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UN DISCOURS TORRENTUEUX- WILLIAM WORDSWORTH POEMS RÉSOLUTION & INDÉPENDANCE XVI

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Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

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William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

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 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

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RÉSOLUTION & INDÉPENDANCE

 

XVI
UN DISCOURS TORRENTUEUX

 

The old Man still stood talking by my side;
Le vieil homme continuait à parler à mes côtés ;
But now his voice to me was like a stream
Mais, désormais, sa voix tel un flux était
Scarce heard; nor word from word could I divide;
Singulière : aucun mot des autres ne se distinguait ;
And the whole body of the Man did seem
Et tout le corps de l’homme ressemblait
Like one whom I had met with in a dream;
A un homme qu’en rêve j’aurais rencontré ;
Or like a man from some far region sent,
Ou comme un homme d’une région fort lointaine envoyé
To give me human strength, by apt admonishment.
Pour me renforcer par des conseils avisés.

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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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WORDSWORTH POEMS
RÉSOLUTION ET INDÉPENDANCE
RESOLUTION AND INDEPENDENCE

DANS LE BROUILLARD- HEINRICH HEINE POÈMES – LE LIVRE DES CHANTS XVI – DIE HEIMKEHR – Am fernen Horizonte

HEIRICH HEINE POÈMES
DIE HEIMKEHR HEINE
LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine


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Am fernen Horizonte
A l’horizon, dans le lointain,
Erscheint, wie ein Nebelbild,
Comme une image dans le brouillard, apparaît
Die Stadt mit ihren Türmen
La ville avec ses tours et ses fortins,
In Abenddämmrung gehüllt.
Dans le crépuscule enveloppée.

*

Ein feuchter Windzug kräuselt
Une brise humide glisse
Die graue Wasserbahn;
Sur la surface de l’eau grise ;
Mit traurigem Takte rudert
Tristement pagaie
Der Schiffer in meinem Kahn.
Mon canotier.

*

Die Sonne hebt sich noch einmal
Le soleil se lève encore une fois
Leuchtend vom Boden empor,
En éclairant la terre,
Und zeigt mir jene Stelle,
Le soleil me montre ce lieu
Wo ich das Liebste verlor.
Même où j’ai perdu celle que j’aimais.

*


*

 

 


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HEINRICH HEINE POEMES
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UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

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HEINRICH HEINE POÈMES

DIE HEIMKEHR HEINE

Das ist ein Flöten und Geigen HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XVII

Das ist ein Flöten und Geigen

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Das ist ein Flöten und Geigen




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XVII

 Das ist ein Flöten und Geigen

 

Lyrisches Intermezzo XVII
C’est une flûte et des violons

1823

  Das ist ein Flöten und Geigen

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os-lusiadas-ii-56-luis-de-camoes-les-lusiades-artgitato-la-danse-1856-william-adolphe-bouguereau Allégorie de la Danse
1856
William Bouguereau

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XVII

    Das ist ein Flöten und Geigen,
C’est une flûte et des violons,
Trompeten schmettern drein;
Des Trompettes qui se répondent ;
  Da tanzt den Hochzeitreigen
Elle glisse dans la danse nuptiale
Die Herzallerliebste mein.
Mon cœur ma bien-aimée…

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XVII
     Liebste sollst mir heute sagen

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LA POESIE DE HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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XVII
Das ist ein Flöten und Geigen

Camões : Les Lusiades (Chant I, 1 à 8) OS LUSIADAS -Texte Bilingue de luis de Camoes

LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português

Luis de Camões

Luis de Camoes Les Lusiades

OS LUSIADAS
(1556)

LES LUSIADES

CHANT I
Canto Primeiro

1

Des soldats dans des combats acharnés et féroces
As armas e os barões assinalados,
Des plages du Portugal d’où partirent nos frères
Que da ocidental praia Lusitana,
Par des mers avant nous vierges encore
Por mares nunca de antes navegados,
Au-delà de l’île de Ceylan, s’engouffrèrent
Passaram ainda além da Taprobana,
….

2
E aussi les mémoires et le passé glorieux
E também as memórias gloriosas
De ces rois qui ont imposé au-delà des mers

 Daqueles Reis, que foram dilatando

 3

Cessons de savoir qui des Grecs ou des Troyens
Cessem do sábio Grego e do Troiano
Fit le plus long et le plus difficile voyage

As navegações grandes que fizeram;


4

Et vous, mes nymphes sorties du Tage maternel
E vós, Tágides minhas, pois criado
Vous m’enflammez  d’une ardeur nouvelle
Tendes em mim um novo engenho ardente,

 5

 Donnez-moi une grande et terrible fureur
Dai-me uma fúria grande e sonorosa,
Et laissez les sons rudes aux humbles labeurs

E não de agreste avena ou frauta ruda,
Afin que je souffle belliqueux dans le cor enflé
Mas de tuba canora e belicosa,

6

Toi, Sébastien, qui nâquis entouré d’attention
E vós, ó bem nascida segurança
Dans ce Portugal libéré, protecteur
Da Lusitana antiga liberdade,
Qui attend et espère ta fougueuse ambition
E não menos certíssima esperança

7

Toi, nouvelle branche florissante et renommée
Vós, tenro e novo ramo florescente
Qui pousse sur la vision d’Alphonse lumineuse

De uma árvore de Cristo mais amada
A donné à cet arbre une allure majestueuse

 Que nenhuma nascida no Ocidente,

8

Toi, puissant Roi, dont l’immense empire
Vós, poderoso Rei, cujo alto Imperio
S’étend des terres où le soleil inspire ;
O Sol, logo em nascendo, vê primeiro;
Aux terres du milieu de notre hémisphère
Vê-o também no meio do Hemisfério,

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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luis de camoes literatura português os lusiadas