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LA STATUE GERMAIN NOUVEAU POEME

LA STATUE GERMAIN NOUVEAU
LITTERATURE FRANCAISE
SYMBOLISME

germain-nouveau-poemes-poesie-artgitato

Germain Nouveau

31 juillet 1851 Pourrières (Var) – 4 avril 1920 Pourrières

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POEMES
VALENTINES ET AUTRES VERS

LA POESIE DE
GERMAIN NOUVEAU
LA STATUE

Valentines et autres vers

Texte établi par Ernest Delahaye
Albert Messein, 1922
*
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Apollon et Daphné
Apollo and Daphne
Galerie Borghèse
Rome
Photo Jacky Lavauzelle
*

LA STATUE

Parmi les marbres qu’on renomme
Sous le ciel d’Athène ou de Rome,
Je prends le plus pur, le plus blanc,
Je le taille et puis je l’étale
Dans ta pose d’Horizontale
Soulevée… un peu… sur le flanc…

Voici la tête qui se dresse,
Qu’une ample chevelure presse,
Le cou blanc, dont le pur contour
Rappelle à l’œil qui le contemple
Une colonne, au front d’un temple,
Le plus beau temple de l’Amour !

Voici la gorge féminine,
Le bout des seins sur la poitrine
Délicatement accusé,
Les épaules, le dos, le ventre
Où le nombril se renfle et rentre
Comme un tourbillon apaisé.

Voici le bras plein qui s’allonge,
Voici, comme on les voit en songe,
Les deux petites mains d’Éros,
Le bassin immense, les hanches,
Et les adorablement blanches
Et fermes fesses de Paros.

Voici le mont au fond des cuisses
Les plus fortes pour que tu puisses
Porter les neuf mois de l’enfant ;
Et voici tes jambes parfaites…
Et, pour les sonnets des poètes,
Voici votre pied triomphant.

Pas plus grande que Cléopâtre
Pour qui deux peuples vont se battre,
Voici la Femme dont le corps
Fait sur les gestes et les signes
Courir la musique des lignes
En de magnifiques accords.

Je m’élance comme un barbare,
J’abats la tête, le pied rare,
Les mains… et puis… au bout d’un an…
Lorsque sa gloire est colossale,
Je la dispose en une salle,
La plus riche du Vatican.

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LA STATUE GERMAIN NOUVEAU

MIHAI EMINESCU Împărat şi proletar II – Empereur et Prolétaire II

România – textul în limba română
Mihai Eminescu
Empereur et Prolétaire

EminescuEminescu

Traduction – Texte Bilingue
Traducerea Text bilingvă

Empereur et Prolétaire
Traduction Jacky Lavauzelle
MIHAI EMINESCU Împarat si proletar Empereure et Prolétaire Artgitato Gustave_Moreau_-_Phaeton,_1878


LITTERATURE ROUMAINE
POESIE ROUMAINE

Literatura Română
Romanian Poetry

Mihai Eminescu
1850 – 1889

poet roman
Poète Roumain

Empereur et Prolétaire
II

  Împărat şi proletar
II

1 decembrie 1874
1er décembre 1874

 

EMPEREUR ET PROLETAIRE
II

Pe malurile Senei, în faeton de gală,
En phaéton de gala, sur les rives de la Seine
Cezarul trece palid, în gânduri adâncit;
César va pâle, seul dans ses pensées ;
Al undelor greu vuiet, vuirea în granit
Des vagues lourdes de rugissement, tremblement du granit
A sute d-echipajuri, gândirea-i n-o înşală;
Sous de centaines équipages, ne le distrait pas ;
Poporul loc îi face tăcut şi umilit.
Le peuple rend les gens silencieux et humbles.

Zâmbirea lui deşteaptă, adâncă şi tăcută,
Intelligent, son sourire, profond, silencieux,
Privirea-i ce citeşte în suflete-omeneşti,
Un regard lisant dans les âmes,
Şi mâna-i care poartă destinele lumeşti,
Et cette main qui porte les destins du monde,
Cea grupă zdrenţuită în cale-i o salută.
Les groupes en haillons la saluent.
Mărirea-i e în taină legată de aceşti.
Sa gloire leur reste secrètement liée.

Convins ca voi el este-n nălţimea-i solitară
Il est convaincu que dans les hauteurs de sa solitude
Lipsită de iubire, cum că principiul rău,
Sans amour, telle que les principes du mal,
Nedreptul şi minciuna al lumii duce frâu;
Injustice et mensonge empoignent les rênes du monde ;
 Istoria umană în veci se desfăşoară,
L’histoire humaine jamais n’y déroge,
Povestea-i a ciocanului ce cade pe ilău.
Le marteau tombant sur l’enclume.

Şi el – el vârful mândru al celor ce apasă –
Et lui- pointe fière de ceux qui oppressent-
 
Salută-n a lui cale pe-apărătorul mut.
Salue dans son passage le muet défenseur.
De aţi lipsi din lume, voi cauza-ntunecoasă
Dans ce monde, manquant, vous, la cause ténébreuse
De răsturnări măreţe, mărirea-i radioasă,
Des grands bouleversements, l’apogée radieuse
Cezarul, chiar Cezarul de mult ar fi căzut.
De César, César-même aurait chuté.

Cu ale voastre umbre nimica crezătoare,
Par vos ombres qui ne croient plus en rien,
 Cu zâmbetu-vă rece, de milă părăsit,
Par vos masques de pitié froide,
Cu mintea de dreptate şi bine râzătoare,
Avec votre bon esprit et vos belles idées,
Cu umbra voastră numai, puteri îngrozitoare,
Avec seulement vos ombres, pouvoirs terrifiants,
La jugu-i el sileşte pe cei ce l-au urât.
Il oblige sous son joug ceux qui le haïssait.

***************
Împărat şi proletar
Eminescu
Empereur et Prolétaire
II

Karl Ulrich NUSS- der römische Soldat LADENBURG

Allemagne
Deutschland
Германия – 德国 – ドイツ

LADENBURG
Altstadt
 Domhofplatz
Karl Ulrich Nuss

—-
Sculptures Allemandes
Deutsch Bildhauer
Karl Ulrich Nuss

né en 1943

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 



der römische Soldat
Le Soldat Romain
Karl Ulrich Nuss

Karl Ulrich Nuss

Karl Ulrich NUSS- Ladenburg der römische Soldat - Le Soldat Romain Artgitato (2)

Karl Ulrich Nuss Karl Ulrich NUSS- Ladenburg der römische Soldat - Le Soldat Romain Artgitato (3)

Karl Ulrich Nuss Karl Ulrich NUSS- Ladenburg der römische Soldat - Le Soldat Romain Artgitato (4)

Karl Ulrich Nuss Karl Ulrich NUSS- Ladenburg der römische Soldat - Le Soldat Romain Artgitato (5)

Karl Ulrich Nuss

*****
MARC-AURÈLE CHEZ LES QUADES
LE LIVRE DES PENSÉES.

L’expédition mal concertée de Varus (an 10 de J.-C.) et le vide éternel qu’elle laissa dans les numéros des légions furent comme un épouvantail qui détourna la pensée romaine de la grande Germanie. Tacite, seul, vit l’importance de cette région pour l’équilibre du monde. Mais l’état de division où étaient les tribus germaniques endormait les inquiétudes que les esprits sagaces auraient dû concevoir. Tandis que ces peuplades, en effet, plus portées vers l’indépendance locale que vers la centralisation, ne formaient pas d’agrégat militaire, elles donnaient peu à craindre. Mais leurs confédérations étaient redoutables. On sait quelles conséquences eut celle qui se forma, au iiie siècle, sur la rive droite du Rhin, sous le nom de Francs. Vers l’an 166, une ligue puissante se forma en Bohême, en Moravie et dans le nord de la Hongrie actuelle. Les noms d’une foule de peuplades, qui devaient plus tard remplir le monde, furent entendus pour la première fois. La grande poussée des barbares commençait ; les Germains, jusque-là inattaquables, attaquaient. La digue crevait sur le Danube, dans la région de l’Autriche et de la Hongrie, vers Presbourg, Comorn et Gran. Tous les peuples germains et slaves, depuis la Gaule jusqu’au Don, Marcomans, Quades, Narisques, Hermundures, Suèves, Sarmates, Victovales, Roxolans, Bastarnes, Costoboques, Alains, Peucins, Vandales, Jazyges, semblèrent d’accord pour forcer la frontière et inonder l’empire. La pression venait de plus loin. Refoulés par les barbares septentrionaux, probablement par les Goths, toute la masse slave et germanique semblait en mouvement ; ces barbares avec leurs femmes et leurs enfants, voulaient qu’on les reçût dans l’empire, qu’on leur donnât des terres ou de l’argent, offrant en retour leurs bras pour n’importe quel service militaire. Ce fut un véritable cataclysme humain. La ligne du Danube fut enfoncée. Les Vandales et les Marcomans s’établirent en Pannonie ; la Dacie fut piétinée par vingt peuples ; les Costoboques coururent jusqu’en Grèce ; la Rhétie et le Norique se virent envahis ; les Marcomans passèrent les Alpes Juliennes, mirent le siège devant Aquilée, saccagèrent tout jusqu’à la Piave. Devant ce choc épouvantable, l’armée romaine plia ; le nombre des captifs emmenés par les barbares fut énorme ; l’alarme fut vive en Italie ; on déclara que, depuis le temps des guerres puniques, Rome n’avait pas eu à soutenir une attaque aussi furieuse.

