A CASCA DO MUNDO – Poema Jacky Lavauzelle – L’ECORCE DU MONDE (Sonnet)

Poésie – Poesia
*Jacky Lavauzelle poème A CASCA DO MUNDO - Poema Jacky Lavauzelle - L'ECORCE DU MONDE (Sonnet)





Poème Poema Jacky Lavauzelle

 


L’ECORCE DU MONDE
A CASCA DO MUNDO

Poème – Poema
Sonnet – Soneto
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A Mellin de Saint-Gelais
(Angoulême 1491 – Paris 1558)

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Au temps heureux de ma jeune ignorance
No momento feliz da minha jovem ignorância
Je pénétrais dans l’épaisse et dure écorce du monde

Eu penetrei a casca grossa e dura do mundo
Plus je pénétrais, plus je sentais la nuit et la transe
Quanto mais eu penetrei, quanto mais eu senti a noite e o transe
Moins je regrettais d’être loin des feuilles que le ciel féconde
Menos eu estava arrependido de estar longe das folhas que o céu fértil

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Je glissais et rampais dans cette lente persévérance
Eu escorreguei e me arrastei nessa lenta perseverança
Afin qu’au bout de cette infinie racine enfin je renaisse
De modo que no final desta raiz infinita finalmente eu renasci
Sans lutte, sans peur, sans nulle souffrance
Sem luta, sem medo, sem sofrimento
  Y laissant ces maux qui toujours me blessent
Deixando esses males que sempre me machucam

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J’ai traversé les cavités étroites de la terre sans effort
Eu cruzei as estreitas cavidades da terra sem esforço
Les éboulis, les déchets et les secrets enfouis
Os deslizamentos de terra, os lixos e segredos enterrados
Il s’est fallu longtemps pour que j’arrive au port
Demorou muito para eu chegar ao porto

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Trouver ce rugueux repère qui m’avait ébloui
Encontre este marco difícil que me deslumbrou
Il s’est fallu longtemps pour que je vive au port
Demorou muito para eu morar no porto
Par qui j’oublie le tumultueux enfer des portes de la mort
Por quem eu esqueço o inferno tumultuoso dos portões da morte

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A une Dame

Au temps heureux que ma jeune ignorance
Receut l’enfant qui des dieux est le maistre,
Vous, congnoissant qu’il ne faisoit que naistre,
Voulustes bien le nourrir d’esperance.

Mais puis que vous et sa perseverance
L’avez faict grand plus qu’aultre oncq ne peult estre,
En lieu d’espoir vous le laissez repaistre
Seul à part luy de mon mal et souffrance.

Ne pour essay que je face, ou effort,
Possible m’est l’oster de sa demeure,
Car plus que moy il est devenu fort.

Maulgré moy donc il fault qu’il demeure,
Mais maulgré luy aussi ay ce confort,
Qu’il sortira au moins mais que je meure.

Mellin de Saint-Gelais

Mellin de Saint-Gelais par François Clouet

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Poésie
*Jacky Lavauzelle poème