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LA COMPLAINTE DU VIEUX MARINIER VI Samuel Taylor Coleridge The Rime of the Ancient Mariner

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LA COMPLAINTE DU VIEUX MARINIER
Samuel Taylor Coleridge
The Rime of the Ancient Mariner

LITTERATURE ANGLAISE -English Literature – English poetry

SAMUEL TAYLOR COLERIDGE
Devon 21 octobre 1772 – Londres 25 juillet 1834

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 







 

 

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SAMUEL TAYLOR COLERIDGE

LA COMPLAINTE DU VIEUX MARIN
1798
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VI
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The Rime of the Ancient Mariner

 

 Samuel Taylor Coleridge Traduction Jacky Lavauzelle




VI
SIXIÈME PARTIE

 

First Voice
La Première Voix

« But tell me, tell me! speak again,
 Mais dis-moi, dis-moi ! parle encore
« Thy soft response renewing—
 Répète ta douce réponse …
 « What makes that ship drive on so fast?
 Pourquoi ce vaisseau avance si vite ?
    « What is the Ocean doing?
Que fait l’océan ?

*

Second Voice
La Seconde Voix

 « Still as a Slave before his Lord,
Paisible comme un esclave devant son Seigneur,
  « The Ocean hath no blast:
L’océan n’a plus de souffle :
 « His great bright eye most silently
 Son grand œil, brillant le plus silencieusement possible,
Up to the moon is cast—
 Reste fixé vers la lune !
   « If he may know which way to go,
Comme s’il savait quelle route prendre,
 « For she guides him smooth or grim.
Elle le guide, serein ou sinistre.
 « See, brother, see! how graciously
Regarde, frère, regarde comme gracieusement
    « She looketh down on him.
 Elle le regarde !

*

First Voice
La Première Voix

« But why drives on that ship so fast
Mais pourquoi naviguer si vite ?
« Withouten wave or wind?
Sans vague, sans vent ? 

*

Second Voice
La Seconde Voix

« The air is cut away before,
L’air devant est retombé,
 « And closes from behind.
Et se referme derrière.
 « Fly, brother, fly! more high, more high,
 Vole, mon frère, vole ! Plus haut, plus haut,
  « Or we shall be belated:
  Ou nous serons surpris :
  « For slow and slow that ship will go,
 Plus lent ce navire ira,
« When the Marinere’s trance is abated. »
  Jusqu’à ce que la transe des Marins s’arrête.

***

I woke, and we were sailing on
Je me suis réveillé et nous naviguions
As in a gentle weather:
Comme par temps doux :
‘Twas night, calm night, the moon was high;
C’était une nuit, une nuit calme, la lune était haute ;
The dead men stood together.
Des hommes morts se tenaient ensemble.

 All stood together on the deck,
Tous ensemble, tous debout sur le pont,
For a charnel-dungeon fitter:
Ressemblant à un charnier,
  All fix’d on me their stony eyes
Tous me fixaient avec des yeux de pierre,
That in the moon did glitter.
Qui brillaient sous la lune.

 The pang, the curse, with which they died,
La douleur, la malédiction, par lesquelles ils étaient morts,
Had never pass’d away:
N’avaient jamais disparu :
 I could not draw my een from theirs
Je ne pouvais ni les quitter des yeux
Ne turn them up to pray.
Ni m’en détourner pour prier.

 And in its time the spell was snapt,
Et, soudain, le sortilège fut brisé,
 And I could move my een:
Et je pouvais faire glisser mon regard :
I look’d far-forth, but little saw
Je regardai au loin, mais si peu je vis
Of what might else be seen.
De ce qui pouvait être vu.

Like one, that on a lonely road
Comme un autre, sur une route solitaire,
Doth walk in fear and dread,
Qui marche dans la peur et la terreur,
  And having once turn’d round, walks on
Après avoir regardé tout autour une fois, qui marche devant lui
And turns no more his head:
Sans ne plus tourner la tête :
Because he knows, a frightful fiend
Parce qu’il sait, qu’un démon effroyable
Doth close behind him tread.
Ferme la route derrière lui.

 But soon there breath’d a wind on me,
Mais bientôt il y a eu un souffle sur moi,
Ne sound ne motion made:
Sans que rien ne bouge :
Its path was not upon the sea
Nulle trace de passage sur la mer
In ripple or in shade.
Ni ondulation ni ombre.

