23 ნიკოლოზ ბარათაშვილის ქუჩა, თბილისი 23 rue Nikoloz Baratashvili, Tbilissi
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La grande composition « Berikaoba » rue Nikoloz Baratashvili a été créée par l’architecte George Janberidze et le sculpteur l’Avtandil Monaselidze en 1981
ბერიკაობა
La Berikoba est un spectacle masqué d’improvisation folklorique géorgien. Ce spectacle est une fête païenne de la fertilité et de la renaissance, il est célébré dans la perspective de la fécondation et du culte des enfants et provient de la racine géorgienne commune « ბერ » (fils). Les scènes de Berikaoba peuvent être à caractère explicitement érotique, ou être une satire politique et servir une protestation sociale.
La Berikaoba implique généralement plusieurs hommes, les berika, qui sont pour la plupart déguisés en animaux. Les costumes et les masques pour le mystère sont en peau de bête. Les crânes d’animaux, les queues, les plumes, les cornes, les citrouilles, les rubans et les cloches sont utilisés pour ajouter de la couleur à la scène. Les mascarades typiques de berikaoba font participer le marié, la mariée, l’entremetteur, le juge, le médecin, le prêtre, le cochon, la chèvre, l’ours, et la liste n’est pas exhaustive. Les identités sont échangeables pour un même acteur. Les acteurs sont exclusivement des hommes.
La structure du Berikaoba a évolué au cours des années. Il existe de nombreux textes écrits néanmoins.
La fête commence par le rassemblement de villageois. Ce sont les villageois qui vont choisir les acteurs.
La procession des berikas, des acteurs, s’accompagne de sons de cornemuses, სტვირი, stviri.
Ils se déplacent de porte en porte pour recueillir du vin, du miel, de la viande et d’autres victuailles servies par des hôtes. Les personnages principaux de la procession sont une « épouse » appelée Kekela კეკელა et un marié qui, après une série de tentatives, persuade la femme de l’épouser. Le mariage est alors perturbé par l’apparition d’un « tatar », référence aux siècles d’invasions des puissances musulmanes voisines. Le marié est tué et les berikas consolent la femme, lui promettant un meilleur mari.
Alors que les berikas tentent de réanimer le marié avec de l’eau de guérison, des herbes et des minéraux, la nouvelle se répand de l’enlèvement de Kekela. Cela ramène le marié à la vie. Il poursuit les ravisseurs et retrouve son épouse. La performance se termine par un long festin.
La tradition similaire, keenoba (ყეენობა, de « the Khan »), faisant la satire des envahisseurs étrangers de Géorgie et, plus tard, des autorités russes impériales, jouissait d’une popularité particulière à Tbilissi, au XIXe siècle, et dans ses environs.
La tradition du berikaoba a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de la Géorgie en 2013.
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FILMS SUR LA BERIKAOBA GEORGIENNE
ბერიკაობა. Berikaoba Georgia.