C’est une vérité bien constatée que le progrès philosophique des lois ne répond pas toujours à un progrès dans la force de l’État. La guerre est chose brutale ; elle veut des brutaux ; souvent il arrive ainsi que les améliorations morales et sociales entraînent un affaiblissement militaire. L’armée est un reste de barbarie, que l’homme de progrès conserve comme un mal nécessaire ; or, il est rare qu’on fasse avec succès ce qu’on fait comme un pis aller. Antonin avait déjà une forte aversion pour l’emploi des armes ; sous son règne, les mœurs des camps s’amollirent beaucoup]. On ne peut nier que l’armée romaine n’eût perdu sous Marc-Aurèle une partie de sa discipline et de sa vigueur]. Le recrutement se faisait difficilement ; le remplacement et l’enrôlement des barbares avaient entièrement changé le caractère de la légion ; sans doute le christianisme soutirait déjà le meilleur des forces de l’État. Quand on songe qu’à côté de cette décrépitude s’agitaient des bandes sans patrie, paresseuses au travail de la terre, n’aimant qu’à tuer, ne cherchant que bataille, fût-ce contre leurs congénères, il était clair qu’une grande substitution de races aurait lieu. L’humanité civilisée n’avait pas encore assez dompté le mal pour pouvoir s’abandonner au rêve du progrès par la paix et la moralité.

Marc-Aurèle, devant cet assaut colossal de toute la barbarie, fut vraiment admirable. Il n’aimait pas la guerre et ne la faisait que malgré lui ; mais, quand il fallut, il la fit bien ; il fut grand capitaine par devoir. Une effroyable peste se joignait à la guerre. Ainsi éprouvée, la société romaine fit appel à toutes ses traditions, à tous les rites ; il y eut, comme d’ordinaire à la suite des fléaux, une réaction en faveur de la religion nationale. Marc-Aurèle s’y prêta. On vit le bon empereur présider lui-même en qualité de grand pontife aux sacrifices, prendre un fer de javelot dans le temple de Mars, le plonger dans le sang, le lancer vers le point du ciel où était l’ennemi. On arma tout, esclaves, gladiateurs, bandits, diogmites (agents de police) ; on soudoya des bandes germaniques contre les Germains ; on fit argent des objets précieux du garde-meuble impérial, pour éviter d’établir de nouveaux impôts.

La vie de Marc-Aurèle presque entière se passa désormais dans la région du Danube, à Carnonte près de Vienne, ou à Vienne même, sur les bords du Gran, en Hongrie, parfois à Sirmium. Son ennui était immense ; mais il savait vaincre son ennui. Ces insipides campagnes contre les Quades et les Marcomans furent très bien conduites ; le dégoût qu’il en éprouvait ne l’empêchait pas d’y mettre l’application la plus consciencieuse. L’armée l’aimait et fit parfaitement son devoir. Modéré même envers les ennemis, il préféra un plan de campagne long, mais sûr, à des coups foudroyants ; il délivra complètement la Pannonie, repoussa tous les barbares sur la rive gauche du Danube, fit même de grandes pointes au-delà de ce fleuve, et pratiqua prudemment la tactique, dont on abusa plus tard, d’opposer les barbares aux barbares.

Paternel et philosophe avec ces hordes à demi sauvages, il s’obstinait, par respect pour lui-même, à conserver envers elles des égards qu’elles ne comprenaient pas, à la façon d’un gentilhomme qui, par gageure de dignité personnelle, traiterait des Peaux-Rouges comme des gens bien élevés. Il leur prêchait naïvement la raison et la justice, et il finit par leur inspirer du respect. Peut-être, sans la révolte d’Avidius Cassius, eût-il réussi à faire une province de Marcomannie (Bohême), une autre de Sarmatie (Galicie) et à sauver l’avenir. Il admit sur une large échelle le soldat germain dans les légions ; il accorda des terres en Dacie, en Pannonie, en Mésie, dans la Germanie romaine, à ceux qui voulaient travailler, mais maintint très ferme la limite militaire, établit une rigoureuse police sur le Danube et ne laissa pas une seule fois le prestige de l’empire souffrir des concessions que lui arrachaient la politique et l’humanité.

Ce fut dans le cours d’une de ces expéditions que, campé sur les bords du Gran, au milieu des plaines monotones de la Hongrie, il écrivit les plus belles pages du livre exquis qui nous a révélé son âme tout entière. Ce qui coûtait le plus à Marc-Aurèle dans ces lointaines guerres, c’était d’être privé de sa compagnie ordinaire de savants et de philosophes. Presque tous avaient reculé devant les fatigues et étaient restés à Rome. Occupé tout le jour aux exercices militaires, il passait les soirées dans sa tente, seul avec lui-même. Là, il se débarrassait de la contrainte que ses devoirs lui imposaient ; il faisait son examen de conscience et songeait à l’inutilité de la lutte qu’il soutenait vaillamment. Sceptique sur la guerre, même en la faisant, il se détachait de tout, et, se plongeant dans la contemplation de l’universelle vanité, il doutait de la légitimité de ses propres victoires : « L’araignée est fière de prendre une mouche, écrivait-il ; tel est fier de prendre un levraut ; tel, de prendre une sardine ; tel, de prendre des sangliers ; tel, des Sarmates. Au point de vue des principes, tous brigands. » Les Entretiens d’Épictète, par Arrien, étaient le livre préféré de l’empereur ; il les lisait avec délices et, sans le vouloir, il était amené à les imiter. Telle fut l’origine de ces pensées détachées, formant douze cahiers, qu’on réunit après sa mort sous ce titre : Au sujet de lui-même.

Il est probable que, de bonne heure, Marc tint un journal intime de son état intérieur. Il y inscrivait, en grec, les maximes auxquelles il recourait pour se fortifier, les réminiscences de ses auteurs favoris, les passages des moralistes qui lui parlaient le plus, les principes qui, dans la journée, l’avaient soutenu, parfois les reproches que sa conscience scrupuleuse croyait avoir à s’adresser.

On se cherche des retraites solitaires, chaumières rustiques, rivages des mers, montagnes ; comme les autres, tu aimes à rêver tout cela. Quelle naïveté, puisqu’il t’est permis, à chaque heure, de te retirer en ton âme ? Nulle part l’homme n’a de retraite plus tranquille, surtout s’il possède en lui-même de ces choses dont la contemplation suffit pour rendre le calme. Sache donc jouir de cette retraite, et là renouvelle tes forces. Qu’il y ait là de ces maximes courtes, fondamentales, qui tout d’abord rendront la sérénité à ton âme et te remettront en état de supporter avec résignation le monde où tu dois revenir.

Pendant les tristes hivers du Nord, cette consolation lui devint encore plus nécessaire. Il avait passé cinquante ans ; la vieillesse était chez lui prématurée. Un soir, toutes les images de sa pieuse jeunesse remontèrent en son souvenir, et il passa quelques heures délicieuses à supputer ce qu’il devait à chacun des êtres bons qui l’avaient entouré.

Ernest Renan
Marc-Aurèle et la Fin du monde antique
Calmann-Lévy, 1882 pp. 249-272

ATAULPHE – ATHAULF – ATAULFO – PLAZA DE ORIENTE Madrid PLACE DE L’ORIENT -东方广场 – Плаза-де-Ориенте –

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

ATAULPHE
Ataulf, Ataulphe ou Athaulf

ATAULFO

 

Plaza de Oriente Place de l'orient Madrid Athaulf Ataulfo Roi des Visigothsvers 372-415
Roi des Visigoths

« Les Visigoths passent le Danube (375), ils sont vainqueurs à Andrinople (378), puis entrent en Grèce (395). Battus à Pollentia (403), ils prennent Rome (410), occupent Toulouse (412) et Barcelone (417). Alaric les conduit de 395 à 410, puis Athaulf (410-415), Vallia (415-420), Theodoric Ier (420-451) et Theodoric II (453-465). Eric (465-484) mène la puissance visigothe à son apogée : Limoges est occupée en 471, l’Auvergne en 475, Arles en 480. Après lui vinrent Alaric II (484-507), tué à la bataille de Vouillé, Amalaric (507-531), Reccared (586-601), etc. »

Élisée Reclus
L’Homme et la Terre
Librairie universelle, 1905
Tome troisième, pp. 295-388

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Atlas universel d’histoire et géographie
LE REGNE D’ATAULPHE
de 410 à 415

410. Alaric pour la 3e fois assiège Rome, la prend par la trahison des esclaves, la pille, mais épargne les habitants. — Il se dispose à passer en Sicile et de là en Afrique, mais il meurt à Cosenza et est enterré dans le lit du Busentin. — Son beau-frère Ataulphe lui succède.
Il conclut la paix avec les Romains et se dispose à passer en Gaule.

