Archives par mot-clé : xvie siècle

LA MALÉDICTION DE BABEL – Poésie de Lope de Vega – No entiendo lo que dice la criada

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Littérature espagnole
Literatura española
Poésie espagnole
Poesía española

BNE Biblioteca Nacional de España Biblitothèque Nationale d'Espagne Artgitato Madrid Lope de Vega
Lope de Vega, La Bibliothèque d’Espagne – Biblioteca de españa – Photo Jacky Lavauzelle

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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LOPE DE VEGA
Félix Lope de Vega y Carpio
Madrid 25 novembre 1562 – Madrid 27 août 1635

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Boscán, tarde llegamos. ¿Hay posada?
LA MALÉDICTION DE BABEL

La Tour de Babel, Pieter Brueghel l’Ancien, XVIe siècle

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-Boscán, tarde llegamos. ¿Hay posada?
– Boscán*, nous arrivons en retard. Y a-t-il encore une place ?
-Llamad desde la posta, Garcilaso.
– Appelez l’aubergiste, Garcilaso.
-¿Quién es? -Dos caballeros del Parnaso.
– Qui est-ce ? – Deux messieurs du Parnasse !
-No hay donde nocturnar palestra armada.
– Il n’y a pas de palais nocturne ici pour festoyer ! …


Portrait présumé de Garcilaso de la Vega

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LA POÉSIE de LOPE DE VEGA
LA POESIA DE LOPE DE VEGA

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SAINT ROCH – La peinture religieuse de Jorge Leal – A pintura religiosa de Jorge Leal

 

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Saint Roch

 

Jorge Leal

Peinture religieuse- Pintura religiosa

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

Photo Jacky Lavauzelle

 

SAINT ROCH

A pintura religiosa de Jorge Leal
Museu de São Roque
Musée de saint Roch

Largo Trindade Coelho – Lisboa

 SAINT ROCH
DANS LA PREMIERE EDITION
DE L’ENCYCLOPEDIE
« Saint Roch, à peine connu dans l’histoire de Montpellier, naquit pourtant dans cette ville sur la fin du treizième siècle, & même y mourut en 1327 (???). On sait combien son culte est célèbre parmi les Catholiques ; mais comme personne n’est prophète chez soi, il n’est pas dit un mot de ce saint, ni dans le vieux rituel de Montpellier, ni dans le thalamus, qui est le registre de tous les événements de cette ville, depuis sa fondation. »
Charles de Jaucourt
Première Edition de L’Encyclopédie – 1751

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

 LA CROIX DE SAINT ROCH
Une croix marque la poitrine de saint Roque à sa naissance
dans les bras de sa mère, Libéra

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

LA NAISSANCE DE SAINT ROCH
par GOETHE
« Saint Roch naquit à Montpellier. Son père s’appelait Jean, sa mère Libéra. Ce Jean avait sous sa puissance Montpellier et d’autres villes encore. C’était un homme pieux. Il fut longtemps sans avoir d’enfants. Enfin il obtint de la vierge Marie un fils, qui vint au monde avec une croix rouge sur la poitrine. Quand ses parents jeûnaient, il devait jeûner aussi, et, dans ces jours-là, sa mère ne lui donnait le sein qu’une fois. Dès sa cinquième année, il commença à manger et boire fort peu ; dans sa douzième, il rejeta toute superfluité, toute vanité ; il donnait aux pauvres l’argent de ses menus plaisirs et leur faisait beaucoup de bien. Il se montra aussi applique à l’étude, et se fit bientôt une grande réputation par sa science. Il n’avait pas encore vingt ans lorsqu’il perdit son père et sa mère. Alors il distribua son patrimoine aux pauvres, renonça au gouvernement du pays, partit pour l’Italie et se présenta dans un hôpital, où se trouvaient beaucoup de gens atteints de maladies contagieuses, qu’il voulut soigner. On ne voulait pas d’abord l’admettre ; on lui représentait le danger, mais il persista, et, lorsqu’il eut la permission d’approcher des malades, il les guérit tous en les touchant de la main droite et en faisant le signe de la croix. »
Johann Wolfgang von Goethe
Fête de Saint Roch a Bingen
Œuvres de Goethe
Traduction par Jacques Porchat
Librairie de L. Hachette et Cie, 1863

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

Saint Roch (Roch de Montpellier – 1350 – 1378/79)
et la peste noire
(1347-1352 – réapparition en 1361)en haut à droite, le chien de saint Roch venant le nourrir après avoir été victime de la peste noire et s’étant isolé dans une forêt près de Plaisance en Italie.

