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ALFRED CAPUS – PAR JULES LEMAÎTRE – CRITIQUE THÉÂTRALE DE BRIGNOL ET SA FILLE (1894)

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LITTÉRATURE FRANÇAISE
THÉÂTRE 

 

JULES LEMAÎTRE

 né le  à Vennecy et mort le  à Tavers

 

THEATRE D’ALFRED CAPUS

 

CRITIQUE THÉÂTRALE 
DE BRIGNOL ET SA FILLE
(1894)

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Jules Lemaître

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Parution
IMPRESSIONS DE THÉÂTRE
NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE LITTÉRAIRE
PARIS
SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’IMPRIMERIE ET DE LIBRAIRIE
Ancienne Librairie Lecêne, Oudin et Cie
15 Rue de Cluny
Paris XVe

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Photo Jacky Lavauzelle

Vaudeville : Brignol et sa Fille, comédie en trois actes de M. Alfred Capus.
[1894]

M. Alfred Capus, romancier, est l’auteur de Qui perd gagne, un récit délicieusement ironique, de Faux départ et d’Années d’aventure. Il possède, à un degré éminent, le talent de « conter » ; il a quelque chose de la tranquillité et de la lucidité d’Alain Lesage. Et, toujours aussi tranquillement, il vient, pour son début au théâtre, d’obtenir un succès de la meilleure qualité et de l’espèce la plus flatteuse. C’est que, en dépit de quelques gaucheries de composition et d’enchaînement, et d’une marche un peu monotone et lente, et d’un dénouement un peu brusque et d’ailleurs conventionnel (j’expédie vite les critiques pour n’y point revenir), Brignol est, dans ses parties, excellentes, une rare comédie de moeurs et presque une comédie de caractère.

Le principal personnage est un type tout-à-fait remarquable de filou qui a le don de la rêverie, d’escroc innocent à force d’inconscience et d’optimisme ; plus simplement, d’homme d’affaires « illusionniste », comme on l’a dit avec quelque impropriété « visionnaire », comme on disait autrefois.

Mais, tout d’abord, je crois de mon devoir de déclarer que risquer et perdre à la Bourse trente mille francs que vous avez reçu en dépôt et auxquels vous avez promis de ne pas toucher ; puis, ayant remarqué que votre fille fait impression sur un jeune homme très riche, admettre instantanément ce jeune homme dans votre intimité ; lui emprunter ces trente mille francs et quelques autres petites sommes ; lui faire payer les trois termes que vous devez à votre propriétaire ; ménager aux deux jeunes gens de continuels tête-à-tête avec le vague espoir, -oh ! si vague ! – que, entre le mariage et la séduction, votre bienfaiteur optera pour le mariage, tout cela, si je ne m’abuse, correspond peut-être insuffisamment à l’idée que nous pouvons nous former d’un honnête homme. Pensez-vous comme moi ? Iriez-vous jusqu’à l’affirmer ? Nous vivons dans des temps où cette affirmation n’est point inutile et ne saurait-être sous-entendue.

Alfred Capus en 1911.
Agence de presse Meurisse — Bibliothèque nationale de France

Ceci posé, Brignol est charmant. C’est un homme qui n’a pas un sou de méchanceté, ni même de duplicité volontaire, puisqu’il n’a pas de conscience. Et il n’a pas de conscience, parce qu’il n’a pas où la loger : pas de for intérieur, pas de « centre » ; il n’est jamais rentré chez soi. Il n’a en lui nulle mesure morale de ses relations avec les autres hommes. Ses indélicatesses ne sont vraiment, à ses yeux, que des expédients de guerre, des moyens de stratégie dans la lutte enivrante pour l’argent ; et, d’ailleurs, comme celui qu’il escroque ne lui reste jamais entre les mains, est aventuré et perdu d’avance, il n’est pas assez attentif pour s’apercevoir qu’il le voie : comment l’aurait-il volé, puisqu’il ne l’a déjà plus ? Il marche, les yeux attachés sur de fuyants et toujours reconnaissants mirages d’entreprises industrielles et de spéculations financières, dont il ne voit que la beauté abstraite, -travail et intelligence mués en argent, que l’intelligence et l’audace de nouveau multiplient, -avec l’illusion qu’il est un beau lutteur, un homme à idées, bien qu’il n’ait jamais pu en préciser une seule… »C’est un homme… vague, qui commet des actions… vagues« , dit de lui son beau-frère magistrat. Bref, ce n’est point un malhonnête homme : c’est une espèce de crétin qui est un poète.

