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PLAZA SANTA ANA Madrid – PLACE SAINTE ANNE – 将圣安妮马德里 – площади Санта-Ана в Мадриде

Madrid – Мадрид – 马德里
Plaza Santa Ana Madrid
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA SANTA ANA MADRID
Place sainte Anne de Madrid
将圣安妮马德里
площади Санта-Ана в Мадриде

 

Création de la Place en 1810 par l’architecte Silvestre Pérez
Silvestre Pérez y Martinez
1767-1825
Arquitecto español – Architecte espagnol

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Statue de Federico García Lorca
Estatua de Federico García Lorca
Статуя Федерико Гарсиа Лорки
费德里科·加西亚·洛尔卡的雕像
1898-1936

Statue de Federico García Lorca Estatua Federico García Lorca Plaza Santa Ana Madrid Artgitato 1

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Statue de Pedro Calderón de la Barca
Estatua de Pedro Calderón de la Barca
Статуя Педро Кальдерона де ла Барка
佩德罗·卡尔德隆·德·拉·巴尔卡雕像

Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 1

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LE THEÂTRE DE CALDERON

Ce que la fatalité était pour les tragiques grecs, l’honneur l’est en quelque sorte pour les poètes dramatiques de l’Espagne. Ils nous le montrent comme une puissance mystérieuse planant sur l’existence entière de leurs personnages, les entraînant impérieusement à sacrifier leurs sentiments et leurs penchants naturels, leur imposant tantôt des actes du plus sublime dévouement, tantôt des crimes, des forfaits vraiment atroces, mais qui perdent ce caractère par l’effet de l’impulsion qui les produit, de la terrible nécessité dont ils sont le résultat. L’honneur, pour eux, n’est pas la vertu, en tant du moins qu’on voudrait donner au mot de vertu sa signification chrétienne ; c’est quelque chose de tout-à-fait distinct, souvent même d’absolument contraire, qui semble plutôt se rapprocher des instincts d’une société encore barbare dans ce qu’ils peuvent avoir de généreux et d’aveugle tout à la fois. Tenir à tout prix la parole une fois donnée, alors même qu’elle ne peut être tenue qu’en violant les lois de la morale et de la justice, et à bien plus forte raison, si en la donnant on n’a compromis que sa propre existence et ses plus chers intérêts ; défendre, envers et contre tous, la cause, quelle qu’elle soit d’ailleurs, de son roi, de son père, de son ami, de tous ceux qu’on est appelé à protéger, soit par la nature ou par une obligation positive, soit parce qu’on a été invoqué par eux au moment du danger ; repousser énergiquement et laver dans le sang tout outrage, toute insulte, toute apparence même d’insulte, tels sont les devoirs de l’honneur, comme on les comprenait en Espagne représentée par les drames de Calderon.

De l’honneur comme ressort dramatique.
Théâtre de Calderon, Rojas, etc.
Louis de Viel-Castel
Revue des Deux Mondes
4ème série, tome 25, 1841

Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato

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PLAZA SANTA ANA Madrid
PLACE SAINTE ANNE – 将圣安妮马德里 – площади Санта-Ана в Мадриде

Pedro Calderón de la Barca Santa Ana – Madrid – Статуя Педро Кальдерона де ла Барка -佩德罗·卡尔德隆·德·拉·巴尔卡雕像

Madrid – Мадрид – 马德里
Estatua de Pedro Calderón de la Barca Santa Ana
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA SANTA ANA MADRID
Place sainte Anne de Madrid
将圣安妮马德里
площади Санта-Ана в Мадриде

Statue de Pedro Calderón de la Barca
Estatua de Pedro Calderón de la Barca
Статуя Педро Кальдерона де ла Барка
佩德罗·卡尔德隆·德·拉·巴尔卡雕像

Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 0 Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 1 Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 2 Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 3 Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 4

LE THEÂTRE DE CALDERON

Ce que la fatalité était pour les tragiques grecs, l’honneur l’est en quelque sorte pour les poètes dramatiques de l’Espagne. Ils nous le montrent comme une puissance mystérieuse planant sur l’existence entière de leurs personnages, les entraînant impérieusement à sacrifier leurs sentiments et leurs penchants naturels, leur imposant tantôt des actes du plus sublime dévouement, tantôt des crimes, des forfaits vraiment atroces, mais qui perdent ce caractère par l’effet de l’impulsion qui les produit, de la terrible nécessité dont ils sont le résultat. L’honneur, pour eux, n’est pas la vertu, en tant du moins qu’on voudrait donner au mot de vertu sa signification chrétienne ; c’est quelque chose de tout-à-fait distinct, souvent même d’absolument contraire, qui semble plutôt se rapprocher des instincts d’une société encore barbare dans ce qu’ils peuvent avoir de généreux et d’aveugle tout à la fois. Tenir à tout prix la parole une fois donnée, alors même qu’elle ne peut être tenue qu’en violant les lois de la morale et de la justice, et à bien plus forte raison, si en la donnant on n’a compromis que sa propre existence et ses plus chers intérêts ; défendre, envers et contre tous, la cause, quelle qu’elle soit d’ailleurs, de son roi, de son père, de son ami, de tous ceux qu’on est appelé à protéger, soit par la nature ou par une obligation positive, soit parce qu’on a été invoqué par eux au moment du danger ; repousser énergiquement et laver dans le sang tout outrage, toute insulte, toute apparence même d’insulte, tels sont les devoirs de l’honneur, comme on les comprenait en Espagne représentée par les drames de Calderon.

