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MONUMENT A TARAS CHEVTCHENKO A TBILISSI – ტარას შევჩენკო – ტარას შევჩენკოს ძეგლი თბილისში

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ტარას შევჩენკო
Taras Chevtchenko
Taras Shevchenko
Тарас Григорович Шевченко
Вірші Тараса Шевченка
JAN HUS L'HERETIQUE de Taras Chevtchenko - Trad Jacky Lavauzelle - Вірші Тараса Шевченка

 


 TRADUCTION FRANCAISE & PORTUGAISE
Tradução Francês e Português
JACKY LAVAUZELLE

 
 Тарас Григорович Шевченко
TARAS CHEVTCHENKO
25 février 1814 Moryntsi (près de Tcherkassy) – 26 février 1861 Saint-Pétersbourg

Тарас Григорович Шевченко Taras Chevtchenko Тарас Григорович Шевченко Taras Chevtchenko


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Poèmes – Poemas – віршi

Вірші Тараса Шевченка
LES POEMES DE Taras Chevtchenko
OS POEMAS DE Taras Shevchenko

POEMES DE Taras Chevtchenko – POEMAS de Taras Shevchenko – Вірші Тараса Шевченка

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ტარას შევჩენკო – უკრაინის და კავკასიის თავისუფლების მესიტყვე

Taras Chevtchenko : La voix de la liberté de l’Ukraine et du Caucase

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LE MONUMENT DE TBILISSI
ტარას შევჩენკოს ძეგლი თბილისში

ტარას შევჩენკოს ბაღი
Le Jardin de Taras Chevtchenko
entre la Rue Korneli Kekelidze კორნელი კეკელიძის ქუჩა et la Rue Pierre Melikishvili (Petre Melikishvili) პეტრე მელიქიშვილის ქუჩა

En face de l’Université d’État de Tbilissi
ივანე ჯავახიშვილის სახელობის თბილისის სახელმწიფო უნივერსიტეტი

 

MONUMENT A TARAS CHEVTCHENKO A TBILISSI – ტარას შევჩენკო
MONUMENT A TARAS CHEVTCHENKO A TBILISSI – ტარას შევჩენკო

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TARAS CHEVTCHENKO
Par Émile Durand
Le Poète national de la Petite-Russie
Tarass-Grigoriévitch Chevtchenko
LA REVUE DES DEUX MONDES
1876


Le Kobzar, poésies complètes
de Tarass Grigoriévitch Chevtchenko, 2 vol. in-8°, Prague 1876.

Dans la moitié inférieure de son cours, le Dnieper traverse un vaste et fertile territoire, jadis indépendant, qui n’eut jamais de limites bien précises, ni même une dénomination propre, car le nom de Petite-Russie, accepté par ses habitais, et celui de Russie méridionale, préféré par certains historiens russes, rappellent uniquement sa situation présente à l’égard du grand empire qui se l’est assimilé politiquement depuis environ deux siècles. Le lien qui rattache entre eux les Petits-Russiens est une langue commune, un dialecte slave parfaitement caractérisé, quoique proche parent du russe. Parlé aujourd’hui par 14 millions d’individus qui ne connaissent pas d’autre langue, ce dialecte est pourtant tombé au rang de patois. On ne l’enseigne plus dans les écoles ; il est remplacé depuis longtemps par la langue russe, dans la classe élevée comme dans l’administration ; enfin, — ce qui en dit plus long que tout le reste, — le prosateur dont les ouvrages font le plus d’honneur à la langue et à la littérature russes est précisément un Petit-Russien, l’auteur des Âmes mortes, Nicolas Gogol.