ბერიკაობა
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LE SCULPTEUR
Avtandil Monaselidze
ავთანდილ მონასელიძე
მოქანდაკე – Sculpteur
Né 18 juin 1947, 71 ans
18 ივნისი, 1947 (71 წლის)
Né à Tbilissi
ქ. თბილისი
დაამთავრა თბილისის სახელმწიფო სამხატვრო აკადემიის ქანდაკების ფაკულტეტი 1974 წელს
Il est diplômé de l’Académie des beaux-arts de l’État de Tbilissi en 1974
1986 – ამიერკავკასიის რესპუბლიკების I ბიენალე, ვერცხლის მედალი
1986 – Biennale des républiques transcaucasiennes, médaille d’argent
1984 – პარიზის საერთაშორისო გამოფენა, ვერცხლის მედალი
1984 – Exposition internationale de Paris, médaille d’argent
1980 – საქართველოს მხატვართა კავშირის მედალი , წლის საუკეთესო ნამუშევრისთვის
1980 – Médaille de l’Union des artistes géorgiens pour le meilleur travail artistique de l’année
1975 – სსრკ-ის სამხატვრო აკადემიისა და სსრკ-ის მხატვართა კავშირის მედალი, საუკეთესო სადიპლომო ნამუშევარისთვის
1975 – Médaille de l’Académie des Beaux-Arts et de l’Union des Artistes de l’URSS pour le meilleur ouvrage
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L’ARCHITECTE
პროექტის ავტ. გიორგი ჯანბერიძე
Auteur du projet
GEORGE JANBERIDZE გიორგი ჯანბერიძე
Giorgi Janberidze
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Avtandil MONASELIDZE
SCULPTURES DE TBILISSI
BERIKAOBA
TCHEQUIE
Česká republika
捷克共和国 République tchèque
Sculptures Tchèques Jan Vítězslav Dušek Sochař J.V.Dušek
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Photo Jacky Lavauzelle
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Jan Vítězslav Dušek
1891-1966
Exposition de Tábor
Výstava v Táboře
2016
Exhibition in Tábor
Выставка в Таборе
展览泰伯
ženský akt bez paži
Nue sans bras Jan Vítězslav Dušek
ženský akt – Polopostava
Nue – Buste Jan Vítězslav Dušek
Zármutek
Douleur
1917 Jan Vítězslav Dušek
Poslední brázda
Le dernier sillon
T.G. Masaryk s dětetem
Mazaryk avec un enfant
(1)
Lakomství
L’Avarice
Torzo ženy
Torse de femme
Jihočeská stráž – Návrh na Pomník pádlým v Jistebnici
Bronz 1926
Garde Bohème du Sud
Proposition Monument aux Morts de Jistebnice
Obránce lidu
Le défenseur du peuple
diorit – diorite – 1956 český Betlém
Bethléem tchèque Jan Vítězslav Dušek
patínovaná sádra
plâtre patiné
Jan Amos Komensky
Comenius
1927 patínovaná sádra
plâtre patiné
(2)
Madona s ditětem
Vierge à l’enfant Mistr Jan Hus
(vers 1373 –
sádra – plâtre
1922-1923 Hus a Žižka
Jan Hus et Jan Žižka
bronz, nedatováno
bronze non daté Jan Žižka
(1370-1424)
Chef de guerre des hussites
(3)
Cepník
sádra – plâtre
nedatováno- non daté
Jan Žižka
sádra – plâtre
nedatováno- non daté
(3)
Tábor 1420 – 1920
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(1)
MASARYK
DANS LA REVUE DES DEUX MONDES
EN 1918
« A Prague, naît et s’organise l’État tchéco-slovaque, qui, lui, s’oriente vers la république, avec le docteur Masaryk pour président et le docteur Kramarcz pour premier ministre; sa juridiction s’étend sur les populations tchèques et slovaques de la Bohême, de la Moravie, de la Silésie (couronne d’Autriche) et du Tatra (couronne de Hongrie). Celui-là a déjà l’aspect d’un État régulier : il a ou va avoir un gouvernement; il a l’embryon d’une armée; il a une politique extérieure, il est belligérant. »
Charles BENOIST Chronique de la quinzaine, histoire politique – 14 novembre 1918 Revue des Deux Mondes, 6e période, tome 48, 1918 pp. 469-480
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(2)
COMENIUS PAR DIDEROT
Voici un homme qui s’est fait un nom au tems où les esprits voulaient ramener tout à la révélation. C’est Jean Amos Comenius. Il naquit en Moravie l’an 1592. Il étudia à Herborn. Sa patrie était alors le théâtre de la guerre. Il perdit ses biens, ses ouvrages & presque sa liberté. Il alla chercher un asile en Pologne. Ce fut-là qu’il publia son Janua linguarum referata, qui fut traduit dans toutes les langues. Cette premiere production fut suivie du Synopsis physicæ ad lumen divinum reformatæ. On l’appela en Suisse & en Angleterre. Il fit ces deux voyages. Le comte d’Oxenstiern le protégea, ce qui ne l’empêcha pas de mener une vie errante & malheureuse. Allant de province en province & de ville en ville, & rencontrant la peine partout, il arriva à Amsterdam. Il aurait pu y demeurer tranquille ; mais il se mit à faire le prophète, & l’on sait bien que ce métier ne s’accorde guère avec le repos. Il annonçait des pertes, des guerres, des malheurs de toute espèce, la fin du monde, qui durait encore, à son grand étonnement, lorsqu’il mourut en 1671. Ce fut un des plus ardents défenseurs de la physique de Moïse. Il ne pouvait souffrir qu’on la décriât, surtout en public & dans les écoles. Cependant il n’était pas ennemi de la liberté de penser. Il disait du chancelier Bacon, qu’il avait trouvé la clef du sanctuaire de la nature ; mais qu’il avait laissé à d’autres le soin d’ouvrir. Il regardait la doctrine d’Aristote comme pernicieuse ; & il n’aurait pas tenu à lui qu’on ne brûlât tous les livres de ce philosophe, parce qu’il n’avait été ni circoncis ni baptisé.