 It rais’d my hair, it fann’d my cheek.
Il souleva mes cheveux, souffla sur ma joue.
Like a meadow-gale of spring—
Comme sur une prairie au printemps –
It mingled strangely with my fears,
Il se mêlait étrangement avec mes peurs,
Yet it-felt like a welcoming
Pourtant, il semblait accueillant.

Swiftly, swiftly flew the ship,
Si vite naviguait le navire,
Yet she sail’d softly too:
Pourtant qui naviguait si doucement :
Sweetly, sweetly blew the breeze—
Doucement, souffla doucement la brise –
On me alone it blew.
Sur moi seul, elle a soufflé.

 O dream of joy! is this indeed
Ô rêve de joie ! est-ce en effet
The light-house top I see?
La lanterne sur le toit que je vois ?
 Is this the Hill? Is this the Kirk?
Est-ce la colline ? Est-ce l’église ?
  Is this mine own countrée?
Est-ce ma propre contrée ?

 We drifted o’er the Harbour-bar,
Nous avons dérivé jusqu’au port,
And I with sobs did pray—
Et moi, en sanglots, j’ai prié …
« O let me be awake, my God!
« O laisse-moi être éveillé, mon Dieu !
« Or let me sleep alway! »
« Ou laisse-moi dormir toujours ! »

 The harbour-bay was clear as glass,
La baie du port était aussi claire que du verre,
So smoothly it was strewn!
Tout étant si paisible !
  And on the bay the moon light lay,
Et sur la baie, la lumière de la lune reposait,
 And the shadow of the moon.
Tout comme l’ombre de la lune.

The moonlight bay was white all o’er,
La baie au clair de lune était blanche totalement,
 Till rising from the same,
S’y éleva de son cœur
Full many shapes, that shadows were,
Tant de formes, des ombres en réalite,
 Like as of torches came.
Telles des torches en mouvement.

 A little distance from the prow
A proximité de la proue
 Those dark-red shadows were;
Ces ombres devenaient rouge foncé ;
But soon I saw that my own flesh
Mais bientôt je vis ma propre chair
  Was red as in a glare.
Rouge comme dans un éclat.

 I turn’d my head in fear and dread,
Je tournai la tête apeuré et terrorisé,
And by the holy rood,
Et par le saint crucifix,
 The bodies had advanc’d, and now
Les corps avançaient, et maintenant
Before the mast they stood.
Juste à côté du mât, se tenaient.

 They lifted op their stiff right arms,
Ils soulevèrent leurs bras droits rigides,
They held them strait and tight;
Se tenant étroitement serrés ;
And each right-arm burnt like a torch.
Et chaque bras droit brûlait telle une torche.
A torch that’s borne upright.
Une torche dressée.
Their stony eye-balls glitter’d on
Leurs yeux stellaires scintillaient
In the red and smoky light.
Dans cette épaisse lumière rouge.

I pray’d and turn’d my head away
Je priais et tournais la tête
Forth looking as before.
Regardant devant moi.
There was no breeze upon the bay,
Nulle brise sur la baie,
No wave against the shore.
Nulle vague sur le rivage.

 The rock shone bright, the kirk no less
Le rocher brillait, comme l’église
 That stands above the rock:
Qui, au-dessus du rocher, se tenait :
The moonlight steep’d in silentness
Le clair de lune plongea dans le silence
The steady weathercock.
La calme girouette.

 And the bay was white with silent light,
Et la baie était blanche dans une silencieuse lumière,
Till rising from the same
Soudain s’éleva d’elle
Full many shapes, that shadows were,
Tant de formes, qui n’étaient que des ombres,
In crimson colours came.
Aux couleurs cramoisies.

 A little distance from the prow
Si près de la proue
Those crimson shadows were:
Ces ombres cramoisies se trouvaient :
I turn’d my eyes upon the deck—
Je tournai mes yeux vers le pont …
O Christ! what saw I there?
O Christ ! qu’ai-je vu là ?

Each corse lay flat, lifeless and flat;
Chaque corps reposait à plat, sans vie et à plat ;
And by the Holy rood
Et par la sainte Croix
A man all light, a seraph-man,
Un homme de lumière, un séraphin,
  On every corse there stood.
Sur chaque corps se tenait.

 This seraph-band, each wav’d his hand:
Cette bande de séraphins saluait :
It was a heavenly sight:
Quelle vue céleste !
They stood as signals to the land,
Ils se tenaient comme des fanaux :
Each one a lovely light:
Quelle belle lumière !

