Archives par mot-clé : terre

TERRE – Federico García Lorca -Tierra (Suites – Suite des miroirs)

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

Federico García Lorca

1898 – 1936

SUITES

Suite de los espejos
Suite des miroirs



Poèmes de Federico García Lorca
Poesía
*****
Tierra
*

Terre
*

Andamos
Nous marchons
sobre un espejo
Sur un miroir
sin azogue,
Sans mercure,
sobre un cristal
Sur un cristal
sin nubes.
Sans nuages…


***

Federico García Lorca
Suite de los espejos
Suite des miroirs

LE COQUELICOT DANS LE NUAGE -EMILY DICKINSON (1877) IT WAS A QUIET SEEMING DAY

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

IT WAS A QUIET SEEMIND DAY

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LE COQUELICOT DANS LE NUAGE

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1877

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It was a quiet seeming Day —
C’était un Jour en apparence calme –
There was no harm in earth or sky —
Il n’y avait aucun mal ni sur terre ni dans le ciel -…




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POEME D’EMILY DICKINSON

LA RAISON & LA FOLIE – EMILY DICKINSON (1873) HAD WE OUR SENSES

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

HAD WE OUR SENSES
****

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LA RAISON & LA FOLIE
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1873

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Had we our senses
Avons-nous notre raison ?
 
But perhaps ’tis well they’re not at Home
Mais peut-être vaut-il mieux que non…

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POEME D’EMILY DICKINSON

A se stesso GIACOMO LEOPARDI Mon cœur épuisé 1836

A se stesso
Giacomo Leopardi

Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE

 

Letteratura Italiana

giacomo-leopardi-poesie-poesia-artgitato-ferrazzi-casa-leopardi

ritratto A Ferrazzi
Portrait de Ferrazzi
casa Leopardi
Recanati
Via Giacomo Leopardi

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GIACOMO LEOPARDI
29 juin 1798 Recanati 14 juin 1837 Naples
Recanati 29 giugno 1798 –
Napoli 14 giugno 1837

Traduction Jacky Lavauzelle

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A se stesso Giacomo LeopardI
« Canti » XXVIII

1836

Mon cœur épuisé
« Les Chants » XXVIII

OEUVRE DE GIACOMO LEOPARDI

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a-se-stesso-giacomo-leopardi-artgitato-caspar-david-friedrich-herbstabend-am-see-1805Caspar David Friedrich
Herbstabend am See
1805

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XXVIII
A se stesso

Or poserai per sempre,
Repose-toi éternellement,
Stanco mio cor. Perì l’inganno estremo,
Mon cœur épuisé. Périt l’extrême méprise,
Ch’eterno io mi credei. Perì. Ben sento,
Qu’éternelle je croyais. Elle périt. Je sens bien
In noi di cari inganni,
Qu’en nous les chers égarements,
Non che la speme, il desiderio è spento.
L’espoir, le désir sont éteints.
Posa per sempre. Assai
Gisant à jamais. Toujours
Palpitasti. Non val cosa nessuna
Palpitant. Elle ne vaut aucun
I moti tuoi, nè di sospiri è degna
De tes mouvements, elle n’est digne de soupirs
La terra. Amaro e noia
La terre. Amertume et ennui
 La vita, altro mai nulla; e fango è il mondo
La vie, n’a jamais rien été d’autre ; et le monde une boue
T’acqueta omai. Dispera
Qui t’apaise désormais. Disparaît
  L’ultima volta. Al gener nostro il fato
Une dernière fois. Ce que donne le destin
   Non donò che il morire. Omai disprezza
N’est que le don de mourir. Désormais méprise
  Te, la natura, il brutto
Toi-même, la nature, le laid
  Poter che, ascoso, a comun danno impera
Qui ordonne, caché, le mal
E l’infinita vanità del tutto
Et la vanité infinie de tout.

