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THE ONLY JEALOUSY OF EMER THEÂTRE DE YEATS L’UNIQUE RIVALE D’EMER (I)

*

LE THEÂTRE DE
WILLIAM BUTTLER YEATS

Plays for Dancers
Pièces pour Danseurs


Traduction Jacky Lavauzelle

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WILLIAM BUTTLER YEATS
(1865–1939)

THE ONLY JEALOUSY OF EMER
(I)

L’Unique Rivale d’Emer
(I)

*****

THE ONLY JEALOUSY OF EMER

ENTER Musicians, with musical instruments. 
Les musiciens entrent avec des instruments de musique.
The First Musician pauses at the centre and stands with a
cloth between his hands.
Le premier musicien fait une pause au centre et se tient debout avec un drap entre ses mains.
The stage can be against the wall of any room.
La scène peut se jouer contre le mur de n’importe quelle pièce.




***

Fir’t Musician
Le Premier musicien
during the unfolding and folding of the cloth
Pendant que les musiciens plient et déplient le drap

A woman’s beauty is like a white
La beauté d’une femme est comme
Frail bird, like a white sea-bird alone
Un frêle oiseau blanc, comme un solitaire oiseau blanc des mers
At daybreak after stormy night
Au lever du jour après une nuit orageuse
Between two furrows upon the ploughed land:
Entre les deux sillons d’une terre labourée :
A sudden storm and it was thrown
Une tempête soudaine et il se trouve projeté
Between dark furrows upon the ploughed land.
Entre les sillons sombres des terres labourées.
How many centuries spent
Combien de siècles passés
The sedentary soul
L’âme sédentaire
In toils of measurement
S’acharne à mesurer
Beyond eagle or mole,
Au-delà de l’aigle ou de la taupe,
Beyond hearing or seeing,
Au-delà des sons, des visions,
Or Archimedes guess,
Ou l’adepte d’Archimède,
To raise into being
Fait ressortir
That loveliness?
Cette beauté ?








A strange unserviceable thing,
Etrange chose, inutile,
A fragile, exquisite, pale shell,
Coquille fragile, exquise et pâle,
That the vast troubled waters bring
Que les vastes eaux troublées roulent
To the loud sands before day has broken.
La broyant bruyamment sur le sable avant le jour.
The storm arose and suddenly fell
L’orage est apparu et soudainement s’est évanoui
Amid the dark before day had broken.
Au milieu de l’obscurité avant le jour.
What death? what discipline?
Quelle mort ? Quelle discipline ?
What bonds no man could unbind
Quels liens aucun homme ne peut délier
Being imagined within
S’imaginant à l’intérieur
The labyrinth of the mind?
Du labyrinthe de l’esprit ?
What pursuing or fleeing?
Qu’est-ce qui poursuit, qu’est-ce qui fuit ?
What wounds, what bloody press?
Quelles plaies, quelle fièvre sanglante?
Dragged into being
Pour extraire
This loveliness.
Cette beauté.








*

When the cloth is folded again the Musicians take their place against the wall.
Lorsque le tissu est replié, les musiciens prennent place contre le mur.
The folding of the cloth shows on  one side of the stage the curtained bed or litter on  which lies a man in his grave-clothes.
Le pliage du tissu laisse apparaître sur un côté de la scène un lit ou une litière sur lequel se trouve un homme dans ses vêtements funéraires.
He wears an heroic  mask.
Il porte un masque héroïque.
Another man in the same clothes and mask crouches near the front.
Un autre homme avec les mêmes vêtements et le même masque s’accroupit devant la scène.
Emer is sitting beside the bed.
Emer est assis à côté du lit.