De l’honneur comme ressort dramatique.
Théâtre de Calderon, Rojas, etc.
Louis de Viel-Castel
Revue des Deux Mondes
4ème série, tome 25, 1841

Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato

Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 5

« Le théâtre espagnol, dont la richesse est en quelque sorte proverbiale, est loin d’être aussi connu que sa célébrité pourrait le faire supposer. Depuis deux cents ans, l’opinion de l’Europe a changé plus d’une fois en ce qui le concerne, et ses titres de gloire ont été bien diversement appréciés, suivant les variations qu’ont éprouvées le goût et les doctrines littéraires. Au commencement du XVIIe siècle, à l’époque où l’Espagne, déjà sur son déclin, était pourtant encore la première des puissances, où ses usages, ses modes, sa langue, régnaient dans toutes les cours, où elle imposait aux autres pays les principes, les caprices même de sa littérature, presque au même degré que la France l’a fait depuis ; à cette époque, son théâtre était l’objet d’une admiration universelle. Les immortels ouvrages des Lope de Vega, des Calderon, et même de leurs émules moins fameux, avaient à peine paru, qu’ils étaient traduits au-delà des Pyrénées, et que des imitations plus ou moins heureuses les reproduisaient sur les scènes étrangères. C’est par ces imitations que le grand Corneille commença sa brillante carrière, et tout le monde sait qu’il puisa dans les ouvrages de deux poètes espagnols du second ordre non-seulement l’idée, mais les principaux développements et même les traits les plus saillants de la première tragédie et de la première comédie vraiment dignes de ce nom qu’ait possédées la France. »

Revue des Deux Mondes, tome 21, 1840
Louis de Viel-Castel
Le Théâtre espagnol

Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 6

Il [Agustín Moreto 1618-1669] surpasse d’ailleurs tous les autres poètes espagnols par la régularité et la sagesse de ses compositions, par l’habileté et en même temps par la simplicité, au moins relative, qui président presque toujours à l’arrangement du plan et à la conduite de l’action. L’intrigue, moins compliquée chez lui que chez Calderon, fatigue moins l’esprit du spectateur ou du lecteur, et, avec plus de vraisemblance, elle a aussi plus d’intérêt ; ses dénouemens sont plus naturels, mieux préparés, plus facilement amenés ; son style, un peu moins riche de poésie, sans être entièrement exempt de la contagion du gongorisme, en est beaucoup moins infecté ; la versification n’a ni moins d’élégance ni moins de facilité, et on trouve dans ses dialogues la même délicatesse, la même grace, le même mélange de gaieté fine et de noble courtoisie.

Revue des Deux Mondes, tome 21, 1840
Louis de Viel-Castel
Le Théâtre espagnolStatue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 7

ART DE CALDERON
DE L’HONNEUR COMME RESSORT DRAMATIQUE

« Une comédie de Calderon, l’Alcade de Zalamea moins connue, surtout hors de l’Espagne, que ces deux chefs-d’œuvre, ne leur est pourtant pas inférieure, et à certains égards mérite peut-être davantage encore de fixer l’attention. L’honneur, avec les rigoureux, les terribles devoirs qu’il impose quelquefois, en est encore le sujet, mais il y est présenté sous un aspect tout nouveau et assez étranger aux habitudes de la scène espagnole, à la nature même du génie de Calderon, si aristocratique dans la plupart de ses conceptions. Ici l’intérêt ne porte pas sur un guerrier illustre, sur un brillant chevalier ; il ne s’agit plus de ces susceptibilités exquises, délicates, un peu factices, si promptes à se révolter à la moindre atteinte souvent imaginaire. Le héros est un homme simple et droit, un roturier plein de sens et de prudence, d’un courage ferme et contenu, en qui l’honneur n’est autre chose que le sentiment de la dignité humaine, et qui ne se décide à venger la plus mortelle injure qu’après avoir perdu tout espoir d’en obtenir réparation. L’offenseur, au contraire, est un jeune gentilhomme, un militaire aveuglé par les orgueilleux préjugés de sa naissance et de sa profession, et qui, dédaignant trop profondément d’obscurs roturiers pour les croire capables de ressentir bien vivement un affront, se permet envers eux, presque sans scrupule, des violences dont il ne soupçonne même pas les conséquences terribles. Cette combinaison déjà essayée avec succès par Lope de Vega, qui, dans sa célèbre comédie le Roi est le meilleur alcade, en avait rattaché le développement à un fait emprunté aux annales un peu fantastiques du moyen-âge et de la féodalité, est bien autrement approfondie dans le drame de Calderon, dont l’action appartient à une époque plus récente et vraiment historique, au règne de Philippe II. »

De l’honneur comme ressort dramatique.
 Théâtre de Calderon, Rojas, etc.
Louis de Viel-Castel
Revue des Deux Mondes
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Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 9

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CALERDON
AU RANG DES PLUS ARDENTS PENSEURS

« On établit un conservatoire à Madrid pour former des chanteurs, lorsqu’il n’y a pas de musique nationale : ne vaudrait-il pas mieux fonder une école où de jeunes artistes viendraient se familiariser avec les secrets de l’ancienne poésie et se préparer par l’étude à jouer les personnages que l’inépuisable invention de quelques hommes a fait vivre d’une vie immortelle ? Il me semble que rien ne serait plus attachant que de voir se succéder sur un théâtre Garcia del Castañar, le Rico hombre de Alcala, l’Étoile de Séville, le Médecin de son honneur, et ce drame si étrange et si poétique qui met Calderon au rang des plus ardens penseurs, — la Vie est un songe. Les écrivains modernes trouveraient dans ces modèles un glorieux stimulant ; le goût du public s’élèverait, sans aucun doute, sous l’influence de cette forte et nationale poésie. Dans ces conditions, institue comme organe de la tradition littéraire, le théâtre du Principe pourrait rivaliser avec les premières scènes de l’Europe. Pour les étrangers, ce serait un attrait de plus ; on aimerait à applaudir Calderon à Madrid, comme on applaudit Corneille à Paris et Shakespeare à Londres. Une des choses les plus curieuses peut-être du Principe, ce n’est pas ce que voit le public : derrière la scène, il est un lieu très hospitalier et presque illustre à Madrid c’est un petit foyer particulier qui avoisine la loge de Julian Romea. Le salon de Romea, comme on le nomme, ne brille pas par les décorations : le plus grand ornement consiste en deux bustes, il est vrai que ce sont les bustes de Calderon et de Mayquez, le plus grand acteur qu’ait eu l’Espagne ; mais là se réunissent chaque soir presque tous les écrivains, les poètes madrilègnes, et même des hommes politiques : on y a vu des présidens du conseil. C’est bien un des lieux où il se dépense le plus d’esprit. »

