Archives par mot-clé : Shakespeare

LES VOIX DES ÂMES – SONNET SHAKESPEARE – SONNET 69 – ou SONNET 86 – SONNET LXXXVI – Those parts of thee that the world’s eye doth view

SONNET SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS – SOMMAIRE – INDICE

Sonnet shakespeare

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
*

sonnet shakespeare


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE


**

SONNET 69 ou SONNET 86 SONNET LXXXVI 

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Those parts of thee that the world’s eye doth view

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LES VOIX DES ÂMES


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1598 

**

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Those parts of thee that the world’s eye doth view
Des parties de toi que les yeux du monde voient
Want nothing that the thought of hearts can mend;
Je ne vois rien que la pensée des coeurs puisse réparer ; ….


 

*****

L’ENIGME DES SONNETS DE SHAKESPEARE

Les sonnets de Shakespeare sont encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et pour les critiques. La dédicace mystérieuse qui les accompagnait dans la première édition, le désordre involontaire ou préconçu dans lequel ils parurent, l’obscurité de certains passages ont donné lieu à mille interprétations diverses. Les uns ont déclaré que ces sonnets étaient uniquement adressés à une femme ; les autres, qu’ils étaient adressés uniquement à un homme ; ceux-ci en ont attribué l’inspiration à un personnage bizarre qui n’aurait été ni homme, ni femme, ou plutôt qui aurait été l’un et l’autre ; ceux-là y ont vu autant de petits poëmes séparés, adressés à diverses personnes ; d’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, ont soutenu qu’ils étaient dédiés à des créatures imaginaires, n’ayant jamais existé que dans le cerveau du poëte. Déroutée par tant de contradictions, la postérité, si curieuse pourtant de tout ce qui porte le nom de Shakespeare, a fini par perdre patience : ne pouvant résoudre l’énigme, elle a donné sa langue aux chiens et jeté par dépit ce livre impertinent qu’elle ne comprenait pas. C’est ainsi que les sonnets qui, au temps d’Élisabeth, étaient plus celèbres que les drames même de Shakespeare, sont aujourd’hui tombés dans un oubli complet. Un écrivain distingué de l’Angleterre nous disait dernièrement qu’il n’y avait peut-être pas cent de ses compatriotes qui les eussent lus en entier…

Nous l’avouons, en lisant ces admirables poésies où le plus grand poëte du moyen âge a, suivant l’expression de Wordsworth, donné la clef de son cœur, nous nous sommes indigné de cet oubli de la postérité, et nous aurions cru manquer à un devoir si nous n’avions pas au moins essayé de réparer ce qui nous semblait presque une ingratitude. D’ailleurs, nous nous sentions attiré vers cette œuvre étrange par le mystère même qui avait rebuté tant d’autres.

À force de relire ces poëmes, en apparence décousus, nous finîmes par y retrouver les traces de je ne sais quelle unité perdue. Il nous sembla que les sonnets avaient été jetés pêle-mêle dans l’édition de 1609, comme ces cartes des jeux de patience dont les enfants s’amusent à remettre en ordre les fragments. Nous fîmes comme les enfants : nous nous mîmes patiemment à rapprocher, dans ces poésies, les morceaux en apparence les plus éloignés, et nous réunîmes ensemble tous ceux que le sens adaptait les uns aux autres. Tel sonnet, par exemple, marqué le xxie dans l’édition de 1609 et dans toutes les éditions modernes, nous parut faire suite à un autre marqué le cxxxe ; tel autre qui, dans ces mêmes éditions, n’avait aucun sens après le xxxiie sonnet, devenait parfaitement intelligible après le cxlive. Nous n’avons pas hésité à faire presque partout ces transpositions nécessaires. Ainsi restitués à leur unité logique et rationnelle, les sonnets, tout en conservant chacun son charme lyrique intrinsèque, auront pour le lecteur un intérêt nouveau, l’intérêt dramatique.

Les sonnets de Shakespeare contiennent en effet tout un drame. Exposition, complications, péripéties, dénoûment, rien ne manque à ce drame intime où figurent trois personnages : le poëte, sa maîtresse et son ami. Là le poëte paraît, non sous le nom que le genre humain lui donne, mais sous celui qu’il recevait dans la vie privée : ce n’est plus William Shakespeare, c’est Will que nous voyons. Ce n`est plus ]’auteur dramatique qui parle, c’est l’ami, c’est l’amant. Ce n’est plus l’homme public, c’est l’homme. Quant aux deux autres personnages, ils restent anonymes. Comment s’appelle cette femme, cette brune aux yeux noirs que Shakespeare honore de son amour ? Comment s’appelle ce jeune homme qu’il glorifie de son amitié ? L’auteur n’a pas voulu dire leurs noms…

Introduction au William Shakespeare de François-Victor Hugo
William Shakespeare
Introduction
Traduction par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1872, 15

