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LES EPINES DE LA VIE – POEME DE SHELLEY – ODE AU VENT D’OUEST – IV -If I were a dead leaf

LITTERATURE ANGLAISE

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PERCY BYSSHE SHELLEY
4 August 1792 – 8 July 1822
4 août 1792 – 8 jullet 1822

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE PERCY BYSSHE SHELLEY
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Shelley’s poems
POEMS
POEMES

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ODE TO THE WEST WIND
ODE AU VENT D’OUEST

IV
If I were a dead leaf

LES EPINES DE LA VIE

 

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If I were a dead leaf thou mightest bear;
Si j’étais une feuille morte que tu puisses transporter ;
If I were a swift cloud to fly with thee;
Si j’étais un véloce nuage et que je vole à tes côtés ;
A wave to pant beneath thy power, and share
Une vague palpitant sous ton pouvoir et partageant

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The impulse of thy strength, only less free
L’impulsion de ta force, seulement moins libre
Than thou, O uncontrollable! If even
Que toi, O incoercible ! Si même
I were as in my boyhood, and could be
J’étais comme dans mon enfance et si je pouvais être

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The comrade of thy wanderings over Heaven,
Le camarade de tes errances dans le Ciel,
As then, when to outstrip thy skiey speed
Quand surpasser ta célérité
Scarce seem’d a vision; I would ne’er have striven
Semblait à peine un songe, je n’aurais jamais tenté

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As thus with thee in prayer in my sore need.
De m’immiscer avec toi dans ma douloureuse prière.
Oh, lift me as a wave, a leaf, a cloud!
O souleve-moi comme une vague, une feuille, un nuage !
Je saigne!I fall upon the thorns of life! I bleed!
Je tombe sur les épines de la vie ! Je saigne !

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 A heavy weight of hours has chain’d and bow’d
La lourde fardeau des heures a enchaîné et ployé
One too like thee: tameless, and swift, and proud.
Un être qui te ressemble : libre, rapide et fier.

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ODE TO THE WEST WIND
ODE AU VENT D’OUEST
POESIE DE SHELLEY

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SHELLEY INCOMPRIS

Les deux proscrits étaient morts. Il semblait que la poésie, alors incomprise, de Shelley devait laisser aussi peu de trace dans le souvenir de ses contemporains que son frêle corps dans les flots de la Méditerranée. Il semblait au contraire que la renommée de Byron, délivrée des calomnies qu’elle avait soulevées autour d’elle et purifiée par une mort héroïque, allait rentrer triomphante en Angleterre, portée par l’admiration de toute l’Europe. Il n’en fut pas ainsi. Tandis que la voix éloquente de M. Tricoupi, célébrait la louange du poète dans cette langue sonore qui avait retenti, plus de vingt siècles auparavant, aux mêmes lieux, pour les soldats de Marathon, le nom du poète resta exilé de l’Angleterre. À peine au contraire la cendre de Shelley était-elle refroidie, qu’une nouvelle école littéraire saluait en lui son chef, et élevait sa renommée au- dessus de celle de Byron. Il ne faut point s’en étonner : il est plus facile de revenir de l’obscurité que de l’impopularité. Autant et plus que Byron, Shelley avait jeté le gant à la société anglaise ; mais il n’avait pas été discuté : il n’avait eu ni admirateurs ni détracteurs, il avait été simplement incompris et rejeté. Byron au contraire avait eu ses partisans et ses adversaires ; la voix publique était fatiguée de crier son nom. L’admiration ou le mépris de sa poésie n’avait pas la saveur de la nouveauté. Son nom appartenait à l’histoire, il ne pouvait être le drapeau d’une coterie ; il était de ceux qu’on pouvait copier désormais sans avouer ses emprunts.

Edmond de Guerle
Byron, Shelley et la Littérature anglaise, d’après les Souvenirs des derniers Jours, de E.-J. Trelawny
Revue des Deux Mondes
Deuxième période
Tome 19
1859

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POEME DE PERCY BYSSHE SHELLEY