LITTERATURE ANGLAISE -English Literature – English poetry
EMILY BRONTË
30 July 1818 – 19 December 1848
30 Juillet 1818 – 19 décembre 1848
Traduction – Translation
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
French and English text
texte bilingue français-anglais
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Fair sinks the summer evening now
UNE CLAIRE SOIREE D’ETE
August 30, 1839
30 août 1839
Fair sinks the summer evening now
Passe la claire soirée d’été
In scattered glory round;
Tout autour dans une gloire diffuse ;
The sky upon its holy brow
Le ciel sur son front sacré
Wears not a cloud that speaks of gloom.
Ne loge pas un seul ténébreux nuage.
The old tower, shrined in golden light,
La vieille tour, ornée d’un halo flavescent,
Looks down on the descending sun;
Contemple le soleil descendant ;
So softly evening blends with night,
Alors doucement, le soir tant se confond avec la nuit,
You scarce can say when day is done.
Que la fin du jour devient un mystère.
*
And this is just the joyous hour
Et c’est l’heure joyeuse
When we were wont to burst away
Où nous nous dérobions
T’ escape from labour’s tyrant power
Afin d’échapper au pouvoir tyrannique du travail
And cheerfully go out to play.
Et allions jouer au-dehors tendrement.
*
Then why is all so sad and lone?
Alors, pourquoi tout est-il si triste et abandonné ?
No merry footstep on the stair,
Pas de pas joyeux dans l’escalier,
No laugh, no heart-awaking tone,
Pas de rire, pas d’éveil du cœur,
But voiceless silence everywhere.
Mais un silence aphone partout.
*
I’ve wandered round our garden ground,
J’ai erré tout autour de notre jardin,
And still it seemed at every turn
Et il me semblait, à chaque tour,
That I should greet approaching feet,
Que des pas de moi s’approchaient,
And words upon the breezes hung.
Et que des mots vers moi se portaient.
*
In vain, they will not come to-day,
Aujourd’hui, ils ne viendront pas, en vain,
And morning’s beams will rise as drear.
Et les rais du matin se lèveront aussi tristes.
Then tell me, are they gone for aye,
Alors dis-moi, sont-elles pour toujours parties,
Or gleams the sun amongst the mists of care?
Les étincelles de soleil parmi les brumes de chagrin ?
*
Be still, reviving hope doth say,
Sois tranquille, pour l’espoir salvateur,
Departed joys ’tis fond to mourn,
Les joies disparues sont plus douces à pleurer,
Think every storm that rides its way
Quand chaque tempête sur son parcours
Prepared a more divine return.
Prépare un plus divin retour.
August 30, 1839
30 août 1839
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SUPPLEMENT
EMILY BRONTË
DE 1837 A 1842
De 1837 à 1842, Emily resta seule à Haworth, avec son père et sa tante. Elle s’occupait du ménage, soignait la vieille servante Tabby, qui s’était cassé la jambe, surveillait l’éducation de ses chiens, de ses chats et de ses poules, et, aux heures de liberté, courait parmi les bruyères, sous le vent qui soufflait. Pendant les vacances, la famille se réunissait, et la joyeuse vie d’autrefois recommençait. Personne autant qu’Emily ne paraissait s’y plaire.
Il y avait aussi, dans ces années, un desservant (curate) qui venait souvent dans la maison des Brontë et qui semble avoir fait sur Emily une impression assez vive. C’était un beau jeune homme plein de galanterie, et miss Ellen Nussey, l’amie des demoiselles Brontë, a raconté à miss Mary Robinson que sa présence au presbytère mettait dans les yeux d’Emily un éclat inaccoutumé.
Le bonheur d’Emily devait être de peu de durée. En 1842, sur les instances de Charlotte, la pauvre fille se laissa mener à Bruxelles, où un maître de pension s’offrait à compléter son éducation, et notamment à lui apprendre le français. La compagnie de sa sœur n’empêcha pas ce séjour en Belgique d’être pour Emily un affreux exil. Comme partout et toujours, c’est elle qui là-bas parut la mieux douée, la plus intéressante et la plus belle des deux sœurs. « Sa faculté d’imagination était si vive, elle avait un tel art pour se représenter les scènes et les caractères, et son raisonnement était, en outre, si serré, que je la croyais destinée à l’avenir le plus haut. » C’est en ces termes que parlait d’elle, plus tard, le maître de pension bruxellois. Mais il se plaignait en même temps de cette nature sombre, concentrée, inabordable, qu’il lui avait vue tout le temps qu’il l’avait connue. Des dames anglaises qui habitaient aux environs de Bruxelles se trouvèrent forcées à rompre toutes relations avec les demoiselles Brontë, qu’elles avaient d’abord invitées chez elles : Emily ne leur disait pas un mot ; elle restait des heures dans leur salon, immobile et les yeux baissés. Elle étudiait consciencieusement le français, le dessin, la musique ; elle étonnait ses maîtres par la sûreté et la rapidité de ses progrès ; mais sa tristesse de jour en jour s’aggravait. Elle n’avait d’autre consolation que d’écrire des vers, à l’insu de tous, et de lire Hoffmann, dont les noires inventions concordaient avec les rêves tragiques qu’elle portait en elle.
Préface de Théodore de Wyzewa
Pour sa traduction de UN AMANT
D’Emily Brontë
1892
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LES TROIS SOEURS BRONTË
par/by Branwell Brontë
From left to right: Anne, Emily and Charlotte
De gauche à droite : Anne, Emily et Charlotte
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