412. Ataulphe quitte l’Italie avec les Visigoths et entre en Gaule où il occupe la Narbonnaise.

413. Les Bourguignons, s’étant alliés à Jovin, viennent sous la conduite de Gondicaire s’établir sur les bords du Rhône. Ataulphe, à l’instigation de Placidie, sœur d’Honorius. se rapproche de plus en plus de ce prince et déclare la guerre à Jovin et à son frère Sébastien. Il surprend ce dernier dans Narbonne Ap.J.-C.

Ataulphe se brouille de nouveau avec Honorius. Il assiège Marseille et est repoussé par le comte Boniface, mais il s’empare de Narbonne et de Toulouse.

Révolte et défaite d’Héraclien, gouverneur d’Afrique.

414. Ataulphe se réconcilie de nouveau avec Honorius et épouse Placide, sœur d’Honorius.

Anthémius remet le gouvernement de l’empire d’Orient à la sœur de Théodose II, Pulchérie, âgée de 16 ans. Elle est nommée Auguste.

Constance, général d’Honorius, contraint Ataulphe à quitter Narbonne et à se retirer en Espagne. — Ataulphe avant d’abandonner la Gaule, pille Bordeaux.

415. Ataulphe est assassiné à Barcelone avec ses enfants. Sigéric lui succède. Il est massacré, après 7 jours de règne, et remplacé par Wallia, beau-frère d’Ataulphe. —

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 (pp. 134-138).
MOYEN AGE
DE LA MORT DE THÉODOSE A LA PRISE DE CONSTANTINOPLE
395-1453 APRÈS JÉSUS-CHRIST.

LE CARAVAGE Saint Jean Baptiste 施洗约翰 CARAVAGGIO San Giovanni Battista

ROME – ROMA – 罗马
Le Caravage Saint Jean Baptiste
Caravaggio San Giovanni Battista
施洗约翰
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome


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Flag_of_Lazio





GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

LE CARAVAGE
Michelangelo Merisi da Caravaggio
米开朗基罗·梅里西·达·卡拉瓦乔
CARAVAGGIO
卡拉瓦乔
1571-1610

Le Caravage Caravaggio 1571 1610

San Giovanni Battista
saint Jean Baptiste
Jean le Baptiste
施洗约翰

Caravaggio Le Caravage Saint Jean Baptiste artgitato Galleria Borghese Galerie Borghese Rome Roma Caravaggio_Baptist_Galleria_Borghese,_Rome

D’AUTRES SAINT JEAN BAPTISTE DU CARAVAGE

Caravaggio_Baptist_Galleria_Nazionale_d'Arte_Antica,_Rome John the baptist, by Caravaggio (1571-1610), from Web Gallery of Art Caravaggio_Baptist_Nelson-Atkins_Museum_of_Art,_Kansas_City Caravaggio Baptist Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City Caravaggio-Baptist-Toledo John the Baptistby Caravaggio 1571-1610 painted about 1598. Toledo, Museo del Tesoro Catedralico

 

MICHEL-ANGE DE CARAVAGE

Michel-Ange Mérigi, connu sous le nom de Michel-Ange de Caravage, un des peintres les plus originaux de l’Italie, eut pendant longtemps une vogue prodigieuse : on peut le regarder comme l’inventeur d’une manière qui trouva de nombreux imitateurs. Ceux qui l’ont exactement suivie, et ceux qui, en l’imitant, ont conservé leur caractère propre, auront toujours moins de célébrité que lui. Très-fort dans quelques parties de la peinture, très-foible dans d’autres, il fut admiré de beaucoup de gens, et peu senti et déchiré par beaucoup d’autres.
Sur une surface plate donner aux objets la rondeur et la saillie qu’ils ont dans la nature, et offrir cette saillie de la manière la plus piquante que la nature puisse la présenter elle-même …
Jean-Joseph Taillasson
Observations sur quelques grands peintres
Teniers – Le Caravage

*****************
L’article de la Première édition de l’Encyclopédie sur Le Caravage
*

Le Blond, Jaucourt, d’Alembert, Mallet, Boucher d’Argis, Blondell, Bourgelat, Pâris de Meyzieu
L’Encyclopédie Première édition – 1751 – Tome 5 pp. 303-337

Michel Ange de Caravage, (appellé communément Michel Ange Amérigi) naquit en 1569 au château de Caravage, situé dans le Milanes, & mourut en 1609. Ce peintre s’est rendu très-illustre par une maniere extrèmement forte, vraie, & d’un grand effet, de laquelle il est auteur. Il peignoit tout d’après nature, dans une chambre où la lumiere venoit de fort haut. Comme il a exactement suivi ses modeles, il en a imité les défauts & les beautés : car il n’avoit point d’autre idée que l’effet du naturel présent.

Son dessein étoit de mauvais goût ; il n’observoit ni perspective, ni dégradation ; ses attitudes sont sans choix, ses draperies mal jettées ; il n’a connu ni les graces, ni la noblesse ; il peignoit ses figures avec un teint livide, des yeux farouches, & des cheveux noirs. Cependant tout étoit ressenti ; il détachoit ses figures, & leur donnoit du relief par un savant artifice du clair-obscur, par un excellent goût de couleurs, par une grande vérité, par une force terrible, & par un pinceau moëlleux, qui ont rendu son nom extrèmement célebre.

Le caractere de ce peintre, semblable à ses ouvrages, s’est toûjours opposé à son bonheur. Il eut une affaire fâcheuse à Milan ; il en eut une autre à Rome avec le Josépin ; il insulta à Malte un chevalier de l’ordre ; en un mot il se fit des affaires avec tout le monde, fut misérable toute sa vie, & mourut sans secours sur un grand chemin. Il mangeoit seul à la taverne, où n’ayant pas un jour de quoi payer, il peignit l’enseigne du cabaret, qui fut vendue une somme considérable.

Ses desseins sont heurtés d’une grande maniere, la couleur y est rendue ; un goût bisarre, la nature imitée avec ses défauts, des contours irréguliers, & des draperies mal jettées, peuvent les caractériser.

Ses portraits sont très-bons. Le roi de France a celui du grand maître de Vignacourt que ce peintre fit à Malte. Il y a, je crois, un de ses tableaux aux Dominicains d’Anvers, que Rubens appelloit son maître. On vante singulierement un cupidon du Caravage, & son tableau de l’incrédulité de S. Thomas, qu’il a gravé lui-même. Mais que dirons-nous de son Prométhée attaché au rocher ? on ne peut regarder un moment cette peinture sans détourner la vûe, sans frissonner, sans ressentir une impression qui approche de celle que l’objet même auroit produite.

Le Caravage a fait pendant son séjour à Malte, pour l’église de ce lieu, la décollation de S. Jean. Le grand autel de l’église de S. Louis à Rome, est peint par le Caravage ; il a peint un Christ porté au sépulchre, dans l’église de sainte Marie in Vallicella. Tous ces morceaux ont un relief étonnant.

LE CARAVAGE SAINT JERÔME – GALERIE BORGHESE – CARAVAGGIO San Gerolamo 1606 – 卡拉瓦乔

ROME – ROMA – 罗马
Caravaggio San Gerolamo
卡拉瓦乔
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

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GALLERIA BORGHESE
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La Galerie Borghèse

LE CARAVAGE
Michelangelo Merisi da Caravaggio
米开朗基罗·梅里西·达·卡拉瓦乔
CARAVAGGIO
卡拉瓦乔
1571-1610

Le Caravage Caravaggio 1571 1610

SAN GEROLAMO
San Geronimo – San Girolamo
saint Jérôme
Jérôme de Stridon
(347-420)
圣杰罗拉莫
1605-1606
moine, traducteur de la Bible, docteur de l’Église et l’un des quatre pères de l’Église latine

Saint Jérôme Caravaggio san Gerolamo Galleria Borghese Galerie Borghèse artgitato

MICHEL-ANGE DE CARAVAGE

Michel-Ange Mérigi, connu sous le nom de Michel-Ange de Caravage, un des peintres les plus originaux de l’Italie, eut pendant longtemps une vogue prodigieuse : on peut le regarder comme l’inventeur d’une manière qui trouva de nombreux imitateurs. Ceux qui l’ont exactement suivie, et ceux qui, en l’imitant, ont conservé leur caractère propre, auront toujours moins de célébrité que lui. Très-fort dans quelques parties de la peinture, très-foible dans d’autres, il fut admiré de beaucoup de gens, et peu senti et déchiré par beaucoup d’autres.
Sur une surface plate donner aux objets la rondeur et la saillie qu’ils ont dans la nature, et offrir cette saillie de la manière la plus piquante que la nature puisse la présenter elle-même …
Jean-Joseph Taillasson
Observations sur quelques grands peintres
Teniers – Le Caravage

*****************
L’article de la Première édition de l’Encyclopédie sur Le Caravage
*

Le Blond, Jaucourt, d’Alembert, Mallet, Boucher d’Argis, Blondell, Bourgelat, Pâris de Meyzieu
L’Encyclopédie Première édition – 1751 – Tome 5 pp. 303-337

Michel Ange de Caravage, (appellé communément Michel Ange Amérigi) naquit en 1569 au château de Caravage, situé dans le Milanes, & mourut en 1609. Ce peintre s’est rendu très-illustre par une maniere extrèmement forte, vraie, & d’un grand effet, de laquelle il est auteur. Il peignoit tout d’après nature, dans une chambre où la lumiere venoit de fort haut. Comme il a exactement suivi ses modeles, il en a imité les défauts & les beautés : car il n’avoit point d’autre idée que l’effet du naturel présent.