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 69 ou SONNET 86 SONNET LXXXVI

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

sonnet shakespeare

LA CARTE DES JOURS PASSES – SONNET SHAKESPEARE – SONNET 68 ou SONNET 88 LXXXVIII – Thus is his cheek the map of days outworn

SONNET SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS – SOMMAIRE – INDICE

Sonnet shakespeare

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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sonnet shakespeare


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE


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SONNET 68 ou SONNET 88 SONNET LXXXVIII  

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Thus is his cheek the map of days outworn

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LA CARTE DES JOURS PASSES
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1598 

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Thus is his cheek the map of days outworn,
Ainsi sa joue est devenue la carte des jours passés,
When beauty lived and died as flowers do now,
Quand la beauté vivait, mourait, telle une fleur,…


 

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L’ENIGME DES SONNETS DE SHAKESPEARE

Les sonnets de Shakespeare sont encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et pour les critiques. La dédicace mystérieuse qui les accompagnait dans la première édition, le désordre involontaire ou préconçu dans lequel ils parurent, l’obscurité de certains passages ont donné lieu à mille interprétations diverses. Les uns ont déclaré que ces sonnets étaient uniquement adressés à une femme ; les autres, qu’ils étaient adressés uniquement à un homme ; ceux-ci en ont attribué l’inspiration à un personnage bizarre qui n’aurait été ni homme, ni femme, ou plutôt qui aurait été l’un et l’autre ; ceux-là y ont vu autant de petits poëmes séparés, adressés à diverses personnes ; d’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, ont soutenu qu’ils étaient dédiés à des créatures imaginaires, n’ayant jamais existé que dans le cerveau du poëte. Déroutée par tant de contradictions, la postérité, si curieuse pourtant de tout ce qui porte le nom de Shakespeare, a fini par perdre patience : ne pouvant résoudre l’énigme, elle a donné sa langue aux chiens et jeté par dépit ce livre impertinent qu’elle ne comprenait pas. C’est ainsi que les sonnets qui, au temps d’Élisabeth, étaient plus celèbres que les drames même de Shakespeare, sont aujourd’hui tombés dans un oubli complet. Un écrivain distingué de l’Angleterre nous disait dernièrement qu’il n’y avait peut-être pas cent de ses compatriotes qui les eussent lus en entier…

Nous l’avouons, en lisant ces admirables poésies où le plus grand poëte du moyen âge a, suivant l’expression de Wordsworth, donné la clef de son cœur, nous nous sommes indigné de cet oubli de la postérité, et nous aurions cru manquer à un devoir si nous n’avions pas au moins essayé de réparer ce qui nous semblait presque une ingratitude. D’ailleurs, nous nous sentions attiré vers cette œuvre étrange par le mystère même qui avait rebuté tant d’autres.

À force de relire ces poëmes, en apparence décousus, nous finîmes par y retrouver les traces de je ne sais quelle unité perdue. Il nous sembla que les sonnets avaient été jetés pêle-mêle dans l’édition de 1609, comme ces cartes des jeux de patience dont les enfants s’amusent à remettre en ordre les fragments. Nous fîmes comme les enfants : nous nous mîmes patiemment à rapprocher, dans ces poésies, les morceaux en apparence les plus éloignés, et nous réunîmes ensemble tous ceux que le sens adaptait les uns aux autres. Tel sonnet, par exemple, marqué le xxie dans l’édition de 1609 et dans toutes les éditions modernes, nous parut faire suite à un autre marqué le cxxxe ; tel autre qui, dans ces mêmes éditions, n’avait aucun sens après le xxxiie sonnet, devenait parfaitement intelligible après le cxlive. Nous n’avons pas hésité à faire presque partout ces transpositions nécessaires. Ainsi restitués à leur unité logique et rationnelle, les sonnets, tout en conservant chacun son charme lyrique intrinsèque, auront pour le lecteur un intérêt nouveau, l’intérêt dramatique.

Les sonnets de Shakespeare contiennent en effet tout un drame. Exposition, complications, péripéties, dénoûment, rien ne manque à ce drame intime où figurent trois personnages : le poëte, sa maîtresse et son ami. Là le poëte paraît, non sous le nom que le genre humain lui donne, mais sous celui qu’il recevait dans la vie privée : ce n’est plus William Shakespeare, c’est Will que nous voyons. Ce n`est plus ]’auteur dramatique qui parle, c’est l’ami, c’est l’amant. Ce n’est plus l’homme public, c’est l’homme. Quant aux deux autres personnages, ils restent anonymes. Comment s’appelle cette femme, cette brune aux yeux noirs que Shakespeare honore de son amour ? Comment s’appelle ce jeune homme qu’il glorifie de son amitié ? L’auteur n’a pas voulu dire leurs noms…

Introduction au William Shakespeare de François-Victor Hugo
William Shakespeare
Introduction
Traduction par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1872, 15

