Construit en 134 sous Hadrien (Pons Aelius)
Il relie la Piazza Cavour via la Via V. Colonna et le Largo Goldoni via la Via Tomacelli
Les sculptures sont des représentantes de ce dix-septième siècle florissant sous la main du Bernin et de son école.
Angelo con la colonna
Ange à la colonne
Par Antonio Raggi (1624-1686) tronus meus in columna mon trône était une colonne de nuée
Siracide 24:4
*
Angelo con i flagelli
Ange avec le fouet
par l’atelier de Gianlorenzo Bernini – Le Bernin (Lazzaro Morelli)
in flagella paratus sum je suis prêt au châtiment
Psaume 38:18
*
*****
« Le ponte Sant’Angelo, par où quelques voyageurs ont commencé à décrire la ville de Rome, est celui qu’on appelloit anciennement Pons-Ælius, du nom de l’empereur Ælius Adrianus, qui le fit bâtir ; & il a pris celui de ponte Sant’Angelo, qu’il porte aujourd’hu, à cause que S. Grégoire le Grand, étant sur ce pont, vit, à ce qu’on dit, un ange sur le moles Adriani, qui remettoit son épée dans le fourreau, après une grande peste qui avoit désolé toute la ville. En jettant les yeux sur la riviere, on découvre à gauche les ruines du pont triomphal, par-dessus lequel tous les triomphes passoient pour aller au capitole ; ce qui fit que ce passage en demeura plus libre, & que par un decret du sénat, il fut défendu aux paysans & aux laboureurs. »
JAUCOURT – L’ENCYCLOPEDIE PREMIERE EDITION 1751- TOME 14 – ARTICLE SUR ROME
******
Angelo con la corona di spine
Ange à la couronne d’épines copie du Bernin par Paolo Naldini
[Allievo di Andrea Sacchi – (1599-1661)-e di Carlo Maratta (1625-1713) Eleve de Sacchi & Maratta lavorò con Gian Lorenzo Bernini] in aerumna mea dum configitur spina dans mon angoisse, tandis que l’épine s’enfonce
Psaume 31:4
*
Angelo con il sudario o Angelo con il Volto Santo
Ange avec le linceul par Cosimo Fancelli (1620-1688) [lavorò con Gian Lorenzo Bernini
A travaillé avec Le Bernin] respice faciem Christi tui regarde la face de ton Oint
psaume 84:9
*
Angelo con la veste e i dadi
Ange avec vêtement et dés Paolo Naldini [Allievo di Andrea Sacchi – (1599-1661)-e di Carlo Maratta (1625-1713)
Eleve de Sacchi & Maratta lavorò con Gian Lorenzo Bernini] super vestimentum meum miserunt sortem ils tirent au sort ma tunique
Psaume 22:19
*
Angelo con i chiodi
Ange avec des clous par Girolamo Lucenti (1627–1692) aspicient ad me quem confixerunt ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé
Zacharie 12:10
*
Angelo con la croce
Ange avec la croix par Ercole Ferrata (1610-1686) cujus principatus super humerum eius l’insigne du pouvoir est sur son épaule
Isaïe 9:16
*
Angelo con il cartiglio
Ange portant le titulus INRI Copie du Bernin et de son fils Paolo par Giulio Cartari
artista « di buona maniera » regnavit a ligno deus Dieu a régné
Hymne Vexilla regis de Venance Fortunat
Psaume 96:10
*
Angelo con la spugna
Ange avec l’éponge par Antonio Giorgetti (1635 – 1669)
[Disciple du Bernin] potaverunt me aceto ils m’abreuvent de vinaigre
Psaume 69:22
*
Angelo con la lancia
Ange avec la lance par Domenico Guidi (1625-1701) vulnerasti cor meum tu as blessé mon cœur
Cantique des Cantiques 4:9
*
saint Paul – San Paolo a capo del ponte à l’entrée du pont Hinc retributio superbis
*
Saint Pierre- San Pietro a capo del ponte à l’entrée du pont Hinc humilibus venia
« ROME, (Géog. anc.) la ville éternelle. Les anciens auteurs latins l’ont nommée Urbs, c’est-à-dire la ville par excellence, à cause du rang qu’elle tenoit sur toutes les autres villes du monde ; le nom de Rome, en latin Roma, lui a toujours été conservé. Envain l’empereur Commode voulut lui faire porter le nom de Colonie commodienne ; envain le roi des Goths l’appella Gothie ; envain même l’appella-t-on la ville d’Auguste, par flaterie pour ce prince ; l’intention de tous les souverains qui prétendirent lui donner leurs noms, n’a point été suivie par leurs successeurs. »
JAUCOURT – L’ENCYCLOPEDIE Première édition 1751 – Tome 14
« Ces méditations amenèrent le prince à soupçonner que l’expression « Rome éternelle » devait contenir un sens secret ; et il décida de se livrer à une étude approfondie de son peuple. Il l’observa dans les rues, dans les cafés, dont chacun avait ses pratiques attitrées, celui-ci les antiquaires, celui-là les chasseurs, un troisième les domestiques de cardinaux, un quatrième les artistes, un cinquième les jeunes gens et les petits-maîtres ; dans les auberges, ces osterie romaines où ne pénètre jamais l’étranger, où le nobile prend parfois place auprès du minente, où pendant les fortes chaleurs les clients mettent bas vestes et cravates ; dans les médiocres mais pittoresques guinguettes aux fenêtres sans carreaux, où familles et sociétés vont, comme ils disent, far allegria…