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
 tome 18, 1847 -pp. 317-353
Premier Chapitre

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Pedro Calderón de la Barca
Pedro Calderón de la Barca de Henao y Riaño
(1600-1681)

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LA VIE EST UN SONGE
La vida es sueño
1635

SOLILOQUIOS
(De Segismundo)
Monologue de Sigismond

Pedro Calderón de la Barca Artgitato Traduction Française La vie est un songe La vida es sueno 1636

 

Acte 1
1

Apurar, cielos, pretendo,
Ciel, Infortuné je suis,
ya que me tratáis así,
pour que vous me traitiez ainsi,
qué delito cometí
quel délit ai-je commis :
contra vosotros naciendo;
Je suis parmi vous ;
aunque si nací, ya entiendo
Je suis né, c’est entendu
  qué delito he cometido;
quel délit ai-je alors commis ;
causa ha tenido
la cause tient à
vuestra justicia y rigor,
votre justice et votre rigueur,
pues el delito mayor
parce que le crime le plus grand
del hombre es haber nacido.
de l’homme c’est d’être né.

****

Sólo quisiera saber,
Laissez-moi savoir seulement,
para apurar mis desvelos
afin de répondre à mon questionnement
(dejando a una parte, cielos,
(oublions un instant, Ciel,
el delito de nacer),
le délit de naître)
¿qué más os pude ofender
Quelle est cette offense
para castigarme más?
pour que tu me punisses tant ?
  ¿No nacieron los demás?
Les autres ne naissent-ils pas ?
Pues si los demás nacieron
Car si d’autres sont nés
¿qué privilegios tuvieron
quelles privilèges ont-ils
  que yo no gocé jamás?
Et que je n’ai pas ?

******

Nace el ave, y con las galas
L’oiseau dès qu’il né, découvre
que le dan belleza suma,
sa grande beauté,
apenas es flor de pluma
Il est juste une légère plume
o ramillete con alas,
ou un bouquet ailé,
 cuando las etéreas salas
à travers les salles éthérées
  corta con velocidad,
qu’il parcourt en un éclair
negándose a la piedad
délaissant négligemment
  del nido que deja en calma;
le nid abandonné;
  y teniendo yo más alma
 pourquoi moi, moi qui ai plus d’âme que ce vertébré
¿tengo menos libertad?
Aurai-je moins de liberté?

*****

Nace el bruto, y con la piel
Quand né le fauve, sa peau
que dibujan manchas bellas,
dessine de belles taches,
apenas signo es de estrellas
qui, à peine, laisse deviner ses étoiles
-gracias al docto pincel-,
grâce à de doctes pinceaux,
cuando atrevido y cruel,
quand audacieux et cruel,
la humana necesidad
le  besoin humain, lui
le enseña a tener crueldad,
vous apprend à être cruel,
monstruo de su laberinto:
monstre du labyrinthe :
¿y yo, con mejor instinto,
Pourquoi moi, qui possède un meilleur instinct,
tengo menos libertad?
devrai-je avoir moins de liberté?

Nace el pez, que no respira,
Quand né le poisson, il ne respire pas,
aborto de ovas y lamas,
fruit d’œufs et de vase,
y apenas bajel de escamas
juste un navire d’écailles
sobre las ondas se mira,
sur les ondes il s’admire,
cuando a todas partes gira,
lorsque, en tournoyant de tous côtés,
midiendo la inmensidad
il mesure l’immensité
de tanta capacidad
de tant de profondeurs
como le da el centro frío;
et finit par trouver le centre glacial ;
¿y yo, con más albedrío,
Pourquoi moi, moi qui possède plus de volonté,
tengo menos libertad?
aurai-je moins de liberté ?

Nace el arroyo, culebra
Dans le ruisseau, voici la couleuvre née
que entre flores se desata,
qui s’étale parmi les fleurs,
y apenas, sierpe de plata,
et juste, serpent d’argent,
entre las flores se quiebra,
Entre les fleurs elle se brise,
cuando músico celebra
quand, en musicien, elle célèbre
de las flores la piedad
les fleurs en divinité
que le da la majestad
qui lui donne la majesté
del campo abierto a su huida;
dans le champ libre quant elle y glisse ;
¿y teniendo yo más vida,
Pourquoi moi, moi qui ai plus de vie,
tengo menos libertad?
aurai-je moins de liberté ?

En llegando a esta pasión,
Pour parvenir à ce chemin de croix,
un volcán, un Etna hecho,
à un volcan, à un Etna, je ressemble,
quisiera arrancar del pecho
m’arrachant de la poitrine
pedazos del corazón:
des morceaux de mon cœur :
¿qué ley, justicia o razón
Quelle est cette loi, cette justice ou cette raison
negar a los hombres sabe
qui nient  aux hommes
privilegio tan suave,
un si doux privilège
exención tan principal,
une telle faveur,
que Dios le ha dado a un cristal,
que Dieu donne à un cristal,
a un pez, a un bruto y a un ave?
à un poisson, à un fauve, à un oiseau?