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ALFRED DE MUSSET GRAND LECTEUR DE GIACOMO LEOPARDI
DEUX ÂMES SOEURS

Outre les sonnets de Michel-Ange, Alfred relisait sans cesse, jusqu’à les savoir par cœur, les poésies de Giacomo Leopardi, dont les alternatives de sombre tristesse et de douce mélancolie répondaient à l’état présent de son esprit. Lorsqu’il frappait sur la couverture du volume, en disant : « Ce livre, si petit, vaut tout un poème épique, » il sentait que l’âme de Leopardi était sœur de la sienne. Les Italiens ont la tête trop vive pour aimer beaucoup la poésie du cœur. Il leur faut du fracas et de grands mots. Plus malheureux qu’Alfred de Musset, Leopardi n’a pas obtenu justice de ses compatriotes, même après sa mort. Alfred en était révolté. Il voulut d’abord écrire un article, pour la Revue des Deux-Mondes, sur cet homme qu’il considérait comme le premier poète de l’Italie moderne. Il avait même recueilli quelques renseignements biographiques, dans ce dessein ; mais, en y rêvant, il préféra payer en vers son tribut d’admiration et de sympathie au Sombre amant de la Mort. De là sortit le morceau intitulé Après une lecture, qui parut le 15 novembre 1842.
En faisant la part de son exagération naturelle et de son excessive sensibilité, il faut pourtant reconnaître que, dans cette fatale année 1842, les blessures ne furent pas épargnées à Alfred de Musset. Il se plaignait que, de tous les côtés à la fois, lui venaient des sujets de désenchantement, de tristesse et de dégoût. « Je ne vois plus, disait-il, que les revers de toutes les médailles. »

Paul de Musset
Biographie de Alfred de Musset
Troisième partie
1837-1842
Charpentier, 1888
pp. 185-284

Warum sind denn die Rosen so blaß HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XX

  Warum sind denn die Rosen so blaß

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Warum sind denn die Rosen so blaß




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XX

 Warum sind denn die Rosen so blaß

 

Lyrisches Intermezzo XX
Pourquoi pâles sont les roses

1823

             Warum sind denn die Rosen so blaß

*

XX

Warum sind denn die Rosen so blaß,
Pourquoi pâles sont les roses,
O sprich, mein Lieb, warum?
Oh, dis-moi, mon cœur, pourquoi ?
 Warum sind denn im grünen Gras
Pourquoi dans la verte prairie
 Die blauen Veilchen so stumm?
Les violettes semblent muettes ?…

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XX   
Warum sind denn die Rosen so blaß

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LA POESIE DE HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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XX   
Warum sind denn die Rosen so blaß

ON TEACHING KHALIL GIBRAN SUR L’ENSEIGNEMENT

The Prophet
On Teaching
Sur l’Enseignement

The Prophet XVIII
KHALIL GIBRAN
Littérature Libanaise
Lebanese literature
le-prophete-khalil-gibran-fred-holland-day-1898Photographie de Fred Holland Day
1898



جبران خليل جبران
Gibran Khalil Gibran
1883–1931
le-prophete-khalil-gibran-the-prophete-n

Traduction Jacky Lavauzelle

 

THE PROPHET XVIII
On Teaching
SUR L’ENSEIGNEMENT

 

1923


*

on-teaching-khalil-gibran-sur-lenseignement-artgitato-hippolyte-flandrin-jeune-homme-assisJeune homme nu assis
Hippolyte Flandrin
1855 musée du Louvre

*


Then said a teacher, « Speak to us of Teaching. »
Puis un professeur demanda : « Parle-nous de l’Enseignement. »
And he said:
Et il dit :
No man can reveal to you aught but that which already lies half asleep in the dawning of our knowledge.
Aucun homme ne peut vous révéler autre chose que ce qui est déjà à moitié endormi dans l’aube de notre connaissance.