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 68 ou SONNET 88 SONNET LXXXVIII

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

sonnet shakespeare

LES OMBRES DE ROSE – SONNET SHAKESPEARE – SONNET 67 ou SONNET 87 SONNET LXXXVII – Ah! wherefore with infection should he live

SONNET SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS – SOMMAIRE – INDICE

Sonnet shakespeare

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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sonnet shakespeare


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE


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SONNET 67 ou SONNET 87 SONNET LXXXVII 

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Ah! wherefore with infection should he live

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LES OMBRES DE ROSE
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1598 

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Ah! wherefore with infection should he live,
Ah! pourquoi vivre dans cette insanité,
And with his presence grace impiety,
Et par sa présence apporter tant de grâce à tant d’impiété,…


 

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L’ENIGME DES SONNETS DE SHAKESPEARE

Les sonnets de Shakespeare sont encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et pour les critiques. La dédicace mystérieuse qui les accompagnait dans la première édition, le désordre involontaire ou préconçu dans lequel ils parurent, l’obscurité de certains passages ont donné lieu à mille interprétations diverses. Les uns ont déclaré que ces sonnets étaient uniquement adressés à une femme ; les autres, qu’ils étaient adressés uniquement à un homme ; ceux-ci en ont attribué l’inspiration à un personnage bizarre qui n’aurait été ni homme, ni femme, ou plutôt qui aurait été l’un et l’autre ; ceux-là y ont vu autant de petits poëmes séparés, adressés à diverses personnes ; d’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, ont soutenu qu’ils étaient dédiés à des créatures imaginaires, n’ayant jamais existé que dans le cerveau du poëte. Déroutée par tant de contradictions, la postérité, si curieuse pourtant de tout ce qui porte le nom de Shakespeare, a fini par perdre patience : ne pouvant résoudre l’énigme, elle a donné sa langue aux chiens et jeté par dépit ce livre impertinent qu’elle ne comprenait pas. C’est ainsi que les sonnets qui, au temps d’Élisabeth, étaient plus celèbres que les drames même de Shakespeare, sont aujourd’hui tombés dans un oubli complet. Un écrivain distingué de l’Angleterre nous disait dernièrement qu’il n’y avait peut-être pas cent de ses compatriotes qui les eussent lus en entier…

Nous l’avouons, en lisant ces admirables poésies où le plus grand poëte du moyen âge a, suivant l’expression de Wordsworth, donné la clef de son cœur, nous nous sommes indigné de cet oubli de la postérité, et nous aurions cru manquer à un devoir si nous n’avions pas au moins essayé de réparer ce qui nous semblait presque une ingratitude. D’ailleurs, nous nous sentions attiré vers cette œuvre étrange par le mystère même qui avait rebuté tant d’autres.

À force de relire ces poëmes, en apparence décousus, nous finîmes par y retrouver les traces de je ne sais quelle unité perdue. Il nous sembla que les sonnets avaient été jetés pêle-mêle dans l’édition de 1609, comme ces cartes des jeux de patience dont les enfants s’amusent à remettre en ordre les fragments. Nous fîmes comme les enfants : nous nous mîmes patiemment à rapprocher, dans ces poésies, les morceaux en apparence les plus éloignés, et nous réunîmes ensemble tous ceux que le sens adaptait les uns aux autres. Tel sonnet, par exemple, marqué le xxie dans l’édition de 1609 et dans toutes les éditions modernes, nous parut faire suite à un autre marqué le cxxxe ; tel autre qui, dans ces mêmes éditions, n’avait aucun sens après le xxxiie sonnet, devenait parfaitement intelligible après le cxlive. Nous n’avons pas hésité à faire presque partout ces transpositions nécessaires. Ainsi restitués à leur unité logique et rationnelle, les sonnets, tout en conservant chacun son charme lyrique intrinsèque, auront pour le lecteur un intérêt nouveau, l’intérêt dramatique.

Les sonnets de Shakespeare contiennent en effet tout un drame. Exposition, complications, péripéties, dénoûment, rien ne manque à ce drame intime où figurent trois personnages : le poëte, sa maîtresse et son ami. Là le poëte paraît, non sous le nom que le genre humain lui donne, mais sous celui qu’il recevait dans la vie privée : ce n’est plus William Shakespeare, c’est Will que nous voyons. Ce n`est plus ]’auteur dramatique qui parle, c’est l’ami, c’est l’amant. Ce n’est plus l’homme public, c’est l’homme. Quant aux deux autres personnages, ils restent anonymes. Comment s’appelle cette femme, cette brune aux yeux noirs que Shakespeare honore de son amour ? Comment s’appelle ce jeune homme qu’il glorifie de son amitié ? L’auteur n’a pas voulu dire leurs noms…

Introduction au William Shakespeare de François-Victor Hugo
William Shakespeare
Introduction
Traduction par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1872, 15