Son optimisme est fou, -et touchant. Il a été avocat dans sa ville de province. Vingt fois, des amis ou des parents lui ont offert des emplois où il aurait eu la vie assurée. Il a toujours refusé, sans hésitation. Pour qui le prend-on ? Ce qu’il lui faut, c’est l’ivresse et la poésie des grandes affaires. Quelles affaires ? Il ne saurait dire ; mais il sourit, on ne sait à quoi, à quelque chose qui est son rêve. Criblé de dettes, harcelé par les créanciers, il ne prend pas garde à ces misères ; ou plutôt, il les considère comme des épisodes de la grande bataille indéterminée et noble où il se démène. Depuis vingt ans, tous les jours, imperturbablement, il déclare que demain, pas plus tard, il aura son million. Et, comme son beau-frère lui conseille de penser à l’avenir : « je songe à des choses plus positives. » Car naturellement la grande prétention de ce poète est d’être le plus pratique des hommes.

Sa fille Cécile est exquise. Elle a grandi parmi les dettes, les papiers timbrés, les réclamations hargneuses, les menaces de saisies. Ça ne lui fait visiblement plus rien : elle a l’habitude. Elle est devenue insensiblement l’innocente complice de son père. Elle excelle à calmer, à éconduire les créanciers ; elle sait entrer à propos dans le cabinet de Brignol et interloquer les mécontents par sa gentille apparition. Moitié candeur, moitié prudence, elle ne tient pas à savoir au juste ce que fait son père ; elle l’aime, elle le sent incurable et elle ne le sent pas méchant, voilà tout. Elle est bien « celle qui ne veut pas savoir« , mais elle est surtout celle qui ne veut pas juger. Elle est i bien née que, au lieu de prendre, comme cela pouvait arriver, une âme de petit avoué véreux en jupons, elle a conçu, à voir de quelle bassesse et de quelle dureté l’argent fait les hommes capables, le profond mépris de l’argent. Avisée pour son père, elle est honnête pour son propre compte, dans tous les sens du mot ; et, dès qu’elle découvre la vérité qu’elle ne cherchait point ; dès qu’elle sait que Maurice Vernot a prêté les trente mille francs à Brignol, et dans quelle pensée, et ce qu’il espérait faire d’elle, sa probité et sa fierté éclate avec une simplicité émouvante… Je me hâte de vous rassurer sur le sort de cette charmante fille : Maurice l’aime décidément encore plus qu’il ne croyait, et il lui demande sa main. Sur quoi Brignol, nullement étonné : « Qu’est-ce que je disais ? Tout faisait prévoir ce mariage, tout ; c’est évident.« 

Je ne puis qu’indiquer les autre figures : la moutonnière et résignée Mme Brignol ; le beau-père, Valpierre, magistrat à Poitiers, représentant digne et désolé de la morale bourgeoise et de la morale du Code et, tout de même, à travers ces traductions, de la morale tout court ; Carriard, l’homme d’affaires pratique et direct, trapu, à gants rouges, à tête de bookmaker ou d’homme d’écurie ; et le commandant Brunet, type inoubliable du vieux joueur possédé. Tout cela vit. Mais au reste, il me serait difficile de vous faire sentir le mérite particulier de la comédie de Capus ; car ce mérite est surtout dans le détail. Point de mots d’auteur : des mots de nature à foison, et point « fabriqués« . Un dialogue d’une vérité vraie, – plus vraie peut-être que ne l’exige le théâtre, – et que je ne me souviens d’avoir rencontrée que dans les meilleures scènes de M. Georges Ancey, -qui lui, du reste, est un pessimiste déterminé et ajoute, le plus souvent, à la « rosserie » naturelle de ses contemporains. La vérité de M. Alfred Capus, car vous savez qu’il y en a plusieurs, est plus indulgent. – En résumé, son homme d’affaires visionnaire rappelle Mercadet, l’Arnoux de l’Education sentimentale*, le Delobelle de Fromont jeune, le Micawber de David Copperfield et l’Ekdal du Canard sauvage. Il les rappelle, dis-je, tout en étant bien lui-même. Il est de leur famille, et je crois bien qu’il est presque leu égal. C’est gentil pour un début.

******
* L’Education sentimentale de Gustave Flaubert, 1869
**Fromont jeune et Risler aîné d’Alphonse Daudet, 1874.
***David Copperfield (Mr Wilkins Micawber) de Charles Dickens, 1850
****Le Canard sauvage (Vildanden) de Henrik Ibsen, 1885

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Prince Alexandre Chakhovskoy : Le Cosaque poète – Traduction française

Alexandre Chakhovskoy trad Jacky LavauzelleThéâtre Russe
Vaudeville
комедии, водевили

Alexandre Chakhovskoy (chakhovskoï)
Александр Александрович Шаховской
1777-1846

LE COSAQUE POèTE
Казак-стихотворец

DIT LE PREMIER VAUDEVILLE RUSSE
признается первым русским водевилем

Shachovskoy Alexandre Alexandrovich Prince Alexandre Chakovskoy Le Cosaque poète Traduction Française Artgitato