Son dessein étoit de mauvais goût ; il n’observoit ni perspective, ni dégradation ; ses attitudes sont sans choix, ses draperies mal jettées ; il n’a connu ni les graces, ni la noblesse ; il peignoit ses figures avec un teint livide, des yeux farouches, & des cheveux noirs. Cependant tout étoit ressenti ; il détachoit ses figures, & leur donnoit du relief par un savant artifice du clair-obscur, par un excellent goût de couleurs, par une grande vérité, par une force terrible, & par un pinceau moëlleux, qui ont rendu son nom extrèmement célebre.

Le caractere de ce peintre, semblable à ses ouvrages, s’est toûjours opposé à son bonheur. Il eut une affaire fâcheuse à Milan ; il en eut une autre à Rome avec le Josépin ; il insulta à Malte un chevalier de l’ordre ; en un mot il se fit des affaires avec tout le monde, fut misérable toute sa vie, & mourut sans secours sur un grand chemin. Il mangeoit seul à la taverne, où n’ayant pas un jour de quoi payer, il peignit l’enseigne du cabaret, qui fut vendue une somme considérable.

Ses desseins sont heurtés d’une grande maniere, la couleur y est rendue ; un goût bisarre, la nature imitée avec ses défauts, des contours irréguliers, & des draperies mal jettées, peuvent les caractériser.

Ses portraits sont très-bons. Le roi de France a celui du grand maître de Vignacourt que ce peintre fit à Malte. Il y a, je crois, un de ses tableaux aux Dominicains d’Anvers, que Rubens appelloit son maître. On vante singulierement un cupidon du Caravage, & son tableau de l’incrédulité de S. Thomas, qu’il a gravé lui-même. Mais que dirons-nous de son Prométhée attaché au rocher ? on ne peut regarder un moment cette peinture sans détourner la vûe, sans frissonner, sans ressentir une impression qui approche de celle que l’objet même auroit produite.

Le Caravage a fait pendant son séjour à Malte, pour l’église de ce lieu, la décollation de S. Jean. Le grand autel de l’église de S. Louis à Rome, est peint par le Caravage ; il a peint un Christ porté au sépulchre, dans l’église de sainte Marie in Vallicella. Tous ces morceaux ont un relief étonnant.

les plafonds de la Galerie Borghèse – I soffitti della Galleria Borghese – 贝佳斯画廊的天花板

ROME – ROMA – 罗马
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

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GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

les plafonds de la Galerie Borghèse
贝佳斯画廊的天花板
i soffitti della Galleria Borghese

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (4)

 

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Pianoterra
Rez-de-chaussée
Salone d’ingresso
Hall d’entrée
volta di Mariano Rossi

realizzata dal Mariano Rossi
Réalisé par Mariano Rossi
(1731-1807)
Entre 1775 et 1779
tra il 1775 e il 1779

La fresque célèbre la civilisation romaine et les vertus héroïques
L’affresco celebra la civiltà romana e l’eroica virtù dell’onore

Au centre, Jupiter accueille Romulus dans l’Olympe
Romolo accolto nell’Olimpo da Giove

Intorno al motivo principale figurano Giustizia, Fedeltà, Onore, che trionfano grazie all’azione del Tempo sui vizi (Calunnia, Inganno e Falsità), la Fama di Roma e le sue vittorie
Autour du motif principal, nous retrouvons la Justice, la Fidélité, l’Honneur qui triomphent grâce à l’action du Temps, sur la Calomnie, la Tromperie et le Mensonge, la Gloire de Rome et ses victoires

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (10)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (20)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (24)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (25)

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   Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 1 – Salle 1
Sala della Paolina
Salle Pauline

Vénus et Enée
Venere e Enea

Domenico de Angelis
(1735-1804)
1779

il Giudizio di Paride (Guerra di Troia)
le Jugement de Pâris (Guerre de Troie)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (13)

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Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 4

Sala degli Imperatori
La Salle des Empereurs
architetto – architecte Antonio Asprucci
1723-1808

scene legate a divinità marine
scène liée aux divinités de la mer

1778 et 1779

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (7)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (8)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (19)

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Pianoterra
Rez-de-chaussée
Sala 6

Sala del Gladiatore
Salle du Gladiateur

Laurent Pécheux
(1729-1821)

Il Concilio degli dei
Le Conseil des dieux
(1777 -1783)
raffigurante Giove tra le divinità favorevoli e contrarie alla guerra di Troia
Jupiter entouré des divinités favorables et opposées à la guerre de Troie

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Pianoterra
Rez-de-chaussée

Sala 7 – Salle 7
Sala Egizia
Salle Egyptienne

Al centro, il Fiume Nilo
Au centre, le fleuve Nil

Ci-dessous : Anubis à tête de chien
Sotto : Anubis con testa di cane

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Primo piano
Premier étage
Sala 9 
Sala di Didone
La Salle de Didon

il Suicidio di Didone
le Suicide de Didon

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (5)

« Une des plus curieuses études qu’ait faites M. Saint-Marc Girardin, c’est l’histoire poétique du suicide. Le suicide ancien, c’est Oreste ; le suicide moderne, c’est Werther. Oreste, Ajax, Didon, se tuent dans un accès de désespoir ; c’est le dernier excès de la passion. Leur suicide est imprévu ; ils n’en ont pas formé dès longtemps l’idée ; ils ne se sont pas arrangés pour mourir ; ils quittent la vie au moment où les dieux leur ont fait tant de douleur, qu’ils n’ont plus de force pour la soutenir. »
Chronique de la quinzaine — 31 mai 1842
Victor de Mars
Revue des Deux Mondes
4ème série, tome 30, 1842

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Primo piano
Premier étage
Sala 10
Sala di Ercole
Salle d’Hercule
(Ex Salle du Repos – Stanza del Sonno)

Christoph Unterberger
(1732-1798)
l’Apoteosi di Ercole
L’Apothéose d’Hercule

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Primo piano
Premier étage
Sala 14 – Salle 14
Loggia di Lanfranco

Il Concilio degli Dei
Le Conseil des Dieux

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (1)

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Primo piano
Premier étage
Sala 15 – Salle 15
Sala dell’Aurora
Salle de l’Aurore

La decorazione da Domenico Corvi
(1721-1803) nel 1782
Décoration 1782 par Domenico Corvi

Allegoria dell’Aurora
Allégorie de l’Aurore
Allegoria del Crepuscoli dell’Alba
Allégorie du Crépuscule de l’Aube
Allegoria del Vespro
Allégorie des Vêpres

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (2)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (16)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (14)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (15)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (18)

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Primo piano
Premier étage
Sala 17 – Salle 17
Sala del Conte di Angers
Salle du Comte d’Angers

Giuseppe Cades
(1750-1799)
1787
Il riconoscimento di Gualtiero conte di Angers
La reconnaissance de Gaultier, comte d’Angers
(seconda giornata del Decameron di Boccaccio-
seconde journée du Décaméron de Boccace)

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (3)

 

Nouvelle VIII
Le comte d’Angers, faussement accusé, s’enfuit en exil et laisse ses deux enfants en Angleterre. Revenu incognito, il les trouve en bonne situation, va comme palefrenier à l’armée du roi de France, et reconnu innocent, est rétabli dans son premier état.

« L’empire romain étant passé des Français aux Allemands, une grandissime inimitié naquit entre les deux nations, et par suite une guerre acerbe et continuelle, à l’occasion de laquelle, tant pour la défense de son pays que pour l’offense reçue, le roi de France et l’un de ses fils, avec toutes les forces de leur royaume, et suivis d’autant de parents et d’amis qu’ils purent en rassembler, levèrent une très grande armée pour marcher contre les ennemis. Avant de partir, afin de ne point laisser leur royaume sans gouvernement, et comme ils tenaient le comte Gaultier d’Angers pour un gentilhomme sage et pour leur fidèle et dévoué serviteur, et qu’il leur paraissait, bien qu’ils le sussent très versé en l’art de la guerre, plus apte aux choses délicates qu’aux fatigues ils lui laissèrent en leur lieu et place tout le gouvernement du royaume de France, avec le titre de vicaire général ; puis ils se mirent en route. Gaultier se mit donc avec soin et grand ordre à l’office qui lui était confié, conférant toujours sur toutes choses avec la reine et la belle-fille de celle-ci ; et bien que ces dernières eussent été laissées sous sa juridiction, néanmoins, il les honorait comme ses Dames et comme ses supérieures« Ledit Gaultier, âgé d’environ quarante ans, était très beau de corps et aussi plaisant de manières qu’aucun autre gentilhomme. Il était en outre le plus charmant et le plus distingué chevalier qu’on connût à cette époque, et un de ceux qui prenaient le plus de soin de sa personne. Or, il advint que le roi de France et son fils étant à la guerre dont j’ai déjà parlé et la dame de Gaultier étant morte lui laissant un fils et une fille tout enfants, comme il fréquentait la cour des dames susdites et parlait souvent avec elles des besoins du royaume, la dame du fils du roi jeta les yeux sur lui, et voyant avec une grandissime affection sa personne et ses belles manières, s’enflamma vivement pour lui d’un amour secret. Se sentant jeune et fraîche, et le voyant, lui, sans femme, elle pensa qu’elle pourrait facilement satisfaire son désir ; et, songeant que la honte seule pourrait l’en empêcher, elle résolut de chasser cette honte et de lui manifester son amour. Un jour donc qu’elle était seule et que le moment lui parut propice, elle l’envoya chercher comme si elle avait à lui parler d’autres choses. Le comte dont la pensée était très loin de celle de la dame, vint à elle, sans aucun retard, et, selon son désir, s’assit sur un siège à côté d’elle dans une chambre où ils étaient seuls. Déjà le comte lui avait deux fois demandé le motif pour lequel elle l’avait fait venir, et elle se taisait, lorsqu’enfin poussée par l’amour, devenue toute rouge de honte, quasi pleurant et toute tremblante, elle se mit à parler ainsi avec des paroles brisées…

BOCCACE
Le Décaméron
1350-1354
Traduction par Francisque Reynard
G. Charpentier et Cie, Éditeurs, 1884 (pp. 58-148).