 The teacher who walks in the shadow of the temple, among his followers, gives not of his wisdom but rather of his faith and his lovingness.
 Le maître qui marche dans l’ombre du temple, parmi ses disciples, ne donne pas de sa sagesse, mais plutôt de sa foi et de son amour.  
  If he is indeed wise he does not bid you enter the house of wisdom, but rather leads you to the threshold of your own mind.
S’il est sage, il ne vous fera pas entrer dans la maison de la sagesse, mais il vous conduira au seuil de votre propre esprit.
The astronomer may speak to you of his understanding of space, but he cannot give you his understanding.
L’astronome peut vous parler de sa compréhension de l’espace, mais il ne peut vous donner sa compréhension elle-même.
The musician may sing to you of the rhythm which is in all space, but he cannot give you the ear which arrests the rhythm nor the voice that echoes it.
  Le musicien peut vous jouer le rythme qui est dans tout espace, mais il ne peut pas vous donner l’oreille qui capte le rythme ni la voix qui lui fait écho.
 And he who is versed in the science of numbers can tell of the regions of weight and measure, but he cannot conduct you thither.
Et celui qui est versé dans la science des nombres peut dire des correspondances des poids et mesures, mais il ne peut vous y conduire.
For the vision of one man lends not its wings to another man.
Car la vision d’un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme.
      And even as each one of you stands alone in God’s knowledge, so must each one of you be alone in his knowledge of God and in his understanding of the earth.
Et comme chacun de vous se tient seul dans la connaissance de Dieu, il faut que chacun d’entre vous soit seul dans sa connaissance de Dieu et dans sa compréhension de la terre.  

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Sur l’Enseignement
Khalil Gibran
On Teaching

CONTRE LES VÊTEMENTS THE PROPHET KHALIL GIBRAN LE PROPHETE X CLOTHES

contre-les-vetements-khalil-gibran-clothes-artgitato-the-prophet-le-propheteCONTRE LES VÊTEMENTS
The Prophet
 CLOTHES
Le Prophète

The Prophet X
KHALIL GIBRAN
Littérature Libanaise
Lebanese literature
le-prophete-khalil-gibran-fred-holland-day-1898Photographie de Fred Holland Day
1898





جبران خليل جبران
Gibran Khalil Gibran
1883–1931
le-prophete-khalil-gibran-the-prophete-n

Traduction Jacky Lavauzelle

 

THE PROPHET X
CLOTHES
CONTRE LES VÊTEMENTS

1923




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The Prophet
Contre les vêtements

contre-les-vetements-khalil-gibran-clothes-artgitato-the-prophet-le-prophete

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And the weaver said, « Speak to us of Clothes. »
Et le tisserand dit : «Parle-nous des vêtements. »

And he answered:
Et il répondit :

Your clothes conceal much of your beauty, yet they hide not the unbeautiful.
Vos vêtements cachent une grande partie de votre beauté, mais ils ne cachent pas le laid.

And though you seek in garments the freedom of privacy you may find in them a harness and a chain.
Et si vous cherchez dans les vêtements de la liberté de votre intimité, vous pouvez trouver en eux un harnais et une chaîne.

Would that you could meet the sun and the wind with more of your skin and less of your raiment,
Quel plaisir de rencontrer le soleil et le vent avec plus de votre peau et moins de votre vêtement,

For the breath of life is in the sunlight and the hand of life is in the wind.
En effet, le souffle de la vie est dans la lumière du soleil et la main de la vie est dans le vent.

Some of you say, « It is the north wind who has woven the clothes to wear. »
Certains d’entre vous disent: «C’est le vent du nord qui a filé les vêtements que nous portons. »

But shame was his loom, and the softening of the sinews was his thread.
Mais la honte était son métier à tisser, et le ramollissement du nerf son fil.

And when his work was done he laughed in the forest.
Et quand son travail a été fait, il se mit à rire dans la forêt.

Forget not that modesty is for a shield against the eye of the unclean.
N’oubliez pas que la pudeur est un bouclier contre l’œil de l’impur.

And when the unclean shall be no more, what were modesty but a fetter and a fouling of the mind?
Et quand l’impur ne sera plus, que sera la pudeur sinon une entrave et un encrassement de l’esprit ?

And forget not that the earth delights to feel your bare feet and the winds long to play with your hair.
Et n’oubliez pas que la terre se plaît à sentir vos pieds nus et les vents à jouer avec vos cheveux.

