Archives par mot-clé : serpent

ODE À BUFFON – POÈME DE LEBRUN-PINDARE (1729-1807)

Ponce-Denis Écouchard-Lebrun,
dit Lebrun-Pindare
(11 août 1729 – 31 août 1807)

ODE I
À MONSIEUR DE BUFFON,
SUR SES DÉTRACTEURS



Buffon (1), laisse gronder l’Envie ;
C’est l’hommage de sa terreur :
Que peut sur l’éclat de ta vie
Son obscure et lâche fureur ?
Olympe, qu’assiège un orage,
Dédaigne l’impuissante rage
Des Aquilons tumultueux ;
Tandis que la noire Tempête
Gronde à ses pieds, sa noble tête
Garde un calme majestueux.

Pensais-tu donc que le Génie
Qui te place au trône des arts,
Longtemps d’une Gloire impunie
Blesserait de jaloux regards ?
Non, non, tu dois payer la Gloire ;
Tu dois expier ta mémoire
Par les orages de tes jours ;
Mais ce torrent qui dans ton onde
Vomit sa fange vagabonde,
N’en saurait altérer le cours.

Poursuis ta brillante carrière,
Ô dernier Astre des Français !
Ressemble au Dieu de la lumière,
Qui se venge par des bienfaits.
Poursuis ! que tes nouveaux ouvrages
Remportent de nouveaux outrages
Et des lauriers plus glorieux :
La Gloire est le prix des Alcides !
Et le Dragon des Hespérides
Gardait un or moins précieux.

C’est pour un or vain et stérile
Que l’intrépide fils d’Eson
Entraîne la Grèce docile
Aux bords fameux par la Toison.
Il emprunte aux forêts d’Épire
Cet inconcevable Navire
Qui parlait aux flots étonnés ;

Et déjà sa valeur rapide
Des champs affreux de la Colchide
Voit tous les monstres déchaînés.

Il faut qu’à son joug il enchaîne
Les brûlants taureaux de Vulcain :
De Mars qu’il sillonne la plaine
Tremblante sous leurs pieds d’airain.
D’un Serpent, l’effroi de la terre,
Les dents, fertiles pour la guerre,
À peine y germent sous ses pas,
Qu’une Moisson vivante, armée
Contre la main qui l’a semée,
L’attaque, et jure son trépas.

S’il triomphe, un nouvel obstacle
Lui défend l’objet de ses vœux :
Il faut par un dernier miracle
Conquérir cet or dangereux :
Il faut vaincre un Dragon farouche,
Braver les poisons de sa bouche,
Tromper le feu de ses regards ;
Jason vole ; rien ne l’arrête.
Buffon ! pour ta noble conquête
Tenterais-tu moins de hasards ?

Mais si tu crains la tyrannie
D’un monstre jaloux et pervers,

Quitte le sceptre du Génie,
Cesse d’éclairer l’Univers,
Descends des hauteurs de ton âme,
Abaisse tes ailes de flamme,
Brise tes sublimes pinceaux,
Prends tes envieux pour modèles,
Et de leurs vernis infidèles
Obscurcis tes brillants tableaux.

Flatté de plaire aux goûts volages,
L’Esprit est le dieu des instants,
Le Génie est le dieu des âges,
Lui seul embrasse tous les temps.
Qu’il brûle d’un noble délire
Quand la Gloire autour de sa lyre
Lui peint les Siècles assemblés,
Et leur suffrage vénérable
Fondant son trône inaltérable
Sur les empires écroulés !

Eût-il, sans ce tableau magique
Dont son noble cœur est flatté,
Rompu le charme léthargique
De l’indolente Volupté ?
Eût-il dédaigné les richesses ?
Eût-il rejeté les caresses
Des Circés aux brillants appas,
Et par une étude incertaine

Acheté l’estime lointaine
Des peuples qu’il ne verra pas ?

Ainsi l’active Chrysalide,
Fuyant le jour et le plaisir,
Va filer son trésor liquide
Dans un mystérieux loisir.
La Nymphe s’enferme avec joie
Dans ce tombeau d’or et de soie
Qui la voile aux profanes yeux,
Certaine que ses nobles veilles
Enrichiront de leurs merveilles
Les Rois, les Belles et les Dieux.

