Archives par mot-clé : de brevitate vitae

TRADUCTION LATIN JACKY LAVAUZELLE

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Traduction Latin Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
LATINE
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Plautus Plaute Artgitato Mostellaria Le Revenant





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TRADUCTION LATIN

LATINE

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Hildegarde de Bingen

Poèmes
hildegarde-de-bingen-poemes-hildegard-von-bingen-artgitato




Catulle
Catullus

La Poésie de Catulle

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JUVENAL
Decimus Iunius Iuvenalis
VIE & OEUVRE
SATIRES – SATVRAE

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Plaute

Le Revenant – Mostellaria
Vers 190 av J-C

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Pline l’Ancien

Historiarum Mundi – Histoire Naturelle
 Quand le Parfum devient luxe

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Publilius Syrus

In Luxuriam – Contre le luxe
Sentences – Sententiae
Sur l’avarice, l’avidité et l’argent

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 Sénèque

De Brevitate Vitae – De la brièveté de la vie

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Caius Suetonius Tranquillus
Suétone

De vita Caesarum libri VIII- La Vie des douze Césars
Caligula

Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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Traduction Latin

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LA TRADUCTION ET LA VERSION
DANS
LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

TRADUCTION, s. f. VERSION, s. f. (Synonymes.) On entend également par ces deux mots la copie qui se fait dans une langue d’un discours premièrement énoncé dans une autre, comme d’hébreu en grec, de grec en latin, de latin en français, &c. Mais l’usage ordinaire nous indique que ces deux mots different entre eux par quelques idées accessoires, puisque l’on employé l’un en bien des cas ou l’on ne pourrait pas se servir de l’autre : on dit, en parlant des saintes écritures, la Version des septante, la Version vulgate ; & l’on ne dirait pas de même, la Traduction des septante, la Traduction vulgate : on dit au contraire que Vaugelas a fait une excellente traduction de Quint-Curce, & l’on ne pourroit pas dire qu’il en a fait une excellente version.

Il me semble que la version est plus littérale, plus attachée aux procédés propres de la langue originale, & plus asservie dans ses moyens aux vues de la construction analytique ; & que la traduction est plus occupée du fond des pensées, plus attentive à les présenter sous la forme qui peut leur convenir dans la langue nouvelle, & plus assujettie dans ses expressions aux tours & aux idiotismes de cette langue.

Delà vient que nous disons la version vulgate, & non la traduction vulgate ; parce que l’auteur a tâché, par respect pour le texte sacré, de le suivre littéralement, & de mettre, en quelque sorte, l’hébreu même à la portée du vulgaire, sous les simples apparences du latin dont il emprunte les mots. Miserunt Judæi ab Jerosolimis sacerdotes & levitas ad eum, ut interrogarent eum : tu quis es ? (Joan. j. 19.) Voilà des mots latins, mais point de latinité, parce que ce n’était point l’intention de l’auteur ; c’est l’hébraïsme tout pur qui perce d’une manière évidente dans cette interrogation directe, tu quis es : les latins auraient préféré le tour oblique quis ou quisnam esset ; mais l’intégrité du texte original serait compromise. Rendons cela en notre langue, en disant, les juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres & des lévites, afin qu’ils l’interrogeassent, qui es tu ? Nous aurons une version française du même texte : adaptons le tour de notre langue à la même pensée, & disons, les juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres & des lévites, pour savoir de lui qui il était ; & nous aurons une traduction.

L’art de la traduction suppose nécessairement celui de la version ; & delà vient que les translations que l’on fait faire aux jeunes gens dans nos collèges du grec ou du latin en français, sont très-bien nommées des versions : les premiers essais de traduction ne peuvent & ne doivent être rien autre chose.

La version littérale trouve ses lumières dans la marche invariable de la construction analytique, qui lui sert à lui faire remarquer les idiotismes de la langue originale, & à lui en donner l’intelligence, en remplissant les vides de l’ellipse, en supprimant les redondances du pléonasme, en ramenant à la rectitude de l’ordre naturel les écarts de la construction usuelle.