*




Fir’t Musician
Le Premier musicien
speaking
parlant

I call before the eyes a roof
Voyez devant vos yeux un toit
With cross-beams darkened by smoke.
Avec des poutres assombries par la fumée.
A fisher’s net hangs from a beam,
Un filet de pêcheur est pendu là,
A long oar lies against the wall.
Une longue rame est posée contre le mur.
I call up a poor fisher’s house.
Voyez une pauvre maison de pêcheurs.
A man lies dead or swooning —
Un homme est mort ou évanoui –
That amorous man,
Cet homme amoureux,
That amorous, violent man, renowned Cuchulain —
Cet homme amoureux et violent, nommé Cûchulainn-
Queen Emer at his side.
La reine Emer à son côté.
At her own bidding all the rest have gone.
Il a souhaité que tous sortent.
But now one comes on hesitating feet,
Mais on arrive maintenant sur des pieds hésitants,
Young Eithne Inguba, Cuchulain’s mistress.
Il s’agit de la jeune Eithne Inguba, maîtresse de Cûchulainn.
She stands a moment in the open door.
Elle se tient un moment devant la porte ouverte.
Beyond the open door the bitter sea,
Au-delà de la porte ouverte, la mer amère,
The shining, bitter sea is crying out,
La mer brillante et amère qui hurle,




singing
chantant

White shell, white wing,
Coquille blanche, aile blanche,
I will not choose for my friend
Je ne choisirai pas pour ami
A frail unserviceable thing
Une frêle chose inutile
That drifts and dreams, and but knows
Qui dérive et qui rêve, mais sait
That waters are without end
Que les eaux sont sans fin
And that wind blows.
Et que souffle le vent.




Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908

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THE ONLY JEALOUSY OF EMER (I)

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LA POESIE DE YEATS

Poetry of Yeats – La Poésie de Yeats

YEATS POEMS – Poetry of Yeats – La Poésie de Yeats

*

YEATS POEMS

William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais

Traduction – Texte Bilingue




Traduction Jacky Lavauzelle

YEATS
1865-1939
Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908 

 








YEATS POEMS
La Poésie de Yeats

 

Poetry of Yeats

A Faery Song – Une Chanson de Fée [The Rose- 1893]
An Acre of Grass – Un Acre d’Herbe [New Poems -1938]
Down by the Salley Gardens – Par les Jardins de Saules – [The Wanderings of Oisin and Other Poems-  1889]
He bids his beloved be at peace – Il demande à sa bien-aimée d’être en paix [The Wind Among The Reeds –  1899]
He remembers forgotten- Il se souvient de la beauté oubliée [The Wind among the Reeds – 1899]
He wishes for the cloths of Heaven – Les Toiles du Ciel [The Wind Among The Reeds – 1899]
Into the Twilight – Dans le Crépuscule [The Wind Among The Reeds –  1899]




Leda and the Swan – Leda et le cygne
Lines written in Dejection – Lignes écrites dans l’Abattement [The Wild Swans at Coole – 1919]




No Second Troy – Pas de deuxième Troie

SAILING TO BYZANTIUM
LA TRAVERSEE VERS BYZANCE

The Cold Heaven – Le Ciel Glacé [Responsibilities – 1914]




The Everlasting Voices – Les Voix Eternelles [The Wind Among The Reeds – 1899]
The Fiddler of Dooney – Le Violoniste de Dooney [The Wind Among The Reeds – 1899]
The Folly of Being Comforted – La Folie d’être réconforté – Version 1902 & Version 1933 [In The Seven Woods – 1904]
The Magi – Les Mages [Responsibilities-1914]
The Man and The Echo – L’Homme et L’Echo
The Mountain Tomb – Le Tombeau de la Montagne [Responsibilities – 1914]
The Rose of The World- La Rose du Monde [The Rose – 1893]




The Scholars – Les Hommes d’Etude [The Wild Swans at Coole – 1919]
The Song of Wandering Aengus – La Chanson d’Aengus l’Errant [The Wind Among the Reeds – 1899]
The Sorrow of Love – La Douleur d’Aimer
I- To a Child dancing in the Wind – A un enfant dansant dans le vent [Responsibilities – 1914]




The Wheel – La Roue [The Tower -1928]
II- Two Years Later – Deux ans plus tard [Responsibilities – 1914]
The Unappeasable Host – L’Implacable Hôte [The Wind Among the Reeds – 1899]