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 67 ou SONNET 87 SONNET LXXXVII

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

sonnet shakespeare

Fatigué de tout ça ! SONNET SHAKESPEARE – SONNET 66 – ou SONNET 48 XLVIII – Tired with all these for restful death I cry

SONNET SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS – SOMMAIRE – INDICE

Sonnet shakespeare

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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sonnet shakespeare


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE


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SONNET 66 ou SONNET XLVIII SONNET 48

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Tired with all these for restful death I cry

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FATIGUE DE TOUT CA !
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1598 

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Tired with all these, for restful death I cry,
Fatigué de tout ça, j’implore une mort paisible,
As to behold desert a beggar born,
Observant comme le mérite naît dans la mendicité,…


 

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L’ENIGME DES SONNETS DE SHAKESPEARE

Les sonnets de Shakespeare sont encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et pour les critiques. La dédicace mystérieuse qui les accompagnait dans la première édition, le désordre involontaire ou préconçu dans lequel ils parurent, l’obscurité de certains passages ont donné lieu à mille interprétations diverses. Les uns ont déclaré que ces sonnets étaient uniquement adressés à une femme ; les autres, qu’ils étaient adressés uniquement à un homme ; ceux-ci en ont attribué l’inspiration à un personnage bizarre qui n’aurait été ni homme, ni femme, ou plutôt qui aurait été l’un et l’autre ; ceux-là y ont vu autant de petits poëmes séparés, adressés à diverses personnes ; d’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, ont soutenu qu’ils étaient dédiés à des créatures imaginaires, n’ayant jamais existé que dans le cerveau du poëte. Déroutée par tant de contradictions, la postérité, si curieuse pourtant de tout ce qui porte le nom de Shakespeare, a fini par perdre patience : ne pouvant résoudre l’énigme, elle a donné sa langue aux chiens et jeté par dépit ce livre impertinent qu’elle ne comprenait pas. C’est ainsi que les sonnets qui, au temps d’Élisabeth, étaient plus celèbres que les drames même de Shakespeare, sont aujourd’hui tombés dans un oubli complet. Un écrivain distingué de l’Angleterre nous disait dernièrement qu’il n’y avait peut-être pas cent de ses compatriotes qui les eussent lus en entier…

Nous l’avouons, en lisant ces admirables poésies où le plus grand poëte du moyen âge a, suivant l’expression de Wordsworth, donné la clef de son cœur, nous nous sommes indigné de cet oubli de la postérité, et nous aurions cru manquer à un devoir si nous n’avions pas au moins essayé de réparer ce qui nous semblait presque une ingratitude. D’ailleurs, nous nous sentions attiré vers cette œuvre étrange par le mystère même qui avait rebuté tant d’autres.

À force de relire ces poëmes, en apparence décousus, nous finîmes par y retrouver les traces de je ne sais quelle unité perdue. Il nous sembla que les sonnets avaient été jetés pêle-mêle dans l’édition de 1609, comme ces cartes des jeux de patience dont les enfants s’amusent à remettre en ordre les fragments. Nous fîmes comme les enfants : nous nous mîmes patiemment à rapprocher, dans ces poésies, les morceaux en apparence les plus éloignés, et nous réunîmes ensemble tous ceux que le sens adaptait les uns aux autres. Tel sonnet, par exemple, marqué le xxie dans l’édition de 1609 et dans toutes les éditions modernes, nous parut faire suite à un autre marqué le cxxxe ; tel autre qui, dans ces mêmes éditions, n’avait aucun sens après le xxxiie sonnet, devenait parfaitement intelligible après le cxlive. Nous n’avons pas hésité à faire presque partout ces transpositions nécessaires. Ainsi restitués à leur unité logique et rationnelle, les sonnets, tout en conservant chacun son charme lyrique intrinsèque, auront pour le lecteur un intérêt nouveau, l’intérêt dramatique.

Les sonnets de Shakespeare contiennent en effet tout un drame. Exposition, complications, péripéties, dénoûment, rien ne manque à ce drame intime où figurent trois personnages : le poëte, sa maîtresse et son ami. Là le poëte paraît, non sous le nom que le genre humain lui donne, mais sous celui qu’il recevait dans la vie privée : ce n’est plus William Shakespeare, c’est Will que nous voyons. Ce n`est plus ]’auteur dramatique qui parle, c’est l’ami, c’est l’amant. Ce n’est plus l’homme public, c’est l’homme. Quant aux deux autres personnages, ils restent anonymes. Comment s’appelle cette femme, cette brune aux yeux noirs que Shakespeare honore de son amour ? Comment s’appelle ce jeune homme qu’il glorifie de son amitié ? L’auteur n’a pas voulu dire leurs noms…

Introduction au William Shakespeare de François-Victor Hugo
William Shakespeare
Introduction
Traduction par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1872, 15