Mais, pour toute réponse, le prince se plongea dans la contemplation de la Ville Éternelle, qui déroulait à ses pieds un éblouissant panorama. Églises et monuments, aiguilles et coupoles formaient sous les rayons de feu du couchant une masse étincelante d’où émergeaient, solitaires ou groupés, les toits et les statues, les terrasses et les galeries. À travers la fantasmagorie chatoyante, capricieuse comme une lanterne ajourée, des clochers et des dômes, on apercevait ici les formes sévères d’un palais, là-bas la voûte aplatie du Panthéon, plus loin le faîte ouvragé de la colonne de Marc-Aurèle, supportant la statue de saint Paul, sur la droite les bâtiments du Capitole sommés de coursiers et de statues. «
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault
*
« Plus le prince poursuivait ses investigations, plus la fertilité de cette superbe époque le stupéfiait. « Où donc ont-ils trouvé le temps de produire tous ces chefs d’œuvre ? » s’exclamait-il. Ce côté admirable de Rome s’amplifiait tous les jours devant ses yeux. Les galeries se succédaient sans fin ; ici, cette église conservait une merveille de la peinture ; là, sur cette muraille qui s’effritait, une fresque à demi effacée captivait encore le regard ; plus loin, au-dessus de ces marbres, de ces colonnes, dépouilles d’anciens temples païens, resplendissait un plafond d’une immarcescible fraîcheur. Le prince ressemblait à un chercheur d’or qui découvre un gisement sous une couche de terre fort ordinaire. Et combien le sentiment de plénitude, de sérénité qu’il éprouvait en regagnant son palais différait du tumulte d’impressions qui l’assaillait à Paris quand il rentrait chez lui exténué, recru, impuissant le plus souvent à mettre de l’ordre dans ce chaos ! »
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault
« Rome moderne, (Géog. mod.) C’est toujours la plus fameuse ville de l’univers, quoique l’empire romain soit détruit. On sait quelle est située sur le Tibre, environ à 155 lieues de Turin, à 300 de Madrid, à 330 au sud-est de Paris, à 340 d’Amsterdam, à 310 nord-ouest de Constantinople, & à 190 sud-ouest de Vienne. Long. suivant Cassini & Bianchini, 30. 10′. 30″. Latit. 41. 54. selon Gréave, 41. 46. La différence de méridiens entre Paris & Rome, est de 10. 19. 30. dont Rome est plus orientale que Paris.
Rome est non-seulement aujourd’hui la capitale de l’Italie dans l’état de l’Eglise, mais elle est encore à plus d’un égard, la capitale de tous les royaumes catholiques, puisque chacun d’eux a le droit d’y nommer un ministre, & que leurs causes ecclésiastiques, même leurs causes temporelles ; y sont jugées par le tribunal de la Rote, composé de juges de chaque nation. Dans cette ville,
Près de ce capitole, où regnoient tant d’allarmes, Sur les pompeux débris de Bellone & de Mars, Un Pontife est assis au trône des Césars. Des prêtres fortunés foulent d’un pié tranquille Les tombeaux des Catons, & la cendre d’Emile ; Le trône est sur l’autel, & l’absolu pouvoir Met dans les mêmes mains le sceptre & l’encensoir. Voltaire.
La différence est néanmoins bien grande entre Rome ancienne, & Rome moderne ; je ne dirai pas avec Vopiscus, qui vivoit sous l’empire de Dioclétien, que les murailles de l’ancienne Rome avoient un circuit de cinquante milles, parce que je crois que c’est une faute des copistes ; je ne suis pas moins éloigné d’adopter les extravagantes exagérations de Vossius, qui donne à l’ancienne Rome plusieurs millions d’habitans ; mais en supposant qu’elle fût à-peu-près aussi peuplée que peut l’être Paris, il est certain que Rome moderne n’a pas cent quarante mille ames. »
JAUCOURT – L’ENCYCLOPEDIE Première édition 1751 – Tome 14
CHATEAUBRIAND Poésies diverses Les Alpes ou l’Italie
L’Italie à mes pieds, et devant moi le monde, Quel champ pour mes désirs ! Je volai, j’évoquai cette Rome féconde En puissants souvenirs.
**********************
ROME 18 décembre 1888 HONORE BEAUGRAND Lettres de Voyages Presses de la Patrie 1889 – Pages 157-167
« Je commence la première qui pourra avoir de l’intérêt, comme réminiscences, pour ceux qui ont déjà visité la Ville Éternelle.
Capitale du royaume d’Italie et métropole de l’univers catholique, Rome, avec une population de 300,000 habitants, est la ville du monde dont le nom éveille les plus nombreux et les plus grandioses souvenirs. Nulle cité n’est plus riche en monuments du passé ni en chefs-d’œuvre de l’art.
La ville est entourée de murailles percées de douze portes. Le Tibre la traverse du nord au sud et la divise en deux parties inégales, différentes d’aspect, mais l’une et l’autre intéressantes à divers titres. Sur la rive gauche, se trouvent la Rome des Césars, avec ses sept collines, aujourd’hui presque inhabitée, et la ville relativement moderne, qui est le centre du commerce. »