Ceux dont le Présent est l’idole
Ne laissent point de souvenir :
Dans un succès vain et frivole
Ils ont usé leur avenir.
Amants des roses passagères,
Ils ont les grâces mensongères
Et le sort des rapides fleurs.
Leur plus long règne est d’une aurore ;
Mais le Temps rajeunit encore
L’antique laurier des neuf Sœurs.

Jusques à quand de vils Procrustes (2)
Viendront-ils au sacré vallon,
Bravant les droits les plus augustes,
Mutiler les fils d’Apollon ?
Le croirez-vous, Races futures ?
J’ai vu Zoïle (3) aux mains impures,
Zoïle outrager Montesquieu !
Mais quand la Parque (4) inexorable
Frappa cet Homme irréparable,
Nos regrets en firent un Dieu.

Quoi ! tour à tour dieux et victimes,
Le sort fait marcher les talents
Entre l’olympe et les abîmes,
Entre la satire et l’encens !
Malheur au mortel qu’on renomme.
Vivant, nous blessons le Grand-Homme ;
Mort, nous tombons à ses genoux ;
On n’aime que la Gloire absente ;
La mémoire est reconnaissante ;
Les yeux sont ingrats et jaloux.

Buffon, dès que rompant ses voiles,
Et fugitive du cercueil,
De ces palais peuplés d’étoiles
Ton Âme aura franchi le seuil,
Du sein brillant de l’empyrée
Tu verras la France éplorée
T’offrir des honneurs immortels,
Et le Temps, vengeur légitime,

De l’Envie expier le crime,
Et l’enchaîner à tes autels.

Moi, sur cette rive déserte
Et de talents et de vertus,
Je dirai, soupirant ma perte :
Illustre Ami, tu ne vis plus !
La Nature est veuve et muette !
Elle te pleure ! et son Poète
N’a plus d’elle que des regrets.
Ombre divine et tutélaire,
Cette Lyre qui t’a su plaire,
Je la suspends à tes cyprès !

**

(1)
Buffon
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon
naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste et écrivain français (1707 — 1788)

(2)
Procruste
Procuste est le surnom d’un brigand de l’Attique nommé Polypémon.
« Le Céphise a son cours beaucoup plus rapide à Éleusis que dans le reste de l’Attique. On donne le nom d’Erinéum (le figuier sauvage) à un endroit voisin par où Pluton descendit, dit-on, aux enfers après avoir enlevé Proserpine (Perséphone). C’est aussi auprès du Céphise que Thésée tua le brigand Polypémon, surnommé Procruste. »
(Pausanias – Description de la Grèce de Pausanias – Tome 1 – traduction nouvelle – 1821)

(3)
Zoïle
« Zoïle, fameux critique grec, connu par l’amertume de ses censures à l’égard d’Homère (d’où le surnom d’Homeromastix ou fouet d’Homère), né à Ephèse ou à Amphipolis, vivait à la fin du IVe s. av. J.-C. On a débité mille fables sur son compte : on a dit qu’il avait été condamné à mort par Ptolemée Philadelphe et crucifié ou lapidé par la foule enthousiaste d’Homère. Quoi qu’il en soit, son nom est resté synonyme de critique envieux et partial ; on l’oppose à celui d’Aristarque. On lui attribuait, entre autres ouvrages, 9 livres de Remarques hypercritiques sur Homère, une Hist. d’Amphipolis, une Hist. générale du monde jusqu’à Philippe (roi de Macédoine) : aucun n’est parvenu jusqu’à nous. »
Marie-Nicolas Bouillet – Alexis Chassang – Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang (1878) -Librairie Hachette, 1878 (3, p. 2037).