The Wheel – La Boue [The Tower – 1928]
To his Heart, bidding it have no fear – A son cœur, il lui somme d’être sans crainte [The Wind Among The Reeds -1899]
When You Are Old – Quand vous serez vieille [The Rose -1893]




Why does my heart beat so ? – Pourquoi mon cœur bât-il ainsi [The Dreaming of the Bones – 1921]

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Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908

YEATS POEMS

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LA POESIE DE YEATS
VUE
PAR OSCAR WILDE

Les livres de poésie des jeunes écrivains sont d’ordinaire des billets qui ne sont jamais payés.
Néanmoins, on rencontre de temps en temps un volume si supérieur à la moyenne, qu’on résiste à grand’peine à la tentation attrayante de prophétiser étourdîment un bel avenir pour son auteur.
Le livre de M. Yeats : Les Voyages d’Oisin est certainement un de ceux-là.
Ici nous trouvons un noble sujet noblement traité, la délicatesse de l’instinct poétique, et la richesse d’imagination.
Une bonne partie de l’œuvre est inégale, peu soutenue, il faut le reconnaître.
M. Yeats n’essaie pas de dépasser Wordworth en enfance, nous sommes heureux de le dire, mais de temps à autre il réussit à « surpasser Keats en brillant » et il y a, çà et là, dans son livre des choses d’une étrange crudité, des endroits d’une recherche irritante. Mais dans les meilleurs passages, il est excellent.
S’il n’a pas la grandiose simplicité de la facture épique, il a au moins quelque chose de la largeur de vision qui appartient au caractère épique.
Il ne diminue point la stature des grands héros de la mythologie celtique.
Il est très naïf, très primitif et parle de ses géants de l’air d’un enfant.
Voici un passage caractéristique du récit où Oisin revient de l’Île de l’oubli.
  Et je suivis les bords de la mer, où tout est nu et gris,
    sable gris sur le vert des gazons, et sur les arbres imprégnés d’eau,
    qui suintent et penchent du côté de la terre, comme s’ils avaient hâte de partir,
    comme une armée de vieillards soupirant après le repos loin de la
      plainte des mers.
    Les flocons d’écume fuirent longtemps autour de moi ; les vents fuirent loin de l’étendue
    emportant l’oiseau dans leurs plis, et je ne sus point, plongé dans mes
      pensées à l’écart,
    quand ils gelèrent l’étoffe sur mon corps comme une cuirasse fortement rivée,
    Car la Souvenance, dressant sa maigreur, gémit dans les portes de mon cœur,
    jusqu’à ce que chargeant les vents du matin, une odeur de foin fraîchement coupé,
    arriva, mon front s’inclina très bas, et mes larmes tombèrent comme des baies.
    Plus tard ce fut un son, à demi perdu dans le son d’un rivage lointain.
    C’était la grande barnacle qui appelait, et plus tard les bruns vents de la côte.
    Si j’étais comme je fus jadis, les fers d’or écrasant le sable et les coquillages,
venant de la mer, comme le matin avec des lèvres rouges murmurant un chant,
    ne toussant pas, ma tête sur les genoux, et priant, et irrité contre les cloches,
    je ne laisserais à aucun saint sa tête sur son corps, lors même que ses terres seraient grandes et fortes.
     M’éloignant des houles qui s’allumaient, je suivis un sentier de cheval,
    m’étonnant beaucoup de voir de tous côtés, faites de roseaux et de charpentes
    des églises surmontées d’une cloche, et le cairn sacré et la terre sans gardiens,
    et une petite et faible populace courbée, le pic et la bêche à la main.

Dans un ou deux endroits, la mélodie est fautive, la construction est parfois trop embrouillée, et le mot de populace du dernier vers est mal choisi, mais quand tout cela est dit, il est impossible de ne pas sentir dans ces stances la présence du véritable esprit poétique.