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Primo piano
Premier étage
Sala 20 – Salle 20
Sala di Psiche
Salle de Psyché

 Amore e Psiche
Amour et Psyché
l’intervento di Giove
L’intervention de Jupiter

i soffitti della Galleria Borghese les plafonds de la Galerie Borghese artgitato (4)

ÉROS

« D’un dieu plus fort que moi, c’est l’inflexible arrêt,
Ne gâtons pas du moins notre bonheur secret ;
Meure sous les baisers ta folle inquiétude !
A ton front délicat ma lèvre est-elle rude ?
Comprends-tu plus d’amour dans la voix d’un époux,
Plus de jeunesse ardente et des baisers plus doux ?
Reste ainsi ! Quand tes yeux auraient vu mon visage,
Mon cœur ne pourrait pas te donner davantage. »

PSYCHÉ
« Lorsqu’en serrant ta main, j’entends ta voix de près,
Que je sens de ton cœur les battements secrets,
Mon âme oublie encore, ivre de ton empire,
Cette ardeur de te voir, puisqu’elle te respire.
Mais quand seule je marche à travers la clarté
Qui sur le moindre oiseau verse tant de beauté ;
Quand je rêve à ces nuits, à nos baisers de flamme,
Sans avoir une image à parer dans mon âme ;
Lorsque je vois la terre et le ciel radieux :
Alors tout désir cède au désir de mes yeux. »

Victor de Laprade
PSYCHE
Livre Premier
Alphonse Lemerre, éditeur
Œuvres poétiques de Victor de Laprade, pp. 7-34

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Wolfgang HEIMBACH – UOMO CON LUCERNA – 1645/1650 – 沃尔夫冈·海姆巴赫 – L’HOMME A LA BOUGIE

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WOLFGANG HEIMBACH
Uomo con lucerna
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WOLFGANG HEIMBACH
沃尔夫冈·海姆巴赫
1615-1678

 Wolfgang_Heimbac,_self-portrait auto portrait autoritratto 1666

UOMO CON LUCERNA
男子用蜡烛
L’Homme à la bougie
1645 – 1650

OLIO SU TELA
Huile sur toile
布面油画
45×35

Wolfgang Heimbach Uomo con Lucerna L'Homme à la lanterne artgitato Villa Borghese (1)

Uomo con lucerna

On commença par mettre de la nuit
Si comincia mettere la notte
Des pointes de nuit sur des taches de vie
Picchi di notte sui punti di vita
Et dans le cœur de la nuit un cachot
E nel cuore della notte una prigione
Au fond du cachot se nichait le malheur
Al fondo della prigione, la disgrazia
Et dans ce malheur entra une lumière
E in questa disgrazia, una luce è venuto
Une étincelle désolée pliée si petite
Un piegato così piccola scintilla dispiace
Et dans le mal qui nous usait si intense
L’homme à la bougie avançait
L’uomo con lucerna camminava
Une paume de clarté et des yeux
Palm chiaro e gli occhi
Deux yeux ouvrant les ténèbres
Due piccoli occhi persi nel buio
Un point de départ à nouveau
Nuovo Un punto di partenza
Niché dans l’esprit de la Galerie
Immerso nello spirito della Galleria
Tranquille dans le blanc
Tranquillo in bianco
De David, dans le blanc de la Vérité.
David, nel bianco della Verità.

Poème de Jacky Lavauzelle

RUBENS SUZANNE ET LES VIEILLARDS SUSANNA E I Vecchioni 彼得·保罗·鲁本斯 1607 苏珊娜和长者

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Rubens Suzanne et les vieillards
苏珊娜和长者
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 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

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PIERRE PAUL RUBENS
PETER PAUL RUBENS
彼得·保罗·鲁本斯
PIETER PAUL RUBENS
1577-1640

SUZANNE ET LES VIEILLARDS
SUSANNE ET LES VIEILLARDS
苏珊娜和长者
SUSANNA E I VECCHIONI

olio su tela
huile sur toile
1607

Rubens Suzanne et les vieillards Suzanna e i vecchioni Galleria Borghese roma Galerie Borghese Rome artgitato 2

Vulgate
Biblia Sacra Vulgata (Stuttgartensia)
Vetus Testamentum
Livre de Daniel
13ème chapitre
De liberatione castae Susannae
De la libération de la chaste Suzanne
Histoire de Susanne
Passage deutérocanonique