(4)
Parques
« Déesses infernales, dont la fonction était de filer la trame de nos jours. Maîtresses du sort des hommes, elles en réglaient les destinées. Tout le monde sait qu’elles étaient trois sœurs, Clotho, Lachésis, & Atropos ; mais les Mythologues ne s’accordent point sur leur origine. Les uns les font filles de la Nuit & de l’Erebe ; d’autres de la Nécessité & du Destin ; & d’autres encore de Jupiter & de Thémis. Les Grecs les nommaient μοίραι, c’est-à-dire les déesses qui partagent, parce qu’elles réglaient les évènements de notre vie ; les Latins les ont peut-être appelées Parcæ, du mot parcus, comme si elles étaient trop ménagères dans la dispensation de la vie des humains, qui paraît toujours trop courte ; du moins cette étymologie est plus naturelle que celle de Varron, & supérieure à la ridicule antiphrase de nos grammairiens, quod nemini parcant. »
Louis de Jaucourt – L’Encyclopédie, 1re édition – 1751 (Tome 12, p. 80-81).




*************************


La Vie de
Lebrun-Pindare

« Le Brun naquit à Paris en 1729. Ses dispositions poétiques se révélèrent de très bonne heure. Le prince de Conti, voyant qu’il s’annonçait avec éclat, voulut se l’attacher, et lui donna le titre de secrétaire de ses commandements, avec deux mille livres d’honoraires ; mais une protection qui lui fut plus utile ce fut celle de Louis Racine, qui ne lui épargna ni les avis ni les encouragements.
À vingt-six ans, Le Brun s’était déjà placé au premier rang parmi nos poètes lyriques.
L’amour le fit poète élégiaque.
Il épousa en 1760, la femme qu’il avait chanté sous le nom de Fanny. C’est dans le premier temps de cette union qu’il conçut l’idée de son poème de la Nature, poème que ses malheurs domestiques lui firent abandonner plus tard.
De maladroites attaques de Fréron forcèrent notre poète à s’essayer dans l’épigramme, où il y excella.
Une horrible banqueroute mit le comble à la misère de Le Brun, qui trouva dans M. de Vandreuil un protecteur intelligent et dévoué.
La révolution ayant éclaté, Le Brun en éprouva les principes et en embrassa les espérances. Lors de la formation de l’Institut, il fut l’un des premiers membres choisis par le directoire. Napoléon récompensa avec magnificence ses travaux et son patriotisme en lui accordant une pension de 6000 livres, dont il ne jouit pas très longtemps : il mourut pendant l’été de 1807. »
(Petits Poëtes Français depuis Malherbe jusqu’à nos jours –
Par Prosper Poitevin – Tome 1 – Paris –Chez Firmin Didot Frères, fils et Cie, Libraires – 1870)


LA STATUE DE MEDEE BATUMI -მედეა- SCULPTURE DE DAVID KHMALADZE დავით ხმალაძე

STATUE DE MEDEE BATUMI
მედეა
დავით ხმალაძე – David Khmaladze

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

GEORGIE
საქართველო
Sakartvelo
République autonome d’Adjarie
აჭარის ავტონომიური რესპუბლიკა
Acharis Avtonomiuri Respublika 
Médée Batumi A LA DECOUVERTE DE BATUMI
BATUMIბათუმი

******

Médée Batumi - Photo Jacky Lavauzelle
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

MEDEE BATUMI

A LA DECOUVERTE DE
BATUMI
ბათუმი

MEDEE BATUMI
დავით ხმალაძე
Davit Khmaladze
MEDEE BATUMI

LA STATUE DE MÉDÉE
ET LA CONQUËTE DE LA TOISON D’OR
PAR JASON ET LES ARGONAUTES

____________________________________________________________

Statue inaugurée par le président de la Géorgie, Mikheil Saakashvili,  მიხეილ სააკაშვილი,  le 6 juillet 2007 (6 ივლისი)

****

MÉDÉE est la fille du roi de Colchide (Région occidentale de l’actuelle Géorgie (Svanétie, Ratcha, Abkhazie, Iméréthie, Gourie, Adjarie), la dépassant sur le sud actuellement Turc (Trabzon -Trébizonde Arvin) et sur le nord Russe). Elle a pour tante la magicienne Circé que l’on retrouve chez Ulysse, experte en poisons. Médée est aussi magicienne comme sa tante.

