Madrid – Мадрид – 马德里
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Photos Jacky Lavauzelle
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Visite de Madrid
Visita a Madrid
马德里 – 观光马德里
Визит в Мадрид
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BNE MADRID
BIBLOTECA NACIONAL DE ESPAÑA
LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE D’ESPAGNE
西班牙国家图书馆
Национальная библиотека Испании
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Le Musée du Prado
EL MUSEO DEL PRADO
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Statue de Francisco Goya devant le Musée du Prado
Estatua de Francisco Goya Museo del Prado
Statue of painter Francisco Goya, Museo del Prado
Статуя Франсиско Гойи Музей Прадо
戈雅普拉多博物馆雕像
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Le Jardin Botanique Royal
Real Jardín Botánico
皇家植物园
Королевские ботанические сады
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El Palacio Real de Madrid
Le Palais Royal
马德里王宫
Королевский дворец в Мадриде
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Plaza de la Armería
Cathédrale de l’Almudena
Catedral de la Almudena
Собор Альмудена
馬德里王家阿穆德納聖母主教座堂
阿穆德納聖母主教座堂
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PARQUE DE EL RETIRO
MONUMENTO ALFONSO XII
Monument à Alphonse XII
阿方索十二碑
Альфонсо XII памятник
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PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
La Fuente del Ángel Caído
La Fontaine de l’Ange déchu
Monumento del Ángel Caído
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PARQUE DE EL RETIRO
MONUMENTO A MARTINEZ CAMPOS
Monument à Martinez Campos
Памятник Мартинес Кампос
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PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
PALACIO DE CRISTAL
Le Palais de Cristal
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PARQUE DE EL RETIRO
Palacio de Velázquez
Palais Vélasquez
宫贝拉斯克斯
Дворец Веласкеса
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PARQUE DE EL RETIRO
Parterre del Parque del Retiro
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EL PASEO DEL PRADO
Пасео дель Прадо
普拉多大道
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PLAZA DE CIBELES
Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес
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Le palais de Cybèle
Palacio de Cibeles
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝
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Fuente de Neptuno Madrid
Fontaine de Neptune
Plaza Cánovas del Castillo
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略
Фонтан Нептуна в Мадриде
海神喷泉马德里
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Plaza de Antón Martín
A LOS ABOGADOS DE ATOCHA
AUX AVOCATS D’ATOCHA
Matanza de Atocha de 1977
LE MASSACRE DE 1977
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Plaza de España
La Place d’Espagne
西班牙广场
Площадь Испании
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PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场
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PLAZA DE TIRSO DE MOLINA
Place de Tirso de Molina
Тирсо де Молина
迪爾索德莫利納
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PLAZA MAYOR
Пласа-Майор
主廣場
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PLAZA SANTA ANA MADRID
Place sainte Anne de Madrid
将圣安妮马德里
площади Санта-Ана в Мадриде
Statue Estatua Federico García Lorca
Statue – Estatua de Pedro Calderón de la Barca
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Plaza de Canalejas
广场卡纳莱哈斯
plaza de las Cuatro Calles
(anteriormente)
Place des quatre rues
Casa Allende ou Tomás Allende
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Porte d’Alcalá
Puerta de Alcalá
阿尔卡拉门
Пуэрта-де-Алькала
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Calle de Alcalá
La Rue d’Alcala
阿尔卡拉街
Улица Алькала
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La Place Colomb
Plaza de Colón
哥伦布广场
Плаза-де-Колон
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Jardines del Descubrimiento
Jardin des Découvertes
Jardines del Descubrimiento
Don Jorge Juan y Santacilia
Monumento al Descubrimiento de América
Monument à la Découverte de l’Amérique
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Eloy Gonzalo (Monumento)
贡萨洛埃洛伊
Элой Гонсало
El Héroe de Cascorro
Plaza de Cascorro *
Puente de Toledo
Le Pont de Tolède
Толедо мост
托莱多桥
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La Puerta del Sol
Пуэрта-дель-Соль
太阳门
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Temple d’Amon de Debod
El Templo de Debod
Храм Амона Дебод
德波阿蒙神庙
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Parque del Oeste
Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz
Juana Inés de Asbaje y Ramírez de Santillana
Sœur Juana Inés de la Cruz
姐姐胡安娜·伊内斯·德拉克鲁兹
Сестра Хуана Инес де ла Крус
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Real Basílica
de San Francisco el Grande MADRID
Basilique de Saint-François-le-Grand
Сан – Франциско-эль-Гранде Базилика
旧金山昆内特拉格兰教堂
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Mercado de san Miguel
Marché de saint-Michel
Market of San Miguel
Рынок Сан – Мигель
圣米格尔市场
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LA PUERTA DE TOLEDO
La Porte de Tolède
该普尔塔托莱多
Пуэрта-де-Толедо
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MADRID
Madrid, princesse des Espagnes,
Il court par tes mille campagnes
Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs.
