***** POÈME DE NIKOLOZ BARATASHVILI POÈME DE NIKOLOZ BARATACHVILI ნიკოლოზ ბარათაშვილი LITTERATURE GEORGIENNE ქართული ლიტერატურა POESIE GEORGIENNE ქართული პოეზია
LA RIVIERE MTKVARI ჩინარი 1844 ___________________________
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განმარტოებულს ფრიალოს კლდეზე სდგას ალვის ხისა ნორჩი ახალი, Sur la falaise se dresse le long peuplier, მრავალ-შტოვანი, მაგრილობელი, ჰაეროვანი, ტურფა, მაღალი. Dont les innombrables branches se balancent, aériennes…
L’hiver s’était couché dans des draps si brumeux que je croyais le monde perdu définitivement, quand quelques toiles de Reshka m’ont pénétré l’œil droit. Il s’agit de mon œil innocent qui ne cherche pas à mal. Il est un peu maladroit, mais doté d’une vaillance certaine. Il voit quand même bien des choses ; des choses que mon œil gauche est incapable de déceler. Même quand il est sobre, ce qui ne lui arrive plus si souvent. Il s’est ouvert violemment ; quelque chose clochait ! Et ce qu’il voyait, je l’ai vu alors comme je voyais la brume qui me cachait le monde des pantins et des marionnettes illuminées. J’ai rarement vu le noir habiller tant les couleurs. Un noir bouleversant les limons et les monts et attrapant du ciel des monceaux de nuage et de pluie. Il est de ces noirs lumineux qui habillent le moindre déplacement des rayons et des rets. Il est de ces noirs si intenses que les ombres elles-mêmes en ont peur.
Ces ombres nous les voyons alors passer. Elles courbent le dos et partent vers des abimes incertains et lointains.
Un grand sommeil noir Tombe sur ma vie : Dormez, tout espoir, Dormez, toute envie ! (Un grand sommeil noir – Paul Verlaine) **
J’ai suivi une de ces ombres et j’ai vu les cœurs tressaillirent et pleurer les nouveaux-nés de l’année. Les âmes elles-mêmes ployaient comme ploie la course du monde les petits matins d’hiver. J’ai vu une de ces ombres et c’est comme si je voyais le monde à l’envers, les âmes à l’envers. Je ne marchais plus mais mes pieds s’envolaient au-dessus de moi. Une âme à l’envers n’est ni plus belle, ni plus moche. Est-elle encore une âme ? Mais dans cette ombre, les âmes, non contente d’être tourneboulées, se retrouvaient noires. Noires pleinement. Noires totalement.
J’ai reconnu les âmes des héros aux mains blanches et droites. Les âmes des silences.
Je ne vois plus rien, Je perds la mémoire Du mal et du bien… Ô la triste histoire ! (Un grand sommeil noir – Paul Verlaine)
Je suis un berceau Qu’une main balance Au creux d’un caveau : Silence, silence ! (Un grand sommeil noir – Paul Verlaine)
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Tableaux de reshka Poème de Paul Verlaine Texte Jacky Lavauzelle