Diderot L’Encyclopédie, 1re éd. 1751 – Tome 10, pp. 741-745
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(3)
JAN ZIZKA
VI.
Les habitants des villes de Prague s’intitulaient, pour la plupart, Calixtins ; à Rome on les appelait par dérision Hussites clochants, parce qu’ils avaient abandonné Jean Huss en plusieurs choses ; à Tabor on les appelait faux Hussites, parce qu’ils se tenaient à la lettre de Jean Huss et de Wickleff plus qu’à l’esprit de leur prédication. Quant à eux, Calixtins, ils s’intitulaient Hussites purs. En 1420 ils avaient formulé leur doctrine en quatre articles : 1° la communion sous les deux espèces ; 2° la libre prédication de la parole de Dieu ; 3° la punition des péchés publics ; 4° la confiscation des biens du clergé, et l’abrogation de tous ses pouvoirs et privilèges.
Ils envoyèrent une députation à Tabor pour aviser aux moyens de se débarrasser de la reine qui, avec quelques troupes, tenait encore le Petit-Côté de Prague. On a conservé textuellement la réponse des Taborites à cette députation. « Nous vous plaignons de n’avoir pas la liberté de communier sous les deux espèces, parce que vous êtes commandés par deux forteresses. Si vous voulez sincèrement accepter notre secours, nous irons les démolir, nous abolirons le gouvernement monarchique, et nous ferons de la Bohême une république. » Il me semble qu’il ne faut pas commenter longuement cette réponse pour voir que le rétablissement de la coupe n’était pas une vaine subtilité, ni le stupide engouement d’un fanatisme barbare, comme on le croit communément, mais le signe et la formule d’une révolution fondamentale dans la société constituée.
La proposition fut acceptée. Le fort de Wishrad fut emporté d’assaut. De là, commandés par Ziska, les Praguois et les Taborites allèrent assiéger le Petit-Côté. Il y avait peu de temps qu’on faisait usage en Bohême des bombardes. Les assiégés portaient, à l’aide de ces machines de guerre, la terreur dans les rangs des Hussites. Mais les Taborites avaient appris à compter sur leurs bras et sur leur audace. Ils forcèrent le pont qui était défendu par un fort appelé la Maison de Saxe (Saxen Hausen) et posèrent le siège, au milieu de la nuit, devant le fort de Saint-Wenceslas. La reine prit la fuite. Un renfort d’Impériaux, qui était arrivé secrètement, défendit la forteresse. Le combat fut acharné. Les Hussites étaient maîtres de toute la ville ; encore un peu, et la dernière force de Sigismond dans Prague, le fort de Saint Wenceslas, allait lui échapper. Mais les grands du royaume intervinrent, et, usant de leur ascendant accoutumé sur les Hussites de Prague, les firent consentir à une trêve de quatre mois. Il fut convenu que pendant cet armistice les cultes seraient libres de part et d’autre, le clergé e les propriétés respectés, enfin que Ziska restituerai Pilsen et ses autres conquêtes.
Ziska quitta la ville avec ses Taborites, résolu à ne point observer ce traité insensé. Le sénat de Prague reprit ses fonctions ; mais les catholiques qui s’étaient enfuis durant le combat n’osèrent rentrer, craignant la haine du peuple. Sigismond écrivit des menaces ; Ziska reprit ses courses et ses ravages dans les provinces.