La traduction ajoute aux découvertes de la version littérale, le tour propre du génie de la langue dans laquelle elle prétend s’expliquer : elle n’employe les secours analytiques que comme des moyens qui font entendre la pensée ; mais elle doit la rendre cette pensée, comme on la rendrait dans le second idiome, si on l’avait conçue, sans la puiser dans une langue étrangère. Il n’en faut rien retrancher, il n’y faut rien ajouter, il n’y faut rien changer ; ce ne serait plus ni version, ni traduction ; ce serait un commentaire.

Ne pouvant pas mettre ici un traité développé des principes de la traduction, qu’il me soit permis d’en donner seulement une idée générale, & de commencer par un exemple de traduction, qui, quoique sorti de la main d’un grand maître, me paraît encore répréhensible.

Cicéron, dans son livre intitulé Brutus, ou des orateurs illustres, s’exprime ainsi : (ch. xxxj.) Quis uberior in dicendo Platone ? Quis Aristotele nervosior ? Theophrasto dulcior ? Voici comment ce passage est rendu en Français par M. de la Bruyère, dans son discours sur Théophraste : « Qui est plus fécond & plus abondant que Platon ? plus solide & plus ferme qu’Aristote ? plus agréable & plus doux que Théophraste ? ».

C’est encore ici un commentaire plutôt qu’une traduction, & un commentaire au-moins inutile. Uberior ne signifie pas tout à la fois plus abondant & plus fécond ; la fécondité produit l’abondance, & il y a entre l’un & l’autre la même différence qu’entre la cause & l’effet ; la fécondité était dans le génie de Platon, & elle a produit l’abondance qui est encore dans ses écrits.

Nervosus, au sens propre, signifie nerveux ; & l’effet immédiat de cette heureuse constitution est la force, dont les nerfs sont l’instrument & la source : le sens figuré ne peut prendre la place du sens propre que par analogie, & nervosus doit pareillement exprimer ou la force, ou la cause de la force. Nervosior ne veut donc pas dire plus solide & plus ferme ; la force dont il s’agit in dicendo, c’est l’énergie.

Dulcior (plus agréable & plus doux) ; dulcior n’exprime encore que la douceur, & c’est ajouter à l’original que d’y joindre l’agrément : l’agrément peut être un effet de la douceur, mais il peut l’être aussi de toute autre cause. D’ailleurs pourquoi charger l’original ? Ce n’est plus le traduire, c’est le commenter ; ce n’est plus le copier, c’est le défigurer.

Ajoutez que, dans sa prétendue traduction, M. de la Bruyère ne tient aucun compte de ces mots in dicendo, qui sont pourtant essentiels dans l’original, & qui y déterminent le sens des trois adjectifs uberior, nervosior, dulcior : car la construction analytique, qui est le fondement de la version, & conséquemment de la traduction, suppose la phrase rendue ainsi ; quis suit uberior in dicendo præ Platone ? quis fuit nervosior in dicendo, præ Aristotele ? quis fuit dulcior in dicendo, præ Theophrasto ? Or dès qu’il s’agit d’expression, il est évident que ces adjectifs doivent énoncer les effets qui y ont produit les causes qui existaient dans le génie des grands hommes dont on parle.

Ces réflexions me porteraient donc à traduire ainsi le passage dont il s’agit : Qui a dans son élocution plus d’abondance que Platon ? plus de nerf qu’Aristote ? plus de douceur que Théophraste ? si cette traduction n’a pas encore toute l’exactitude dont elle est peut-être susceptible, je crois du moins avoir indiqué ce qu’il faut tâcher d’y conserver ; l’ordre des idées de l’original, la précision de sa phrase, la propriété de ses termes.J’avoue que ce n’est pas toujours une tâche fort aisée ; mais qui ne la remplit pas n’atteint pas le but.