Le Roi usurpateur d’Iolcos, Pélias, qui a subtiliser le trône à son frère Aeson, père de Jason, conçoit une expédition vers la Colchide pour conquérir la fameuse Toison d’Or. La Colchide est gouvernée par le père de Médée,  Éétès. L’expédition impossible et suicidaire est forcément vouée à l’échec et permettra à Pélias d’éliminer Jason qui revendique naturellement le trône d’Ioclos.
La Toison d’Or provient de la fourrure d’un bélier nommé Chrysomallos

Trois épreuves impossibles seront proposées à Jason. Jason réussira les épreuves grâce au concours de Médée, amoureuse de notre Jason.

Cf. ci-dessous les détails (Première Encyclopédie)

******

MEDEE BATUMI
LA STATUE DE MEDEE BATUMI

    MEDEE BATUMI

**

LE NAVIRE ARGO

 Une cinquantaine d’équipiers accompagne Jason dans sa quête. Le navire se nommera Argo, « le rapide », et ses compagnons, les Argonautes, dont Orphée lemusicien, Pélée le père d’Achille, Castor et Pollux, Hercule, Thésée, …

MEDEE BATUMI

« Plût aux dieux que le navire Argo n’eût pas volé par-delà les Symplégades bleu sombre vers la terre de Colchide, que dans les vallons du Pélion le pin ne fût jamais tombé sous la hache et n’eût armé de rames les mains des héros valeureux qui allèrent chercher pour Pélias la Toison toute d’or ! « 

(Discours de la Nourrice)
Euripide
Médée
traduction Henri Berguin

** 

**




LA PUISSANCE
DE MEDEE LA MAGICIENNE

Dieux ! Que fera Médée, et quel affreux courroux
Ne l’enflammera point contre un parjure époux ?
Si vous l’abandonnez, redoutez sa vengeance.
Vous savez de son art jusqu’où va la puissance.
La nature est soumise à ses commandements :
Elle trouble le Ciel, l’Enfer, les Éléments ;
Elle arrête, à son gré, les Astres dans leur course.
Les torrents les plus fiers remontent vers leur source.
La Lune sort du Ciel, les Mânes des tombeaux :
Elle lance la foudre, et change en sang les eaux.
Iphite à Jason dans l’Acte I Scène 1
Médée d’Hilaire de Longepierre
Rien ne peut m’enlever à ma belle Princesse.
Je défie, à la fois, les Mortels et les Dieux,
Et tout l’art de Médée, et l’Enfer, et les Cieux.
Jason à Créuse dans l’Acte I Scène 2
Médée d’Hilaire de Longepierre

**

LE SERPENT
GARDIEN DE LA TOISON D’OR

Jason réussit les épreuves demandées, aidé par Médée, notamment la maîtrise des deux taureaux aux sabots d’airain et crachant le feu, et l’ensemencement d’un champ avec des dents de dragons qui se transforment en Spartes, c’est-à-dire en guerriers redoutables. Il arrive pour récupérer son trophée. Mais un puissant serpent garde la fameuse Toison d’Or.
Pour la récupérer, Médée fera des incantations qui endormiront le serpent.

******

****

LA TOISON D’OR
Dans la Première Edition de l’Encyclopédie
1751

Médée que Jason avoit promis d’épouser & d’emmener dans la Grece, sollicitée encore par Calciope sa sœur, veuve de Phryxus, qui voyoit ses enfans en proie à l’avarice d’un roi cruel, aida son amant à voler les trésors de son pere, soit en lui donnant une fausse clé ou de quelqu’autre maniere, & s’embarqua avec lui. Cette histoire étoit écrite en phénicien, que les poëtes qui sont venus longtems après, n’entendoient que très-imparfaitement ; & les mots équivoques de cette langue donnerent lieu aux fables qu’on en a racontées. En effet, dans cette langue le mot syrien gaza signifie également un trésor ou une toison ; sam qui veut dire une muraille, désigne aussi un taureau ; & on exprime dans cette langue de l’airain, du fer & un dragon par le mot nachas ; ainsi au lieu de dire que Jason avoit enlevé un trésor que le roi de la Colchide tenoit dans un lieu bien fermé, & qu’il faisoit garder soigneusement, on a dit que pour enlever une toison d’or, il avoit fallu dompter des taureaux, tuer un dragon, &c.