 This seraph-band, each wav’d his hand,
Cette bande de séraphins saluait :
No voice did they impart—
Aucune voix ne sortait-
No voice; but O! the silence sank,
Sans voix ; mais , Oh ! le silence coulait
Like music on my heart.
Comme une musique sur mon cœur.

 Eftsones I heard the dash of oars,
Soudain, j’entendis le bruit des avirons,
I heard the pilot’s cheer:
J’entendis la joie du pilote :
My head was turn’d perforce away
Ma tête se retourna
  And I saw a boat appear.
Et je vis un bateau apparaître.

Then vanish’d all the lovely lights;
Puis disparurent toutes les belles lumières;
The bodies rose anew:
Les corps se relevèrent :
With silent pace, each to his place,
Silencieusement, chacun à sa place,
Came back the ghastly crew.
Revint l’horrible équipage.
  The wind, that shade nor motion made,
Le vent, cette ombre immobile,
On me alone it blew.
Sur moi seul soufflait.

 The pilot, and the pilot’s boy
Le pilote et le moussaillon
  I heard them coming fast:
Je les ai entendus venir si vite :
Dear Lord in Heaven! it was a joy.
Cher Seigneur au Ciel ! Quelle joie !
   The dead men could not blast.
Malgré tous ces corps étendus.

 I saw a third—I heard his voice:
Je vis un troisième – j’entendis sa voix :
It is the Hermit good!
C’est le bon Ermite !
He fingeth loud his godly hymns
Chantant fort ses hymnes pieux
That he makes in the wood.
Qu’il composa dans le bois.
He’ll shrieve my soul, he’ll wash away
Il va me rendre mon âme, il la lavera
  The Albatross’s blood.
Du sang de l’Albatros.



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LA COMPLAINTE DU VIEUX MARINIER
The Rime of the Ancient Mariner

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de
SAMUEL TAYLOR COLERIDGE

Samuel Taylor Coleridge Traduction Jacky Lavauzelle

POESIE ANGLAISE ET AMERICAINE Traduction anglaise Jacky Lavauzelle

POESIE ANGLAISE ET AMERICAINE
LITTERATURE ANGLAISE ET AMERICAINE

Littérature anglaise et américaine Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Anglais Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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Translation




 

 




LA POESIE ANGLAISE ET AMERICAINE

 

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William BLAKE

Poems from Poetical Sketches – Poèmes tirés des Poetical Sketches
Poems written in a copy of Poetical Sketches – Poèmes écrits dans un exemplaires des Poetical Sketches
Songs of Innocence – Chants d’Innocence (1789)
Songs of Experience – Chants d’Experience (1794)

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Emily BRONTË

Poems – Poèmes

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Elizabeth Barrett Browning

Sonnets from the Portuguese  (Elizabeth Barrett Browning) Sonette aus dem Portugiesischen  (RILKE) Sonnets du Portugais (J Lavauzelle)
Elizabeth-Barrett-Browning Sonnets from the Portuguese Elizabeth Barrett Browning Sonette aus dem Portugiesischen RILKE**




SAMUEL TAYLOR COLERIDGE

Kubla Khan

IN Xanadu did Kubla Khan
À  Xanadu, Kubla Khan
A stately pleasure-dome decree:
Fit bâtir un majestueux dôme de plaisir :

LA COMPLAINTE DU VIEUX MARINIER
The Rime of the Ancient Mariner

VI

« But tell me, tell me! speak again,
 Mais dis-moi, dis-moi ! parle encore
« Thy soft response renewing—
 Répète ta douce réponse …

La Complainte du vieux marin Trad Jacky Lavauzelle

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Emily DICKINSON

Poems – Poèmes

Emily Dickinson Traduction Jacky Lavauzelle**

Michael DRAYTON

IDEAS – IDEES
Poems – Poèmes

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John GAY

THE BEGGAR’S OPERA
L’OPERA DU GUEUX
SONGS – LES CHANSONS

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 Khalil GIBRAN

Le Prophète  – The Prophet – 1923le-prophete-khalil-gibran-fred-holland-day-1898

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Alfred Edward HOUSMAN

poèmes – poems

Traduction Jacky Lavauzelle
Photographie d’Emil Otto Hoppé d’Alfred Edward Housman

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D. H. LAWRENCE

Les Poèmes de DH Lawrence – DH Lawrence’s Poems

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Thomas MOORE

Poèmes de Thomas Moore – Poems by Thomas Moore

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George ORWELL
1984
Nineteen Eighty-Four
LE PAYS DORÉ 

