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MONUMENT A AMPERE de Charles Textor – PLACE AMPERE LYON & 2 Sphinges de Charles-Eugène Breton

MONUMENT A AMPERE
PLACE AMPERE
FRANCE – LYON

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Photo Jacky Lavauzelle Monument à Ampère

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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 Ampère Monument à Ampère

LYON

MONUMENT A AMPERE
de Charles Textor

DEUX SPHINGES
par
Charles-Eugène Breton
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8 OCTOBRE 1888
PLACE AMPERE

Monument à Ampère Photo Jacky Lavauzelle
Place Ampère de Lyon


Monument à Ampère Photo Jacky Lavauzelle

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Charles TEXTOR
Sculpteur d’Ampère
Né à Lyon 1835-Mort à Lyon 1905
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Charles-Eugène BRETON
Sculpteur des deux Sphinges
( – 1968)

Monument à Ampère Photo Jacky Lavauzelle
Sphinge de Charles-Eugène BRETON
Monument à Ampère Photo Jacky Lavauzelle
Sphinge de Charles-Eugène BRETON

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André-Marie AMPERE
Scientifique et philosophe
Né à Lyon le – Mort à Marseille le

Monument à Ampère
Ampère par Ambroise Tardieu – 1825 – Gravure

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Monument à Ampère Photo Jacky Lavauzelle

Le Monument à Ampère
LYON

Sphinge Monument à Ampère Photo Jacky Lavauzelle

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UNE MEMOIRE PRECOCE  EXTRAORDINAIRE

André-Marie Ampère naquit à Lyon, sur la paroisse de Saint-Nizier, le 22 janvier 1775, de Jean-Jacques Ampère, négociant, et de Jeanne-Antoinette Sarcey de Sutières.

Jean-Jacques Ampère était instruit et fort estimé. Sa femme avait, elle aussi, conquis l’affection générale par une inaltérable douceur de caractère, par une bienfaisance qui cherchait avec avidité les occasions de s’exercer. Peu de temps après la naissance de leur fils, M. et Mme Ampère quittèrent le commerce et se retirèrent dans une petite propriété située à Poleymieux-lez-Mont-d’Or, près de Lyon. Ainsi, c’est à Poleymieux, dans un obscur village, sans les excitations d’aucun maître, que commencèrent à poindre, je me trompe, que surgirent les hautes facultés intellectuelles dont j’ai à dérouler devant vous les brillantes phases.
La faculté qui, chez Ampère, se développa la première, fut celle du calcul arithmétique. Avant même de connaître les chiffres et de savoir les tracer, il faisait de longues opérations, à l’aide d’un nombre très-borné de petits cailloux ou de haricots.

La nature avait doué Ampère, à un degré éminent, de la faculté dont Platon n’a rien dit de trop en l’appelant une grande et puissante déesse. Aussi, l’ouvrage colossal se grava-t-il tout entier et profondément dans l’esprit de notre ami ; aussi, chacun de nous a-t-il pu voir le membre de l’Académie des sciences, déjà parvenu à un âge assez avancé, citer, avec une parfaite exactitude, jusqu’à de longs passages de l’Encyclopédie, relatifs au blason, à la fauconnerie, etc., qui, un demi-siècle auparavant, avaient passé sous ses yeux au milieu des rochers de Poleymieux. Ces mystères d’une prodigieuse mémoire m’étonnent mille fois moins cependant que la force, unie à la flexibilité, que suppose une intelligence capable de s’assimiler, sans confusion et d’après une lecture par ordre alphabétique, les matières si étonnamment variées qui figurent dans le grand Dictionnaire de d’Alembert et de Diderot. Que l’on consente à parcourir avec moi les premières pages de l’Encyclopédie : je dis les premières pages, car je veux bien ne pas choisir, et mon admiration n’aura plus rien alors que de très-naturel.