Oscar Wilde
Derniers essais de littérature et d’esthétique
Trois Nouveaux Poètes
1913

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YEATS POEMS

He remembers forgotten beauty Poème de Yeats (1899)- Il se souvient de la beauté oubliée

ARTGITATO

William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise


HE REMEMBERS FORGOTTEN BEAUTY

 

YEATS
1865-1939

[the wind among the reeds- 1899]


He remembers forgotten beauty
poem
Il se souvient de la beauté oubliée

1899

When my arms wrap you round I press
Lorsque j’enroule mes bras autour de toi, je presse
My heart upon the loveliness
Mon cœur sur la beauté
That has long faded from the world;
Qui depuis longtemps a disparu du monde ;
The jewelled crowns that kings have hurled
Ces joyaux des couronnes que les rois ont jetés
In shadowy pools, when armies fled;
Dans de noirs étangs, quand leurs armées s’enfuyaient ;
The love-tales wrought with silken thread
Ces contes d’amour forgés avec du fil de soie
By dreaming ladies upon cloth
Par des dames rêvant sur des tissus
That has made fat the murderous moth;




Qui ont nourri ensuite la mite meurtrière ;
The roses that of old time were
Ces roses qui autrefois étaient
Woven by ladies in their hair,
Tissées par les ladies dans leurs cheveux,
The dew-cold lilies ladies bore
Ces lys rafraîchis par la rosée que nos ladies portaient
Through many a sacred corridor
À travers de nombreux couloirs sacrés
Where such grey clouds of incense rose
Lorsque de tels nuages gris émanaient de l’encens rose
That only God’s eyes did not close:
Tels que les yeux de Dieu jamais ne se fermaient :
For that pale breast and lingering hand
Pour que cette pâle poitrine et cette main persistante
Come from a more dream-heavy land,
Viennent d’une terre plus pleine de lourds rêves,
A more dream-heavy hour than this;
D’une heure de plus lourds rêves que cela ;
And when you sigh from kiss to kiss
Et lorsque tu soupires de mes baisers
I hear white Beauty sighing, too,
Je l’entends soupirer cette blanche beauté, aussi,




For hours when all must fade like dew,
A ces heures qui vont disparaître comme la rosée,
But flame on flame, and deep on deep,
Mais flamme sur flamme, et profondeur  sur profondeur,




Throne over throne where in half sleep,
Trône sur Trône où, dans un demi-sommeil,
Their swords upon their iron knees,
Leurs épées sur leurs genoux de fer,
Brood her high lonely mysteries.
Pensent ses grands mystères solitaires.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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He remembers forgotten beauty Yeats 1899

THE FOLLY OF BEING COMFORTED Yeats Texte Bilingue – LA FOLIE D’ÊTRE RECONFORTE – VERSIONS 1902 & 1933

ARTGITATO

William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise
The Folly of Being Comforted Yeats 1904
VERSION 1902 & VERSION 1933

 

the folly of being comforted yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

YEATS
1865-1939

[In the Seven Woods- 1904]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE


THE FOLLY OF BEING COMFORTED
poem
La Folie d’être réconforté
[Poème]

VERSION 1902

 One that is ever kind said yesterday:  
Une femme qui a toujours été bienveillante m’a déclaré hier:
“Your well beloved’s hair has threads of grey, 
« Les cheveux de votre bien-aimée ont des fils gris,
And little shadows come about her eyes; 
Et de petites ombres apparaissent autour de ses yeux;
Time can but make it easier to be wise,  
Le temps ne peut que rendre plus facile d’être sage,
Though now it’s hard, till trouble is at an end;    




Bien que maintenant ce soit difficile, jusqu’à ce que ce que le trouble se termine ;
And so be patient, be wise and patient, friend.”  
Mais sois patient, sois sage et patient, ami. « 
But heart, there is no comfort, not a grain; 
Mais pour le cœur, il n’y a pas de réconfort, pas un grain;
Time can but make her beauty over again:
 Le temps peut faire que sa beauté renaisse :
 Because of that great nobleness of hers; 
En raison de cette grande noblesse qui est la sienne;
The fire that stirs about her, when she stirs     
Le feu qu’elle suscite autour d’elle, quand elle se meut,
Burns but more clearly. O she had not these ways,  
N’en brûlera que plus clairement. O elle n’avait pas ces manières
When all the wild Summer was in her gaze.  