La blanche ville aux sérénades,
Il passe par tes promenades
Bien des petits pieds tous les soirs.
Madrid, quand les taureaux bondissent,
Bien des mains blanches applaudissent,
Bien des écharpes sont en jeux.
Par tes belles nuits étoilées,
Bien des señoras long-voilées
Descendent tes escaliers bleus.
Madrid, Madrid, moi, je me raille
De tes dames à fine taille
Qui chaussent l’escarpin étroit ;
Car j’en sais une par le monde
Que jamais ni brune ni blonde
N’ont valu le bout de son doigt !
J’en sais une, et certes la duègne
Qui la surveille et qui la peigne
N’ouvre sa fenêtre qu’à moi ;
Certes, qui veut qu’on le redresse
N’a qu’à l’approcher à la messe,
Fût-ce l’archevêque ou le roi.
Car c’est ma princesse andalouse !
Mon amoureuse ! ma jalouse !
Ma belle veuve au long réseau !
C’est un vrai démon ! c’est un ange !
Elle est jaune comme une orange,
Elle est vive comme un oiseau !
Oh ! quand sur ma bouche idolâtre
Elle se pâme, la folâtre,
Il faut voir, dans nos grands combats,
Ce corps si souple et si fragile,
Ainsi qu’une couleuvre agile,
Fuir et glisser entre mes bras !
Or, si d’aventure on s’enquête
Qui m’a valu telle conquête,
C’est l’allure de mon cheval,
Un compliment sur sa mantille,
Puis des bonbons à la vanille,
Par un beau soir de carnaval.
Alfred de Musset
Premières Poésies
1829-1835
Charpentier 1863
pp. 91-92
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LA PUERTA DEL SOL vue par Théophile Gautier
« Un séjour de plus d’un mois, fait, il y a six ans, dans la très-noble et très-héroïque cité de Madrid, nous avait suffisamment édifié sur les agréments de cette ville ; mais cette annonce magique : Corrida de toros de corte, avait pour nous une attraction irrésistible. »
Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE – LES COURSES ROYALES À MADRID
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MADRID en 1847
« »Ce qui distingue aujourd’hui Madrid en effet, et ce qui explique aussi sans doute les déceptions de beaucoup de voyageurs altérés de pittoresque, de couleur locale, c’est que la métropole de l’Espagne est tout-à-fait en voie de devenir une ville moderne, européenne. Plus on va, plus ce caractère se manifeste. Le passé est très vivant, très puissant encore, il est vrai, sur bien des points ; mais chaque jour il reçoit une nouvelle atteinte. Parcourez Madrid par un beau soleil, et vous apercevrez distinctement tous les signes de cet état de transition. À côté de quelques-uns de ces palais des grands d’Espagne, qui sont restés debout avec leurs écussons et leur apparence de grandeur seigneuriale, une multitude de constructions toutes modernes s’élèvent déjà : c’est le luxe brillant de notre temps auprès du luxe sévère et majestueux des vieux jours ; des rues nouvelles sont ouvertes, les anciennes sont agrandies, améliorées, rectifiées. Une circonstance a beaucoup servi à cette régénération matérielle, c’est la suppression des couvents, la mobilisation de ces propriétés devenues nationales. L’état a pu trouver parmi tant d’édifices religieux, dont l’existence ne s’accommodait plus avec les nécessités de notre époque, de convenables établissements publics. Le sénat tient ses séances à l’ancien couvent de Doña Maria d’Aragon ; c’est à la place du couvent de l’Esprit-Saint que doit être construit le palais du congrès. D’autres ont été simplement rasés ; on y a établi des marchés, on y a formé des places. Il en est enfin qui ont été livrés à l’industrie particulière et que l’industrie a utilisés à son profit. Ces changements ne donnent-ils pas un tout autre aspect à une ville ? Il est certain que Madrid possède en ce moment des quartiers qui s’embellissent chaque jour et qui peuvent rivaliser avec les quartiers les plus renommés des autres capitales : telle est la rue d’Alcala, qui s’étend du Prado à la porte du Soleil, et forme, avec la rue Mayor, qui lui succède, la principale artère de Madrid. Imaginez parallèlement à la rue d’Alcala la rue San-Geronimo, la belle et vaste rue d’Atocha, toutes deux conduisant au Prado, qui les couronne, et vous pourrez prendre une idée de la partie remarquable de la ville. Là est le mouvement, là est la vie ; c’est le beau côté de la médaille. Si vous voulez connaître le revers, vous n’avez qu’à aller fouiller un instant le quartier de Lavapiès, dont les pauvres maisons cachent des existences plus pauvres encore, et où la misère espagnole s’étale dans toute sa nudité… »
Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
Tome 18, 1847 pp. 317-353
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LA VIE DE MADRID
par le duc de Saint-Simon
1858
« La vie de Madrid étoit de deux sortes pour les personnes sans occupation : celle des Espagnols et celle des étrangers, je dis étrangers établis en Espagne. Les Espagnols ne mangeoient point, paressoient chez eux, et avoient entre eux peu de commerce, encore moins avec les étrangers ; quelques conversations, par espèce de sociétés de cinq ou six chez l’un d’eux, mais à porte ouverte, s’il y venoit de hasard quelque autre. J’en ai trouvé quelquefois en faisant des visites. Ils demeuroient là trois heures ensemble à causer, presque jamais à jouer. On leur apportoit du chocolat, des biscuits, de la mousse de sucre, des eaux glacées, le tout à la main. Les dames espagnoles vivoient de même entre elles. Dans les beaux jours le cours étoit assez fréquenté dans la belle rue, qui conduit au Retiro, ou en bas sous des arbres entre quelques fontaines, le long du Mançanarez. Ils voyoient et rarement les étrangers en visite, et ne se mêloient point avec eux. À l’égard de ceux-ci, hommes et femmes mangeoient et vivoient à la française, en liberté, et se rassembloient fort entre eux en diverses maisons. La cour montroit quelquefois que cela n’étoit pas de son goût, et s’en lassa à la fin, parce qu’il n’en étoit autre chose. De paroisses ni d’office canonical, c’est ce qui ne se fréquentoit point ; mais des saluts, des processions, et la messe basse dans les couvents. On rencontre par les rues beaucoup moins de prêtres et de moines qu’à Paris, quoique Madrid soit plein de couvents des deux sexes. »
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon
Mémoires du duc de Saint-Simon
Texte établi par Adolphe Chéruel, Hachette, 1858 -Tome 19, pp. 87-104
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LE POINT DE VUE DE
John Lemoinne
1858
« La ville de Madrid peut être appelée une ville neuve en géographie et en histoire ; elle ne fut faite capitale qu’en 1560, par la grâce de Philippe II. Depuis lors elle devint la résidence des rois et fut appelée la corte ; c’est sous ce nom qu’elle est désignée dans le langage officiel. Le roi Charles III, au souvenir duquel se rattachent tous les embellissemens de l’Espagne, fit beaucoup pour Madrid ; il lui donna des musées, des collèges, des hôpitaux, des promenades, mais il ne pouvait lui donner ce qui ne vient que du temps, c’est-à-dire une histoire, des traditions, des monumens consacrés par des souvenirs. La visite de Madrid est donc bientôt faite, et quand on a vu le palais, qui est un édifice moderne, et l’armeria, ou musée d’artillerie, c’est fini. Je ne parle pas du grand musée, qui, après Florence et Paris, est le plus riche du monde ; il demanderait des volumes, et du reste il en a fait faire. Les monumens qui dans toute vieille ville occupent le premier rang, les églises, n’offrent à Madrid aucun intérêt. Il ne reste plus au touriste qu’à se promener et à flâner, ce que nous allons faire, et comme le premier principe de la flânerie c’est le libre arbitre, nous marcherons un peu à l’aventure et sans grand respect de l’ordre. »
John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858 -pp. 423-445
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