La reine ayant rejoint son beau-frère Sigismond à Brunn en Moravie, ils convoquèrent une diète des prélats et des seigneurs, et écrivirent aux Praguois de venir traiter. La noblesse morave avait reçu l’empereur avec acclamations. Les députés hussites arrivèrent et communiérent ostensiblement sous les deux espèces, dans la ville, qui fut mise en interdit, c’est-à-dire privée de sacrements tout le temps qu’ils y demeurèrent, étant considérée par le clergé papiste comme souillée et empestée. Puis ils présentèrent leur requête, c’est-à-dire leurs quatre articles, à Sigismond qui se moqua d’eux. Mes chers Bohémiens, leur dit-il, laissez cela à part, ce n’est point ici un concile. Puis il leur donna ses conditions par écrit : qu’ils eussent à ôter les chaînes et les barricades des rues de Prague, et à porter les barres et les colonnes dans la forteresse ; qu’ils abattissent tous les retranchements qu’ils avaient dressés devant Saint-Wenceslas ; qu’ils reçussent ses troupes et ses gouverneurs ; enfin qu’ils fissent une soumission complète, moyennant quoi il leur accorderait amnistie générale et les gouvernerait à la façon de l’empereur son père, et non autrement.
Les députés rentrèrent tristement à Prague et lurent cette sommation au sénat. Les esprits étaient abattus, Ziska n’était plus là. Les catholiques s’agitaient et menaçaient. On exécuta de point en point les ordres de Sigismond. Les chanoines, curés, moines et prêtres rentrèrent en triomphe, protégés par les soldats impériaux.
Ceux des Hussites qui n’avaient pas pris part à ces làchetés sortirent de Prague, et se rendirent tous à Tabor. Ils furent attaqués en chemin par quelques seigneurs royalistes, et sortirent vainqueurs de leurs mains après un rude combat. Une partie alla trouver Nicolas de Hussinetz à Sudomirtz, l’autre Ziska à Tabor. Ces chefs les conduisirent à la guerre, et leur firent détruire plusieurs places fortes, ravager quelques villes hostiles. Sigismond écrivit aux Praguois pour les remercier de leur soumission et pour intimer aux catholiques l’ordre d’exterminer absolument tous les Wicklefistes, Hussites et Taborites. Les papistes ne se firent pas prier, exercèrent d’abominables cruautés, et la Bohême fut un champ de carnage.
Cependant nul n’osa attaquer Ziska avant l’arrivée de l’empereur. Sigismond n’osait pas encore se montrer en Bohême. Il alla en Silésie punir une ancienne sédition, faire trancher la tête à douze des révoltés, et tirer à quatre chevaux dans les rues de Breslaw Jean de Crasa, prédicateur hussite, que l’on compte parmi les martyrs de Bohême ; car l’hérésie a ses listes de saints et de victimes comme l’Église primitive, et à d’aussi bons titres.
L’empereur fit afficher la Croisade de Martin V contre les Hussites. Ces folles rigueurs produisirent en Bohême l’effet qu’on devait en attendre. Le moine prémontré Jean, que nous avons déjà vu dans les premiers mouvements de Prague, revint, à la faveur du trouble, y prêcher le carême. Il déclama vigoureusement contre l’empereur et le baptisa d’un nom qui lui resta en Bohême, le cheval roux de l’Apocalypse. « Mes chers Praguois, disait-il, souvenez-vous de ceux de Breslaw et de Jean de Crasa. » Le peuple assembla la bourgeoisie et l’université, et jura entre leurs mains de ne jamais recevoir Sigismond, et de défendre la nouvelle communion jusqu’à la dernière goutte de son sang. Les hostilités recommencèrent à la ville et à la campagne. On écrivit des lettres circulaires dans tout le royaume. Partout le même serment fut proféré et monta vers le ciel.
Sigismond se décida enfin pour la guerre ouverte. Il leva des troupes en Hongrie, en Silésie, dans la Lusace, dans tout l’Empire.
