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HYMNEN AN DIE NACHT 1 Novalis Texte & Traduction Hymnes à la Nuit 1ère partie

LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

NOVALIS
1772-1801

 

Hymnen an die nacht Erste Teil Première partie Novalis L'Hymne à la nuit Texte Traduction Artgitato

Traduction Jacky Lavauzelle

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HYMNEN AN DIE NACHT

Hymnes à la Nuit

1799-1800

1
Erste Teil
Première Partie

Welcher Lebendige, Sinnbegabte, liebt nicht vor allen Wundererscheinungen des verbreiteten Raums um ihn, das allerfreuliche Licht 
Quel vivant, je veux dire quel être sensible, n’est-il attiré par des manifestations miraculeuses, réparties dans l’espace, tout autour de lui, par cette lumière nocturne qui se répand 
– mit seinen Farben, seinen Stralen und Wogen;
avec ses couleurs, ses lumières et ses vagues;
seiner milden Allgegenwart, als weckender Tag.
sa douce omniprésence que par le jour qui se lève.
Wie des Lebens innerste Seele athmet es der rastlosen Gestirne Riesenwelt, und schwimmt tanzend in seiner blauen Flut
Comme l’âme, dans son intimité profonde, aime à aspirer le moindre des rayons des astres agités du monde incommensurable, elle flotte en dansant dans ses flots bleus 
– athmet es der funkelnde, ewigruhende Stein, die sinnige, saugende Pflanze, und das wilde, brennende, vielgestaltete Thier –
ses rayons font scintiller la pierre, éternelle et impassible, fait circuler la sève ingénieuse de la plante, et fait de l’animal sauvage une bête fougueuse et multiforme
vor allen aber der herrliche Fremdling mit den sinnvollen Augen, dem schwebenden Gange, und den zartgeschlossenen, tonreichen Lippen.
mais avant tout, l’étranger aux regards ardents, à la démarche hésitantes et aux lèvres palpitantes.
Wie ein König der irdischen Natur ruft es jede Kraft zu zahllosen Verwandlungen, knüpft und löst unendliche Bündnisse, hängt sein himmlisches Bild jedem irdischen Wesen um.
Comme un monarque de la nature terrestre, elle gouverne toutes les forces pour d’innombrables transformations, construisant et recomposant des alliances sans fin, enveloppant de son image céleste toutes les créatures terrestres.
– Seine Gegenwart allein offenbart die Wunderherrlichkeit der Reiche der Welt.
Sa seule présence révèle la splendeur merveilleuse des royaumes du monde.

*

Abwärts wend ich mich zu der heiligen, unaussprechlichen, geheimnißvollen Nacht.
Je m’incline devant le sacré, l’ineffable, le mystère de la Nuit.
Fernab liegt die Welt
Le monde se trouve loin
– in eine tiefe Gruft versenkt –
qui a sombré dans une fosse profonde
wüst und einsam ist ihre Stelle.
dépouillé et solitaire est alors devenu le lieu qu’il occupait.
In den Sayten der Brust weht tiefe Wehmuth.
Dans ma poitrine souffle une profonde tristesse.
In Thautropfen will ich hinuntersinken und mit der Asche mich vermischen.
Dans les gouttes de rosée je veux pénétrer et dans la cendre me mélanger.
Fernen der Erinnerung, Wünsche der Jugend, der Kindheit Träume, des ganzen langen Lebens kurze Freuden und vergebliche Hoffnungen kommen in grauen Kleidern, wie Abendnebel nach der Sonne Untergang. 
Les souvenirs lointains, les désirs de la jeunesse, les rêves de l’enfance, courtes joies et vains espoirs  d’une longue vie, se présentent en habits gris, comme le brouillard du soir après le coucher du soleil.
– In andern Räumen schlug die lustigen Gezelte das Licht auf.
En d’autres lieux, la lumière impressionne  les chapiteaux de la joie.
Sollte es nie zu seinen Kindern wiederkommen, die mit der Unschuld Glauben seiner harren?
Mais ne doit-elle donc jamais revenir vers ses enfants, qui l’attendent avec la foi de l’innocence ?

*

Was quillt auf einmal so ahndungsvoll unterm Herzen, und verschluckt der Wehmuth weiche Luft?
Comment le chagrin présent dans mon cœur s’est-il si vite évaporé dans l’air ?
Hast auch du ein Gefallen an uns, dunkle Nacht?
As-tu également plaisir d’être avec nous, nuit noire ?
Was hältst du unter deinem Mantel, das mir unsichtbar kräftig an die Seele geht?
Que mets-tu sous ta veste, invisible mais qui agite si vigoureusement mon âme ?
Köstlicher Balsam träuft aus deiner Hand, aus dem Bündel Mohn.
De délicieuses gouttes de baume sort de ta main, des coquelicots en bouquet.
Die schweren Flügel des Gemüths hebst du empor.
Les lourdes ailes de l’esprit, tu te plais à les soulever.
Dunkel und unaussprechlich fühlen wir uns bewegt
Sombre et indicible nous nous sentons déplacé
– ein ernstes Antlitz seh ich froh erschrocken, das sanft und andachtsvoll sich zu mir neigt, und unter unendlich verschlungenen Locken der Mutter liebe Jugend zeigt.
un visage sérieux, je le vois,  serein, qui s’incline doucement et avec respect vers moi, c’est l’amour infini sous les baisers d’une mère, voici le spectacle de ma jeunesse.
Wie arm und kindisch dünkt mir das Licht nun
Combien pauvre et puérile me semble la lumière du jour désormais
– wie erfreulich und gesegnet des Tages Abschied –
combien me semble agréable et béni son départ
Also nur darum, weil die Nacht dir abwendig macht die Dienenden, säetest du in des Raumes Weiten die leuchtenden Kugeln, zu verkünden deine Allmacht- deine Wiederkehr -in den Zeiten deiner Entfernung.
Alors seulement parce que la nuit fait ressentir à tes serviteurs plus d’impressions que ces  sphères incandescentes qui se doivent d’annoncer en fanfare ton omnipotence
Himmlischer, als jene blitzenden Sterne, dünken uns die unendlichen Augen, die die Nacht in uns geöffnet.
Les célestes étoiles, clignotant, nous semblent des yeux infinis qui nous ouvrent la nuit.
Weiter sehn sie, als die blässesten jener zahllosen Heere
Ils’élèvent bien plus loin que ces astres
– unbedürftig des Lichts durchschaun sie die Tiefen eines liebenden Gemüths –
Nous n’avons pas besoin de tant de lumière pour voir à travers les profondeurs d’un amour
was einen höhern Raum mit unsäglicher Wollust füllt. 
qui occupe un espace supérieur avec un plaisir indicible.
sie sendet mir dich – zarte Geliebte –
l’amour t’envoie vers moi tendre amant
liebliche Sonne der Nacht, 
comme le doux soleil de la nuit,
 – nun wach ich –
maintenant je veille
denn ich bin Dein und Mein –
car je suis toi et moi
du hast die Nacht mir zum Leben verkündet – 
tu m’as annoncé que la nuit était ma vie
mich zum Menschen gemacht –
Tu m’as fait homme
zehre mit Geisterglut meinen Leib, daß ich luftig mit dir inniger mich mische und dann ewig die Brautnacht währt.
afin que, quand mon corps sera consumé par les forces de l’esprit, je puisse m’envoler pour me mêler à toi et consacrer pour toujours notre nuit de noces.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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