« Quand il s’agit, dit M. Batteux, (Cours de belles-lettres, III. part. jv. sect.) de représenter dans une autre langue les choses, les pensées, les expressions, les tours, les tons d’un ouvrage ; les choses telles qu’elles sont, sans rien ajouter, ni retrancher, ni déplacer ; les pensées dans leurs couleurs, leurs degrés, leurs nuances ; les tours qui donnent le feu, l’esprit, la vie au discours ; les expressions naturelles, figurées, fortes, riches, gracieuses, délicates, &c. & le tout d’après un modèle qui commande durement, & qui veut qu’on lui obéisse d’un air aisé : il faut, sinon autant de génie, du-moins autant de goût, pour bien traduire que pour composer. Peut-être même en faut-il davantage. L’auteur qui compose, conduit seulement par une sorte d’instinct toujours libre, & par sa matière qui lui présente des idées qu’il peut accepter ou rejeter à son gré, est maître absolu de ses pensées & de ses expressions : si la pensée ne lui convient pas, ou si l’expression ne convient pas à la pensée, il peut rejeter l’une & l’autre : quæ desperat tractata nitescere posse, relinquit. Le traducteur n’est maître de rien ; il est obligé de suivre partout son auteur, & de se plier à toutes ses variations avec une souplesse infinie. Qu’on en juge par la variété des tons qui se trouvent nécessairement dans un même sujet, & à plus forte raison dans un même genre… Pour rendre tous ces degrés, il faut d’abord les avoir bien sentis, ensuite maîtriser à un point peu commun la langue que l’on veut enrichir de dépouilles étrangères. Quelle idée donc ne doit-on pas avoir d’une traduction faite avec succès ? »

Rien de plus difficile en effet, & rien de plus rare qu’une excellente traduction, parce que rien n’est ni plus difficile ni plus rare, que de garder un juste milieu entre la licence du commentaire & la servitude de la lettre. Un attachement trop scrupuleux à la lettre, détruit l’esprit, & c’est l’esprit qui donne la vie : trop de liberté détruit les traits caractéristiques de l’original, on en fait une copie infidèle.

Qu’il est fâcheux que les révolutions des siècles nous aient dérobé les traductions que Cicéron avait faites de grec en latin, des fameuses harangues de Démosthène & d’Eschine : elles seraient apparemment pour nous des modèles sûrs ; & il ne s’agirait que de les consulter avec intelligence, pour traduire ensuite avec succès. Jugeons-en par la méthode qu’il s’était prescrite dans ce genre d’ouvrage, & dont il rend compte lui-même dans son traité de optimo genere oratorum. C’est l’abrégé le plus précis, mais le plus lumineux & le plus vrai, des règles qu’il convient de suivre dans la traduction ; & il peut tenir lieu des principes les plus développés, pourvu qu’on sache en saisir l’esprit. Converti ex atticis, dit-il, duorum eloquentissimorum nobilissimas orationes inter se contrarias, Eschinis Demosthenisque ; nec converti ut interpres, sed ut orator, sententiis iisdem, & earum formis tanquam figuris ; verbis ad nostram consuetudinem aptis, in quibus non verbum pro verbo necesse habui reddere, fed genus omnium verborum vimque servavi. Non enim ea me annumerare lectori putavi oportere, sed tanquam appendere. (B. E. R. M.)

Nicolas Beauzée
Première édition de l
’Encyclopédie
1751
Tome 16

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SENEQUE : DE BREVITATE VITAE – DE LA BRIEVETE DE LA VIE

Sénèque

DE BREVITATE VITAE
De la brièveté de la vie

Sénèque De brevitae Vitae Argitato De la briéveté de la vie

Traduction Jacky Lavauzelle – artgitato.com

CHAPITRE I

Maior pars mortalium, Pauline, de naturae malignitate conqueritur,

La grande majorité des mortels, Paulinus, se plaignent de la malignité de la nature,

quod in exiguum aeui gignimur, quod haec tam uelociter,

que nous naissons pour une vie si courte, que les choses vont si vite

tam rapide dati nobis temporis spatia decurrant,

que le temps qui nous a été accordé passe si vite

adeo ut exceptis admodum paucis ceteros in ipso uitae apparatu uita destituat.

si bien qu’à l’exception d’une minorité, les hommes ne trouvent la vie que quand elle les abandonne.

Nec huic publico, ut opinantur, malo turba tantum et imprudens uulgus ingemuit :

Ce fait, selon l’opinion,  ne concerne pas uniquement la foule et le vulgaire

 clarorum quoque virorum hic affectus querelas evocavit. 