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Edgar Allan POE

Poems – Poèmes

Edgar Allan Poe Trad Jacky Lavauzelle

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Matthew PRIOR

Poems – Poèmes

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Sir Walter RALEIGH

Poems – Poèmes

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Sir Walter SCOTT

Poèmes – Poetry

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William SHAKESPEARE

The Sonnets – Les Sonnets
1609

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Percy Bysshe SHELLEY

Poems – Poèmes

**

James SHIRLEY

Poems – Poèmes

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Alfred TENNYSON

MARIANA
LA MOUCHE BLEUE




Oscar WILDE

Œuvre
Poems – Poèmes

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William WORDSWORTH

Poems – Poèmes

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Sir Thomas WYATT

Poems – Poèmes

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William Butler YEATS

Poetry of Yeats – La Poésie de Yeats
Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908

Theater of Yeats – Le théâtre de Yeats

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LA POESIE ANGLAISE ET AMERICAINE

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La poésie a-t-elle perdu toute son importance à une époque comme la nôtre ? Quoiqu’on l’ait souvent répété, cela ne me semble vrai qu’à demi ; même à notre époque, je crois qu’elle est encore, sinon une grande page de l’histoire des nations, au moins une des meilleures clés pour nous ouvrir leur caractère. Si je veux connaître la raison ou la conscience d’un homme, je ne lui demanderai pas ce qu’il pense sur une question donnée : sa réponse à cet égard pourrait n’être qu’une notion empruntée ou la conséquence de quelque lieu commun entièrement indépendant de sa nature. Je préfère observer les goûts ou les répugnances qu’il témoigne à son insu, les impressions et les jugemens qui lui échappent au contact de tout ce qui le touche ; ils laissent voir bien plus à nu ce qui vit et palpite au fond de son être. Un avantage analogue, j’imagine, s’attache à la poésie des peuples étrangers elle est comme leur confession involontaire. Elle ne nous met pas seulement sous les yeux un produit de leurs facultés, elle nous montre à l’œuvre leurs facultés mêmes ; elle nous dévoile leurs idées générales, celles dont toutes leurs opinions ne sont que des modulations ; elle nous permet enfin de saisir sous leurs idées tous ces mobiles plus mystérieux, tous ces instincts, ces goûts, ces affections, qui jouent un si grand rôle dans les actions des hommes, et qu’on daigne à peine cependant regarder comme des réalités positives, parce qu’ils ne sont pas des conceptions de l’esprit.

Dans le cas de l’Angleterre, la confession me paraît d’ailleurs offrir un intérêt particulier. Les poètes de l’Italie ou de l’Espagne, par exemple, ne nous révéleraient guère qu’un état intellectuel et moral que nous avons déjà traversé nous-mêmes ; ceux de l’Angleterre au contraire, les derniers surtout, attestent, à mon sens, un mouvement d’idées tout nouveau dans l’histoire, et qui est peut-être la seule condition possible de vie pour les nouvelles institutions de nos sociétés. En tout cas, ce qu’ils reflètent est une phase d’esprit dont nous soupçonnons à peine l’existence, et qui ne s’est pas encore produite en France.

L’Europe entière avait traduit et imité Byron ; elle l’avait admiré avec passion, probablement parce qu’elle retrouvait chez lui ses propres sensations ; elle est restée indifférente pour ses successeurs, probablement parce qu’elle ne reconnaissait pas chez eux sa propre manière de voir et d’apprécier les choses. Quoi qu’il en soit des causes, le fait certain, c’est que Byron est encore regardé chez nous comme le dernier mot du génie poétique de l’Angleterre moderne. S’il nous est venu quelques échos des réputations plus récentes, ils étaient assez vagues. On n’a pas cherché, que je sache, à rapprocher l’un de l’autre les représentans de la littérature du jour ; on n’a pas tenté de faire ressortir les liens de parenté qui les unissent entre eux, en les distinguant tous de l’école byronienne, et naturellement ils nous apparaissent un peu comme des copies effacées de Byron, comme des variétés dégénérées de son espèce.

La Poésie anglaise depuis Byron
J. Milsand
La Revue des Deux Mondes
Tome 11
1851

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LA POESIE ANGLAISE ET AMERICAINE

Littérature anglaise et américaine Traduction Jacky Lavauzelle