De ces données sommaires on pourrait conclure que la Petite-Russie, au point de vue littéraire, doit être, par rapport à la Grande-Russie, ce que la Provence est par rapport à notre pays. Il serait naturel de supposer qu’un poète populaire chez elle doit jouer le même rôle que, chez nous, un Mistral ou un Roumanille ; mais nos poètes de la moderne langue d’oc sont des gens instruits et lettrés, qui n’ont pas complètement échappé à l’influence de la littérature contemporaine. Leurs œuvres, bon gré mal gré, s’adressent à des Français qui connaissent le provençal plutôt qu’à des paysans qui ignorent le français. Il n’en est pas de même pour Chevtchenko. Le poète, mort depuis quinze ans, que nous voudrions faire connaître, est populaire dans le sens le plus large du mot. Tous les paysans petits-russiens savent par cœur un bon nombre de ses poésies, et les chantent pêle-mêle avec celles que leurs pères leur ont transmises, ou qu’eux-mêmes ont recueillies de la bouche des derniers kobzars (chanteurs ambulans). Le nom du poète leur est familier ; il représente pour eux une sorte de résurrection des souvenirs du passé. En effet, depuis longtemps déjà, de génération en génération, leur poésie populaire allait s’éteignant, s’effaçant dans toutes les mémoires : une strophe disparaissait, puis une chanson tout entière, puis un fragment de poème. Les érudits, venus tard pour recueillir ce qui restait, ont vu combien c’était déjà réduit à peu de chose. Eh bien ! Chevtchenko a créé, tout seul, pour ainsi dire, un nouveau cycle.

Une des circonstances qui ont le plus contribué à conserver aux œuvres de Chevtchenko un caractère exclusivement populaire, c’est certainement l’humble condition dans laquelle il est né. Son éducation première fut à peu près nulle. L’éducation classique obligatoire par laquelle, dans toute l’Europe, nous sommes repétris depuis la renaissance, met au fond de chacun de nous un élément très utile, indispensable même si l’on veut, mais un peu artificiel ; de telle sorte que nos poètes les plus fougueux, les plus libres d’inspiration, sont pourtant doublés d’un critique érudit. Si Chevtchenko avait reçu l’éducation classique, il aurait pu perdre sa précieuse intuition des beautés primitives ; entre ses mains, les chansons et les récits d’autrefois n’auraient été sans doute rien de plus qu’un thème à imitations. Il aurait fabriqué des fleurs artificielles assez semblables à celles du passé pour que le premier coup d’œil s’y laissât décevoir, — mais des fleurs mortes sans avoir vécu. Au contraire, grâce à la nullité presque absolue de son éducation première, il resta l’élève naïf de l’inspiration et du sentiment. Le travail de création, en lui, fut une éclosion presque inconsciente. Les fleurs de poésie du passé, recueillies dans sa mémoire et réchauffées aux rayons de son humble génie, prirent racine dans ce terrain favorable, et donnèrent naissance à une nouvelle floraison, bien vivante, celle-là, et, ajoutons-le, plus brillante que l’ancienne. La comparaison est exacte ; ce sont bien les mêmes fleurs plus belles, c’est bien la même inspiration, le même langage, les mêmes tournures poétiques déjà familières aux paysans et aux kobzars. Les exploits des Cosaques, les plaintes des jeunes filles, les tableaux de la nature petite-russienne, qui forment le fonds des anciennes poésies, se retrouvent dans les œuvres du poète moderne. Seulement, comme il a plus de génie que ses prédécesseurs, il les dépasse de beaucoup par l’intérêt de ses récits et l’éclat de ses peintures.

Sans vouloir faire une assimilation irrévérencieuse, et en tenant compte de l’énorme distance qui les sépare, il nous semble permis de remarquer qu’Homère a dû élaborer à peu près de la même façon que Chevtchenko les matériaux populaires créés par ses prédécesseurs. Du moins l’étude d’un phénomène littéraire d’importance locale, tel que l’apparition du poète petit-russien, nous a-t-elle rappelé par analogie ce phénomène bien autrement important sur lequel on discute encore, l’apparition de l’Iliade et de l’Odyssée. C’est ainsi qu’en observant les tourbillons formés par l’eau d’un fleuve sous les arches d’un pont, le physicien se fait une idée plus juste des grands tourbillons atmosphériques dont la science s’occupe aujourd’hui.

MONUMENT A TARAS CHEVTCHENKO A TBILISSI – ტარას შევჩენკო – Signature

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JAN HUS L'HERETIQUE de Taras Chevtchenko - Trad Jacky Lavauzelle - Вірші Тараса Шевченка