Première à Saint-Pétersbourg
Премьера: Петербург

Le 15 mai 1812  -15 мая 1812
«Казаку-стихотворцу» принадлежит заметное место в истории украинского и русского театра
«Le Cosaque poète » tient une place de choix dans l’histoire du théâtre ukrainien et russe

VAUDEVILLE EN SEIZE SCENES

Extraits

***

SCENE 1

ANNETTE
(elle sort de sa maison. Elle observe la route et se met à chanter)
« Un jeune cosaque s’en va en guerre

Les adieux à sa belle, il ne se lasse
Ma belle ! Toi qui m’es si chère
Ne pleure plus tes si doux yeux.

Un jour je serai plein de gloire
Et alors, je reviendrai
Ma monture me mènera à la victoire
Allons ! Ma belle ! Adieu !

Mon bel amant ! Mes larmes ne s’arrêtent plus
Mon aimé ! Ne m’abandonnes pas !
Pense, mon bien aimé, combien le bruit des armes
Vont me transpercer !

Tu parles de gloire, tu parles de conquêtes
Cela m’est bien égal. Il ne m’importe que toi
Va ! Pense à ton Annette
Va ! Tout le reste n’est rien pour moi ! »

Tout le reste n’est rien pour moi…Comment chanter cette chanson sans fondre en larmes ? Mon Klimofski l’a composée pour moi seule. Maintenant, il est parti. Et ce triste Prodius qui cherche toujours à me fiancer. Oui il est riche, mais…

« Mon ami. Il ne m’importe que toi
Va ! Pense à ton Annette
Va ! Tout le reste n’est rien pour moi ! »

****

SCENE 2
ANNETTE, LE PRINCE et DAMIEN
(le Prince en soldat a son bras en écharpe)

DAMIEN
Prince, entendez-vous cet oiseau ? Son chant est si mélancolique.

LE PRINCE
Je n’aperçois qu’une jeune fille.
(Il s’approche d’Annette)
Bonjour, mademoiselle.

ANNETTE
Bonjour à vous, soldat.

DAMIEN
Est-ce toi qui chantais ainsi ?

LE PRINCE
Qui pleurait.

ANNETTE
Je suis si triste.

LE PRINCE
Pourquoi donc ?

ANNETTE
C’est mon bien aimé ! Mais n’allez pas le crier sur les toits !

DAMIEN
Sois sans crainte. Nous sommes des soldats guidés par l’honneur. Nous serons tenir le secret.

ANNETTE
Mais vous-mêmes, revenez bien de la guerre ?

LE PRINCE
Nous revenons blessés et rentrons chez nous.

ANNETTE
Blessés ! … Vous avez dû vous battre courageusement !

DAMIEN
Evidemment ! Nous sommes les soldats de la garde !

ANNETTE
De la garde ! Vous suivez donc les pas du Tsar ?

LE PRINCE
C’est le Tsar lui-même qui nous guide !

DAMIEN
Le Tsar est partout ! Et la victoire le suit à ses trousses !

« Les musulmans et les suédois
seront les témoins de notre avenir glorieux
Mille fois le tsar en personne
A la victoire nous a conduits.
C’est notre guide, notre Père
Pour nous il est le protecteur
Se battre devant lui et mourir pour lui
Sera notre plus cher désir. »

ANNETTE
Vous avez quitté Pultava ?

DAMIEN
Oui nous revenons de la quitter ! Et nous ne sommes pas prêts de l’oublier !

ANNETTE
Et les cosaques ? Vous les avez vus ?

LE PRINCE
Il y avait bien le régiment d’Iskra et celui de Kotchoubey.

ANNETTE
Avez-vous rencontré ou entendu un certain Klimofsky ?

LE PRINCE
Klimofsky ? ça me dit quelque chose. Ne serait pas ce cosaque qui compose des ritournelles ?

ANNETTE
Oui ! C’est lui ! Tout à fait lui !

LE PRINCE
Et la chanson que tu chantais, était-elle de lui ?

ANNETTE
Il l’a faite pour moi.

LE PRINCE
Vous êtes fiancés ?

ANNETTE
Oui. Je suis la fille de la veuve Dobrenko. Nous devions nous épouser. L’auriez-vous aperçu ?

LE PRINCE
Malheureusement, non.

ANNETTE
Et d’où le connaissez-vous donc ?

LE PRINCE
Par ses chansons !

ANNETTE
On les chante dans les troupes ?

LE PRINCE
Oui. Ainsi que le Tsar lui-même qui aime à les entendre.