L’amour de Médée pour Jason, ce grand ressort qu’Œlien croit avoir été inventé par Eurypide dans sa tragédie de Médée faite à la priere des Corinthiens n’a rien d’extraordinaire ; & cette princesse qui abandonna son pere & sa patrie pour suivre Jason, montre assez par sa conduite qu’elle en étoit amoureuse, sans qu’il soit besoin de faire intervenir Junon& Minerve dans cette intrigue qui fut l’ouvrage de Calciope. Cette femme pour venger la mort de son mari, & sauver ses enfans qu’Aëtès avoit résolu de faire mourir à leur retour de la guerre où il les avoit envoyés, favorisa de tout son pouvoir la passion que sa sœur avoit conçue pour Jason. On peut ajouter que les quatre jeunes princes que Jason avoit ramenés,& qui se voyoient exposés à la fureur de leur grand-pere, si les Grecs étoient vaincus, les secoururent de tout leur pouvoir.

LOUIS DE JAUCOURT
PREMIERE EDITION DE L’ENCYCLOPEDIE
1751
TOME 16

***

MEDEE
Dans la Première Edition de l’Encyclopédie
1751

Cette fille d’Hécate & d’Aëtes, roi de Colchide, joue un trop grand rôle dans la fable, dans l’histoire & dans les écrits des poëtes, pour supprimer entierement son article.

Pausanias, Diodore de Sicile, & autres historiens nous peignent cette princesse comme une femme vertueuse, qui n’eut d’autre crime que d’aimer Jason, qui l’abandonna lâchement, malgré les gages qu’il avoit de sa tendresse, pour épouser la fille de Créon ; une femme qui, étant en Colchide, sauva la vie de plusieurs étrangers que le roi vouloit faire périr, & qui ne s’enfuit de sa patrie que par l’horreur qu’elle avoit des cruautés de son pere ; enfin, une reine abandonnée, persécutée, qui, après avoir eu inutilement recours aux garants des promesses de son époux, fut obligée de passer les mers pour chercher un asile dans les pays éloignés.

Les Corinthiens inviterent Médée à venir prendre chez eux possession d’un trône qui lui étoit dû ; mais ces peuples inconstans, soit pour venger la mort de Créon dont ils accusoient cette princesse, ou pour mettre fin aux intrigues qu’elle formoit pour assurer la couronne à ses enfans, les lapiderent dans le temple de Junon, où ils s’étoient refugiés. Ce fait étoit encore connu de quelques personnes, lorsque Euripide entreprit de l’altérer faussement en donnant sa tragédie de Médée. Les Corinthiens lui firent présent de cinq talens, pour l’engager de mettre sur le compte de Médée, le meurtre des jeunes princes dont leurs aïeux étoient coupables. Ils se flatterent avec raison, que cette imposture s’accréditeroit par la réputation du poëte, & prendroit enfin la place d’une vérité qui leur étoit peu honorable : en effet, les tragiques qui suivirent se conformant à Euripide, inventerent à l’envi tous les autres crimes de l’histoire fabuleuse de Médée ; les meurtres d’Absyrtes, de Pélias, de Créon & de sa fille, l’empoisonnement de Thésée, &c.

Cependant ceux qui ont chargé cette reine de tant de forfaits, n’ont pu s’empêcher de reconnoître que née vertueuse, elle n’avoit été entraînée au vice que par une espece de fatalité, & par le concours des dieux, sur-tout de Vénus, qui persécuta sans relâche toute la race du Soleil, pour avoir découvert son intrigne avec Mars. De-là ces fameuses paroles d’Ovide : Vidco meliora, proboque, deteriora sequor : paroles que Quinault a si bien imitées dans ces deux vers :

Le destin de Médée est d’être criminelle ;
Mais son cœur étoit fait pour aimer la vertu.