Il est clair que les hommes célèbres sont aussi affectés par ces plaintes.

Inde illa maximi medicorum exclamatio est :

De là ce que s’écria le plus grand des médecins :

« Vitam brevem esse, longam artem« .

La vie est courte, l’art est long.”

Inde Aristotelis cum rerum natura exigenti, minime conveniens sapienti viro lis est :

De là ce qu’Aristote, avec l’argument de la nature, incompatible avec la nature du sage, dit ;

illam animabilibus tantum indulsisse, ut quina aut dena secula educerent,

La nature a montré une telle faveur aux animaux, enfantant pendant cinq ou dix existences,

homini in tam multa genito, tanto citeriorem terminum stare.

l’homme aux multiples talents,  lui doit se contenter d’un temps beaucoup plus court.

Non exiguum temporis habemus : sed multum perdimus.

Nous n’avons pas un manque de temps : nous en perdons seulement beaucoup.

Satis longa vita, et in maximarum rerum consumationem large data est,

La vie est assez longue, et un maximum de choses peut y être accompli,

 si tota bene collocaretur.

si tout y est bien employé.

Sed ubi per luxum ac negligentiam defluit,

Mais quand c’est dans le luxe et l’insouciance,

ubi nulli rei bonae impenditur ;

il ne se consacre à rien de bon ;

ultima demum necessitate cogente,

Au dernier moment enfin,

quam ire non intelleximus, transisse sentimus.

celui que nous percevons, nous presse alors.

Ita est, non acceptimus brevem vitam, sed fecimus :

C’est la vérité, nous n’avons pas une vie courte, mais nous l’avons faite ainsi :

nec inopes ejus, sed prodigi sumus.

nous ne le voulons pas, mais nous la gaspillons.

Sicut amplae et regiae opes,

Tout comme de grandes et princières richesses,

ubi ad malum dominum pervenerunt,

qui sont données à un mauvais propriétaire,

momento dissipantur, at quamvis modicae,

dispersées en un moment, alors qu’une modeste fortune,

si bono custodi traditae sunt, usu crescunt :

à un bon gardien, croît avec l’usage :

ita aetas nostra bene disponenti multum patet.

de même notre vie sera assez longue si on en dispose avec sagesse.

 CHAPITRE II

Quid de rerum natura querimur ?

Pourquoi se plaindre de la nature?

Illa se benigne gessit : vita, si scias uti, longa est.

Elle s’est montrée bienveillante, la vie, si on sait comment la vivre.

Alium insatiabilis tenet avaritia :

L’un est rongé par une insatiable cupidité,

alium in supervacius laborius operosa sedulitas :

un autre par une pénible dévotion à d’inutiles tâches,

alius vino madet :

un autre demeure aviné,

alius inertia torpet :

un autre paresseux,

alium defatigat ex alienis judiciis suspensa semper ambitio :

un autre fatigué d’ambition qui reste suspendu au jugement d’autrui,

alium mercandi praeceps cupiditas circa omnes terras,

un autre se targue de négoces et pousse son avidité sur toutes les terres,

omnia maria, spe lucri, ducit.

toutes les mers, dans l’espoir de gain.

Quosdam torquet cupido militae,

Certains tourmentés par la cupidité des combats,

nunquam non aut alienis periculis intentos, aut suis anxios :

n’ont jamais oublié de mettre les autres en péril, sans autre anxiété,

sunt quos ingratus superiorum cultus voluntaria servitute consumat.

Enfin certains se dévouent à d’illustres ingrats dans une servitude volontaire.

Multos aut affectatio alienae fortunae,

Beaucoup désirent s’aliéner les fortunes des autres hommes,

aut suae odium detinuit :

ou haïssent leur destinée :

plerosque nihil certum sequentes,

plusieurs sans but particulier suivent

vaga et inconstans et sibi displicens levitas per nova consilia jactavit.

une pente vague et inconstante, jettent leur dévolu sans cesse sur de nouveaux projets.