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 66 ou SONNET 

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

sonnet shakespeare

LA MAIN DESTRUCTRICE DU TEMPS – SHAKESPEARE SONNET 64 ou SONNET 149 SONNET CXLIX – When I have seen by Time’s fell hand defac’d

 SHAKESPEARE SONNET
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS

Sonnet shakespeare Sonnet

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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sonnet shakespeare sonnet


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE


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SONNET 64 ou SONNET 149 SONNET CXLIX

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
When I have seen by Time’s fell hand defac’d

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LA MAIN DESTRUCTRICE DU TEMPS
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1598 

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When I have seen by Time’s fell hand defac’d
Quand je vois la main destructive du Temps
The rich-proud cost of outworn buried age;
Avilir ce que la richesse et la fierté des hommes ont construit ;…

 

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L’ENIGME DES SONNETS DE SHAKESPEARE

Les sonnets de Shakespeare sont encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et pour les critiques. La dédicace mystérieuse qui les accompagnait dans la première édition, le désordre involontaire ou préconçu dans lequel ils parurent, l’obscurité de certains passages ont donné lieu à mille interprétations diverses. Les uns ont déclaré que ces sonnets étaient uniquement adressés à une femme ; les autres, qu’ils étaient adressés uniquement à un homme ; ceux-ci en ont attribué l’inspiration à un personnage bizarre qui n’aurait été ni homme, ni femme, ou plutôt qui aurait été l’un et l’autre ; ceux-là y ont vu autant de petits poëmes séparés, adressés à diverses personnes ; d’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, ont soutenu qu’ils étaient dédiés à des créatures imaginaires, n’ayant jamais existé que dans le cerveau du poëte. Déroutée par tant de contradictions, la postérité, si curieuse pourtant de tout ce qui porte le nom de Shakespeare, a fini par perdre patience : ne pouvant résoudre l’énigme, elle a donné sa langue aux chiens et jeté par dépit ce livre impertinent qu’elle ne comprenait pas. C’est ainsi que les sonnets qui, au temps d’Élisabeth, étaient plus celèbres que les drames même de Shakespeare, sont aujourd’hui tombés dans un oubli complet. Un écrivain distingué de l’Angleterre nous disait dernièrement qu’il n’y avait peut-être pas cent de ses compatriotes qui les eussent lus en entier…

Nous l’avouons, en lisant ces admirables poésies où le plus grand poëte du moyen âge a, suivant l’expression de Wordsworth, donné la clef de son cœur, nous nous sommes indigné de cet oubli de la postérité, et nous aurions cru manquer à un devoir si nous n’avions pas au moins essayé de réparer ce qui nous semblait presque une ingratitude. D’ailleurs, nous nous sentions attiré vers cette œuvre étrange par le mystère même qui avait rebuté tant d’autres.

À force de relire ces poëmes, en apparence décousus, nous finîmes par y retrouver les traces de je ne sais quelle unité perdue. Il nous sembla que les sonnets avaient été jetés pêle-mêle dans l’édition de 1609, comme ces cartes des jeux de patience dont les enfants s’amusent à remettre en ordre les fragments. Nous fîmes comme les enfants : nous nous mîmes patiemment à rapprocher, dans ces poésies, les morceaux en apparence les plus éloignés, et nous réunîmes ensemble tous ceux que le sens adaptait les uns aux autres. Tel sonnet, par exemple, marqué le xxie dans l’édition de 1609 et dans toutes les éditions modernes, nous parut faire suite à un autre marqué le cxxxe ; tel autre qui, dans ces mêmes éditions, n’avait aucun sens après le xxxiie sonnet, devenait parfaitement intelligible après le cxlive. Nous n’avons pas hésité à faire presque partout ces transpositions nécessaires. Ainsi restitués à leur unité logique et rationnelle, les sonnets, tout en conservant chacun son charme lyrique intrinsèque, auront pour le lecteur un intérêt nouveau, l’intérêt dramatique.

Les sonnets de Shakespeare contiennent en effet tout un drame. Exposition, complications, péripéties, dénoûment, rien ne manque à ce drame intime où figurent trois personnages : le poëte, sa maîtresse et son ami. Là le poëte paraît, non sous le nom que le genre humain lui donne, mais sous celui qu’il recevait dans la vie privée : ce n’est plus William Shakespeare, c’est Will que nous voyons. Ce n`est plus ]’auteur dramatique qui parle, c’est l’ami, c’est l’amant. Ce n’est plus l’homme public, c’est l’homme. Quant aux deux autres personnages, ils restent anonymes. Comment s’appelle cette femme, cette brune aux yeux noirs que Shakespeare honore de son amour ? Comment s’appelle ce jeune homme qu’il glorifie de son amitié ? L’auteur n’a pas voulu dire leurs noms…