Albert, archiduc d’Autriche, à la tête de quatre mille chevaux, renforcé par d’autres troupes considérables et par le capitaine de Moravie, fut le premier des Impériaux qui affronta le redoutable aveugle. Ziska les battit entre Prague et Tabor ; puis, sans s’attarder à leur poursuite, il alla détruire un riche monastère que nous mentionnons dans le nombre à cause d’un épisode. De l’armée de vassaux qui le défendaient il ne resta que six hommes, lesquels se battirent jusqu’à la fin comme des lions. Ziska, émerveillé de leur bravoure, promit la vie à celui des six qui tuerait les cinq autres. Aussitôt ils se jetèrent comme des dogues les uns sur les autres. Il n’en resta qu’un qui, s’étant déclaré Taborite, se retira à Tabor et y communia sous les deux espèces en témoignage de fidélité.
Cependant les Hussites de Prague assiégeaient la forteresse de Saint-Wenceslas. Le gouverneur feignit de la leur rendre, pilla et emporta tout ce qu’il put dans le château, et se retira en laissant la place à son collègue Plawen ; de sorte qu’au moment où les assiégeants s’y jetaient avec confiance, ils furent battus et repoussés. Cependant Ziska arrivait. Il s’arrêta le lendemain non loin de Prague pour regarder quelques Hussites qui détruisaient un couvent et insultaient les moines. « Frère Jean, lui dirent-ils, comment te plaît le régal que nous faisons à ces comédiens sacrés ? » Mais Ziska, qui ne se plaisait à rien d’inutile, leur répondit en leur montrant la forteresse de Saint-Wenceslas : « Pourquoi avez-vous épargné cette boutique de chauve (calvitia officina) ? — Hélas ! dirent-ils, nous en fûmes honteusement chassés hier. — Venez donc, » reprit Ziska.
Ziska n’avait avec lui que trente chevaux. Il entre ; et à peine a-t-on aperçu sa grosse tête rasée, sa longue moustache polonaise et ses yeux à jamais éteints, qui, dit-on, le rendaient plus terrible que la mort en personne, que les Praguois se raniment et se sentent exaltés d’une rage et d’une force nouvelles. Saint-Wenceslas est emporté, et Ziska s’en retourne à Tabor en leur recommandant de l’appeler toujours dans le danger.
A peine a-t-il disparu, qu’un renfort d’Impériaux arrive et reprend la forteresse. Ziska avait réellement une puissance surhumaine. Là où il était avec une poignée de Taborites, là était la victoire, et quand il partait il semblait qu’elle le suivît en croupe. C’est que l’âme et le nerf de cette révolution étaient en lui, ou plutôt à Tabor ; car il semblait qu’il eût toujours besoin, après chaque action, d’aller s’y retremper ; c’est que chez les Calixtins il n’y avait qu’une foi chancelante, des intentions vagues, un sentiment d’intérêt personnel toujours prêt à céder à la peur ou à la séduction, une politique de juste-milieu.
Un chef taborite, convoqué à la guerre sans quartier par les circulaires de Ziska, vint attaquer Wisrhad que les Impériaux, avaient repris. Il fut repoussé et aurait péri avec tous les siens si Ziska ne se fût montré. Les Impériaux, qui avaient fait une vigoureuse sortie, rentrèrent aussitôt. Ziska fut reçu cette fois à bras ouverts dans la ville. Le clergé, le sénat et la bourgeoisie accouraient au-devant de lui, et emmenaient les femmes et les enfants taborites dans leurs maisons pour les héberger et les régaler. Ses soldats couraient les rues, décoiffant les dames catholiques et coupant les moustaches à leurs maris. Plusieurs villes se déclarèrent taborites, et envoyèrent leurs hommes à Prague pour offrir leurs services à l’aveugle. Un nouveau renfort était arrivé à Wisrhad, et l’empereur s’avançait à grandes journées.
