SONNET SHAKESPEARE 37 As a decrepit father takes delight – Comme un père décrépit

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE




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SONNET 37

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
As a decrepit father takes delight

Comme un père décrépit

1598 

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As a decrepit father takes delight
Comme un père décrépit prend plaisir
To see his active child do deeds of youth,
A voir son bouillonnant enfant réaliser des prouesses de jeunesse,…

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SHAKESPEARE SONNET 37

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

LE TUEUR DE MOUCHES – Poème de Jacky Lavauzelle

Poésie
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Poème de Jacky Lavauzelle


LE TUEUR DE MOUCHES

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Voici le temps des fins de ronde
Voici la fin d’un monde
De la mouche attentionnée comme de celle qui n’en a rien à foutre
De la sérieuse à la branleuse drosophile
De la chieuse à la redoutable guerrière
Un plateau calme, elles se cachent – elles sont toutes là
Sur la table désertée
En une dernière ronde funèbre
Les pattes en vrac et le reste pas mieux
La belle et le couillon – la souillon et le coquin
Le débile et l’intello
Le stratège et le suiviste
Après un bref et dernier coït
La main un temps s’est abattue
Le sexe encore vivace avec les yeux s’est retrouvé
Un sexe encore collant
Et battant désormais dans le vide de la pièce
Qui un temps semble vide
La main s’est abattue
A force de me faire chier
Mon courroux s’est abattu
Bête et vengeur
Sur la ménagère autant que sur son partenaire.
Sur celle de passage comme celle qui demeure

Les vivantes viennent sucer les viscères des congénères
Et ça tête, ça tête
Le goût des bonnes choses
Du sang et du sucre
A s’en mettre la trompe en trompette
Et je peste et peste encore
Sur ces innombrables chieuses

Et ça nique et fornique
Oubliant l’hécatombe attablée
ça n’en a rien de foutre
De la mort et des obsèques
Et des ventres déchirés
La vie se prend en écartant les pattes
Autant des mortes que des volantes

Sans dégout ni joie
C’est jamais un dimanche
C’est toujours jour de fête
Mais sans fête et sans larmes
Je tourne pour faire chier
Et faire chier je le fais avec tant et tant de persévérance
J’attends la fin du tour
Je les vois qui niquent au loin
Trop tard !

Une autre salope tourne autour de mes doigts
Sans joie ni dégoût
Sans fête et sans larmes
Sans la peur de mon ombre
Je lui explose et la tête et les fesses
Cette salope ne tournera plus
C’est sans compter sa sœur, sa mère ou sa fille





Ainsi tournent les hommes
Comme les mouches qui nous collent
Une main au loin s’abat
Que personne n’attend
Le courroux s’est abattu
Mais on s’en fout
La tête dans le pot de mirabelles
Et la tête dans le cul de la voisine,
De sa sœur, de sa mère ou de sa fille


 







 

 

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FERNANDO PESSOA Balança de Minerva – LA BALANCE DE MINERVE – 1913

Poème & Prose de Fernando Pessoa





Traduction – Texte Bilingue
tradução – texto bilíngüe

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE PORTUGAISE
POESIE PORTUGAISE

Literatura Português

FERNANDO PESSOA
1888-1935
Fernando Pesso Literatura Português Poesia e Prosa Poésie et Prose Artgitato

 





Prosa de Fernando Pessoa




Balança de Minerva
Balance de Minerve
1913

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Balança de Minerva
Balance de Minerve

 Aferição.
Mesure

Destina-se esta secção à crítica dos maus livros e especialmente à crítica daqueles maus livros que toda a gente considera bons.
Cette section est destinée à la critique des mauvais livres et surtout la critique de ces mauvais livres que tout le monde apprécie.
O livro, consagrado por qualidades que não tem, do homem consagrado por qualidades com que outros o pintaram;
Le livre, consacré pour des qualités qu’il n’a pas, l’homme consacré pour des qualités que les autres lui donnent ;…

 

 

 

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Balança de Minerve
Balance de Minerve
Fernando Pessoa
1913

 

 

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BALANCA DE MINERVE
BALANCE DE MINERVE

CATULLE XXVI CATULLUS Ad Furium – à Furius

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CATULLE CATULLUS XXVI

litterarumLittérature Latine
Catulle

Poeticam Latinam

Traduction Jacky Lavauzelle

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CATULLE – CATULLUS
84 av J.-C. – 54 av J.-C.