Introduction au William Shakespeare de François-Victor Hugo
William Shakespeare
Introduction
Traduction par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1872, 15

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 64 ou SONNET 149 CXLIX

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

sonnet shakespeare

SONNET SHAKESPEARE – SONNET 63 ou SONNET CL 150- LA NUIT DE L’ÂGE – Against my love shall be as I am now

SONNET SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS

Sonnet shakespeare

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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sonnet shakespeare


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE




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SONNET 63 ou SONNET 150 SONNET CL

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Against my love shall be as I am now

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LA NUIT DE L’ÂGE
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1598 

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Against my love shall be as I am now,
Mon amour sera comme je suis maintenant :
With Time’s injurious hand crush’d and o’erworn;
Ecrasé et brisé par la main injurieuse du Temps ;…




 

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L’ENIGME DES SONNETS DE SHAKESPEARE

Les sonnets de Shakespeare sont encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et pour les critiques. La dédicace mystérieuse qui les accompagnait dans la première édition, le désordre involontaire ou préconçu dans lequel ils parurent, l’obscurité de certains passages ont donné lieu à mille interprétations diverses. Les uns ont déclaré que ces sonnets étaient uniquement adressés à une femme ; les autres, qu’ils étaient adressés uniquement à un homme ; ceux-ci en ont attribué l’inspiration à un personnage bizarre qui n’aurait été ni homme, ni femme, ou plutôt qui aurait été l’un et l’autre ; ceux-là y ont vu autant de petits poëmes séparés, adressés à diverses personnes ; d’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, ont soutenu qu’ils étaient dédiés à des créatures imaginaires, n’ayant jamais existé que dans le cerveau du poëte. Déroutée par tant de contradictions, la postérité, si curieuse pourtant de tout ce qui porte le nom de Shakespeare, a fini par perdre patience : ne pouvant résoudre l’énigme, elle a donné sa langue aux chiens et jeté par dépit ce livre impertinent qu’elle ne comprenait pas. C’est ainsi que les sonnets qui, au temps d’Élisabeth, étaient plus celèbres que les drames même de Shakespeare, sont aujourd’hui tombés dans un oubli complet. Un écrivain distingué de l’Angleterre nous disait dernièrement qu’il n’y avait peut-être pas cent de ses compatriotes qui les eussent lus en entier…

Nous l’avouons, en lisant ces admirables poésies où le plus grand poëte du moyen âge a, suivant l’expression de Wordsworth, donné la clef de son cœur, nous nous sommes indigné de cet oubli de la postérité, et nous aurions cru manquer à un devoir si nous n’avions pas au moins essayé de réparer ce qui nous semblait presque une ingratitude. D’ailleurs, nous nous sentions attiré vers cette œuvre étrange par le mystère même qui avait rebuté tant d’autres.

À force de relire ces poëmes, en apparence décousus, nous finîmes par y retrouver les traces de je ne sais quelle unité perdue. Il nous sembla que les sonnets avaient été jetés pêle-mêle dans l’édition de 1609, comme ces cartes des jeux de patience dont les enfants s’amusent à remettre en ordre les fragments. Nous fîmes comme les enfants : nous nous mîmes patiemment à rapprocher, dans ces poésies, les morceaux en apparence les plus éloignés, et nous réunîmes ensemble tous ceux que le sens adaptait les uns aux autres. Tel sonnet, par exemple, marqué le xxie dans l’édition de 1609 et dans toutes les éditions modernes, nous parut faire suite à un autre marqué le cxxxe ; tel autre qui, dans ces mêmes éditions, n’avait aucun sens après le xxxiie sonnet, devenait parfaitement intelligible après le cxlive. Nous n’avons pas hésité à faire presque partout ces transpositions nécessaires. Ainsi restitués à leur unité logique et rationnelle, les sonnets, tout en conservant chacun son charme lyrique intrinsèque, auront pour le lecteur un intérêt nouveau, l’intérêt dramatique.

Les sonnets de Shakespeare contiennent en effet tout un drame. Exposition, complications, péripéties, dénoûment, rien ne manque à ce drame intime où figurent trois personnages : le poëte, sa maîtresse et son ami. Là le poëte paraît, non sous le nom que le genre humain lui donne, mais sous celui qu’il recevait dans la vie privée : ce n’est plus William Shakespeare, c’est Will que nous voyons. Ce n`est plus ]’auteur dramatique qui parle, c’est l’ami, c’est l’amant. Ce n’est plus l’homme public, c’est l’homme. Quant aux deux autres personnages, ils restent anonymes. Comment s’appelle cette femme, cette brune aux yeux noirs que Shakespeare honore de son amour ? Comment s’appelle ce jeune homme qu’il glorifie de son amitié ? L’auteur n’a pas voulu dire leurs noms…

Introduction au William Shakespeare de François-Victor Hugo
William Shakespeare
Introduction
Traduction par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre, 1872, 15