 

« Enfin, atteint lui-même de la terrible maladie et transporté dans une maison de pestiférés, où de cruelles douleurs lui faisaient quelquefois pousser des cris affreux, il sortit de l’hôpital et s’assit dehors devant la porte, pour ne pas incommoder les autres malades par ses cris. Les passants, l’ayant vu, supposèrent que la chose était arrivée par la négligence des gardiens ; mais, apprenant qu’il n’en était rien, ils le crurent insensé et le chassèrent de la ville. Sous la conduite de Dieu, aidé de son bâton, il se traîna tout doucement dans la forêt voisine. Alors, la grande douleur ne lui permettant pas d’aller plus loin, il se coucha sous un érable et y prit un peu de repos ; auprès de lui jaillissait une source, où il se désaltéra.
Non loin de là était un domaine, où s’étaient réfugiés beaucoup de nobles citadins, entre autres un gentilhomme nommé Gothard, qui avait beaucoup de valets et de chiens de chasse. Or, il arriva une chose fort singulière. Un chien de chasse, d’ailleurs très-bien dressé, déroba un pain de dessus la table et s’enfuit. Quoique puni, il prend son temps le lendemain et s’enfuit heureusement avec sa proie. Le comte soupçonne quelque mystère et suit le chien avec ses valets. Ils trouvent sous l’arbre le pieux pèlerin mourant. Il les supplie de s’éloigner, de le laisser, afin de ne pas prendre son mal. Mais Gothard résolut de ne pas quitter le malade avant qu’il fût guéri, et il eut de lui les plus grands soins. Saint Roch, ayant repris quelques forces, finit par se rendre à Florence, y guérit beaucoup de pestiférés, et fut guéri lui-même par une voix du ciel. Il décida Gothard à fixer aussi sa demeure avec lui dans la forêt et à servir Dieu sans cesse : Gothard y consentit, à condition que Roch demeurerait avec lui. En effet ils habitèrent longtemps ensemble dans une vieille cabane. Et lorsque enfin saint Roch eut assez initié Gothard h cette vie d’anachorète, il se remit en chemin, et, après un pénible voyage, il arriva heureusement dans sa patrie, dans la ville qui lui avait autrefois appartenu et qu’il avait donnée à son cousin. Là, comme on était en guerre, on le prit pour un espion, et on le mena devant le seigneur, qui ne le reconnut pas, tant il était changé et pauvrement vêtu, et qui le fit jeter en prison. Pour lui, il rendit grâce à Dieu de ce qu’il lui faisait éprouver toute sorte de malheurs, et il passa en prison cinq années entières. Bien plus, quand on lui apportait quelque nourriture cuite, il ne voulait pas l’accepter, crucifiant encore sa chair par les veilles et par le jeûne. Lorsqu’il s’aperçut que sa fin était proche, il pria les serviteurs du geôlier de lui amener un prêtre. Or, il était couché dans une fosse très-sombre ; mais, quand le prêtre vint, elle parut claire, ce qui le surprit au plus haut point, puis, aussitôt qu’il regarda saint Roch, il remarqua en lui quelque chose de divin, et, de frayeur, il tomba demi-mort. Quand il fut remis, il courut chez le seigneur, et lui annonça ce qu’il avait appris, et que Dieu avait été très-offensé qu’on eût retenu si longtemps, dans une prison si dure, le plus pieux des hommes. Quand cette nouvelle se fut répandue dans la ville, on courut en foule à la tour. Alors saint Roch fut pris d’une faiblesse et rendit l’esprit. Mais chacun vit par les fentes de la porte percer une brillante lumière. La porte ouverte, on vit le saint étendu mort sur la terre, et des lampes brûlant auprès de sa tête et à ses pieds. Sur l’ordre du seigneur, on l’inhuma en grande pompe dans l’église. Il fut d’ailleurs reconnu à la croix rouge qui avait paru sur sa poitrine dès sa naissance, et il s’ensuivit de grands gémissements et de grandes lamentations. »
Johann Wolfgang von Goethe
Fête de Saint Roch a Bingen
Œuvres de Goethe
Traduction par Jacques Porchat
Librairie de L. Hachette et Cie, 1863