  1. Il y avait un homme qui demeurait à Babylone, et son nom était Joakim.
  2. Il prit une femme nommée Susanne, fille d’Helcias, d’une grande beauté et craignant Dieu ;
  3. car ses parents, qui étaient justes, avaient instruit leur fille selon la loi de Moïse.
  4. Or Joakim était fort riche, et il avait un jardin près de sa maison, et les Juifs affluaient chez lui, parce qu’il était le plus honorable de tous.
  5. On avait établi juges cette année-là deux anciens d’entre le peuple, dont le Maître a dit : « L’iniquité est sortie de Babylone par des vieillards qui étaient juges, qui paraissaient régir le peuple. »
  6. Ils fréquentaient la maison de Joakim, et tous ceux qui avaient des différends se rendaient auprès d’eux.
  7. Vers le milieu du jour, lorsque le peuple s’était retiré, Susanne entrait dans le jardin de son mari et s’y promenait.
  8. Les deux vieillards la voyaient chaque jour y entrer et s’y promener, et ils conçurent pour elle une ardente passion.
  9. Ils pervertirent leur sens et détournèrent leurs yeux pour ne pas voir le ciel et ne pas se souvenir des justes jugements de Dieu.
  10. Ils étaient donc blessés d’amour pour elle, mais ils ne se communiquaient pas mutuellement leur souffrance,
  11. car ils avaient honte de révéler l’un à l’autre la passion qui leur faisait désirer d’être avec elle.
  12. Ils l’observaient chaque jour avec soin pour la voir, et ils se dirent l’un à l’autre :
  13. « Allons chez nous, c’est l’heure du dîner. » Et ils sortirent et se séparèrent.
  14. Mais étant revenus sur leurs pas, ils se rencontrèrent, et s’étant demandé le motif de leur retour, ils s’avouèrent leur passion ; puis ils convinrent entre eux du moment où ils pourraient la trouver seule.
  15. Comme ils épiaient un jour convenable, il arriva que Suzanne entra dans le jardin, comme elle l’avait fait la veille et l’avant-veille, sans autre compagnie que deux jeunes filles ; elle voulut se baigner dans le jardin, car il faisait chaud.
  16. Il n’y avait là personne, sinon les deux vieillards, qui s’étaient cachés et qui l’épiaient.
  17. Elle dit aux jeunes filles : « Apportez-moi de l’huile parfumée et des onguents, et fermez les portes du jardin, afin que je me baigne. »
  18. Elles firent ce que Suzanne avait commandé et, ayant fermé la porte du jardin, elles sortirent par une porte de derrière, pour apporter ce qui leur avait été demandé ; elles ne savaient pas que les vieillards étaient cachés dans le jardin.
  19. Dès que les jeunes filles furent sorties, les deux vieillards se levèrent, coururent à Susanne et lui dirent :
  20. « Vois, les portes du jardin sont fermées, personne ne nous aperçoit, et nous brûlons d’amour pour toi ; consens donc à notre désir et sois à nous.
  21. Si non, nous nous porterons témoins contre toi, et nous dirons qu’un jeune homme était avec toi, et que c’est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles. »
  22. Susanne soupira et dit : « Du tous côtés l’angoisse m’environne. Si je fais cela, c’est la mort pour moi, et si je ne le fais pas, je n’échapperai pas de vos mains.
  23. Mais il vaut mieux pour moi tomber entre vos mains sans avoir fait le mal que de pécher en présence du Seigneur. »
  24. Alors Susanne jeta un grand cri, et les deux vieillards crièrent aussi contre elle.
  25. Et l’on d’eux courut ouvrir les portes du jardin.
  26. Quand les serviteurs de la maison entendirent les cris poussés dans le jardin, ils se précipitèrent par la porte de derrière pour voir ce qu’il y avait.
  27. Lorsque les vieillards se furent expliqués, les serviteurs eurent grande honte, parce qu’on n’avait jamais dit chose semblable de Susanne.
  28. Le lendemain, le peuple s’étant rassemblé chez Joakim, mari de Susanne, les deux vieillards y vinrent aussi, tout remplis de pensées méchantes contre elle, afin de la faire périr.
  29. Ils dirent devant le peuple : « Envoyez chercher brillante, fille d’Helcias, femme de Joakim. » Et on envoya aussitôt.
  30. Elle vint avec ses parents, ses fils et tous ses proches.
  31. Or Suzanne, avait les traits délicats et une grande beauté.
  32. Comme elle était voilée, les juges méchants commandèrent qu’on lui ôtât son voile, pour se rassasier de sa beauté.
  33. Mais tous les siens et tous ceux qui la connaissaient versaient des larmes.
  34. Les deux vieillards, se levant au milieu du peuple, mirent leurs mains sur sa tête.
  35. Elle, en pleurant, regarda vers le ciel, car son cœur avait confiance dans le Seigneur.
  36. Les vieillards dirent : « Comme nous nous promenions seuls dans le jardin, elle est entrée avec deux jeunes filles et, après avoir fait fermer les portes du jardin, elle a renvoyé les jeunes filles.
  37. Et un jeune homme qui était caché est venu à elle et a fait le mal avec elle.
  38. Nous étions dans un coin du jardin ; en voyant le crime, nous avons couru à eux, et nous les avons vus dans cette infamie.
  39. Nous n’avons pu prendre le jeune homme, parce qu’il était plus fort que nous, et qu’ayant ouvert la porte, il s’est échappé.
  40. Mais elle, après l’avoir prise, nous lui avons demandé quel était ce jeune homme, et elle n’a pas voulu nous le dire. Voilà ce que nous attestons. »
  41. La foule les crut, parce que c’étaient des vieillards et des juges du peuple, et ils la condamnèrent à mort.
  42. Alors Susanne s’écria à haute voix et dit : « Dieu éternel, qui connaissez ce qui est caché et qui savez toutes choses avant qu’elles n’arrivent,
  43. vous savez qu’ils ont rendu un faux témoignage contre moi ; et voici que je meurs, sans avoir rien fait de ce qu’ils ont méchamment inventé contre moi. »
  44. Le Seigneur entendit sa voix.
  45. Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit saint d’un jeune enfant nommé Daniel.
  46. Il cria à haute voix : « Pour moi, je suis pur du sang de cette femme ! »
  47. Tout le peuple se tourna vers lui et lui dit : « Que signifie cette parole que tu dis-là ? »
  48. Daniel, se tenant au milieu d’eux, dit : Etes-vous donc insensés à ce point, enfants d’Israël, de faire mourir une fille d’Israël sans examen, sans chercher à connaître la vérité ?
  49. Retournez au tribunal, car ils ont rendu un faux témoignage contre elle. »
  50. Alors le peuple retourna en hâte, et les anciens dirent à Daniel :
  51. « Viens, prends place au milieu de nous, et expose-nous ton avis, car Dieu t’a donné l’honneur de la vieillesse. » Daniel dit au peuple : « Séparez-les loin l’un de l’autre, et je les jugerai. »
  52. Quand ils furent séparés l’un de l’autre, Daniel en appela un et lui dit : « Homme vieilli dans le crime, les péchés que tu as commis autrefois sont maintenant venus sur toi,
  53. toi qui rendais des jugements injustes, qui condamnais les innocents et relâchais les coupables, quand le Seigneur a dit : Tu ne feras pas mourir l’innocent et le juste.
  54. Eh bien, si tu l’as vue, dis sous quel arbre tu les as vus s’entretenant ensemble. » Il répondit : « Sous un lentisque. »
  55. Daniel dit « Justement tu dis un mensonge pour ta perte ; car l’ange de Dieu qui a déjà reçu l’arrêt divin va te fendre par le milieu. »
  56. Après l’avoir renvoyé, il ordonna d’amener l’autre, et il lui dit « Race de Chanaan, et non de Juda, la beauté d’une femme t’a séduit et la passion a perverti ton cœur.
  57. C’est ainsi que vous en agissiez avec les filles d’Israël, et elles, ayant peur de vous, vous parlaient ; mais une fille de Juda n’a pu souffrir votre iniquité.
  58. Dis-moi donc maintenant sous quel arbre tu les as surpris s’entretenant ensemble. »
  59. Il dit : « Sous un chêne. » Daniel lui dit : « Justement tu as dit, toi aussi, un mensonge pour ta perte ; car l’ange du Seigneur attend, le glaive en main, le moment de te couper par le milieu, afin de vous faire mourir. »
  60. Alors toute l’assemblée jeta un grand cri, et ils bénirent Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui.
  61. Puis ils s’élevèrent contre les deux vieillards, que Daniel avait convaincus par leur propre bouche d’avoir rendu un faux témoignage, et ils leur firent le mal qu’eux-mêmes avaient voulu faire à leur prochain ;
  62. afin d’accomplir la loi de Moïse, et ils les firent donc mourir, et le sang innocent fut sauvé en ce jour-là.
  63. Helcias et sa femme louèrent Dieu au sujet de leur fille Susanne, avec Joakim, son mari, et tous ses parents, parce qu’il ne s’était trouvé en elle rien de déshonnête.
  64. Et Daniel devint grand devant le peuple, à partir de ce jour et dans la suite des temps.
  65. Le roi Astyage ayant été réuni à ses pères, Cyrus le Perse reçut le royaume.

