OS LUSIADAS CAMOES CANTO V Os Lusiadas Les Lusiades OS LUSIADAS V-53 LES LUSIADES V-53 * LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português Luis de Camões [1525-1580] Tradução – Traduction Jacky Lavauzelle texto bilingue
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-« Como fosse impossível alcançá-la – « Comme il était impossible de l’atteindre Pela grandeza feia de meu gesto, Par la vilaine grandeur de mon apparence,…
Τι συμφορά, ενώ είσαι καμωμένος
Quelle catastrophe, alors que t’attendaient για τα ωραία και μεγάλα έργα
Ô Thémistocle ! de beaux et grands projets η άδικη αυτή σου η τύχη πάντα
que cette injuste adversité qui toujours sur toi s’acharne ενθάρρυνσι κ’ επιτυχία να σε αρνείται·
t’écartant de la réussite autant que de la fortune ; να σ’ εμποδίζουν ευτελείς συνήθειες,
qui te conduit par de si tristes concours, και μικροπρέπειες, κι αδιαφορίες.
par des petitesses et d’autres vilénies. Και τι φρικτή η μέρα που ενδίδεις,
Et quelle horrible journée, cette journée où tu décides, (η μέρα που αφέθηκες κ’ ενδίδεις),
(Ce jour où tu es parti et où tu as capitulé) και φεύγεις οδοιπόρος για τα Σούσα,
de partir pour Suse, και πηαίνεις στον μονάρχην Aρταξέρξη
à la rencontre du monarque Artaxerxés που ευνοϊκά σε βάζει στην αυλή του,
qui favorablement à sa cour te reçoit, και σε προσφέρει σατραπείες και τέτοια.
t’offrant satrapies et autres biens. Και συ τα δέχεσαι με απελπισία
Tu acceptes malgré tout αυτά τα πράγματα που δεν τα θέλεις.
ces choses que tu ne voulais pas. Άλλα ζητεί η ψυχή σου, γι’ άλλα κλαίει·
Mais ton âme attend autres choses pour lesquelles elle saigne : τον έπαινο του Δήμου και των Σοφιστών,
la reconnaissance de la cité et des Sophistes, τα δύσκολα και τ’ ανεκτίμητα Εύγε·
cette difficile et précieuse légitimation την Aγορά, το Θέατρο, και τους Στεφάνους.
par l’Agora, le Théâtre et les Lauriers. Aυτά πού θα σ’ τα δώσει ο Aρταξέρξης,
Où Artaxerxés les trouverait-elles ? αυτά πού θα τα βρεις στη σατραπεία·
Se trouvent-elles dans une satrapie ? και τι ζωή χωρίς αυτά θα κάμεις.
Quelle vie sans cela auras-tu ?
Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.
…
Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…
Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844
***
Καβάφης
Constantin Cavafy Έλληνα ποιητή
Cavafy Poèmes
Σα βγεις στον πηγαιμό για την Ιθάκη,
Quand à Ithaque tu iras, να εύχεσαι νάναι μακρύς ο δρόμος,
que ta route soit longue, γεμάτος περιπέτειες, γεμάτος γνώσεις.
qu’elle soit pleine d’aventures, pleine d’enseignements. Τους Λαιστρυγόνας και τους Κύκλωπας,
Que ni les géants Lestrygons ni les Cyclopes, τον θυμωμένο Ποσειδώνα μη φοβάσαι,
Ni la colère de Poséidon ne redoute, τέτοια στον δρόμο σου ποτέ σου δεν θα βρεις,
sur ton chemin ; car jamais ne tu trouveras αν μέν’ η σκέψις σου υψηλή, αν εκλεκτή
si ta pensée reste élevée, si rien de laid συγκίνησις το πνεύμα και το σώμα σου αγγίζει.
n’effleure ton esprit et ton corps. Τους Λαιστρυγόνας και τους Κύκλωπας,
Ni les géants Lestrygons ni les Cyclopes, τον άγριο Ποσειδώνα δεν θα συναντήσεις,
ni le sauvage Poséidon ne rencontreras, αν δεν τους κουβανείς μες στην ψυχή σου,
si tu ne les confines pas dans ton âme, αν η ψυχή σου δεν τους στήνει εμπρός σου.
si ton âme ne les brandit pas devant toi.
*
Να εύχεσαι νάναι μακρύς ο δρόμος.
Que ta route soit longue ! Πολλά τα καλοκαιρινά πρωιά να είναι
Que nombreux soient tes matins d’été που με τι ευχαρίστησι, με τι χαρά
où, avec quel plaisir ! avec quelle joie ! θα μπαίνεις σε λιμένας πρωτοειδωμένους·
pour une première fois tu rentreras dans des ports ; να σταματήσεις σ’ εμπορεία Φοινικικά,
passe par les colonies phéniciennes, και τες καλές πραγμάτειες ν’ αποκτήσεις,
où tant de bonnes choses sont à acquérir : σεντέφια και κοράλλια, κεχριμπάρια κ’ έβενους,
nacres et coraux, ambre et ébène, και ηδονικά μυρωδικά κάθε λογής,
et des herbes hédonistes de toutes sortes, όσο μπορείς πιο άφθονα ηδονικά μυρωδικά·
prends en abondance de ces voluptueuses herbes ; σε πόλεις Aιγυπτιακές πολλές να πας,
dans les villes égyptiennes, να μάθεις και να μάθεις απ’ τους σπουδασμένους.
apprends fiévreusement tout ce qui t’offre à toi.
*
Πάντα στον νου σου νάχεις την Ιθάκη.
Ithaque dans ton esprit tu garderas ! Το φθάσιμον εκεί είν’ ο προορισμός σου.
Y arriver est ton objectif. Aλλά μη βιάζεις το ταξείδι διόλου.
Mais ne te précipite pas ! Καλλίτερα χρόνια πολλά να διαρκέσει·
De longues années il doit durer ; και γέρος πια ν’ αράξεις στο νησί,
et en vieil homme tu reviendras sur l’île, πλούσιος με όσα κέρδισες στον δρόμο,
riche de tout ce que ta route t’a apporté, μη προσδοκώντας πλούτη να σε δώσει η Ιθάκη.
N’attendant plus d’Ithaque ne te donne aucune autre richesse.
*
Η Ιθάκη σ’ έδωσε τ’ ωραίο ταξείδι.
Par Ithaque un beau voyage tu auras accompli. Χωρίς αυτήν δεν θάβγαινες στον δρόμο.
Sans Ithaque, ta route n’aurait jamais vu le jour. Άλλα δεν έχει να σε δώσει πια.
Rien d’autre elle ne te donnera.
*
Κι αν πτωχική την βρεις, η Ιθάκη δεν σε γέλασε.
Et si tu la trouve pauvre, sache qu’Ithaque ne s’est pas moquée de toi ! Έτσι σοφός που έγινες, με τόση πείρα,
Si sage tu es devenu, avec tant d’expériences accumulées, ήδη θα το κατάλαβες η Ιθάκες τι σημαίνουν.
tu comprendras ce que les Ithaques veulent dire.
Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.
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Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…
Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844
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Καβάφης
Constantin Cavafy Έλληνα ποιητή
Cavafy Poème