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

Saint Roch – Museu de São Roque Lisboa

« Ensuite il se rendit à Rome, où il guérit de la peste un cardinal ainsi que beaucoup d’autres personnes, et il demeura trois ans chez ce cardinal.  »

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SAINT ROCH

Jorge Leal

Peinture religieuse- Pintura religiosa

LE PERUGIN – IL PERUGINO – 彼得羅·佩魯吉諾 – LA VIERGE A L’ENFANT – MADONNA COL BAMBINO DI PERUGINO- 圣母子 – Galleria Borghèse ROME ROMA

ROME – ROMA – 罗马
LE PERUGIN
MADONNA COL BAMBINO DI PERUGINO
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio


GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

Pietro di Cristoforo Vannucci
IL PERUGINO
LE PERUGIN
彼得羅·佩魯吉諾
1448-1523

Autoportrait Perugino Le Perugin

MADONNA COL BAMBINO
LA VIERGE ET L’ENFANT
圣母子

Primo Venticinquennio del secolo XVI
Premier quart du XVIe siècle

olio su tavola
huile sur toile
44cm x34 cm

Le Perugin Il Perugino Madonna col Bambino Galleria Borghese & National Gallery of Art Washington.

Pietro_Perugino madonna col Bambino Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato Rome Roma

Encyclopédie méthodique – Beaux-Arts (1788)
1788 – Page _8
PIETRO VANUCCI dit LE PERUGIN





(1) Pietro Vanucci, dit Perugino, le Perugin, de l’école romaine. Il naquit à Perouse de parens très-pauvres en 1446, parvint à surpasser tous les artistes de son temps, & acquit de très-grandes richesses. Il travailla surtout pour les églises & pour les couvens. Son avarice étoit extrême, mais en même temps sa passion pour sa femme étoit si violente, qu’il ne lui savoit rien refuser, & portoit même jusqu’à la profusion les dépenses qu’il faisoit pour elle. La précaution qu’il avoit de porter toujours avec lui à la campagne la cassette qui renfermoit son or, fut un avertissement & un appat pour les voleurs qui la lui enlevèrent. La douleur qu’il éprouva de cette perte, ne lui permit pas d’y survivre longtemps il mourut en 1524 à l’âge de 78 ans, peu regretté de ses émules, dont son orgueil lui avoit fait autant d’ennemis.

 

Quoiqu’il conservât quelque chose de la roideur & de la sécheresse gothique, il mérite des éloges par la précision avec laquelle il imitoit la nature, par la simplicité qui caractérisoit ses ouvrages, par une certaine grace qu’il donnoit à ses figures. Il suffit à son éloge de dire qu’on trouve en lui le germe de quelques-unes des qualités qui le distinguèrent de Raphaël ; mais indépendamment des défauts qu’il tenoit de son temps, la nature ne lui avoit pas accordé le génie qu’elle a prodigué à son illustre élève. Sa couleur étoit assez bonne pour le siècle où il vivoit ; une grande pratique lui avoit donné de la facilité ; ses couleurs avoient de l’éclat, & son pinceau de la propreté. Trop peu de gradation dans les plans, trop d’uniformité dans les tons, prouvent qu’il connoissoit peu le clair-obscur & la perspective aёrienne. Ses tableaux sont d’un fini précieux : on ignoroit encore l’art d’imiter la nature par de savantes indications ; on la rendoit avec un scrupule qui avoit quelque chose de servile. C’étoit un défaut, mais il en résultoit une vertu ; celle de l’exactitude dont on s’est, dans la suite, trop écarté. Nous ne reprocherons pas au Pérugin d’avoir employé l’or dans les accessoires de ses ouvrages ; c’est un reproche qui appartient à son temps plutôt qu’à lui-même.



Le roi de France ne possède que quatre tableaux de ce maître, dont le plus grand & le plus capital n’a guère plus de quatre pieds. Il représente le Christ détaché de la Croix. La douleur de la Magdelaine est assez bien exprimée, la composition est simple, mais elle tient un peu du gothique.