POESIE XXVI

 Ad Furium 

À FURIUS

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Furi villula vestra non ad Austri
Furius, votre maison de campagne ne souffre ni de l’Auster du midi
 flatus opposita est neque ad Favoni
ni du zéphyr d’occident,






 nec saevi Boreae aut Apheliotae,
ni de la violente Borée du nord ni de l’Apéliote de l’est,
   verum ad milia quindecim et ducentos.
mais elle est gagée pour quinze mille deux cents sesterces.
 


 o ventum horribilem atque pestilentem!
O quel horrible vent pestilentiel !

 


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Ad Furium
A FURIUS

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO












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Catulle – Catullus
POESIE XXVI

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LA CANAILLE & LES DELICATS
par Ferdinand Brunetière
1882

On a voulu faire de Catulle, sans arguments bien solides, un poète aristocratique, un poète du grand monde, comme de sa Lesbie, sur des inductions plutôt que sur des preuves, ce que Brantôme appelait « une grande et honnête dame. » Je persiste à ne pas croire, pour ma part, que Lesbie fût la célèbre Clodia, mais je crois que bon nombre des fréquentations de Catulle furent parmi la bohème littéraire de Rome. Au surplus, la conciliation n’est pas si difficile. Ce que nous savons, en effet, c’est que, lorsque l’adolescent de Vérone arriva de sa province dans la capitale, il y subsistait, sous le raffinement de quelques habitudes, sous l’étalage du luxe et sous l’apparence de la civilisation, un grand fonds d’antique brutalité romaine. Si nous en pouvions douter, nous rapprendrions au moins de certaines épigrammes de Catulle lui-même, plus grossières que mordantes, et dont l’outrageuse crudité passe tout. C’est bien fait à M. Rostand de nous les avoir traduites. On ne peut pas juger d’un poète en commençant par faire exception de toute une partie de son œuvre, qui peut-être est celle que les contemporains en ont presque le plus goûtée. Là où Catulle est bon, il va jusqu’à l’exquis, et c’est bien de lui que l’on peut dire aussi justement que de personne qu’il est alors le mets des délicats ; mais là où il est grossier, il l’est sans mesure, et c’est bien encore de lui que l’on peut dire qu’il est le charme de la canaille. Or, à Rome, en ce temps-là, dans le sens littéraire de l’un et l’autre mot, la canaille et les délicats, c’était presque tout un. On ne distinguait pas encore, selon le mot d’Horace, la plaisanterie spirituelle de l’insolente rusticité. La curiosité de l’intelligence, vivement éveillée, capable de goûter les finesses de l’alexandrinisme, était en avance, pour ainsi dire, sur la rudesse des mœurs et la vulgarité des habitudes mondaines. Quand on grattait ces soupeurs qui savaient apprécier les jolies bagatelles du poète, on retrouvait le paysan du Latium, qui s’égayait, au moment du vin, à faire le mouchoir. La raillerie, comme à la campagne, s’attaquait surtout aux défauts ou disgrâces physiques. Je sais bien que, jusque dans Horace, la grossièreté du vieux temps continuera de s’étaler, mais ce ne sera plus de la même manière naïvement impudente. Au temps de Catulle, la délicatesse n’avait pas encore passé de l’esprit dans les manières. Quand il s’élevait seulement un nuage sur les amours du poète et de sa Lesbie, le docte traducteur de Callimaque s’échappait en injures de corps de garde. Cette société très corrompue ne s’était pas encore assimilé la civilisation grecque. Elle s’essayait à la politesse, elle n’y touchait pas encore. Et sous son élégance toute superficielle, elle manquait étrangement de goût. — Il me paraît que, si l’on examinée quel moment de notre histoire la plupart de ces traits conviennent, on trouvera que c’est au XVIe siècle, dans le temps précis que le contact des mœurs italiennes opérait sur la cour des Valois le même effet qu’à Rome, sur les contemporains de César, le contact des mœurs de la Grèce.

Ferdinand Brunetière
Revue littéraire
À propos d’une traduction de Catulle
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 54 –  1882

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