François Arago
Ampère
Œuvres complètes de François Arago
secrétaire perpétuel de l’académie des sciences

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LA MYOPIE D’AMPERE

Ampère était très-myope. Les objets, même peu éloignés, ne s’offraient à ses yeux que par masses à moitié confondues et sans contours définis. Il ne se faisait aucune idée du plaisir qu’à diverses époques des centaines de personnes avaient manifesté devant lui, en descendant la Saône, entre Laneuville et Lyon. Un jour, il se trouva, par hasard, sur le coche, un voyageur d’un myopisme pareil à celui d’Ampère. Ses lunettes étaient du numéro que notre ami eût choisi chez un opticien. Il en essaya, et, tout à coup, la nature s’offrit à lui sous un aspect inattendu, et les mots : campagnes riantes, pittoresques ; collines gracieuses, doucement ondulées ; tons riches, chauds, harmonieusement nuancés, parlèrent pour la première fois à son imagination, et un torrent de larmes témoigna de l’émotion qu’il éprouvait. Notre confrère avait alors dix-huit ans. Depuis cette époque, Ampère se montra toujours très-sensible aux beautés de la nature. J’ai même appris qu’en 1812, dans un voyage sur les frontières méditerranéennes de l’Italie, la vue d’un site qu’on aperçoit de certains points de la célèbre Corniche de la rivière de Gênes, jeta notre ami dans une telle admiration, dans une telle extase, qu’il se sentit saisi du désir le plus violent de mourir à l’instant même, en présence de ce tableau sublime. S’il fallait montrer combien de telles impressions étaient profondes, à quel point Ampère savait les jeter au milieu des scènes vulgaires qu’il voulait embellir, j’en trouverais la plus singulière preuve dans une lettre du 24 janvier 1819.

François Arago
Ampère
Œuvres complètes de François Arago
secrétaire perpétuel de l’académie des sciences

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COMPOSITIONS POÉTIQUES D’AMPÈRE

Ampère avait composé, pendant sa première jeunesse, une tragédie sur la mort d’Annibal, dans laquelle on remarquait de très-bons vers et les plus nobles sentiments. J’ajouterai que, pendant son séjour dans le chef-lieu du département de l’Ain, les sciences n’absorbaient pas tellement toutes les pensées d’Ampère, qu’il ne trouvât le temps de cultiver les lettres et même la poésie légère. Témoin une épître que notre savant confrère, M. Isidore Geoffroy, m’a tout récemment apportée de Bourg, dont il fut donné lecture, le 26 germinal an XI, à la Société d’Émulation de l’Ain, et qui commence ainsi :
Vous voulez donc, belle Émilie,
Que de Gresset ou d’Hamilton
Dérobant le léger crayon,
J’aille chercher dans ma folie,
Sur les rosiers de l’Hélicon,
S’il reste encor quelque bouton
De tant de fleurs qu’ils ont cueillies :
Souvent mes tendres rêveries, etc.

Je ne sais si la belle Émilie n’était pas un de ces êtres imaginaires sur lesquels les poètes jettent à pleines mains toutes les perfections qu’ils ont rêvées ; mais aucun des amis d’Ampère n’ignore que la femme éminemment belle, bonne et distinguée qui unit sa destinée à la sienne, avait, elle aussi, excité sa muse ; plusieurs se rappelleront une pièce dont le début surtout a été remarqué :

Que j’aime à m’égarer dans ces routes fleuries,
Où je t’ai vue errer sous un dais de lilas ;
Que j’aime à répéter aux nymphes attendries,
Sur l’herbe où tu t’assis, les vers que tu chantas…

François Arago
Ampère
Œuvres complètes de François Arago
secrétaire perpétuel de l’académie des sciences

Timbre commémorant le centenaire d’André-Marie Ampère en 1936

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Photo Jacky Lavauzelle Le Monument à Ampère

