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Zheng He Duo Yun Xuan Art Gallery EXHIBITION OF CHINESE FAMOUS PAINTING 中国古代名画

Zheng He Duo Yun Xuan Art Gallery
 42A & 44A, Lorong Hang Jebat

MALACCA – MELAKA

中国古代名画

 

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Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO DE JACKY LAVAUZELLE




 

 




Chineses Paintings
中国画

  MALACCA
MELAKA

 

 Zheng He Duo Yun Xuan Art Gallery
郑和朵云轩
MALACCA – MELAKA 马六甲
MUSEE D’ART 艺术馆  

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CHINESES PAINTINGS
PEINTURES CHINOISES
中国古代名画
EXHIBITION OF CHINESE FAMOUS PAINTING
MALACCA – MELAKA
中国画

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Ma Yuan
马远
踏歌图
Le Chant des Premières Pouces Printanières Foulées au pied

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Miao Fu
缪辅
Les Poissons 鱼

Fish and Aquatic
明缪辅“鱼藻图” – 中国古代名画

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Zhang Zeduan
张择端
(1085-1145)
Le Jour de Qingming au bord de la rivière




清明上河圖

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Peintures chinoises à la Bibliothèque nationale
Par WALTER BENJAMIN
en 1938

« Le renom des peintures qui appartiennent aux époques que nous venons d’indiquer est solidement établi en Chine et au Japon ; mais chez nous, en raison d’un certain parti pris et d’une certaine ignorance, on a surtout prôné la peinture chinoise de l’époque Song (Xe, XIe-XIIe siècles), accordant bien aussi un regard à l’époque Yuan (XIIIe-XIVe) considérée d’ailleurs comme le prolongement de l’époque antérieure. Cette admiration assez confuse pour les « Song-Yuan » se transformait soudain en mépris lorsque l’on prononçait les noms des dynasties Ming et Ts’ing.

Or, il faut d’abord le noter, l’authenticité de beaucoup de peintures prétendument Song ou Yuan est très sujette à caution. M. Arthur Waley, le Dr Sirén, dans leurs ouvrages, ont suffisamment indiqué combien sont rares les tableaux qui peuvent avec certitude être attribués à l’époque dite « classique » de la peinture chinoise. Il apparaît donc que l’on s’est pâmé surtout devant des copies. Mais sans préjuger de la grandeur véritable de la peinture chinoise des époques Song et Yuan, l’exposition de la Bibliothèque nationale nous a permis tout au moins de réviser le jugement qui avait été porté avec beaucoup de désinvolture sur les peintres chinois des dynasties Ming et Ts’ing. À vrai dire, il n’était même pas question de nommer un seul de ces peintres. On n’en prenait pas la peine. La condamnation portait en bloc sur la « peinture Ming », la « peinture Ts’ing » — que l’on plaçait sous le signe de la décadence.

M. Georges Salles, à qui nous sommes reconnaissants de nous avoir présenté la collection de M. Dubosc, insiste cependant sur la permanence de l’ancienne maîtrise chez les peintres plus récents. Il s’agit là, dit-il, d’un « art dont le métier est désormais fixé, — facettes mallarméennes taillées à même le vieil alexandrin ».




Sous un autre aspect, qui se rattache de plus près à la personne du collectionneur même, cette exposition nous a intéressé. M. Dubosc, qui a séjourné près de dix ans en Chine, est devenu un éminent connaisseur d’art chinois en vertu d’une formation esthétique qui, elle, est essentiellement occidentale. Sa préface, discrètement, fait comprendre de quel prix lui a été notamment l’enseignement de Paul Valéry. On apprend dès lors sans surprise que son intérêt se soit porté sur l’état de lettré qui, en Chine, est inséparable de celui de peintre.

C’est un fait capital et assez étrange aux yeux des Européens : le lien qui nous est révélé entre la pensée d’un Valéry, qui parle d’un Léonard de Vinci en disant « qu’il a la peinture pour philosophie » et cette vue synthétique de l’Univers qui caractérise ces peintres-philosophes de la Chine. « Peintre et grand lettré », « calligraphe, poète et peintre », telles sont les désignations courantes des maîtres de la peinture. Les tableaux eux-mêmes en prouvent le bien-fondé.