 TRADUCTION Jacky Lavauzelle
ARTGITATO

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Pedro Calderon de la Barca Santa Ana

ODE A SALVADOR DALI de FREDERICO GARCIA LORCA – ODA

Мадрид – 马德里
Ode de Salvador Dali de Federico García Lorca
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos et traduction
Jacky Lavauzelle

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Madrid Drapeau Artgitato



 PODE A SALVADOR DALI
ODA A SALVADOR DALI
de Federico García Lorca
费德里科加西洛尔卡
Ода Сальвадора Дали
Федерико Гарсиа Лорки

Statue de Federico García Lorca à Plaza Santa Ana Madrid
Estatua de Federico García Lorca Plaza Santa Ana
Статуя Федерико Гарсиа Лорки
费德里科·加西亚·洛尔卡的雕像
1898-1936

Statue de Federico García Lorca Estatua Federico García Lorca Plaza Santa Ana Madrid Artgitato 3

Traduction Jacky Lavauzelle

Oda a Salvador Dalí
Ode à Salvador Dali

Una rosa en el alto jardín que tú deseas.
Une rose dans le haut jardin que tu désires.
 Una rueda en la pura sintaxis del acero.
Une roue dans la pure syntaxe de l’acier.
Desnuda la montaña de niebla impresionista.
La montagne dénudée d’un brouillard impressionniste…

 

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Traduction Jacky Lavauzelle
Ode à Salvador Dali

Statue Estatua de Federico García Lorca Santa Ana – 费德里科·加西亚·洛尔卡的雕像 -Статуя Федерико Гарсиа Лорки –

Madrid – Мадрид – 马德里
Estatua de Federico García Lorca Santa Ana
——

Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA SANTA ANA MADRID
Place sainte Anne de Madrid
将圣安妮马德里
площади Санта-Ана в Мадриде

Statue de Federico García Lorca
Estatua de Federico García Lorca
Статуя Федерико Гарсиа Лорки
费德里科·加西亚·洛尔卡的雕像
1898-1936

Statue de Federico García Lorca Estatua Federico García Lorca Plaza Santa Ana Madrid Artgitato 3

Traduction Jacky Lavauzelle

Oda a Salvador Dalí
Ode à Salvador Dali

Una rosa en el alto jardín que tú deseas.
Une rose dans le haut jardin que tu désires.
 Una rueda en la pura sintaxis del acero.
Une roue dans la pure syntaxe de l’acier.
Desnuda la montaña de niebla impresionista.
La montagne dénudée d’un brouillard impressionniste.
 Los grises oteando sus balaustradas últimas.
Les gris regardent à leurs dernières balustrades.

Los pintores modernos en sus blancos estudios,
Les peintres modernes dans leurs ateliers blancs
cortan la flor aséptica de la raíz cuadrada.

coupent la fleur aseptique de la racine carrée.
En las aguas del Sena un ice-berg de mármol
Dans les eaux de la Seine un iceberg de marbre
enfría las ventanas y disipa las yedras.

glace les fenêtres et éparpille le lierre.

El hombre pisa fuerte las calles enlosadas.
Les pas décidés de l’homme les rues pavées.
Los cristales esquivan la magia del reflejo.
Les cristaux contournent la magie du reflet.
El Gobierno ha cerrado las tiendas de perfume.
Le Gouvernement a fermé les parfumeries.
La máquina eterniza sus compases binarios.
La machine perpétue son rythme binaire.

Una ausencia de bosques, biombos y entrecejos
Une absence de forêts, paravents et d’entre-sourcils
yerra por los tejados de las casas antiguas.
errant sur les toits des maisons anciennes.
El aire pulimenta su prisma sobre el mar
L’air polit son prisme sur la mer
y el horizonte sube como un gran acueducto.
et l’horizon se lève comme un grand aqueduc.

Marineros que ignoran el vino y la penumbra,
Les marins qui ignorent le vin et la tristesse,
decapitan sirenas en los mares de plomo.
décapitent les sirènes sur les mers de plomb.
La Noche, negra estatua de la prudencia, tiene
La Nuit, statue noire de prudence, tient
el espejo redondo de la luna en su mano.
Le rond miroir de la lune dans sa main.

Un deseo de formas y límites nos gana.
Un désir de formes et de limites nous gagne.
Viene el hombre que mira con el metro amarillo.
Il vient l’homme regardant avec un mètre jaune.
Venus es una blanca naturaleza muerta
Vénus est une nature morte blanche
y los coleccionistas de mariposas huyen.
et les collectionneurs de papillons fuient.

 

Statue de Federico García Lorca Estatua Federico García Lorca Plaza Santa Ana Madrid Artgitato 2

* * *

Cadaqués, en el fiel del agua y la colina,
Cadaques, les fidèles de l’eau et de la colline,
eleva escalinatas y oculta caracolas.
soulève des escaliers et cache des coquillages.
Las flautas de madera pacifican el aire.
Les flûtes en bois pacifient l’air.
Un viejo dios silvestre da frutas a los niños.
Un vieux dieu sauvage donne des fruits aux enfants.

Sus pescadores duermen, sin ensueño, en la arena.
Ses pêcheurs dorment, sans rêves, sur le sable.
En alta mar les sirve de brújula una rosa.
En haute mer, ils se servent en guise de boussole d’une rose.
El horizonte virgen de pañuelos heridos,
L’horizon vierge de tissus lésés,
junta los grandes vidrios del pez y de la luna.
fait se rencontrer les grands yeux vitreux du poisson et de la lune.

