POESIE FRANCAISE
LOUISE LABE SONNET XIII
Louise Labé par Pierre Woeiriot
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-traduction Jacky Lavauzelle-
Übersetzt von Rainer Maria Rilke
Traduction allemande de Rilke
Giovanni Bellini
Jeune Femme à sa toilette
1515
Musée d’histoire de l’Art de Vienne
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Oh si i’estois en ce beau sein rauie
Oh si j’étais ravie du beau cœur
O wär ich doch entrückt an ihn, gepreßt
De celui là pour lequel vois mourant :
De celui pour qui je meure :
an seine Brust, für den ich mich verzehre.
Si auec lui viure le demeurant
Si avec lui, vivre le restant
Und daß der Neid mir länger nicht mehr wehre,
De mes cours iours ne m’empeschoit enuie,
De mes quelques jours, ne m’empêchait envie,
mit ihm zu sein für meiner Tage Rest.
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Si m’acollant me disoit, chere Amie,
Si m’embrassant, il me disait : chère amie,
Daß er mich nähme und mir sagte: Liebe,
Contentons nous l’un l’autre, s’asseurant
Contentons nous l’un l’autre, s’assurant
wir wollen, eins im anderen genug,
Que ia tempeste, Euripe, ne Courant
Que ni la tempête, ni Euripe, ni le Courant
uns so versichern, daß uns nichts verschiebe:
Ne nous pourra desioindre en notre vie :
Ne pourraient nous séparer :
nicht Sturm, nicht Strömung oder Vogelflug.
*
Si de mes bras le tenant acollé,
Si de mes bras, le tenant accolé,
Wenn dann, entrüstet, weil ich ihn umfasse,
Comme du Lierre est l’arbre encercelé,
Comme le lierre encercle l’arbre,
wie sich um einen Stamm der Efeu schweißt,
La mort venoit, de mon aise enuieuse :
La mort venait, envieuse de mon aise :
der Tod verlangte, daß ich von ihm lasse:
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Lors que souef il me baiseroit,
Lorsque suave, il me baiserait,
Er küßte mich, es mündete mein Geist
Et mon esprit sur ses leures fuiroit,
Et lorsque mon esprit sur ses lèvres fuirait,
auf seine Lippen; und der Tod wär sicher
Bien ie mourrois, plus que viuante, heureuse.
Eh bien je mourrais plus que vivante : je mourais heureuse !
noch süßer als das Dasein, seliglicher.
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Louise Labé Sonnet XIII