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Khalil Gibran
Contre les Vêtements

SOUVENIR D’UNE NUIT D’ETE -Poème d’Endre Ady – Emlékezés egy nyár-éjszakára

La Poésie d’Endre Ady
Ady Endre költészete
Emlékezés egy nyár-éjszakára
      




Littérature Hongroise
 Magyar Irodalom

Endre Ady
1877 – 1919
Ady Endre Poésie Poèmes d'Ady Endre Versek Artgitato




Souvenir d’une nuit d’été

Un poème d’Endre Ady

Ady Endre költészete

Emlékezés egy nyár-éjszakára

Traduction Jacky Lavauzelle
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Ady Endre Souvenir nuit d'été Emlékezés egy nyár-éjszakára Tivadar Kosztka Csontváry A keleti palyaudvar ejjel 1902 La Gare de l'Est à Budapest

Tivadar Kosztka Csontváry
A Keleti pályaudvar éjjel – Gare de l’Est à Budapest 1902

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Az Égbõl dühödt angyal dobolt
En colère, l’Ange du ciel tambourinait
 Riadót a szomoru Földre,
Une alarme pour la funèbre Terre,
 Legalább száz ifjú bomolt,
Des centaines d’angelots déboulèrent,
 Legalább száz csillag lehullott,
Des centaines d’étoiles plongèrent,
 Legalább száz párta omolt:
Des centaines de voiles se déchirèrent :
 Különös,
Étrange,
  Különös nyár-éjszaka volt.
Étrange, cette nuit d’été.

Kigyúladt öreg méhesünk,
Notre vieux rucher s’enflamma,
Legszebb csikónk a lábát törte,
La jambe de notre beau poulain se cassa,
Álmomban élõ volt a holt,
Je rêvais que les morts vivaient.
Jó kutyánk, Burkus, elveszett
Notre bon chien, Burkus, s’enfuya
S Mári szolgálónk, a néma,
Et notre servante, Marie, la muette,
Hirtelen hars nótákat dalolt:
Soudain sortit un cri primitif :
Különös,
Étrange,
  Különös nyár-éjszaka volt.
Étrange, cette nuit d’été.

Csörtettek bátran a senkik
Des combattants bravaient
És meglapult az igaz ember
Les justes qui se recroquevillaient
S a kényes rabló is rabolt:
Et les voleurs méticuleusement volaient :
Különös,
Étrange,
  Különös nyár-éjszaka volt.
Étrange, cette nuit d’été.

Tudtuk, hogy az ember esendõ
Nous le savions : l’homme est faillible
S nagyon adós a szeretettel:
Il a du mal avec l’amour :
Hiába, mégis furcsa volt
Eh bien, que c’était étrange
Fordulása élt s volt világnak.
Ce retournement du monde.

Csúfolódóbb sohse volt a Hold:
La Lune jamais si grosse ne fut :
Sohse volt még kisebb az ember,
L’homme jamais si petit ne fut
Mint azon az éjszaka volt:
Voilà ce que cette nuit fut :
Különös,
Étrange,
  Különös nyár-éjszaka volt.
Étrange, cette nuit d’été.

Az iszonyuság a lelkekre
Les âmes sur l’horreur de leurs missions
Kaján örömmel ráhajolt,
S’y penchèrent avec malice,
Minden emberbe beköltözött
Chaque être humain déplaça
Minden õsének titkos sorsa,
Tout le destin secret des aïeuls,
Véres, szörnyû lakodalomba
Sanglant, terrible banquet de mariage
Részegen indult a Gondolat,
Où, ivre, la Pensée s’envola,
Az Ember büszke legénye,
Ce fier compagnon de l’Homme,
Ki, íme, senki béna volt:
Qui, ici, n’était qu’un boiteux :
Különös,
Étrange,
  Különös nyár-éjszaka volt.
Étrange, cette nuit d’été.

Azt hittem, akkor azt hittem,
Ce que je pensais, voilà alors à quoi je pensais :
Valamely elhanyagolt Isten
Certains dieux négligés
Életre kap s halálba visz
Revenaient à la vie et vers la mort me conduisaient
S, íme, mindmostanig itt élek
Et, voici, jusqu’à maintenant je vis
Akként, amaz éjszaka kivé tett
Ainsi, dans cette nuit exceptionnelle
S Isten-várón emlékezem
Et je reste, dans la salle d’attente de Dieu,
Egy világot elsüllyesztõ,
Dans le souvenir de ce monde enfoui,
Rettenetes éjszakára:
dans cette terrible nuit :
Különös,
Étrange,
Különös nyár-éjszaka volt.
Étrange, cette nuit d’été.

