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SI J’ÉTAIS UN MENDIANT – Poème de Clemens BRENTANO – Wenn ich ein Bettelmann wär

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LITTERATURE ALLEMANDE


Deutsch Poesie –  Deutsch Literatur

Clemens Brentano

9 septembre 1778 – 28 juillet 1842
9. September 1778 Ehrenbreitstein (Koblenz)- 28. Juli 1842 Aschaffenburg

German poet – Poète Allemand – Deutsch Dichter

Übersetzung
Traduction Jacky Lavauzelle

LA POESIE DE
CLEMENS BRENTANO

Heinrich Deiters, Der Waldsee

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SI J’ÉTAIS UN MENDIANT
Wenn ich ein Bettelmann wär

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Wenn ich ein Bettelmann wär
Si j’étais un mendiant
Käm ich zu Dir,
Qui venait vers toi
Säh Dich gar bittend an
Te regardant d’un air suppliant,
Was gäbst Du mir? –
Que lui donnerais-tu ?

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Der Pfennig hilft mir nicht
L’argent, je n’en veux
Nimm ihn zurück,
Reprends-le,
Goldner als golden
Plus brillant que l’or
Glänzt allen Dein Blick;
Brille ton regard !

*

Und was Du allen gibst
Ce qu’à tous tu donnerais,
Gebe nicht mir
Jamais ne me donnerait
Nur was mein Aug begehrt
Ce que mon œil seulement
Will ich von Dir.
Veut de toi.

*

Bettler wie helf ich Dir? –
Mendiant, comment puis-je t’aider ?
Sprächst Du nur so,
Si ainsi tu me parlais,
Dann wär im Herzen ich

Alors nagerait mon cœur
Glücklich und froh.

Dans la joie et le bonheur.

*

Laufst auf Dein Kämmerlein
Regarde dans ton armoire
Holst ein Paar Schuh
Attrape une paire de chaussures
Die sind mir viel zu klein,

Elles sont trop petites pour moi,
Sieh einmal zu. –

Tu vois.

*

Sieh nur wie klein sie sind
Vois comme elles sont petites
Drücken mich sehr,
Et comme elles me serrent ainsi,
Jungfrau süß lächelst Du

Fillette tu me souris
O gib mir mehr.

Mais donne-moi plus !

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L’ASCÈTE et LE RELIGIEUX EXTATIQUE

On a dit de Brentano qu’il n’avait qu’à ouvrir ses poches pour que des légions d’anges et de gnomes s’en échappassent ; le mot est vrai. En revanche, les pures préoccupations d’artiste n’occupèrent jamais qu’une place bien mince dans son cerveau. Tout entier aux caprices du moment, à ses boutades, il ne se doute point de ces sollicitudes curieuses dont certains lettrés entourent la chère œuvre, de ces soins paternels qu’on apporte si volontiers à la protéger aux débuts. Ce n’est pas lui dont le cœur eût bondi de joie à l’aspect du précieux volume. Au contraire, il avait horreur de se voir imprimé. « C’est pour moi une douleur insupportable, répétait-il souvent ; figurez-vous une jeune fille forcée d’exécuter pour divertir les gens une danse qu’elle aurait apprise aux dépens de son innocence et de son repos. J’ai écrit au moins autant de livres que ma sœur, mais je garde sur elle l’avantage de les avoir tous jetés au feu. » Parfois il lui arrivait de s’enfermer chez lui, d’allumer des cierges, et de se mettre ensuite à prier des nuits entières pour ceux qui souffrent. Singulière chose que cette fusion de l’esprit méridional et du génie du nord, dont cet homme offre le phénomène. J’ai dit qu’il y avait de l’ascète chez Brentano, du religieux extatique des bords du Nil, du thaumaturge ; il y avait aussi du don Quichotte.

par Henri Blaze
Clément brentano
Lettres de jeunesse de Clément à Bettina
Revue des Deux Mondes
période initiale, tome 9, 1845



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