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WALTER SCOTT POÈME- LE PAUVRE PÉCHEUR – ROKEBY CANTO I – 2 – Those towers, which in the shif’tin gleam

LITTÉRATURE ANGLAISE
ROCKEBY

WALTER SCOTT POÈME

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Sir Walter Scott
Édimbourg – Abbotsford

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais


LES POÈMES
DE SIR WALTER SCOTT

Walter Scott’s poems

ROKEBY
1813

*
CANTO I
*

walter scott poemeII

 

Those towers, which in the shif’tin gleam
Ces tours, sur les mouvants flots scintillants,
Throw murky shadows on the stream,
Jettent d’obscures ombres,
Those towers of Barnard hold a guest,
Ces tours de Barnard qui abritent un invité,
 The emotions of whose troubled breast,
Troublé par les émotions de son cœur,
In wild and strange confusion driven,
Dans une une sauvage et étrange confusion,
Rival the flitting rack of heaven.
Qui rivalisent aux désordres du ciel.
Ere sleep stern Oswald’s senses tied,
Avant que le sommeil ne prenne le fier Oswald,
Oft had he changed his weary side,
Il s’était tourné et se retourné bien des fois,
Composed his limbs, and vainly sought
Repositionné, et avait vainement recherché
By effort strong to banish thought.
Par l’effort à bannir ses obscures pensées.
Sleep came at length, but with a train
Le sommeil fut enfin trouvé, mais à sa traîne demeuraient
Of feelings real and fancies vain,
Des sentiments réels et fantastiques,
Mingling, in wild disorder cast,
Mêlant, dans un sauvage désordre,
The expected future with the past.
Le futur attendu avec le passé.
Conscience, anticipating time,
La conscience, anticipant le futur,
Already rues the unacted crime,
Déjà évoque un crime non réalisé,
And calls her furies forth, to shake
Et appelle les furies, à secouer
The sounding scourge and hissing snake;
Le bruyant fléau et le serpent sifflant ;
While her poor victim’s outward throes
Alors que sur la pauvre victime affiche
Bear witness to his mental woes,
Les témoignages de ses malheurs,
And show what lesson may be read
Et montre la leçon à retenir
Beside a sinner’s restless bed.
A côté du lit agité d’un pécheur.

 

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Walter Scott Poème

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WALTER SCOTT
vu par
VICTOR HUGO

Walter Scott a su puiser aux sources de la nature et de la vérité un genre inconnu, qui est nouveau parce qu’il se fait aussi ancien qu’il le veut. Walter Scott allie à la minutieuse exactitude des chroniques la majestueuse grandeur de l’histoire et l’intérêt pressant du roman ; génie puissant et curieux qui devine le passé ; pinceau vrai qui trace un portrait fidèle d’après une ombre confuse, et nous force à reconnaître même ce que nous n’avons pas vu ; esprit flexible et solide qui s’empreint du cachet particulier de chaque siècle et de chaque pays, comme une cire molle, et conserve cette empreinte pour la postérité comme un bronze indélébile.
Peu d’écrivains ont aussi bien rempli que Walter Scott les devoirs du romancier relativement à son art et à son siècle ; car ce serait une erreur presque coupable dans l’homme de lettres que de se croire au-dessus de l’intérêt général et des besoins nationaux, d’exempter son esprit de toute action sur les contemporains, et d’isoler sa vie égoïste de la grande vie du corps social. Et qui donc se dévouera, si ce n’est le poète ? Quelle voix s’élèvera dans l’orage, si ce n’est celle de la lyre qui peut le calmer ? Et qui bravera les haines de l’anarchie et les dédains du despotisme, sinon celui auquel la sagesse antique attribuait le pouvoir de réconcilier les peuples et les rois, et auquel la sagesse moderne a donné celui de les diviser ?
Ce n’est donc point à de doucereuses galanteries, à de mesquines intrigues, à de sales aventures, que Walter Scott voue son talent. Averti par l’instinct de sa gloire, il a senti qu’il fallait quelque chose de plus à une génération qui vient d’écrire de son sang et de ses larmes la page la plus extraordinaire de toutes les histoires humaines. Les temps qui ont immédiatement précédé et immédiatement suivi notre convulsive révolution étaient de ces époques d’affaissement que le fiévreux éprouve avant et après ses accès. Alors les livres les plus platement atroces, les plus stupidement impies, les plus monstrueusement obscènes, étaient avidement dévorés par une société malade ; dont les goûts dépravés et les facultés engourdies eussent rejeté tout aliment savoureux ou salutaire. C’est ce qui explique ces triomphes scandaleux, décernés alors par les plébéiens des salons et les patriciens des échoppes à des écrivains ineptes ou graveleux, que nous dédaignerons de nommer, lesquels en sont réduits aujourd’hui à mendier l’applaudissement des laquais et le rire des prostituées. Maintenant la popularité n’est plus distribuée par la populace, elle vient de la seule source qui puisse lui imprimer un caractère d’immortalité ainsi que d’universalité, du suffrage de ce petit nombre d’esprits délicats, d’âmes exaltées et de têtes sérieuses qui représentent moralement les peuples civilisés. C’est celle-là que Scott a obtenue en empruntant aux annales des nations des compositions faites pour toutes les nations, en puisant dans les fastes des siècles des livres écrits pour tous les siècles. Nul romancier n’a caché plus d’enseignement sous plus de charme, plus de vérité sous la fiction. Il y a une alliance visible entre la forme qui lui est propre et toutes les formes littéraires du passé et de l’avenir, et l’on pourrait considérer les romans épiques de Scott comme une transition de la littérature actuelle aux romans grandioses, aux grandes épopées en vers ou en prose que notre ère poétique nous promet et nous donnera.

Victor Hugo
Œuvres complètes de Victor Hugo
A PROPOS DE QUENTIN DURWARD
Juin 1823
Littérature et philosophie mêlées
Texte établi par Cécile Daubray
Imprimerie Nationale, Ollendorff
Editions Albin Michel
1934 – Hors séries – Philosophie I

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SIR WALTER SCOTT POÈME

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