LITTÉRATURE PORTUGAISE POÉSIE PORTUGAISE LITERATURA PORTUGUESA POESIA PORTUGUESA
****** TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE ******
Florbela Espanca Flor Bela de Alma da Conceição Poétesse portugaise 8 décembre 1894 – 8 décembre 1930 Vila Viçosa, 8 de dezembro de 1894 — Matosinhos, 8 de dezembro de 1930
MA DOULEUR A MINHA DOR Poème paru dans « Livro de Mágoas« 1919
LE PRINCE PARFAIT Lisbonne, 3 mars 1455 – Alvor, 25 octobre 1495 succède à Alphonse V
Jean II de Portugal
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La Naissance d’Adonis, gravure de Louis Desplaces d’après Carlo Cignani
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« Passam também as ondas Eritreias, « Ils traversent également les vagues Érythréennes, Que o povo de Israel sem nau passou; Que le peuple d’Israël sans nul navire traversa ;…
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Vasco de Gama par Gregorio Lopes
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LA MORT DU VETERAN CAMOES
Et puis, pour qu’un royaume ait des gens de lettres, il lui faut de l’argent pour les pensionner. Le Portugal, qui épuisait son épargne en flottes, en armées, en constructions de citadelles, ne pouvait avoir dans son budget un chapitre d’encouragemens aux lettres et aux arts. Bientôt même l’état ruiné par ses conquêtes, obéré par la victoire, n’eut plus de quoi suffire aux besoins de ses armées : il finit par ne pouvoir plus nourrir ceux qui l’avaient servi. Camoens mourut à l’hôpital, ou à-peu-près ; mais ce ne fut pas comme poète ; ce ne fut pas comme Gilbert et Maifilâtre à côté d’autres écrivains largement rentes: ce fut comme un vétéran dont la solde manque, ou dont la pension de retraite est suspendue.il mourut comme beaucoup de ses compagnons d’armes, comme mouraient les vice-rois eux-mêmes, qui n’avaient pas toujours (témoin dom Joâo de Castro) de quoi acheter une pouie dans leur dernière maladie. … « Qu’y a-t-il de plus déplorable que de voir un si grand génie si mal récompensé ? Je l’ai vu mourir dans un hôpital de Lisbonne, sans avoir un drap pour se couvrir, lui qui avait si bravement combattu dans l’Inde orientale et qui avait fait cinq mille cinq cents lieues en mer. Grande leçon pour ceux qui se fatiguent à travailler nuit et jour et aussi vainement que l’araignée qui ourdit sa toile pour y prendre des mouches. » Il peut résulter de cette apostille que José Indio a vu Camoens à l’hôpital, sans qu’il faille prendre à la lettre les mots je l’ai vu mourir. Ce fut dans ces circonstances que le désastre d’AIkacer Kébir (4 août 1578) frappa de mort le Portugal. Il restait encore à Camoens une larme pour sa patrie : Ah ! s’écria-t-il, du moins je meurs avec elle ! Il répéta la même pensée dans la dernière lettre qu’il ait écrite. « Enfin, disait-il, je vais sortir de la vie, et il sera manifeste à tous que j’ai tant aimé ma patrie, que non-seulement je me trouve heureux de mourir dans son sein, mais encore de mourir avec elle. » Il ne survécut que peu de mois à ce désastre, et mourut au commencement de 1579, à l’âge de cinquante-cinq ans. Il fut enterré très pauvrement dans l’église de Santa Anna, dit Pedro de Mariz, à gauche en entrant et sans que rien indiquât sa sépulture. Ses malheurs firent une impression si profonde, que personne ne voulut plus occuper la maison qu’il avait habitée. Elle est restée vide depuis sa mort. Les prévisions de Camoens ne tardèrent pas à s’accomplir. Le Portugal, ce royaume né d’une victoire et mort dans une défaite, tomba bientôt sous le joug de Philippe IL Ce monarque visitant ses nouvelles provinces, s’informa du poète, et, en apprenant qu’il n’existait plus, il témoigna un vif regret….
Charles Magnin Luiz de Camoëns Revue des Deux Mondes Période Initiale, tome 6
MUSEU DO CHIADO
Museu de Arte Contemporânea do Chiado
Photo Jacky Lavauzelle
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ISMAËL * 1889 Au Musée du Chiado de Lisbonne
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Augusto Santo
1869 – 1907
Escultor Português
Sculpteur Portugais
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Nous retrouvons dans la cour, une statue qui ne nous est pas étrangère. Elle se pose en pleine lumière dans la cour du Musée du Chiado de Lisbonne. Et nous nous rappelons son alter-ego perdu dans un autre désert, perdu loin d’Agar, sa mère, qui s’était déjà éloignée, pensant : « Je ne verrai pas mourir mon fils. » , avant que l’ange envoyé par Dieu ne lui dise : « Agar, que fais-tu là ? Ne crains pas, car le Seigneur a écouté ta voix et celle de l’enfant. Lève-toi, prends ton fils, parce que je le rendrai père d’un grand peuple. » Encontramos no pátio uma estátua que não é estranha para nós. É colocado em plena luz no pátio do Museu do Chiado de Lisboa. E nos lembramos de seu alter-ego perdido em outro deserto, perdido longe de sua mãe, Agar, que já havia ido embora, pensando: « Eu não vou ver meu filho morrer. Antes que o anjo enviado por Deus lhe dissesse: « Agar, o que você está fazendo aqui? Não tenha medo, porque o Senhor ouviu a sua voz e a da criança. Levanta-te, toma teu filho, porque o farei pai de um grande povo. Ce désert où s’était perdu Ismaël se trouvait dans le Museu nacional Soares dos Reis de Porto. Este deserto onde Ismael se perdeu estava no Museu Nacional Soares dos Reis do Porto. http://artgitato.com/augusto-santo/
Pourtant, elles semblent si différentes. No entanto, eles parecem tão diferentes.