Quand toute l’ardeur de l’été était dans son regard.
O heart! O heart! If she’d but turn her head,
cœur! O cœur! Si elle tournait la tête,
You’d know the folly of being comforted.
Tu saurais la folie d’être réconforté.

——

VERSION 1933

 One that is ever kind said yesterday:  
Une femme qui a toujours été bienveillante m’a déclaré hier:
“Your well beloved’s hair has threads of grey, 
« Les cheveux de votre bien-aimée ont des fils gris,
And little shadows come about her eyes; 
Et de petites ombres apparaissent autour de ses yeux;
Time can but make it easier to be wise,  
Le temps ne peut que rendre plus facile d’être sage,
Though now it seems impossible, and so
Bien que maintenant cela semble impossible, et ainsi 
All that you need is patience.’
Tout ce dont vous avez besoin : c’est la patience. « 
     Heart cries, `No,




Le cœur crie : `Non,
I have not a crumb of comfort, not a grain.
Je n’ai pas une miette deconfort, pas un grain.
Time can but make her beauty over again:
Le temps peut faire que sa beauté renaisse :
Because of that great nobleness of hers




En raison de cette grande noblesse qui est la sienne
The fire that stirs about her, when she stirs,
Le feu qu’elle suscite autour d’elle, quand elle se meut,
Burns but more clearly. O she had not these ways
N’en brûlera que plus clairement. O elle n’avait pas ces manières
When all the wild summer was in her gaze.’




Quand toute l’ardeur de l’été était dans son regard. »

O heart! O heart! If she’d but turn her head,
cœur! O cœur! Si elle tournait la tête,
You’d know the folly of being comforted.
Tu saurais la folie d’être réconforté.

————————–

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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the foly of being comforted Yeats 1904

THE SONG OF WANDERING AENGUS Yeats Texte & Traduction- La Chanson d’Aengus l’Errant

 

ARTGITATO

William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

The Song of Wandering aengus Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

YEATS
1865-1939

[The Wind Among The Reeds – 1899]


THE SONG OF WANDERING AENGUS
poem
La Chanson d’Aengus l’Errant
[Poème]

 

————————–

I went out to the hazel wood,
Je suis sorti au bois de noisetiers,
Because a fire was in my head,
Car un feu était dans ma tête,
And cut and peeled a hazel wand,
Et j’ai coupé et pelé une baguette de noisetier,
And hooked a berry to a thread;
Et puis accroché une baie à un fil ;
And when white moths were on the wing,
Et quand les papillons blancs s’envolèrent,
And moth-like stars were flickering out,
Et ce fut comme si les étoiles vacillaient,
I dropped the berry in a stream
Je laissai tomber la baie dans un ruisseau
And caught a little silver trout.
Et je pris alors une petite truite argentée.

When I had laid it on the floor
Quand je l’eus posé sur le sol
I went to blow the fire a-flame,
Je suis allé souffler sur le feu,
But something rustled on the floor,
Mais quelque chose bruissait au sol,
And someone called me by my name:
Et quelqu’un m’appela par mon nom:
It had become a glimmering girl
La truite était devenue une fille scintillante
With apple blossom in her hair
Avec une fleur de pommier dans ses cheveux
Who called me by my name and ran
Qui m’appela par mon nom puis couru
And faded through the brightening air.
Et disparu dans l’air illuminé.

Though I am old with wandering
Bien que je sois devenu un vieil errant
Through hollow lands and hilly lands,
Traversant les terres plates et les terres vallonnées,
I will find out where she has gone,
Je veux savoir où elle a disparu,
And kiss her lips and take her hands;
Et embrasser ses lèvres et lui prendre les mains ;
And walk among long dappled grass,
Et marcher dans les hautes herbes fleuries,
And pluck till time and times are done,
Et cueillir désormais jusqu’à la fin des temps,
The silver apples of the moon,
Les pommes d’argent de la lune,
The golden apples of the sun.
Les pommes d’or du soleil.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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The Song of Wandering Aengus Yeats

HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN Yeats Texte & Traduction

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 [The Wind Among The Reeds – 1899]