Ce tableau a été gravé par le Comte de Caylus. On a aussi du même peintre un Christ au tonbeau, gravé par Claude Duflos.

Pietro_Perugino madonna col Bambino

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COMPARAISON ENTRE LE PERUGIN & RAPHAËL

Les nouvelles acquisitions du musée
GUSTAVE PLANCHE
REVUE DES DEUX MONDES
Tome 8 – 1850

Je sais bien qu’il y a en France comme en Allemagne, comme en Angleterre, comme en Italie, un grand nombre d’esprits qui prétendent posséder la vraie notion de l’art et qui préfèrent résolument le Pérugin au plus illustre de ses élèves, à Raphaël. Je sais que, pour ces esprits qui s’attribuent la pleine intelligence du sentiment religieux et de l’expression qu’il peut recevoir dans la peinture, les madones du Pérugin sont plus pures, plus recueillies, plus belles que la Madone à la chaise du palais Pitti, que la madone achetée, en 1518, par François Ier ; mais une pareille opinion ne soutient pas l’examen. C’est un engouement puéril qui ne mérite pas plus de respect que la passion d’une jeune fille pour une dentelle ou un ruban. Le Pérugin doit la meilleure partie de sa gloire aux œuvres de Raphaël, comme Domenico Ghirlandajo aux œuvres de Michel-Ange ; si Raphaël et Michel-Ange ne tenaient pas dans l’histoire de l’art une place si considérable, le Pérugin et Ghirlandajo jouiraient d’une popularité très modeste. Il y a deux manières d’estimer la valeur du Pérugin on peut l’envisager au point de vue de l’expression, au point de vue de la science. Si l’on veut chercher dans le Pérugin le sentiment religieux, il est impossible de ne pas reconnaître que Giotto et fra Angelico donnent à la foi chrétienne plus d’éloquence, plus de ferveur que le Pérugin. Veut-on chercher en lui la science ? A moins de fermer ses yeux à l’évidence, à moins d’oublier la forme vraie de la personne humaine, comment ne pas avouer qu’un intervalle immense sépare le Pérugin de Raphaël ? Oui, sans doute, le Pérugin en savait plus que Giotto, plus que fra Angelico ; c’est une vérité qui n’a pas besoin d’être démontrée : il n’est pas moins vrai, moins évident que Raphaël en savait infiniment plus que son maître. Quant à l’expression du sentiment religieux, le Pérugin, à mon avis, ne soutient pas mieux la comparaison avec Raphaël qu’avec Giotto. Je ne veux pas prendre au sérieux l’opinion proclamée à son de trompe il y a quelque vingt ans par les peintres néo chrétiens ; je ne veux pas perdre mon temps à réfuter les accusations de paganisme portées contre Raphaël ; ces accusations, qui ont pu obtenir quelque crédit parmi les personnes étrangères à l’histoire de la peinture, ne méritent pas les honneurs de la discussion. Raphaël, qui a consacré sa vie tout entière à l’expression de la beauté, n’a pas cru devoir négliger les conseils de l’art antique ; il a interrogé avidement les œuvres de la Grèce. Qui oserait le blâmer ? C’est au commerce assidu qu’il a entretenu avec l’antiquité que nous devons l’étonnante variété de ses œuvres. Est-il permis de comparer le Pérugin à Raphaël sous le rapport de la variété ? Les œuvres du Pérugin, dont plusieurs sans doute se recommandent par un mérite réel, semblent presque toujours reproduire un type invariable et constant. On dirait que l’auteur s’interdit l’invention comme une coupable pensée ; qu’il craindrait, en prêtant à la Vierge, à l’enfant Jésus, un visage nouveau, d’attirer sur sa tête le reproche d’hérésie. Les renseignemens que les biographes nous ont transmis, sans justifier cette conjecture, nous expliquent d’une façon très claire l’uniformité des œuvres du Pérugin. Nous savons en effet que le maître de Raphaël, très âpre au gain, reproduisait à l’infini ses compositions, et se copiait lui-même sans jamais se lasser. Il ne tenait pas tant au progrès de son art qu’au succès de son industrie ; il voulait tirer de ses moindres idées un profit permanent, et toutes les fois qu’il trouvait l’occasion de les reproduire, il la saisissait avec empressement. Il avait pour tous les épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament des types déterminés, et prenait bien rarement le soin de les modifier. Faut-il s’étonner qu’en se copiant sans relâche il n’ait pas trouvé moyen de mettre une grande différence entre les œuvres de sa jeunesse et les œuvres de son âge mûr ? La main la plus habile, en promenant éternellement le pinceau sur les mêmes lignes, sur les mêmes contours, loin d’acquérir plus de dextérité, finit par s’habituer au lieu commun, et c’est en effet le défaut qu’on peut reprocher à bien des œuvres signées du nom de Pérugin. Mais je veux bien oublier que la galerie du Louvre possède déjà depuis long-temps des tableaux de ce maître ; je consens à croire qu’il était utile d’acquérir une œuvre nouvelle achevée par la même main : était-il nécessaire d’aller à La Haye pour enrichir le Musée du Louvre ? N’y a-t-il pas au musée de Lyon une toile du Pérugin cent fois préférable au tableau acquis par MM. Reiset et Villot ? Tout en tenant compte de la jalousie provinciale, n’était-il pas possible de décider le conseil municipal de Lyon à échanger cette toile admirable contre des œuvres d’un autre maître ?