George Sand Jean Ziska Jean Ziska, Michel Lévy frères, 1867 pp. 72-77
LOUIS GILLET L’Art siennois – À l’occasion d’une exposition récente tome 23, 1904
Un seul homme, de bien moindre envergure que Sodoma, d’ailleurs beaucoup plus grand architecte que peintre, réussit, à force de mesure et de goût, à donner une expression pure de la Renaissance siennoise. C’est Baldassare Peruzzi, artiste froid mais élégant, ingénieux sans grandes pensées, et agréable sans profondeur. On trouve à l’Exposition une de ses rares toiles. Mais rien ne donne de lui une plus haute idée que ses fresques de la Farnésine où il a su tenir discrètement sa place à côté de Raphaël. Il ne manque pas ensuite de peintres nés à Sienne, mais c’en est fait depuis longtemps de la peinture siennoise. Désormais l’origine d’un artiste peut être regardée comme un hasard indifférent. A l’exception des peintres fortunés qui naîtront à Venise, l’artiste n’a plus de patrie, il n’a que son âge et sa date sur un état civil international. Rutilio Manetti, dont on voit plusieurs toiles excellentes à l’Exposition, est un homme qui fait honneur à sa ville natale. C’est un élève considérable de Caravage et de Spagnoletto. Mais il n’a pas reçu le baptême d’autrefois, où le génie de la cité tenait le nouveau-né sur les fonts, et où l’enfant avait pour marraines toutes les traditions d’une race.
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La Gravure depuis son origine jusqu’à nos jours
III – École italienne – Marc-Antoine : le Jugement de Pâris, le Massacre des Innocens, le Parnasse, d’après Raphaël ; — Le Martyre de saint Laurent, d’après Baccio Bandinelli
L’art de la gravure, si puissamment développé par Marc-Antoine,. faisait en même temps des progrès d’un autre genre, grace aux procédés employés par Ugo da Carpi pour obtenir des épreuves en camaïeu ; c’est-à-dire à deux, trois ou quatre tons, et offrant à peu près l’aspect de dessins au lavis ; procédés dont il n’était pas l’inventeur, qu’il avait seulement améliorés, et que devaient perfectionner encore Baldassare Peruzzi, Antonio da Trenta et Andrea Andreani. Une grande quantité de pièces exécutées de la sorte, d’après Raphaël et le parmesan, attestent l’habileté d’Ugo, qui malheureusement se mit en tête d’introduire dans la peinture des innovations plus radicales encore. Il eut l’étrange idée de peindre tout un tableau en se servant du doigt, sans recourir une fois au pinceau, et, l’acte lui paraissant méritoire, il en consacra le souvenir dans quelques mots écrits avec orgueil au bas de la toile ; ce qui fit dire à Michel-Ange, à qui l’on montrait ce tableau comme une singularité remarquable, que « la seule chose singulière dans un pareil tour de force était la sottise de l’auteur. » Qu’aurait pensé le grand homme du Génois Luca Cambiaso, dont le talent consistait à peindre des deux mains à la fois ?
ESPAÑA – ESPAGNE Castilla – La Mancha Castille – La Manche
Museo del Ejército Toledo Musée de l’Armée de Tolède
(Alcázar de Tolède)
La Toma de la villa de Antequera, 1410
Vicente Carducho – Vincenzo Carducci (1576–1638)
1602
Óleo sobre lienzo
detalla – détails
victoria castellano-leonesa sobre la guarnición nazarí
Victoire de la Castille-Leon sur la garnison maure
Hernán Cortés a caballo Hernán Cortés (1485-1547) à cheval
Conquistador – Conquérant Venancio Vallmitjana (1826-1919) élève de Damià Campeny
Bronce 1982 Bronze
El Emperador Carlos V
L’Empereur Charles Quint
Copie du Portrait équestre de Charles Quint à la bataille de Muehlberg, par Titien (1548) exposé au Prado
L’original du Prado
La Copie du Titien à l’Alcazar
La Reina Isabel, la Cathólica, visitando el Hospital de Campana Isabelle la Catholique visitant un hôpital de campagne
Mariano Yzquierdo y Vivas (1893- 1985)
1940
Óleo sobre lienzo – Huile sur toile
Detalle – Détail
Manuela Malasaña Oñoro (1791-1808) Une des victimes du Soulèvement du Dos de Mayo 1808 (Levantamiento del 2 de mayo) contre les troupes de Napolèon
José Luis Villar y Rodriguez de Castro
1943 Óleo sobre lienzo – Huile sur toile