YEATS
1865-1939


HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN
poem
Les Toiles du Ciel
[Poème]

He wishes for the cloths of Heaven Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

————————–

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Si j’avais les toiles brodées des cieux,
  Enwrought with golden and silver light,
Forgées d’une lumière d’or et d’argent,
The blue and the dim and the dark cloths
Les bleues, les sombres et les noires toiles
 Of night and light and the half-light,
De la nuit et de la lumière et de la pénombre,
 I would spread the cloths under your feet:
Je souhaiterais les étendre sous vos pieds :
  But I, being poor, have only my dreams;
Mais moi, étant pauvre, je ne dispose que de mes rêves;
I have spread my dreams under your feet;
J’ai donc répandu mes rêves sous vos pieds;
  Tread softly because you tread on my dreams.
Marchez doucement parce que vous marchez sur mes rêves.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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He wishes for the cloths of heaven Yeats

AN ACRE OF GRASS Yeats Texte & Traduction – UN ACRE D’HERBE

ARTGITATO

William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

An Acre of Grass Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais Un Acre d'herbe

YEATS
1865-1939

[New Poems-  1938]


AN ACRE OF GRASS
poem
Un Acre d’Herbe
[Poème]

 

————————–

Picture and book remain,
Une peinture et un livre restent,
An acre of green grass
Un acre d’herbe verte
For air and exercise,
Pour l’air et  l’exercice,
Now strength of body goes;
Maintenant que la force du corps part ;
Midnight, an old house
Minuit, une vieille maison
Where nothing stirs but a mouse.
rien ne bouge, sauf une souris.

My temptation is quiet.
Ma tentation est apaisée.
Here at life’s end
Maintenant, à la fin de la vie
Neither loose imagination,
Ni l’imagination flottante,
Nor the mill of the mind
Ni le moulin de l’esprit
Consuming its rag and bone,
Consommant son chiffon et son os,
Can make the truth known.
Ne peut faire connaître la vérité.

Grant me an old man’s Frenzy,
Accordez-moi la frénésie d’un vieil homme,
Myself must I remake
Je dois me refaire moi-même
Till I am Timon and Lear
Jusqu’à ce que je sois Timon et Lear
Or that William Blake
Ou ce William Blake
Who beat upon the wall
Qui a frappé contre le mur
Till Truth obeyed his call;
Jusqu’à ce que la Vérité obéisse à son appel ;

A mind Michael Angelo knew
Un esprit comme Michael Angelo savait
That can pierce the clouds,
Comment on pouvait percer les nuages,
Or inspired by frenzy
Ou inspiré par la frénésie
Shake the dead in their shrouds;
Secouez les morts dans leurs linceuls;
Forgotten else by mankind,
Pour ne pas être oublié par l’humanité,
An old man’s eagle mind.
L’esprit d’aigle d’un vieil homme.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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An Acre of Grass Yeats

THE FIDDLER OF DONNEY Yeats Texte & Traduction – LE VIOLONISTE DE DONNEY

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

The Fiddler of Dooney Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais Le Violoniste de Dooney

YEATS
1865-1939

[The Wind Among The Reeds –  1899]


THE FIDDLER OF DOONEY
poem
Le Violoniste de Dooney
[Poème]

 

————————–

When I play on my fiddle in Dooney,  
Quand je joue de mon violon à Dooney,
   Folk dance like a wave of the sea;   
Les gens dansent comme une vague de la mer;
My cousin is priest in Kilvarnet,  
Mon cousin est prêtre à Kilvarnet,
My brother in Mocharabuiee.  
Mon frère à Mocharabuiee.

I passed my brother and cousin:      
Je passai voir mon frère et mon cousin :
They read in their books of prayer;  
Ils lisaient dans leurs livres de prières ;
I read in my book of songs  
Je lisais dans mon livre de chansons
I bought at the Sligo fair.   
Que j’ai acheté à la foire de Sligo.