LES PLACES DE ROME : Piazza Colonna – La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle – Colonna di Marco Aurelio – ROMA – ROME

Les Places de Rome – le Piazze di Roma
PIAZZA COLONNA
Colonna di Marco Aurelio





ROME – ROMA

Armoirie de Rome

 Photos Jacky Lavauzelle

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (1)

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le piazze di Roma
PIAZZA COLONNA
Place de la Colonne
La Colonne Marc-Aurèle
Colonna di Marco Aurelio

fine del Cinquecento da Papa Sisto V
Fin du XVIe siècle – Pape Sixte V

papa Sixtus V Sixte V Sixte quint



LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (2)

Achille ESSEBAC
L’Elu – 1902 – Chapitre XIV

« Ils descendirent vers la place du Peuple par la via Sistina, la place d’Espagne, la via Babuino et, sans se presser, flânèrent dans le Corso jusqu’au glacier Aragno. Ils s’assirent dehors. L’air était tiède et la foule se pressait du côté de la place Colonna. Pierre fit servir à Djino une « cassolette sicilienne » et s’amusa du soin que prenait l’enfant de ne pas geler la petite langue tiède sur quoi, tout comme ce joli monstre de Manlio, il déposait délicatement les pétales blancs que sa cuiller prélevait sur la crème glacée de la cassolette.
À cet endroit du Corso, la via del Tritone déverse aussi vers la place Colonna un mélange de ce qu’il y a de moins bon et de pire à Rome. Une partie stagne sur le terre-plein ou sur les trottoirs en face du palais Chigi, le reste s’émeut vers la place du Peuple, mais le tout quête des distractions, des aventures ou des clients… Et Pierre instinctivement se rapprocha de Djino. De petits gamins vendaient des allumettes ou criaient « la Tribuna », « il Giornale d’Italia » ou offraient de tristes fleurs fanées chauffées depuis le matin dans la poussière et le soleil, ou proposaient cent cartes postales pour « due lire, moussié » qui descendaient, les pauvres, jusqu’à « cinquanta centesimi » sans trouver preneur. Pauvres petits drôles ! »

  LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (3)

ROME
18 décembre 1988
« Faisons cependant remarquer, en passant, qu’en dehors des nouveaux quartiers, les rues de Rome sont très étroites et que le fameux Corso, avec toutes ses richesses artistiques et ses souvenirs historiques, n’est pas plus large que notre rue St. Laurent, dans son état actuel. Il en est de même des autres rues et places, qui sont relativement très restreintes. En longeant le Corso, on traverse la place Colonna, où se dresse la colonne de Marc-Aurèle ; puis la place de Venise, près de laquelle se trouve l’église du Gésu, l’une des plus magnifiques de Rome, et l’on arrive au Capitole, où sont situées l’église d’Ara Cœli et la place du Capitole. »
Honoré de Beaugrand
Lettres de Voyages
Presses de La Patrie, 1889
Pages 157-167

 

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (4)