André Vermare – 1905 – Le Rhône et la Saône – PALAIS DU COMMERCE – LYON

ANDRE VERMARE
Le Rhône et la Saône – PALAIS DU COMMERCE
FRANCE – LYON

Photo Jacky Lavauzelle André Vermare Le Rhône et la Saône

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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 Photo Jacky Lavauzelle

LYON

LE RHÔNE ET LA SAÔNE
Par
André Vermare
*1905*
PALAIS DU COMMERCE

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ANDRE VERMARE

Né le 27 novembre 1869 à Lyon
Mort le 7 août 1949 à Bréhat
Sculpteur français
Elève de Charles Dufraine (1827 – 1900)
École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon

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La sculpture d’André Vermare reprend le traditionnel contraste entre un Rhône puissant, musclé et masculin et une Saône, féminine, douce et soumise (main posée sur le torse du Rhône, yeux fermés). Nous sommes loin de l’égalité que l’on peut trouver dans les allégories des frères Coustou. Dans ces dernières, l’allégorie de Nicolas Coustou montre une Saône vigoureuse, couchée sur un lion et déversant une corne d’abondance (cf. http://artgitato.com/allegorie-de-saone-lyon-place-bellecour-nicolas-coustou-sculpteur/)
André Vermare laisse une Saône alanguie, presque inconsciente, se laissant guider par la puissance invincible et quasi-guerrière du Rhône.
Le Rhône avec ses 812 kilomètres reste géographiquement plus puissant par rapport à la Saône qui n’en compte que la moitié, 480 kilomètres.
Dans la littérature aussi les textes vigoureux ne manquent pas pour glorifier et illustrer la puissance du Rhône : « Le Rhône âpre et farouche… Le Rhône est fort. — Comme la mer…Mon grand fleuve rude aux flancs gris » (Édouard Pailleron)
Il apparaît cependant plus calme dans les Vers trouvés sur le pont du Rhône de Chateaubriand.
La Saône est bien moins souvent portée par la plume de nos écrivains. La Saône n’a visiblement pas le même attrait : Gabriel Vicaire : « La vieille fée en Saône a jeté sa béquille… »

 

   Photo Jacky Lavauzelle

André Vermare au Salon de 1905

Quand on entre dans le grand hall, avenue Nicolas II, où des centaines de statues faites pour humaniser des solitudes se confondent dans un indiscernable enchevêtrement de lignes, et gesticulent sans aucun égard à leurs attitudes réciproques, il semble qu’on entre dans une assemblée où tout le monde parlerait à la fois. Et cela rend le regardant très injuste. Mais, s’il s’applique à dégager par l’imagination et par quelque ingéniosité dans le point de vue la valeur propre et la silhouette de chaque figure et si, faisant un travail inverse de celui du jury, il parvient à isoler ce que l’Art n’a pas uni, peut-être jugera-t-il que quelques-unes de ces œuvres méritaient, en vérité, d’être créées pour la joie des âmes artistes et pour l’honneur de l’art français. Telles sont, par exemple, l’admirable Danse sacrée de M. Ségoffin, la gracieuse et harmonieuse Biblis pleure de M. Jean Camus, la Consolation de M. David et l’Été de M. Hippolyte Lefebvre. D’autres encore : le Baiser à la source de M. Couteilhas, le Rhône et la Saône de M. Vermare … »

Robert de La Sizeranne
Le Geste moderne aux Salons de 1905
Revue des Deux Mondes
Cinquième période, tome 27, 1905

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Le Rhône par Chateaubriand

Vers trouvés sur le pont du Rhône

Il est minuit, et tu sommeilles ;
Tu dors, et moi je vais mourir.
Que dis-je, hélas ! peut-être que tu veilles !
Pour qui ?… l’enfer me fera moins souffrir.

Demain quand, appuyée au bras de ta conquête,
Lasse de trop d’amour et cherchant le repos,
Tu passeras ce fleuve, avance un peu la tête
Et regarde couler ces flots.