ANNETTE
Le Tsar lui-même ! Le Tsar écoute les chansons de mon Klimofski !
(Tout à coup, elle devient triste)
Et moi qui ne deviendrai jamais son épouse.

DAMIEN
Et pourquoi diable ?

ANNETTE
La cause au seigneur Prodius qui habite plus loin dans sa riche demeure. Il m’aime. Ma mère, une pauvre veuve. Mon amoureux est parti à la guerre. Il n’est toujours pas revenu. Et ce Prodius est le seul à aider ma pauvre mère. J’ai fait la promesse de l’épouser. Pouvais-je faire autrement. Ma mère me suppliait : aie pitié de moi, me disait-elle. Devant ma réticence, elle pleura. Et je lui céda.

LE PRINCE
Oui tu as réagi courageusement. Mais, peut-être, pourrait-on trouver un remède.

ANNETTE
Un remède ? Comment…

LE PRINCE
Nous ne sommes que des humbles combattants. Personne à cette heure ne nous a offert un gîte.

ANNETTE
Attendez! Ma pauvre mère a beau être malade, c’est avec joie que nous partagerons le souper. Attendez, je reviens !

****

SCENE 3
LE PRINCE ET DAMIEN

LE PRINCE
Quelle brave jeune fille ! Je suis ravi de tomber sur le village de notre Klimofski. Notre Tsar en personne apprécie ses chansons pleines de vigueur et de verve patriotique. Il souhaite rencontrer le poète cosaque.

DAMIEN
Monsieur ! Et pour ce Prodius qui veut obtenir les faveurs de notre Annette. Ce coquin doit faire parti de ces pendards qui spolient les biens du Tzar et tout ça pendant que nous nous battons !

LE PRINCE
C’est tout à fait possible. C’est le Tsar qui m’envoie ici afin d’examiner si ses ordres sont bien exécutés et si on s’est bien comporté. Je vais me déguisé en soldat et je passerai alors totalement inaperçu. Je verrai bien la vérité dans cette contrée.

DAMIEN
Diable donc !  Qu’est-ce qui sort de cette demeure ?

****

SCENE 4
LE PRINCE, DAMIEN, PRODIUS et GREGOIRE

PRODIUS
(Fort)
Eh ! Que l’on prépare le pot-au-feu… et les tartes…et les entrées. Allez ! Allez ! Maître Grégoire dort encore !
(Il se dirige vers la maison de Grégoire et frappe)
Grégoire ! Grégoire !

GREGOIRE
Quel bazar ! Que se passe t-il donc ?

PRODIUS
Grégoire ! Grégoire !

GREGOIRE
Je suis là, monsieur. Je suis là.

PRODIUS
Tu es là, mais tu te fais attendre. Viens, il faut que nous parlions.

GREGOIRE
Doucement, monsieur, doucement.

PRODIUS
Je te dire de faire au plus vite.

GREGOIRE
ça y est. Me voici.

DAMIEN
(au Prince)
Quel triste sire !

GREGOIRE
Sieur Prodius, comment allez-vous ?

LE PRINCE
C’est donc lui, ce Prodius !

PRODIUS
Maître Grégoire, il me faut votre conseil. Mes nuits sont des enfers et le jour l’appétit m’a abandonné. Je ne pense plus qu’à notre Annette.
(Il chante)
« Je suis inquiet
De jour comme de nuit,
Mon Annette, mon amour
Me poursuit toujours
Ses si beaux yeux
M’ont enchanté
Je n’ai plus le cœur à boire
Ni à rire, ni à chanter.

Seul je suis
Avec mes cheveux gris
Et sans joie
Je regarde mon bétail
Et j’en ai oublié
De compter mes deniers
Ah! Ce que j’aime !
Voilà tout mon malheur. »

LE PRINCE
Le bougre est emballé !

GREGOIRE
Pas d’inquiète ! Diantre ! La mère en est d’accord. Les choses suivent leur chemin.

PRODIUS
Alors, je vais de ce pas chez elle.

LE PRINCE
Suivons ces gaillards et nous apprendrons à mieux les connaître.

GREGOIRE
(Il aperçoit Damien et le Prince)
Monsieur.

PRODIUS
Qu’y a-t-il ?

GREGOIRE
Ce sont les soldats du Tsar.

PRODIUS
(il se met à trembler)
Et alors !

GREGOIRE
Ils doivent savoir ce que vous avez fait aux cosaques et peut-être sont-ils au courant des quelques malversations des deniers de l’Etat.

PRODIUS
(à part)
Je pourrais, il est vrai, passer un mauvais moment… Ces coquins-là ont l’œil partout. Ils vont sentir la chose .

(Le Prince le salue)
Grégoire, ces soldats nous saluent.

GREGOIRE
Oui et bien bas

Traduction Jacky Lavauzelle