Là, dans la cour, la statue vit. Et c’est la lumière qui l’anime. A Porto, l’Ange n’était pas descendu et Ismaël partait vers son créateur. A Lisbonne, nous sentons le passage de l’Ange. Une aile vient de frôler la main du mourant. Déjà nous sentons qu’Agar n’est pas loin. La lumière inonde le corps. Lá, no pátio, a estátua vive. E é a luz que a anima. No Porto, o Anjo não desceu e Ismael partiu para o seu criador. Em Lisboa, sentimos a passagem do Anjo. Uma asa acabou de roçar a mão do moribundo. Já sentimos que o Agar não está longe. A luz inunda o corpo.
Comme le souligne Anatole France dans son poème À la lumière (Poésie, A. Lemerre, ) Como Anatole France aponta em seu poema À luz :
« Tu nous viens du soleil à travers les doux voiles Des vapeurs flottantes dans l’air : La vie alors s’anime et, sous ton frisson clair, Sourit, ô fille des étoiles ! » « Você vem do sol através das velas macias
Vapores flutuantes no ar:
A vida então ganha vida e, sob o seu arrepio,
Sorria, garota das estrelas! »
La main vient de bouger emporter par le clair frisson. Agar est là qui sourit. A mão acabou de se mover com o arrepio claro. Agar está lá quem sorri.
Jacky Lavauzelle
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ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
ISMAËL – AUGUSTO SANTO -1889- Musée du Chiado – Museu do Chiado
« Estão de Agar os netos quase rindo « Ceux qui descendent d’Agar se moquent Do poder dos Cristãos fraco e pequeno, Des faibles et chétives forces des Chrétiens,…
Augusto Santo
Escultor Português
Sculpteur Portugais
1869 – 1907
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Nous retrouvons la même sculpture au Musée du Chiado (Museu do Chiado Lisboa) à Lisbonne
ISMAEL
Bronze
Assinada e datada
Signé et daté
1889
AUGUSTO SANTO escultor português ISMAËL – Bronze 1889
AUGUSTO SANTO escultor português ISMAËL – Bronze 1889
« A l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l’infini; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. »
La Genèse XVII-20
AUGUSTO SANTO escultor português ISMAËL – Bronze 1889
ISMAËL DANS LE DESERT
AVEC AGAR SA MERE
« Grand’mère
Il lui dit : « Que cette demande de Sara ne te paraisse pas trop dure ! Fais ce qu’elle te dit, parce que c’est Isaac qui doit être ton héritier, et le chef de ta race. Mais ne t’inquiète pas d’Ismaël ; je le rendrai père d’un grand peuple, comme je l’ai promis, parce qu’il est ton fils. » Abraham se leva donc le lendemain au lever du jour, il prit du pain et une cruche d’eau, les mit sur l’épaule d’Agar, lui donna son fils Ismaël et les renvoya. Ismaël avait alors vingt-trois ans. Ils s’en allèrent et marchèrent dans le désert. Mais l’eau de la cruche étant épuisée, ils n’en trouvèrent plus et souffrirent de la soif. Ismaël, n’ayant plus de force, se coucha sous un arbre, et Agar s’éloigna en disant : « Je ne verrai pas mourir mon fils. » Elle s’assit en face de lui, et se mit à pleurer. Dieu, entendant les pleurs de la mère, lui envoya un Ange qui lui dit : « Agar, que fais-tu là ? Ne crains pas, car le Seigneur a écouté ta voix et celle de l’enfant. Lève-toi, prends ton fils, parce que je le rendrai père d’un grand peuple.
Au même moment, Agar aperçut un puits plein d’eau ; elle y alla, puisa de l’eau et la porta à son fils. Et Dieu protégea Ismaël ; il vécut dans le désert et il devint adroit à tirer de l’arc.
Marie-Thérèse
Mais comment Agar a-t-elle pu vivre dans un désert, sans avoir rien ?
Grand’mère
D’abord Ismaël avait plus de vingt ans ; il pouvait vivre de sa chasse, et l’eau ne leur manquait pas. Ensuite, ils étaient tout près de l’Égypte, où ils trouvaient ce qui leur était nécessaire. Agar, qui était Égyptienne, fit épouser à Ismaël une fille du pays d’Égypte, ce qui prouve qu’ils y avaient des relations.» Comtesse de Ségur
La Bible d’une grand’mère
Editions L. Hachette et Cie