The street sounds to the soldiers’ tread, La rue résonne du roulement des soldats, And out we troop to see: Et nous sortons pour les voir : A single redcoat turns his head, Un seul manteau rouge tourne la tête, He turns and looks at me. Il se tourne et me regarde.
*
My man, from sky to sky’s so far, Mon ami, du ciel au ciel il y a une éternité, We never crossed before; Nous ne nous sommes avant jamais croisés ; Such leagues apart the world’s ends are,
Les extrémités du monde sont si écartées, We ’re like to meet no more; Nous n’allons plus nous rencontrer ;
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What thoughts at heart have you and I Quelles pensées avez-vous et quelles pensées ai-je ? We cannot stop to tell; Nous ne pouvons pas nous arrêter pour en parler ; But dead or living, drunk or dry, Mais mort ou vivant, ivre ou non, Soldier, I wish you well. Soldat, je te souhaite bonne chance.
It nods and curtseys and recovers Elle s’incline, se rétracte quand le vent When the wind blows above, Souffle juste au-dessus, The nettle on the graves of lovers L’ortie sur les tombes des amants That hanged themselves for love. Qui par amour se sont pendus.
*
The nettle nods, the winds blows over, Quand les vents soufflent s’incline l’ortie, The man, he does not move, L’homme ne bouge pas, lui, The lover of the grave, the lover L’amant de la tombe, l’ami That hanged himself for love. Qui par amour se pendit.
At length, himself unsettling, he the pond Enfin, lui-même inquiétant, devant la mare Stirred with his staff, and fixedly did look Notre homme agite son bâton, et fixe son regard Upon the muddy water, which he conned, Sur cette vase marécageuse, qu’il parcourt, As if he had been reading in a book: Comme s’il lisait dans un livre prodigieux : And now a stranger’s privilege I took; Et maintenant, privilège de l’étranger voici ce que je fis : And, drawing to his side, to him did say, Je me mis à ses côtés et lui dis : « This morning gives us promise of a glorious day. » « Ce matin nous promet un jour glorieux« .
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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS
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UN STYLE SANS ARTIFICE
Une poésie sans cesse recommencée
Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :
To the bare trees and mountains bare. And grass in the green field.
Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.
Antoine Fontaney (poète romantique français ( – ))
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835
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WORDSWORTH POEMS RESOLUTION AND INDEPENDENCE
Himself he propped, limbs, body, and pale face, Lui-même se tenait, tant les membres, le corps que son pâle visage, Upon a long grey staff of shaven wood:
A une un longue canne grise de bois nu : And, still as I drew near with gentle pace,
Et, comme je me rapprochais lentement, Upon the margin of that moorish flood
Sur le bord de ce marécage, Motionless as a cloud the old Man stood,
Immobile comme un nuage, le vieil homme se tenait debout, That heareth not the loud winds when they call,
Sourd aux appels des vents violents, And moveth all together, if it move at all.
Et se déplaçant d’un seul quand il se déplace.
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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS
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UN STYLE SANS ARTIFICE
Une poésie sans cesse recommencée
Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :
To the bare trees and mountains bare. And grass in the green field.
Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.
Antoine Fontaney (poète romantique français ( – ))
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835
Ainsi semblait cet homme, ni tout à fait vivant ni tout à fait mort, Nor all asleep—in his extreme old age:
Ni tout à fait endormi dans son extrême vieillesse : His body was bent double, feet and head
Son corps plié en deux, pieds et tête Coming together in life’s pilgrimage;
Se retrouvaient dans le pèlerinage de la vie ; As if some dire constraint of pain, or rage
Comme si une grave douleur ou une extrême rage Of sickness felt by him in times long past,
D’une maladie subie dans les temps passés, A more than human weight upon his frame had cast.
Avait jeté sur ses épaules un poids plus qu’humain.
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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS
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UN STYLE SANS ARTIFICE
Une poésie sans cesse recommencée
Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :
To the bare trees and mountains bare. And grass in the green field.
Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.
Antoine Fontaney (poète romantique français ( – ))
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835
As a huge stone is sometimes seen to lie Comme une pierre énorme parfois s’observe Couched on the bald top of an eminence;
Jonchée à la pointe d’une éminence, Wonder to all who do the same espy,
Qui reste pour tous objet d’étonnement, By what means it could thither come, and whence;
Comment était-il là et d’où venait-il ? So that it seems a thing endued with sense:
Il semblait chose dotée de sens : Like a sea-beast crawled forth, that on a shelf
Comme une bête marine agrippée Of rock or sand reposeth, there to sun itself;
Sur un rocher ou couchée sur le sable au soleil ;
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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS
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UN STYLE SANS ARTIFICE
Une poésie sans cesse recommencée
Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :
To the bare trees and mountains bare. And grass in the green field.
Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.
Antoine Fontaney (poète romantique français ( – ))
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835
Now, whether it were by peculiar grace, Maintenant, que ce soit par une grâce particulière, A leading from above, a something given,
Un présage d’en haut, une chose donnée, Yet it befell that, in this lonely place,
Dans tous les cas, dans ce lieu solitaire, When I with these untoward thoughts had striven,
Où se brouillaient de ténèbreuses pensées, Beside a pool bare to the eye of heaven
À côté d’un étang isolé qui s’offrait au regard du ciel, I saw a Man before me unawares:
Je vis un Homme placé devant moi : The oldest man he seemed that ever wore grey hairs.
Le plus vieux des hommes portant cheveux gris.
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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORT POEMS
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UN STYLE SANS ARTIFICE
Une poésie sans cesse recommencée
Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :
To the bare trees and mountains bare. And grass in the green field.
Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.
Antoine Fontaney (poète romantique français ( – ))
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835
How heavy do I journey on the way, Quand lourdement je voyage sur la route, When what I seek, my weary travel’s end,
Quand la fin de mon harassant voyage…
Against that time, if ever that time come, Contre ce temps, si jamais ce temps-là arrive, When I shall see thee frown on my defects,
Où je te verrai froncer les sourcils sur mes défauts,…
How careful was I when I took my way, En partant en voyage, je prends des précautions, Each trifle under truest bars to thrust,
Et mets sous protection la moindre des bagatelles,…