Una dura corona de blancos bergantines
Un couronne dure de brigantines blanches
ciñe frentes amargas y cabellos de arena.
enserre les front amers et les cheveux de sable.
Las sirenas convencen, pero no sugestionan,
Les sirènes convaincantes, mais ne nous séduisent pas,
y salen si mostramos un vaso de agua dulce.
et elles se montrent dans un verre d’eau fraîche.

Statue de Federico García Lorca Estatua Federico García Lorca Plaza Santa Ana Madrid Artgitato 1

* * *

¡Oh, Salvador Dalí, de voz aceitunada!
Ô, Salvador Dali, voix olivée !
No elogio tu imperfecto pincel adolescente
Je ne loue pas ton pinceau adolescent imparfait
ni tu color que ronda la color de tu tiempo,
ni ta couleur qui se complait dans la couleur de ton temps,
pero alabo tus ansias de eterno limitado.
mais je loue ton angoisse de l’éternel limité.

Alma higiénica, vives sobre mármoles nuevos.
Âme hygiénique, tu vis sur de nouveaux marbres.
Huyes la oscura selva de formas increíbles.
Tu fuis la forêt obscure d’incroyables formes.
Tu fantasía llega donde llegan tus manos,
Ton imagination va où atteignent tes mains,
  y gozas el soneto del mar en tu ventana.
et tu adores le sonnet de la mer dans ta fenêtre.

El mundo tiene sordas penumbras y desorden,
Le monde est sourde obscurité et désordre,
 en los primeros términos que el humano frecuenta.
dans les premiers termes que l’homme fréquente.
Pero ya las estrellas ocultando paisajes,
Mais les étoiles cachent des paysages,
señalan el esquema perfecto de sus órbitas.
et soulignent le contour parfait de leurs orbites.

La corriente del tiempo se remansa y ordena
Le courant du temps se calme et s’ordonne
en las formas numéricas de un siglo y otro siglo.
sous des formes numériques d’un siècle et d’un autre siècle.
Y la Muerte vencida se refugia temblando
Et la Mort vaincue se réfugie tremblante
en el círculo estrecho del minuto presente.
dans le cercle étroit de la présente minute.

Al coger tu paleta, con un tiro en un ala,
Pour prendre ta palette, avec un tir dans une aile,
pides la luz que anima la copa del olivo.
tu demandes la lumière qui anime la coupe de l’olivier.
Ancha luz de Minerva, constructora de andamios,
La grande lumière de Minerve, constructrice d’échafaudages,
donde no cabe el sueño ni su flora inexacta.
d’où ne trouvent ni le rêve ni sa flore inexacte.

Pides la luz antigua que se queda en la frente,
Tu demandes à la vieille lumière de rester sur le front,
  sin bajar a la boca ni al corazón del bosque.
sans descendre à la bouche ou au cœur de la forêt.
Luz que temen las vides entrañables de Baco
Lumière craignant les vignes tendres de Bacchus
  y la fuerza sin orden que lleva el agua curva.
et la force sans ordre qui supporte l’eau incurvé.

Haces bien en poner banderines de aviso,
Tu fais bien de poster des banderoles d’avertissement,
en el límite oscuro que relumbra de noche.
dans la limite sombre où brille la nuit.
Como pintor no quieres que te ablande la forma
En tant que peintre tu ne veux pas adoucir la forme
el algodón cambiante de una nube imprevista.
et ce coton changeant d’un nuage inattendu.

El pez en la pecera y el pájaro en la jaula.
Le poisson dans l’aquarium et l’oiseau dans la cage.
  No quieres inventarlos en el mar o en el viento.
Tu ne veux pas les inventer en mer ou dans le vent.
Estilizas o copias después de haber mirado,
Tu sylises ou tu copies après avoir regardé,
con honestas pupilas sus cuerpecillos ágiles.
avec les yeux honnêtes ces petits corps agiles.

Amas una materia definida y exacta
Tu aimes une matière définie et précise
donde el hongo no pueda poner su campamento.
où le champignon ne peut pas installer son camp.
Amas la arquitectura que construye en lo ausente
Tu aimes l’architecture qui se fonde sur les absences
 y admites la bandera como una simple broma.
et tu admets le drapeau comme une simple plaisanterie.

Dice el compás de acero su corto verso elástico.
Il est dit que le compas d’acier raconte son court verset élastique.
Desconocidas islas desmiente ya la esfera.
Îles inconnues démenties par la sphère.
Dice la línea recta su vertical esfuerzo
Ligne droite évoquant son vertical effort
 y los sabios cristales cantan sus geometrías.
et les sages cristaux chantent leurs géométries.

Statue de Federico García Lorca Estatua Federico García Lorca Plaza Santa Ana Madrid Artgitato 4

 *

Pero también la rosa del jardín donde vives.
Mais aussi la rose du jardin où tus vis.
¡Siempre la rosa, siempre, norte y sur de nosotros!
Toujours la rose, toujours, au nord et au sud de nous !
Tranquila y concentrada como una estatua ciega,
Calme et concentré comme une statue aveugle,
ignorante de esfuerzos soterrados que causa.
ignorante des efforts souterrains qu’elle engendre.

Rosa pura que limpia de artificios y croquis
Rose pure que lave des artifices et des croquis
y nos abre las alas tenues de la sonrisa
et qui nous ouvre les ailes légère du sourire
 (Mariposa clavada que medita su vuelo).
(Papillon épinglé qui réfléchit son vol).
Rosa del equilibrio sin dolores buscados.
Rose de l’équilibre sans douleurs désirées.
  ¡Siempre la rosa!
Toujours la rose!