13:1 et erat vir habitans in Babylone et nomen eius Ioachim
13:2 et accepit uxorem nomine Susannam filiam Chelciae pulchram nimis et timentem Dominum
13:3 parentes enim illius cum essent iusti erudierunt filiam suam secundum legem Mosi
13:4 erat autem Ioachim dives valde et erat ei pomerium vicinum domus suae et ad ipsum confluebant Iudaei eo quod esset honorabilior omnium
13:5 et constituti sunt duo senes iudices in anno illo de quibus locutus est Dominus quia egressa est iniquitas de Babylone a senibus iudicibus qui videbantur regere populum
13:6 isti frequentabant domum Ioachim et veniebant ad eos omnes qui habebant iudicia
13:7 cum autem populus revertisset per meridiem ingrediebatur Susanna et deambulabat in pomerio viri sui
13:8 et videbant eam senes cotidie ingredientem et deambulantem et exarserunt in concupiscentia eius
13:9 et everterunt sensum suum et declinaverunt oculos suos ut non viderent caelum neque recordarentur iudiciorum iustorum
13:10 erant ergo ambo vulnerati amore eius nec indicaverunt sibi vicissim dolorem suum
13:11 erubescebant enim indicare concupiscentiam suam volentes concumbere cum ea
13:12 et observabant cotidie sollicitius videre eam dixitque alter ad alterum
13:13 eamus domum quia prandii hora est et egressi recesserunt a se
13:14 cumque revertissent venerunt in unum et sciscitantes ab invicem causam confessi sunt concupiscentiam suam et tunc in commune statuerunt tempus quando eam possent invenire solam
13:15 factum est autem cum observarent diem aptum ingressa est aliquando sicut heri et nudius tertius cum duabus solis puellis voluitque lavari in pomerio aestus quippe erat
13:16 et non erat ibi quisquam praeter duos senes absconditos et contemplantes eam
13:17 dixit ergo puellis adferte mihi oleum et smegmata et ostia pomerii claudite ut lavem
13:18 et fecerunt sicut praeceperat clauseruntque ostia pomerii et egressae sunt per posticium ut adferrent quae iusserat nesciebantque senes intus esse absconditos
13:19 cum autem egressae essent puellae surrexerunt duo senes et adcurrerunt ad eam et dixerunt
13:20 ecce ostia pomerii clausa sunt et nemo nos videt et in concupiscentia tui sumus quam ob rem adsentire nobis et commiscere nobiscum
13:21 quod si nolueris dicemus testimonium contra te quod fuerit tecum iuvenis et ob hanc causam emiseris puellas a te
13:22 ingemuit Susanna et ait angustiae mihi undique si enim hoc egero mors mihi est si autem non egero non effugiam manus vestras
13:23 sed melius mihi est absque opere incidere in manus vestras quam peccare in conspectu Domini
13:24 et exclamavit voce magna Susanna exclamaverunt autem et senes adversus eam
13:25 et cucurrit unus et aperuit ostia pomerii
13:26 cum ergo audissent clamorem in pomerio famuli domus inruerunt per posticam ut viderent quidnam esset
13:27 postquam autem senes locuti sunt erubuerunt servi vehementer quia numquam dictus fuerat sermo huiuscemodi de Susanna et facta est dies crastina
13:28 cumque venisset populus ad virum eius Ioachim venerunt et duo presbyteri pleni iniqua cogitatione adversum Susannam ut interficerent eam
13:29 et dixerunt coram populo mittite ad Susannam filiam Chelciae uxorem Ioachim et statim miserunt
13:30 et venit cum parentibus et filiis et universis cognatis suis
13:31 porro Susanna erat delicata nimis et pulchra specie
13:32 at iniqui illi iusserunt ut discoperiretur erat enim cooperta ut vel sic satiarentur decore eius
13:33 flebant igitur sui et omnes qui noverant eam
13:34 consurgentes autem duo presbyteri in medio populi posuerunt manus super caput eius
13:35 quae flens suspexit ad caelum erat enim cor eius fiduciam habens in Domino
13:36 et dixerunt presbyteri cum deambularemus in pomerio soli ingressa est haec cum duabus puellis et clausit ostia pomerii et dimisit puellas
13:37 venitque ad eam adulescens qui erat absconditus et concubuit cum ea
13:38 porro nos cum essemus in angulo pomerii videntes iniquitatem cucurrimus ad eos et vidimus eos pariter commisceri
13:39 et illum quidem non quivimus conprehendere quia fortior nobis erat et apertis ostiis exilivit
13:40 hanc autem cum adprehendissemus interrogavimus quisnam esset adulescens et noluit indicare nobis huius rei testes sumus
13:41 credidit eis multitudo quasi senibus populi et iudicibus et condemnaverunt eam ad mortem
13:42 exclamavit autem voce magna Susanna et dixit Deus aeterne qui absconditorum es cognitor qui nosti omnia antequam fiant
13:43 tu scis quoniam falsum contra me tulerunt testimonium et ecce morior cum nihil horum fecerim quae isti malitiose conposuerunt adversum me
13:44 exaudivit autem Dominus vocem eius
13:45 cumque duceretur ad mortem suscitavit Deus spiritum sanctum pueri iunioris cuius nomen Danihel
13:46 et exclamavit voce magna mundus ego sum a sanguine huius
13:47 et conversus omnis populus ad eum dixit quis est sermo iste quem tu locutus es
13:48 qui cum staret in medio eorum ait sic fatui filii Israhel non iudicantes neque quod verum est cognoscentes condemnastis filiam Israhel
13:49 revertimini ad iudicium quia falsum testimonium locuti sunt adversum eam
13:50 reversus est ergo populus cum festinatione et dixerunt ei senes veni et sede in medio nostrum et indica nobis quia tibi dedit Deus honorem senectutis
13:51 et dixit ad eos Danihel separate illos ab invicem procul et diiudicabo eos
13:52 cum ergo divisi essent alter ab altero vocavit unum de eis et dixit ad eum inveterate dierum malorum nunc venerunt peccata tua quae operabaris prius
13:53 iudicans iudicia iniusta innocentes opprimens et dimittens noxios dicente Domino innocentem et iustum non interficies
13:54 nunc ergo si vidisti eam dic sub qua arbore videris eos loquentes sibi qui ait sub scino
13:55 dixit autem Danihel recte mentitus es in caput tuum ecce enim angelus Dei accepta sententia ab eo scindet te medium
13:56 et amoto eo iussit venire alium et dixit ei semen Chanaan et non Iuda species decepit te et concupiscentia subvertit cor tuum
13:57 sic faciebatis filiabus Israhel et illae timentes loquebantur vobis sed non filia Iuda sustinuit iniquitatem vestram
13:58 nunc ergo dic mihi sub qua arbore conprehenderis eos loquentes sibi qui ait sub prino
13:59 dixit autem ei Danihel recte mentitus es et tu in caput tuum manet enim angelus Dei gladium habens ut secet te medium et interficiat vos
13:60 exclamavit itaque omnis coetus voce magna et benedixerunt Deo qui salvat sperantes in se
13:61 et consurrexerunt adversum duos presbyteros convicerat enim eos Danihel ex ore suo falsum dixisse testimonium feceruntque eis sicuti male egerant adversum proximum
13:62 ut facerent secundum legem Mosi et interfecerunt eos et salvatus est sanguis innoxius in die illa
13:63 Chelcias autem et uxor eius laudaverunt Deum pro filia sua Susanna cum Ioachim marito eius et cognatis omnibus quia non esset inventa in ea res turpis
13:64 Danihel autem factus est magnus in conspectu populi a die illa et deinceps
13:65 et rex Astyages adpositus est ad patres suos et suscepit Cyrus Perses regnum eius

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L’article de la Première édition de l’Encyclopédie sur Rubens
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Le Blond, Jaucourt, d’Alembert, Mallet, Boucher d’Argis, Blondell, Bourgelat, Pâris de Meyzieu
L’Encyclopédie Première édition – 1751 – Tome 5 pp. 303-337 

Rubens (Pierre-Paul) originaire d’Anvers, d’une très-bonne famille, naquit à Cologne en 1577, & mourut à Anvers en 1640. C’est le restaurateur de l’école flamande, le Titien & le Raphael des Pays-bas. On connoît sa vie privée ; elle est illustre, mais nous la laissons à part.

Un goût dominant ayant porté Rubens à la Peinture, il le perfectionna en Italie, & y prit une maniere qui lui fut propre. Son génie vaste le rendit capable d’exécuter tout ce qui peut entrer dans la riche composition d’un tableau, par la connoissance qu’il avoit des Belles Lettres, de l’Histoire & de la Fable. Il inventoit facilement, & son imagination lui fournissoit plusieurs ordonnances également belles. Ses attitudes sont variées, & ses airs de têtes sont d’une beauté singuliere. Il y a dans ses idées une abondance, & dans ses expressions une vivacité surprenante. Son pinceau est moëlleux, ses touches faciles & legeres ; ses carnations fraîches, & ses draperies jettées avec art.

Il a traité supérieurement l’Histoire ; il a ouvert le bon chemin du coloris, n’ayant point trop agité ses teintes en les mêlant, de peur que venant à se corrompre par la grande fonte de couleurs, elles ne perdissent trop leur éclat. D’ailleurs la plûpart de ses ouvrages étant grands, & devant par conséquent être vus de loin, il a voulu y conserver le caractere des objets & la fraîcheur des carnations. Enfin on ne peut trop admirer son intelligence du clair-obscur, l’éclat, la force, l’harmonie & la vérité qui regnent dans ses compositions.

Si l’on considere la quantité étonnante de celles que cet homme célebre a exécutées, & dont on a divers catalogues, on ne sera pas surpris de trouver souvent des incorrections dans ses figures ; mais quoique la nature entraînât plus Rubens que l’antique, il ne faut pas croire qu’il ait été peu savant dans la partie du Dessein ; il a prouvé le contraire par divers morceaux dessinés d’un goût & d’une correction que les bons peintres de l’école romaine ne desavoueroient pas.

Ses ouvrages sont répandus par-tout, & la ville d’Anvers a mérité la curiosité des étrangers par les seuls tableaux de ce rare génie. On vante en particulier singulierement celui qu’elle possede du crucifiement de Notre Seigneur entre les deux larrons.

Dans ce chef-d’œuvre de l’art, le mauvais larron qui a eu sa jambe meurtrie par un coup de barre de fer dont le bourreau l’a frappé, se soûleve sur son gibet ; & par cet effort qu’a produit la douleur, il a forcé la tête du clou qui tenoit le pié attaché au poteau funeste : la tête du clou est même chargée des dépouilles hideuses qu’elle a emportées en déchirant les chairs du pié à-travers lequel elle a passé. Rubens qui savoit si-bien en imposer à l’œil par la magie de son clair-obscur, fait paroître le corps du larron sortant du coin du tableau dans cet effort, & ce corps est encore la chair la plus vraie qu’ait peint ce grand coloriste. On voit de profil la tête du supplicié, & sa bouche, dont cette situation fait encore mieux remarquer l’ouverture énorme ; ses yeux dont la prunelle est renversée, & dont on n’apperçoit que le blanc sillonné de veines rougeâtres & tendues ; enfin l’action violente de tous les muscles de son visage, font presque oüir les cris horribles qu’il jette. Reflex. sur la Peint. tome I.

Mais les peintures de la galerie du Luxembourg, qui ont paru gravées au commencement de ce siecle, & qui contiennent vingt-un grands tableaux & trois portraits en pié, ont porté la gloire de Rubens par tout le monde ; c’est aussi dans cet ouvrage qu’il a le plus développé son caractere & son génie. Personne n’ignore que ce riche & superbe portique, semblable à celui de Versailles, est rempli de beautés de dessein, de coloris, & d’élégance dans la composition. On ne reproche à l’auteur trop ingénieux, que le grand nombre de ses figures allégoriques, qui ne peuvent nous parler & nous intéresser ; on ne les devine point sans avoir à la main leur explication donnée par Félibien & par M. Moreau de Mautour. Or il est certain que le but de la Peinture n’est pas d’exercer notre imagination par des énigmes ; son but est de nous toucher & de nous émouvoir. Mon sentiment là-dessus, conforme à celui de l’abbé du Bos, est si vrai, que ce que l’on goûte généralement dans les galeries du Luxembourg & de Versailles, est uniquement l’expression des passions. « Telle est l’expression qui arrête les yeux de tous les spectateurs sur le visage de Marie de Medicis qui vient d’accoucher ; on y apperçoit distinctement la joie d’avoir mis au monde un dauphin, à-travers les marques sensibles de la douleur à laquelle Eve fut condamnée ».