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 63 ou SONNET CL 150

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

sonnet shakespeare

LA TOUR DE L’HORLOGE TBILISSI & LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE რევაზ გაბრიაძე

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Sculptures de Tbilissi
თბილისის ქანდაკება
LA TOUR DE L’HORLOGE TBILISSI
&
LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE
რევაზ გაბრიაძე

GEORGIE
საქართველო
Sakartvelo

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LA TOUR DE L'HORLOGE TBILISSI & LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE რევაზ გაბრიაძე
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

LA TOUR DE L'HORLOGE TBILISSI & LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE რევაზ გაბრიაძე

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Cette horloge penchée a été créée par Rezo Gabriadze. La tour se dresse tout à côté de son théâtre.
Elle semble être une réminiscence des temps anciens, un vestige abandonné et sauvé des mains du temps. Mais cette horloge date de 2010 et est volontairement penchée, meurtrie, cassée, brisée en tous sens. Les étayages sur le côté renforcent notre méprise. L’horloge marque le temps et rien ne résiste aux ravages du temps. Comme le disait Shakespeare : O, how shall summer’s honey breath hold out  Oh ! comment le souffle de miel de l’été tiendrait-il Against the wrackful siege of batt’ring days,  Contre le siège dévastateur des jours en bataille, When rocks impregnable are not so stout,  Quand les rochers imprenables ne sont jamais assez colossaux, Nor gates of steel so strong, but Time decays?
Ni les portes d’acier si puissantes, désintégrés par les effets du Temps ?
Autant la créer cassée, puisque telle elle finira.

À la fin de chaque heure, l’ange  sort de la porte peinte et appelle… et, deux fois par jour, à midi et à dix-neuf heures, la tour devient le principal monument architectural de Tbilissi à l’instar de la grande horloge de Prague et les passants admirent pendant plus d’une minute, les poupées mécaniques, avec au menu une rencontre, un mariage, des enfants et la mort.

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Devant son front chargé de rides
Soudain nos yeux se sont baissés ;
Nous voyons à ses pieds rapides
La poudre des siècles passés.
À l’aspect d’une fleur nouvelle
Qu’il vient de flétrir pour toujours,
Ah ! par pitié, lui dit ma belle,
Vieillard, épargnez nos amours !

Je n’épargne rien sur la terre,
Je n’épargne rien même aux cieux,
Répond-il d’une voix austère :
Vous ne m’avez connu que vieux.

Ce que le passé vous révèle
Remonte à peine à quelques jours.
Ah ! par pitié, lui dit ma belle,
Vieillard, épargnez nos amours !

Pierre-Jean de Béranger
Le Temps
Œuvres complètes de Béranger
H. Fournier
1839

Le passé n’est plus rien, que la Mort qui se vange,
De ne pouvoir du temps entrerompre le cours,
L’advenir n’a point d’estre, et par mille destours
Va, finet, décevant quiconque à luy se range.

Que si le temps plus long n’est autre qu’un instant,
A quoy vous sert, mortels, de vouloir vivre tant,
Sinon pour d’un instant allonger vostre vie ?

Antoine Favre
Les entretiens spirituels
Le temps n’est qu’un instant
Centurie I
Sonnet 64

AU TEMPS

Ô toi que le bonheur redoute,
Fatidique vieillard, seul ami du malheur,
Dieu qui portes la faux, éternel moissonneur,
Ô Temps ! — ma voix t’implore, écoute
Ce vœu, — le dernier vœu que doit gémir mon cœur.

           Hâte pour moi ton vol suprême ;
Des espoirs décevants moissonne en moi la fleur ;
Étouffe dans mon sein une implacable ardeur :
Fais que j’oublie autant que j’aime !
Détruis un lâche amour, ô divin destructeur !

Auguste Lacaussade
Au Temps
X
Insania
Alphonse Lemerre éditeur
1896
Poésies d’Auguste Lacaussade, tome 1

LES RAVAGES DU TEMPS

SONNET 65
SHAKESPEARE

Since brass, nor stone, nor earth, nor boundless sea
Ni le bronze, ni la pierre, ni la terre, ni la mer infinie
But sad mortality o’ersways their power,
Ne peuvent combattre contre la puissance de la triste mortalité,
How with this rage shall beauty hold a plea,
Comment, contre cette rage, la beauté pourrait-elle lutter,
Whose action is no stronger than a flower?
Quelle action engager, elle qui n’est pas plus forte qu’une fleur?

*

O, how shall summer’s honey breath hold out
Oh ! comment le souffle de miel de l’été tiendrait-il
Against the wrackful siege of batt’ring days,
Contre le siège dévastateur des jours en bataille,
When rocks impregnable are not so stout,
Quand les rochers imprenables ne sont jamais assez colossaux,
Nor gates of steel so strong, but Time decays?
Ni les portes d’acier si puissantes, désintégrés par les effets du Temps ?