* * *

¡Oh, Salvador Dalí de voz aceitunada!
Ô Salvador Dali, voix olivée !
Digo lo que me dicen tu persona y tus cuadros.
Je dis ce qu’ils me disent : ta personne et tes peintures.
 No alabo tu imperfecto pincel adolescente,
Aucune louange pour ton pinceauadolescent imparfait,
pero canto la firme dirección de tus flechas.
mais je chante le sens constant de tes flèches.

Canto tu bello esfuerzo de luces catalanas,
Je chante ton bel effort de lumières catalanes,
tu amor a lo que tiene explicación posible.
ton amour de ce qui est possible et explicable.
Canto tu corazón astronómico y tierno,
Je chante ton cœur astronomique et tendre,
  de baraja francesa y sin ninguna herida.
de cartes françaises et sans aucune blessure.

Canto el ansia de estatua que persigues sin tregua,
Je sens cette inquiétude de la statue que tu poursuis sans relâche,
el miedo a la emoción que te aguarda en la calle.
la peur de l’excitation qui t’attend dans la rue.
Canto la sirenita de la mar que te canta
Je chante la petite sirène de la mer qui te chante
montada en bicicleta de corales y conchas.
montée sur son vélo de coraux et de coquillages.

Pero ante todo canto un común pensamiento
Mais surtout je chante une pensée commune
que nos une en las horas oscuras y doradas.
qui nous unit dans les heures sombres et dorées.
No es el Arte la luz que nos ciega los ojos.
La lumière de l’Art n’aveugle pas nos yeux.
Es primero el amor, la amistad o la esgrima.
Mais plutôt l’amour, l’amitié ou l’escrime.

Es primero que el cuadro que paciente dibujas
Avant ce cadre que, patient, tu peins,
el seno de Teresa, la de cutis insomne,
le sein de Thérèse dans sa peau insomniaque,
el apretado bucle de Matilde la ingrata,
la boucle serrée de l’ingrate Mathilde,
nuestra amistad pintada como un juego de oca.
notre amitié peinte comme un jeu de l’oie.

Huellas dactilográficas de sangre sobre el oro,
Des traces dactylographiées de sang sur l’or,
rayen el corazón de Cataluña eterna.
Rayant le cœur de la Catalogne éternelle.
Estrellas como puños sin halcón te relumbren,
Des étoiles comme des poings sans faucon t’éclairent,
mientras que tu pintura y tu vida florecen.
tandis que ta peinture et ta vie prospèrent.

No mires la clepsidra con alas membranosas,
Ne regarde pas la clepsydre avec ses ailes membraneuses,
ni la dura guadaña de las alegorías.
ou la faux durcie des allégories.
Viste y desnuda siempre tu pincel en el aire
Habille et déshabille toujours ton pinceau dans l’air
frente a la mar poblada de barcos y marinos.
face à la mer peuplée de barques et de marins.

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Traduction Jacky Lavauzelle
Ode à Salvador Dali

Visite de Madrid – Visita a Madrid – Визит в Мадрид-观光马德里

Madrid – Мадрид – 马德里
——

Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Visite de Madrid
Visita a Madrid
马德里 – 观光马德里
Визит в Мадрид

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BNE MADRID
 BIBLOTECA NACIONAL DE ESPAÑA
 LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE D’ESPAGNE
 西班牙国家图书馆
Национальная библиотека Испании

BNE Biblioteca Nacional de España Biblitothèque Nationale d'Espagne Artgitato Madrid Antonio Machado (1)

*
Le Musée du Prado
EL MUSEO DEL PRADO

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Statue de Francisco Goya devant le Musée du Prado
Estatua de Francisco Goya Museo del Prado
Statue of painter Francisco Goya, Museo del Prado
Статуя Франсиско Гойи Музей Прадо
戈雅普拉多博物馆雕像
Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (3)

*

Le Jardin Botanique Royal
Real Jardín Botánico
皇家植物园
Королевские ботанические сады
Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes

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El Palacio Real de Madrid
Le Palais Royal
马德里王宫
Королевский дворец в Мадриде
El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 00
*

Plaza de la Armería
 Cathédrale de l’Almudena
 Catedral de la Almudena
Собор Альмудена
馬德里王家阿穆德納聖母主教座堂
 阿穆德納聖母主教座堂

Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (20)

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PARQUE DE EL RETIRO
MONUMENTO ALFONSO XII
 Monument à Alphonse XII
阿方索十二碑
Альфонсо XII памятник
Monumento Alfonso XII Monument Alphonse XII Parque de El Retiro Madrid Artgitato 406*

PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
La Fuente del Ángel Caído
La Fontaine de l’Ange déchu
Monumento del Ángel Caído
Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 1
*

PARQUE DE EL RETIRO
MONUMENTO A MARTINEZ CAMPOS
 Monument à Martinez Campos
Памятник Мартинес Кампос
Martinez Campos Monumento Monument Parque de El Retiro Madrid Artgitato (4)
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PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
PALACIO DE CRISTAL
Le Palais de Cristal
PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 8*

PARQUE DE EL RETIRO
Palacio de Velázquez
Palais Vélasquez
宫贝拉斯克斯
Дворец Веласкеса

Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 31

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PARQUE DE EL RETIRO
Parterre del Parque del Retiro
Parterre del Parque del Retiro Madrid Artgitato (13)*

EL PASEO DEL PRADO
Пасео дель Прадо
普拉多大道
Paseo del Prado Museo del Prado Velasquez artgitato 0

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PLAZA DE CIBELES
 Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес
Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (4)
*

Le palais de Cybèle
 Palacio de Cibeles
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝
Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles (11)
*

Fuente de Neptuno Madrid
 Fontaine de Neptune
 Plaza Cánovas del Castillo
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略
Фонтан Нептуна в Мадриде
海神喷泉马德里
Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 1
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Plaza de Antón Martín
 A LOS ABOGADOS DE ATOCHA
 AUX AVOCATS D’ATOCHA
 Matanza de Atocha de 1977
 LE MASSACRE DE 1977
A LOS ABOGADOS DE ATOCHA - plaza de Antón Martín - LE MASSACRE DU 24 JANVIER 1977 (3)

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Plaza de España
La Place d’Espagne
西班牙广场
Площадь Испании

Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 000

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PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

Plaza de Oriente Place de l'orient Madrid Athaulf Ataulfo Roi des Visigoths

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PLAZA DE TIRSO DE MOLINA
Place de Tirso de Molina
Тирсо де Молина
迪爾索德莫利納
Plaza de Tirso de Molina Madrid Artgitato (10)

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PLAZA MAYOR
Пласа-Майор
主廣場
Madrid La Plaza Mayor artgitato 1*
PLAZA SANTA ANA MADRID
 Place sainte Anne de Madrid
将圣安妮马德里
площади Санта-Ана в Мадриде
Statue Estatua Federico García Lorca 
Statue – Estatua de Pedro Calderón de la Barca
Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 1

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Plaza de Canalejas
广场卡纳莱哈斯
plaza de las Cuatro Calles
 (anteriormente)
 Place des quatre rues
Plaza de Canalejas Madrid Artgitato (1)
Casa Allende ou Tomás Allende

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Porte d’Alcalá
Puerta de Alcalá
阿尔卡拉门
Пуэрта-де-Алькала
Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (4)
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Calle de Alcalá
 La Rue d’Alcala
阿尔卡拉街
Улица Алькала
La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 1*

La Place Colomb
 Plaza de Colón
哥伦布广场
Плаза-де-Колон
La Place Colomb Plaza de Colon Madrid Artgitato
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Jardines del Descubrimiento
 Jardin des Découvertes
Jardines del Descubrimiento
 Don Jorge Juan y Santacilia
 Monumento al Descubrimiento de América
 Monument à la Découverte de l’Amérique
Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (2)
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Eloy Gonzalo (Monumento)
贡萨洛埃洛伊
Элой Гонсало
El Héroe de Cascorro
 Plaza de Cascorro Eloy Gonzalo Plaza de Cascorro Madrid Artgitato (1)*

Puente de Toledo
Le Pont de Tolède
Толедо мост
托莱多桥

Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato

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La Puerta del Sol
Пуэрта-дель-Соль
太阳门
Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 1

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Temple d’Amon de Debod
 El Templo de Debod
Храм Амона Дебод
德波阿蒙神庙
Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (6)

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Parque del Oeste
Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz
Juana Inés de Asbaje y Ramírez de Santillana
Sœur Juana Inés de la Cruz
姐姐胡安娜·伊内斯·德拉克鲁兹
Сестра Хуана Инес де ла Крус
Sœur Juana Inés de la Cruz Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz Madrid Artgitato (3)*
Real Basílica
 de San Francisco el Grande MADRID
 Basilique de Saint-François-le-Grand
Сан – Франциско-эль-Гранде Базилика
旧金山昆内特拉格兰教堂
Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (20)
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Mercado de san Miguel
 Marché de saint-Michel
 Market of San Miguel
Рынок Сан – Мигель
圣米格尔市场
Mercado de san Miguel Marché de saint-Michel Market of San Miguel Artgitato Madrid (4)

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LA PUERTA DE TOLEDO
La Porte de Tolède
该普尔塔托莱多
Пуэрта-де-Толедо
LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 1

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MADRID

Madrid, princesse des Espagnes,
Il court par tes mille campagnes
Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs.
La blanche ville aux sérénades,
Il passe par tes promenades
Bien des petits pieds tous les soirs.

Madrid, quand les taureaux bondissent,
Bien des mains blanches applaudissent,
Bien des écharpes sont en jeux.
Par tes belles nuits étoilées,
Bien des señoras long-voilées
Descendent tes escaliers bleus.

Madrid, Madrid, moi, je me raille
De tes dames à fine taille
Qui chaussent l’escarpin étroit ;
Car j’en sais une par le monde
Que jamais ni brune ni blonde
N’ont valu le bout de son doigt !

J’en sais une, et certes la duègne
Qui la surveille et qui la peigne
N’ouvre sa fenêtre qu’à moi ;
Certes, qui veut qu’on le redresse
N’a qu’à l’approcher à la messe,
Fût-ce l’archevêque ou le roi.

Car c’est ma princesse andalouse !
Mon amoureuse ! ma jalouse !
Ma belle veuve au long réseau !
C’est un vrai démon ! c’est un ange !
Elle est jaune comme une orange,
Elle est vive comme un oiseau !

Oh ! quand sur ma bouche idolâtre
Elle se pâme, la folâtre,
Il faut voir, dans nos grands combats,
Ce corps si souple et si fragile,
Ainsi qu’une couleuvre agile,
Fuir et glisser entre mes bras !

Or, si d’aventure on s’enquête
Qui m’a valu telle conquête,
C’est l’allure de mon cheval,
Un compliment sur sa mantille,
Puis des bonbons à la vanille,
Par un beau soir de carnaval.

Alfred de Musset
Premières Poésies
1829-1835
Charpentier  1863
pp. 91-92

*

LA PUERTA DEL SOL vue par Théophile Gautier

« Un séjour de plus d’un mois, fait, il y a six ans, dans la très-noble et très-héroïque cité de Madrid, nous avait suffisamment édifié sur les agréments de cette ville ; mais cette annonce magique : Corrida de toros de corte, avait pour nous une attraction irrésistible. »

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

*

MADRID en 1847

«  »Ce qui distingue aujourd’hui Madrid en effet, et ce qui explique aussi sans doute les déceptions de beaucoup de voyageurs altérés de pittoresque, de couleur locale, c’est que la métropole de l’Espagne est tout-à-fait en voie de devenir une ville moderne, européenne. Plus on va, plus ce caractère se manifeste. Le passé est très vivant, très puissant encore, il est vrai, sur bien des points ; mais chaque jour il reçoit une nouvelle atteinte. Parcourez Madrid par un beau soleil, et vous apercevrez distinctement tous les signes de cet état de transition. À côté de quelques-uns de ces palais des grands d’Espagne, qui sont restés debout avec leurs écussons et leur apparence de grandeur seigneuriale, une multitude de constructions toutes modernes s’élèvent déjà : c’est le luxe brillant de notre temps auprès du luxe sévère et majestueux des vieux jours ; des rues nouvelles sont ouvertes, les anciennes sont agrandies, améliorées, rectifiées. Une circonstance a beaucoup servi à cette régénération matérielle, c’est la suppression des couvents, la mobilisation de ces propriétés devenues nationales. L’état a pu trouver parmi tant d’édifices religieux, dont l’existence ne s’accommodait plus avec les nécessités de notre époque, de convenables établissements publics. Le sénat tient ses séances à l’ancien couvent de Doña Maria d’Aragon ; c’est à la place du couvent de l’Esprit-Saint que doit être construit le palais du congrès. D’autres ont été simplement rasés ; on y a établi des marchés, on y a formé des places. Il en est enfin qui ont été livrés à l’industrie particulière et que l’industrie a utilisés à son profit. Ces changements ne donnent-ils pas un tout autre aspect à une ville ? Il est certain que Madrid possède en ce moment des quartiers qui s’embellissent chaque jour et qui peuvent rivaliser avec les quartiers les plus renommés des autres capitales : telle est la rue d’Alcala, qui s’étend du Prado à la porte du Soleil, et forme, avec la rue Mayor, qui lui succède, la principale artère de Madrid. Imaginez parallèlement à la rue d’Alcala la rue San-Geronimo, la belle et vaste rue d’Atocha, toutes deux conduisant au Prado, qui les couronne, et vous pourrez prendre une idée de la partie remarquable de la ville. Là est le mouvement, là est la vie ; c’est le beau côté de la médaille. Si vous voulez connaître le revers, vous n’avez qu’à aller fouiller un instant le quartier de Lavapiès, dont les pauvres maisons cachent des existences plus pauvres encore, et où la misère espagnole s’étale dans toute sa nudité… »

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
Tome 18, 1847 pp. 317-353

*

LA VIE DE MADRID
par le duc de Saint-Simon
1858

« La vie de Madrid étoit de deux sortes pour les personnes sans occupation : celle des Espagnols et celle des étrangers, je dis étrangers établis en Espagne. Les Espagnols ne mangeoient point, paressoient chez eux, et avoient entre eux peu de commerce, encore moins avec les étrangers ; quelques conversations, par espèce de sociétés de cinq ou six chez l’un d’eux, mais à porte ouverte, s’il y venoit de hasard quelque autre. J’en ai trouvé quelquefois en faisant des visites. Ils demeuroient là trois heures ensemble à causer, presque jamais à jouer. On leur apportoit du chocolat, des biscuits, de la mousse de sucre, des eaux glacées, le tout à la main. Les dames espagnoles vivoient de même entre elles. Dans les beaux jours le cours étoit assez fréquenté dans la belle rue, qui conduit au Retiro, ou en bas sous des arbres entre quelques fontaines, le long du Mançanarez. Ils voyoient et rarement les étrangers en visite, et ne se mêloient point avec eux. À l’égard de ceux-ci, hommes et femmes mangeoient et vivoient à la française, en liberté, et se rassembloient fort entre eux en diverses maisons. La cour montroit quelquefois que cela n’étoit pas de son goût, et s’en lassa à la fin, parce qu’il n’en étoit autre chose. De paroisses ni d’office canonical, c’est ce qui ne se fréquentoit point ; mais des saluts, des processions, et la messe basse dans les couvents. On rencontre par les rues beaucoup moins de prêtres et de moines qu’à Paris, quoique Madrid soit plein de couvents des deux sexes. »

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon
Mémoires du duc de Saint-Simon
Texte établi par Adolphe Chéruel, Hachette, 1858 -Tome 19, pp. 87-104

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LE POINT DE VUE DE
John Lemoinne
1858

« La ville de Madrid peut être appelée une ville neuve en géographie et en histoire ; elle ne fut faite capitale qu’en 1560, par la grâce de Philippe II. Depuis lors elle devint la résidence des rois et fut appelée la corte ; c’est sous ce nom qu’elle est désignée dans le langage officiel. Le roi Charles III, au souvenir duquel se rattachent tous les embellissemens de l’Espagne, fit beaucoup pour Madrid ; il lui donna des musées, des collèges, des hôpitaux, des promenades, mais il ne pouvait lui donner ce qui ne vient que du temps, c’est-à-dire une histoire, des traditions, des monumens consacrés par des souvenirs. La visite de Madrid est donc bientôt faite, et quand on a vu le palais, qui est un édifice moderne, et l’armeria, ou musée d’artillerie, c’est fini. Je ne parle pas du grand musée, qui, après Florence et Paris, est le plus riche du monde ; il demanderait des volumes, et du reste il en a fait faire. Les monumens qui dans toute vieille ville occupent le premier rang, les églises, n’offrent à Madrid aucun intérêt. Il ne reste plus au touriste qu’à se promener et à flâner, ce que nous allons faire, et comme le premier principe de la flânerie c’est le libre arbitre, nous marcherons un peu à l’aventure et sans grand respect de l’ordre. »

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858 -pp. 423-445

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