Un grand nombre de ces peintures portent des légendes importantes. Sans parler de celles qui ont été ajoutées plus tard par des collectionneurs, les plus intéressantes sont celles qui proviennent de la main des artistes eux-mêmes. Multiples sont les sujets de ces calligraphies qui font, en quelque sorte, partie du tableau. On y trouve des commentaires ou des références à d’illustres maîtres. On trouve, plus souvent encore, de simples notations personnelles. En voici qui seraient aussi bien détachées d’un journal intime que d’un recueil de poésies lyriques.




Sur les arbres la neige demeure encore glacée
Tout un jour je ne me lasse pas de ce spectacle.
TS’lEN KIANG.
Dans un pavillon au cœur des eaux nul n’atteint
J’ai fini de lire les chants de « Pin »
Ceux du septième mois.
LIEOU WAN-NGAN.

« Ces peintres sont des lettrés », dit M. Dubosc. Il ajoute : « Leur peinture est cependant à l’opposé de toute littérature. »

L’antinomie qu’il indique en ces termes pourrait bien constituer le seuil qui donnât accès d’une manière authentique à cette peinture — antinomie qui trouve sa « résolution » dans un élément intermédiaire, lequel, bien loin de constituer un juste milieu entre littérature et peinture, embrasse intimement ce en quoi elles paraissent les plus irréductiblement s’opposer, c’est-à-dire la pensée et l’image. Nous voulons parler de la calligraphie chinoise. « La calligraphie chinoise en tant qu’art », dit le savant Lin Yu-tang, « implique… le culte et l’appréciation de la beauté abstraite de la ligne et de la composition dans des caractères assemblés de telle manière qu’ils donnent l’impression d’un équilibre instable… Dans cette recherche de tous les types théoriquement possibles du rythme et des formes de structures qui apparaissent au cours de l’histoire de la calligraphie chinoise, on découvre que pratiquement toutes les formes organiques et tous les mouvements des êtres vivants qui sont dans la nature ont été incorporés et assimilés… L’artiste… s’empare des minces échasses de la cigogne, des formes bondissantes du lévrier, des pattes massives du tigre, de la crinière du lion, de la lourde démarche de l’éléphant et les tisse en un réseau d’une beauté magique. »

La calligraphie chinoise — ces « jeux de l’encre », pour emprunter le mot par lequel M. Dubosc désigne les tableaux eux-mêmes — se présente donc comme une chose éminemment mouvante. Bien que les signes aient un lien et une forme fixés sur le papier, la multitude des « ressemblances » qu’ils renferment leur donne le branle. Ces ressemblances virtuelles qui se trouvent exprimées sous chaque coup de pinceau, forment un miroir où se réfléchit la pensée dans cette atmosphère de ressemblance ou de résonance.




De fait, ces ressemblances ne s’excluent pas entre elles ; elles s’enchevêtrent et constituent un ensemble que sollicite la pensée comme la brise un voile de gaze. Le nom « hsie-yi », peinture d’idée — que les Chinois réservent à cette notation,. est significatif à cet égard.

Il est de l’essence de l’image de contenir quelque chose d’éternel. Cette éternité s’exprime par la fixité et la stabilité du trait, mais elle peut aussi s’exprimer, de façon plus subtile, grâce à une intégration dans l’image même de ce qui est fluide et changeant. C’est à cette intégration que la calligraphie emprunte tout son sens. Elle part à la recherche de l’image- pensée. « En Chine » — dit M. Salles — « l’art de peindre est avant tout l’art de penser. » Et penser, pour le peintre chinois, veut dire penser par ressemblance. Comme, d’autre part, la ressemblance ne nous apparaît que comme dans un éclair, comme rien n’est plus fuyant que l’aspect d’une ressemblance, le caractère fuyant et empreint de changement de ces peintures se confond avec leur pénétration du réel. Ce qu’elles fixent n’a jamais que la fixité des nuages. Et c’est là leur véritable et énigmatique substance, faite de changement, comme la vie.