*




*

O fearful meditation! where, alack,
Ô terrible méditation ! Hélas,
Shall Time’s best jewel from Time’s chest lie hid?
Comment voler le plus magnifique bijou de la poitrine du Temps ?
Or what strong hand can hold his swift foot back?
Ou quelle main forte peut retenir son pied agile et rapide ?

*

 Or who his spoil of beauty can forbid?
Comment lui interdire de toucher au butin de la beauté ?
O, none, unless this miracle have might,
Non ! rien n’y peut !  à moins qu’un miracle ne le puisse,
That in black ink my love may still shine bright.
Et fasse briller encore mon amour par l’encre noire !

Trad Jacky Lavauzelle

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS – SOMMAIRE – INDICE

 

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Sculptures de Tbilissi
თბილისის ქანდაკება
LA TOUR DE L’HORLOGE TBILISSI
&
LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE
რევაზ გაბრიაძე

GEORGIE
საქართველო
Sakartvelo

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LA TOUR DE L'HORLOGE TBILISSI & LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE რევაზ გაბრიაძე
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

LA TOUR DE L'HORLOGE TBILISSI & LE THEÂTRE DE REZO GABRIADZE რევაზ გაბრიაძე

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LES RAVAGES DU TEMPS – SONNET SHAKESPEARE SONNET 65 – Since brass, nor stone, nor earth, nor boundless sea

SONNET SHAKESPEARE
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

LES SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS

Sonnet shakespeare

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE




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SONNET 65

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Since brass, nor stone, nor earth, nor boundless sea

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LES RAVAGES DU TEMPS
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1598 

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Since brass, nor stone, nor earth, nor boundless sea
Ni le bronze, ni la pierre, ni la terre, ni la mer infinie
But sad mortality o’ersways their power,
Ne peuvent combattre contre la puissance de la triste mortalité,…




 

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET 65 

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

Scorn not the Sonnet – Poème de William Wordsworth – Ne méprise pas le Sonnet

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Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

traduction Jacky Lavauzelle

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

traduction Jacky Lavauzelle

 


LES POÈMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

traduction Jacky Lavauzelle

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William Wordsworth’s poems
POEMS
POÈMES
Scorn not the Sonnet
NE MEPRISE PAS LE SONNET

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Ne méprise pas le sonnet William Wordsworth Traduction Jacky Lavauzelle
Luis de Camoes par François Gérard, Plutarque par Andrea del Castagno (Galerie des Offices, Florence), Shakespeare (Portrait dit Portrait Cobbe), Le Tasse – Tarquo Tasso (1577 – Fürstlich Thurn- und Taxissches Schlossmuseum, Ratisbonne, Allemagne)

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Scorn not the Sonnet; Critic, you have frowned,
Ne méprise pas le Sonnet ; Critique, tu t’es détourné
Mindless of its just honours; with this key
A tort de ses justes honneurs ; avec cette clé,
Shakespeare unlocked his heart; the melody
Shakespeare a libéré son cœur ; par la mélodie
Of this small lute gave ease to Petrarch’s wound;
De ce petit luth, la blessure de Pétrarque guéri  ;

A thousand times this pipe did Tasso sound;
Mille fois à travers son conduit le Tasse a soufflé ;
With it Camöens soothed an exile’s grief;
Avec lui Camoes le chagrin de l’exil s’est apaisé ;
The Sonnet glittered a gay myrtle leaf
Par une feuille de myrte joyeuse le Sonnet scintilla
Amid the cypress with which Dante crowned
Au milieu des cyprès Dante et par eux le couronna

His visionary brow: a glow-worm lamp,
Son front visionnaire : la lumière de ce ver luisant,
It cheered mild Spenser, called from Faery-land
Encouragea le doux Spenser, au Pays des fées, pélerin
To struggle through dark ways; and, when a damp
Luttant à travers les voies sombres ; et, quand

Fell round the path of Milton, in his hand
Le brouillard tomba sur le chemin de Milton, dans sa main
The Thing became a trumpet; whence he blew
La Chose se mua en trompette ; d’où il a soufflé
Soul-animating strains—alas, too few!
Tant strophes touchant les âmes – hélas, pas assez !


 

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POÉSIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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WORDSWORTH POEMS

traduction Jacky Lavauzelle

L’EPERON SANGLANT – SHAKESPEARE SONNET L – SONNET 50 – How heavy do I journey on the way

SONNET de SHAKESPEARE
SHAKESPEARE SONNET
THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
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WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE




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SONNET 50

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
How heavy do I journey on the way
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L’EPERON SANGLANT
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1598 

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How heavy do I journey on the way,
Quand lourdement je voyage sur la route,
When what I seek, my weary travel’s end,
Quand la fin de mon harassant voyage…




 

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SHAKESPEARE SONNET
SONNET L

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS