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LA TERRE PARLE Poème de VIKTOR DYK – ZEMĚ MLUVÍ

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Česká literatura
LITTERATURE TCHEQUE

Český-Francouzský
Texte Tchèque et Traduction Française

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Traduction Jacky Lavauzelle 
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Poème – báseň

VIKTOR DYK

Pšovka u Mělníka  31 décembre 1877 – Lopud  14 mai 1931
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LA TERRE PARLE 
ZEMĚ MLUVÍ

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Viktor Dyk en 1899
Maxmilián Pirner, le ruisseau, potok, 1903

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Tvrdá matka byla jsem tobě.
Pour toi, j’étais une mère dure.
Těžce chléb jísti dala.
Je t’ai donné du pain difficile à manger.
Nehýčkala jsem robě,
Jamais je ne te faisais de douces embrassades,
muže jsem zraňovala.
J’ai blessé l’homme.
Když prohlédly poprvé tvé oči vyjevené,
Quand pour la première fois tes yeux étonnés s’ouvrirent,
smutný se obzor před tebou šířil.
un horizon triste s’étendait devant toi.
Mluvila jsem o ráně zasazené,
Je parlais d’une blessure,
které čas neusmířil.
de ce temps-là, qui ne s’est pas refermée.

*

Na nás oba padal těžký stín,
Une lourde ombre est tombée sur nous deux,
matka tvrdá byla jsem, ty tvrdý syn.
Mère dure j’étais, fils dur tu étais.
Nepozdvihl jsi pro mne rámě.
Tu n’as pas levé le bras pour moi.
S láskou jsi nepomyslil na mě.
Ni tu ne pensais pas à moi avec amour.
Když vítr zahučel, zapraštěl mráz,
Alors que le vent tonnait, que le givre grinçait,
neslyšel jsi můj hlas.
tu n’as pas entendu ma voix.
A já přec mluvila, vidouc tvou psotu,
Et j’ai parlé, voyant ta peine,
bídu, jež věčně tě štve.
pauvreté qui toujours te suit.
A z úst mých zamlklých zaznělo tu:
Et ma bouche silencieuse a dit :
Vezmi si své.
Prends ce qui est tien.

*

Těžké břímě nosím.
Je porte un lourd fardeau.
Přichází radost, nebo děs?
La joie ou la terreur arrivent-elles ?
Slyšíš mne dnes?
M’entends-tu aujourd’hui ?
Matka, syna prosím.
Mère, je prie mon fils.
Haj si mne. Braň si mne. Neoslyš matky.
Garde-moi. Défends-moi. Entends ta mère.
Haj si mne. Braň si mne. Ať shoří statky,
Garde-moi. Défends-moi. Laisse la marchandise brûler,
pole ať udupou, zničí.
laisse le champ se noyer, se détruire.
Zítra zas símě vzklíčí.
Demain, les graines germeront.
Chystala jsem ti úděl, děcko.
Je te préparerais ton dû, mon enfant.
Úděl jsem tobě chystala.
Je t’étais destinée.
Chraň si mne. Haj si mne. V moci tvé všecko:
Protége-moi. Garde-moi. En ton pouvoir toutes choses :
aby ztroskotala loď, anebo přistala.
le naufrage ou la terre ferme.

*

Neoslyš slova varující:
N’entends tu pas mes avertissements :
Neprodej úděl za čočovici.
Ne vends pas l’affaire pour quelques lentilles.
Třeba mne opustíš,
Si tu me quittes,
nezahynu.
Je ne périrai pas.
Ale víš,
Mais sais-tu alors
kolik sem přijde stínů?
combien d’ombres arriveront ici ?
Kolikrát pěst bude potomek zatínat
Combien de fois le poing se crispera
a syn tvůj kolikrát bude tě proklínat?
et ton fils, combien de fois te maudira-t-il ?

Nezahynu, věčna jsem,
Je ne périrai pas, je suis éternelle,
ale žít budu s trapným úžasem:
mais je vivrai dans une stupéfaction :
kterak jsi zapomněl dědičný na díl?
comment as-tu oublié tes origines ?
Kterak jsi váhal a kterak jsi zradil?
Comment as-tu pu hésiter et comment as-tu pu trahir ?
Jak možno kletý čin provésti vědomky?
Comment un acte maudit peut-il être accompli consciemment ?
Sebe jsi zradit moh. Ale své potomky?
Tu pourrais te trahir. Mais ta descendance ?
Dokavád dýchal jsi, proč ses vzdal?
Respirant toujours, pourquoi as-tu abandonné ?
Čeho ses bál?
De quoi avais-tu peur ?
Co je to smrt?
Qu’est-ce que la mort ?
Smrt znamená jít ke mně.
La mort signifie venir vers moi.
Tvá matka země
Ta terre mère
otvírá náruč: možno bys jí zhrd?
ouvrant ses bras : peut-être pourrais-tu l’embrasser ?
Pojď, poznáš, jak je náruč země měkká
Allez, tu sauras à quel point les bras de la terre sont doux
pro toho, který splnil, co čeká.
pour celui qui a accompli ce qu’elle attend.
Prosím tě, matka tvá: Braň si mne, synu!
Moi, ta mère, je t’en supplie, protège-moi, fils.
Jdi, třeba k smrti těžko jdeš.
Va, même s’il est difficile d’aller vers la mort.
Opustíš-li mne, nezahynu.
Si tu me quittes, je ne périrai pas.
Opustíš-li mne, zahyneš!
Si tu me quittes, tu périras !


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DCEŘINA KLETBA – La fille maudite – Karel Jaromir ERBEN

Karel Erben
Karel Erben práce

Traduction – Texte Bilingue

LITTERATURE TCHEQUE
POESIE Tchèque

Česká literatura
Česká poezie

 Karel Jaromir ERBEN
(1811-1870)

Jan Vilímek Karel Jaromír Erben DCERINA KLETBA Artgitato La fIlle Maudite

Český-Francouzský
Texte Tchèque & Traduction Française

DCEŘINA KLETBA
LA FILLE MAUDITE
(Extrait de Kytice)

Traduction Jacky Lavauzelle

Což jsi se tak zasmušila,
Pourquoi es tu si triste,
dcero má?
ma fille ?
což jsi se tak zasmušila?
pourquoi es tu si triste ?
Vesela jsi jindy byla,
Ainsi tu n’as jamais été,
nyní přestal tobě smích!
maintenant ton rire s’est envolé !

*

„Zabila jsem holoubátko,
« J’ai tué le pigeon,
matko má!
ma mère !
zabila jsem holoubátko —
j’ai tué le pigeon
opuštěné jediňátko —
je l’ai abandonné
bílé bylo jako sníh!“
il était blanc comme neige ! « 
*

Holoubátko to nebylo,
Ce n’était pas un pigeon,
dcero má!
ma fille !
holoubátko to nebylo —
ce n’était pas un pigeon,
líčko se ti proměnilo,
tes joues sont métamorphosées,
a potrhán je tvůj zhled!
Ravagées, elles sont devenues !

*

„Oh! zabila jsem děťátko,
«Oh! J’ai tué le bébé,
matko má!
ma mère!
oh! zabila jsem děťátko,
oh! J’ai tué le bébé,
své ubohé zrozeňátko —
mon pauvre enfant
žalostí bych pošla hned!“
le chagrin est là maintenant! « 

*

A co míníš učiniti,
Et que vas tu faire,
dcero má?
ma fille ?
a co míníš učiniti?
et que vas tu faire?
kterak vinu napraviti
comment laver cette culpabilité
a smířiti boží hněv?
et ménager la colère divine ?

*

„Půjdu hledat květu toho,
«Je vais chercher cette fleur,
matko má!
ma mère !
půjdu hledat květu toho,
Je vais chercher cette fleur,
kterýž snímá viny mnoho
qui ôte royalement la culpabilité
a zbouřenou chladí krev.“
et refroidit le sang. « 

*

A kde najdeš toho květu,
Et où trouveras-tu la fleur,
dcero má?
ma fille ?
a kde najdeš toho květu
et où trouveras-tu la fleur,
po všem široširém světu?
dans l’infinité du monde entier ?
v které roste zahrádce?
dans quel jardin pousse t-elle ?

*

„Tam za branou nad vršíkem,
« A côté de la porte, sur un monticule,
matko má!
ma mère !
tam za branou nad vršíkem,
à côté de la porte, sur un monticule,
na tom sloupu se hřebíkem,
 sur le mât avec un clou,
na konopné oprátce!“
sur la corde de chanvre ! « 

*

A co vzkážeš hochu tomu,
Et que vas-tu donner à ce garçon,
dcero má,
ma fille,
a co vzkážeš hochu tomu,
et que vas-tu donner à ce garçon,
jenž chodíval k nám do domu
qui est venu dans notre maison
a s tebou se těšíval?
et a trouvé son bonheur ?

*

„Vzkazuji mu požehnání,
« Il a ma bénédiction,
matko má !
ma mère !
vzkazuji mu požehnání —
il a ma bénédiction,
červa v duši do skonání,
un ver dans son âme jusqu’à la fin,
že ml zrádně mluvíval!
pour le punir de sa traitrise !

*

A co necháš svojí matce,
Et que laisses-tu à ta mère,
dcero má?
ma fille ?
a co necháš svojí matce,
et que laisses-tu à ta mère,
jež tě milovala sladce
qui t’aimait doucement
a draze tě chovala ?
et t’a soignée tendrement ?

„Kletbu zůstavuji tobě,
«Je te laisse la malédiction,
matko má!
ma mère !
kletbu zůstavuji tobě,
je te laisse la malédiction,
bys nenašla místa v hrobě,
tu ne trouveras pas la paix dans la tombe,
žes mi zvůli dávala!“
pour ce cœur que tu m’as donnée ! « 

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Karel Erben
český básník

Poésie Tchèque : KYTICE Karel Poème de Jaromir Erben ERBEN

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Poésie TchèquePoésie Tchèque : KYTICE Karel Poème de Jaromir Erben ERBEN - JACKY LAVAUZELLE




 

Traduction Jacky Lavauzelle

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Karel Jaromir Erben
1811-1870


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KYTICE 
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Poésie Tchèque : KYTICE Karel Poème de Jaromir Erben ERBEN Jan Vilímek Karel Jaromír Erben Kytice Artgitato

Český-Francouzský
Texte Tchèque & Traduction Française

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Zemřela matka a do hrobu dána,
 La mère est morte ; dans sa tombe on la déposa –
siroty po ní zůstaly ;
Restent des orphelins après son séjour sur terre ;
i přicházely každičkého rána
 Ils sont venus chaque matin 
a matičku svou hledaly.
A la recherche de leur mère.

I zželelo se matce milých dítek ;
La mère si affligée pour ses chers garçons 
duše její se vrátila
Que son âme s’est retournée
a vtělila se v drobnolistý kvítek,
Et s’est réincarnée en fleur,
jímž mohylu svou pokryla.
En recouvrant son monticule de terre.

Poznaly dítky matičku po dechu,
Les enfants reconnurent leur mère et eurent le souffle coupé,
poznaly ji a plesaly ;
Ils savaient et ils chantèrent ;
a prostý kvítek, v něm majíc útěchu,
Une simple fleur porte en elle tant de consolation
mateří-douškou nazvaly. –
Ils l’appelèrent : « l’âme maternelle« .

Mateří-douško vlasti naší milé,
« 
L’âme maternelle« , chère à notre patrie bien-aimée,
  vy prosté naše pověsti !
Votre récit simple est le nôtre !
  Natrhal jsem tě na dávné mohyle –
Tirerez-je de cet ancien tumulus
 komu mám tebe přinésti ?
Ce
que je dois vous apporter ?

Ve skrovnou já tě kytici zavážu,
Un modeste bouquet je vous livre,
ozdobně stužkou ovinu ;
Décoré d’un ruban;
do šírých zemí cestu ti ukážu,
Dans ces vastes pays, il vous montre un chemin,
kde příbuznou máš rodinu.
Où vous trouverez une famille.

Snad že se najde dcera mateřina,
Vous trouverez peut-être une fille ,
jíž mile dech tvůj zavoní ;
Attirée agréablement par votre souffle ;
snad že i najdeš některého syna,
Peut-être trouverez-vous un fils,
jenž k tobě srdce nakloní !
Qui se penche sur votre cœur!

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Traduction française Jacky Lavauzelle
Artgitato

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« Dissiper la nuit qui enveloppait le sort des paysans
et des classes asservies »

Après s’être prodigué durant plus de cinquante ans au service de l’histoire, Palacky tâcha d’en dégager la vérité pour la faire pénétrer dans l’âme du peuple, qui avait besoin d’un tel appui moral dans la lutte engagée pour reconquérir son autonomie d’autrefois. Le vrai but que Palacky poursuivit en écrivant son histoire fut de donner aux aspirations nationales une base solide : le droit historique.

Les historiens tchèques venus après lui, Tomek, Gindelly, Erben, Emler, Kalousek, Goll, s’attachèrent à faire mieux connaître, d’une part, les institutions urbaines et les tendances de la bourgeoisie, — telle fut l’œuvre de Celakovsky, qui écrivit le Corpus juris municipalis regni bohemiæ, de Winter, etc., — et d’autre part, ils s’efforcèrent de dissiper la nuit qui enveloppait le sort des paysans et des classes asservies. Parmi ces derniers historiens prennent rang Kalousek et Pekar. Palacky, ayant été nommé historiographe par les Etats, donna une place peut-être trop large, dans son histoire, aux classes privilégiées, laissant dans L’ombre la bourgeoisie et les ruraux.

François Palacky, historien de la Bohême (1798-1876)
Henri Hantich
Revue des Deux Mondes
Tome 10, 1912

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Poésie TchèquePoésie Tchèque : KYTICE Karel Poème de Jaromir Erben ERBEN - JACKY LAVAUZELLE