When we come at the end of time,  
Quand nous arriverons à la fin des temps,
To Peter sitting in state,   
Devant Pierre assis comme le veut son état,
He will smile on the three old spirits, 
Il sourira aux trois vieux esprits,
But call me first through the gate;  
Mais m’appellera le premier pour passer la porte ;

For the good are always the merry,   
Car les bons sont toujours joyeux,
Save by an evil chance,   
Sauf par un  malheureux hasard,
And the merry love the fiddle   
Et les joyeux adorent le violon
And the merry love to dance:  
Et les joyeux adorent danser :

And when the folk there spy me,  
Et quand les gens de là-bas me guetterons,
They will all come up to me,  
Ils viendront tous à moi,
With ‘Here is the fiddler of Dooney!’  
Avec des «Voici le violoniste de Dooney ! »
And dance like a wave of the sea.
Et danseront comme une vague de la mer.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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The Fiddler of Dooney

THE EVERLASTING VOICES Yeats – Texte & Traduction-LES VOIX ETERNELLES

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

YEATS
1865-1939

[The Wind Among The Reeds –  1899]


THE EVERLASTING VOICES
poem
Les Voix Eternelles
[Poème]

The Everlasting Voices Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais Les Voix Eternelles

————————–

O sweet everlasting Voices, be still; 
Ô douces voix éternelles, silence !
Go to the guards of the heavenly fold
Allez vers les gardiens des troupeaux célestes
And bid them obeying your will,
Et conduisez ces pas errants à votre guise,
Flame under flame, till Time be no more; 
Flammes contre flammes, jusqu’à ce que le Temps ne soit plus ;
Have you not heard that our hearts are old, 
N’avez-vous pas entendu dire que nos cœurs sont vieux,
That you call in birds, in wind on the hill, 
Vous qui appelez en chant d’oiseaux, dans le vent sur la colline,
In shaken boughs, in tide on the shore?
Dans les branches secouées, dans la marée sur le rivage?
O sweet everlasting Voices, be still.
Ô douces voix éternelles, silence !

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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The everlasting voices Yeats

HE BIDS HIS BELOVED BE AT PEACE Yeats -Texte & Traduction – Il demande à sa bien-aimée d’être en paix

ARTGITATO

William Butler Yeats
English literature English poetry
Littérature Anglaise – Poésie Anglaise

 

YEATS
1865-1939

[The Wind Among The Reeds –  1899]


HE BIDS HIS BELOVED BE AT PEACE
poem
Il demande à sa bien-aimée d’être en paix
[Poème]

He Bids His Beloved Be At Peace Yeats Traduction Artgitato & Texte anglais

————————–

I hear the Shadowy Horses, their long manes a-shake,
J’entends les Chevaux des Ombres, leurs longues crinières qui s’agitent,
Their hoofs heavy with tumult, their eyes glimmering
white;
Leurs sabots lourds dans le tumulte, leurs yeux scintillants
blancs ;
The North unfolds above them clinging, creeping
night,
Le Nord se déroule au-dessus d’eux accrochant la nuit qui s’étend,
The East her hidden joy before the morning break,
L’Est et ses joies masquées avant la rupture matinale
The West weeps in pale dew and sighs passing away,
L’Ouest pleure en pâle rosée et disparaît dans un soupir,
The South is pouring down roses of crimson fire:
Le Sud déverse les roses pourpres en feu :
 O vanity of Sleep, Hope, Dream, endless Desire,
Ô vanité de Sommeil, d’Espoir, de Rêve, de Désir sans fin,
The Horses of Disaster plunge in the heavy clay:
Les Chevaux du Désastre s’enfoncent dans le lourd argile :
Beloved, let your eyes half close, and your heart beat
Bien-aimée, laisse tes yeux mi-clos, et ton cœur battre
Over my heart, and your hair fall over my breast,
Sur mon cœur, et tes cheveux tomber sur ma poitrine,
Drowning love’s lonely hour in deep twilight of rest,
Noyant l’heure solitaire de l’amour dans un profond crépuscule de repos,
And hiding their tossing manes and their tumultuous
feet.
Et cachant ces crinières déchaînées et leurs tumultueux sabots.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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He bids his beloved be at peace Yeats