Outre Euripide qui choisit pour sa premiere piece de présenter sur la scène la vengeance que Médée tira de l’infidélité de Jason, Ovide avoit composé une tragédie sur ce sujet, qui n’est pas venue jusqu’à nous, & dont Quintilien nous a conservé ce seul vers si connu :

Servare potui, perdere an possins, rogas ?

« Si j’ai pu le sauver, ne puis-je le détruire ? »

On dit que Mécénas avoit aussi traité ce sujet à sa maniere ; mais il ne nous reste que la Médée de Séneque. Nous avons parmi les modernes la tragédie de Louis Dolce en italien, & en françois celle du grand Corneille. (D. J.)

LOUIS DE JAUCOURT
PREMIERE EDITION DE L’ENCYCLOPEDIE
1751
TOME 10

*****
STATUE DE MEDEE BATUMI
დავით ხმალაძე – David Khmaladze
GEORGIE
საქართველო
Sakartvelo
République autonome d’Adjarie
აჭარის ავტონომიური რესპუბლიკა
Acharis Avtonomiuri Respublika 
Médée Batumi A LA DECOUVERTE DE BATUMI
BATUMIბათუმი

******

Médée Batumi - Photo Jacky Lavauzelle

CAMMA – Oscar WILDE

*

Camma
Camma Oscar Wilde



Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

OSCAR WILDE
1854-1900

Photos Napoléon Sarony

 





Poem by Oscar Wilde


Poems

Poème d’Oscar Wilde
 CAMMA

**

 

As one who poring on a Grecian urn
Comme celui qui, penché sur une urne grecque,
 Scans the fair shapes some Attic hand hath made,
Contemple les formes parfaites que la main Attique a réalisées,
God with slim goddess, goodly man with maid,
Dieu avec une élégante déesse, un homme fort avec une jeune fille,
And for their beauty’s sake is loth to turn
Et leur beauté qui annihile toute désir de se retourner
And face the obvious day, must I not yearn
Et d’observer la clarté du jour, ainsi ne dois-je donc pas aspirer
For many a secret moon of indolent bliss,
A plus d’une secrète lune d’indolente félicité,
  When in the midmost shrine of Artemis
Quand, dans le cœur du sanctuaire d’Artémis,
  I see thee standing, antique-limbed, and stern?
Je te vois, debout, aux formes antiques et sévère ?

*

 And yet—methinks I’d rather see thee play
Et pourtant … il me semble que je préférerais te voir jouer
That serpent of old Nile, whose witchery
Ce serpent du vieux Nil, dont la sorcellerie
Made Emperors drunken,—come, great Egypt, shake
Enivrait des Empereurs,… Viens, grande Egypte, secoue
Our stage with all thy mimic pageants! Nay,
Notre scène avec toutes tes parades ! Non,
  I am grown sick of unreal passions, make
Je suis malade de passions irréelles, fais
The world thine Actium, me thine Antony!
Du monde ton Actium, fais de moi ton Antoine !

Oscar Wilde 

****

CAMMA OSCAR WILDE

LE CALENDRIER CHINOIS DU THEAN HOU TEMPLE DE KUALA LUMPUR

中国历法
Malaysia

Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE








中国占星的标志传统

 




 

 

中国历法
Le Calendrier Chinois
du
Thean Hou Temple

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

*








Thean Hou Temple
Tokong Thean Hou
乐圣岭天后宫

******

LE CALENDRIER 历 CHINOIS 中国
中国传统历法
du THEAN HOU TEMPLE

LES DOUZE ANIMAUX-SIGNES
生肖

****************
中国传统历法
[zhōng guó chuan tǒng lì fǎ]

1
Souris ou Rat
The Rat
鼠 [
Shǔ] 

1924-1936-1948-1960-1972-1984-1996-2008
-2020-2032


Fascinating – Intelligent – Pragmatic -Diligent -Stable – Competitive -Temperamental – Sociable – Energetic – Love of Family – Materialistic – Unpredictable.