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Ady Endre Souvenir nuit d'été Emlékezés egy nyár-éjszakára Tivadar Kosztka Csontváry A keleti palyaudvar ejjel 1902 La Gare de l'Est à Budapest

A PIERRE LOTI Poème d’IVAN VAZOV – На Пиер Лоти

MONUMENT SHOTA RUSTAVELI TBILISSI შოთა რუსთაველი

 

България – Български – Bulgarie
Ivan Vazov
Иван Вазов
Ivan Vazov Poème – Ivan Vazov poems
На Пиер Лоти – A Pierre Loti


Traduction – Texte Bilingue
Превод – показване на два текста


LITTERATURE BULGARE
POESIE BULGARE
Ivan Vazov Les poèmes d'Ivan Vazov Poésie d'Ivan Vazov

българската поезия
българска литература

IvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazovIvanVazov

Иван Вазов
IVAN VAZOV
1850-1921

български поет
Poète Bulgare

На Пиер Лоти

A Pierre Loti
Poème d’Ivan Vazov

Ivan Vazov A Pierre Loti Pierre Loti caricaturé par Jean-Baptiste Guth pour Vanity Fair 1895

Пет века ужаси, убийства и кланета,
Cinq siècles d’horreurs, d’assassinats et de massacres
пет века в дим и смрад потънали светини,
cinq siècles dans la fumée et la puanteur de sanctuaires ensevelis,
пет века с топла кръв обливани полета
cinq siècles de champs gorgés de sang chaud
и земни раеве превръщани в пустини,
de paradis terrestres transformés en déserts,

*

пет века варварства, насилия безчестни
cinq siècles de barbaries, d’infinies violences
на твойте идоли светът дължи, поете!
dues à ton idole, ô poète !
Ти вийш венци на мор, за тигър пееш песни:
Tu tresses des couronnes pestilentielles,  tu chantes pour le tigre :
на Кочани и Щип не чу ти ревовете!
Sans entendre nos rugissements !

*

Свести се! Твоят химн жесток и светотатски
Ressaisis-toi ! Ton hymne cruel et sacrilège
е храчка, фърлена въз бога и човека;
offense et Dieu et l’homme ;
а наший меч лети да тури край на адски
Et notre épée vole pour mettre fin à l’infernal
тегла, да тури край на черний срам на века.
poids, pour mettre un terme à l’immense honte du siècle.

*

Не хищни замисли ни движат, нито злоба –
Nous ne pensons ni à la vengeance ni au mal –
с кръвта си ний чъртайм велика епопея,
avec du sang nous irriguons notre grande épopée,
ний носим свобода в тъмницата на роба,
apportant la liberté dans la prison de l’esclave,
ний носим подвига свещен на Прометея;
apportant l’exploit sacré de Prométhée ;

*

ний носим слънце там, де гробен мрак царува –
apportant le soleil où l’obscurité sépulcrale règne –
в злочестите земи, де братя иго влачат –
sur les terres où nos malheureux frères traînent le joug –
и скоро нов живот ще там да заликува,
et bientôt une nouvelle vie adviendra,
а ти си поплачи въз гроба на палачът.
et tu pleureras alors sur la tombe du bourreau.

*

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A Pierre Loti
Poème d’Ivan Vazov
MONUMENT SHOTA RUSTAVELI TBILISSI შოთა რუსთაველი

LES LUSIADES – OS LUSIADAS -Traduction du Poème de Luis de Camões – Livre I – Canto Primeiro – strophe 76- Verso 76

LES LUSIADES – OS LUSIADAS
LITTERATURE PORTUGAISE

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES

OS LUSIADAS

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT I
Canto Primeiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso  76
Strophe 76

I-76

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

« Não será assim, porque antes que chegado
« Non, il n’en sera pas ainsi, car avant d’arriver
 
Seja este Capitão, astutamente
A ce capitaine, astucieusement
Lhe será tanto engano fabricados…

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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White_Fawn_Drawing Faon Diane