Quibusdam nihil quo cursum dirigant, placet,

Certains ne trouvent  rien qui les attire, et les rend heureux,

sed marcentes oscitantesque fata deprehendunt :

mais la mort les ramasse sans qu’ils n’aient jamais eu de destinée,

adeo ut quo apud maximum poetarum more oraculi dictum est,

tant et si bien qu’il a été dit, à l’instar d’un oracle, par le plus grand des poètes,

verum esse non dubitem :

Je ne doute pas de cette vérité :

Exigua pars est vitae, quam nos vivimus ;

Nous ne vivons qu’une petite partie de notre vie

certum quidem pmne spatium,

Il est certain que toutes les autres parties,

non vita, sed tempus est.

ne sont pas de la vie, c’est du temps écoulé.

Urgentia circumstant vitia undique :

Le vice nous entoure partout,

nec resurgere, aut in dispectum veri attollere aculos sinunt,

il s’accroît tellement que nos yeux ne sont permettent plus de discerner la vérité,

sed mersos, et in cupiditabitus infixos premunt.

mais nous plonge dans le bain des victimes de la cupidité.

Nunquam illis recurrere ad se licet,

Nous ne sommes plus autorisés à retourner à notre moi véritable,

si quando aliqua quies fortuito contigit :

même quand le hasard fortuitement relâche l’étreinte des passions,

velut in profundo mari,

flottant comme sur une mer profonde,

in quo post ventum quoque volutatio est,

sur laquelle  les vagues restent agitées même après que la tempête soit passée,

fluctuantur, nec unquam illis a cupiditabitus suis otium instat.

jamais à la folie des passions le calme ne fait suite.

 

De istis me putas disserere,

Vous pensez que je n’évoque que des personnes,

quorum in congesso mala sunt :

qui ont accumulés les maux :

aspice illos ad quorum felicitatem concurritur :

Regardez ces hommes qui vont  vers la prospérité :

bonis suis effocantur.

étouffant sous leurs biens.

Quam multis graves sunt divitiae ?

Combien, nombreux, sont sous le poids des richesses ?

Quam multorum eloquentia,

Combien, nombreux, pour cette éloquence,

quotidiano ostentandi ingenii spatio, sanguinem educit ?

ont déployé leur génie, et fait couler le sang?

quam multi continuis voluptatibus pallent ?

combien sont épuisés de leurs continuels plaisirs voluptueux ?

quam multis nihil liberi relinquit circumfusus clientium populus ?

De nombreux clients se pressent à leur sujet ne leur laissant aucune liberté ?

Omnes denique istos, ad infimis usque ad summos, pererra :

Enfin, dans tout cela, en ce qui concerne la plus haute comme la plus basse société,

hic, advocat, hic adest, ille perilitatur, ille defendit, ille judicat.

l’un veut une sommation, un autre souhaite qu’on l’assiste, celui-ci s’estime être en péril, l’autre veut qu’on le défende, celui-là est juge.

Nemo se sibi vindicat :

Personne ne s’appartient :

alius in alium consumitur.

les uns se consument avec les autres.

Interroga de istis, quorum nomina ediscuntur :

Renseignez-vous sur ces hommes, dont les noms sont connus de tous :

his illos dignosci videbis notis :

vous les verrez différemment :

hic illius cultor est, ille illus, suus nemo.”

«ici l’un rend ses devoirs à l’un, celui-ci à un autre, mais pas à soi-même. ».

Deinde dementissima quorundam indignatio est :

Ensuite, certains s’indignent dans des démentielles colères:

queruntur de superiorum fastidio,

se plaignant du faste des gens supérieurs,

quod ipsis adire volentibus non vacaverint.

qui n’ont pas eu le temps de les recevoir.

Audet quisquam de alterius superbia queri,

Comment ont-ils l’audace de se plaindre de la fierté d’un autre,

qui sibi ipse nunquam vacat ?

celui qui n’a jamais le temps pour soi ?

Ille tamen, quisquis est, insolenti quidem vultu,

Cet homme, quel qu’il soit, avec son visage insolent,

sed aliquando respexit :

vous a respecté,

ille aures suas ad tua verba demisit :

vous a écouté,

ille te ad latus suum recepit :

placé à ses côtés,

tu non inspicere te unquam,

alors que vous, vous  ne vous êtes jamais regardé,

non audire dignatus es.

ni accordé une audience.