Fascinant – Intelligent – Pragmatique – Diligent -Stable – Compétitif -Ayant du tempérament- Sociable – Énergique – Amour de la famille – Matériel – Imprévisible.
务实 – 稳定 –  不可预知的 – 竞争

2
Buffle ou Bœuf
OX
牛 [Niú]
1925 – 1937 – 1949 – 1961 – 1973 – 1985 – 1997 -2009 – 2021 – 2033








Sincere – Patient – Brave – Obstinate -Reasonable – Pragmatic – Straight-forward – Versatile – Reliable – Tenacious
Sincère – Patient – Brave – Obstiné -Raisonable- Pragmatique – Droiture- Versatile – Fiable – Tenace
真诚 – 患者 – 勇敢 – 固执 – 合理务实 –  可靠


3
Tigre – Tiger
虎 [Hǔ]

1926 – 1938 – 1950 – 1962 – 1974 – 1986 – 1998 – 2010 – 2022 -2034

Active-Bold-Optimistic – Impulsive – Humorous – Frank – Generous – Pragmatic – Responsible – Tenacious
Actif – Optimiste – Impulsif – Franc – Généreux – Pragmatique – Responsable – Tenace

4
Lièvre ou Lapin
[Tù]

1927 – 1939 – 1951 – 1963 – 1975 – 1987 – 1999 – 2011 – 2023 – 2035












Fortunate – Amicable – Ingenious – Liberal – Conscientious – Artistic – Over generous – Temperamental – Implicit – Love of tranquillity – Comfort reticent
Heureux – Amicalement – Ingénieux – Libéral – Conscient – Artistique – Très généreux – A du Tempérament- Implicite – Amour de la tranquillité – réticent au Confort

5
Dragon ou Lézard
龍 [Lóng]

1928 – 1940 – 1952 – 1964 – 1976 – 1988 – 2000 – 2012 -2024 – 2036


Strong – Success – Passionate – Serious – Stable – Creative – Sociable – Proficient – Open-minded – Highly intelligent
Fort – Succès – Passionné – Sérieux – Stable – Créatif – Sociable – Compétent – Esprit ouvert- Très intelligent

6
Serpent – Snake
  [
Shé]

1917 – 1929 – 1941 – 1953 – 1965 – 1977 – 1989 – 2001 -2013 – 2025

 


Graceful – Decisive – Ingenious – Amicable – Pragmatic – Respectable – Artistic – Organized – Skeptical – Unpredictable
Gracieux- Décisif – Ingénieux – Amicale – Pragmatique – Respectable – Artistique – Organisé – Sceptique – Imprévisible 

7
Cheval – Horse
[
Mǎ]

1918 – 1930 – 1942 – 1954 – 1966 – 1978 – 1990 – 2002 – 2014 – 2026


Kind – Friendly – Smart – Reliable – Liberal – Discipline – Talented – Versatile – Adventurous – Self centered
Amical – Intelligent –  Libéral – Discipliné – Talentueux – Versatile – Aventureux – Concentré

8
Chèvre, Bouc ou Mouton
Ram – Goat
[Yáng]

1919 – 1931 – 1943 – 1955 – 1967 – 1979 – 1991 – 2003 – 2015 – 2027


Honest – Pragmatic – Confident – Sensitive – Genial – Compassionate – Adaptable -Intelligent -Temperamental
Honnête – Pragmatique – Confiant – Sensible – Génial – Compassion – Adaptable -Intelligent -Ayant du tempérament

9
Singe – Monkey
猴 [Hóu]

1920 – 1932 – 1944 – 1956 – 1968 – 1980 – 1992 – 2004 -2016 – 2028


Intelligent – Aspiring – Confident – Prudent – Honest – Energetic – Sensitive – Talented – Creative – Competitive
Intelligent –  Confiant – Prudent – Honnête – Energique – Sensible – Talentueux – Créatif – Compétitif

10
Coq ou Phénix
Rooster
鷄 [Jī]

1921 – 1933 – 1945 – 1957 – 1969 – 1981 – 1993 – 2005 – 2017 – 2029


Intelligent – Honest- Diligent – Careful – Amicable – Liberal – Humorous – Sociable – Proficient – Passionate – Tenacious
Intelligent – Honnête- Diligent – Attentionné- Amical – Libéral – Sens de l’humour – Sociable – Passionné – Tenace