« Ni espace libre, ni horizons vastes, ni verdure rafraîchissante ! Rien que la bousculade, l’entassement, l’étouffement, le long des petits trottoirs, sous une mince bande de ciel ! Et Dario eut beau lui nommer les palais historiques et fastueux, le palais Bonaparte, le palais Doria, le palais Odescalchi, le palais Sciarra, le palais Chigi ; il eut beau lui montrer la place Colonna, avec la colonne de Marc Aurèle, la place la plus vivante de la ville, où piétine un continuel peuple debout, causant et regardant ; il eut beau, jusqu’à la place du Peuple, lui faire admirer les églises, les maisons, les rues transversales, la rue des Condotti, au bout de laquelle se dressait, dans la gloire du soleil couchant, l’apparition de la Trinité-des-Monts, toute en or, en haut du triomphal escalier d’Espagne… »
EMILE ZOLA
Les Trois Villes : Rome
Chapitre IV
Charpentier et Fasquelle – 1896
Pages 127-168

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (5)

« Saint Paul, dans la Rome moderne, ne se reconnaîtrait pas plus sur la colonne de Marc Aurèle, qu’il ne reconnaîtrait sur la colonne Trajane son vieil ennemi Kephas.  »
ANATOLE FRANCE
Sur la Pierre Blanche (III)
Calmann-Lévy – 1921
Pages 136 – 189

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (6)
« Mais, pour toute réponse, le prince se plongea dans la contemplation de la Ville Éternelle, qui déroulait à ses pieds un éblouissant panorama. Églises et monuments, aiguilles et coupoles formaient sous les rayons de feu du couchant une masse étincelante d’où émergeaient, solitaires ou groupés, les toits et les statues, les terrasses et les galeries. À travers la fantasmagorie chatoyante, capricieuse comme une lanterne ajourée, des clochers et des dômes, on apercevait ici les formes sévères d’un palais, là-bas la voûte aplatie du Panthéon, plus loin le faîte ouvragé de la colonne de Marc-Aurèle, supportant la statue de saint Paul, sur la droite les bâtiments du Capitole sommés de coursiers et de statues. « 

Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (7) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (8) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (9) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (10) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (11) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (12) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (13)

CAVASPINA – LE TIREUR D’EPINE – Boy Picking a Thorn from his Foot – GALLERIA GALERIE BORGHESE

ROME – ROMA
CAVASPINA
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

CAVASPINA
LE TIREUR D’EPINE
Boy Picking a Thorn from his Foot

Copia della Spinario in bronzo del Pallazzo del Conservatori

Fine del Secolo XVI
Fin du XVIe siècle
Anonimo – Anonyme- Anonymous

Marbre
Marmo Statuario – Marble

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 1

Symbole la douleur de celui qui tombe amoureux – L’épine renvoie à la rose.
« au lieu de me plaindre de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l’épine est surmontée de roses et de ce que le buisson porte de fleurs. »
Joseph Joubert
Moraliste (1754-1824)

« On trouve mainte épine où l’on cherchait des roses »
Jean-François Regnard (1655-1709)
Le Distrait (1697)

« On dit que le rossignol se perce la poitrine avec une épine quand il chante son chant d’amour. Il en est ainsi de nous. Comment chanterions-nous autrement ? »
Khalil Gibran
Le Sable et l’Ecume – 1926

Petite cause et grands effets.
Cette minuscule épine concentre notre attention jusqu’à nous faire oublier le monde environnant.
Et si elle ne nous le fait pas oublier, elle nous change notre perception du monde.

« C’est parfois une épine cachée et insupportable que nous avons dans la chair qui nous rend difficiles et durs avec tout le monde. »
Paul Valéry
Mauvaises Pensées et autres

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 2

L’épine est ce qui gêne, ce qui empêche de marcher droit, mais aussi l’épine peut nous protéger d’un grand danger.
L’épine dans ce sens est le moindre mal, comme dans ce passage des Contemplations.

Victor HUGO
Les Contemplations (1830-1855)
EGLOGUE XII
Nelson, 1911 (p. 99)
« Pareils à deux oiseaux qui vont de cime en cime,
Nous parvînmes enfin tout au bord d’un abîme.
Elle osa s’approcher de ce sombre entonnoir ;
Et, quoique mainte épine offensât ses mains blanches,
Nous tâchâmes, penchés et nous tenant aux branches,
D’en voir le fond lugubre et noir. »