Au reste M. de Piles, admirateur de Rubens, a donné sa vie, consultez-la.

 

LE PERUGIN – IL PERUGINO – 彼得羅·佩魯吉諾 – LA VIERGE A L’ENFANT – MADONNA COL BAMBINO DI PERUGINO- 圣母子 – Galleria Borghèse ROME ROMA

ROME – ROMA – 罗马
LE PERUGIN
MADONNA COL BAMBINO DI PERUGINO
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photo Galerie Borghèse Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio


GALLERIA BORGHESE
博吉斯画廊
La Galerie Borghèse

Pietro di Cristoforo Vannucci
IL PERUGINO
LE PERUGIN
彼得羅·佩魯吉諾
1448-1523

Autoportrait Perugino Le Perugin

MADONNA COL BAMBINO
LA VIERGE ET L’ENFANT
圣母子

Primo Venticinquennio del secolo XVI
Premier quart du XVIe siècle

olio su tavola
huile sur toile
44cm x34 cm

Le Perugin Il Perugino Madonna col Bambino Galleria Borghese & National Gallery of Art Washington.

Pietro_Perugino madonna col Bambino Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato Rome Roma

Encyclopédie méthodique – Beaux-Arts (1788)
1788 – Page _8
PIETRO VANUCCI dit LE PERUGIN





(1) Pietro Vanucci, dit Perugino, le Perugin, de l’école romaine. Il naquit à Perouse de parens très-pauvres en 1446, parvint à surpasser tous les artistes de son temps, & acquit de très-grandes richesses. Il travailla surtout pour les églises & pour les couvens. Son avarice étoit extrême, mais en même temps sa passion pour sa femme étoit si violente, qu’il ne lui savoit rien refuser, & portoit même jusqu’à la profusion les dépenses qu’il faisoit pour elle. La précaution qu’il avoit de porter toujours avec lui à la campagne la cassette qui renfermoit son or, fut un avertissement & un appat pour les voleurs qui la lui enlevèrent. La douleur qu’il éprouva de cette perte, ne lui permit pas d’y survivre longtemps il mourut en 1524 à l’âge de 78 ans, peu regretté de ses émules, dont son orgueil lui avoit fait autant d’ennemis.

 

Quoiqu’il conservât quelque chose de la roideur & de la sécheresse gothique, il mérite des éloges par la précision avec laquelle il imitoit la nature, par la simplicité qui caractérisoit ses ouvrages, par une certaine grace qu’il donnoit à ses figures. Il suffit à son éloge de dire qu’on trouve en lui le germe de quelques-unes des qualités qui le distinguèrent de Raphaël ; mais indépendamment des défauts qu’il tenoit de son temps, la nature ne lui avoit pas accordé le génie qu’elle a prodigué à son illustre élève. Sa couleur étoit assez bonne pour le siècle où il vivoit ; une grande pratique lui avoit donné de la facilité ; ses couleurs avoient de l’éclat, & son pinceau de la propreté. Trop peu de gradation dans les plans, trop d’uniformité dans les tons, prouvent qu’il connoissoit peu le clair-obscur & la perspective aёrienne. Ses tableaux sont d’un fini précieux : on ignoroit encore l’art d’imiter la nature par de savantes indications ; on la rendoit avec un scrupule qui avoit quelque chose de servile. C’étoit un défaut, mais il en résultoit une vertu ; celle de l’exactitude dont on s’est, dans la suite, trop écarté. Nous ne reprocherons pas au Pérugin d’avoir employé l’or dans les accessoires de ses ouvrages ; c’est un reproche qui appartient à son temps plutôt qu’à lui-même.



Le roi de France ne possède que quatre tableaux de ce maître, dont le plus grand & le plus capital n’a guère plus de quatre pieds. Il représente le Christ détaché de la Croix. La douleur de la Magdelaine est assez bien exprimée, la composition est simple, mais elle tient un peu du gothique.

Ce tableau a été gravé par le Comte de Caylus. On a aussi du même peintre un Christ au tonbeau, gravé par Claude Duflos.

Pietro_Perugino madonna col Bambino

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COMPARAISON ENTRE LE PERUGIN & RAPHAËL

Les nouvelles acquisitions du musée
GUSTAVE PLANCHE
REVUE DES DEUX MONDES
Tome 8 – 1850

Je sais bien qu’il y a en France comme en Allemagne, comme en Angleterre, comme en Italie, un grand nombre d’esprits qui prétendent posséder la vraie notion de l’art et qui préfèrent résolument le Pérugin au plus illustre de ses élèves, à Raphaël. Je sais que, pour ces esprits qui s’attribuent la pleine intelligence du sentiment religieux et de l’expression qu’il peut recevoir dans la peinture, les madones du Pérugin sont plus pures, plus recueillies, plus belles que la Madone à la chaise du palais Pitti, que la madone achetée, en 1518, par François Ier ; mais une pareille opinion ne soutient pas l’examen. C’est un engouement puéril qui ne mérite pas plus de respect que la passion d’une jeune fille pour une dentelle ou un ruban. Le Pérugin doit la meilleure partie de sa gloire aux œuvres de Raphaël, comme Domenico Ghirlandajo aux œuvres de Michel-Ange ; si Raphaël et Michel-Ange ne tenaient pas dans l’histoire de l’art une place si considérable, le Pérugin et Ghirlandajo jouiraient d’une popularité très modeste. Il y a deux manières d’estimer la valeur du Pérugin on peut l’envisager au point de vue de l’expression, au point de vue de la science. Si l’on veut chercher dans le Pérugin le sentiment religieux, il est impossible de ne pas reconnaître que Giotto et fra Angelico donnent à la foi chrétienne plus d’éloquence, plus de ferveur que le Pérugin. Veut-on chercher en lui la science ? A moins de fermer ses yeux à l’évidence, à moins d’oublier la forme vraie de la personne humaine, comment ne pas avouer qu’un intervalle immense sépare le Pérugin de Raphaël ? Oui, sans doute, le Pérugin en savait plus que Giotto, plus que fra Angelico ; c’est une vérité qui n’a pas besoin d’être démontrée : il n’est pas moins vrai, moins évident que Raphaël en savait infiniment plus que son maître. Quant à l’expression du sentiment religieux, le Pérugin, à mon avis, ne soutient pas mieux la comparaison avec Raphaël qu’avec Giotto. Je ne veux pas prendre au sérieux l’opinion proclamée à son de trompe il y a quelque vingt ans par les peintres néo chrétiens ; je ne veux pas perdre mon temps à réfuter les accusations de paganisme portées contre Raphaël ; ces accusations, qui ont pu obtenir quelque crédit parmi les personnes étrangères à l’histoire de la peinture, ne méritent pas les honneurs de la discussion. Raphaël, qui a consacré sa vie tout entière à l’expression de la beauté, n’a pas cru devoir négliger les conseils de l’art antique ; il a interrogé avidement les œuvres de la Grèce. Qui oserait le blâmer ? C’est au commerce assidu qu’il a entretenu avec l’antiquité que nous devons l’étonnante variété de ses œuvres. Est-il permis de comparer le Pérugin à Raphaël sous le rapport de la variété ? Les œuvres du Pérugin, dont plusieurs sans doute se recommandent par un mérite réel, semblent presque toujours reproduire un type invariable et constant. On dirait que l’auteur s’interdit l’invention comme une coupable pensée ; qu’il craindrait, en prêtant à la Vierge, à l’enfant Jésus, un visage nouveau, d’attirer sur sa tête le reproche d’hérésie. Les renseignemens que les biographes nous ont transmis, sans justifier cette conjecture, nous expliquent d’une façon très claire l’uniformité des œuvres du Pérugin. Nous savons en effet que le maître de Raphaël, très âpre au gain, reproduisait à l’infini ses compositions, et se copiait lui-même sans jamais se lasser. Il ne tenait pas tant au progrès de son art qu’au succès de son industrie ; il voulait tirer de ses moindres idées un profit permanent, et toutes les fois qu’il trouvait l’occasion de les reproduire, il la saisissait avec empressement. Il avait pour tous les épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament des types déterminés, et prenait bien rarement le soin de les modifier. Faut-il s’étonner qu’en se copiant sans relâche il n’ait pas trouvé moyen de mettre une grande différence entre les œuvres de sa jeunesse et les œuvres de son âge mûr ? La main la plus habile, en promenant éternellement le pinceau sur les mêmes lignes, sur les mêmes contours, loin d’acquérir plus de dextérité, finit par s’habituer au lieu commun, et c’est en effet le défaut qu’on peut reprocher à bien des œuvres signées du nom de Pérugin. Mais je veux bien oublier que la galerie du Louvre possède déjà depuis long-temps des tableaux de ce maître ; je consens à croire qu’il était utile d’acquérir une œuvre nouvelle achevée par la même main : était-il nécessaire d’aller à La Haye pour enrichir le Musée du Louvre ? N’y a-t-il pas au musée de Lyon une toile du Pérugin cent fois préférable au tableau acquis par MM. Reiset et Villot ? Tout en tenant compte de la jalousie provinciale, n’était-il pas possible de décider le conseil municipal de Lyon à échanger cette toile admirable contre des œuvres d’un autre maître ?