11
Chien – Dog
  [Gǒu]

1922 – 1934 – 1946 – 1958 – 1970 – 1982 – 19924 – 2006 – 2018 -2030


Honest – Confident – Impartial – Richteous – Pragmatic – Prudent – Amicable – Compassionate – Attractive – Leadership
Honnête – Confiant – Impartial – Riche – Pragmatique – Prudent – Amical – Compassion – Attractif – Leadership

12
Cochon, Sanglier ou Porc
[Zhū]

1923 – 1935 – 1947 – 1959 – 1971 – 1983 – 1995 – 2007 – 2019 – 2031

 Honest – Active – Placid – Frank – Confident – Sincere – Compassionate – Pragmatic – Far sighted – Enterprising
Honnête – Actif – Placide – Franc – Confiant – Sincère – A de la compassion- Pragmatique – Conquérant- Entreprenant

******************
LE CALENDRIER CHINOIS
中国历法

********************************




LA CHANSON DU SERPENT – Poème Suédois de Karlfeldt ORMVISA av Erik Axel Karlfeldt –

Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter
karlfeldt dikter
Dikter av Erik Axel Karlfeldt

Traduction – Texte Bilingue
Erik Axel Karlfeldts dikter
Karlfeldt poet
Poesi
Poésie


LITTERATURE SUEDOISE
POESIE SUEDOISE

Svensk litteratur
svensk poesi


Erik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_Karlfeldt

Traduction Jacky Lavauzelle

Erik Axel Karlfeldt
1864 – 1931

översättning – Traduction

Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter
CHANSONS DE FRIDOLIN
& AUTRES POEMES

  1898

ORMVISA

La Chanson du Serpent

När jag i marken vandrar, vill jag min flaska ha,
Quand je marche en forêt, je veux ma bouteille à mes côtés,
blott därför, att mot ormars gift det starka är så bra.
car l’alcool fort est efficace contre le venin des serpents.

*

Men tänker jag på ormen, så minns jag allt en ann,
Mais je pense au serpent et je me souviens de quelqu’un,
en falskare och halare och svårare än han.
plus faux, plus glissant et plus dur que lui.

*

Det sägs att ormen lurar inunder gröna träd,
Il est dit que le serpent se cache sous les arbres verts,
och blickar milt och tjusande på fågeln så späd.
et semble doux et enchanteur à l’oiseau délicat.

*

Men flickan går på varje stig, och hennes trollblick far
Mais la jeune fille va sur le chemin, avec de la magie dans le regard
varhelst en rock hon skådar och hör ett stövelpar.
à la vue d’une tunique et du bruit des bottes.

*

Uppå sin buk går ormen och äter bara jord,
Sur le ventre va le serpent mangeant seulement de la terre,
men flickan vill ha sockermat och silverfat på bord.
mais la jeune fille veut des gourmandises et de l’argent sur la table.

*

En orm kan läras dansa till dåres tidfördriv,
On peut enseigner au serpent à danser comme passe-temps
men flickebarnet dansar visst re’n i sin moders liv.
mais la fille danse dans le ventre de sa mère déjà.

*

En enda gång om året ömsar ormen skinn,
Seulement une fois par an la peau du serpent change,
men åtta dar i veckan byter flickan sinn.
mais c’est huit jours par semaine que la fille change d’envie.

*

Om ormen dig besviker, han biter blott din häl,
Si le serpent t’attrape, il ne mord que tes talons,
men kvinnosvek kan stinga till döds en ynglings själ.
mais la trahison d’une femme peut piquer à mort l’âme d’un jeune homme.

*

Nu slutar jag min visa om det skadliga djur
Maintenant j’arrête ma chanson sur les animaux nuisibles
och hastar över skogen till min flickas lilla bur.
car pressé je traverse la forêt vers la petite cage de la fille.


**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
**********************
Karlfeldt poesi
karlfeldt dikter

 Erik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_KarlfeldtErik_Axel_Karlfeldt