Pourquoi les peintres de paysages atteignent-ils une si grande vieillesse ? se demande un peintre philosophe. « C’est que la brume et les nuages leur offrent une nourriture. »

La collection de M. Dubosc suscite ces réflexions. Elle évoque bien d’autres pensées encore. Elle servira prodigieusement la connaissance de l’Est. Elle mérite de durer. Le Musée du Louvre, en l’acquérant, vient de consacrer ce mérite. »

WALTER BENJAMIN
CHRONIQUE ARTISTIQUE
Peintures chinoises à la Bibliothèque nationale
Europe, tome 46
n° 181 – Janvier 1938




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Le Jour de Qingming au bord de la rivière (XIIe) Zhang Zeduan

Le Jour de Qingming au bord de la rivière

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Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE




 

 





中国画

 

  MALACCA
MELAKA

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Chineses Paintings

 Zheng He Duo Yun Xuan Art Gallery
郑和朵云轩
MALACCA – MELAKA 马六甲
MUSEE D’ART 艺术馆  

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CHINESES PAINTINGS
PEINTURES CHINOISES
EXHIBITION OF CHINESE FAMOUS PAINTING
MALACCA – MELAKA
中国画

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DYNASTIE DES SONG
宋朝 [960 -1279]
Peinture du XIIe siècle
Le Jour de Qingming au bord de la rivière

清明上河圖
[Qīng míng shàng hé tú]
Zhang Zeduan
张择端
(1085-1145)





类型 全景 – Type panoramique
Original exposé à Beijing – 中国北京故宫博物院

La journée de Qing Ming 清 明 signifie 清 la clarté et 明 la brillance, la luminosité du soleil – Il est de coutume de visiter et de nettoyer les tombes familiales début avril de chaque année.

« D’abord, savez-vous ce qui se montre ici et pour quoi se tient cette PARADE ? Ce sont des Peintures Chinoises ; de longues et sombres peintures soyeuses, chargées de suie et couleur du temps des premiers âges… Ce sont des Peintures Magiques. Une autre, seule, s’étalera entre les deux mains qui en disposent : c’est le défilé des Cortèges et le Trophée des Tributs des Royaumes…Et résolument, ne comptez sur aucun « effet » prévu ; aucun de ces mirages fuyants dont la « perspective » occidentale joue et décide avec sécurité : si les parallèles se joignent ou non à l’infini… (médiocre infini que deux traits piquent sur un point) : si les personnages dessinés ont une dimension dans l’espace, ou deux ou trois… Ce sont des Peintures parlées. Ne croyez pas à des mots sans justification. Même les plus anciennes et les plus classiques Peintures dans l’Empire calligraphique et littéraire, ne s’accommodent point de l’arrêt, — qui, devant tout, est le maintien de l’ignorance. Mais avant de livrer ses couleurs, chacune d’entre elles a déjà provoqué sa glose : les marges se couvrent, sous un style élégant, de descriptions, de commentaires, d’enthousiasmes lyriques… Il se fait un enveloppé de paroles. Ces Peintures sont donc bien « littéraires », comme j’ai promis dans la dédicace. Imaginaires aussi. »
Victor Segalen – Peintures – Georges Crès et Cie, 1916




























« — Un Maître-Peintre, sous le temps de Song, avait coutume d’aller aux pentes des coteaux, muni d’un flacon de vin, et de passer le jour dans un peu d’ivresse, en regardant et en méditant. Savez-vous ce qu’il observait ? Un spectacle évidemment, puisqu’il était Maître, et Peintre. Les commentateurs ont traduit : « Qu’il cherchait le lien de lumière unissant enfin à jamais joie et vie, vie et joie, » et ils se sont moqués comme d’un ivrogne et d’un fou.
Et pourtant, cette vision enivrée, ce regard pénétrant, cette clairvoyance peut tenir lieu pour quelques-uns, — dont vous êtes ? — de toute la raison du monde, et du dieu.
Je vous convie donc à voir seulement. Je vous prie de tout oublier à l’entour ; de ne rien espérer d’autre ; de ne regretter rien de plus. »
Victor Segalen – Peintures – Georges Crès et Cie, 1916

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