip Orang Kita
2016

Magunatip Orang Kita
Mixed Media
Variable Dimension
2016

« The ongoing of technology nowadays allows people to preserve their memories in many forms. For me, I want to keep the tradition of my people, the Magunatip Dance of the Murut people, in a more contemporary approach which is through the usage of video and animation. However, as a printmaker too, I want to display how the printmaking media of woodcut incorporated both the physical from of printmaking and digital animation into play. This not only made my artwork have an artist’s personal touch, but it also exists in an interactive from that will captivate the audience through its display of graphic and become a ‘living picture’. »

« La technologie actuelle, de nos jours, nous permet de conserver leurs souvenirs sous de nombreuses formes. Moi, je veux garder la tradition de ma population. Magunatip Dance of the Murut est une approche plus contemporaine, grâce à l’utilisation de la vidéo et de l’animation. Cependant, en tant que graveur, je souhaite afficher la façon dont le support de la gravure sur bois intègre à la fois la gravure physique et l’animation numérique. Cela non seulement pour que mon œuvre d’art ait une touche personnelle d’artiste, mais pour qu’elle existe également dans un cadre interactif qui captivera le public grâce à son affichage graphique et deviendra une « image vivante ». »

 

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Collectif PANGROK SULAP : Sabah Tanah Air-Ku (2017) LA FORCE DE L’ART COMBATTANT

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE




 

 

Balai Seni Visual Negara
BSVN
PANGROK SULAP
Sabah Tanah Air-Ku

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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Balai Seni Visual Negara
LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

PANGROK SULAP
Sabah Tanah Air-Ku
2017

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L’univers du collectif de la ville de  Ranau dans l’Etat de Sabah, Pangrok Sulap, voyage entre le monde onirique du folklore malais, la bande dessinée et le langage direct du street art.
Une urgence évidente surgit de sa graphie surchargée et engagée. Les personnages sont actifs dans le monde et, de facto, des individus politiques. Pangrok Sulap dessine aussi de nombreux T-shirts sur son Facebook pour des appels aux dons (https://www.facebook.com/pg/PangrokSulap/posts/?ref=page_internal)
avec les slogans suivants :  ‘Dibelakang saya ada orang kampung dibelakang orang kampung ada saya’ (Derrière moi se trouve le village – derrière le village il y a moi) ou ‘Raikan rakyat’ (Célébrer le peuple)

L’œuvre présentée à la Galerie Nationale des Arts Visuels de Kuala Lumpur se nomme Sabah Tanah Air-Ku (woodcut print on fabric – Gravure sur bois peint) a été réalisée en 2017. Elle représente une grande fresque (360×240) avec un politique lisant l’hymne officiel de l’Etat de Sabah, qui a été adopté en 1988 (l’Etat de Sabah est un des deux Etats Malais avec le Sarawak, le plus à l’est, de l’île de Bornéo). C’est une œuvre de propagande mais qui illustre aussi son graphisme particulier du collectif :








 Sabah tanah airku
Sabah mon pays natal
Negeri kita yang tercinta
Notre pays bien-aimé
Pemuda pemudi
Que la jeunesse
 Semua marilah
Que tous ensemble
Bangunlah bersatu semua
Nous nous levions
Marilah bersama serta maju jaya
Venons et conservons
Merdeka sepanjang masa
Notre indépendance pour toujours
Bersatu segala bangsa sentosa
Unissons-nous pour une nation prospère
Sabah negeri merdeka
Pour Sabah, notre État indépendant

Le pays est au travail, mais joyeux d’être dans un pays indépendant. Au loin, nous apercevons les libérateurs qui descendent en parachute dans un ciel saturé de drapeaux.
Le but du collectif d’artistes, de musiciens et de militants sociaux, est de faire pénétrer l’art jusqu’au village le plus isolé.








Les différentes étapes de la création de l’œuvre est visible sur :
http://www.dailyseni.com/v4/pangrok-sulap/
L’article a été réalisé par Maira Zamri le 17 mars 2017 (Were Pangrok Sulap done dirty ?) et aborde le problème de censure de l’œuvre ainsi que son retrait.

 

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Haslin Ismail The Death & The Misery La Mort & La Misère – LA MORT ILLISIBLE

 

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE




 

 

Balai Seni Visual Negara
BSVN
Haslin Ismail
The Death & The Misery
LA MORT ILLISIBLE

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
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吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

Haslin Ismail
LA MORT & LA MISERE
THE DEATH & THE MISERY

Acrylic, cotton string with Japanese Style bookbinding on industrial paper. Variable
Acrylique, ficelle de coton avec reliure de style japonais sur papier industriel.
2016/2017

Haslin Ismail
Né en 1984, Johor (Etat au sud de la Péninsule Malaisienne, entoure Singapour par le nord)
Haslin Ismail vit et travaille à Kuala Lumpur








Haslin Ismail depuis les années 2000 participe à de nombreuses manifestations collectives et depuis 2009 montre sa production artistique à partir de Fantasy Worlds of Haslin Ismail. Il continue sa participation aux expressions collectives : Dazed in Mazes en 2009, Locals Only ! en 2010, Boleh ! en 2010,  Art For Nature en 2011, Young Malaysian Artists : New Objec(tion) en 2011.

Haslin Ismail cultive une œuvre personnelle tragique et noire, remplie de corps décharnés et squelettiques, de robots gigantesques, de corps monstrueux, troués et entubés, de robots humanisés et d’humains robotisés. Un monde proche de la bande dessinée de science fiction avec des contradictions que nous retrouverons dans la composition qui nous intéresse à cet instant.

Dans cette œuvre qui est présentée au Balai Seni Visual Negara de Kuala Lumpur, Haslin Ismail nous propose un grand livre noir mystérieux, immense, aux pages gigantesques, sorte d’obscure livre occulte où des têtes sont posées et se superposent. Une toile de même facture est posée toute proche contre le mur avec 3 cadavres à la musculature saillante.

Si nous sommes d’accord avec Beuys qui voyait l’art comme une thérapie, alors nous sommes mal et vraiment malades. Notre horizon est sombre et, en fait, ne l’est-il pas ?

Nous retrouvons des têtes qui semblent sorties des corps décapités de Jean-Charles Blais posés sur un livre si grand que nous ne pouvons plus le lire. Les pages s’offrent à nous mais nous dépassent, littéralement, comme si le texte ne pouvait que nous être impossible à déchiffrer. Comme s’il était interdit, défendu.
Il y a le lieu sacralisé qui nous l’interdit, mais aussi l’espace qui malgré sa dimension ne se prête pas à une simple et ordinaire lecture.

Haslin Ismail ne réduit pas son œuvre à cette seule contradiction. Les morts de la toile semblent tellement plus vivants que les vivants du livre. Ces derniers attendent hagards quand les premiers semblent sourire, nous sourire ?, toutes dents dehors et muscles saillants. Car les vivants sont misérables et passifs sur le papier. Attendant comme une mise à mort, comme dans un abattoir. Mais dans la vision de son œuvre plus intime, comme nous le soulignions plus haut, ces contradictions sont devenues familières.

La simultanéité des œuvres, la verticale, les morts, et l’horizontale, les vivants, apportent à la complexité du vivant et au questionnement sur la mort, sachant que la narration du livre rejoindra la toile vers le néant de la mort, dans ce surréalisme triomphant. La lumière est alors, déjà, superflue. Elle s’évanouit lentement laissant les corps et les têtes en attente.

Et si le livre ne se lit pas, nous en connaissons tous la fin.

Jacky Lavauzelle











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