François-René de Chateaubriand
Poésies diverses
Vers trouvés sur le pont du Rhône

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LA VIEILLE FEE EN SAÔNE A JETE SA BEQUILLE

Il soufflait cette nuit un grand vent de jeunesse.
Ah ! bonsoir aux soucis maintenant ! Notre Bresse
A mis à son corsage une fleur de pêcher.
La vieille fée en Saône a jeté sa béquille,
Et rit à pleine voix comme une jeune fille.
Hourrah ! l’amour au bois, l’amour va se cacher !

Gabriel Vicaire
En Bresse
Le Parnasse contemporain
Recueil de vers nouveaux
Slatkine Reprints, 1971, III. 1876

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LE RHÔNE

Taillez en blocs forêts et monts,
Forgez des freins, scellez des ponts,
Comme un mors dans sa bouche,
Donnez-lui le roc à mâcher,
Mais empêchez-le de marcher,
Le Rhône âpre et farouche,

Qui descend des libres sommets
Et va, sans se tarir jamais,
Aux flots intarissables
Mêler ses flots par trois sillons,
Autant que l’ongle des lions
En creuse dans les sables !

Le Rhône est fier. — Comme le Rhin,
Il a ses vieux donjons d’airain ;
Comme un fleuve de neige,
Ses sapins verts au dur profil,
Et ses palmiers comme le Nil,
Et puis encor… que sais-je ?

Camargue fauve, taureaux noirs
Regardent vaguement les soirs
Couler l’onde sonore,…
Hérons pensifs, flamans rosés,
Dont le vol aux cieux embrasés
Est semblable à l’aurore.

Le Rhône est fort. — Comme la mer,
Il traîne des galets de fer
Avec un bruit de chaînes ;
Il a pour rives du granit
Si haut que l’aigle y fait son nid,
Et pour roseaux des chênes !

 Ah ! le vieux mâle ! sur son dos
Qu’on charge les plus lourds fardeaux,
Plomb ou pierre, qu’importe ?
Et qu’importe voile ou vapeur ?
Un vaisseau ne lui fait pas peur,
Il dit : Viens ! et l’emporte.

Tombe des pics, franchis le val !
Au grand galop comme un cheval
Rase la plaine immense,
Fends les lacs et fends les coteaux
De l’acier tranchant de tes eaux,
Mon grand fleuve en démence !

Mon grand fleuve rude aux flancs gris,
Que, dans l’écume, avec des cris,
Le mistral éperonne !
Passe magnifique, ô mon roi :
Nulle majesté mieux que toi
Ne porte sa couronne.

Passe et mire en ton cours fécond
Fillette brune et raisin blond,
Ceps rians, belles femmes ;
Heureux le peuple de tes bords !
Il a le vin, âme des corps,
Et l’amour, vin des âmes.

O fils des monts immaculés !
Tu roules toujours plus troublés
Tes flots de lieue en lieue ;
Rhône indigné, l’âme est ainsi,
L’âme qui se perd, elle aussi,
Dans l’immensité bleue !

Le Rhône
Édouard Pailleron
Avril
Revue des Deux Mondes
Tome 49 – 1864

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LE RHÔNE PAR VOLTAIRE

Le Rhône sort en cascade de la ville pour se joindre à la rivière d’Arve, qui descend à gauche entre les Alpes ; au delà de l’Arve est encore à gauche une autre rivière, et au delà de cette rivière, quatre lieues de paysage. À droite est le lac de Genève ; au delà du lac, les prairies de Savoie ; tout l’horizon, terminé par des collines qui vont se joindre à des montagnes couvertes de glaces éternelles, éloignées de vingt-cinq lieues, et tout le territoire de Genève semé de maisons de plaisance et de jardins.

Voltaire
Correspondance  : année 1760
4107 À M. WATELET
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 40)

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Le Rhône et la Saône
André Vermare
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Photo Jacky Lavauzelle André Vermare Le Rhône et la Saône